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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016

25 Septembre 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Agriculture, #Auffargis, #Environnement, #France, #Nature, #Yvelines

La prairie de la rue Creuse au clair de lune, fin septembre. Photo: P.O. Combelles. 


La prairie de la rue Creuse au clair de lune, fin septembre. Photo: P.O. Combelles. 


Sous la rubrique Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis, j'ai écrit ces articles et les ai publiés sur le site de l'association Auffargis-Environnement dont j'ai fait partie de 2014 à 2016. Ils ont disparu avec la suppression brutale du site par son ancienne présidente et fondatrice Madame Sophie Noël, sans avertissement préalable ni excuses. Les rescapés, retrouvés dans mes archives, sont incomplets pour certains. L'association commençait à gêner beaucoup d'intérêts privés ou pseudo-publics: projets immobiliers abusifs, pollution par l'agriculture industrielle, pollution par les ondes électro-magnétiques, coupes à blanc de l'ONF, destruction de sites naturels et d'espèces protégées, mettant en cause la responsabilité de la Mairie, du PNR, tout cela dans l'indifférence et l'individualisme quasi-absolus des habitants de ce petit village bourgeois des Yvelines dans la forêt de Rambouillet et du parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, PNR dont la bureaucratie n'a jamais rien fait pour améliorer la situation et nous aider. Depuis mes articles, par exemple, la belle prairie située entre la rue Creuse et le bois des Vindrins a été lotie, une aberration à tous les points de vue (la partie basse étant en plus une zone humide). Un projet signé... Nexity.

Pierre-Olivier Combelles

Dimanche 18 janvier 2015

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Le biologiste, moraliste et académicien Jean Rostand (1894-1977) a écrit un jour : « Je n'ai jamais eu besoin de voyager. J'ai toujours trouvé assez d'exotisme dans mon petit jardin pour me dépayser». Pour découvrir la faune et la flore sauvages, pour admirer les étoiles, nul n'est besoin de quitter Auffargis. Dans les forêts, les prairies et les jardins qui nous entourent, mille espèces sont là pour nous rappeler que nous ne sommes pas seuls au monde. Même si les animaux paient un tribut toujours plus lourd à la circulation automobile. Même si les populations d'oiseaux diminuent sans cesse à cause des pesticides répandus dans les champs et de la pollution chimique, sonore, lumineuse et électro-magnétique(1).
C'est pourquoi nous ne parlerons pas des tristes champs des environs, ou presque pas, dans cette nouvelle chronique, mais plutôt des prairies, comme celles qui bordent notre village entre la rue Creuse, la rue de Saint Benoît et la forêt. Prairies où courent les enfants, où volent les papillons, où chantent les grillons, où fleurissent les belles orchidées, où paissent les chevreuils le soir et où brament les cerfs en automne. Prairies menacées par des projets immobiliers… Cette année, fin septembre, un jeune et vigoureux six-cors y avait établi ses quartiers avec son petit troupeau de biches. On l'entendait bramer le soir à coups brefs et entrecoupés, répondant à d'autres cerfs invisibles dans la forêt environnante, du côté des Vindrins et du ru des Vaux de Cernay.
Caché dans la haie de chênes de la rue Creuse, mes jumelles nocturnes à la main, j'ai regardé les cerfs sortir de la forêt, se faufiler prudemment, tête basse, le long de la lisière, émerger du brouillard pour s'avancer dans la prairie au fur et à mesure que la nuit s'épaississait.
Les biches broutaient tranquillement l'herbe. Le six-cors bramait à côté d'elles puis disparaissait. Dans les bois on entendait alors les bruits furieux des branches brisées et des chocs sourds : les cerfs qui se battent, se poursuivent ou qui attaquent violemment les arbustes avec leurs bois, déchiquetant les branches.
La nuit était maintenant là, les étoiles brillaient dans le ciel, voilées par endroits par le brouillard. Les Pléiades prenaient leur envol à l'est comme un cerf-volant scintillant, comme une broche de diamants agrafée sur le manteau de la nuit. L'automne, les Pléiades et Cernunnos(2) étaient de retour dans notre forêt de Rambouillet, vestige de l'antique forêt des Carnutes…

Pierre-Olivier Combelles (octobre 2014)

(1) Voir par exemple les rapports de la Société d'Études ornithologiques de France (SEOF) à ce sujet :
http://seofalauda.wix.com/seof
(2) Cernunnos : dieu gaulois de la prospérité et des saisons, vraisemblablement Dis Pater, le dieu Père des Gaulois évoqué par César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules.

 

 

Les Pléiades. Photographie par Gilles Chapdelaine (Québec

Les Pléiades. Photographie par Gilles Chapdelaine (Québec

Monoculture de colza aux alentours d'Auffargis dans un champ cultivé chaque année en blé ou en colza (donc sans jachère) et arrosé de pesticides et d'engrais chimiques (YaraBela Extran). On voit que rien ne pousse en dehors du colza. Photo: Pierre-Olivier Combelles, avril 2015

Monoculture de colza aux alentours d'Auffargis dans un champ cultivé chaque année en blé ou en colza (donc sans jachère) et arrosé de pesticides et d'engrais chimiques (YaraBela Extran). On voit que rien ne pousse en dehors du colza. Photo: Pierre-Olivier Combelles, avril 2015

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Mercredi 21 janvier 2015

Pour une campagne propre autour d'Auffargis

Chaque année, les champs de céréales (blé, colza) qui entourent Auffargis sont couverts de montagnes d'engrais chimiques et arrosés de déluges de pesticides. C'est visible: la terre est morte, blanchie, et sent mauvais. Tous les promeneurs qui empruntent la route des Cinq Cents Arpents qui va des Essarts à l'abbaye des Vaux de Cernay ou les cyclistes qui vont à Vieille-Eglise ou au Perray en ont fait l'expérience. L'eau de pluie ruisselle et forme des mares toujours plus grandes sur le sol tassé par les énormes engins agricoles (plusieurs dizaines de tonnes). Pas besoin de l'analyse des célèbres microbiologistes des sols Claude et Lydia Bourguignon ou de l'agronome japonais Manasobu Fukuoka, pionnier de la permaculture, pour le constater.  Les populations d'oiseaux sont aussi en baisse constante en Ile-de-France à cause des pesticides, tout le monde s'en rend compte et les organismes scientifiques le prouvent (SEOF, CORIF, LPO(1)). Les abeilles et les insectes pollinisateurs sont menacés.
A grand renfort d'affiches, certaines communes de la région, comme Les Essarts-le-Roi, se targuent de ne plus utiliser de pesticides sur les parterres publics. Mais quid des cultures qui nous environnent et nous polluent ? Il ne s'agit plus là de quelques ares de plates-bandes fleuries d'espèces horticoles exotiques, mais de milliers d'hectares qui, de plus, alimentent directement les nappes phréatiques et les cours d'eau. Ces cultures sont-elles OGM ? Quels sont les pesticides employés ? Le Roundup(2) ? Les habitants de la région doivent être informés.
On le sait, l'agriculture industrielle sert moins à nourrir (mal) les gens qu'à produire des profits financiers, notamment au secteur agro-chimique, aux grands semenciers, aux constructeurs de matériel agricole et aux banques. Dans ce système où le consommateur est captif, le petit agriculteur est le pot de terre : un tous les deux jours se suicide au doux pays de France.
Ce que dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est d'une agriculture de proximité et d'une sylviculture(3) écologiques, consacrées en priorité à la consommation nationale et non plus à l'exportation, responsables, démocratiques, respectueuses des terroirs et de la biodiversité et organisées sur le long-terme. Dans les communes voisines du Parc, il y a des fermes biologiques qui produisent et vendent des fruits et des légumes sains. Pourquoi n'y en a-t-il pas à Auffargis ? Pourquoi l'épicerie du village ne vend-elle pas en priorité les produits frais locaux ? Pourquoi, en dehors des forêts et des zones humides à protéger, l'espace serait-il obligatoirement consacré à l'agriculture industrielle, à l'urbanisation et aux infrastructures routières ? 
Il n'y a pas la politique et la gestion de collectivités d'une part et l'environnement de l'autre. Il n'y a qu'une seule et même attitude compréhensive, responsable et « citoyenne » à l'égard des hommes et de la nature dont nous faisons humblement partie.

Pierre-Olivier Combelles


(1) Société d'Etudes Ornithologiques de France, Centre Ornithologique de la Région d'Ile de France, Ligue pour la Protection des Oiseaux. Sur le déclin des oiseaux, des papillons et des chauves-souris en Ile de France: http://www.paris.fr/pratique/paris-au-vert/nature-et-biodiversite/le-point-sur-la-biodiversite-en-ile-de-france/rub_9233_stand_92511_port_22522
(2) D'après le Pr. Gilles-Eric Seralini, le Roundup, l'herbicide le plus utilisé au monde est responsable « de graves perturbations hépatiques et rénales, ainsi que des hormones sexuelles et l'apparition de tumeurs mammaires ». (http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/24/toxicite-du-roundup-et-d-un-ogm-seralini-republie-son-etude-controversee_4444396_3244.html9
(3) Forêts naturelles diversifiées et non plus monocultures d'espèces, souvent étrangères, à croissance rapide (pin sylvestre, chêne d'Amérique) ANNEXE
(...) La volonté de notre Chambre (commerce-industrie, métiers de l’agriculture) c'est de représenter un corps vivant, dont les différentes composantes se vivifient l'une l'autre. On ne peut faire cohabiter des parties vivantes et des parties moribondes. La terre est faite pour nourrir les gens du pays avec les produits du pays, c'est à dire pour assurer l'autosuffisance alimentaire. Un gel généralisé serait suicidaire. Et l'insolvabilité de l'agriculture ne peut qu'ébranler toute l'économie. Si l'on ne veut plus que notre société fabrique des exclus, il faut revenir à la ferme de polyculture qui entretenait naturellement l’environnement par l'assolement et l'association culture-élevage, petite entreprise familiale qui crée plus d'emplois que la grande. C'est vraiment un comble de voir l’agriculture devenir une nuisance. Les solutions ne peuvent être que multiples et variées. Selon les régions et les latitudes, il faut encourager les productions sous contrat, les productions liées à la clientèle de proximité, l'agriculture biologique, etc.
 
Nos pays se prêtent bien aussi à l'alternance des tâches par un travail mi agricole, mi industriel, où nos PME et nos artisans peuvent jouer un rôle essentiel de relais sans déracinement. Si nous voulons défendre la préférence communautaire contre un mondialisme qui est une idée fausse, il faut conserver à l'Europe ses originalités, ses particularismes, ses " pays ", avec leur incomparable qualité de vie. Une civilisation est aussi la rencontre entre un peuplement et un territoire. En face d'une trop grande concentration urbaine, nous avons besoin d'une meilleure irrigation géographique. Alors, l'économie, de maîtresse, deviendra servante. Nos Capétiens n'étaient-ils pas des paysans rassembleurs de terres et faiseurs d'enfants ? " (...)

Henri Eschbach, Lettre n° 111 de la Chambre de commerce du Jura – 2e trimestre 1992 (H. Eschbach était Président de la Chambre de Commerce du Jura à cette époque). Source: http://pocombelles.over-blog.com/page-4634309.html

 

 

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Mardi 2 juin 2015

Orchidées et fleurs des prairies.

Les vastes et belles prairies qui bordent Auffargis à l'est et au sud entre le Bois des Vindrins, la rue Creuse et la rue de St. Benoît, pâturage des chevreuils, des cerfs et des sangliers de la forêt, abritent au printemps plusieurs espèces d'Orchidées et de fleurs remarquables. En voici quelques-unes, qu'il faut admirer avant qu'elles ne disparaissent, détruites par la fauche ou le broyage intempestifs ou par les projets immobiliers*.
Admirez-les, mais ne les cueillez pas. Elles sont protégées !

Pierre-Olivier Combelles

* En France, la surface d'un département est artificialisée tous les 7 ans: http://www.reporterre.net/Artificialisation-des-sols-les N.B. Toutes les photos ont été prises dans et autour des prairies d'Auffargis.

 

La prairie de la rue Creuse début juin, en fin d'après-midi. La Croix St-Jacques est un peu plus loin, à droite des maisons qu'on aperçoit au fond. Au crépuscule,  les cerfs et les chevreuils sortiront de la forêt pour pâturer. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

La prairie de la rue Creuse début juin, en fin d'après-midi. La Croix St-Jacques est un peu plus loin, à droite des maisons qu'on aperçoit au fond. Au crépuscule,  les cerfs et les chevreuils sortiront de la forêt pour pâturer. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

Orchis pourpre (Orchis purpurea). Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015.

Orchis pourpre (Orchis purpurea). Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015.

Les fées de la prairie 
 Orchis pourpre (Orchis purpurea). Détail. Photo: Gérard La Ferté (2010)

Les fées de la prairie 
 Orchis pourpre (Orchis purpurea). Détail. Photo: Gérard La Ferté (2010)

Lychnis Fleur-de-Coucou (Lychnis Flos-Cuculi). Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015).

Lychnis Fleur-de-Coucou (Lychnis Flos-Cuculi). Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015).

Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Les fleurs exhalent, surtout la nuit, un délicieux parfum de vanille.C'est pour attirer les papillons de nuit qui aspirent avec leur trompe le nectar contenu dans les longs éperons. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Les fleurs exhalent, surtout la nuit, un délicieux parfum de vanille.C'est pour attirer les papillons de nuit qui aspirent avec leur trompe le nectar contenu dans les longs éperons. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

 Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Détail. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

 Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Détail. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Détail.
Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Détail.
Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Photo: Gérard La Ferté (2010).

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Photo: Gérard La Ferté (2010).

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Détail.  Photo: Gérard La Ferté (2010)

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Détail.  Photo: Gérard La Ferté (2010)

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Détail. Photo: Pierre-Olivier Combelles, 13 juin 2015.

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Détail. Photo: Pierre-Olivier Combelles, 13 juin 2015.

Une autre Ophrys abeille, quelques mètres plus loin. Ces Orchidées vivent souvent en petites colonies de 5 ou 6 exemplaires, comme ici, sur les pelouses sèches et bien exposées. Comme leur nom l'indique, les Ophrys imitent certains insectes pour les attirer et assurer leur pollinisation. Mais elles peuvent aussi s'auto-féconder. Les graines minuscules privées de réserves nutritives ne peuvent germer qu'en présence d'une espèce spéciale de champignon.
Photo: Pierre-Olivier Combelles, Auffargis, 14 juin 2015.

Une autre Ophrys abeille, quelques mètres plus loin. Ces Orchidées vivent souvent en petites colonies de 5 ou 6 exemplaires, comme ici, sur les pelouses sèches et bien exposées. Comme leur nom l'indique, les Ophrys imitent certains insectes pour les attirer et assurer leur pollinisation. Mais elles peuvent aussi s'auto-féconder. Les graines minuscules privées de réserves nutritives ne peuvent germer qu'en présence d'une espèce spéciale de champignon.
Photo: Pierre-Olivier Combelles, Auffargis, 14 juin 2015.

Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Photo: Pierre-Olivier Combelles (13 juin 2015)

Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Photo: Pierre-Olivier Combelles (13 juin 2015)

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Coccinelle sur une marguerite. Photo: Francois Combelles Humala-Tasso.

Coccinelle sur une marguerite. Photo: Francois Combelles Humala-Tasso.

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016

Les orchidées sont menacées en France Les quatre espèces d'orchidées (160 espèces en France, sur un total de 779 genres et 22500 espèces dans le monde) que nous avons rencontrées dans les prairies d'Auffargis et aux alentours immédiats: la Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha), l'Orchis pourpre (Orchis purpurea), l'Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) et l'Ophrys abeille (Ophrys apifera), sont inscrites sur la liste des espèces menacées sur le territoire national.  Communiqué de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature):

La Liste rouge des orchidées de France métropolitaine

Selon l’état des lieux effectué, une espèce d’orchidées sur six pourrait disparaître du territoire métropolitain.
La première analyse jamais réalisée sur les 160 espèces d’orchidées présentes en France métropolitaine montre que 27 d’entre elles sont menacées de disparition du territoire, et que 36 autres sont proches de le devenir sans une attention particulière portée à leur situation.
Ces résultats sont le fruit d’un travail commun mené par le Comité français de l’UICN, le Muséum national d’Histoire naturelle, la Fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN) et la Société française d’orchidophilie (SFO).
Communiqué de l'UICN avec le lien vers la Liste rouge des espèces menacées en France: http://www.uicn.fr/Liste-rouge-orchidees.html
 

Bibliographie

Orchidées d'Europe. Coll. Petits atlas N°83-84, Payot, Lausanne (Suisse). Flore forestière française (1: Plaines et collines), par Jean-Claude Rameau et al. I.D.F:, 1989.
The Illustrated Flora of Britain and Northern Europe, by Marjorie Blamey, Christopher Grey-Wilson. Hodder & Stoughton, London, 1989.
Soul of Japan - The Visible Essence. Photography by Katsuhiko Mizuna and Hidehiko Mizuno, text by Yoji Yamakuse. IBC Publishing, Tokyo, 2012.

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Mercredi 17 juin 2015

Adieu les orchidées et les fleurs de la prairie


Les prairies de la rue Creuse et de la rue de St Benoît ont été fauchées*, ou plutôt broyées, hier au tracteur. Les orchidées et les fleurs magnifiques que je montrais dans mon dernier article sont détruites, rasées, hachées.
Bien entendu il ne faut pas remettre en question le principe de la fauche annuelle des prairies (qui ne seraient plus des prairies sans cela, mais des forêts), mais on peut s'interroger sur l'époque la plus opportune, surtout lorsqu'il s'agit de broyage. Ce n'est certainement pas au au moment de la floraison des plantes herbacées sauvages, qui attirent et nourrissent beaucoup d'insectes et donc d'oiseaux. Les Plantanthères par exemple, dont j'ai remarqué l'abondance dans cette prairie, étaient encore en fleur  et par conséquent leurs graines n'étaient pas encore formées. Les orchidées** sont menacées sur le territoire national. Les quatre espèces que l'on rencontre dans notre prairie et aux alentours immédiats (Platanthera chlorantha, Orchis purpurea, Ophrys apifera et Himantoglossum hircinum) figurent sur la Liste rouge des espèces menacées de France (communiqué de l'UICN ci-dessous). Il faut donc attendre plus tard pour faucher ou broyer, pour ne pas bouleverser l'ordre de la nature. Notons que malheureusement la législation et notamment la  règlementation du Parc naturel régional ne sont pas contraignantes sur ce point. Car la prairie d'Auffargis est l'exemple type de la prairie permanente dont l'importance écologique, paysagère et pour la qualité de l'environnement est connue depuis longtemps***. C'est en tant que telle que la nôtre doit être reconnue et protégée.

Pierre-Olivier Combelles

* En principe on parle de fauche ou fauchage  lorsque l'herbe est coupée et laissée à sécher (foin, fourrage) et emportée pour être donnée plus tard en nourriture aux animaux d'élevage (bovins, chevaux, chèvres, etc.).
** 160 espèces en France métropolitaine sur un total de 779 genres et 22500 espèces connues dans le monde, divisées en deux catégories: terrestres et épiphytes (vivant sur les arbres). On les rencontre depuis l'Arctique et les hautes montagnes jusque sous les Tropiques.
 *** Voir l'article Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Prairie_permanente

A propos des orchidées d'Auffargis et de celles de Mantes-Rosny: http://lautreechoduquartierfluvial.over-blog.fr/article-les-orchidees-sont-de-retour-117926159.html

La Liste rouge des orchidées de France métropolitaine

Selon l’état des lieux effectué, une espèce d’orchidées sur six pourrait disparaître du territoire métropolitain.
La première analyse jamais réalisée sur les 160 espèces d’orchidées présentes en France métropolitaine montre que 27 d’entre elles sont menacées de disparition du territoire, et que 36 autres sont proches de le devenir sans une attention particulière portée à leur situation.
Ces résultats sont le fruit d’un travail commun mené par le Comité français de l’UICN, le Muséum national d’Histoire naturelle, la Fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN) et la Société française d’orchidophilie (SFO). (Communiqué de l'UICN, avec le lien vers la Liste rouge des espèces menacées en France): http://www.uicn.fr/Liste-rouge-orchidees.html
"Publiée en partenariat avec Natureparif, l’agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France, cette Liste rouge régionale de la flore vasculaire d’Île-de-France a permis d’établir que 85 espèces végétales (6 %) semblent avoir disparu de la région depuis le XVIIIe siècle et 400 autres (26 %) sont aujourd’hui menacées.
Parmi celles-ci, 128 courent un risque majeur d’extinction (8 %) dans les prochaines années.
La destruction et la dégradation des habitats naturels représentent la principale cause de régression des espèces végétales. L’urbanisation et les changements de pratiques agricoles sont responsables de la disparition progressive de nombreuses espèces (...)
http://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/ressources/publications.jsp#21  Orchisauvage - Société francaise d'Orchidophilie: http://www.orchisauvage.fr/    L'exemple de la Suisse:
chaque agriculteur doit réserver le 7% de sa surface cultivable à la biodiversité = faucher après le 1er juillet.
les paiements versés à l'agriculteur varient en fonction de la richesse florale de la parcelle, indicatrice de bonne ou très bonne santé.

 

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Platanthera chloranta, la Platanthère à fleurs verdâtres. Détail. Chaque fleur est fixée à la hampe florale par une petite tige qui est l'ovaire. Il est torsadé pour permettre à la fleur épanouie d'être en bonne position pour la pollinisation par les papillons de nuit, qui aspirent avec leur trompe le nectar contenu dans le long éperon. L'ovaire va alors grossir, les graines se développant à l'intérieur, puis à maturité il devient une capsule déhiscente qui se déchirera pour libérer les graines minuscules (il y en a des milliers dans une seule capsule) qui se répandront alentour. Ne possédant pas de réserves nutritives, elles ont besoin pour germer d'un champignon spécial dans le sol. Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

Platanthera chloranta, la Platanthère à fleurs verdâtres. Détail. Chaque fleur est fixée à la hampe florale par une petite tige qui est l'ovaire. Il est torsadé pour permettre à la fleur épanouie d'être en bonne position pour la pollinisation par les papillons de nuit, qui aspirent avec leur trompe le nectar contenu dans le long éperon. L'ovaire va alors grossir, les graines se développant à l'intérieur, puis à maturité il devient une capsule déhiscente qui se déchirera pour libérer les graines minuscules (il y en a des milliers dans une seule capsule) qui se répandront alentour. Ne possédant pas de réserves nutritives, elles ont besoin pour germer d'un champignon spécial dans le sol. Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
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