Mikhail Khazin : Il est temps d'extraire le poison libéral du corps de l'Etat (Club d'Izborsk, 20 avril 2020)

Mikhail Khazin : Il est temps d'extraire le poison libéral du corps de l'Etat.

20 avril 2020.

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La guerre est une guerre, et le déjeuner est au programme... Je veux dire, le virus est un virus, mais personne n'a annulé la corruption ! Je veux dire, en fait, que...

Et celui-ci : "La Douma d'État a adopté en troisième lecture une loi qui assouplit l'interdiction de délivrer des garanties d'État aux sociétés étrangères et aux sociétés russes enregistrées dans les zones offshore. Le gouvernement a soumis ce projet (n° 941158-7) à la chambre il y a une semaine.

Tout d'abord, que sont ces "sociétés russes enregistrées à l'étranger" ? Offshore, elles sont offshore, elles ont une juridiction étrangère, elles ne paient pas d'impôts non plus... Alors qu'est-ce que c'est ? Un euphémisme ? Comme les entreprises qui sont ouvertes à l'argent de l'économie russe ? Il est donc inconfortable d'écrire dans la loi ? Mais cela ne change pas le sens !

Deuxièmement, pourquoi se presser ? Non, pour réfléchir à quelque chose de plus important. Eh bien, par exemple, il n'y a pas longtemps, après le début de la quarantaine, le président russe a déclaré que l'argent alloué aux projets d'infrastructure devait nécessairement être dépensé. Et il est clair que les projets d'infrastructure ont un effet multiplicateur interne élevé et stimulent l'économie qui a été gravement touchée par le virus.

Hier, j'ai reçu un appel d'un de mes amis, le propriétaire des infrastructures de l'entreprise. Elle a de nombreux projets budgétaires, allant des appels d'offres aux projets déjà réalisés, dans diverses régions. Et il dit que dès que Poutine a dit que ces programmes ne pouvaient pas être réduits, le ministère des finances a immédiatement cessé d'allouer de l'argent aux régions. Quelque part, les concours ont été gelés (mais l'argent dépensé pour les garanties bancaires n'a certainement pas été restitué), quelque part, on a refusé de payer pour des contrats déjà conclus... On dit qu'il n'y a pas d'argent! Eh bien, pour être plus précis, ce ne sont pas les domaines pour lesquels le président a dit directement qu'ils avaient besoin d'argent. Le ministère des Finances n'a pas d'argent... Mais les garanties, selon toute apparence (ce projet de loi est mené par le ministère des Finances, bien sûr, les garanties sont sa prérogative), il a de l'argent... Cette politique donne-t-elle des idées ?

D'ailleurs, au moment même où le ministère des Finances n'a pas d'argent pour exécuter la commande de Poutine (qui lui impose simplement de respecter la loi budgétaire), il annonce un appel d'offres pour l'achat de son nouveau sanatorium. Et pour cela, il faut penser, il y aura de l'argent ! Au fait, nous pouvons comparer le MROT, qui a été organisé par le même ministère des finances, avec ses propres besoins. Il s'avère que le MROT est l'équivalent de deux volants et demi de toilettes pour le sanatorium de Minfin...

Troisièmement, si nous supposons que la politique économique de notre pays va changer, alors les dirigeants actuels du bloc financier (y compris les plus grands banquiers, qui sont en étroite collaboration avec les dirigeants du ministère des Finances et de la Banque centrale) quitteront très probablement eux aussi leurs places de choix. Ils ne peuvent pas travailler, ils ne peuvent pas non plus voler sans poste. Il y a donc une volonté de profiter un peu de la position officielle. Pour ainsi dire, jusqu'à l'os.

Cette loi n'est-elle pas un outil de retrait d'argent ? Il est dangereux de voler à l'intérieur du pays maintenant, et puis ils ont donné des garanties d'État aux sociétés offshore, et puis ils se sont enfuis là-bas eux-mêmes, si quoi que ce soit, ils ont poursuivi et gagné de l'argent de Russie. En fait, les voleurs de Yukos n'ont fait qu'une seule erreur : ils en ont trop demandé. S'ils avaient demandé des millions de deux cents dollars (assez pour vivre, soit dit en passant, assez), il est fort probable que leurs amis du ministère des finances les auraient simplement donnés dans le cadre de l'accord de règlement. Et c'est tout. Je pense qu'ils auraient donné 50 milliards (du thé, pas le leur, et la tranche se serait cassée), mais le scandale s'est avéré trop fort.

Il me semble que nos libéraux ne peuvent pas gagner une guerre politique à l'intérieur du pays : ils se soucient trop de leurs propres poches et sont prêts à abandonner tous leurs partenaires pour leur sécurité personnelle. Mais ils ont déjà infecté tout l'appareil d'État par leur attitude et leur responsabilité personnelle, et il y aura de très gros problèmes ici. Car l'éducation d'une nouvelle génération est un processus long et difficile. En général, le serpent était tué, et le poison restait. dans le corps.

En fait, jusqu'à ce que le serpent soit tué. À en juger par l'attitude du ministère des Finances face aux instructions du Président et aux lois qu'il préconise, le serpent libéral est en assez bonne santé et continue d'empoisonner la Russie avec son poison et ses citoyens et le Président en particulier. Et ici, nous pourrions faire preuve de pouvoir et, premièrement, obliger le gouvernement à respecter les règles budgétaires et, deuxièmement, à ne pas signer une loi extrêmement douteuse.

D'une manière générale, il convient de noter que le moment est venu d'extraire le poison libéral de l'organisme public. Je pense qu'il est temps de discuter d'un certain nombre de restrictions à la vie des citoyens que les libéraux ont imposées ces dernières années (notamment l'abolition de la réforme des retraites, l'abolition de toutes les lois visant à "optimiser" les soins de santé, l'abolition de la réforme de l'Académie des sciences, etc.) Bien sûr, dans des conditions normales, nous devons écrire une nouvelle réforme, par exemple pour rendre le système de construction de soins de santé créé par Semashko, mais c'est long. Et juste pour annuler le sabotage - vous pouvez le faire maintenant.

Bien sûr, les libéraux vont crier, en disant, quelles sont les lois à appliquer... Les gars, mentir n'est pas bon ! Vous ne gériez pas, vous voliez des budgets. Eh bien, laissez les professionnels normaux se débrouiller, et ils trouveront quelle loi adopter. Sans vous.

En fait, c'est le dernier des libéraux, et c'est effrayant. C'est de là que viennent toutes les nouvelles lois bizarres. Mais il devient de plus en plus dangereux d'attendre. Comme la crise aux États-Unis a déjà commencé, des conditions de vie complètement différentes nous attendent, en particulier, nous ne recevrons pas de revenus de la question du dollar (sous forme de prix de l'énergie). Cela signifie que les libéraux ne verront pas d'argent pour des loyers corrompus. Nous devons donc changer tout le modèle de gestion économique et financière du pays. Dans le cas contraire, elle peut avoir de graves conséquences politiques.

Mikhail Khazin

http://khazin.ru

Mikhail Leonidovich Khazin (né en 1962) - économiste, publiciste, animateur de télévision et de radio russe. Président de la société d'experts-conseils Neocon. En 1997-98, il a été chef adjoint du département économique du président de la Fédération de Russie. Il est membre permanent du Club d'Izborsk.

Traduit du russe par le Rouge et le Blanc.