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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Quelques pensées de Bonald

22 Août 2020 , Rédigé par 幽谷石树 Publié dans #Lettres, #Philosophie, #France

Dans toutes les révolutions il y a un dessous de cartes, qui n'est pas toujours connu, parce que les meneurs périssent souvent dans les troubles inséparables de la révolution, et emportent avec eux leur secret que des événements ultérieurs auraient dévoilé. Cependant les effets arrivent, parce que l'impulsion est donnée ; mais le voile reste sur les causes, et la foule imbécile, qui ne les soupçonne pas, imagine du merveilleux pour expliquer les effets.

 Bonald

 

Quelques pensées de Bonald trouvées aussi sur le site http://royalartillerie.blogspot.com/2007/10/bonald-lautre-monarchiste.html  qui lui consacre un bon article :

 

L'homme pense sa parole avant de penser sa pensée.

 

L'homme a plus de prévoyance à mesure qu'il a moins de mémoire.

 

Un recueil de pensées ressemble à ces lignes militaires trop étendues que l'ennemi peut percer en mille endroits.

 

Dans une société bien réglée, les bons doivent servir de modèle et les méchants d'exemple.

 

L'homme n'est riche que de la modération de ses désirs.

 

A un homme d'esprit, il ne faut qu'une femme de sens ; c'est trop de deux esprits dans une maison.

 

Les bibliothèques, ces cimetières de l’esprit humain, où dorment tant de morts qu’on n’évoquera plus.

 

Il y a des gens qui ne savent pas perdre leur temps tout seuls : ils sont le fléau des gens occupés.

 

Il faut, quand on gouverne, voir les hommes tels qu'ils sont, et les choses telles qu'elles devraient être.

 

Dans les crises politiques, le plus difficile pour un honnête homme n'est pas de faire son devoir, mais de le connaître.

 

L'irréligion sied mal aux femmes; il y a trop d'orgueil pour leur faiblesse.

 

La littérature est l'expression de la société, comme la parole est l'expression de l'homme.

 

Les hommes qui, par leurs sentiments, appartiennent au passé et, par leurs pensées à l'avenir, trouvent difficilement place dans le présent.

 

On ne devrait assembler les hommes qu'à l'église ou sous les armes; parce que là, ils ne délibèrent point, ils écoutent et obéissent.

 

Depuis l'Evangile jusqu'au Contrat Social, ce sont les livres qui ont fait les révolutions.

 

Dieu commande à l'homme de pardonner, mais en prescrivant à la société de punir.

 

Premiers sentiments, secondes pensées, c'est, dans les deux genres, ce qu'il y a de meilleur.

 

L'obéissance doit être active pour être entière, et la résistance passive pour être insurmontable.

 

L'homme n'existe que par la société et la société ne le forme que pour elle.

 

Les gens qui aiment la dispute devraient ne disputer que sur ce qu'ils ne peuvent jamais éclaircir ; alors la dispute serait intéressante, parce qu'elle serait interminable. Mais disputer sur l'existence de Dieu, l'immortalité de l'âme, la vie future, etc., ce n'est pas la peine. Il n'y a qu'à attendre.

 

L'homme naît perfectible, l'animal naît parfait.

 

Une vérité incontestable est que toutes les républiques, anciennes ou modernes, grandes ou petites, ont dû leur naissance à l'ambition du pouvoir. L'oppression n'a jamais été qu'un prétexte. En Amérique, quelques droits modiques sur le thé servirent de prétexte, à défaut d'un motif plus grave ; et pour payer cette boisson malsaine quelques sous de moins, l'Amérique fut dépeuplée, fut ruinée, la guerre s'alluma dans les deux mondes, le sang humain coula à grands flots ; et le grand homme, qui n'exposait sa vie qu'au danger des indigestions des dîners de Paris, s'applaudissait des progrès de l'incendie qu'il avait allumé ; et tandis qu'il riait en secret de la sottise des peuples, il s'extasiait en public sur l'énergie républicaine et les progrès de l'esprit humain. On ne contestera pas sans doute que la démocratie française ne doive sa naissance à l'ambition réduite à inventer les prétextes les plus absurdes, lorsque les intentions bien connues du malheureux Louis XVI, et les dispositions non équivoques de tous les ordres de l'État ne permettaient pas d'alléguer des motifs.

 

Louis-Gabriel-Amboise, vicomte de Bonald

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