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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Sol agricole mort, sol forestier vivant

21 Avril 2015 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Monoculture de colza en Ile-de-France dans un champ cultivé chaque année en blé ou en colza (donc sans jachère) et arrosé de pesticides et d'engrais chimiques (YaraBela Extran). On voit que rien ne pousse en dehors du colza. Photo: Pierre-Olivier Combelles, avril 2015.

Monoculture de colza en Ile-de-France dans un champ cultivé chaque année en blé ou en colza (donc sans jachère) et arrosé de pesticides et d'engrais chimiques (YaraBela Extran). On voit que rien ne pousse en dehors du colza. Photo: Pierre-Olivier Combelles, avril 2015.

Un coin du même champ. La terre est blanchie, dure et sent mauvais. Elle est morte, stérile: il n'y a plus de plantes sauvages, plus de micro-organismes. On peut dire que les monocultures chimiques sont devenues des cultures hors-sol. L'agriculture industrielle est un usage de la chimie. Photo: Pierre-Olivier Combelles, avril 2015.

Un coin du même champ. La terre est blanchie, dure et sent mauvais. Elle est morte, stérile: il n'y a plus de plantes sauvages, plus de micro-organismes. On peut dire que les monocultures chimiques sont devenues des cultures hors-sol. L'agriculture industrielle est un usage de la chimie. Photo: Pierre-Olivier Combelles, avril 2015.

Champs voisins, dont une partie est indondée toute l'année. L'absence de micro-organismes tués par les pesticides et le compactage par les énormes engins agricoles (un tracteur moyen pèse 5 T à vide, une moissonneuse-batteuse 20 T) et le labourage profond année après année ont rendu le sol dur et imperméable, ce qui a nécessité plus loin la pose de drains. Photo: Pierre-Olivier Combelles (avril 2015)

Champs voisins, dont une partie est indondée toute l'année. L'absence de micro-organismes tués par les pesticides et le compactage par les énormes engins agricoles (un tracteur moyen pèse 5 T à vide, une moissonneuse-batteuse 20 T) et le labourage profond année après année ont rendu le sol dur et imperméable, ce qui a nécessité plus loin la pose de drains. Photo: Pierre-Olivier Combelles (avril 2015)

Un champ de blé, à côté. C'est beau, c'est grand, c'est propre, c'est net, c'est uniforme, comme la pelouse d'un terrain de golf ou comme la tête d'un soldat de l'OTAN. Pas une plante sauvage, pas un insecte, à cause des pesticides. Garanti 100% chimique. une grande réussite pour les constructeurs de matériel agricole, l'industrie chimique, les pétroliers, les banques, sans oublier les politiciens bien sûr. L'homme est en guerre contre la nature. Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Un champ de blé, à côté. C'est beau, c'est grand, c'est propre, c'est net, c'est uniforme, comme la pelouse d'un terrain de golf ou comme la tête d'un soldat de l'OTAN. Pas une plante sauvage, pas un insecte, à cause des pesticides. Garanti 100% chimique. une grande réussite pour les constructeurs de matériel agricole, l'industrie chimique, les pétroliers, les banques, sans oublier les politiciens bien sûr. L'homme est en guerre contre la nature. Photo: Pierre-Olivier Combelles.

"Les trois méthodes (sauvage ou naturelle*, traditionnelle, chimique) produisent des récoltes comparables au point de vue quantité, mais diffèrent énormément dans leur effet sur la terre. Dans les champs de M. Fukuoka le sol s'améliore à chaque saison. Pendant les derniers ving-cinq ans, depuis qu'il a arrêté de labourer, ses champs se sont améliorés en fertilité, structure, et capacité à retenir l'eau. Avec la méthode traditionnelle, la condition du sol reste à peu près toujours la même. Le paysan obtient des rendements directement proportionnels à la quantité de compost et de fumier qu'il répand. Dans les champs de l'agriculture en chimie, il y a perte de la vie du sol et dépérissement de la fertilité originelle en peu de temps."

Larry Korn. Introduction au livre de Manasobu Fukuoka: La révolution d'un seul brin de paille (Guy Trédaniel Editeur, 2005)

*NDLR: permaculture.

Les fleurs colorées au bord des champs sont aujourd'hui souvent semées exprès pour faire illusion et masquer la destruction massive de la biodiversité par les monocultures chimiques. Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

A quelques centaines de mètres de là, dans la forêt (chênes, charmes, bouleaux, merisiers, noisetiers, jacinthes des bois, muguet, renoncules, violettes, anémones des bois, chèvrefeuille, champignons, etc, sans parler de la faune), le sol est brun foncé, meuble, léger et sent bon: il est vivant. C'est l'humus, produit de la décomposition des feuilles, des fruits (glands, chataîgnes, merises, etc.), des branches tombées au sol, des plantes herbacées, des champignons, de la macrofaune et de la microfaune (bactéries, protozoaires, algues, virus). On ne le voit pas sur la photo, mais le sol forestier contient aussi le mycélium de centaines d'espèces de champignons. Le sol forestier est perméable, il absorbe l'eau des pluies, dont une grande partie reste sur les arbres. Les forêts empêchent l'érosion, humidifient et tempèrent le climat. Les forêts naturelles (pas les monocultures d'arbres) abritent une biodiversité élevée. Photo: Pierre-Olivier Combelles (avril 2015).

A quelques centaines de mètres de là, dans la forêt (chênes, charmes, bouleaux, merisiers, noisetiers, jacinthes des bois, muguet, renoncules, violettes, anémones des bois, chèvrefeuille, champignons, etc, sans parler de la faune), le sol est brun foncé, meuble, léger et sent bon: il est vivant. C'est l'humus, produit de la décomposition des feuilles, des fruits (glands, chataîgnes, merises, etc.), des branches tombées au sol, des plantes herbacées, des champignons, de la macrofaune et de la microfaune (bactéries, protozoaires, algues, virus). On ne le voit pas sur la photo, mais le sol forestier contient aussi le mycélium de centaines d'espèces de champignons. Le sol forestier est perméable, il absorbe l'eau des pluies, dont une grande partie reste sur les arbres. Les forêts empêchent l'érosion, humidifient et tempèrent le climat. Les forêts naturelles (pas les monocultures d'arbres) abritent une biodiversité élevée. Photo: Pierre-Olivier Combelles (avril 2015).

Source de l'illustration: "Tempête à l’INRA autour d’un rapport sur l’agriculture biologique (17 février 2014): http://www.reporterre.net/Tempete-a-l-INRA-autour-d-un

Source de l'illustration: "Tempête à l’INRA autour d’un rapport sur l’agriculture biologique (17 février 2014): http://www.reporterre.net/Tempete-a-l-INRA-autour-d-un

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