Se "regonfler" contre un chêne (Henri Vincenot)
Chêne foudroyé qui a survécu. Forêt de Rambouillet (Yvelines)
Photo: Pierre-Olivier Combelles
« Si jamais tu es patraque, me disait le grand-père Sandrot, mets-toi le dos contre un beau chêne de futaie (chêne sauvage qui a poussé tout seul) ou un « moderne » de belle venue (chêne qui a été planté). Colle-toi les talons, les fesses, le dos et le « creuteu » (la partie postérieure du crane, l'occiput) contre le tronc, tourné vers le sud, la paume des mains bien à plat sur l'écorce, et restes-y aussi longtemps que tu pourras…une heure, si tu en a la patience : Guari ! Regonflé à péter que tu seras ! Regonflé de quoi ? Regonflé de vie, garçon ! Et c'est facile à comprendre : l'arbre suce sa vie dans la terre, ça remonte par ses racines et par son tronc, et il la suce aussi dans le ciel par ses feuilles, et ça descend par ses branches. Ca circule dans les deux sens, tu comprends ? Et toi tu te requinques au passage ! C'est comme ça qu'ils se regôgnaient nos anciens ! ».
Henri Vincenot (La Billebaude, Gallimard Folio N° 1370, p. 139)
Chênes rouvres en automne. Forêt de Rambouillet (Yvelines)
Photo: Pierre-Olivier Combelles
Etienne Chouard: L'abandon de la création monétaire, la dette publique, l'intérêt de la dette et l'impôt sur le revenu...
Vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=33Fq51TVohs
Coup d'oeil sur la bibliothèque d'Etienne Chouard: https://www.youtube.com/watch?v=vpQ-TxbZgnA
Etienne Chouard va jusqu'au fond des choses avec une une rigueur, une droiture, une honnêteté, une simplicité, une clarté totales, mais il reste, semble-t-il, dans le cercle de la civilisation occidentale. Je ne vois pas de livres sur l'Asie, sur l'Océanie, l'Amérique précolombienne, etc.
Plutarque a dit des choses très profondes sur l'argent à propos de Sparte, mais c'est dans le livre du médecin et ethnologue Robert Gessain, Ammassalik ou la civilisation obligatoire (Flammarion, Paris, 1969) qu'on trouve la réflexion la plus juste et la plus profonde à ce sujet:
Site internet d'Etienne Chouard: http://etienne.chouard.free.fr/
Nouveau site internet d'Etienne Chouard: http://chouard.org/blog/
Entretien avec le mouvement Colibris (juillet 2012): "Il n'y a qu'un seul lance-flammes: le suffrage universel, qui donne le pouvoir aux plus riches" " Pour voter les lois, c'est les citoyens: c'est cela la démocratie" "Ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir" "La cause, c'est notre impuissance politique" (E. Chouard) : http://vimeo.com/60549492
En vrac: pépites de pensées récoltées par Etienne Chouard: http://etienne.chouard.free.fr/Europe/En_Vrac.pdf
Pieds nus sur la terre sacrée (Chef Luther Standing Bear)
Le Lakota était empli de compassion et d'amour pour la nature. Il aimait la terre et toutes les choses de la terre, et son attachement grandissait avec l'âge. Les vieillards étaient - littéralement- épris du sol et ne s'asseyaient ni ne se reposaient à même la terre sans le sentiment de s'approcher des forces maternelles. La terre était douce sous la peau et ils aimaient à ôter leurs mocassins et à marcher pieds nus sur la terre sacrée. Leurs tipis s'élevaient sur cette terre dont leurs autels étaient faits. L'oiseau qui volait dans les airs venait s'y reposer, et la terre portait sans défaillance, tout ce qui vivait et poussait. Le sol apaisait, fortifiait, lavait et guérissait.
C'est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie. S'asseoir ou s'allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement; ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et ils se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient...
Ces relations qu'ils entretenaient avec tous les êtres sur la terre, dans le ciel ou au fond des rivières étaient un des traits de leur existence. Ils avaient un sentiment de fraternité envers le monde des oiseaux et des animaux qui leur gardaient leur confiance. La familiarité était si étroite entre certains Lakotas et leurs amis à plumes ou à fourrure, que, tels des frères, ils parlaient le même langage.
Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le coeur de l'homme éloigné de la nature devient dur; il savait que l'oubli du respect dû à ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l'homme. Aussi maintenait-il les jeunes gens sous la douce influence de la nature.
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L'homme qui s'est assis sur le sol de son tipi, pour méditer sur la vie et son sens, a su accepter une filiation commune à toutes les créatures et a reconnu l'unité de l'univers; en cela, il infusait à son être l'essence même de l'humanité. Quand l'homme primitif abandonna cette forme de développement, il ralentit son perfectionnement.
Chef Luther Standing Bear. Land of the Spotted Eagle. Boston: Houghton Mifflin, 1933.
In: T.C. McLuhan, Pieds nus sur la terre sacrée, Denoël, Paris, 1974.