TAONGA
Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, Calmann-Lévy, 1983, p. 285.
Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu’on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?… Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d’éviter les utopies et de retourner à une société non utopique, moins parfaite et plus libre.
Nicolas Berdiaeff (épigraphe au Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley)
El hombre moderno trata al universo como un demente a un idiota.
Después de ver el trabajo explotar y arrasar el mundo, la pereza parece madre de las virtudes.
Alexander von Humboldt. Voyages dans l'Amérique équinoxiale.
Comme l'homme fait partie de la nature, l'esprit de l'homme fait partie de l'Esprit de la Nature.
由于人是性质的一部分,人的精神是性质之灵的一部分
Yóuyú rén shì Xìngzhì de yībùfèn, rén de jīngshén shì Xìngzhì zhī líng de yībùfèn
Pierre-Olivier Combelles
Un acte de l'imagination (J.-F. Billeter)
Ceux qui veulent plier l’homme dans un certain sens, en imprimant dans son esprit une idée de lui-même conforme, non pas à sa nature, mais à leurs intérêts, disposent de moyens de plus en plus dangereux. Les grandes entreprises de domestication de la pensée qui se sont succédé à l’époque contemporaine ont produit des résultats de plus en plus catastrophiques. La dernière en date, celle du néolibéralisme, n’en aura pas de meilleurs. Or, pour la combattre, il est nécessaire d’en comprendre la nature.
Comme les précédentes, elle s’impose en répandant une idée de l’homme conforme à l’intérêt de ses promoteurs. Le néolibéralisme veut que cette idée devienne notre seconde nature et que nous perdions de vue la première.[…]
Comment se défendre contre cette tentative de redéfinition générale de nous-mêmes, de nos rapports avec les autres et de nos institutions ? On ne saurait se contenter de lui opposer le relevé des dégâts qu’elle cause ou le rappel nostalgique de ce qu’elle achève de détruire. […] Il faut lui opposer la question philosophique et politique. C’est la seule façon d’être à sa hauteur et de relever le défi.
Cependant tout se passe comme si la question ne pouvait plus être posée. Les moyens manqueraient-ils ? L’a-t-on perdue de vue ? […] Non, l’impuissance a une cause centrale. Elle tient à la méconnaissance du fait fondamental suivant: concevoir la nature humaine, et par voie de conséquence la forme de la société susceptible de lui convenir, est nécessairement un acte de l’imagination.
La plupart de nos idées actuelles font obstacle à la reconnaissance de ce fait. Les sciences humaines nous font croire que nous trouverons des réponses à la question en accumulant des connaissances positives. Dans ses formes classiques, la philosophie nous a habitué à penser que ces réponses sont du ressort du seul intellect. Les religions proposent des réponses provenant de révélations. Dans leur ensemble, ni les formes de pensée dont nous avons hérité, ni celles que nous avons développées ne nous préparent à saisir le rôle premier de l’imagination. Je veux dire par là: de l’imagination dans le sens que j’ai donné à ce mot plus haut […].
Le lecteur se souvient que, dans cette acception, "l’imagination" désigne notre faculté de produire – ou plutôt : de laisser se produire en nous – une synthèse signifiante susceptible de donner son sens à un mot.
De ce basculement est résultée une forme de domination qui ne s’exerce plus directement sur les personnes, d’homme à homme pour ainsi dire, mais indirectement par le contrôle et l’exploitation des relations marchandes qu’elle impose. Cette domination est plus difficile à saisir que d’autres formes plus anciennes à cause du caractère infailliblement rationnel, en apparence, de la science qu’elle invoque pour se justifier – la science économique. Elle est aussi plus difficile à critiquer parce que ceux qui l’exercent n’en assument plus la responsabilité à titre personnel. En même temps que ses défenseurs, ils sont eux-mêmes les laquais d’un système qui les dépasse.
Mais la logique à laquelle obéit son évolution me semble claire. Dans une première étape, elle a contraint la plupart des membres de la société à vendre leur travail, à devenir des salariés, à dépendre de leur salaire pour subsister et à subsister en achetant les marchandises qu’il produisent. Lorsque tous les profits réalisables à ce stade ont été réalisés, elle a entrepris de susciter de nouveaux besoins.
Jean François Billeter, Notes sur Tchouang-Tseu et la philosophie, Paris: Allia, 2010.
Merci à Amer Castor qui amis en ligne ce texte de J.-F. Billeter ainsi que l'illustration ci-dessous sur son site: http://lamercastor.wordpress.com/page/2/
Le moteur du monde occidental (Robert Gessain)
"Evidemment c'est un problème, l'argent, c'est le problème de tous ceux qui sont venus après le Sakodo. Ca ne sert plus à rien de savoir attraper les phoques, il faut apprendre à attraper l'argent. Mais ce n'est pas le plus facile, car il faut changer quelquechose dans son coeur et renier tout ce que pensaient les vieux. Pour entrer dans le cycle de l'argent et espérer posséder un jour les nouvelles techniques, il faut mourir à soi-même et à ce que furent les siens.", p. 103.
"Né avant Holm*, Kuitse a connu l'âge "préhistorique" des Ammassalimiut, puis l'étonnant événement de l'arrivée du premier blanc, qu'accompagnaient des gens de Kidani, plus semblable aux Ammassalimiut, mais différents par les coutumes, par la langue. Il a surtout vu introduire la nouvelle morale: ce que les pères et les pères des pères ont toujours fait, ce qui a maintenu l'ordre des choses, il ne faut plus le faire". (p. 177)
*Gustav Holm, explorateur de la côte est du Groenland (1884).
"Peu à peu, les Ammassalimiut sont entrés dans le circuit monétaire européen. ils disposaient de fourrures. Ils les ont vendues contre des tissus et de la farine. ils avaient aussi le logement, la chaleur, la lumière; tout cela aujourd'hui se paye. Il n'y aura bientôt plus de "mal logés", c'est à dire de maisons aux murs de terre et au plafond bas construites par les Groenlandais. Bientôt, tous pourront avoir et auront une maison neuve, qui coûte cher parce que conçue et importée du Danemark en pièces préfabriquées. Créer des besoins et faire payer pour leur satisfaction est le moteur du monde occidental.
Ainsi des hommes sont-ils peu à peu rendus esclaves du travail car pour manger, avoir de l'eau, de la chaleur, dormir, faire vider ses excréments, il faut payer et l'argent se troque contre la liberté.
Comme ils avaient raison les anciens qui multipliaient les actions de grâces quand ils recevaient un phoque: tout y était donné - nourriture, lumière, chaleur, vêtements. D'une seule action réussie, tout le reste découlait, et les loisirs quand venait l'abondance. la note parfois se payait, c'était pour quelques-uns la mort par famine. Depuis quatre mille ans, les Eskimos ont victorieusement occupé tout le rivage arctique, de l'Asie au Groenland. Le système était bon. Où en sera l'Occident dans quatre mille ans ? Comme il était précieux, pour certaines valeurs humaines, cet ordre du monde où chasseur et gibier, à travers les prêtres, avaient passé contrat." (pp. 203-204)
Robert Gessain, Ammassalik ou la civilisation obligatoire, Paris, 1969
Le vrai coût des politiques sociales de Rafael Correa (ALDEAH)
"Les principaux ennemis de notre projet sont les gauchistes infantiles et les écologistes romantiques”.
(Rafael Correa)*
Blocs pétroliers en Amazonie équatorienne
"Faire passer les vessies pour des lanternes est un exercice bien connu des politiques. Incontestablement, nombre de dirigeants progressistes d’Amérique latine excellent dans ce domaine lorsqu’il s’agit d’impressionner l’opinion occidentale amie. Se présenter à ses yeux comme humanistes, anticapitalistes, anti-impérialistes et écologistes ne les empêche aucunement, sur le plan intérieur, de conduire des politiques autoritaires en se prêtant au jeu des intérêts du capital international dans le total mépris de l’autonomie des populations et du respect des écosystèmes.
L'emphase révolutionnaire, surtout lorsqu’elle accroche au drapeau rouge un fanon vert, a du crédit auprès de la gauche alternative occidentale. A la recherche d’un contre-modèle, celle-ci est parfois prête à fermer les yeux sur certains « détails ».
*Discours à propos du soulèvement de Dayuma (Orellana), 1er décembre 2007.
(...)
Suite de l'article sur le site du collectif ALDEAH: http://www.aldeah.org/fr/le-vrai-cout-des-politiques-sociales-de-rafael-correa
2014 – Année de l’agriculture paysanne familiale de l’ONU (Horizons et Débats)
thk. La question de la faim et la réponse à ce problème préoccupent l’humanité depuis des siècles. Afin de pouvoir lutter activement contre la faim, un groupe de travail international, composé du «Fonds monétaire international» (FMI), de la «Banque mondiale», de l’OCDE et des Nations Unies, a développé les «Objectifs du millénaire des Nations Unies» (Millennium Development Goals, OMD) et les a présentés en 2001.1 Le but était d’atteindre jusqu’en 2015, dans huit domaines différents de la vie sur notre planète, des améliorations significatives. L’un de ces objectifs est de réduire de moitié le nombre des individus souffrant de la faim, de près d’un milliard à 500 millions. D’une part c’est une tâche énorme, compte tenu des graves catastrophes de famine et de sécheresse sur notre planète, d’autre part cependant, c’est une honte que, malgré des greniers pleins et suffisamment de terres arables et de produits alimentaires dans le monde, il y ait toujours un si grand nombre d’individus souffrant de la faim. C’est en connaissance de cause que Jean Ziegler a intitulé son dernier ouvrage «Destruction massive. Géopolitique de la faim».2 Pour cet ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation – qui, suite à ce mandat de l’ONU, analyse depuis plusieurs années déjà la question de la faim et de la situation alimentaire dans le monde – la faim et, en réalité, le fait de laisser mourir de faim des individus n’est ni une conséquence de catastrophes climatiques ou de sécheresses, ni d’une population sans cesse croissante, mais une affaire perverse dont les causes sont la spéculation et la répartition injuste des biens. Il part de l’idée qu’il y a sur notre terre assez de nourriture pour 12 milliards de personnes et que notre planète est encore loin d’être surpeuplée.3 Mais celui qui partage le point de vue des malthusiens verra la solution du problème de la faim uniquement dans une décimation de la population mondiale et accepte donc la faim comme un fait invariable. Une approche sinistre, défendue aujourd’hui encore dans certains milieux, mais réfutée depuis longtemps par la politique internationale.
Dans le contexte de cet énorme nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde, les Nations Unies ont initié en 2003, en collaboration avec la Banque mondiale, un processus international qui s’est terminé en 2008 par la publication du «Rapport sur l’agriculture mondiale» de l’«Evaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies agricoles» (IAASTD – International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology for Developement).4 400 scientifiques du monde entier, dont plusieurs Suisses, ont participé à l’élaboration de ce rapport très complet. En gros, il représente une réponse à la spéculation et à la politique de force corrompue. Il remet la production agricole aux mains des citoyens et des paysans et propose ainsi une excellente alternative plus économique, plus écologique, plus durable et donc plus avantageuse que les entreprises multinationales qui font de grosses affaires avec la faim dans le monde entier: «Les petites exploitations paysannes diversifiées représentent la plus grosse partie de l’agriculture mondiale. Même si l’augmentation de la productivité se réalise plus facilement dans les grandes entreprises spécialisées avec un rendement élevé, c’est le système de la production paysanne très diversifiée sur des petits lopins de terres dans les pays en développement qui offrent le plus grand potentiel d’amélioration des conditions de vie et d’équité. Ce secteur de la petite paysannerie est très dynamique et répond rapidement à l’évolution des conditions-cadres socio-économiques naturelles auxquelles il adapte son offre de produits, notamment lors de la hausse de la demande.»5
Cela signifie tout simplement que l’avenir de l’agriculture ne réside pas dans une industrialisation toujours plus étendue, mais dans une utilisation sensée des possibilités qu’offre la petite paysannerie. Dans le rapport, il est également dit qu’en fin de compte, les petits paysans «ont davantage de rendement de la terre, ont des procédures de décision plus courtes, s’améliorent constamment et nuisent beaucoup moins à l’environnement».6
Dans 90% des cas, les exploitations paysannes sont des exploitations familiales, et selon le Rapport sur l’agriculture mondiale, cette structure a fait ses preuves et sera l’avenir de notre agriculture. En particulier dans les pays en développement, mais pas seulement là, cette structure est à la base de l’agriculture productrice depuis des siècles.
De toute évidence, cette forme de production agricole n’est pas assez promue par la politique. Au contraire, étant donné que l’agriculture fait souvent partie intégrante des accords de libre-échange interétatiques, elle est soumise à une concurrence impitoyable et les marchés des pays en développement ou des petits pays sont souvent inondés de produits à des prix cassés provenant de la production de masse des pays industrialisés. En fin de compte, l’agriculture locale est détruite, les gens dépendent de l’importation des producteurs étrangers et la sécurité et souveraineté alimentaires souhaitées sont perdues.
Pour que la faim appartienne au passé, les nations industrialisées doivent réviser leurs conceptions. Ce n’est pas le profit maximal pour un petit nombre de personne qui doit être la moteur de la politique agricole nationale et internationale, mais l’approvisionnement de la population en bons produits du terroir à des prix raisonnables qui indemnisent correctement les paysans pour leur travail. Il n’est guère probable qu’on puisse réduire de moitié le nombre des personnes souffrant de la faim jusqu’à la fin de cette nouvelle année. Néanmoins, l’humanité a le devoir d’entreprendre tous les efforts possibles pour que toute personne ait assez de nourriture à disposition. •
1 www.un.org/depts/german/millennium/fs_millennium.html
2 Jean Ziegler, Destruction massive. Géopolitique de la faim. Seuil 2011, ISBN 978-20210-6056-0
3 Jean Ziegler, L’Empire de la honte, Fayard 2005, ISBN 978-22136-2399-3
4 International assessment of agricultural knowledge, science and technology for development (IAASTD): Global Report / édité par Beverly D. McIntyre … [ et al.].
5 ibid , p. 379
6 ibid , p. 379
– Les exploitations paysannes familiales contribuent substantiellement a? nourrir la population autochtone.
– Elles exploitent les ressources naturelles de façon durable.
– Les exploitations paysannes familiales sont les dépositaires d’un vaste savoir sur les écosystèmes locaux, leur évolution et la manière de les gérer.
– Elles privilégient les cultures diversifiées aux monocultures sur d’immenses surfaces.
– Les exploitations paysannes familiales assurent une gestion durable de leurs terres pour que leurs descendants puissent aussi y gagner leur pain quotidien.
– Les exploitations paysannes familiales assument la responsabilité de leur production et de leurs produits. Elles sont le garant d’une très grande qualité.
– Elles traitent leurs animaux avec respect et veillent au bien-être animal.
– Grâce aux exploitations paysannes familiales, la valeur ajoutée de la production alimentaire et le pouvoir de décision dans l’agriculture restent entre les mains de la population rurale.
– Les exploitations paysannes familiales contribuent a? la création et au maintien d’emplois dans les régions rurales, car les secteurs en amont et en aval de la production dépendent de leurs activités. Dans les pays en voie de développement, cette prestation joue un rôle essentiel dans la réduction de la pauvreté.
– Les exploitations paysannes familiales se distinguent par leur souplesse et leur capacité d’adaptation, et ce aussi dans un contexte difficile comme celui de la situation critique de l’économie mondiale ou de conditions climatiques défavorables.
– Elles promeuvent l’occupation décentralisée du territoire et ralentissent l’exode rural.
– Les exploitations paysannes familiales façonnent le paysage de leur région.
– Elles contribuent a? perpétuer les traditions.
– Une transmission du savoir a lieu entre générations au sein des familles paysannes.
Tous ces aspects montrent que les exploitations paysannes familiales participent au développement durable dans ses trois dimensions:
– Sur le plan écologique: elles exploitent leurs terres et les ressources naturelles de sorte que leurs descendants puissent continuer a? vivre de l’exploitation.
– Sur le plan économique: elles gèrent leur exploitation de sorte que leurs enfants et petits-enfants puissent reprendre une exploitation reposant sur des bases financières saines.
– Sur le plan social: la sécurité sociale est assurée par la cohabitation de plusieurs générations au sein d’une famille paysanne. En dehors de la famille, elles forment des communautés solides, étant donne? que grâce a? leurs activités, ces exploitations assurent la survie d’autres secteurs dans les régions rurales et perpétuent des traditions et des coutumes régionales.
Source: www.familyfarming.ch.
Ne demandez jamais à l'explorateur... (Jacques Rousseau)
René Richard. Paysage de l'Ungava.
Ne demandez jamais à l'explorateur, encore tout nimbé des solitudes lointaines, de raconter ses plus beaux souvenirs.
Vous ne comprendriez pas, peut-être, s'il disait: «C'est le vent soufflant dans la vallée, la lune perchée entre deux épinettes, la cascade qui chuinte, le gloussement du ruisseau, le cri strident de la buse sur la falaise au-dessus de ses niais, la nostalgie du pinson chanteur, le clapotis menu plate de la vague du canot, le petit esquimau qui sourit à sa mère dans le capuchon de l'anorak, la trouvaille sur la plage d'un caillou qui narre l'histoire de la terre ou, sur le talus, une plante que personne n'a encore vue, une herbe insignifiante, sans nom, qui ajoute un chaînon aux connaissances humaines».
Ce sont là grandes aventures.
Jacques Rousseau, in: Toundra, 1950
Lisez en entier ce très beau texte sur le site de la Ville de Montréal:
http://www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/archives/rousseau/publi/toundra.pdf
Et la biographie résumée de Jacques Rousseau, ce très grand homme du Québec:
http://www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/archives/rousseau/accueil.htm
et, plus détaillée, sur le site de la société Provancher:
http://www.provancher.qc.ca/upload/file/ROUSSEAU.pdf
Jacques Rousseau
Expédition Ungava - Mont Otish
Je me souviens
du Royaume des Lys
qui refleurira.
21 janvier 1793
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide (Maxime Vivas)
"Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité.
Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies."
La suite de ce témoignage saisissant, qui vaut pour nombre d'autres entreprises, sur le site Le Grand Soir, au Québec: http://www.legrandsoir.info/Hier-j-ai-surpris-France-Telecom-semant-des-graines-de-suicide.html
L'Anthropocène (Claude Lorius, Paul Crutzen)
En analysant des carottes de glace en Antarctique, le glaciologue Claude Lorius a découvert la preuve du réchauffement climatique anthropique depuis le commencement de la civilisation thermo-industrielle au XIXe siècle. Il a nommé Anthropocène cette nouvelle ère où l'homme modifie et détruit en profondeur la planète.
Dans cette émission de 2011, il converse avec l'anthropologue et sociologue Alain Gras:
http://www.youtube.com/watch?v=eRvBWcw9X8U
Comment sortir de l'Anthropocène? Claude Lorius: en changeant le comportement par l'éducation.
L'Anthropocène: un article de Sophie Chapelle (Bastamag) autour de Paul Crutzen, Prix Nobel de Chimie: http://www.bastamag.net/Bienvenue-dans-une-nouvelle-ere
The Antropocene, article de Paul Crutzen et Eugène Stoermer dans Global Change Newsletter N°41, May 2000: http://www.igbp.net/download/18.316f18321323470177580001401/1376383088452/NL41.pdf
Sujata Mohapatra danse l'Odissi
L'unité fondamentale de ékoumène eurasiatique (Mircea Eliade)
"Il y a trente ans encore, il y avait, de la Chine au Portugal, une unité de base, l'unité spirituelle solidaire de l'agriculture, et assurée par elle, et donc par l'héritage du néolithique. Cette unité de culture, pour moi, ce fut une révélation. Je découvrais qu'ici, en Europe même, les racines sont bien plus profondes que nous l'avions cru, plus profondes que le monde grec ou romain ou même méditerranéen, plus profondes que le monde du Proche-Orient antique. Et ces racines nous révèlent l'unité fondamentale non seulement de l'Europe, mais aussi de tout l'ékoumène qui s'étend du Portugal à la Chine et de la Scandinavie à Ceylan."
Mircea Eliade. L'épreuve du labyrinthe. Entretiens avec Claude-Henri Rocquet. Editions du Rocher, 2006. (p. 70)
Ekoumène: en grec, partie de la Terre habitée par l'humanité.