Julian Barbière (UNESCO): l'océan au bord d'une catastrophe écologique (La Voix de la Russie, 25 septembre 2014)
Recouvrant près de 70% de la planète, l’océan maintient la biodiversité et le climat, couvre nos besoins en transports, ressources alimentaires et minérales.
La Journée mondiale de l’océan, jadis destinée à commémorer sa grandeur et son importance, a perdu son caractère joyeux il y a longtemps : l’océan, cette force puissante et inconnue, est au bord d’une catastrophe écologique.
Aujourd’hui, aux problèmes océaniques dits « traditionnels » (réchauffement climatique, pollution, réduction de la biodiversité) s’ajoute un nouveau défi important – la surpopulation. Notre expert Julian Barbière, chef de la politique marine et des programmes régionaux à la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO, nous a fait l’immense honneur de décortiquer la situation avant de procéder aux mécanismes de régulation de ces problèmes majeurs.
LVdlR.Quelles sont les principales menaces pesant sur les océans ?
Julian Barbière . Effectivement, la Journée mondiale de l’océan est là pour sensibiliser le public sur les grands enjeux qui touchent les océans. Ces enjeux sont de différents types d’échelle. Il y a des enjeux globaux. Par exemple, on parle beaucoup de l’acidification des océans qui est liée au nombre d’émissions de gaz carbonique qui sont, en général, absorbées par l’océan. Plus on rejette de gaz carbonique dans l’atmosphère à cause des activités humaines, et plus l’océan absorbe ce gaz, se transforme et crée des réactions chimiques qu’on appelle donc l’acidification. Le problème est que cela peut toucher toute la chaîne trophique des océans, du plancton au zooplancton et aussi aux coquillages, les récifs coralliens dans certaines régions. Ces problèmes de l’acidification qui ne font qu’augmenter depuis plus de 150 ans maintenant sont un vrai enjeu pour les océans.
On peut aussi parler des questions de surexploitation des ressources naturelles dans le milieu marin, particulièrement, les questions de surpêche. On estime aujourd’hui qu’il y a environ entre 50 et 75% des stocks de poisson surexploités. Cela crée un vrai problème puisque les espèces n’ont plus le temps de se renouveler parce qu’elles sont cachées. Il y a aussi un aspect qui est lié à l’alimentation humaine. Beaucoup de communautés et de gens dans le monde dépendent du poisson et de ressources marines pour leur alimentation. Donc, il y a un vrai enjeu de sécurité alimentaire.
Un troisième grand problème qui touche les océans ce sont toutes les questions liées aux pollutions qui viennent principalement de la terre. Elles sont soit liées au manque d’égouts dans les villes, dans les grandes villes et donc des décharges qui se répandent dans les océans. Mais aussi tous les polluants qu’on trouve dans les pesticides ou dans les engrais qu’on utilise dans l’agriculture qui se retrouvent dans les rivières et qui finissent évidemment dans les océans. L’impact dans l’océan de ces polluants est principalement la présence de contaminants, de métaux lourds. On voit apparaître de plus en plus de zones mortes, c’est-à-dire des zones où il n’y a plus d’oxygène dans l’eau et donc il n’y a plus de vie. On estime que maintenant dans le monde il y a entre 400 et 500 zones mortes.
Donc, voilà en quelques mots les grands enjeux. On peut aussi rajouter la perte des habitats côtiers, par exemple, dans les zones tropicales, là où il y a la mangrove qui pousse et qui a un rôle très important dans l’écologie des écosystèmes. Ces zones sont aussi bien souvent abattues pour le développement côtier, pour la création de bassins d’aquaculture, etc. Là aussi, il y a un vrai problème de protéger ces écosystèmes qui sont très-très riches.
LVdlR.On parle en outre de la surpopulation mondiale. En quoi ce phénomène constitue-t-il une menace pour les écosystèmes ?
Julian Barbière . Effectivement, les zones côtières sont des lieux qui attirent les populations de part leur attractivité, de part leur accès à la mer et donc à la ressource et aussi de part le fait que ces zones permettent des échanges entre les nations. Avec les processus de globalisation, on estime maintenant qu’il y a environ 50% de la population mondiale qui réside dans une zone côtière entre 0 et 5 km et principalement réside dans de grands centres urbains (on parle de mégalopoles) qui sont, en général, des villes de plus de 10.000 d’habitants. Il y a donc toute une série de problèmes qui viennent avec cette haute densité de population dont j’ai déjà parlé. Il y a aussi la demande constate pour l’espace côtier. En général, c’est au détriment des espaces naturelles que les constructions se font. Et puis, il y a aussi toute une série de conflits entre les utilisations des zones maritimes.
LVdlR.Le problème de surpopulation peut-il accélérer l’aggravation de déficit en eau potable ?
Julian Barbière . Oui, bien évidemment, puisque ces grands centres urbains ont besoin d’avoir accès à des ressources en eau. Très souvent, ces ressources sont puisées d’aquifères qui se trouvent sous ces villes et qui n’ont pas la capacité de se renouveler de part leur surexploitation. Cela peut entraîner les phénomènes d’affaissement puisque l’eau qui est en-dessous est pompée d’une façon excessive. Conjugué avec le problème d’élévation du niveau de la mer, on peut avoir de vrais problèmes d’inondation, par exemple dans les villes comme Bangkok.
LVdlR.Les scientifiques craignent que la planète ne parvienne pas à nourrir tous ses habitants, entraînant des guerres sanglantes seulement pour les matières premières et l'eau, mais aussi pour la nourriture. Qu’est-ce que vous en pensez ?
Julian Barbière . Plus la ressource épuise, plus il y a de compétition pour y accéder, plus il y a de demande. C’est clair que cette compétition peut entraîner des conflits au sein des pays ou même entre les pays. Evidemment, c’est un vrai problème. Cela peut être une source de conflit dans des zones maritimes où l’on voit souvent des pays qui veulent éteindre leur domaine national maritime afin de pouvoir accéder à certaines ressources. Il y a une Convention qui existe pour gérer ce genre de problèmes : c’est la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer qui permet de délimiter quelles sont les juridictions de chacun des Etats. C’est à travers ce genre de processus qu’on peut, peut-être, trouver des solutions. Mais il faut aussi trouver des alternatives, c’est-à-dire qu’on ne peut pas toujours aller exploiter, exploiter, exploiter… Il faut trouver des solutions plus « vertes » du point de vue technologiques qui permettraient de réduire ces conflits.
LVdlR.Est-il possible d’agir sur d’autres problèmes que vous avez évoqués ?
Julian Barbière . Oui, tout est possible. L’année prochaine Paris va accueillir une très grande réunion sur le changement climatique. L’idée est de trouver un accord mondial entre les pays afin de réduire les émissions en CO2. C’est seulement en arrivant à contraindre nos émissions du point de vue global que nous arriveront à minimiser ou à réduire les impacts de l’acidification des océans puisqu’elle est liée à ce que les humains rejettent dans l’atmosphère. On peut aussi trouver des solutions qui viennent de la mer même. Il y a certains écosystèmes qui sont de vraies pompes à carbone, qui sont capables de stocker des quantités très importantes de carbone atmosphériques : par exemple, les mangroves, les herbiers, les marais salants. Donc, en protégeant ces espèces, on peut arriver à une sorte de double objectif : premièrement – on augmente la capacité de stockage de carbone, et deuxièmement – cela permet aussi de préserver, de conserver la biodiversité marine.
Commentaire.Ce qui est fait est fait : les ressources naturelles diminuent comme peau de chagrin, des espèces disparaissent, la surpêche explose, les émissions de CO2 dans l’atmosphère ne font que provoquer le réchauffement global. Le danger croissant de surpopulation ne fait qu’approcher la probabilité d’une troisième guerre mondiale, une guerre pour les matières premières, la nourriture et l’eau.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure. Propriété de personne, l’océan est une ressource appartenant à la planète entière dont nous devons tous prendre soin pour qu’il puisse, à son tour, prendre soin de nos descendants.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/5646129/277787070/
Source: http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/5646129/277787070/
UNESCO: Journée mondiale des océans,Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer: http://www.un.org/fr/events/oceansday/
Infinité du réel, anakuklesis, palais des miroirs...
En ce moment, sur une autre planète, quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans l'univers ou dans un autre univers en ce moment, sur une autre planète, quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans l'univers ou dans un autre univers en ce moment, sur une autre planète, quelque part dans l'univers ou dans un autre univers quelqu'un d'autre se demande si quelque part dans 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Travailler pour danser (cannibales Uitoto)
"Nos traditions sont toujours vivantes parmi nous, même lorsque nous ne dansons pas, mais nous travaillons uniquement pour pouvoir danser." Les danses consistaient dans la réitération de tous les événements mythiques.
Mircea Eliade, Le sacré et le profane (1947) 1965, Gallimard, Paris, p. 92.
Dans les sociétés archaïques, on travaillait pour danser.
En France, sous l'Ancien Régime, on travaillait et on dansait.
Au XIXe et au XXe siècle, on travaillait et on dansait un peu.
Au XXIe siècle on ne travaille plus ou trop et on ne danse plus.
St Josaphat, le christianisme et le bouddhisme
"Au Xème siècle parvint en Europe l'histoire d'un saint homme nommé Josaphat, qui avait vécu dans les lointaines contrées d'Orient. Jacques de Voragine immortalisa son souvenir en l'inscrivant dans sa Légende dorée, puis, en 1583, le pape Sixte Quint le fit entrer au nombre des saints reconnus par l'Eglise. Il est désormais fêté le 27 novembre. Ce qui est moins connu, c'est que ce Josaphat qui fut canonisé était en réalité le Bouddha lui-même, dont l'histoire et le nom, peu à peu déformés par la transmission de pays en pays avaient finalement atteint l'Europe" (...)
L'article de Rounga sur Agoravox:
Article Wikipedia surSt Josaphat: http://fr.wikipedia.org/wiki/Barlaam_et_Josaphat
Le Bouddhisme est une religion et une philosophie dont les origines remontent en Inde au Ve siècle avant J.-C.
Rabindranath Tagore, Gandhi, L'Orient et l'Occident par Thomas Schaffner (Horizons et Débats, 24 septembre 2004)
(...)
A la différence des «jeunes Bengalis», qui, tout comme les réformateurs japonais Meiji ou les Tanzimat ottomans voulaient se lier à l’Occident, Tagore était l’un des critiques les plus acerbes de l’européanisation de l’Inde. Il trouva un compagnon de route en la personne du philosophe et homme politique indien Aurobindo Ghose* (1872–1950). Celui-ci grandit dans une famille bengali pro-anglaise et ressentait les Bengalis comme «grisés par le vin de la civilisation européenne» (cité d’après Mishra, p. 272) et s’inquiétait du danger encouru par l’Inde de perdre son âme en étant confrontée au matérialisme européen. Ou, comme le percevait Swami Vivekanandas (1863–1902), le premier guide spirituel indien affirmait: «Pour cette civilisation [européenne], le glaive était le moyen, l’héroïsme l’auxiliaire à la jouissance de la vie dans ce monde ci et dans le prochain, le seul objectif.» (cité d’après Mishra, p. 273). De ses nombreux voyages en Europe et aux Etats-Unis, Vivekananda rapporta l’idée que les Occidentaux aussi avaient une sorte de système des castes car c’étaient les riches et les puissants qui contrôlaient tout.
Aurobindo Ghose reprocha aux Britanniques, de procéder selon la devise «La force c’est le droit» et de ne pas dominer uniquement les Irlandais de cette manière. Il se radicalisa et défendit l’idée que la paix en Asie, ne serait gagnée qu’à l’aide du «glaive asiatique». (cité d’après Mishra, p. 275)
En 1881, Rabindranath Tagore se distancia de son grand-père qui jouait un rôle central dans le commerce de l’opium. De 1891 à 1901, il parcourra les villages du Bengale. Cela le persuada que le renouveau de l’Inde devait venir des villages. Sur l’arrière-fond de sa descendance conservatrice et aristocratique et de sa formation influencée par l’Occident, la valorisation de la simple vie à la campagne fut la base pour la fondation d’une école expérimentale dans le Sud-ouest du Bengale. Cette école se développa par la suite en une université internationale. Son analyse de l’Occident fut tranchante: «Etant plus scientifique qu’humain […] il (l’Occident) recouvre le monde entier telle une mauvaise herbe foisonnante […]. Dans ses efforts, il est prédateur et cannibale, se nourrissant des ressources des autres peuples et essayant d’engloutir leur avenir […]. Il est puissant parce qu’il concentre toutes ses forces dans un but, tel un millionnaire faisant de l’argent sans état d’âme.» (cité d’après Mishra, p. 276)
En 1905, Tagore créa deux chansons devenues par la suite les hymnes nationaux du Bangladesh et de l’Inde. A l’occasion de la victoire japonaise de Tshushima en 1905, Tagore organisa un défilé de la victoire dans son école. En 1902 déjà, il avait dit: «Suite à l’accentuation du conflit avec les étrangers, notre zèle de nous comprendre nous-mêmes et de nous retrouver augmente. Nous pouvons constater que nous ne sommes pas les seuls à vivre cette situation. Le conflit avec l’Europe réveille toute l’Asie civilisée. L’Asie est aujourd’hui en train de se reconnaître avec toutes ses forces et de prendre conscience d’elle-même. Elle a compris ce ‹Connais-toi toi-même›, car c’est la voie de la liberté. L’imitation c’est la destruction.» (cité d’après Mishra, p. 277)
Tagore refusa le nationalisme militant indien accompagné d’attentats et attaques terroristes. En 1917, il critiqua dans le monde entier l’idée du nationalisme. L’idée de la nation devint pour lui une «machine à faire des affaires». Les êtres humains «étant fortement formatés», un «culte de l’égoïsme se développa», détruisant les bases vitales de l’humanité toute entière. Son idéal était un cosmopolitisme asiatique: «L’Inde n’a jamais ressenti un vrai nationalisme […]. Je suis fermement convaincu que mes compatriotes vont gagner leur Inde en s’opposant à la théorie affirmant qu’un pays est plus grand que les idéaux de l’humanité.» (cité d’après Mishra, p. 277) . Du point de vue de la Suisse, il faut se souvenir de Jean-Rodolphe de Salis, et préciser que l’idée du nationalisme, notamment celle de 1917, était une toute autre comparé à un Etat fédéral, organisé du bas en haut, d’une nation née de la volonté de ses citoyens de vivre ensemble telle la Suisse, où la souveraineté populaire est assurée par les instruments de la démocratie directe: «L’Etat fédéral suisse – faut-il constamment le répéter? – est une création politique. Le patriotisme de ses citoyens est dans son essence l’expression coopérative, démocratique et fédéraliste de la nation – si l’on peut utiliser ce terme en parlant de la Suisse – et elle prend une toute autre forme que dans d’autres pays européen.» (von Salis, p. 111). Dans ce contexte, Tagore ne peut pas être instrumentalisé comme avocat d’une grande construction centraliste, telle par exemple l’UE voulant faire disparaître les Etats-nations. Ces états eux-mêmes sont de grandes constructions centralistes à la démocratie représentative, où la souveraineté populaire n’est pas ou incomplètement réalisée.
Si, en 2014, des Etats entiers vont devoir se soumettre aux multinationales comme le prévoient les opposants à l’Accord de libre-échange transatlantique TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) ainsi que Zbigniev Brzezinski exigeant de l’Europe d’abandonner le principe de l’Etat social et de suivre le modèle de l’homo oeconomicus en présentant l’UE élargie vers l’Est et l’OTAN comme les principaux éléments de l’hégémonie américaine, alors nous comprenons mieux la critique de Tagore. Elle correspondrait plutôt à l’UE supranationale en tant que «forteresse européenne». Une construction centraliste aux frontières hermétiquement closes au Sud et décidant, sans consulter la population, de prendre des sanctions envers son voisin russe – une telle UE égocentrique, ne représente-t-elle pas également cet esprit étroit que Tagore décrivit avec la formule «un pays est plus grand que les idéaux de l’humanité»? Quelle différence avec la Suisse, nation née de la volonté de ses citoyens de vivre ensemble avec beaucoup d’étrangers naturalisés et un pourcentage d’étrangers élevé, comme on n’en trouve guère dans d’autres Etats européens, cosmopolite, parlant une multitude de langues et abritant les sièges d’importantes organisations internationales. Les idées de Tagore et le modèle suisse ne sont pas forcément en contradiction, mais difficiles à comparer. Ce qui n’est pourtant certainement pas acceptable, c’est que ses idées soient instrumentalisées, non seulement au profit d’une grande UE mais aussi d’une formation mondiale comme le «novo ordo seclorum», le nouvel ordre d’un seul monde – selon l’idée propagée par George H. Bush en 1991 – donc la domination du monde par les «élites» financières, économiques, militaires et médiatiques.
Mohandas Karamchand Gandhi, ami de longue date de Tagore, utilisa les mêmes arguments que celui-ci. En 1909, il écrivit dans une lettre adressée aux nationalistes hindous – des personnes proches des idées de Bankim Chandra Chatterjees (1838–1894) ayant adapté plus tard des éléments des partis fascistes italiens et allemands – que les nationalistes ne faisaient que remplacer un souverain par un autre, érigeant en Inde «un régime anglais sans Anglais».
Gandhi savait de quoi il parlait. Car en tant que jeune homme, il avait lui-même tenté de devenir plus anglais que les Anglais. En tant que juriste formé à Londres, il ne changea d’avis que suite à une série d’humiliations racistes qu’il subit notamment en Afrique du Sud. Tout comme Lénine et Rosa Luxemburg, Gandhi reconnut le lien entre l’impérialisme et le capitalisme, mais sa réflexion fut plus approfondie par une critique radicale de la civilisation moderne. Celle-ci est focalisée sur la croissance économique et a recours à la force pour atteindre la souveraineté politique tout en étant dépourvue d’une compréhension globale de l’harmonie sociale et de la liberté spirituelle. La révolution industrielle a fait de la prospérité l’objectif principal, a détruit la religion et l’éthique et soumis l’homme à la domination des machines. La force spirituelle et la conscience morale sont les bases d’une véritable civilisation. Il faut avoir de la compassion envers ses adversaires politiques car eux-aussi sont victimes de la violence, de l’avidité des forces séculaires. Satyagraha, littéralement saisir la vérité, c’est-à-dire l’idée de la réalisation pacifique de ce qu’on a reconnu comme vrai, est important pour tous les êtres humains. Avant qu’un pays puisse se renouveler, il faut que l’homme se renouvelle. Voilà une conception que les auteurs classiques allemands – maudits par les étudiants néo-marxistes soixante-huitards – auraient également soutenus: la belle âme, purifiée de ses passions, représentant la base d’un monde meilleur. Ce n’est pas de la lutte des classes et de la révolution qu’émerge le «nouvel homme» – dans l’histoire, cela a en réalité toujours provoqué un bain de sang sans pareil, perpétré de façon fanatique et idéologique.
Tagore, en relation avec Gandhi jusqu’à sa mort en 1941, obtint le prix Nobel de littérature en 1913. Partout dans le monde, il tient des conférences en faisant salles combles. En 1930, le président Hoover le reçut à Washington. Tout cela fut possible, malgré sa condamnation de l’Occident comme étant une force destructrice basée sur le culte de la force et de l’argent et que sans la sagesse spirituelle orientale, il perdait toute mesure. Il compara la civilisation occidentale à une machine: «La machine trouve son seul épanouissement dans son rendement. Dans sa recherche du succès, il n’y a pas de place pour des questions d’ordre moral, ce serait insensé.» (cité d’après Mishra, p. 284)
Le nationalisme naissant au Japon, allant de pair avec un impérialisme militarisé préoccupait beaucoup Tagore: pour lui, le Japon n’était qu’une copie de l’Occident. Lors d’une conférence à Pékin, il déclara: «A la fin, la force physique ne dominera pas […]. Vous êtes la race existante la plus ancienne, parce que votre foi préférant la bonté plutôt que la force, vous nourrit depuis des siècles.» (cité d’après Mishra, p. 289)
L’orientation de Tagore vers Confucius et le bouddhisme déclencha à son égard, une campagne de dénigrement virulente par le jeune Parti communiste chinois. Il a été insulté d’être un esclave, voulant «indianiser» la jeunesse chinoise. On ne voulait pas de philosophie, mais du matérialisme, on en avait assez des théories à la Confucius et à la Mencius. On distribua des tracts contre lui à ses réunions. Seule une protection rapprochée put le sauver des attaques violentes. Mais on lui causait du tort. Ainsi l’écrivain chinois Lu Xun (1881–1936) concéda plusieurs années plus tard que Tagore avait été un anti-impérialiste. Et en effet: Tagore déclara en 1930 lors d’une réunion à New York, en présence du président Roosevelt, que l’époque présente appartenait certes à l’Occident et que le monde devait lui être reconnaissant pour les sciences. Mais: «Ils exploitent ceux, qui sont désarmés et ils abaissent ceux, qui malheureusement acceptent cette offre.» (cité d’après Mishra, p. 295)
Comme mentionné ci-dessus, Tagore reconnut que très tard, que le Japon, son grand porteur d’espoir, dont il avait longtemps sous-estimé son militantisme, s’était «infecté avec le virus de l’impérialisme européen». (cité d’après Mishra, page 293) Peu avant sa mort, Tagore s’est montré profondément pessimiste: «Nous sommes une bande de malheureux. Où voulons-nous lever nos yeux? Les jours, où nous nous orientions sur le Japon, sont passés.» (cité d’après Mishra, p. 293) Il dit cela en 1938, après que le Japon ait occupé en 1931 la Mandchourie et qu’il ait attaqué le territoire central de la Chine. Dans l’un de ses derniers essais, il met en garde contre «les écoliers de l’Orient» empressés:
«La plante soigneusement entretenue, mais empoisonnée de l’égoïsme national diffuse ses graines dans le monde entier, à la joie de nos écoliers peu mûrs de l’Orient, parce que la récolte de ces graines – la récolte de l’antipathie avec son circuit infini du renouvellement – porte un nom occidental mélodieux. De grandes civilisations ont fleuri en Orient comme en Occident, parce qu’elles ont créé la nourriture intellectuelle pour les êtres humains de tous les temps. […] Ces grandes civilisations ont été ruinées par des gens du type de nos écoliers peu mûrs modernes – se croyant malins et critiques d’une manière superficielle, se vénérant eux-mêmes, marchandant habilement sur le marché du profit et de la puissance, efficaces en traitant les choses secondaires – qui […] à la fin, poussés par une avidité suicidaire, mettent le feu aux maisons de leurs voisins pour être eux-mêmes finalement consumés par les flammes.» (cité d’après Mishra, p. 294)
(...)
* "Aurobindo Ghose dit Sri Aurobindo (15 août 1872 à Calcutta - 5 décembre 1950 à Pondichéry) est un des leaders du mouvement pour l'indépendance de l'Inde, un philosophe, poète et écrivain spiritualiste. Il a développé une approche nouvelle du yoga, le yoga intégral." (Wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/Aurobindo_Ghose)
Lisez l'article complet sur le site de la revue suisse Horizons et Débats: http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4381
Pierre Priolet: Pourquoi en France un agriculteur se suicide par jour
La société libre n'est pas celle qui a le droit d'élire ceux qui la gouvernent, mais celle qui élit ceux qui ont le droit de la gouverner. (Nicolás Gómez Dávila)
Cet été, un chercheur en agronomie me racontait que les fruits et légumes espagnols vendus dans les grandes surfaces francaises étaient produits dans le sud de l'Espagne, à grand renfort d'engrais et de pesticides chimiques, par de la main d'oeuvre à bon marché des pays du Maghreb, dans des régions arides où l'on faisait venir de l'eau du nord par pipe-lines avec des subventions de l'UE...
Pourquoi ? Parce l'agriculture industrielle est une perversion de la vraie agriculture comme l'économie spéculative est une perversion de la vraie économie, et que les politiques qui nous gouvernent illégitimement sont les complices de cette perversion.
Pierre-Olivier Combelles
Francis Hallé: Éloge de la plante ou comment on devient botaniste
http://www.youtube.com/watch?v=7XbG9W9Anu4
J'ai eu le sentiment extrêmement fort, depuis très très longtemps, que le langage scientifique ne suffit pas pour rendre compte de la réalité. (Francis Hallé)
La plante fait voir son temps. (Paul Valéry, Dialogue de l'arbre)
L'animal c'est l'oral, la plante c'est l'écrit. (Francis Ponge)
Un champignon en sait plus sur les arbres que n'importe quel botaniste. (Pierre-Olivier Combelles)
Dans cet extraordinaire entretien, Francis Hallé, avec son génie et son sourire de Bouddha, semble aller jusqu'au fond des choses; "semble", car il reconnaît lui-même qu'elles n'en ont pas vraiment. En effet, si nous ignorons tant de ce qui nous entoure sur la terre, que savons-nous, comme il dit, des planètes de notre Galaxie de la Voie lactée, de notre Super-amas de la Vierge, de notre Univers ou des univers ? Le réel dépasse toute connaissance, toute expérience, tout entendement humains (limités déjà par notre condition animale, par rapport au végétal par exemple, qui a en plus le temps pour lui). Et ce que nous croyons savoir a déjà changé et n'existe plus, comme ces espèces que la coévolution transforme sans cesse en d'autres espèces ou comme ces étoiles que contemplent les astronomes, et qui sont des images du passé; de ce qu'elles étaient il y a des millions d'années-lumière...
POC
Être comme la tortue dans la boue du marais (Tchouang-tseu, XVII)
"Comme Tchouang-tseu pêchait à la ligne au bord de la rivière P’ou, le roi de Tch’ou lui envoya deux de ses grands officiers, pour lui offrir la charge de ministre. Sans relever sa ligne, sans détourner les yeux de son flotteur, Tchouang-tseu leur dit : J’ai ouï raconter que le roi de Tch’ou conserve précieusement, dans le temple de ses ancêtres, la carapace d’une tortue transcendante sacrifiée pour servir à la divination, il y a trois mille ans. Dites-moi, si on lui avait laissé le choix, cette tortue aurait-elle préféré mourir pour qu’on honorât sa carapace, aurait-elle préféré vivre en traînant sa queue dans la boue des marais ? — Elle aurait préféré vivre en traînant sa queue dans la boue des marais, dirent les deux grands officiers, à l’unisson. — Alors, dit Tchouang-tseu, retournez d’où vous êtes venus ; moi aussi je préfère traîner ma queue dans la boue des marais."
Tchouang-tseu, XVII
Cité par Rounga sur Agoravox (noter le débat d'un très haut niveau) à propos de la conférence d'Anne Cheng (Brève rencontre entre Confucius et Lao-tseu) à l'Ecole Normale Supérieure: http://www.agoravox.tv/culture-loisirs/culture/article/confucius-contre-lao-tseu-43452
Wu wei: "non-agir" ou plutôt "ne rien faire qui puisse contrecarrer la Nature ou l'ordre naturel des choses"
Alba gu brath
La Marche des soldats de Robert Bruce ou Marche de Bannockburn, hymne de l'Ecosse et de la France LIBRES:
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=NLOq2VJnE0w
For as long as one hundred of us shall remain alive, we shall never in any wise consent submit to the rule of the English,, for it is not for glory we fight, nor riches, or for honour, but for freedom alone, which no good man loses but with his life.
King Robert Bruce of Scotland
A la mémoire de Miss Elisabeth Wilkie, ma chère nurse irlando-écossaise, qui nous chantait et dansait des vieux airs traditionnels d'Ecosse lorsque j'étais enfant, à Versailles. Qu'elle repose en paix !
A la mémoire aussi de mes lointains ancêtres de Béthune qui s'installèrent en Ecosse au Moyen-Âge, devenant le fameux clan Beaton qui lutta pour la défense du catholicisme, l'indépendance de l'Ecosse et l'Alliance avec la France contre l'Angleterre (Auld Alliance).
El análisis de James Petras en CX36, lunes 15 de setiembre de 2014. Escuchar aquí:
http://www.ivoox.com/analisis-politico-coyuntura-internacional-audios-mp3_rf_3497964_1.html
Efraín Chury Iribarne: Comencemos por los temas de tu interés analítico en estos días.
JP: En primer término, quiero hablar de la independencia de Escocia que es muy importante, porque los escoceses tienen muchas razones para conseguir su independencia. Empieza en los años ‘80 bajo (el gobierno de Margaret) Thatcher que destruyó todo el sector productivo, la industria siderúrgica, los grandes puertos, la minería de carbón generando mucha desocupación, mucha pobreza. Y ahora mismo, con el gobierno de Cameron, están privatizando los sectores de servicios públicos -por lo menos en Inglaterra-, las universidades han triplicado los costos para asistencia, el servicio de salud es cada vez más privatizado.
Entonces, los escoceses que están muy comprometidos con el Estado de bienestar social tienen miedo porque se va a deteriorar la Economía aún más, van a sufrir más recortes, van a sufrir más privatizaciones. Esa es una de las razones por las que buscan la independencia.
Y frente a este desafío, todos los sectores del gran capital, en Inglaterra y en Escocia, están organizando una campaña de terror político económico. Los grandes banqueros dicen que van a llevar sus bancos a otro país, la reina de Inglaterra supuestamente es una figurita pero está interviniendo ahora diciendo que los escoceses deben actuar con cuidado. La prensa está totalmente entregada; el partido Laborista, el Liberal y el Conservador están juntos contra la independencia; y en esta campaña ni hablar del BBC que provocó una gran marcha por sus compromisos por el no.
Las consecuencias de la independencia van a ser muy importantes porque Inglaterra va a perder gran parte de sus ingresos de petróleo, van a sufrir una pérdida de importantes sectores económicos y mano de obra calificada. Como consecuencia Inglaterra va a pasar a ser un país del tercer nivel.
Escocia está contra las armas nucleares, Inglaterra va a quedar sin la capacidad de lanzar misseles nucleares, van a perder la capacidad de intervenir en las guerras mundiales. Entonces el voto para el sí, el sí a la independencia, es muy importante.
Más allá de eso podríamos decir que el voto exitoso en Escocia puede influir en el voto en Cataluña, en el País Vasco, en Bélgica, en Córcega y en otros lugares donde hay naciones buscando mayor auto gobierno.
En otras palabras estamos frente a un gran acontecimiento y el Reino Unido se va a quebrar en pequeños pedazos y puede convertirse en un Estado de la ciudad de Londres, el sector financiero en Londres solamente; el país queda sin poder político y de representatividad en Europa y esto también tiene importancia.
(...)
Source de cet entretien avec James Petras: http://www.lahaine.org/mundo.php/los-escoceses-tienen-muchas-razones
King Robert Bruce of Scotland betrayed by Mel Gibson: http://pocombelles.over-blog.com/2014/05/strategic-and-passionate-king-of-scotland-robert-i-the-bruce-betrayed-by-mel-gibson-in-braveheart.html
TAONGA (septembre 2014)
TAONGA: pour les Maori d'Aotearoa (Nouvelle-Zélande), ce mot désigne les éléments matériels ou immatériels du patrimoine culturel ou naturel (territoire, cosmos) maori, qui sont sacrés: la langue, la religion, les coutumes, la terre, les rivières, certaines plantes, etc.
Nous pensons qu'il devrait en être de même ici en France, comme ailleurs. La désacralisation du naturel et du culturel, et donc l'abandon du réel, ont engendré le matérialisme général et absolu, signe de la folie et cause des malheurs du monde moderne. P.O.C.
ALBERT EINSTEIN
Celui qui ne sait pas d'où il vient ne peut savoir où il va car il ne sait pas où il est. En ce sens, le passé est la rampe de lancement vers l'avenir.
Otto de Habsbourg-Lorraine (20 nov. 1912 - 4 juillet 2011)
Je sais par l'expérience et par l'histoire des hommes que tout ce qui est essentiel et grand a pu surgir seulement quand l'homme avait une patrie et était enraciné dans une tradition.
Martin Heidegger, entretien avec Der Spiegel, 28 mars 1967 (publication posthume)
Hannah Arendt, Condition de l'homme moderne, Calmann-Lévy, 1983, p. 285.
El hombre moderno trata al universo como un demente a un idiota.
Después de ver el trabajo explotar y arrasar el mundo, la pereza parece madre de las virtudes.
Si l'on s'attache à la voie de l'antiquité pour diriger l'existence d'aujourd'hui, on peut connaître l'origine primordiale; cela s'appelle démêler le fil de la Voie.
TAO TÖ KING, LE LIVRE DE LA VOIE ET DE LA VERTU
Texte chinois établi et traduit avec des notes critiques et une introduction
par J. J.-L. DUYVENDAK (1889-1954)
Cette vie solitaire, en des lieux si sauvages, a créé un type d'homme très particulier. Le trappeur d'Extrême-Orient est un homme physiquement solide et moralement sain, aguerri par une lutte pénible contre une nature primitive. Un grossier matérialisme s'unit en lui avec un amour puissant de la taïga, et le fatalisme avec le rêve. Il est sans crainte devant la vie et sans crainte devant la mort. Par son contact intime et permanent avec la nature, il est devenu poète, mystique et philosophe, participant à la fois de la nature du sauvage et de celle du penseur.
Nicolas Baïkov. Les bêtes sauvages de la Mandchourie.. Traduit du russe par Gustave Welter. Payot, Paris, 1939.
Comme l'homme fait partie de la nature, l'esprit de l'homme fait partie de l'Esprit de la Nature.
由于人是性质的一部分,人的精神是性质之灵的一部分
Yóuyú rén shì Xìngzhì de yībùfèn, rén de jīngshén shì Xìngzhì zhī líng de yībùfèn
Pierre-Olivier Combelles