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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

La musique des vagues sur les plages de l'île d'Oleron

31 Octobre 2014 , Rédigé par POC

La musique des vagues sur les plages de l'île d'Oleron est pareille qu'au bord des lagunes du Cénomanien, lorsque les morceaux de lignite que la mer dépose aujourd'hui sur le sable étaient des grands arbres tropicaux, Araucarias, Gingkos, que berçait le vent du Crétacé supérieur...

La musique des vagues sur les plages de l'île d'Oleron est pareille qu'au bord des lagunes du Cénomanien, lorsque les morceaux de lignite que la mer dépose aujourd'hui sur le sable étaient des grands arbres tropicaux, Araucarias, Gingkos, que berçait le vent du Crétacé supérieur...

La musique des vagues sur les plages de l'île d'Oleron
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Sūtra du Cœur

31 Octobre 2014 , Rédigé par POC

Sūtra du Cœur de la Perfection de Connaissance Transcendante (traduction de l’Anagārika Prajñānanda, 1981)

 

Hommage à la Sublime, Noble Perfection de Connaissance Transcendante (Prajñā) !

Le Noble Bodhisattva Avalokiteśvara se mouvait dans le cours profond de la Perfection de Connaissance Transcendante ; il regarda attentivement et vit que les cinq agrégats d’existence n'étaient que vides dans leur nature propre.

Ici Sāriputra, forme est vacuité (sūnyatā) et vacuité est forme ; forme n’est autre que vacuité, vacuité n’est autre que forme ; là où il y a forme, il y a vacuité, là où il y a vacuité, il y a forme ; ainsi en est-il des sensations, des notions, des facteurs d’existence et de la connaissance discriminative.

Ici Sāriputra, tous les phénomènes (dharma : phénomènes conditionnés et inconditionnés) ont pour caractéristique la vacuité ; ils sont sans naissance, sans annihilation, sans souillures et sans pureté, sans déficience et sans plénitude.

En conséquence, Sāriputra, dans la vacuité, il n’y a ni forme, ni sensation, ni notion, ni facteur d’existence ni connaissance discriminative ; ni œil, ni oreille, ni nez, ni langue, ni corps, ni mental ; ni formes, ni sons, ni odeurs, ni goûts, ni objets tangibles, ni objets mentaux ; ni élément de la vue jusqu’à ni élément de la connaissance mentale ; ni absence de Vue, ni cessation de l’absence de Vue jusqu’à ni déclin et mort, ni cessation du déclin et mort ; ni souffrance, ni origine, ni extinction, ni Sentier ; ni connaissance, ni obtention, ni absence d’obtention.

En conséquence, Sāriputra, le Bodhisattva, par sa qualité de « sans obtention », prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, demeure, la psyché libre d’obstruction. N’ayant pas d’obstructions de la psyché, il est sans crainte, il a surmonté les méprises vers l’Eveil (nirvāna).

Tous les Eveillés (Buddha) qui se tiennent dans les trois périodes de temps, prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, se sont pleinement éveillés du parfait et complet Eveil.

C’est pourquoi on doit connaître la Perfection de Connaissance Transcendante comme le grand mantra, le mantra de grande Vue, le mantra ultime, le mantra sans égal, celui qui soulage de toute douleur, essentiel, sans erreur. Par la Perfection de Connaissance Transcendante ce mantra a été proclamé ainsi :

« Allez, allez, allez au-delà, allez complètement au-delà, l'Eveil (Bodhi) soit réalisé (svāhā)!».

Telle est la conclusion du Cœur de la Perfection de Connaissance Transcendante.

Source de ce texte: http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C5%ABtra_du_C%C5%93ur

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Aider la terre à reverdir (Manasobu Fukuoka)

31 Octobre 2014 , Rédigé par POC

"Si le paysan essayait de servir la Nature, de coopérer avec elle au lieu de la dominer, tout irait mieux."

"Il n'y a plus de temps à perdre sinon le vert va disparaître, le bonheur va disparaître. Le chemin est étroit mais il est encore possible de changer de direction. S’il vous plaît, aidez la terre à reverdir."

Manasobu Fukuoka

http://www.paysan-breton.fr/images/upload/pdf/090109reportage.pdf

http://fr.wikipedia.org/wiki/Masanobu_Fukuoka

http://www.citerre.org/fukuokamct.htm

http://www.bastamag.net/Une-foret-comestible-pour

http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C5%ABtra_du_C%C5%93ur

 

wuwei

 

Comme l'homme fait partie de la nature, l'esprit de l'homme fait partie de l'Esprit de la Nature.

由于人是性的一部分,人的精神是性之灵的一部分

Yóuyú rén shì Xìngzhì de yībùfèn, rén de jīngshén shì Xìngzhì zhī líng de yībùfèn

Pierre-Olivier Combelles

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Connaissez-vous le "mountaintop removal" ?

31 Octobre 2014 , Rédigé par POC

Si vous ne connaissez pas, le Crédit Agricole, lui, connait !

"Les Amis de la terre ont voulu, en nominant le Crédit agricole aux prix Pinocchio 2014, dénoncer plus particulièrement le soutien financier apporté par la banque à ce qui constitue l’une des formes les plus destructives et les plus polluantes de l’exploitation du charbon : le mountaintop removal (MTR), ce qui se traduit littéralement par « suppression des cimes de montagne ». Cette pratique, utilisée dans les régions charbonnières des Appalaches aux États-Unis (Virginie occidentale, Kentucky, Tennessee…) consiste à évider à coups d’explosifs des sommets montagneux pour porter à l’air libre les filons de charbon qu’elles recèlent. Ce qui permet ensuite de les exploiter de manière ultra-économique, en réduisant drastiquement la main d’œuvre nécessaire."

L'article d'Olivier Petitjean sur Bastamag.net: http://www.bastamag.net/Credit-agricole-la-banque-verte

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Perenco, Prix Pinocchio 2014, catégorie "mains sales, poches pleines" ?

31 Octobre 2014 , Rédigé par POC

En France, le grand public a peu d’occasions d’entendre parler de Perenco, une entreprise pétrolière franco-britannique qui cultive la discrétion, voire l’opacité. Les ramifications de ses filiales remontent d’ailleurs aux Bahamas, un paradis fiscal notoire. Loin des opinions publiques européennes, dans les régions où Perenco opère, en revanche, sa réputation auprès des populations locales semblent laisser à désirer.. Guatemala, Équateur, Pérou, Colombie, Tunisie, République démocratique du Congo… partout où Perenco s’implante, les controverses ne tardent pas à suivre. Avec à chaque fois les mêmes accusations : pratiques peu précautionneuses entraînant pollutions et dégradations environnementales, manque de respect des communautés locales et répression des voix critiques, absence totale de transparence financière.

Suite de l'article d'Olivier Petitjean sur Bastamag.net: http://www.bastamag.net/Perenco-la-petite-entreprise

Perenco, Prix Pinocchio 2014, catégorie "mains sales, poches pleines" ?
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Les Vers d'Or de Pythagore

27 Octobre 2014 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

  "Aristotle relates in his work on Pythagorean Philosophy that the following division was preserved by the Pythagoreans as one of their greatest secrets - that there are three kinds of rational, living creatures : gods, men and beings like Pythagoras (31, pg. 18, 12-16 =Aristotle, Fragment 192 [Rose]) The Complete Works of Aristotle, J. Barnes édi., Princeton University Press.

 

 

Honore en premier lieu les Dieux Immortels dans l'ordre qui leur fut assigné par la Loi.

 

Respecte le Serment. Honore ensuite les Héros glorifiés.

 

Vénère aussi les Génies terrestres, en accomplissant tout ce qui est conforme aux lois.

 

Honore aussi et ton père et ta mère et tes proches parents.

 

Entre les autres hommes, fais ton ami de celui qui excelle en vertu.

 

Cède toujours aux paroles de douceur et aux activités salutaires.

 

N'en viens jamais, pour une faute légère, à haïr ton ami,

 

Quand tu le peux : car le possible habite près du nécessaire.

 

Sache que ces choses sont ainsi, et accoutume-toi à dominer celles-ci :

 

La gourmandise d'abord, le sommeil, la luxure et l'emportement.

 

Ne commets jamais aucune action dont tu puisses avoir honte, ni avec un autre,

 

Ni en ton particulier. Et, plus que tout, respecte-toi toi-même.

 

Pratique ensuite la justice en actes et en paroles.

 

Ne t'accoutume point à te comporter dans la moindre des choses sans réfléchir.

 

Mais souviens-toi que tous les hommes sont destinés à mourir ;

 

Et parviens à savoir tant acquérir que perdre les biens de la fortune.

 

À l'égard de tous les maux qu'ont à subir les hommes de par le fait des arrêts augustes du Destin,

 

Accepte-le comme le sort que tu as mérité ; supporte-les avec douceur et ne t'en fâche point.

 

Il te convient d'y remédier, dans la mesure que tu peux. Mais pense bien à ceci :

 

Que la Destinée épargne aux gens de bien la plupart de ces maux.

 

Beaucoup de discours, lâches ou généreux, tombent devant les hommes ;

 

Ne les accueille pas avec admiration, ne te permets pas de t'en écarter.

 

Mais si tu vois qu'on dit quelque chose de faux, supporte-le avec patience et douceur.

 

Quant à ce que je vais te dire, observe-le en toute circonstance.

 

Que jamais personne, ni par ses paroles ni par ses actions, ne puisse jamais

 

T'induire à proférer ou à faire ce qui pour toi ne serait pas utile.

 

Réfléchis avant d'agir, afin de ne point faire des choses insensées,

 

Car c'est le propre d'un être malheureux de proférer ou de faire des choses insensées.

 

Ne fais donc jamais rien dont tu puisses avoir à t'affliger dans la suite.

 

N'entreprends jamais ce que tu ne connais pas ; mais apprends

 

Tout ce qu'il faut que tu saches, et tu passeras la vie la plus heureuse.

 

Il ne faut pas négliger la santé de ton corps,

 

Mais avec mesure lui accorder le boire, le manger, l'exercice,

 

Et j'appelle mesure ce qui jamais ne saurait t'incommoder.

 

Habitue-toi à une existence propre, simple ;

 

Et garde-toi de faire tout ce qui attire l'envie.

 

Ne fais pas de dépenses inutiles, comme ceux qui ignorent en quoi consiste le beau.

 

Ne sois pas avare non plus : la juste mesure est excellente en tout.

 

Ne prends jamais à tâche ce qui pourrait te nuire, et réfléchis avant d'agir.

 

Ne permets pas que le doux sommeil se glisse sous tes yeux,

 

Avant d'avoir examiné chacune des actions de ta journée.

 

En quoi ai-je fauté ? Qu'ai-je fait ? Qu'ai-je omis de ce qu'il me fallait faire ?

 

Commence par la première à toutes les parcourir.

 

Et ensuite, si tu trouves que tu as omis des fautes, gourmande-toi ;

 

Mais, si tu as bien agi, réjouis-toi.

 

Travaille à mettre ces préceptes en pratique, médite-les ; il faut que tu les aimes,

 

Et ils te mettront sur les traces de la vertu divine,

 

J'en jure par celui qui transmit à notre âme le sacré Quaternaire,

 

Source de la Nature dont le cours est éternel.

 

Mais ne commence pas à prendre à tâche une oeuvre,

 

Sans demander aux Dieux de la parachever.

 

Quand tous ces préceptes te seront familiers,

 

Tu connaîtras la constitution des Dieux Immortels et des hommes mortels, tu sauras

 

Jusqu'à quel point les choses se séparent, et jusqu'à quel point elles se rassemblent.

 

Tu connaîtras aussi, dans la mesure de la Justice, que la Nature est en tout semblable à elle-même,

 

De sorte que tu n'espéreras point l'interprétable, et que plus rien ne te sera caché.

 

Tu sauras encore que les hommes choisissent eux-mêmes et librement leurs maux,

 

Misérables qu'ils sont ; ils ne savent ni voir ni entendre les biens qui sont près d'eux.

 

Peu nombreux sont ceux qui ont appris à se libérer de leurs maux.

 

Tel est le sort qui trouble les esprits des mortels. Comme des cylindres,

 

Ils roulent ça et là, accablés de maux infinis.

 

Innée en eux, en effet, l'affligeante Discorde les accompagne et leur nuit sans qu'ils s'en aperçoivent ;

 

Il ne faut point la provoquer, mais la fuir en cédant.

 

Ô Zeus, notre père, tu délivrerais tous les hommes des maux nombreux qui les accablent,

 

Si tu montrais à tous de quel Génie ils se servent !

 

Mais toi, prends courage, puisque tu sais que la race des hommes est divine,

 

Et que la nature sacrée leur révèle ouvertement toutes choses.

 

Si elle te les découvre, tu viendras à bout de tout ce que je t'ai prescrit ;

 

Ayant guéri ton âme, tu la délivreras de ces maux.

 

Mais abstiens-toi des aliments dont nous avons parlé, en appliquant ton jugement

 

À tout ce qui peut servir à purifier et à libérer ton âme. Réfléchis sur chaque chose,

 

En prenant pour cocher l'excellente Intelligence d'en haut.

 

Et si tu parviens, après avoir abandonné ton corps, dans le libre éther,

 

Tu seras dieu immortel, incorruptible, et à jamais affranchi de la mort.

 

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Merci à A. L.

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Ancien air rituel de sacrifice au Ciel (Chine)

23 Octobre 2014 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

Ancient ritual song of sacrifice to Sky.

Performed by the Chaonan District Chaozhou Sound Silk and Bamboo Society 潮南区潮声丝竹社.

Song Dynasty Court Music?

Part 1: https://www.youtube.com/watch?v=RERqybF9BW8

Part 2 : https://www.youtube.com/watch?v=ogVbqeeNBu8

 

Ancien air rituel de sacrifice au Ciel (Chine)
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La Russie abandonne définitivement l'heure d'été

23 Octobre 2014 , Rédigé par Béthune

http://french.ruvr.ru/news/2014_10_23/La-Russie-va-passer-a-lheure-dhiver-pour-toujours-6260/

Le changement d'heure été-hiver est une aberration qui casse notre rythme biologique. Il est néfaste pour la santé. Espérons que la France imitera la Russie en revenant à l'heure solaire unique du méridien de Greenwich.

http://french.ruvr.ru/news/2013_10_26/Heure-dhiver-la-France-vit-encore-sur-le-fuseau-horaire-de-lOccupation-7254/

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Le ministère de l'ignorance (Marc Hersant)

20 Octobre 2014 , Rédigé par Béthune

Les précédentes réformes des concours de recrutement des enseignants avaient pu choquer par leur « timide » prise en compte de la « réalité du métier ». Le symbole le plus fort de cette  « professionnalisation »  du recrutement était l'épreuve du dossier du CAPES qui avait vu des générations de futurs professeurs du secondaire se mettre à la « didactique » et apprendre à analyser, non des textes de philosophes ou d'écrivains, mais des pages de manuels ou des extraits de cahiers de textes. Mais à l'époque, il n'avait pas été question de réduire la part d'évaluation des connaissances disciplinaires : la « didactique » et sa langue de bois (j'en sais quelque chose : j'ai assuré la préparation à cette épreuve pendant dix ans) s'étaient simplement ajoutées aux concours existants, et formateurs et évaluateurs essayaient tant bien que mal, pour la plupart, de rattacher l'épreuve « maudite », méprisée par beaucoup de collègues, à une culture digne de ce nom.  Au CAPES de Lettres, la dissertation continuait à être l'exercice roi des épreuves d'admissibilité et l'explication de texte (qui s'apprête à disparaître) restait incontournable, à l'oral, pour prétendre devenir professeur de français. Il était bien temps de gémir, mais voici que se présente une réforme qui ne prend plus de gants, à l'image d'un « président » de  la République dédaignant ostentatoirement la Princesse de Clèves  et les études de Lettres Classiques. Elle se propose tout à la fois de réduire le niveau de savoir des enseignants, de saper les fondements de toute culture digne de ce nom chez les élèves, c'est-à-dire les futurs citoyens, et de démolir, dans le sinistre sillage de ce raz-de-marée déculturant, ce qui reste de prestige à une Université obscurément accusée de vouloir encore être un lieu de « savoir », de ne pas assez multiplier les liens avec le veau d'or de l'entreprise, de ne pas avoir assez de « prestige international » et de ne pas assez courtiser Shanghai. Du coup, les universitaires, pourtant habitués à avaler les couleuvres les plus épaisses, à regarder comme des vaches voient passer le train leurs étudiants lutter vainement l'an dernier contre la loi LRU, à « se mettre » docilement au LMD sans broncher, semblent vouloir enfin secouer leurs carcasses épuisées par leurs éventuelles ardeurs carriéristes : tant qu'il y avait un gâteau à se partager, le combat faisait rage. Mais s'il n'y avait plus rien à se déchirer – et la perspective devient tout à coup singulièrement proche – il faudrait peut-être enfin faire un petit quelque chose ? Il en serait temps, car le ministère de l'Education Nationale – ce n'est pas sa vocation, à ce que je sache -  vient de déclarer une guerre à mort à la culture, et notamment à ce qu'il convient d'appeler la culture  littéraire  ou  humaniste, et d'apporter une contribution majeure à l'édification du  monde  rêvé par les libéraux en général et par Nicolas Sarkozy en particulier : un monde d'ignorants humiliés regardant les absurdités « télévisuelles » jusqu'à la mort en pleurnichant sur leur « pouvoir d'achat » qui dégringole comme les flocons de neige, haïssant pour se consoler les « boucs émissaires » de Sarkozy, fonctionnaires en général, enseignants en particulier, réduits à rêver de « gagner des millions » dans des jeux absurdes pour faire partie des « élus » de la société de la bêtise triomphante, gavés de « forfaits illimités » vers le néant.

Mais revenons à notre « réforme », puisque c'est ainsi que, sur tous les fronts, le rouleau compresseur de la politique de droite intitule son travail de destruction des traditions (forcément mauvaises), des habitudes (qu'il faut toujours « secouer »), et de ce qui reste de comportements humains « normaux » (qu'il faut «moderniser » coûte que coûte) pour parvenir à l'idéal convoité, précédemment décrit.  Cette fois, les choses sont claires, et le pouvoir politique ne prend presque plus de précautions tant il est habitué à ne rencontrer que peu de résistance ou à considérer comme de vagues agitations impuissantes les « manifs » et les « pétitions ». Portés par une de ces puissantes vagues de boferie haineuse que la France connaît quelquefois, Xavier Darcos (agrégé de Lettres Classiques devenu destructeur des Lettres pour complaire à son maître) et l'élégante, souriante et très ambitieuse Valérie Pécresse essaient conjointement de porter l'ultime estocade à une Education nationale vouée à une rapide dissolution dans les lois du « marché » et à une Université avilie, humiliée, affublée d'une parodie d' « autonomie » alors qu'on ne l'a jamais traitée avec plus d'autoritarisme méprisant et de centralisme bureaucratique, mais qui semble toujours porter en son sein suffisamment d'ambitieux pour faire le « sale boulot ». Les informations n'arrivent qu'au compte-gouttes, mais le texte récemment publié sur le site du ministère (http://media.education.gouv.fr/file/10_octobre/15/1/nouveaux-concours-recrutements-des-professeurs_36151.pdf) donne suffisamment de « matière » à rogner pour qu'on s'en contente (pour l'instant). On aura rarement vu autant de cynisme et de rhétorique creuse pour faire passer l'insoutenable. La société des agrégés s'indigne et juge le projet « scandaleux ». Les sociétés d'historiens protestent et demandent « le report d'un an de la réforme ». Des universités s'affolent, dénoncent les contenus et demandent des délais. Des « littéraires » de renom prennent la plume pour annoncer dans le Monde la « mort des humanités ». Six présidents d'universités parisiennes adressent à Valérie Pécresse une lettre de protestation en parlant de « farce ».  Mais le gouvernement Sarkozy en a vu d'autres, et toutes ces gesticulations ne valent même pas dix secondes au journal de TF1. Zéro seconde, pour être précis. Il y a toujours quelques pédophiles à l'horizon, quelques bébés perdus, quelques sportifs au torse luisant, pour parler d'autre chose que de la « destruction massive » des valeurs de culture et, à vrai dire, des dernières valeurs « humaines » tout court : sujets qui, de toute façon, la cause est entendue, n'intéresseraient personne. Mais venons-en à ce fameux texte que je voudrais, comme on me l'a appris au temps de mes études, mais sur des supports plus « nobles », « expliquer ». Presque chaque mot est piégé et porte des menaces pires que ce qui est dit explicitement. Et pourtant, ce qui est dit explicitement suffit déjà à en finir avec tout ce que les dinosaures de la pensée continuent bravement à «défendre », quel que soit leur « bord », ou presque.  Le seul argument global est que la réforme vise à « mieux répondre aux besoins du ministère de l'Education Nationale », qui semblent être, à vrai dire, quand on lit la suite, d'étranges, d'extraordinaires « besoins » pour un ministère ainsi nommé ! (...)

Marc Hersant, maître de conférences en littérature française du XVIII° siècle, Université Bordeaux III

Source et suite du texte: http://www.fabula.org/actualites/le-ministere-de-l-ignorance-nationale-par-marc-hersant_26915.php

Sur le même sujet et sur ce blog, le philosophe Michel Serres: http://pocombelles.over-blog.com/2014/10/michel-serres-la-societe-prefere-son-argent-a-ses-enfants.html

et Jean-Claude Michéa: L'enseignement de l'ignorance (extrait):

Pourquoi la même politique éducative catastrophique, poursuivie sans trève depuis quarante ans par la droite et la gauche, ne trouve-t-elle jamais fin ? Pourquoi l’alternance politique en essuie-glace n’a-t-elle strictement aucun effet sur l’école, sinon la relance éperdue des mêmes principes qui détruisent le savoir et la culture ? Parce que droite et gauche s’entendent ici comme larrons en foire, à partir de leur complicité de fond quant à la nécessité de la systématisation du « libéralisme ». L’incompréhension profonde dont fait preuve notre temps à l’égard de la liberté le conduit à engager une lutte à mort avec un ennemi absolu du « libre-arbitre » : la culture.

On constate de façon évidente le progrès de l’ignorance, à la fois comme défaut de savoir structuré, de capacité théorique élémentaire, et comme manque de sens critique, de jugement moral autonome.

Or l’ignorance des élèves ne constitue pas un dysfonctionnement, mais est un élément nécessaire et une condition du développement de nos sociétés modernes.

Pour comprendre ceci, il faut réaliser que notre modernité se définit par la systématisation du capitalisme. L’Économie politique veut ordonner la vie humaine de façon purement « rationnelle », sur le modèle de la mécanique newtonienne, à partir de l’hypothèse du Marché autorégulateur.

C’est le dogme capital de la doctrine libérale : laissé à lui-même, le Marché nous conduirait au Bonheur. Les réformes veulent donc supprimer tout ce qui lui fait obstacle, dans les lois, et aussi dans les mœurs.

Il faut donc (re)faire de l’homme ce qu’il est : un individu parfaitement « libre », c’est-à-dire parfaitement égoïste et ignorant. Aucune valeur absolue (affective ou morale, l’attachant à une terre et des hommes ou à des principes) ne doit venir entraver le calcul des valeurs d’échange.

Si le capitalisme a pu se développer jusqu’à présent, être viable voire émancipateur, c’est en conservant une sphère d’action limitée, et en sachant s’appuyer sur les réserves de sociabilité des communautés traditionnelles. Mais vouloir rendre son règne absolu, vouloir supprimer tout ce pour quoi l’homme est capable de sacrifier son intérêt, c’est vouloir en finir avec la culture, avec l’homme. L’histoire de cette volonté est pourtant celle des trente dernières années.
Pour créer l’homo œconomicus que veut la théorie, il faut donc que l’École cesse de transmettre des principes théoriques et moraux « archaïques », qu’elle en finisse avec la culture classique et les humanités.

En France, Mai 68 permet la destruction de tout ce qui pouvait résister au capitalisme. Les naïfs libertaires offrent au cynisme libéral la fin ridicule des valeurs qui ne sont pas d’échange, des autorités qui ne sont pas boursières. Ils offrent au système capitaliste l’élément anthropologique qui lui manquait en instituant le règne du consommateur, porté par la seule immédiateté de ses désirs.

Les réformes de l’école, dictées par les institutions internationales et les multinationales, fournissent ainsi à l’économie :
- une minorité d’excellence, où les enfants de l’élite continuent d’être éduqués de façon valable (i.e. où la valeur de la discipline et l’autorité du savoir conservent tout leur sens) ;
- un ensemble de cadres d’exécution, formés pour des routines dépendant du contexte technologique, se réadaptant grâce aux stages et didacticiels de l’enseignement continu ;
- mais pour les 4/5 de la population, voués à être inutiles économiquement, et dont on doit pourtant assurer la gouvernabilité, tout savoir serait inutile ou dangereux. Il convient donc d’enseigner l’ignorance, ce qui ne va pas de soi. Les professeurs en particulier doivent être rééduqués ; soumis aux gardes rouges des « sciences de l’éducation », ils doivent renier leur savoir, et devenir les animateurs d’une « École-Lieu de vie » grande ouverte à la société civile, à ses pulsions, ses intérêts, ses modes publicitaires.

Gauche libertaire et Droite libérale se donnent la main d’une façon qui n’est qu’apparemment paradoxale pour répondre aux exigences des soixante-huitards et du patronnat, et dans les programmes la culture littéraire « bourgeoise » cède la place à la lecture de publicité. En fait, c’est bien la Gauche et son obsession du mouvement, qui est le mieux à même d’en finir avec la transmission des principes et valeurs du passé, i.e. avec l’éducation. Elle nous abandonne ainsi, décomplexés, invertébrés, au marketing du présent.
La crise actuelle de l’École consiste en une situation contradictoire, où elle est encore, selon le modèle républicain, le lieu de transmission de valeurs non capitalistes, mais aussi déjà le produit trentenaire des réformes libérales-libertaires qui ont pour but d’éradiquer ces valeurs.

Les manifestations étudiantes récurrentes reflètent cette crise. Elles sont couramment analysées comme des révoltes à l’encontre de la systématisation capitaliste. Mais c’est peut-être ne pas voir à quel point les réformes ont déjà en grande partie accompli leur œuvre, et produit le nouveau jeune, parfait consommateur, aux récriminations intéressées.

En effet la destruction de l’École s’accompagne, de façon plus efficace encore, d’un dressage anthropologique orchestré par les médias et les industries de loisir. Une « culture jeune » s’impose dans les esprits qui uniformément se veulent les hédonistes rebelles prônés par les multinationales du « tittytainment ». Si par malheur le capitalisme est déjà parvenu à produire à un degré suffisant l’homme nouveau conforme à sa vision, si nous en sommes bien au point où « la domination spectaculaire a pu élever une génération pliée à ses lois » (Debord), si la boucle de l’ignorance s’est refermée sur nous, et que les charlatans sont parvenus à transformer le réel suffisamment pour qu’il corresponde à leurs dogmes absurdes, alors le vrai aura bien été un moment du faux, et toute résistance est devenue illusoire.

http://reminisens.files.wordpress.com/2010/09/enseignement.jpg

 

LA PLOUTOCRATIE NE VEUT PAS DE CITOYENS LIBRES, HONNÊTES ET QUI PENSENT, ELLE VEUT DES ESCLAVES INCULTES OU DES COMPLICES!

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Aldebert von Chamisso

19 Octobre 2014 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles

 

Armes des Chamisso: "d’argent à cinq trèfles posés en sautoir de sable, au chef, et deux mains dextre et senestre ren­versées posées, de même, à la pointe. Devise: Nunquam impune (jamais impunément).

Source de l'illustration: http://www.menouetsesvoisinsdargonne.fr/spip.php?page=imprimir_articulo&id_article=31

 

Ma patrie : je suis français en Allemagne et allemand en France, catholique chez les protestants, protestant chez les catholiques, philosophe chez les gens religieux et cagot chez les gens sans préjugés ; homme du monde chez les savants, et pédant dans le monde, jacobin chez les aristocrates, et chez les démocrates un noble, un homme de l’Ancien Régime, etc. Je ne suis nulle part de mise, je suis partout étranger – je voudrais trop étreindre, tout m’échappe. Je suis malheureux… Puisque ce soir la place n’est pas encore prise, permettez-moi d’aller me jeter la tête la première dans la rivière… *

Aldebert von Chamisso, poète, écrivain et naturaliste franco-allemand (30 janvier 1781, château de Boncourt, Ante - Berlin 21 août 1838)

* « Œuvre et vie d’Adelbert Von Chamisso, Sabine Parmentier, Cairn.info » [archive]

http://fr.wikipedia.org/wiki/Adelbert_von_Chamisso

Fundorte von Schädeln, die Chamisso sammelte.

http://chamisso-forum.blogspot.fr/2013/09/chamissos-schadel-ein-fund-in-berlin.html

Chamisso accompagna l'expédition de Kotzebue dans le Pacifique (1815-1918)


Aldebert von Chamisso: Rede des alten Kriegers Bunte-Schlange im Rate der Creek-Indianer.
           

Im Rat der Creek-Indianer ward der Bote
    Des Präsidenten Jackson vorgelassen;
    Der Brief, den er verlas, enthielt Gebote:
Die Landmark, welche diesseits sie besaßen
    Des Mississippi, sollten gleich sie räumen,
    Und der Entschluß blieb ihnen nur zu fassen.
Und starr und stumm beharrten, wie in Träumen,
    Die Oberhäupter, man vernahm noch lange
    Das Säuseln nur des Windes in den Bäumen.
Da hob sich aus der Männer erstem Range
    Der hundertjähr'ge waffenmüde Greis,
    Ein Nestor seines Volks, der Bunte-Schlange.
Er trat gestützt von Zweien in den Kreis,
    Und wie gespannt ein jeder auf ihn sah,
    Begann er seine Rede klug und weis':
Ihr, meine Brüder, höret selber ja,
    Was unsers großen Vaters Meinung ist;
    Er liebet seine roten Kinder ja.
Er ist sehr gut, – ihr, meine Brüder, wißt,
    Ich habe früher oft sein Wort vernommen –
    Er ist sehr gut, wohl ohne Falsch und List.
Wie erst vom großen Wasser er gekommen,
    Er war sehr klein, er trug ein rotes Kleid,
    Es mocht' ihm länger nicht im Boote frommen.
Der weiße Mann that unsern Brüdern leid;
    Er bat um Land, sein Feuer anzuzünden,
    Und wartete geruhig auf Bescheid.
Er wollte, gab er vor, uns bloß verkünden,
    Was vieles wir zu unserm Glücke brauchten;
    Wir aber wollten uns mit ihm verbünden.
Am Ufer des Savannah-Stromes rauchten
    Die Muskotshih's mit ihm die Friedenspfeife;
    Dort war's, wo in den Wind den Rauch sie hauchten.
Sie machten ihm ein Feuer an; die Steife
    Der Glieder wärmte da der weiße Mann;
    Sie gaben Land ihm, wo nach Wild er schweife.
Er war sehr klein; es feindeten ihn an
    Des Südens blasse Männer, die um Beute
    Sich wider ihn erhoben; Krieg begann.
Für ihn ergriffen uns're jungen Leute
    Den Tomahawk, und gaben ihn nicht bloß
    Dem Messer zu skalpieren, das er scheute.
Und wie darauf er, seines Feindes los,
    Sich unter uns erwärmet und genährt,
    Da wuchs er auf, da ward er riesengroß;
Da hat sein Tritt das Jagdrevier verheert,
    Da hat er überholt die fernsten Horden,
    Und Wald und Flur und See für sich begehrt.
Nach Süden reichte seine Hand und Norden,
    Und seine Stirne zu des Mondes Schild;
    Da ist er unser großer Vater worden.
Zu seinen roten Kindern sprach er mild, –
    Er liebt sie ja: geht weiter, weiter! hört!
    Sonst tret' ich euch, so wie im Forst das Wild.
Er stieß sie mit dem Fuße, unerhört!
    Den Oconih hinüber; dann zertrat er
    Die Gräber ihrer Väter ungestört.
Und immer war er unser großer Vater
    Und liebte seine roten Kinder sehr,
    Und ihnen wiederum zu wissen that er:
Ihr seid mir noch zu nah, entfernt euch mehr.
    Eins war, wie jetzt, schon damals zu bedauern:
    Es fanden Schlechte sich in unserm Heer.
Die sah man um der Väter Gräber trauern,
    Und finstern Sinnes schleichen in die Runde,
    Und um den Fußtritt unsers Vaters lauern.
Und ihre Zähne bissen eine Wunde
    In seinen Fuß; da liebt er uns nicht minder,
    Doch ward er bös' auf uns zur selben Stunde.
Da trieb er mit Kanonen uns geschwinder,
    Weil träg' er uns und ungelehrig fand:
    Und dennoch liebt' er seine roten Kinder.
Wie unsern großen Vater ich verstand,
    Am Tag er zu uns sprach im Zorne sein:
    Geht weiter abwärts, dort ist schönes Land;
So sprach er auch: dies Land soll euer sein,
    So lang' ihm nicht des Himmels Tau gebricht,
    So lang' es grünet in der Sonne Schein.
Gehöret hab' ich, was er heute spricht;
    Er spricht: das Land, das ihr zur Zeit bewohnet,
    Nicht euer ist es, es gehört euch nicht.
Durchkreuzt den Missisippi, drüben lohnet
    Das Wild dem Jäger, euch gehört der Ort;
    Wohnt dort, so lang' die Sonn' am Himmel thronet.
Wird unser großer Vater nicht auch dort
    Zu uns hinüberreichen? – Nein, er sagt,
    Er werde nicht, und Wahrheit ist sein Wort. –
Ihr Brüder, unser großer Vater klagt,
    Daß unsre schlechten Menschen ihn betrübt,
    Mit Mord an einen Weißen sich gewagt. –
Wo sind die roten Kinder, die er liebt?
    So zahlreich wie im Walde sonst das Laub,
    Wie kommt's, daß ihre Zahl wie Laub zerstiebt?
Ach! seinen weißen Kriegern sind zum Raub
    Gar viele worden, viele sind erschlagen,
    Und viele trat sein Fuß selbst in den Staub.
Ich habe, Brüder, weiter nichts zu sagen.

Aldebert von Chamisso
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