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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Les conséquences médicales et écologiques de l'accident nucléaire de Fukushima (Fukushima-blog)

22 Février 2021 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Environnement

Les conséquences médicales et écologiques de l'accident nucléaire de Fukushima (Fukushima-blog)

Il y a 8 ans, pour le deuxième anniversaire de l'accident nucléaire de Fukushima, la Fondation Helen Caldicott organisait un symposium exceptionnel de deux jours à l’Académie de médecine de New York. À cette occasion, des personnalités de renommée internationale, scientifiques, médecins, biologistes, ingénieurs nucléaires, mais aussi des personnes inconnues comme ces marines qui se sont fait gravement irradiés alors qu’ils étaient en mission, ont présenté des communications et discuté des conséquences biomédicales et écologiques de la catastrophe de Fukushima. Voici les noms des intervenants : Herbert Abrams, Robert Alvarez, David Brenner, Ken Buesseler, Helen Caldicott, Maurice Enis, Ian Fairlie, Cindy Folkers, David Freeman, Arnie Gundersen, Kevin Kamps, Naoto Kan, Hiroaki Koide, David Lochbaum, Joseph Mangano, Akio Matsumura, Timothy Mousseau, Mary Olson, Jaime Plym, Hisako Sakiyama, Steven Starr, Mari Takenouchi, Wladimir Wertelecki, Steven Wing et Alexey Yablokov.

Malgré la grande qualité des interventions, cet événement international consacré à l’une des catastrophes nucléaires les plus graves de l’Histoire est passé presque inaperçu dans les médias, en particulier en France. Suite à ce constat, une vingtaine de personnes, toutes bénévoles, se sont mobilisées pour réaliser des traductions françaises et allemandes afin de diffuser les communications sur la toile. Mais la tâche était colossale. Il n’y avait pas moins de 26 conférences à transcrire et à traduire à partir de vidéos. Grâce à l’impressionnante mobilisation de Kna, l’objectif a été quasiment atteint au bout de 20 mois.

Le blog de Fukushima, qui se proposait de diffuser les textes et les vidéos des conférences au fur et à mesure de leur traduction, a publié 6 conférences d’août à novembre 2013. Beaucoup plus endurant, Kna a réalisé le sous-titrage en français de tous les enregistrements qu’il a diffusés systématiquement sur ses chaînes vidéo et sur Kna-blog, où ont été publiés également 12 articles concernant ces traductions. Il a ainsi pu mettre un point final à ce projet en décembre 2014 en mettant à disposition, en ligne, l’ensemble de la documentation créée.

 Lisez la suite sur le site Fukushima-Blog:

http://www.fukushima-blog.com

(...)

"Si l’on compare les substances radioactives rejetées dans l’atmosphère par les réacteurs 1 à 3 aux matières radioactives dispersées par la bombe atomique d’Hiroshima, et en particulier le césium 137 que je considère comme l’élément le plus dangereux, nous savons par un rapport que le gouvernement japonais a remis à l’AIEA, agence internationale qui promeut l’énergie nucléaire, que la quantité de césium 137 rejetée à Fukushima a été de 168 fois supérieure à celle qui fut observée à Hiroshima".

 

Je pense pour ma part que c'est probablement une sous-estimation et qu’il faudrait multiplier ce chiffre par deux ou trois, et l’on atteint alors pour la quantité de césium 137 rejetée dans l’atmosphère à Fukushima l’équivalent de 400 à 500 fois la quantité de césium 137 relâchée par la bombe atomique d'Hiroshima.

Dans le même temps, les matières radioactives se sont aussi dissoutes dans l'eau et ont coulé avec elle sous la surface du sol avant d’arriver dans l'océan. Je pense que des quantités probablement équivalentes de matières radioactives se sont trouvées soit rejetées dans l'air soit absorbées par l'océan".

(...)

 

"Les gens qui vivaient au sein d'une zone d'environ 1 000 kilomètres carrés autour de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ont été obligés d'évacuer, sur ordre du gouvernement japonais. Plus de 100 000 personnes ont été coupées de leur ville natale, ont perdu leur maison, leurs voisins, et vivent en exil. Si les lois du Japon étaient strictement appliquées, les zones où le sol est contaminé à plus de 40 000 Bq par mètre carré devraient être classées « zones radioactives d’accès contrôlé ». Mais comme les zones contaminées couvrent 20 000 kilomètres carrés, c’est un vaste territoire dans les régions du Tohoku et du Kanto qui aurait dû être évacué.

Confronté à cette réalité, le gouvernement japonais a jugé qu'il lui serait impossible d'aider les habitants de ces zones contaminées ; on les a donc laissés là, abandonnés. A ce jour, environ 10 millions de personnes vivent dans des zones qui auraient dû être classées « zones radioactives d’accès contrôlé » et elles sont quotidiennement exposées à une radioactivité constante".

(...)

 

"Le 15 mars 2011, il y a eu une explosion dans le bâtiment du réacteur n° 4, qui était situé juste à côté des réacteurs 1, 2 et 3 et qui était à l’arrêt au moment de la catastrophe du 11 mars. Comme le réacteur n° 4 n’était pas en service, toutes les barres de combustible avaient été transférées du cœur du réacteur vers la piscine de combustible située dans le bâtimentréacteur.

Il y avait 548 assemblages de combustible dans le cœur, mais la piscine en contient 1331, soit 2,5 fois le nombre d'assemblages qui se trouvaient dans le cœur du réacteur. À l'heure actuelle, ils sont au fond de la piscine à combustible usé, qui est pleine de produits de fission.

Je pense que ce combustible au fond de la piscine de combustible usé contient en césium 137 l'équivalent de plus de 10 000 bombes atomiques d'Hiroshima. Le bâtiment du réacteur nucléaire, qui a été détruit par l'explosion, est toujours exposé aux aléas de l'environnement, même aujourd'hui, et il y a des répliques sismiques presque tous les jours à proximité de la centrale nucléaire de Fukushima.

Si une autre réplique importante avait lieu et que le bâtiment du réacteur subisse d'autres dommages, si la piscine de combustible devait s'effondrer, il ne serait plus possible de refroidir le combustible usé. Je crains que beaucoup plus de matières radioactives qu’il y en eut jusqu’à présent soient rejetées dans l'environnement".

(...)

Hiroaki Koide,
master en génie nucléaire,
professeur adjoint à l'Institut de Recherche de l'Université de Kyoto, expert en sécurité et gestion des déchets nucléaires

Symposium de NY, 11-12 mars 2013.

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