Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Danger de la radio-activité à faibles doses. L'IRSN licencie une spécialiste de la catastrophe de Fukushima (Fukushima-blog)

3 Novembre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Environnement, #Sciences

"La catastrophe de Fukushima peut avoir des conséquences insoupçonnées. La nouvelle est devenue publique le 23 septembre 2020 à la suite de la parution d’un article dans Le canard enchaîné : une chercheuse au Laboratoire des Sciences Humaines et Sociales de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), Dr Christine Fassert, a été licenciée le 16 juin dernier pour faute grave. Selon le célèbre canard, celle-ci a été renvoyée à cause d’ « une insubordination récurrente avec défiance vis-à-vis de [sa] hiérarchie » et « un comportement inadapté ».

(...)

 

Alors que s’est-il passé pour en arriver là ? Le blog de Fukushima a toujours regardé l’IRSN avec méfiance car, depuis 2011, nous avons observé un double langage dans la communication ou les publications de cette institution réputée : d’un côté, un discours scientifique argumenté, et de l’autre des failles de crédibilité allant quelquefois jusqu’au mensonge avéré. Dans tous les cas, on perçoit bien que le mot d’ordre de la direction de l’IRSN est la minimisation à tous crins des risques liés à l’exposition à la radioactivité.

C’est là que le bât blesse. Quand on fait de la recherche et qu’on est honnête, on peut difficilement accepter de voir les résultats de ses travaux modifiés pour des raisons d’ordre politique. C’est justement ce dont se plaint Christine Fassert qui s’était impliquée dans le projet de recherche Shinrai visant à étudier les conséquences sociales, politiques, éthiques de l'accident de Fukushima. Mais, alors que la confiance est un thème qui la fascine, elle se demande si le nucléaire est compatible avec la démocratie. Les informations provenant de la société civile doivent-elles être prises en compte ? « L’accident de Fukushima a eu pour importante conséquence de rouvrir la controverse sur les faibles doses », écrit-elle aussi dans un article publié en mars dernier. Ce thème est très sensible à l’IRSN car l’institut communique imperturbablement depuis sa création en 2001 sur le fait que les faibles doses ne sont pas dangereuses pour la santé, ou alors que l’on ne peut rien dire pour l’instant et que la recherche va bientôt répondre à cette question. Seulement, au bout de plusieurs décennies, et alors même que de nombreuses études prouvent que les faibles doses présentent un risque pour la santé, le discours de l’IRSN reste le même : on ne peut rien affirmer !"

(...)

Lisez l'article complet sur le site fukushima-blog.com:

http://www.fukushima-blog.com/2020/09/l-irsn-licencie-une-specialiste-de-la-catastrophe-de-fukushima.html

Fukushima, la pandémie nucléaire se répand

 

par Manlio Dinucci

 

RÉSEAU VOLTAIRE | ROME (ITALIE) | 3 NOVEMBRE 2020

 

https://www.voltairenet.org/article211529.html

 

L’industrie nucléaire civile est désormais plus encore polluante que l’usage militaire de cette technique. D’autant que certains industriels n’ont pas de scrupules à faire de l’argent au détriment des autres tandis que les militaires servent en principe à la défense de leurs concitoyens.

 

Ce n’est pas du Covid, donc l’information est passée quasiment inaperçue : le Japon déchargera en mer plus d’un million de tonnes d’eau radioactive provenant de la centrale nucléaire de Fukushima.

 

Le catastrophique accident de Fukushima fut amorcé par le tsunami qui, le 11 mars 2011, investit la côte nord-orientale du Japon, submergeant la centrale et provoquant la fusion des noyaux de trois réacteurs nucléaires. La centrale avait été construite sur la côte à seulement 4 mètres au-dessus du niveau de la mer, avec des digues brise-lames de 5 mètres de haut, dans une zone sujette à des tsunamis avec des vagues de 10- à 15 mètres de haut. De plus il y avait eu de graves manquements dans le contrôle des installations de la part de Tepco, la société privée de gestion de la centrale : au moment du tsunami, les dispositifs de sécurité n’étaient pas entrés en fonction. Pour refroidir le combustible fondu, de l’eau a été pompée pendant des années à travers les réacteurs.

 

Cette eau, devenue radioactive, a été stockée à l’intérieur de la centrale dans plus de mille grands réservoirs, en en accumulant 1,23 millions de tonnes. Tepco est en train de construire d’autres réservoirs, mais au milieu de l’année 2022 ceux-là aussi seront pleins. Devant continuer à pomper de l’eau dans les réacteurs fondus, Tepco, en accord avec le gouvernement, a décidé de décharger en mer celle qui a été accumulée jusqu’à présent, après l’avoir filtrée pour la rendre moins radioactive (mais on ne sait pas dans quelle mesure) avec un processus qui durera 30 ans.

 

Il y a en outre les boues radioactives accumulées dans les filtres du site de décontamination, stockées dans des milliers de containers, et d’énormes quantités de sol et autres matériaux radioactifs.

 

Comme l’a admis Tepco même, particulièrement grave est la fusion advenue dans le réacteur 3 chargé avec du Mox, un mélange d’oxydes d’uranium et plutonium, beaucoup plus instable et radioactif. Le Mox, pour ce réacteur et d’autres aussi dans le pays a été produit en France [1], en utilisant des déchets nucléaires envoyés par le Japon.

 

Greenpeace a dénoncé les dangers dérivant du transport de ce combustible au plutonium sur des dizaines de milliers de kilomètres. Elle a dénoncé en outre le fait que le Mox favorise la prolifération des armes nucléaires, parce qu’on peut en extraire plus facilement du plutonium et, dans le cycle d’exploitation de l’uranium, il n’existe pas de ligne de démarcation nette entre usage civil et usage militaire du matériau fissible.

 

Jusqu’à présent dans le monde se sont accumulées (selon des estimations de 2015) environ 240 tonnes de plutonium à usage militaire direct et 2 400 tonnes à usage civil, avec lesquelles on peut cependant produire des armes nucléaires, plus environ 1 400 tonnes d’uranium hautement enrichi à usage militaire.

 

Quelques centaines de kilogrammes de plutonium suffiraient pour provoquer le cancer des poumons aux 7,7 milliards d’habitants de la planète, et le plutonium reste létal pendant une période correspondant à presque dix-mille générations humaines.

 

Ainsi a-t-on accumulé un potentiel destructeur en mesure, pour la première fois dans l’histoire, de faire disparaître l’espèce humaine de la surface de la Terre.

Les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki ; les plus de 2 000 explosions nucléaires expérimentales dans l’atmosphère, en mer et sous terre ; la fabrication de têtes nucléaires avec une puissance équivalente à plus d’un million de bombes d’Hiroshima ; les nombreux accidents avec des armes nucléaires et ceux dans les sites nucléaires civils et militaires, tout cela a provoqué une contamination radioactive qui a touché des centaines de millions de personnes.

 

Une partie des environ 10 millions annuels de morts du cancer dans le monde —documentés par l’OMS— est attribuable aux effets à long terme des radiations. En dix mois, toujours selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, le Covid-19 a provoqué dans le monde environ 1,2 millions de morts. Danger à ne pas sous-évaluer, mais qui ne justifie pas le fait que les mass media, notamment télévisées, n’aient pas informé que plus d’un million de tonnes d’eau radioactive sera déchargée en mer depuis la centrale nucléaire de Fukushima, avec comme résultat le fait que, entrant dans la chaîne alimentaire, elle fera ultérieurement augmenter les morts du cancer.

 

Suite de l'article sur le site de Réseau Voltaire:

 

https://www.voltairenet.org/article211529.html

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :