Bure (Meuse) : le projet d'enfouissement de déchets nucléaires CIGEO est suspendu
Les fortes mobilisations de juillet contre le projet de poubelle nucléaire à Bure (Meuse) ont porté en partie leurs fruits. Lundi 1er août, le tribunal de Bar-le-Duc a suspendu les travaux de défrichement effectués par l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), estimant qu’ils nécessitent une autorisation de la préfecture. L’Andra est condamnée à remettre le bois de Lejuc en l’état.
Le 14 août, les manifestants ont abattu les enceintes en béton installées par l’Andra pour fortifier le site du projet. Le conflit se déroule désormais devant la justice. Le procureur de Bar-le-Duc a ainsi lancé une enquête de flagrance pour « violence avec arme par destination, commise en réunion et à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique ». D’après lui, des tirs de fusées d’artifice ont visé un hélicoptère des forces de l’ordre le 14 août. Une version démentie par les opposants. En parallèle, sept manifestants ont porté plainte, suite à des violences subies lors de la manifestation du 16 juillet dernier.
Source: Reporterre https://reporterre.net/L-actualite-de-l-ecologie-en-aout-si-vous-etiez-loin-du-poste
La décision du tribunal de grande Instance de Bar le Duc est une victoire historique qui marque un tournant dans la lutte contre CIGEO. C’est la première fois, en vingt ans de lutte, que la justice donne raison aux opposants. Grâce à cette victoire, des habitants reprennent espoir. C’est un coup d’arrêt à la politique du fait accompli pratiquée par l’Andra sur le territoire.
Nous sommes déterminés.e. à continuer ce type de recours et à accroitre la pression. Mais nous sommes conscient.e.s que l’efficacité des actions juridiques est aussi liée rapport de force que nous exerçons sur le terrain et à la médiatisation de la lutte. L’occupation du bois nous a permis de récolter les preuves du défrichement. C’est ensemble, dans la diversité de nos pratiques – blocage, recours juridique, occupation, pétition – que nous continuerons de stopper le rouleau compresseur de l’Andra.
Source: http://vmc.camp/2016/08/03/andra-we-are-watching-you/
TOUT COMPRENDRE PAR LE DESSIN SUR L'ENFOUISSEMENT DES DECHETS NUCLEAIRES:
http://vmc.camp/2016/08/20/cigeo-mon-boule/
Malédiction de l'or. 70% de l'or mondial est raffiné en Suisse (swissinfo.ch)
Au Burkina Faso, des villages entiers sont déplacés pour extraire de l’or qui est ensuite raffiné en Suisse, selon une enquête menée par deux organisations d’entraide helvétiques. L’économiste burkinabé Barthélémy Sam appelle la Confédération à endosser sa part de responsabilité pour mettre fin à ces pratiques abusives.
(...)
swissinfo.ch: Qu’attendez-vous de la Suisse et de son gouvernement?
B.S.: Près de 70% de l’or mondial et 90% de l’or burkinabé est raffiné en Suisse. La Confédération ne peut donc nier sa responsabilité. (...)
«L’exploitation industrielle de l’or n’a fait que dégrader la vie de pauvres paysans. C’est une malédiction pour les communautés locales.»
«Le Burkina Faso est victime de la malédiction de l‘or»
Par Samuel Jaberg, Berne
LISEZ ICI L'ARTICLE SUR SWISS.INFO: http://www.swissinfo.ch/fre/un-m%C3%A9tal-peu-reluisant_-le-burkina-faso-est-victime-de-la-mal%C3%A9diction-de-l-or-/41963140
Cinq des plus grandes raffineries d’or sont en Suisse
https://www.letemps.ch/economie/2013/09/13/cinq-plus-grandes-raffineries-or-suisse
Le rôle de la Suisse dans le marché de l'or
(...) Les Suisses ont une réputation d’excellence dans le raffinage d’or. Ceci a permis à la Suisse de devenir la plaque tournante du raffinage d’or, avec près de 70% de l’or mondial qui transite par le pays. Les compagnies minières et les recycleurs d’or exportent l’or vers la Suisse, où il est purifié aux plus hauts niveaux de pureté (.9999 ou même .99999). Il est ensuite exporté dans le monde entier aux bijoutiers, investisseurs ou banques centrales.
Les meilleures sociétés de stockage de métaux précieux au monde sont également basées en Suisse. (...)
De l'autre côté des collines de Lima...
Peut-on qualifier d'être humain une personne dépourvue de compassion ? C'est une véritable bête.
Sri Sarada Devi, épouse spirituelle de Sri Râmakrishna Paramahamsa.
https://pocombelles.over-blog.com/2024/04/la-sainte-mere-sri-sarada-devi.html
Au sud de Lima: à gauche, les quartiers résidentiels de Valle Hermoso de Monterrico et de Casuarinas (Surco). A droite, de l'autre côté de la crête de la colline, le "pueblo joven" de Pamplona s'étend à perte de vue dans le désert, suivi par ceux de San Juan de Lurigancho, Villa El Salvador, etc. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2016)
El envidioso es peor que el ladrón. El ladrón es el que te roba tu Toyota viejo para venderlo y luego comprar drogas, alcohol o comida para sus hijos. El envidioso es el que pasa frente a tu casa manejando su Ferrari y para un momento para tirarle un ladrillo al parabrisas de tu Toyota para que no puedas disfrutarlo.
Leo J. Trese, The Faith Explained (Manila: Sinag-Tala Publishers, 1983), p. 60. In: Fidel Castro el envidioso, by Servando Gonzalez. Octubre 30, 2014.
Que signifient les formules "émergent" et "inclusion sociale" pour un pays qui n'a presque plus aucune industrie de transformation, qui prostitue ses ressources naturelles: pétrole, gaz naturel, mines, forêts de l'Amazonie, pêche, etc. aux compagnies étrangères (ou nationales), dont le gouvernement et le parlement sont aux ordres du mondialisme et qui continue à être gouverné par la même ploutocratie corrompue et cynique que dénonçait Humboldt au XIXe siècle alors que les Andes se dépeuplent de leurs paysans, que les tribus et la forêt de l'Amazonie sont en proie à la destruction, que le Pérou est devenu le premier producteur mondial de cocaïne devant la Colombie et la Bolivie, que toutes ses réserves sont en dollars et que la capitale, Lima, en plein désert côtier, mégapole d'une hideur monstrueuse, compte aujourd'hui dix millions d'habitants, le tiers de la population totale du pays, la plupart vivant dans des conditions misérables?
La société péruvienne, fondamentalement et férocement coloniale, évolue selon le schéma de la ploutocratie actuelle: les transnationales et les riches d'un côté, défendus par l'État; et les miséreux, les plus nombreux et qui augmentent sans cesse, de l'autre. Je dis bien les miséreux, et non les pauvres, parce qu'un pauvre a le nécessaire mais pas le superflu, tandis qu'un miséreux manque du nécessaire. Y compris, et surtout de la beauté. Quant un peuple vit dans la laideur générale: celle de l'habitat, celle de l'habillement, celle des manières, des médias et du pouvoir politique, n'est-il pas arrivé, sans forcément le savoir, à la pire forme de la misère ?
Les trois-quarts des chauffeurs de taxi à Lima ont un autre métier dont ils n'arrivent pas à vivre. Les enseignants font la même chose à cause de leurs salaires de misère. Les paysans des Andes abandonnent la culture de leurs terres pour travailler dans les mines ou rejoindre leurs enfants dans les bidonvilles (pueblos jovenes, barrios). Les domestiques des maisons bourgeoises travaillent douze heures par jour auxquelles s'ajoutent quatre heures de transport quotidiennes dans le vacarme et la pollution pour gagner trois soles de l'heure (moins de un euro). Les minibus et les cars urbains sont pleins de gens qui mendient. Le soir, dans la rue, des enfants de dix ans font des exercices d'acrobatie devant les 4x4 des riches arrêtées aux feux rouges, pour manger et rapporter un peu d'argent à la maison. Les jeunes se prostituent et se droguent.
Pendant ce temps-là, en privé, dans leurs villas des quartiers résidentiels, les politiciens et idéologues de gauche déclarent tranquillement, avec un mépris assassin: "El pueblo es estupido, los animales son bestias, la naturaleza es bruta" (le peuple est stupide, les animaux sont bêtes, bestiaux, la nature est brute), "No tenemos que ocuparnos e los pobres, si son pobres, es por su culpa" (Nous n'avons pas à nous occuper des pauvres; s'ils sont pauvres, c'est de leur faute) ou "El tonto vive de su trabajo, el inteligente vive del tonto" (l'idiot vit de son travail, l'intelligent vit de l'idiot).
Il suffit, pour les riches, de faire comme si la misère et la nature n'existaient pas. Ce n'est pas difficile, parce que, si pour eux, elles n'existent pas, c'est parce qu'ils ont fermé leurs yeux et fait mourir leur âme, depuis longtemps, pour ne pas les voir.
Pierre-Olivier Combelles
Sur le même sujet et sur le même blog:
Del "feminicidio" al "Pachamamacidio"
http://pocombelles.over-blog.com/2016/08/del-feminicidio-al-pachamamacidio.html
La envidia (l'envie) par Servando Gonzalez
http://pocombelles.over-blog.com/2016/01/la-envidia-l-envie-par-servando-gonzalez.html
La magie du Québec-Labrador
Le pays, il est à moi, il est à mon père et à mon grand-père, parce qu'il appartient à celui qui l'a parcouru avec ses pieds, avec son canot.
Maninoësche (Marie-Louise) Mark, indienne de la réserve de Saint-Augustin (Basse Côte-Nord du Québec), dans le film de Pierre Perreault, Le goût de la farine (ONC, 1977)
Cette vie solitaire, en des lieux si sauvages, a créé un type d'homme très particulier. Le trappeur d'Extrême-Orient est un homme physiquement solide et moralement sain, aguerri par une lutte pénible contre une nature primitive. Un grossier matérialisme s'unit en lui avec un amour puissant de la taïga, et le fatalisme avec le rêve. Il est sans crainte devant la vie et sans crainte devant la mort. Par son contact intime et permanent avec la nature, il est devenu poète, mystique et philosophe, participant à la fois de la nature du sauvage et de celle du penseur.
Nicolas Baïkov. Les bêtes sauvages de la Mandchourie.Traduit du russe par Gustave Welter. Payot, Paris, 1939.
Mon métier et mon art, c'est vivre. Qui me défend d'en parler selon mon sens, expérience et usage, qu'il ordonne à l'architecte de parler des bâtiments non selon soi, mais selon son voisin; selon la science d'un autre, non selon la sienne.
Montaigne, Essais, De l'exercitation.
*Québec-Labrador: terme géographique désignant l'ensemble de la Péninsule du même nom, divisée administrativement entre les provinces du Québec et de Terre-Neuve-Labrador (Newfoundland-Labrador).
https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9ninsule_du_Qu%C3%A9bec-Labrador
COMBELLES, P.O., 1997. Le Voyage au Labrador de John James Audubon (1833) et sa contribution à l’Histoire naturelle de la Côte-Nord du Québec. Mémoire de Diplôme d’Etudes Doctorales (3º cycle). Laboratoire d’Ethnobiologie-Biogéographie. Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris) : 255 p.
COMBELLES, P.O., 1997. Iter canadensis : voyages sur la Basse Côte-Nord du Québec (1989-1993). Manuscrit non publié.
COMBELLES, P.O., 1996. Les fruits sauvages comestibles et l’alimentation sur la Basse Côte-Nord du Québec. In : Le Naturaliste Canadien, Vol. 120, Nº2 : 8-19.
COMBELLES, P.O., 1998. Le voyage de John James Audubon au Labrador (1833) : sa contribution à l’Histoire naturelle de la Côte-Nord du Québec. In : Le Naturaliste Canadien, Vol. 123, Nº1 : 67-74.
COMBELLES, P.O., 2001. Introduction à l’Histoire naturelle de la baie et des lacs Coacoachou (Basse Côte-Nord du Québec) – Première partie. In : Le Naturaliste Canadien, Vol.125 , Nº 1 (Hiver 2001) : 57-67.
COMBELLES, P.O., 2001. Introduction à l’Histoire naturelle de la baie et des lacs Coacoachou (Basse Côte-Nord du Québec) – Deuxième partie. In : Le Naturaliste Canadien, Vol.125 , Nº 2 (Eté 2001) : 75-83.
http://www.provancher.qc.ca/upload/file/125_2%20p%2075-83.pdf
COMBELLES, P.O., 2002. John James Audubon, l’amiral Henry Wolsey Bayfield et leur rencontre sur la Basse Côte-Nord du Québec durant l’été 1833. Textes de J.J. Audubon et de H.W. Bayfield traduits de l’américain par l’auteur. In : La revue d’histoire de la Côte-Nord. Sept-Iles (Québec). Numéro 34 (juin) : 16-24.
COMBELLES, P.O., 1990. Dans le sillage d’Audubon. In : GEO Magazine, Nº131, janvier: 122-137.
COMBELLES, P.O., 1991. Audubon’s wake. In : Equinox, Nº59: 48-59. (en anglais).
COMBELLES, P.O., 1991. Le Labrador en pneumatique : croisière en éternité. In : Neptune-Yachting, Nº84: 85-91.
COMBELLES, P.O., 1991. Expédition Basse Côte-Nord 91. In : Tandem, journal de l’O.F.Q.J., février.
COMBELLES, P.O., 1997. Audubon, un naturaliste au Québec. In : Grands Reportages, septembre, Nº188 : 66-69.
AUDUBON, J.J., 1988. La baie de Fundy. Traduit de l’américain par P.O. Combelles. In : Cols Bleus, revue de la Marine Nationale, Nº1978 du 27 février : 11-15.
AUDUBON, J.J., 1989. Le petit pingouin, Alca torda. Traduit de l’américain par P.O. Combelles. In : Cols Bleus, revue de la Marine Nationale, Nº2041 du 8 juillet : 10-15.
COMBELLES, P.O., 1989. Grandeur Nature (sur les traces d’Audubon au Québec). Film vidéo 26’. Réalisation Y. Bourgeois. Production : ATOM/FR3. Première diffusion: janvier 1990 (Thalassa/FR3).
COMBELLES, P.O., 1991. Gens du Saint-Laurent (entretiens avec le poète Roland Jomphe). L’Echappée-Belle, France-Culture, janvier.
Photographies de la Basse Côte-Nord du Québec. In : Guide toponymique du Québec. Commission de Toponymie du Québec, 1994.
http://www.toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/fiche.aspx?no_seq=387561
COMBELLES, P.O., 1990. (Conception, réalisation, photographies et production). Dans le sillage d’Audubon, à la découverte de la Basse Côte-Nord du Québec. Création (janvier) au Carré des Arts du Parc floral de Paris (Vincennes). Cette exposition a été présentée depuis à : Couëron (Hôtel de Ville), Saint-Malo (Festival du Livre d’Aventure et de Voyage), Cambrai (Hôtel de Ville), Saint-Etienne (Hôtel de Ville, Fête du Livre), Rueil-Malmaison (Maison de la Nature), Saint-Germain en Laye (Hôtel de Ville), Ville d’Avray (Maison de la Culture), Bourges (Muséum d’Histoire naturelle).
COMBELLES, P.O., 1992. Voyage sur la chaîne des lacs Coacoachou avec les Montagnais de La Romaine (Québec). Société de Géographie, Paris (octobre).
COMBELLES, P.O., 1989-93. La flore et la faune de la Basse Côte-Nord du Québec (1º partie). L’Histoire et la population de la Basse Côte-Nord du Québec (2º partie). Carré des Arts du Parc floral de Paris, Muséum d’Histoire Naturelle de Bourges, Maison de la Nature de Rueil-Malmaison, Hôtel de Ville de Saint-Germain en Laye.
COMBELLES, P.O., 4 juin 1993. Un automne avec les Indiens Montagnais du Québec-Labrador. Mairie des Essarts-le-Roi (78).
VISITEZ LE BLOG EN CONSTRUCTION: MAGIE DU QUÉBEC-LABRADOR http://qlmagie.blogspot.pe/
Pierre-Olivier Combelles (à droite) en compagnie de Gilles Vigneault et du peintre animalier Serge Nicolle à bord du Chantauvent, le voilier de l'expédition, de passage à Natashquan pendant l'été 1989. Photo: Expédition Audubon-Québec 89.
Un texte de Pierre-Olivier publié dans le Postillon, le journal de la Côte-Nord alors dirigé par Elaine Jomphe.
"Nous parlâmes du pays où nous nous trouvons, des différents moyens de vivre et de prospérer ici, non seulement pour notre espèce, mais pour toutes les autres, et également de l'énorme destruction que l'on fait de tout par ici, excepté des rochers; les autochtones eux-mêmes disparaissent devant les spoliations des Blancs, qui considèrent sans pitié la dégénérescence des pieux Indiens dont ils volent le territoire, la nourriture, le vêtement et la vie. Parce que le cerf de Virginie, le caribou et tous les autres gibiers sont tués pour l'argent que leur fourrure rapporte, l'Indien doit chercher en vain dans son pays dévasté ce qui lui est nécessaire pour vivre, jusqu'à ce qu'épuisé de misère, de désespoir et de famine, il parte loin de son territoire d'origine pour un autre plus lointain encore, qui sera pareillement envahi, à moins qu'il ne se couche sur les rochers du rivage pour mourir. On nous dit souvent que c'est le rhum qui tue l'Indien, je ne le crois pas, c'est le plus souvent le manque de nourriture et le désespoir lorsqu'il voit disparaître tout ce qui était abondant autrefois avant que l'homme blanc ne s'introduise dans son pays et massacre les animaux qui le nourrissaient et l'habillaient depuis la création. La nature elle-même semble vouée à disparaître. Le Labrador devra se dépeupler rapidement, non seulement de ses autochtones, mais de tout ce qui vit, à cause de la cupidité de l'homme. Lorsqu'il n'y aura plus de poisson, ni gibier, ni oiseau dans ces monts, ces rivages et ces rivières, le pays sera abandonné et désert comme un champ épuisé." John James Audubon, Journal of Labrador, 21 juillet 1833. Traduit de l'américain par Pierre-Olivier Combelles. In: COMBELLES, P.O., 1997. Le Voyage au Labrador de John James Audubon (1833) et sa contribution à l’Histoire naturelle de la Côte-Nord du Québec. Mémoire de Diplôme d’Etudes Doctorales (3º cycle). Laboratoire d’Ethnobiologie-Biogéographie. Muséum National d’Histoire Naturelle (Paris) : 255 p.
Soutenu par Macron, Attali et Juppé, un minier russe s’apprête à saccager la forêt guyanaise 7 juillet 2016 / Fabrice Nicolino
La forêt primaire amazonienne. Source: https://reporterre.net/Soutenu-par-Macron-Attali-et-Juppe-un-minier-russe-s-apprete-a-saccager-la
La Guyane est « menacée par un tsunami affairiste » : le gouvernement entend confier la gestion d’une mine d’or à une transnationale russe, explique Fabrice Nicolino dans cette tribune. Il en appelle à Nicolas Hulot, Allain Bougrain-Dubourg, Pierre Rabhi, et aux lecteurs de Reporterre pour que débute la « grande bagarre de Guyane ».
(...)
Si cette mine ouvre, et tous les feux sont au vert, adieu à la forêt tropicale que l’on connaît. En toute certitude, ce sera la ruée vers l’Eldorado, car on trouve de l’or un peu partout. Il y aura des routes, des autoroutes, des barrages, des pylônes à haute tension. Et si tout est désormais sur les rails, c’est que la mine est soutenue par des autorités morales considérables. Jacques Attali, le preux lobbyiste international, siège au comité consultatif de la Columbus Gold. Alain Juppé, fervent écologiste, en meeting à Cayenne ces dernières semaines : « On ne veut pas que des lobbies écologistes viennent contrecarrer un projet qui serait créateur d’emplois. » Quant à l’immense Emmanuel Macron, il s’est carrément rendu sur le futur chantier, vantant l’excellence du projet, précisant : « Cet industriel [la Columbus Gold] est l’un des fers de lance de la mine responsable. »
(...)
LISEZ ICI L'ARTICLE DE FABRICE NICOLINO ET DIFFUSEZ-LE:
https://reporterre.net/Soutenu-par-Macron-Attali-et-Juppe-un-minier-russe-s-apprete-a-saccager-la
Pour en savoir plus sur la destruction génerale de l'environnement par l'extractivisme en Amérique du sud, spécialement en Amazonie, lisez la chronique "Andes to Amazon" de David Hill, le correspondant du journal anglais The Guardian:
Alphonse Daudet: Les fées de France (Les Contes du Lundi)
Peinture préraphaélite représentant une fée. Take the Fair Face of Woman, and Gently Suspending, With Butterflies, Flowers, and Jewels Attending, huile sur toile, Sophie Anderson (1823 - 1903), collection privée, Londres.
« Accusée, levez-vous ! » dit le président.
Un mouvement se fit au banc hideux des pétroleuses, et quelque chose d’informe et de grelottant vint s’appuyer contre la barre. C’était un paquet de haillons, de trous, de pièces, de ficelles, de vieilles fleurs, de vieux panaches, et là-dessous une pauvre figure fanée, tannée, ridée, crevassée, où la malice de deux petits yeux noirs frétillait au milieu des rides comme un lézard à la fente d’un vieux mur.
« Comment vous appelez-vous ? lui demanda- t-on.
— Mélusine.
— Vous dites ?… »
Elle répéta très gravement :
« Mélusine. »
Sous sa forte moustache de colonel de dragons, le président eut un sourire, mais il continua sans sourciller :
« Votre âge ?
— Je ne sais plus.
— Votre profession ?
— Je suis fée !… »
Pour le coup l’auditoire, le conseil, le commissaire du gouvernement lui-même, tout le monde partit d’un grand éclat de rire ; mais cela ne la troubla point, et de sa petite voix claire et chevrotante, qui montait haut dans la salle et planait comme une voix de rêve, la vieille reprit :
« Ah ! les fées de France, où sont-elles !
Toutes mortes, mes bons messieurs. Je suis la dernière ; il ne reste plus que moi… En vérité, c’est grand dommage, car la France était bien plus belle quand elle avait encore des fées. Nous étions la poésie du pays, sa foi, sa candeur, sa jeunesse. Tous les endroits que nous hantions, les fonds de parcs embroussaillés, les pierres des fontaines, les tourelles des vieux châteaux, les brumes d’étangs, les grandes landes marécageuses recevaient de notre présence je ne sais quoi de magique et d’agrandi. À la clarté fantastique des légendes, on nous voyait passer un peu partout traînant nos jupes dans un rayon de lune, ou courant sur les prés à la pointe des herbes. Les paysans nous aimaient, nous vénéraient.
« Dans les imaginations naïves, nos fronts couronnés de perles, nos baguettes, nos quenouilles enchantées mêlaient un peu de crainte à l’adoration. Aussi nos sources restaient toujours claires. Les charrues s’arrêtaient aux chemins que nous gardions ; et comme nous donnions le respect de ce qui est vieux, nous, les plus vieilles du monde, d’un bout de la France à l’autre on laissait les forêts grandir, les pierres crouler d’elles-mêmes.
« Mais le siècle a marché. Les chemins de fer sont venus. On a creusé des tunnels, comblé les étangs, et fait tant de coupes d’arbres, que bientôt nous n’avons plus su où nous mettre. Peu à peu les paysans n’ont plus cru à nous. Le soir, quand nous frappions à ses volets, Robin disait : « C’est le vent », et se rendormait. Les femmes venaient faire leurs lessives dans nos étangs, Dès lors ç’a été fini pour nous. Comme nous ne vivions que de la croyance populaire, en la perdant, nous avons tout perdu. La vertu de nos baguettes s’est évanouie, et de puissantes reines que nous étions, nous nous sommes trouvées de vieilles femmes, ridées, méchantes comme des fées qu’on oublie ; avec cela notre pain à gagner et des mains qui ne savaient rien faire. Pendant quelque temps, on nous a rencontrées dans les forêts traînant des charges de bois mort ou ramassant des glanes au bord des routes. Mais les forestiers étaient durs pour nous, les paysans nous jetaient des pierres.
Alors, comme les pauvres qui ne trouvent plus à gagner leur vie au pays, nous sommes allées la demander au travail des grandes villes.
« Il y en a qui sont entrées dans des filatures.
D’autres ont vendu des pommes l’hiver, au coin des ponts ou des chapelets à la porte des églises.
Nous poussions devant nous des charrettes d’oranges, nous tendions aux passants des bouquets d’un sou dont personne ne voulait, et les petits se moquaient de nos mentons branlants, et les sergents de ville nous faisaient courir, et les omnibus nous renversaient. Puis la maladie, les privations, un drap d’hospice sur la tête… Et voilà comme la France a laissé toutes ses fées mourir.
Elle en a été bien punie !
« Oui, oui, riez, mes braves gens. En attendant, nous venons de voir ce que c’est qu’un pays qui n’a plus de fées. Nous avons vu tous ces paysans repus et ricaneurs ouvrir leurs huches aux Prussiens et leur indiquer les routes. Voilà !
Robin ne croyait plus aux sortilèges ; mais il ne croyait pas davantage à la patrie… Ah ! si nous avions été là, nous autres, de tous ces Allemands qui sont entrés en France pas un ne serait sorti vivant. Nos draks, nos feux follets les auraient conduits dans des fondrières. À toutes ces sources pures qui portaient nos noms, nous aurions mêlé des breuvages enchantés qui les auraient rendus fous ; et dans nos assemblées, au clair de lune, d’un mot magique, nous aurions si bien confondu les routes, les rivières, si bien enchevêtré de ronces, de broussailles, ces dessous de bois où ils allaient toujours se blottir, que les petits yeux de chat de M. de Moltke n’auraient jamais pu s’y reconnaître. Avec nous, les paysans auraient marché. Des grandes fleurs de nos étangs nous aurions fait des baumes pour les blessures, les fils de la vierge nous auraient servi de charpie ; et sur les champs de bataille, le soldat mourant aurait vu la fée de son canton se pencher sur ses yeux à demi fermés pour lui montrer un coin de bois, un détour de route, quelque chose qui lui rappelle le pays. C’est comme cela qu’on fait la guerre nationale, la guerre sainte. Mais, hélas ! dans les pays qui ne croient plus, dans les pays qui n’ont plus de fées, cette guerre-là n’est pas possible. »
Ici la petite voix grêle s’interrompit un moment, et le président prit la parole :
« Tout ceci ne nous dit pas ce que vous faisiez du pétrole qu’on a trouvé sur vous quand les soldats vous ont arrêtée.
— Je brûlais Paris, mon bon monsieur, répondit la vieille très tranquillement. Je brûlais Paris parce que je le hais, parce qu’il rit de tout, parce que c’est lui qui nous a tuées. C’est Paris qui a envoyé des savants pour analyser nos belles sources miraculeuses et dire au juste ce qu’il entrait de fer et de soufre dedans. Paris s’est moqué de nous sur ses théâtres. Nos enchantements sont devenus des trucs, nos miracles des gaudrioles, et l’on a vu tant de vilains visages passer dans nos robes roses, nos chars ailés, au milieu de clairs de lune en feu de Bengale, qu’on ne peut plus penser à nous sans rire… Il y avait des petits enfants qui nous connaissaient par nos noms, nous aimaient, nous craignaient un peu ; mais au lieu des beaux livres tout en or et en images, où ils apprenaient notre histoire, Paris maintenant leur a mis dans les mains la science à la portée des enfants, de gros bouquins d’où l’ennui monte comme une poussière grise et efface dans les petits yeux nos palais enchantés et nos miroirs magiques… Oh ! oui, j’ai été contente de le voir flamber, votre Paris… C’est moi qui remplissais les boîte des pétroleuses, et je les conduisais moi-même aux bons endroits : « Allez, mes filles, brûlez tout, brûlez, brûlez !… »
— Décidément, cette vieille est folle, dit le président. Emmenez-la. »
Alphonse Daudet, Contes du Lundi, Paris : A. Lemerre, 1880 (pp. 221-227).
Source:
https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Contes_du_lundi/Les_F%C3%A9es_de_France
Ezra Pound: Par Usura (Canto XLV)
Canto XLV
Par Usura
Par usura n'ont le hommes maison de pierre saine
blocs lisses finement taillés scellés pour que
la frise couvre leur surface
par usura
n'ont les hommes paradis peint au mur de leurs églises
*harpes et luz*
où la vierge fait accueil au message
où le halo rayonne en entailles
par usura
n'aura Gonzague d'héritier concubine
n'aura de portrait peint pour durer orner la vie
mais le tableau fait pour vendre vendre vite
par usura péché contre nature
sera ton pain de chiffes encore plus rance
sera ton pain aussi sec que papier
sans blé de la montagne farine pure
par usura la ligne s'épaissit
par usura n'est plus de claire démarcation
les hommes n'ont plus de site pour leurs demeures;
Et le tailleur est privé de sa pierre
le tisserand de son métier
PAR USURA
la laine déserte les marchés
le troupeau perte pure par usura.
Usura est murène, usura
use l'aiguille aux doigts de la couseuse
suspend l'adressede la fileuse. Pietro Lombardo
n'est pas le fils d'usura
n'est pas le fils d'usura Duccio
ni Pier della Francesca; ni Zuan Bellin'
ni le tableau "La Calunnia".
N'est pas oeuvre d'usura Angelico; ni Ambrogio Praedis
ni l'église de pierre signature d'Adamo me fecit
Ni par usura St Trophime
Ni par usura St Hilaire,
Usura rouille le ciseau
Rouille l'art de l'artiste
Rogne fil sur le métier
Nul n'entrecroise l'or sur son modèle;
L'azur se chancre par usura; le cramoisi s'éraille
L'émeraude cherche son Memling
Usura assassine l'enfant au sein
Entrave la cour du jouvenceau
Paralyse la couche, oppose
le jeune époux son épousée
CONTRA NATURAM
Ils ont mené les putains à Eleusis
Les cadavres banquettent
au signal d'usura.
NB. Usure: Loyer sur le pouvoir d'achat, imposé sans égard à la production; souvent même sans égard aux possibilités de production (D'où la faillite de la banque Médicis.)
Ezra Pound. Les Cantos. Nouvelle édition sous la direction d'Yves di Manno. Traductions de Jacques Darras, Yves di Manno, Philippe Mikriammos, Denis Roche et Françoise Sauzey. Flammarion, 2002.
Una entrevista con Stefano Mancuso, director del Laboratorio Internacional de Neurobiología Vegetal
Stefano Mancuso es profesor asociado de la Universidad de Florencia y dirige el laboratorio internacional de Neurobiología Vegetal. Estuvo en España hace unas semanas para presentar su libro “Sensibilidad e inteligencia en el mundo vegetal”, editado por Galaxia Gutenberg. Rodeado de cierta polémica por parte de sus colegas del mundo vegetal, Mancuso impartió una conferencia en el Real Jardín Botánico de Madrid retransmitida por TEDxGran Vía. Entre los puntos en discordia destaca el término “neurobiología vegetal", ya que, argumentan sus colegas, las plantas carecen de sistema nervioso, y también el concepto mismo de inteligencia vegetal. En su conferencia Mancuso desmitificó algunas creencias sobre las plantas y abrió otros interrogantes en el auditorio.
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Lee aqui la entrevista completa:
http://www.abc.es/ciencia/20150320/abci-plantas-inteligencia-macuso-201503181813.html
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