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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Civilisation et obésité: les problèmes de l'armée US

13 Octobre 2022 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Jean Rostand, #Société

L'armée américaine aurait annulé les limites de poids pour ses troupes, permettant aux soldats obèses de rester dans le service et de continuer à être éligibles pour des promotions s'ils obtiennent d'assez bons résultats à leurs tests d'aptitude physique. Ce changement de règle a été révélé mercredi par le plus haut gradé de l'armée, le sergent-major Michael Grinston, selon Military.com.

S'adressant aux soldats lors d'une conférence de l'armée à Washington, Grinston a déclaré : "Si vous obtenez un score élevé au test d'aptitude au combat de l'armée (ACFT), vous devriez être bon."

D'autres changements aux politiques relatives au poids sont envisagés et seront finalisés d'ici juin, a déclaré Grinston. Il n'a pas été décidé quand les changements de règles entreront en vigueur. L'armée a toujours exigé des pesées au moins tous les six mois et a empêché les troupes jugées trop grosses de se réengager, d'être promues, d'être transférées ou d'être admises dans des écoles professionnelles.

Ces changements de règles interviennent alors que l'armée a manqué de 25 % son objectif de recrutement pour l'exercice 2022, qui s'est achevé le 30 septembre, et ce malgré des primes d'enrôlement pouvant atteindre 50 000 dollars. Elles interviennent également dans un contexte d'épidémie d'obésité aux États-Unis. Selon les données du Pentagone, plus de 42 % des adultes américains sont obèses et près de 71 % des Américains nés après 1997 ne sont pas admissibles au service militaire, le plus souvent parce qu'ils sont trop gros pour être admissibles.

On ne sait pas encore si les nouvelles règles s'appliqueront aux nouvelles recrues, mais l'ajustement pourrait permettre aux commandants de conserver des troupes de vétérans qui pourraient autrement être rejetées pour cause de surpoids. Les restrictions actuelles sont basées sur des normes de taille et de poids, ainsi que sur des tests de pourcentage de graisse corporelle.

Les soldats qui dépassent la limite de poids correspondant à leur taille sont soumis à un test dit "à la bande", qui consiste à mesurer leur cou et leur taille, afin de déterminer leur pourcentage de graisse corporelle. Pour les hommes, les limites de graisse vont de 20 % à 26 %, en fonction de leur catégorie d'âge. Pour les femmes, la fourchette est de 30 à 26 %.

Les soldats qui obtiennent un score d'au moins 540 sur 600 à l'ACFT, qui comprend des exercices tels que le soulevé de terre et une course de deux miles, seront exemptés des limites de poids. Au début de cette année, l'armée a assoupli les normes relatives au test d'aptitude physique pour les femmes et les hommes plus âgés.

Traduit de l'anglais par Rouge et Blanc avec www.DeepL.com

Source: https://english.alahednews.com.lb/67985/393

Homme d'une tribu sans contact de l'Amazonie péruvienne. Pas d'obèses chez eux, tous les hommes sont aptes à la chasse et à la guerre (PS: il n'y a pas d'obèses non plus chez les Palestiniens...) Source: https://hypescience.com/novas-fotos-revelam-estilo-de-vida-de-tribo-isolada-na-amazonia/

Homme d'une tribu sans contact de l'Amazonie péruvienne. Pas d'obèses chez eux, tous les hommes sont aptes à la chasse et à la guerre (PS: il n'y a pas d'obèses non plus chez les Palestiniens...) Source: https://hypescience.com/novas-fotos-revelam-estilo-de-vida-de-tribo-isolada-na-amazonia/

"Outre que la civilisation ne constitue point par elle-même un facteur de progrès biologique, elle peut, indirectement, devenir un facteur de régression. Nous avons dit maintes fois que les éléments héréditaires, ou gènes, des individus humains sont de qualité fort inégale, pour les caractères intellectuels comme pour les caractères physiques. Partant, le niveau moyen de l’espèce, à tout moment, dépend de la proportion existant entre les bons et les mauvais gènes. D’une part, le nombre des mauvais gènes tend à s’accroître sans cesse par le seul effet de la mutation, qui se fait beaucoup plus souvent vers le pire que vers le meilleur ; d’autre part la sélection naturelle tend à éliminer les mauvais gènes, lesquels, d’ordinaire, réduisent plus ou moins la capacité reproductrice des individus qui les portent, soit en restreignant leur fécondité, soit en diminuant leur vigueur globale ou leur faculté d’adaptation. Au début de l’histoire humaine, dans les conditions de la vie sauvage, la sélection naturelle jouait avec assez peu de rigueur pour que, malgré l’abondance des mutations délétères, l’espèce maintint son niveau, ou même peut-être marquât quelque amélioration génétique. Les individus chétifs, mal venus, n’arrivaient pas à l’âge reproducteur, et leurs mauvais gènes s’éteignaient avec eux. Henri Vallois a constaté que, parmi les squelettes préhistoriques, on n’en trouve presque pas de vieillards. Si les conditions de l’existence étaient jadis trop rudes pour la vieillesse, à plus forte raison l’étaient-elles sans doute pour la débilité. Le débile, comme le vieillard, est un produit de la civilisation.

De surcroît, la sélection s’exerçait non seulement à l’intérieur de chaque groupe humain, mais aussi de groupe à groupe ; et, dans ce cas, elle favorisait souvent le progrès des caractères intellectuels et sociaux : les tribus courageuses, animées de sentiments collectifs, commandées par des chefs héroïques et astucieux, l’emportaient sur les autres.

La situation changea du tout au tout à mesure que se formèrent les vastes collectivités organisées qui caractérisent la civilisation moderne.

 

D’abord, la sélection de groupe à groupe se fit inopérante, les guerres entre nations n’ayant d’autre résultat que d’évincer, de part et d’autre, les plus braves et les plus robustes. Et, surtout, la médecine, la chirurgie, l’hygiène, l’assistance, le développement des idées philanthropiques devaient concourir à gêner toujours davantage la fonction épuratrice de la sélection naturelle.

Nos sociétés actuelles donnent la possibilité de survivre et de reproduire à des milliers d’êtres qui eussent été autrefois implacablement éliminés dès le jeune âge. La diminution de la mortalité infantile, les vaccinations généralisées entraînent un affaiblissement de la résistance moyenne de l’espèce. Grâce à l’obstétrique, des femmes deviennent mères en dépit d’un bassin trop étroit, et, grâce au lait stérilisé, nourrices, en dépit de glandes mammaires insuffisantes. Il n’y a plus de sanction naturelle pour les petites tares physiologiques, comme la mauvaise denture ou la myopie.

Il n’est pas jusqu’à la sélection sexuelle, fondée sur le choix réciproque des procréateurs, qui n’ait perdu de son efficace dans nos sociétés inégalitaires. Les avantages sociaux ou financiers priment les naturels, et la situation ou les « espérances » font plus pour unir les humains que la beauté des corps ou que la finesse des esprits.

En bref, défaut général de sélection, et même, en certain cas, contre-sélection ou sélection à rebours : voilà le lot de nos sociétés actuelles. Aucun frein n’y contrariant la multiplication des mauvais gènes qui se produisent constamment par mutation, il s’ensuit un avilissement progressif de l’espèce.

Cet avilissement doit dater de loin ; il ne fera que s’accentuer toujours davantage". (…)

 

Jean Rostand, L’Homme (Gallimard, 1940/1961)

 

https://pocombelles.over-blog.com/2021/06/jean-rostand-la-civilisation.html

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