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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Détruire la Grande Barrière de corail pour du charbon ? La Société Générale fait ses comptes (Les Amis de la Terre - Prix Pinocchio)

12 Juin 2014 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Détruire la Grande Barrière de corail pour du charbon ? La Société Générale fait ses comptes.

Photo: National Geographic Magazine

 

Charbon en Afrique du Sud, pétrole au Kazakhstan, sables bitumineux au Canada, gaz en Australie, bauxite en Inde, etc. : pour la Société Générale, toutes les ressources valent d'être exploitées et ce, malgré les émissions de gaz à effet de serre et les impacts environnementaux et sociaux induits.

La Société Générale mène aujourd'hui les études de faisabilité et d'impacts destinées à réunir 11 milliards d'euros, la somme nécessaire pour financer Alpha Coal, énorme projet minier de charbon en Australie en face de la Grande Barrière de corail.

D'une surface de 64 769 hectares, soit 75 508 terrains de football, cette gigantesque mine à ciel ouvert détruirait 20 618 hectares de forêt tropicale humide et de pâturages et menacerait les centaines d'espèces qui y vivent.

Pour exporter le charbon, une voie ferrée de 495 km devrait être construite jusqu'au terminal portuaire d'Abbot Point. 47 km de voies navigables devraient alors être détournées et deux sources d’eau ainsi qu'une lagune seraient asséchées. Cela s'ajouterait aux 176 milliards de litres d'eau, soit 70 400 piscines olympiques, qu'utiliserait la mine au risque de faire dramatiquement baisser les réserves d’eau souterraines dont dépendent la population et l'agriculture locales.

Le climat ne serait pas non plus épargné. Pendant 30 ans de vie, l'exploitation, le transport et la combustion du charbon émettraient 1,8 milliards de tonnes de CO2, soit plus que les émissions annuelles totales de la Finlande, la Hongrie ou Singapour.

Ce tableau noir ne s'arrête pas là. La Grande Barrière de corail et les nombreuses espèces menacées qu'elle abrite ne pourront résister ni à l'aggravation du changement climatique ni à l'expansion portuaire et l'augmentation du transport maritime. Déjà l'UNESCO sonne l'alarme et menace d'inscrire ce patrimoine mondial sur la liste des sites en danger.

La Société Générale renoncera-t-elle à ce projet ? Rien n’est moins sûr : elle raffole du charbon et des émissions ! Sa contribution dans l’industrie du charbon atteint plus de 4 milliards d’euros entre 2005 et 2011, et elle a financé par ses activités l’équivalent de 634 millions de tonnes de CO2 en 2009, soit plus que Toyota !

Source: Les Amis de la Terre - Prix Pinocchio http://www.prix-pinocchio.org/rubrique.php?id_rubrique=7

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