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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Chant de pirogue du peuple 'Are 'Are (île de Malaita, Archipel des Salomon)- Enregistrement d'Hugo Zemp (CNRS)

31 Octobre 2019 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Tahuniwapu, le barreur, appelle les ancêtres-requins à « pousser » la pirogue et à protéger le voyage. Ce chant donne ainsi un surcroit de vigueur aux pagayeurs qui résistent à l'ardeur du soleil. La seconde voix est chantée par Rapeiasi. En pagayant, les hommes heurtent trois fois le manche de leur pagaie sur le bord de la pirogue, puis un quatrième coup est frappé avec la pale de la pagaie sortie de l'eau.•

On peut consulter et surtout écouter ici l'extraordinaire collection de musiques polynésiennes enregistrées dans les îles Salomon par Hugo Zemp (CNRS) dans les années 60-70:

https://archives.crem-cnrs.fr/archives/corpus/CNRSMH_Zemp_003/

Pour en savoir plus:

https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-merveilles-des-iles-salomon

https://www.youtube.com/watch?v=HD9vjEuLQdc

Helffer Mireille. Écoute le bambou qui pleure. récit de quatre musiciens mélanésiens ('are' aré, île salomon). Textes de 'Irisipau, Warousu, Namohani'ai, Tahuniwapu, recueillis et pré­entés par H. Zemp. In: L'Homme, 1997, tome 37 n°143. Histoire d'homme Jean Pouillon. pp. 235-238.

https://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1997_num_37_143_370333

Voir également:

http://pocombelles.over-blog.com/2019/08/le-paradis-perdu-des-iles-trobriand-par-jacques-et-betty-villeminot.html

 

Chant de pirogue du peuple 'Are 'Are (île de Malaita, Archipel des Salomon)- Enregistrement d'Hugo Zemp (CNRS)
Chant de pirogue du peuple 'Are 'Are (île de Malaita, Archipel des Salomon)- Enregistrement d'Hugo Zemp (CNRS)

"La conception mélanésienne du cycle de la vie peut surprendre mais George Gusdorf rappelle que « la majeure partie des hommes sur la plus grande surface de la terre ont toujours ignoré le système idéologique de l'Occident moderne ». En effet, les Mélanésiens n'opposent pas la vie et la mort, ils ne conçoivent pas l'existence suivant le dualisme cher aux Occidentaux.

Le cycle de la vie et les rites mortuaires

C'est ainsi que pour le Kanak de Nouvelle-Calédonie, la vie est continue : si le kamo est le vivant et bao le défunt, ce dernier continue une vie invisible. Il n'y a pas de discontinuité entre le vivant et le mort. La mort se manifeste par un changement de support, l'être étant toujours vivant. Le support est indifférencié et peut être lézard, poisson ou plante. Le kamo habite ces éléments reconnus et respectés par les hommes. Le corps n'étant qu'un soutien, la mort est perçue comme une mue qui laisse une enveloppe désaffectée. Le Kanak se compare souvent à l'arbre dont la souche creuse peut donner de jeunes pousses. C'est là la base du cosmomorphisme établi par Maurice Leenhardt."

Odon Abbal: Les religions anciennes de Mélanésie

https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/pdf/pdf_les_religions_anciennes_de_melanesie.pdf

Pour en savoir plus sur la nature des ancêtres et les relations spirituelles et sociales entre les hommes et les animaux chez les peuples du Pacifique:

Florian Prévost, « Les tuputupua : ancêtres protecteurs et animaux tutélaires aux Tuamotu », Journal de la Société des Océanistes [En ligne], 144-145 | 2017, mis en ligne le 15 décembre 2019, consulté le 01 novembre 2019. URL : http://journals.openedition.org/jso/7894 ; DOI : 10.4000/jso.7894

https://journals.openedition.org/jso/7894

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