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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Les merveilles d'une après-midi d'été

7 Juillet 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Auffargis, #Yvelines, #France, #Ile de France, #Nature, #Photographie, #Pierre-Olivier Combelles

Photographies: Pierre-Olivier Combelles.

Appareil: Fujifilm X100T. Objectif équivalent à 35mm. Il faut donc s'approcher très près des plantes et des insectes pour les photographier.

Chasse subtile, comme disait Ernst Jünger...

Cliquez sur les images pour les agrandir et faites-les défiler.

"De merveille en merveille, l'existence s'ouvre."

Lao-Tseu

"Exuberance is Beauty."

William Blake, The Marriage of Heaven and Hell

 

5H de l'après midi dans la prairie ensoleillée, entre le village et la forêt de Rambouillet.

Dans quelques mois, un lotissement réalisé pour des raisons uniquement spéculatives la remplacera: adieu les herbes, les insectes, les oiseaux, les animaux sauvages, adieu la liberté:

http://pocombelles.over-blog.com/2018/03/un-promoteur-immobilier-veut-detruire-une-prairie-a-orchidees-et-place-de-brame-auffargis.html

Sur la haie, au bord de la route qui descend vers la prairie et la forêt, les clématites ont fleuri.

Sur la haie, au bord de la route qui descend vers la prairie et la forêt, les clématites ont fleuri.

Et là, au carrefour, le magnolia est en fleurs. Ses fleurs blanches, énormes, embaument d'un parfum délicat, suave, mystérieux, qui me transporte en Asie et en Amérique.

Et là, au carrefour, le magnolia est en fleurs. Ses fleurs blanches, énormes, embaument d'un parfum délicat, suave, mystérieux, qui me transporte en Asie et en Amérique.

Les nuages, qui passent ... là-bas... les merveilleux nuages...

Les nuages, qui passent ... là-bas... les merveilleux nuages...

D'habitude, chaque année, la prairie est broyée (pas fauchée, broyée) mi ou fin juin, en pleine floraison, par le propriétaire et par l'agriculteur imbéciles qui ignorent tout du monde sauvage. Mais cette année, comme le terrain a été vendu à un promoteur, ils se sont évité cette dépense. La végétation pousse follement. Avec les pluies printanières et la chaleur depuis, les tanaisies, les fraisiers sauvages, les armoises, les ombellifères, les centaurées n'ont jamais été si nombreuses et si belles. Et des insectes, il y en a partout: papillons, sauterelles, araignées, coléoptères. Viennent aussi des sangliers, des cerfs, des chevreuils. Justement, quelques instants avant de prendre cette photo, un chevreuil qui reposait sans l'herbe s'est levé devant moi et est parti en bondissant dans la forêt, pelage acajou.Ce bonheur sera de courte durée. dans quelques mois, les bull-dozers viendront tout détruire, à jamais. Un univers entier disparaîtra, car une prairie, c'est un univers..

D'habitude, chaque année, la prairie est broyée (pas fauchée, broyée) mi ou fin juin, en pleine floraison, par le propriétaire et par l'agriculteur imbéciles qui ignorent tout du monde sauvage. Mais cette année, comme le terrain a été vendu à un promoteur, ils se sont évité cette dépense. La végétation pousse follement. Avec les pluies printanières et la chaleur depuis, les tanaisies, les fraisiers sauvages, les armoises, les ombellifères, les centaurées n'ont jamais été si nombreuses et si belles. Et des insectes, il y en a partout: papillons, sauterelles, araignées, coléoptères. Viennent aussi des sangliers, des cerfs, des chevreuils. Justement, quelques instants avant de prendre cette photo, un chevreuil qui reposait sans l'herbe s'est levé devant moi et est parti en bondissant dans la forêt, pelage acajou.Ce bonheur sera de courte durée. dans quelques mois, les bull-dozers viendront tout détruire, à jamais. Un univers entier disparaîtra, car une prairie, c'est un univers..

Splendeur des tanaisies aromatiques (Tanacetum officinalis) qui fleurissent au soleil... Merci, Béatrice, c'est grâce à toi que j'ai connu cette plante sur laquelle tu faisais une thèse de pharmacie, mais c'est moi qui l'avais découverte au fond du parc de Versailles, car tu ne l'avais étudiée que dans les livres.

Splendeur des tanaisies aromatiques (Tanacetum officinalis) qui fleurissent au soleil... Merci, Béatrice, c'est grâce à toi que j'ai connu cette plante sur laquelle tu faisais une thèse de pharmacie, mais c'est moi qui l'avais découverte au fond du parc de Versailles, car tu ne l'avais étudiée que dans les livres.

La Petite-Centaurée commune (Centaurium erythraea) a fleuri un peu partout en ce début du mois de juillet.

La Petite-Centaurée commune (Centaurium erythraea) a fleuri un peu partout en ce début du mois de juillet.

Un oiseau, sans doute un pigeon ramier, a transporté la coquille d'un oeuf éclos au milieu de la prairie, loi  du nid, pour ne pas attirer l'attention des prédateurs (martre, fouine, écureuil, geais, pies, corneilles).

Un oiseau, sans doute un pigeon ramier, a transporté la coquille d'un oeuf éclos au milieu de la prairie, loi du nid, pour ne pas attirer l'attention des prédateurs (martre, fouine, écureuil, geais, pies, corneilles).

Le sol est tapissé de fraises des bois, mûres, exquises. Je n'en ai jamais vu autant. Personne ne les a remarquées, sauf moi et quelques animaux sûrement. Il n'y a que les autos, les cars et les cyclistes qui passent sur la route à côté.

Le sol est tapissé de fraises des bois, mûres, exquises. Je n'en ai jamais vu autant. Personne ne les a remarquées, sauf moi et quelques animaux sûrement. Il n'y a que les autos, les cars et les cyclistes qui passent sur la route à côté.

Rhagonycha fulva (Cantharidae) faisant l'escalade d'un Cirsium bardé d'énormes épines, 300 fois plus haut que lui. A l'échelle humaine, cela fait 500 m de haut!

Rhagonycha fulva (Cantharidae) faisant l'escalade d'un Cirsium bardé d'énormes épines, 300 fois plus haut que lui. A l'échelle humaine, cela fait 500 m de haut!

Carpocoris fuscipinus: même prouesse pour cette Punaise caparaçonnée comme un tank.

Carpocoris fuscipinus: même prouesse pour cette Punaise caparaçonnée comme un tank.

Misumena vatia, une araignée-crabe. Celle-ci est une femelle. Elle attend sa proie, pattes ouvertes prêtes à la saisir, sur une Ombellifère qu'elle a tapissée de fils.

Misumena vatia, une araignée-crabe. Celle-ci est une femelle. Elle attend sa proie, pattes ouvertes prêtes à la saisir, sur une Ombellifère qu'elle a tapissée de fils.

La vie d'un papillon est courte... dans la chaleur de cette après-midi d'été, ce Pyronia tithonus gît, mort, sur le bord de la route.

La vie d'un papillon est courte... dans la chaleur de cette après-midi d'été, ce Pyronia tithonus gît, mort, sur le bord de la route.

Un peu plus loin, un jeune orvet, mort lui aussi, la queue coupée... sans doute abandonné par un chat ou un oiseau, pie ou corneille...

Un peu plus loin, un jeune orvet, mort lui aussi, la queue coupée... sans doute abandonné par un chat ou un oiseau, pie ou corneille...

Un peu plus loin encore, un autre jeune orvet déchiqueté, abandonné par un animal. La mort rôde partout dans cet opulent début d'été.

Un peu plus loin encore, un autre jeune orvet déchiqueté, abandonné par un animal. La mort rôde partout dans cet opulent début d'été.

Un peu plus tard, une clairière ensoleillée dans la forêt, où fleurissent les ronces. Quand je suis arrivé, un Grand Mars changeant, aux reflets bleu-violacé métallique, voletait autour des feuillages des chênes, apparition féérique qui me transportait d'un coup sur le versant amazonien des Andes, lorsqu'un Morpho bleu, grand comme une assiette, apparaissait dans les rais de lumière du sous-bois...

Le Tabac d'Espagne (Argynnis paphia) butinant une fleur de ronce

Le Tabac d'Espagne (Argynnis paphia) butinant une fleur de ronce

La Carte géographique (Araschnia levana), génération estivale, sur une autre fleur de ronce.

La Carte géographique (Araschnia levana), génération estivale, sur une autre fleur de ronce.

Petit Sylvain (Ladoga camilla)

Petit Sylvain (Ladoga camilla)

Un Satyre, le Tristan (Aphantopus hyperanthus)

Un Satyre, le Tristan (Aphantopus hyperanthus)

Posé à terre au soleil, le Paon du jour (Inachis Io), ailes fermées.

Posé à terre au soleil, le Paon du jour (Inachis Io), ailes fermées.

Rainer Maria Rilke, Les Quatrains valaisans (Gallimard, 1926)

Rainer Maria Rilke, Les Quatrains valaisans (Gallimard, 1926)

Les merveilles d'une après-midi d'été
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