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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Pieds nus sur la terre sacrée

30 Décembre 2015 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Porcupine (Cheyenne). Photographie par Edward Curtis. Source: http://curtis.library.northwestern.edu/curtis/toc.cgi

Porcupine (Cheyenne). Photographie par Edward Curtis. Source: http://curtis.library.northwestern.edu/curtis/toc.cgi

Edward S. Curtis: A river Camp Yanktonai.

Edward S. Curtis: A river Camp Yanktonai.

Le Lakota était rempli de compassion et d'amour pour la nature. Il aimait la terre et toutes les choses de la terre, et son attachement grandissait avec l'âge. Les vieillards étaient littéralement épris du sol et ne s'asseyaient ni ne se reposaient à même la terre sans le sentiment de s'approcher des forces maternelles. La terre était douce sous la peau et ils aimaient à ôter leurs mocassins et à marcher pieds nus sur la terre sacrée. Leurs tipis s'élevaient sur cette terre dont leurs autels étaient faits. L'oiseau qui volait dans les airs venait s'y reposer et la terre portait, sans défaillance, tout ce qui vivait et poussait. Le sol apaisait, fortifiait, lavait et guérissait.

C'est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie. S'asseoir ou s'allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement ; ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et ils se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient...

Ces relations qu'ils entretenaient avec tous les êtres de la terre, dans le ciel ou au fond des rivières étaient un des traits de leur existence. Ils avaient le sentiment de fraternité envers le monde des oiseaux et des animaux qui leur gardaient leur confiance. La familiarité était si étroite entre certains Lakotas et leurs amis à plume et à fourrure, que, tels des frères, ils parlaient le même langage.

Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le cœur de l'homme éloigné de la nature devient dur ; il savait que l'oubli du respect dû à ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l'homme. Aussi maintenait-il les jeunes gens sous la douce influence de la nature.

Chef Luther Standing Bear.

Pieds nus sur la terre sacrée.Textes rassemblés par Teri McLuhan. Photos de Edward S. Curtis. Denoël, Paris, 1974.

Edward S. Curtis: The North American Indian: http://curtis.library.northwestern.edu/curtis/toc.cgi

Pieds nus sur la terre sacrée.Textes rassemblés par Teri McLuhan. Photos de Edward S. Curtis. Denoël, Paris, 1974.

Pieds nus sur la terre sacrée.Textes rassemblés par Teri McLuhan. Photos de Edward S. Curtis. Denoël, Paris, 1974.

Tente de la famille de Mathieu Mark de La Romaine (Unamen Shipu) et de Pierre-Olivier Combelles au lac Monger (Québec-Labrador) en octobre 1992 lors du rassemblement de protestation des Indiens Montagnais (Innuat) de  la Côte-Nord du Québec contre le projet de harnachement du lac Robertson par Hydro-Québec. Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Tente de la famille de Mathieu Mark de La Romaine (Unamen Shipu) et de Pierre-Olivier Combelles au lac Monger (Québec-Labrador) en octobre 1992 lors du rassemblement de protestation des Indiens Montagnais (Innuat) de la Côte-Nord du Québec contre le projet de harnachement du lac Robertson par Hydro-Québec. Photo: Pierre-Olivier Combelles.

Camp de Pierre-Olivier Combelles au havre du Petit Mécatina, dans l'île du Petit-Mécatina, lors d'une expédition de 3 mois en bateau le long de la Basse Côte-Nord du Québec.

Camp de Pierre-Olivier Combelles au havre du Petit Mécatina, dans l'île du Petit-Mécatina, lors d'une expédition de 3 mois en bateau le long de la Basse Côte-Nord du Québec.

"La vie dans un tipi est bien meilleure. Il est toujours propre, chaud en hiver, frais en été, facile à déplacer. L'homme blanc construit une grande maison, qui coûte beaucoup d'argent, ressemble à une grande cage, ne laisse pas entrer le soleil et ne peut être déplacée; elle est toujours malsaine. Les Indiens et les animaux savent mieux vivre que l'homme blanc, personne ne peut être en bonne santé sans avoir en permanence de l'air frais, du soleil, de la bonne eau. Si le Grand Esprit avait voulu que les hommes restassent dans un endroit, il aurait fait le monde immobile; mais il a fait qu'il change toujours, afin que les oiseaux et les animaux puissent se déplacer et trouver toujours de l'herbe verte et des baies mûres; la lumière du soleil permet de travailler et de jouer,la nuit de dormir; l'été, les fleurs s'épanouissent et l'hiver elles dorment; tout est changement; chaque chose amène un bien; il n'est rien qui n'apporte rien.

L'homme blanc n'obéit pas au Grand Esprit. C'est pourquoi les Indiens ne peuvent être d'accord avec lui."

Flying Hawk, chef Sioux du clan des Oglalas

Pierre-Olivier Combelles sur un îlot de la Basse Côte-Nord du Québec, en 1989.

Pierre-Olivier Combelles sur un îlot de la Basse Côte-Nord du Québec, en 1989.

Yakotlus – Quatsino (Côte du Pacifique). Photographie par Edward S. Curtis.

Yakotlus – Quatsino (Côte du Pacifique). Photographie par Edward S. Curtis.

Totems at Kung (Côte du Pacifique). Photographie par Edward S. Curtis.

Totems at Kung (Côte du Pacifique). Photographie par Edward S. Curtis.

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