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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Définition polémique et politique du bourgeois (Hegel/Carl Schmitt)

15 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"C'est aussi chez Hegel que l'on trouve la première définition polémique et politique du bourgeois, cet homme qui refuse de quitter sa sphère privée non-politique, protégée du risque, et qui, établi dans la propriété et dans la justice qui régit la propriété privée, se comporte en individu face au tout, qui trouve une compensation à sa nullité politique dans les fruits de la paix et du négoce, qui la trouve surtout dans la sécurité totale de cette jouissance, qui prétend par conséquent demeurer dispensé de courage et exempt du danger de mort violente, Wissenschaftliche Behandlungsarten des Narurrechts (Les méthodes de la science du droit naturel), 1802, édit. Lasson, p. 383**, édit. Glockner I, p. 499)".

Carl Schmitt, La notion de politique. Champs/Flammarion, 1992.

Le critère du politique  étant, comme dit Carl Schmitt, la distinction entre ami et ennemi, la bourgeoisie ne doit pas être la classe dominante dans un peuple. En effet, la seule patrie du bourgeois, c'est l'argent et ses biens matériels personnels. Pour eux, il est prêt à trahir son prochain et son pays. Il n'a pas de devoirs envers son peuple. Les ennemis de son pays n'étant pas ses ennemis, il est l'ennemi de son pays.
La bourgeoisie est immorale. C'est pourquoi elle n'a que des "valeurs" (expression maçonnique). La société bourgeoise, c'est la "dissociété" que le grand philosophe belge Marcel De Corte a si bien dénoncée.
Or, c'est la bourgeoisie que la Révolution française a mise au pouvoir à la place de la noblesse, dont la fonction était de servir et dont la récompense était l'honneur, et quelquefois la gloire. La République a poursuivi sa folie "égalitariste" en détruisant la paysannerie, terreau de la noblesse.

Béthune

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Une question de survie nationale (Igor Chafarévitch)

12 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

" Quand l’individu perd tout intérêt pour le travail et les destinées de son pays, la vie devient un poids dénué de sens, la jeunesse cherche une issue à travers des flambées de violence irrationnelle, les hommes deviennent alcooliques ou drogués, les femmes cessent d’engendrer et le peuple se décime…

Telle est l’issue vers laquelle nous entraîne le " Petit Peuple ", qui travaille sans relâche à détruire tout ce qui sert à maintenir l’existence du " Grand Peuple ". C’est pourquoi la création d’une armure spirituelle protectrice est une question de survie nationale. Une telle tâche est à la mesure d’un peuple. Mais il y a une tâche bien plus modeste, et que nous ne pouvons mener à bien qu’individuellement : elle consiste à DIRE LA VERITE, proférer à haute et intelligible voix ce que d’autres ont voulu taire craintivement. "

 

Igor Chafarévitch*, La Russophobie, traduit du russe par Alexandre Volsky, Editions Chapitre Douze SER, 1993.


* Mathématicien russe, né en 1923 à Zhitomir. De l'Académie des Sciences de Russie, de l'Académie des Sciences et des Arts des USA, de l'Académie Nationale Américaine des Sciences, de l'Académie Léopoldine d'Allemagne, de l'Académie Nationale Italienne du Lynx, de la British Royal Society of London, ancien rapporteur au Comité des Droits de l'Homme en URSS, Lauréat du Prix Lénine, Lauréat du Prix Heineman.

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La force de la foi (Igor Chafarévitch)

8 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

"Un homme qui s'est trouvé sans aucune défense devant une force sans borne ne peut tenir bon qu'en prenant appui sur un formidable élan spirituel. cela fut, par exemple, le cas d'Avvakum et de la boyarde Morozova.
Mais encore - et c'est peut-être l'essentiel- ils étaient soutenus par la foi. Savez-vous, quand on lit chez Dostoïevski ces paroles sur son credo: "ce credo est très simple, le voici: croire qu'il n'y a rien de plus beau, de plus profond, de plus sympathique, de plus raisonnable, de plus courageux et de plus contemporain que le Christ, et non seulement il n'y en a pas, mais, avec un amour jaloux, je me dis qu'il ne peut même pas y en avoir" - quand on lit de telles paroles, on pense avec tristesse que les gens qui croyaient de cette façon étaient beaucoup plus heureux que nous. Cette foi était la base de leur bonheur, et nous, qu'avons-nous à la place ?"

Igor Chafarévitch*, Entretien au milieu des ruines. In: Russophobie, Editions Chapitre Douze SER, 1983. Traduit du russe par Alexandre Volsky.

* Mathématicien russe, né en 1923 à Zhitomir. De l'Académie des Sciences de Russie, de l'Académie des Sciences et des Arts des USA, de l'Académie Nationale Américaine des Sciences, de l'Académie Léopoldine d'Allemagne, de l'Académie Nationale Italienne du Lynx, de la British Royal Society of London, ancien rapporteur au Comité des Droits de l'Homme en URSS, Lauréat du Prix Lénine, Lauréat du Prix Heineman.


NDLR: Sur l'archiprêtre Avvakum (XVIIe siècle) et le Raskol:

http://en.wikipedia.org/wiki/Avvakum

http://fr.wikipedia.org/wiki/Raskol

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Ce n'est plus l'Etat qui a la souveraineté monétaire et le pouvoir réel, mais les banques privées

8 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles


Ci-dessous, des extraits de ce petit livre qui traite d'un sujet mystérieux et passionnant: la création de la monnaie "ex nihilo" par les banques privées:

 

 

(p. 71) Au total, entre le début de 1980 et la fin de 2006, nous avons payé 1142 milliards d’euros d’intérêts. La dette, quant à elle, a augmenté de 913 milliards d’euros. Pendant ces vingt-six ans, si nous n’avions pas eu à emprunter ces 913 milliards sur les marchés monétaires, c’est-à-dire si nous avions pu créer notre monnaie, faire exactement ce qu’on droit de faire les banques privées, si nous n’avions pas abandonné au profit des banques notre droit de seigneuriage, c’est-à-dire le bénéfice, sous forme d’intérêts, de la création monétaire, la dette, qui était de 229 milliards d’euros début 1980 serait inexistante aujourd’hui.

 

(p. 73) " C’est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin " Henry Ford.

 

(p. 77) La dette, qui n’est pas un problème propre à la France, est maintenant l’essence même su système financier mondial. La question, comme on voudrait nous le faire croire, ne se résume pas à demander comment réduire le poids de la dette de l’Etat français comme un père de famille peut se demander comment réduire ses dettes auprès de sa banque. La question est infiniment plus vaste que cela.

L’argent moderne provient de la création monétaire ex nihilo par le système bancaire, par le biais du crédit. Autrement dit, la masse monétaire mondiale est une dette, répartie entre les Etats, les entreprises et les ménages. Tout l’argent qui existe sur cette planète est dû. Dès lors, c’est le destin des hommes qui se trouve suspendu au bon vouloir du système bancaire, selon qu’il accepte ou non d’accorder des crédits pour ceci ou cela. Sur quels critères, La nature maintenant " privée " de l’argent induit des critères de solvabilité et de profitabilité. Les crédits vont donc vers les emprunteurs solvables et sont porteurs d’ntérêts ; logique certes rémunératrice pour une élite, mais dévastatrice pour le plus grand nombre.

 

(p. 130) Josiah Stamp, Gouverneur de la Banque d’Angleterre, 1920 : " Si vous désirez être les esclaves des banques, et payer pour financer votre propre esclavage, alors laissez le banques créer l’argent. "

 

(p. 130) Rothschild frères (en 1865, dans une lettre envoyée par un banquier londonien à ses confrères de Wall Street à New York) : " Messieurs, un certain M. John Sherman nous a écrit qu’il n’y a jamais eu autant de chance pour les capitalistes d’accumuler de la monnaie par un " décret promulgué ", selon le plan formulé par l’Association Britannique des Banquiers. Il donne presque tous les pouvoirs à la banque nationale sur les finances de la nation. (…) si ce plan prenait force d loi, il en découlerait de grands profits pour la fraternité des banquiers dans le monde entier. (…) M. Sherman dit que les quelques personnes qui comprennent ce système ou bien seront intéressées à ses profits ou bien dépendront tellement de ses faveurs qu’il n’y aura pas d’opposition de la part de cette classe, alors que la grande masse du peuple, intellectuellement incapable de comprendre les formidables avantages que tire le capital du système, portera son fardeau sans complainte et peut-être sans s’imaginer que le système est contraire à ses intérêts. "

 

(p. 131) Souvenons-nous : aux U.S.A., en 1861, l’Etat reprit le contrôle de l’émission et de la circulation d’une monnaie sans intérêts. La production agricole et industrielle redémarra, le chômage disparut. En 1865, après l’assassinat du président Lincoln*, les banques privées imposèrent de nouveau une monnaie avec intérêts. En dix ans, le pouvoir d’achat chutant de moitié, il y eut 35000 faillites avec tout un cortège de chômage et de misère. Logique, car les banquiers, ave les intérêts, prenaient la moitié de l’argent que les gens gagnaient en travaillant.

 

* (…) on doit remarquer que trois présidents des Etats-Unis furent assassinés après avoir remis en question la création monétaire privée : James Madison, Abraham Lincoln et John F. Kennedy qui aurait (…), le 4 juin 1963, soit cinq mois avant son assassinat, signé le décret présidentiel N°11110 redonnant au gouvernement U.S. le pouvoir d’émettre de la monnaie.

 

 

(p. 134) (Extrait du blog d’Etienne Chouard, préfacier du livre)

 

Vous pensez que la monnaie est un outil qui sert l’intérêt général ?

 

Etienne Chouard : Vous vous trompez, la monnaie est devenue (discrètement) un outil qui sert d’abord des intérêts privés. La construction de l’Union européenne pourrait bien être motivée principalement par ce détournement de la richesse publique, notamment à travers de l’article 104 du traité de Maastricht : " Il est interdit à la BCE et aux banques centrales des Etats membres, ci-après dénommées " banques  centrales nationales " d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions ou organes de la Communauté, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publiques des Etats membres l’acquisition directe des instruments de leur dette, auprès d’eux, par la BCE ou les banques centrales nationales, est également interdite. " Par cet article (repris quasiment tel quel dans le TCE, art. III-181 rejeté en 2005 par référendum*), les Etats (c’est-à-dire nous tous) ne peuvent plus financer les investissements publics qu’en empruntant à des acteurs privés, et en leur payant un intérêt.

 

* Ainsi que dans le Traité de Lisbonne, où cet article 104 devient l’article 123.


Dans un "post" précédent, nous avions publié notre commentaire suivant:


http://www.dailymotion.com/video/x6vy8m_la-dette-publique-une-affaire-renta_news


Cela s'appelle l'usure, qui était interdite, autrefois, dans les états gouvernés par les princes chrétiens*. L'un des attributs principaux de la souveraineté étant la faculté de créer sa propre monnaie. Aristote (384-322 avant J.C.) avait déjà très bien expliqué, en quelques phrases, comment l'usure crée de la monnaie "à partir de rien" ou "ex nihilo".

Sujet fondamental, puisque la monnaie "créée à partir de rien" règle et gouverne aujourd'hui tous les échanges économiques humains: tyrannie inouïe.

Une question en passant: y a-t-il un rapport entre cette loi passée en 1973 sous Pompidou interdisant à l'Etat d'emprunter à la Banque Nationale de France (et donc l'obligeant à emprunter aux banques privées) et le fait qu'il ait exercé des responsabilités importantes à la Banque Rothschild avant d'entrer au gouvernement sous de Gaulle ?

Citation d'Aristote, que nous avions déjà publiée sur ce blog il y a quelque temps:

"Mais, comme nous l’avons dit, l’art d’acquérir la richesse est de deux espèces : l’une est sa forme mercantile, et l’autre une dépendance de l’économie domestique ; cette dernière forme est nécessaire et louable, tandis que l’autre repose sur l’échange et donne prise à de justes critiques (car elle n’a rien de naturel, elle est le résultat d’échanges réciproques) : dans ces conditions, ce qu’on déteste avec le plus de raison, c’est la pratique du prêt à intérêt parce que le gain qu’on en retire provient de la monnaie elle-même et ne répond plus à la fin qui a présidé la création. Car la monnaie a été inventée en vue de l’échange, tandis que l’intérêt multiplie la quantité de monnaie elle-même. C’est même là l’origine du mot intérêt (1) : car les êtres engendrés ressemblent à leurs parents, et l’intérêt est une monnaie née d’une monnaie. Par conséquent, cette dernière façon de gagner de l’argent est de toutes la plus contraire à la nature."
Aristote, Politique, Livre I, 10. Traduction par J. Tricot. Bibliothèque des textes philosophiques. Vrin, Paris, 2005.


(1) τόχος, signifiant à la fois enfant, petit (partus), et revenu de l’argent (foenus, usura).


* Mgr le duc d'Anjou, prince "noachide", employé, par ironie du sort, dans la banque de son beau-père vénézuelien, prétendant légitimiste aux trônes de France et d'Espagne, n'entre certainement pas dans cette catégorie.



 

 

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Vaccination H1N1: méfiance des infirmières

6 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

http://www.syndicat-infirmier.com/Vaccination-H1N1-mefiance-des.html

 
Site internet du Syndicat national des Professionnels Infirmiers

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Bonald: Préface de la Théorie du pouvoir politique et religieux (1796)

5 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

" Dans tous les temps, l'homme a voulu s'ériger en législateur de la société religieuse et de la société politique, et donner une constitution à l'une et à l'autre : or, je crois possible de démontrer que l'homme ne peut pas plus donner une constitution à la société religieuse ou politique, qu'il ne peut donner la pesanteur aux corps, ou l'étendue à la matière, et que, bien loin de pouvoir constituer la société, l'homme, par son intervention, ne peut qu'empêcher que la société ne se constitue, on, pour parler plus exactement, ne peut que retarder le succès des efforts qu'elle fait pour parvenir à sa constitution naturelle.

En effet il existe une et une seule constitution de société politique, une et une seule constitution de société religieuse ; la réunion de ces deux constitutions et de ces deux sociétés constitue la société civile  ; l'une et l'autre constitution résultent de la nature des êtres qui composent chacune de ces deux sociétés, aussi nécessairement que la pesanteur résulte de la nature des corps. Ces deux constitutions sont nécessaires dans l'acception métaphysique de cette expression, c'est-à-dire qu'elles ne pourraient être autres qu'elles ne sont, sans choquer la nature des êtres qui composent chaque société : ainsi toute société religieuse ou politique, qui n'est pas encore parvenue à sa constitution naturelle, tend nécessairement à y parvenir  ; toute société religieuse ou politique, que les passions de l'homme ont écartée de sa constitution naturelle, tend, nécessairement à y revenir. Cette tendance contrariée par les passions de l'homme, ce combat entre l'homme et la nature, pour constituer la société, est la seule cause des troubles qui se manifestent au sein des sociétés religieuses et politiques. La force, l'indépendance, le perfectionnement en tout genre, sont, dans la société religieuse et politique, les fruits nécessaires de la constitution ; la faiblesse, la dépendance, la détérioration religieuse et politique sont l'infaillible partage des sociétés non constituées. Une société religieuse non constituée n'est qu'une forme extérieure de religion ; une société politique non. constituée n'est. qu'une forme extérieure de gouvernement ; et, à proprement parler, des sociétés non constituées ne méritent pas plus le nom de société, qu'un corps qui ne serait pas pesant ne mériterait le nom de corps. Si je n'ai pas démontré ces vérités, d'autres les démontreront, parce que le temps et les événements ont mûri ces vérités ; parce que la conservation de la société civile dépend aujourd'hui de leur manifestation, et que l'agitation intestine, qu'il n'est que trop aisé d'apercevoir dans la société générale, n'est autre chose que les efforts qu'elle lait pour enfanter des vérités essentielles à son existence.

Non seulement ce n'est pas à l'homme à constituer la société, mais c'est à la société à constituer l'homme, je veux dire à le former par l'éducation sociale.

 

L'homme n'existe que pour la société, et la société ne le forme que pour elle  : il doit donc employer au service de la société tout ce qu'il a reçu de la nature et tout ce qu'il a reçu de la société, tout ce qu'il est et tout ce qu'il a. Servir la société, c'est l'administrer suivant la force de cette expression, ou exercer une fonction dans une partie quelconque de son administration.

 

J'ai donc traité de la constitution politique, de l'éducation sociale, de l'administration publique ; c'est-à-dire que j'ai traité le sujet le plus vaste et le plus important de tous ceux que l'homme peut soumettre à ses méditations. Que sont en effet toutes les sciences auprès de la science de la société ? et qu'est l'univers lui-même, si on le compare à l'homme ?

 

Après avoir établi les principes de la constitution des sociétés en général, et en avoir fait l'application à la constitution de la société politique, j'ose les appliquer à la constitution de la société religieuse ; en développant ces principes, sous des rapports moraux ou religieux, je suis pas à pas l'ordre et la marche que j'ai suivis en les développant sous les rapports politiques. Je parviens donc à des résultats absolument semblables ; et cela doit être : car la société civile, réunion d'êtres à la fois intelligents et physiques, est un tout composé de deux parties absolument semblables, puisqu'elles sont composées des mêmes éléments, et que la seule différence qui existe entre elles consiste dans le rapport différent sous lequel chacune de ces parties considère les éléments ou les êtres que l'une de ces parties, qui est la société politique, considère comme physiques et intelligents, et que l'autre partie, qui est la société religieuse, considère comme intelligents et physiques.

Mais pourquoi des vérités si importantes au bonheur de la société sont-elles restées jusqu'à présent ensevelies sous un prodigieux amas d'erreurs ? Si leur démonstration est nécessaire, pourquoi leur manifestation est-elle si tardive ? Dans les sciences qui ont pour objet la quantité, l'étendue, le mouvement, les propriétés enfin de la matière, l'homme a fait des progrès étonnants ; et dans sa propre science, et dans la science de la société politique, il en est encore aux éléments et presque à l'ignorance du premier âge ! Ne cherchons pas hors de l'homme la cause de cette contradiction... Si, révélant à la pensée le mystère de ce nœud invisible et puissant qui, dans la société politique, de toutes les volontés ne fait qu'une volonté, de tous les pouvoirs ne fait qu'un pouvoir, de toutes les forces ne fait qu'une force, de tous les hommes ne fait qu'un homme, la nature lui présente cette idée de l'unité, si grande parce qu'elle est si simple ; si elle lui montre dans l'homme moral unité de volonté, dans l'homme physique unité d'action, dans l'univers unité de plan ; si elle lui fait voir dans l'unité le principe de l'ordre, dans l'unité le secret du beau : l'ambition déçue de ses espérances s'indigne contre la barrière que la nature veut opposer à ses desseins, et l'homme, entraîne par l'ambition, rejette les inspirations de la nature ; et, s'éloignant de l'idée simple et vraie de l'unité et de l'indivisibilité du pouvoir, se perd dans les combinaisons laborieuses de la division et de l'équilibre des pouvoirs.

 

C'est donc sur une fatalité aveugle, sur une division sans terme ou un équilibre incertain de pouvoirs, que l'homme élève, malgré la nature, à l'aide de l'orgueil et de l'ambition, l'édifice de la société...

 

Lorsque je fonde un système de politique sur des propositions générales ou abstraites, et que j'en fais l'application par l'histoire, il ne suffit pas, pour le combattre, d'opposer des propositions à des propositions, ni des raisonnements à des raisonnements, mais il faut encore opposer les faits aux faits, l'histoire à l'histoire. Donnons-en un exemple. Des hommes qu'on a honorés du titre de métaphysiciens politiques, et dont toute la métaphysique est l'obscurité d'un esprit faux, et toute la politique les désirs effrénés d'un cœur corrompu, ont avancé que la souveraineté résidait dans le peuple. C'est là une proposition générale ou abstraite ; mais lorsqu'on veut en faire l'application à l'histoire ou par l'histoire, il se trouve que le peuple n'a jamais été et qu'il ne peut jamais être souverain : car où seraient les sujets quand le peuple est souverain ? Si l'on veut que la souveraineté réside dans le peuple, dans ce sens qu'il ait le droit de faire des lois, il se trouve que nulle part le peuple n'a fait des lois, qu'il est même impossible qu'un peuple fasse des lois, et qu'il n'a jamais fait, et qu'il ne peut jamais faire autre chose qu'adopter des lois faites par un homme appelé par cette raison législateur : or, adopter des lois faites par un homme, c'est lui obéir ; et obéir n'est pas être souverain, mais sujet, et peut-être esclave. Enfin si l'on prétend que la souveraineté réside dans le peuple, dans ce sens que le peuple en délègue l'exercice en nommant ceux qui en remplissent les diverses fonctions, il se trouve que le peuple ne nomme personne, et ne peut même nommer qui que ce soit ; mais qu'un nombre convenu d'individus, qu'on est convenu d'appeler peuple, nomment individuellement qui bon leur semble, en observant certaines formes publiques ou secrètes dont on est également convenu. Or des conventions ne sont pas des vérités ; car les conventions humaines sont contingentes, c'est-à-dire qu'elles peuvent être ou n'être pas, ou être autres qu'elles ne sont; au lieu que les vérités sont nécessaires, c'est-à-dire qu'elles doivent être et qu'elles ne peuvent être autres qu'elles ne sont sans cesser d'être des vérités. Donc cette proposition générale ou abstraite : La souveraineté réside dans le peuple, n'a jamais reçu et ne peut recevoir aucune application ; donc c'est une erreur.

 

J'ai énoncé dans les premiers chapitres de mon ouvrage des propositions générales et abstraites : mais j'en ai fait une application continuelle et suivie à l'histoire et ces propositions abstraites sont devenues des vérités évidentes, des principes ".

Louis-Auguste, vicomte de Bonald,  Préface de la Théorie du pouvoir politique et religieux dans la société civile, démontrée par le raisonnement et par l'histoire (1796)

 

 

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Les OGM (Conférence/DVD de Christian Velot)

2 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles



Les OGM – Qu’est ce que c’est ?

par Christian Velot

Maître de Conférences Université de Paris-Sud XI

Chercheur à l’Institut de génétique et de microbiologie – Centre scientifique d’Orsay

Membre du conseil scientifique du CRIIGEN (Comité de Recherche et d’Information Indépendante sur le génie Génétique)



Un exposé brillant et intelligent que je vous recommande vivement (le DVD est vendu à un prix très modique)

DVD:

Les Films de la Castagne

http://www.lacastagne.org

Tel. : 00 33 5 61 25 98 98

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Grippe A: de l'irresponsabilité des médecins

2 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Discussion, aujourd'hui mercredi  2 septembre, à la sortie d'un club sportif de la région parisienne, avec quelques parents et un jeune médecin en tenue de sport (il consacre le mercredi à ses enfants)
Sujet: la grippe A.

Voici en résumé ce que pense et dit le médecin:

1) les causes du virus H1N1 (et de celui de la grippe aviaire) sont naturelles.
2) Le (s) vaccin (s) est efficace contre le virus H1N1.
3) Il est inoffensif dans la quasi-totalité des cas.
4) on peut et on doit donc faire confiance aux médecins, à l'industrie pharmaceutique et à l'Etat.

Il est convaincu de tout cela; ce sont des choses qui, pour lui, vont de soi.

Interrogé sur le rique de conjonction de la grippe aviaire et de la grippe porcine, il dit ne pas savoir.

Enfin, "cerise sur le gâteau" comme on dit aujourd'hui, ce médecin nous révèle à la fin qu'il vaccine dans un centre de vaccination de la Préfecture. Il précise que sont des infirmiers (ou infirmières) qui font l'injection. Lorsque je lui demande pourquoi les vaccinations ne sont pas faites par les médecins dans leur cabinet, il me répond que c'est une organisation difficile à gérér et que c'est surtout pour ne pas être  responsable en cas de problème après la vaccination, car dans les centres, c'est l'Etat qui est responsable, pas le médecin...

Devant mes doutes, une interlocutrice belge très "bobo" mais qui se dit ancienne élève de l'Université Catholique de Louvain, me dit avec ironie: "Volontaire, le virus H1N1 ? Alors, c'est comme Al Qaida pour les Tours jumelles ?"

Les bobos sont bien les nouveaux collabos. Pour eux, la grippe A est naturelle et ce sont bien les avions pilotés par les terroristes d'Al Qaida qui ont détruit les Tours jumelles et atteint le Pentagone, justifiant la "croisade" mondiale des Etats-Unis et de leurs alliés, dont le gouvernement de la France (je ne dis pas "La France" ni "le gouvernement français" car ce gouvernement n'est pas français et il ne représente pas la France, mais certains intérêts).

Cela ne doit pas être suffisant, car dans les classes, entre 10 à 20% seulement des élèves se font vacciner... alors...

Mais après, si les choses s'aggravent ?

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Comment il faut nourrir les enfants (Plutarque)

2 Décembre 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

LESŒVVRES MORALES ET MESLEES DE PLVTARQUE, Tranflatées de Grec en François, reueuës & corrigees en plusieurs paffages par le Tranflateur. Comprifes en deux Tomes, & enrichies en cefte edition de Prefaces generales, de Somaires au comencement d’vn chafcun des Traitez, & d’Annotations en marge, qui moftrent l’artifice & la fuite des disccours de l’autheur.

Auec quatre Indices : le premier, des autheurs alleguez & expofez : le fecond, des Similitudes : le troifiefme, des Apophtegmes : & le dernier des chofes memorables mentionnees efdites œuures.

De l’Imprimerie de François Eftienne

M.D.L.XXXII

Dédicace au Roy tres-chrestien Charles IX. de ce nom

Iacques Amyot E. d’Auxerre, voftre grand Aumofnier

 

 

Extraits du chapitre " Comment il faut nourrir les enfants " choisis et retranscrits en français moderne par Béthune.

"Nourrir", c’est élever, éduquer, en français ancien. Dans ce chapitre, Plutarque traite donc de l’éducation des enfants, pas de leur alimentation.
On retiendra  de ceci que lorsque aujour'dhui, on dit que le premier devoir des parents est de "nourrir" ses enfants, au sens d'alimenter (et de vêtir et de loger), on se trompe. Le principal devoir des parents est d'éduquer leurs enfants. B.

 

 
" La source et la racine de toute bonté et de toute prudhommie est avoir été de jeunesse bien instruit ".

 

" La savoir est la seule qualité divine et immortelle en nous ".

 

" Et pourtant faut-il que l’enfant de bonne maison voie et apprenne de tous les arts libéraux et sciences humaines, en passant par-dessus, pour en avoir quelque goût seulement :car d’acquérir la perfection de toutes, il serait impossible : au demeurant qu’il emploie son principal étude en la Philosophie : et cette mienne opinion se peut mettre bien clairement devant les yeux par une similitude fort propre ; car c’est tout autant comme qui dirait, il est bien honnête d’aller visiter plusieurs villes, mais expédient de s’arrêter et s’habituer en la meilleure. "

 

" Mais la perfection, à mon jugement, est en ceux qui peuvent joindre cet étude de la Philosophie avec le gouvernement de la chose publique : et par ce moyen être jouissants des deux plus grands biens qui puissent être au monde, de profiter au public, en s’entremettant des affaires : et à soi-même, se mettant en toute tranquillité et repos d’esprit par le moyen de l’étude de la Philosophie. "

 

" Je veux venir à ce qui est de plus grande importance que tout ce que j’ai dit auparavant ; car je dis qu’il faut que l’on exerce les jeunes enfants aux exercices militaires, comme à lancer le dard, à tirer de l’arc, et à chasser : parce que de tous les biens de ceux qui sont vaincus en guerre sont exposés en proie aux vainqueurs et ne sont propres aux armes et à la guerre, les corps nourris délicatement à l’ombre ".

 

" Je dis notamment, que l’on doit attirer et amener les enfants à faire leur devoir par de douces paroles et douces remontrances, non pas par coups de verges ni par les battre, pour ce qu’il semble que cette voie la convient plutôt à des esclaves, que non pas des personnes libres, pour ce qu’ils s’endurcissent aux coups et deviennent comme hébétés, et ont le travail de l’étude puis après en horreur, partie pour la douleur des coups et partie pour la honte : les louanges et le blâme sont plus utiles aux enfants nés en liberté, que toutes verges et tous coups de fouet : l’un pour les tirer à bien faire et l’autre pour les retirer du mal : et il faut alternativement user tantôt de l’un, tantôt de l’autre : et maintenant leur user de reprehension, maintenant de louange.

 

" Mais en toutes choses, il faut exercer et accoutumer la mémoire des enfants, pour ce que c’est, par manière de dire, le trésor de la science : c’est pourquoy les anciens poètes ont feint, que Mnemosyne, c'est-à-dire la Mémoire, était la mère des hommes. "

 

" La parole, comme disait Democritus, est l’ombre du fait ".

 

" Car il vaut mieux qu’un père soit prompt à se courroucer à ses enfants, pourvu qu’il s’apaise aussi facilement, que tardif à se courroucer et difficile aussi à pardonner, car quand un père est si sévère qu’il ne veut rien oublier, ni jamais se réconcilier, c’est un grand signe qu’il hait ses enfants. "

 

" Car devant toutes choses il faut que les pères se gardent bien de commettre aucune faute, ni d’omettre aucune chose qui appartienne à leur devoir, afin qu’ils servent de vif exemple à leurs enfants, et qu’en regardant à leur vie, comme dedans en clair miroir, s’abstiennent à leur exemple de faire et de dire chose qui soit honteuse. "

 

 

 

 

 

 

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