Un promoteur immobilier va détruire une prairie à orchidées et papillons et place de brame à Auffargis (Yvelines, Parc naturel régional de la Haute vallée de Chevreuse)
La prairie de la rue Creuse broyée le 16 juin 2015, en pleine floraison. Photo: Pierre-Olivier Combelles.
Flambé venant de naître sur une haie au bord de la prairie de la Rue Creuse à Auffargis, le 29 mai 2016. Photo: Pierre-Olivier Combelles
La clairière-prairie vue du bas de la rue Creuse. Elle se prolonge en haut par une autre prairie, encore plus vaste, qui longe la rue de St Benoît, et qui est lorgnée aussi par les promoteurs immobiliers, ces rapaces. Photo: Pierre-Olivier Combelles
Panneau posé par Nexity au bord de la prairie de la rue Creuse (mars 2018). Photo: Pierre-Olivier Combelles
On constate que les parcelles vont jusqu'à la lisière, de sorte que la limite de 100 m de la lisière d'une forêt n'est pas respectée. Photo: PIerre-Olivier Combelles
Desctruction du parc Mazynski à Auffargis (78610) entre la Mairie et la rue des Vaux de Cernay, en catimini, pendant les vacances de Noël 2017. Photo: Pierre-Olivier Combelles
Le lotissement construit en 2016 de part et d'autre de la ligne à moyenne tension, à la place d'un parc arboré. Dans de nombreux pays (nordiques notamment), c'est interdit pour des raisons de santé. Photo: Pierre-Olivier Combelles
Ce projet du promoteur Nexity n'a aucune autre motivation réelle que la spéculation au profit d'intérêts privés
Avec la bénédiction de l'Etat et de la Mairie d'Auffargis et le laissez-faire du Parc Naturel Régional de la Haute vallée de Chevreuse, un promoteur immobilier, Nexity va détruire une magnifique prairie à orchidées et papillons et place de brame à Auffargis, dans la vallée des Vaux de Cernay (Forêt de Rambouillet, Yvelines).
Le projet s'appelle "Le clos des Vindrins": https://www.nexity.fr/neuf/79_59G_79463
Encadrée par la forêt, cette prairie qui se prolonge sur tout le côté est du village entre la rue Creuse et le Bois des Vindrins a été vendue à Nexity* par son propriétaire, un particulier, pour y construire un lotissement de pavillons et un logement social (ce dernier dans la partie marécageuse du terrain !).
Cette vaste prairie entre route et forêt est une place de brame depuis des générations. Les cerfs et les biches s'y donnent rendez-vous chaque année. On entend le brame depuis les maisons du voisinage. Les chevreuils y viennent pâturer et les sangliers y retournent la terre pour chercher des racines, des vers de terre et des mulots. Au printemps elle abrite de nombreuses espèces d'orchidées puis, au printemps, d'insectes et de papillons (dont le Machaon porte-queue et le Flambé), ce qui ne l'empêchait pas d'être stupidement broyée chaque année à la fin du mois de juin, en pleine floraison, au lieu d'être fauchée à la fin de l'été.
http://pocombelles.over-blog.com/2017/06/juin-mois-des-machaons-et-des-metamorphoses.html
Lotir cette clairière, c'est détruire une zone-tampon entre le village et la forêt: espace, tranquillité, rencontres presque quotidiennes avec les animaux. C'est également augmenter le nombre d'habitants et donc de véhicules dans ce petit village ancien aux rues étroites déjà saturées par la circulation automobile disproportionnée. Et la pollution par le chauffage domestique.
http://auffargisenvironnement.blogspot.fr/2015/06/la-pollution-auffargis_25.html
Ce projet du promoteur Nexity n'a aucune autre motivation réelle que la spéculation au profit d'intérêts privés. Il y a à Auffargis quantité de maisons vides, inoccupées ou carrément abandonnées, autant que les nouvelles maisons qu'on veut construire, et des familles qui ont des problèmes de logement et pour lesquelles la commune ne fait rien. L'urbanisation c'est d'abord la transformation financière d'un espace rural naturel ou cultivé de faible valeur financière en zone de spéculation maximale et ceci, dans l'intérêt personnel de tous les acteurs impliqués, jusqu'aux banques qui s'enrichiront par les prêts accordés aux acheteurs. Comme pour tous les autres projets qui l'ont précédé, a population d'Auffargis n'a jamais été consultée; ce qui est profondément injuste et anti-démocratique, car les conséquences affectent tous les riverains et les habitants du village ainsi que, évidemment, la biodiversité locale dans son ensemble. C'est totalement immoral et irresponsable.
Déjà, profitant des vacances de Noël, un vaste parc boisé au coeur du village, la propriété Mazynski, vendue à un promoteur, a été rasée pour construire un lotissement de pavillons, avec l'accord des autorités locales.
Et il y a deux ans, en bordure de la prairie entre la rue Creuse et le bois des Vindrins, un lotissement avait été construit dans un parc privé juste sous la ligne à moyenne tension qui passe à cet endroit.
Dans les autres villages voisins, membres comme Auffargis du Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, c'est la même chose: les lotissements surgissent de partout.
En 2016, l'association Auffargis Environnement dont je faisais partie était intervenue pour essayer d'empêcher ces projets, mais elle s'est heurtée à la politique légale de densification des agglomérations appliquée par l'Etat et les collectivités locales et à l'absence de tout pouvoir coercitif du Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse**, et, il faut le dire, à la passivité de la plupart des habitants, en général des retraités et des cadres aisés votant centre-droite (Sarközy, Macron, etc).
Nous n'avons pas besoin de zones pavillonnaires supplémentaires qui ne sont que des opérations purement spéculatives désastreuses pour l'environnement, mais de la nature sauvage, des espaces pour l'agriculture locale, sociale et biologique et des villages petits, calmes et conviviaux. Or, à Auffargis comme dans le reste du Parc naturel, on construit de plus belle et on laisse exister tranquillement l'agriculture industrielle et chimique qui pollue notre environnement et détruit notre santé et la biodiversité.
C'est d'autant plus aberrant et scandaleux en 2018 que, après quantité de recherches et d'alertes depuis des années, le Muséum national d'Histoire naturelle et le CNRS viennent de publier une étude, relayée par tous les médias, prouvant le lien entre la disparition massive des oiseaux et des insectes et l'agriculture intensive en France:
Quand on a la chance d'avoir des espaces naturels, on les garde, on les conserve, on les protège, on ne les détruit pas.
Pierre-Olivier Combelles
* Nexity a pour avocats le cabinet Claude et Sarkozy: une référence dans le genre! https://www.mediapart.fr/journal/france/101214/l-associe-de-nicolas-sarkozy-arnaud-claude-mis-en-examen-pour-blanchiment?onglet=full
Ce que le Blog Finance pense de Nexity: http://www.leblogfinance.com/2007/11/nexity-vous-pou.html
et d'autres: http://www.mamzell-plume.fr/achat-vefa-nexity-du-reve-a-la-realite-apres-la-livraison/
** Le PNR ne peut donner que des recommandations, sur invitation des collectivités locales, les mairies par exemple.
Autres articles de Pierre-Olivier Combelles sur les prairies d'Auffargis:
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis
http://auffargisenvironnement.blogspot.fr/2015/01/par-les-bois-les-prairies-et-les.html
Adieu les orchidées et les fleurs de la prairie
http://auffargisenvironnement.blogspot.fr/2015/06/les-prairies-de-la-rue-creuse-et-de-la.html
Orchidées et fleurs des prairies
http://auffargisenvironnement.blogspot.fr/2015/06/orchidees-et-fleurs-de-la-prairie.html
Adieu les prairies du côté du ru des Vaux de Cernay
http://auffargisenvironnement.blogspot.fr/2015/07/adieu-les-prairies-du-cote-du-ru-des.html
Pour une campagne propre autour d'Auffargis
Juin, mois des Machaons et des métamorphoses
http://pocombelles.over-blog.com/2017/06/juin-mois-des-machaons-et-des-metamorphoses.html
NDLR: La totalité de ma chronique sur le site de l'association Auffargis Environnement, une dizaine d'articles illustrés, a été supprimée sans avis ni préavis ni justification ni excuses par sa Présidente, Madame Sophie Noël, personne inutile, autoritariste et imbue d'elle-même, liée au plan personnel avec le milieu de l'immobilier.
La prairie au clair de lune. Septembre 2015. Avec le chant des grillons et les hululement des chouettes, on entend le brame des cerfs et les chocs de leurs combats dans la forêt voisine. Photo: Pierre-Olivier Combelles