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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Ce que le Liban signifiait pour l'imam Moussa Sadr, par le Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.

11 Août 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Philosophie, #religion

L'imam chiite Moussa Sadr

L'imam chiite Moussa Sadr

(...)

7. "N’oublions pas de relever ce que l’Imam dit à propos du Liban comme patrie bien singulière par sa mission et par la nature de sa constitution humaine, sociale et religieuse à travers l’Histoire. Cette histoire est témoin du Liban comme un pays autre que les autres nations environnantes, différent par sa mission et son identité. Il résume ses caractéristiques en le nommant « pays de la rencontre, pays de l’homme, patrie des persécutés et refuge des apeurés ». Si le Liban est ce pays portant cette multiplicité de noms et s’il est le pays qui a toutes ces fonctionnalités sinon ces missions, c’est que les citoyens libanais parviennent dans ce climat propice à écouter « les appels célestes » qui engagent les gens à croire en cette mission du Liban. À cette étape précise de l’histoire universelle, dit-il, le Liban est devenu une nécessité de principe pour le monde. Avec le développement des communications, nous sentons en effet que le monde, à la fin du vingtième siècle et au début du vingt-et-unième, vit comme un seul pays : ainsi la plus grande distance entre un État et un autre se franchit aujourd’hui le temps du trajet entre Beyrouth et Tripoli ». L’Imam est conscient que le dialogue entre Libanais est normatif : « Ce dialogue offre aujourd’hui au monde le grand espoir d’émergence d’une force politique dont le cœur est le dialogue islamo-chrétien. Ainsi, au cas où l’expérience du Liban échoue, la civilisation mondiale traversera un demi-siècle d’obscurité. C’est la raison pour laquelle nous affirmons que le Liban, en cette période plus qu’auparavant, est une nécessité de la civilisation. La coexistence entre Libanais n’est pas un facteur passager ou marginal mais constituant de leur identité puisqu’elle est antérieure au Pacte National et en est le fondement : « Aussi, que les Libanais nous permettent de rappeler que la coexistence n’est pas leur propriété mais un bien qui leur est confié, une responsabilité, un devoir et non pas seulement leur droit ». Le Liban est le pays des deux voix, celles du christianisme et de l’islam qui ont pu continuer à vivre ensemble, s’écouter à travers le temps et même s’unir pour défendre la dignité de l’homme, à travers l’écho qu’elles ont pu produire dans la bouche du Pape Paul VI lorsqu’il rédigea l’encyclique Populorum Progressio (1967) sur la justice sociale et la nécessité de lutter en vue de l’instaurer, ce qui ne diffère point de la voix de l’Islam.

8. L’Homme est le but de l’existence et le moteur, nous dit l’Imam, en une formule lapidaire, ce qui éloigne de certaines conceptions religieuses qui voient en l’être humain rien qu’une chose banale devant Dieu. En maintes occasions, la pensée de l’Imam reprend le leitmotiv de la dignité de l’homme opprimé, en faisant valoir que cet Homme est un don de Dieu et le Lieutenant de Dieu sur terre, appelé à continuer l’œuvre de Dieu par les énergies qui lui ont été confiées par Dieu. Ce sont ces énergies, à la lumière du principe de la perfectibilité, qu’il faudra promouvoir et développer par l’éducation et en donnant à l’homme les bons moyens adéquats pour qu’il mette en œuvre ses énergies et les transforme en des œuvres durables. L’Imam donne le Liban en exemple de pays où le principal capital est l’homme. Préserver l’homme libanais et ses énergies, c’est préserver la richesse du pays et le pays lui-même. La liberté est nécessaire sinon concomitante de ce travail sur le développement des énergies et de ses talents. La morale religieuse vient rectifier l’utilisation de ses énergies afin qu’elles ne versent pas dans le mensonge et dans la déviation. Mais c’est par la foi aussi et surtout, cette foi qui est confiance, que l’homme peut oser le dépassement de ses propres limites, qu’il peut s’ouvrir aux autres et chercher à construire une civilisation avec eux."

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La voix (e) toujours actuelle de l'imam Moussa Sadr, par Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.

http://www.teheran.ir/spip.php?article2718#gsc.tab=0

Ce que le Liban signifiait pour l'imam Moussa Sadr, par le Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.
Ce que le Liban signifiait pour l'imam Moussa Sadr, par le Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.
Ce que le Liban signifiait pour l'imam Moussa Sadr, par le Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.
Beyrouth, 4 août 2020

Beyrouth, 4 août 2020

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