Beau papillon près du sol... (Rilke)
XXXVI
Beau papillon près du sol
à l’attentive nature
montrant les enluminures
de son livre de vol.
Un autre se ferme au bord
de la fleur qu’on respire :-
ce n’est pas le moment de lire.
Et tant d’autres encor,
de menus bleus s’éparpillent,
flottants et voletants,
comme de bleues brindilles
d’une lettre d’amour au vent,
d’une lettre déchirée
qu’on était en train de faire
pendant que la destinataire
hésitait à l’entrée.
Rainer Maria Rilke, Les quatrains valaisans. NRF, Gallimard, 1926.
Un parfum de forêt
Sur l'étagère de la chambre du marin à terre: bruyères et Myrica gale de la forêt de Rambouillet dans des vases de bambou, pututara (en maori, et en quechua et aymara: pututo); le triton immémorial, un silex taillé préhistorique trouvé en forêt, un bloc de cristaux de quartz hyacinthe trouvé sur la rive d'un lac du Midi pendant ma jeunesse après l'avoir traversé à la nage pendant une heure et demie jusqu'à sa source, ma peinture d'une fenêtre aux rideaux légers ouverte sur une campagne,un portrait du passé... et une bougie qui un jour s'éteindra. Photographie: Pierre-Olivier Combelles
Le printemps en forêt de Rambouillet, ma forêt natale... les jacinthes des bois étendent leur tapis bleu sous les arbres, comme une mer tropicale... Photo: Pierre-Olivier Combelles (2016)
Cavité géodique ornée au Mésolithique dans la forêt de Rambouillet, au printemps. Des hommes l'on orné de rainures et de cupules il y a 7000 ou 8000 ans, ex-votos peut-être. C'est un lieu magique, sacré même, où le temps et l'espace s'abolissent par le rêve. Photo: Pierre-Olivier Combelles
Un religieux chrétien, peut-être au Moyen-Âge, a gravé une croix sur la paroi pour exorciser ce site païen. Photo: Pierre-Olivier Combelles
La mer, c'est l'espace immense, l'infini, la communion et la composition avec les Eléments: l'eau, le vent, le ciel, les astres et le cosmos la nuit, les phénomènes météorologiques, les innombrables créatures marines. C'est l'aventure et l'exploration, la rencontre avec d'autres navigateurs, d'autres navires, la découverte d'autres contrées, d'autres peuples, d'autres hommes, d'autres moeurs. C'est avant tout la curiosité, la hardiesse, l'amour de la liberté: "Homme libre, toujours tu chériras la mer ! (Baudelaire). Mais la mer, c'est aussi le parfum de la terre que l'on sent au large avant même de l'apercevoir; parfum chaud, épicé, envoûtant, parfum surtout des arbres et des forêts, comme je l'ai senti en Méditerranée au large de la Corse et une nuit de pleine lune orange, devant la côte obscure, sans une lumière de ville, de village ou de phare, du Labrador... La mer, d'une forêt à l'autre... Dessin du peintre de la marine Jean Delpech, si je me souviens bien, représentant Pierre Loti (Julien Viaud) au sextant. Archives de PO Combelles.
Affiche de l'exposition itinérante de Pierre-Olivier Combelles: "Dans le sillage d'Audubon - A la découverte de la Côte-Nord du Québec", inaugurée au Carré des Arts du Parc floral de Paris, à Vincennes, en 1990.
POC en compagnie du chanteur québécois Gilles Vigneault et du peintre animalier français Serge Nicolle, à bord du Chantauvent, à Natashquan, pendant l'été 1989. Photo: Expédition Audubon-Québec 89.
Mon camp sur l'île du Petit-Mécatina, dans le Havre du Petit-Mécatina , sur la Basse Côte-Nord du Québec pendant l'été 1990. La goélette de John-James Audubon, la Ripley, y avait mouillé en 1833. J'étais déjà venu ici l'année précédente sur mon ketch québécois, le Chantauvent, en août 1989. Photo: Pierre-Olivier Combelles.
Un parfum de forêt
Le vent se lève
sur la forêt
et caresse les arbres
en grandes vagues douces.
Je repartirai vers ce pays,
la proue du navire Argo
tournée vers le nord,
loin de l'alisier léger
et des gentianes cachées.
Le vent emporte le parfum du myrica
et des pins sylvestres
au-delà des monts,
au-delà des mers,
jusque vers cette terre
haute, froide et inhumaine,
vers le Labrador.
Pierre-Olivier Combelles
10 septembre 1991
Myrica gale du Quebec-Labrador (Herbier de Pierre-Olivier Combelles). C'est un arbuste nordique très aromatique que l'on trouve au sud dans quelques endroits. En France, par exemple dans certains endroits tourbeux de la Forêt de Rambouillet, où il m'a toujours semblé être, avec d'autres plantes, un vestige de la flore du Paléolithique glacial...
Le regard infini - Parcs, places et jardins publics de Québec - par Pierre Morency. Photographies de Luc-Antoine Couturier. Avec la collaboration de Jean Provencher. Commission de la capitale nationale du Québec et Editions Multimondes, 1999.
Plume de Grand Corbeau sur la toundra. Basse Côte-Nord du Québec, été 1989. Photo: Pierre-Olivier Combelles
Projet d'article qu'on m'avait demandé lorsque j'étais au Laboratoire d'Ethnobiologie-Biogéographie du Muséum
Le lac Kahakaukamakah, au bout de la chaîne des lacs Coacoachou, sur la Basse Côte-Nord du Québec, itinéraire de migration annuelle des Indiens Montagnais de La Romaine. La taïga et la tondra arbustive ont un merveilleux parfum, celui des sapins baumiers et des épinettes, du Thé du Labrador..., un parfum inoubliable. Photo: Pierre-Olivier Combelles (1992)
Extrait de l'article de P.O. Combelles dans Le Naturaliste canadien: Introduction à l'Histoire naturelle de la baie et du lac Coacoachou (, en deux parties, 2001)
Camp de chasse avec mes amis montagnais derrière l'île de Ouapitagone,sur la Basse Côte-Nord du Québec. 1993. Photo: Pierre-Olivier Combelles.
Ma tente avec la famille de mon ami montagnais Mathieu Mark,de la Romaine, lors du rassemblement des Indiens de la Côte-Nord du Québec en octobre 1992 au bord du lac Monger, au N de la Basse Côte-Nord du Québec, en protestation contre le projet de harnachement du Lac Robertson par Hydro-Québec. Photo:Pierre-Olivier Combelles
Le matin, le soleil dessine les ombres chinoises des sapins et des épinettes sur toile de la tente montagnaise. Quelque part dans le Québec-Labrador... automne 1992. Photo: Pierre-Olivier Combelles
Pierre-Olivier Combelles sur les Ilots Audubon, sur la Basse Côte-Nord du Québec, pendant l'été 1989. C'est un petit archipel baptisé par l'hydrographe anglais Henry Wolsey Bayfield (https://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Wolsey_Bayfield) en souvenir de sa rencontre avec le célèbre naturaliste et peintre d'oiseaux américain d'origine française sur cette même côte, en 1833.C'est la carte nautique établie par Bayfield que je consulte ici. Photo: Expédition Audubon-Québec 1989.
Le système de la globalisation néolibérale craque de toute part (Natacha Polony-Comité Orwell/Figarovox/Horizons et Débats)
A l’occasion de la sortie de l’essai collectif du Comité Orwell, Bienvenue dans le pire des mondes, sa présidente, Natacha Polony a accordé un entretien fleuve au Figarovox. Pour cette éditorialiste et essayiste française, il existe aujourd’hui une forme de totalitarisme soft.
Figarovox: Vous publiez avec le Comité Orwell que vous présidez l’essai Bienvenue dans le pire des mondes. On pensait après 1991 être débarrassé des totalitarismes idéologiques. Sommes-nous plongés de nouveau dans les mondes de George Orwell et d’Aldous Huxley?
Natacha Polony: Les concepts qu’ont mis en place Orwell [«1984»] et Huxley [«Le Meilleur des mondes»] permettent de penser un monde qui en apparence est totalement différent. Evidemment, notre monde n’a rien à voir avec celui de «1984». A la limite, avec toutes les manipulations de l’être humain permises par les avancées scientifiques, il a peut-être plus à voir avec celui d’Aldous Huxley dans «Le Meilleur des mondes».
En revanche, nous sommes bien dans des concepts forgés par Orwell utilisés à l’époque dans des contextes différents. Il ne s’agit pas de dire que le totalitarisme que nous vivons serait aussi violent et comparable aux véritables totalitarismes soviétique, maoïste ou nazi, bien sûr que non. C’est justement ce que nous appelons dans le livre le soft totalitarisme parce qu’il ne repose pas sur la coercition. Pour autant, il est tout aussi aliénant par certains côtés. Il faut absolument remettre en vigueur ces concepts marxistes d’aliénation et d’émancipation. Le système auquel nous faisons face remet en cause l’émancipation des peuples et des individus.
(...)
Et y a-t-il une «novlangue»?
Oui, elle est efficace parce qu’à travers une forme de manipulation du langage, tout ceci est présenté sous les aspects de l’objectivité pure et s’est détaché de tous les attributs habituels de l’idéologie. Il suffit d’ailleurs de regarder comment sont présentés les débats idéologiques dans les médias. On ne dit pas «libre-échange» contre «protection». On dit «ouverture» contre «fermeture». Qui serait contre l’ouverture? Evidemment, dit ainsi, l’«ouverture», c’est bien, la «fermeture», c’est mal. Tout le langage est manipulé pour essayer de faire croire que les tenants de régulation de ce système veulent revenir à la nation, au renfermement des peuples sur eux-mêmes. Ils n’aimeraient pas l’Autre parce que – grande manipulation suprême – tout ça se fait finalement au nom de l’Autre, au nom du sympathique migrant. C’est une instrumentalisation du sort de malheureux qui fuient la misère, mais qui permet d’imposer aux classes moyennes et populaires des pays développés un système creusa les inégalités. Il suffit de voir comment a été reçu notre livre. Immédiatement, on nous a accolé des adjectifs comme «identitaire», «populiste» et même «complotiste»…
Quel est le rôle des médias dans la transmission de cette novlangue? Dans les salles de rédaction, il n’y a pas de grand marionnettiste qui tire les ficelles et impose ce système libre-échangiste à tendance softement totalitaire!
Il y a ce qui relève de ce que Pierre Bourdieu appelait un «procès sans sujet», c’est-à-dire que personne n’est coupable immédiatement. Chacun de leur côté, les journalistes tentent de faire leur travail au mieux, mais il se trouve que chacun, malgré lui, participe à ce processus sans sujet. Nous avons fondé le comité Orwell avec Jean-Michel Quatrepoint, Alexandre Devecchio, Emmanuel Lévy, Gérald Andrieu, des journalistes qui venons de différents médias et qui n’avons pas les mêmes opinions politiques et venons d’horizons différents («Le Monde», Marianne, «Le Figaro», Causeur).
Mais nous l’avons fondé parce qu’il nous semblait que certains sujets n’étaient jamais traités dans les médias ou étaient totalement sous-traités ou seulement selon un prisme qui était au service de cette seule idéologie libre-échangiste et qui ne laissait jamais apparaître les problématiques à l’œuvre en profondeur. Là aussi, revenons-en à Marx et à la différence qu’il établit entre infrastructure et superstructure. On nous vend toujours un débat quasiment moral, sur l’immigration, sur l’ouverture, sur le protectionnisme, et on ne va jamais voir les infrastructures, c’est-à-dire les questions économiques qui fâchent: à qui profite ce système? Le système profite évidemment aux grandes multinationales qui ont confisqué l’économie à leur seul profit, multinationales qui sont en grande majorité anglo-saxonnes et même américaines, en particulier ce que l’on appelle les «GAFA»: Google, Apple, Facebook, Amazon, dont la capitalisation boursière atteint les 600 milliards de dollars. Google dispose aujourd’hui d’à peu près 250 milliards de dollars en cash dans des paradis fiscaux.
Ces problèmes ne sont absolument pas abordés dans les médias parce qu’il y a aujourd’hui une concentration des médias dans les mains de groupes capitalistes qui achètent de l’influence. Les journalistes sont aujourd’hui soumis à un pouvoir économique. Ils subissent une pression pour traiter leurs sujets trop rapidement, selon un rythme qui est celui des chaines d’information en continu, qui ne leur permet pas d’adopter un point de vue éclairé. On pourrait d’ailleurs multiplier les analyses sur le monde médiatique, parler ainsi de la déstructuration dans beaucoup de journaux des différents services. Auparavant, les journalistes étaient des spécialistes de leurs sujets, ils pouvaient parler d’égal à égal avec leurs interlocuteurs et avec leurs sources. Tout ceci a été démantelé au profit d’un journalisme qu’on a voulu axer dans les années 1990 vers ce que l’on appelle l’investigation, avec un roulement dans les services qui les empêche d’acquérir un recul historique.
(...)
Natacha Polony (Comité Orwell)
Lisez ici la totalité de l'article sur le site de la revue suisse Horizons et Débats: http://www.zeit-fragen.ch/fr/ausgaben/2017/nr-2-17-januar-2017/das-system-der-neoliberalen-globalisierung-ist-dabei-auseinanderzubrechen.html
Le "Syndrome politique Munchausen par Proxy"d'Obama: Chelsea Manning comme appât (by James Petras)
01.23.2017 :: United States
PMSP best explains the pathologic drive of politicians and policy makers who inflict relentless, systematic mass destruction and then intervene in a most theatrical manner to save a few victims - thus drawing gratitude from the victim and public support for their ‘humanitarian intervention’ - ignorant of their fundamental role in creating the mayhem in the first place.
The actions of the outgoing President Barack Obama in the last three days of his administration present an example of PMSP on the domestic front.
Throughout his eight years as President of the United States, Obama exhibited many symptoms of PMSP - both abroad and in the US. For his cynical crimes, he was awarded the ‘Nobel Peace Prize’ among other honors.
PMSP - The Abuser as Savior
Each of Obama’s relentless military interventions, including Libya, Somalia, Yemen, Iraq, Afghanistan and especially Syria, were characterized by the deliberate and total destruction of the means of normal civilized social existence for defenseless civilians - the bombing of homes, factories, markets, weddings, funerals, schools, hospitals - leading to the deaths of many thousands and the uprooting of millions into desperate flight. In each case, Obama would proclaim that he was saving the victims from imminent genocide by an abusive ruler or ethnic group. He would rush in to provide a few baskets of relief and a few blankets to some bedraggled survivors of his own bombing campaigns and bask in the glowing praise of mass media propagandists and fellow imperialists. Choreographed applause and adulation would seem to follow America’s First Black President everywhere.
Obama’s bombs, arms and mercenaries drove hundreds of thousands of families into the streets, into the mountains and most horrifically onto rickety, overloaded boats on the seas. In each series of destruction and chaos, he would calculate the point at which his ‘humanitarian intervention’ would most effectively reflect on his heroism.
He destroyed the entire nation of Libya (NDLR:avec le concours du gouvernement de la France occupée), shredded its institutions and infrastructure, bombed its cities and villages, even deliberately sending a deadly missile into the home sheltering a half dozen of President Muammar Gadaffi’s small grandchildren and finally ended up with the public death by torture of the wounded Libyan president sodomized by stakes documented in a imperial-pornographic snuff film that should have revolted the entire world. That the main victims of Obama’s ‘liberation of Libya’ were hundreds of thousands of black Libyan citizens and sub-Saharan African workers did little to detract from his public persona as the first ‘African American’ world hero. The capsized boatloads of fleeing black Libyans and the bloated bodies washing ashore on the beaches of Spain and Italy were never linked to the criminal policies of our Nobel Prize recipient! He even urged Europe to accept the miserable refugees fleeing his war - in a gesture of supreme PMSP. He could do no wrong. This serial political killer had an unquenchable thirst for sympathy and admiration - and a wholly corrupt propaganda machine to polish his halo.
Obama’s PMSP and Chelsea Manning
In his last few days in power, Obama turned his ‘heroic and humanitarian’ attention to individual American victims of grotesque injustice in our bloated and racist prison system - just to prove that the great man could ’set up’ and then save individuals as well as nations.
The cold, calculus of the Munchausen Syndrome by Proxy President finally focused on the fragile form of the imprisoned and tortured Chelsea Manning - hero to millions and condemned traitor to the empire’s ruling elite. For eight years, Barack Obama pursued the arrest, torture, kangaroo court-martial, virtual life sentencing and prison mistreatment of the US soldier who had dared to expose large-scale war crimes in Iraq and Afghanistan and release thousands of damning documents of systematic political war crime hidden from her compatriots. She released videos of US pilots playing ‘execution games’ against a crowd of defenseless Iraqi civilians, including children, as well as equally egregious war crimes elsewhere.
Obama and his fellow war criminals were furious at Manning’s revelations - and approved of her sentence of 35 years, some of which had been served before her conviction in solitary confinement, often stripped naked - in a condition described by the United Nations as torture and inhumane treatment. After her conviction, she was harassed and driven to multiple attempts to take her life.
After seven years of brutal and degrading treatment, spanning almost the entire Obama Administration, the condition of the frail transgender soldier-hero, almost a martyr to truth and justice, her supporters and the world community were desperate with concern for her safety, survival and sanity. At this point, and in the last three days of her administration on January 17, 2017, Obama ‘commuted Manning’s sentence’ but left it to the incoming Trump Administration to free her five months later in May.
Instead of celebrating the liberation and vindication of the hero Chelsea Manning in May, the media drowned out the plight of the frail tortured whistleblower with its loud tributes to the mercy and heroism of the serial abuser - Barack Obama.
Conclusion
In his last days, Obama played the ‘Merciful Pasha’ commuting Manning’s virtual life sentence - which he still justified. Obama did so in a way that literally begged the incoming rabidly reactionary regime of Donald Trump to rescind the commutation or at least impose such levels of torture and pressure on Manning that her very survival and sanity in prison up to her scheduled release in May will be in grave jeopardy.
The most virulent militarists in the US Congress, including the war criminal John McCain, are howling for Manning’s head. While they will torture Manning during the next 5 months behind thick prison walls, the press will compare the vindictive Trump with the benevolent Obama. This is a cynical ’set-up’ for our hero, Chelsea Manning to be driven to suicide by Trump while her ultimate persecutor, the ’saintly’ Barack Obama will ’shine’ for having issue the belated commutation. Obama could easily have released Manning earlier and spared her this mortal danger - but he chose to tie the poor prisoner to a stake - under the blood-lusting noses of our most sadistic militarists - and invite their public display of savagery.
In one very self-glorifying pronouncement, three days before leaving office, Obama has sanctified himself at Manning’s expense and insured Chelsea’s destruction. This is virtuosic Political Munchausen Syndrome by Proxy by a true master!
James Petras
Photo: manifestation de soutien au soldat Manning à Francfort. Source: Par Bradley Manning Support Network http://www.bradleymanning.org, Attribution, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18159316
" Il était une fois au coeur du vieux monde un étrange pays dont l'Histoire était si longue qu'on l'avait oubliée. Ce n'était qu'un immense désert de cailloux et d'épines qui venait mourir sur la rive des Syrtes. Sous le linceul de sable et de chardons reposaient des richesses inconnues et des ruines grandioses de cités de légende. Tous les chevaliers d'aventure qui avaient erré en ces lieux étaient passés comme de mauvais songes dans le bruit des canons et l'écho des batailles puis s'étaient évanouis dans les lointains de cendre. La ronde du soleil rythmait sans espérance la misérable vie des troupeaux et des hommes, lorsqu'un enfant naquit au foyer d'un berger. Un être hors du commun qui rêvait de changer le monde, de libérer ses frères de toutes les contraintes, de rappeler aux méchants la parole de Dieu et de restaurer la justice. Le ciel le gratifia de fleuves de pétrole, la fortune s'attacha à ses pas, la " baraka " le prit sous son aile. En quelques années, il bouscula les disciples d'Allah, provoqua l'Occident, inquiéta l'Orient, se joua de l'Afrique. Ses discours véhéments mobilisaient les foules, ses foucades déclenchaient sarcasmes et anathèmes. La rumeur l'accusa des pires turpitudes. Apôtre ou démon, poète ou démiurge, vers quel destin Moammar el Kadhafi, le berger des Syrtes, conduit-il son troupeau ?"
Guy Georgy, Kadhafi, Le Berger des Syrtes, Flammarion, Paris.
Natural Art: el árbol de la muralla (Krispo/Ikusi Batusi)
"De una herida de guerra en la muralla, ha nacido un árbol. Un árbol de hojas y agua." Source: IKUSI BATUSI, blog de la géniale photographe Krispo qui vit dans la ville portuaire navarraise de Hondarribia (Fontarrabie), au bord de la Bidassoa et de l'autre côté de Hendaye, dos aux Pyrénées et face à l'Océan atlantique: http://ikusibatusi.blogspot.fr/2013/05/arte-natural-arbol-muralla-hondarribia.html
Le yachting à voiles, par Madame de la Mer: Virginie Hériot
L'instinct français, toujours épris d'élégance et de beauté...
Virginie Hériot
Préface, Le yachting à voiles.
En mer – impressions et souvenirs –, de Virginie Hériot, Fasquelle, Paris, 1933.
PREFACE
C'est aimer peu que de pouvoir dire combien l'on aime. Madame Virginie Hériot donna un démenti à Pétrarque. Le mot de passion est insuffisant pour qualifier le sentiment que lui inspira la mer et elle a voulu l'insuffler à tous. Elle a vécu pour cet amour, elle s'est sacrifiée pour lui.
Les brutalités et les fureurs de la mer furent pardonnées; elle les excusa en montrant leur grandeur et leur force qui fait mieux apprécier la douceur de ses caresses. Restée femme malgré le rôle viril qu'elle s'était assigné, elle aima en femme sans défaillance, sans restriction, sachant lutter contre les emportements, transformant les défauts en qualités.
Son culte s'étendit à tout ce qui se rapporte à l'élément marin ; les rivages qu'il baigne, les murmures ou les fracas de ses flots tranquilles ou déchaînés suivant son humeur versatile ; les hameaux et les villes qui vivent par lui ou pour lui, tirant de lui leur caractère et leur originalité.
Avec l'horizon qui recule, ces ornements immuables varient d'aspect par les caprices de la voûte céleste, parure changeante, robe sombre ou éclatante.
Madame Virginie Hériot a voulu faire partager sa foi. Décrire les beautés de la mer ne lui suffisait pas ; elle tenait aussi à affirmer son rôle bienfaisant, l'empreinte dont elle marque les siens, exaltant chez eux les sentiments d'honneur, de courage et de dévouement, et même son action dans l'équilibre mondial et la prospérité des nations.
Si notre pays aime la mer, il sera plus grand et plus fort. France et Mer étaient inséparables dans le cœur de l'auteur des Impressions et Souvenirs maritimes. Glorifiant notre marine militaire, plaidant la cause de nos marines de plaisance, de commerce, de pêche, encourageant les explorations et les entreprises scientifiques, mécène de la Marine française, elle a voué sa vie à cet Idéal. Inlassable apôtre, elle poursuivit sa mission en donnant l'exemple... jusqu'à la mort.
"Ce que femme veut Dieu le veut." Madame Virginie Hériot savait vouloir. Ce livre est un de ses derniers pas dans la voie qu'elle suivait ; mais la route est tracée. Là où de rudes marins auraient échoué, la femme frêle a su aboutir.
Jean Baptiste Charcot
Le Commandant Charcot est mort en mer, le 16 septembre 1936, dans une violente tempête cyclonique, sur les récifs d'Alftanes au large de Reykjavik.
"Virginie Claire Désirée Marie Hériot (25 juillet 1890-28 août 1932) était une navigatrice française, championne olympique de voile en 1928. Elle a contribué à la promotion de ce sport et sera reconnue comme une « ambassadrice de la marine française », ce qui lui vaudra également le surnom poétique de « Madame de la Mer ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Virginie_H%C3%A9riot
"Née en 1890, Virginie Hériot participe dès l'âge de 14 ans à sa première grande croisière au cours de laquelle elle a la chance de rencontrer le célèbre commandant Pierre Loti.
Profondément bouleversée, elle acquiert dès lors la certitude qu'elle sera "marine". Elle fait construire son premier yacht de course en 1912, mais la guerre interrompt ses navigations. Le conflit terminé, elle achète une goélette, L'Ailée, qui devient sa demeure et fait également construire des bateaux de compétition sur lesquels elle s'entraîne à régater.
Sa personnalité et sa fortune sont telles qu'elle peut imposer sa présence dans une activité jusque-là typiquement masculine. En 1928, tous ses efforts payent puisqu'elle remporte une médaille d'or aux Jeux Olympiques ! Son prestige est immense chez tous les amateurs de voile.
Elle collectionne alors les surnoms: "Madame de la Mer" pour le poète Tagore, "le matelot Virginie" pour le commandant Charcot. Elle devient aussi "ambassadrice de la Marine française" comme la nomme le ministre Georges Leygues. Parallèlement, elle consacre son argent à des œuvres philanthropiques et soutient plusieurs sociétés nautiques. Elle offre ainsi des yachts dits "monotypes brestois" aux élèves de l'École Navale pour leur permettre d'acquérir la pratique de la voile sportive.
Grièvement blessée lors d'une traversée, elle refuse de réduire le rythme des compétitions et meurt le 28 août 1932 alors qu'elle tentait de rejoindre le départ de la régate d'Archachon. La ville perd ainsi l'une de ses plus grandes championnes.
Virginie Hériot avait manifesté le désir que son corps soit immergé au large des côtes bretonnes mais sa mère ne put s'y résoudre. Son fils fera plus tard respecter ses dernières volontés. Ainsi, le 28 juin 1948, Le Basque, torpilleur de l'École Navale, rendait un dernier hommage à sa bienfaitrice en procédant à l'immersion de son cercueil au large de Brest."
Antoine Agapitos
http://www.bateau-vintage.com/blog/histoire/virginie-heriot-navigatrice.html
"Virginie Hériot légua plusieurs de ses bateaux à l'École navale, Petite aile II, Petite aile III et Petite aile V. Ils participèrent aux grandes régates de Brest durant le printemps 1932. À sa mort, sa goélette Ailée II fut également léguée à l'École. En 1935, elle était toujours sous scellés au mouillage dans l'arsenal. Pendant la guerre, le magnifique carré servit de mess aux officiers allemands. En 1944 elle fut sabordée par l'armée allemande. Après la libération de Brest un devis fut demandé aux chantiers Camper & Nicholson pour la renflouer et le remettre en état. Hélas le devis s'avéra trop élevé et on ne put récupérer que le bronze et le plomb de la quille. La vente de ces matériaux servit à payer la construction aux chantiers de Cornouaille à Quimper des Bénodet qui furent offert à l'École navale."
Source: http://maitres-du-vent.blogspot.fr/2011/03/le-28-aout-1932-mourait-la-tache-la.html
La saga de la famille Hériot:
http://www.lest-eclair.fr/loisirs/une-saga-en-musique-la-flamboyante-famille-heriot-jna0b0n88362
Hubert de Saint Senoch, fils de Virginie Hériot, né (le même jour que moi) le 5 janvier 1913, ami de Jean Cocteau:
http://www.jeancocteau-mediterranee.com/blog/hubert-de-saint-senoch.html
Oeuvres publiées de Virginie Hériot
L'Aile I
Quart de Nuit
À bord du Finlandia
La Seconde France (Impressions sur les fêtes du Centenaire), 1931
Sur mer : impression et souvenirs, 1933
Le Vaisseau Ailée, le bateau qui a des ailes, 1931
Ailée s'en va, 1923–1927
Service à la mer, 1932
Poèmes
Goélette ailée, poèmes, 1927
Le Bateau de mon enfance, poèmes, 1928
Une âme à la mer, 1931, couronné par l'Académie française
En 1931, a lieu le match Ailée II (premier plan sur la photo) contre Sonia II (166 ft), un plan Charles Nicholson de 1930, de Marion Carstairs sur le parcours Ryde, Le Havre, Ryde. C'est Virginie Hériot qui remporte de 9 minutes et 40 secondes la jolie coupe offerte pour l'occasion par le célèbre architecte naval de Gosport, connu pour ses magnifiques "classe J". Source de la photo et de la légende: http://maitres-du-vent.blogspot.fr/2011/03/le-28-aout-1932-mourait-la-tache-la.html
Virginie Hériot à la barre. Source de l'illustration: http://enenvor.fr/eeo_actu/mer/madame_de_la_mer_virginie_heriot.html
Virginie Hériot à la barre de son 6m JI Petite Aile VII à Arcachon, l'avant- veille de sa mort; Source: http://leonc.fr/chapelle/chap17.htm Au début de 1932, elle est grièvement blessée dans une tempête entre Venise et la Grèce, mais refuse d'arrêter la compétition. Fin août, lors des régates d'Arcachon, elle perd connaissance à bord de son petit voilier 8mJI Aile VII, mais prend néanmoins le départ de la course. Victime d'une syncope au moment même où elle franchit la ligne d'arrivée, elle meurt le 28 août 1932 à bord d'Ailée II. Source: http://maitres-du-vent.blogspot.fr/2011/03/le-28-aout-1932-mourait-la-tache-la.html
Le dernier sillage
Arcachon, 27 août 1932.
M. Georges Leygues, Ministre de la Marine, venu à Arcachon pour les fêtes du cinquantenaire de la Société de la Voile, a déjeuné sur Ailée.
De 12 h à 14 h½, malgré un état d'extrême fatigue, Mme Virginie Hériot se dépense pour ses invités. Elle a l'intention de faire sa régate comme les jours précédents. Elle a même accepté l'invitation au banquet donné le soir en l'honneur du Ministre de la Marine.
Sur les instances de M. Georges Leygues, Mme Hériot renonce à courir la régate de l'après-midi ; mais elle désire embarquer un instant sur Petite Aile V, pour faire le tour du bord et se montrer au Ministre à la barre de son 6 mètres. Elle prend congé de ses invités et embarque dans sa vedette.
Bientôt Petite Aile défile le long du bord devant M. Georges Leygues et les invités groupés sur le deuxième pont arrière de Ailée. Madame Hériot, radieuse, barrait sa Petite Aile.
Un quart d'heure plus tard, tout le monde avait quitté Ailée; et la vedette ramenait Mme Hériot défaillante.
Le lendemain dimanche 28 août, à 3 heures de l'après-midi, elle rendait le dernier soupir. "Il faut aller jusqu'au bout", disait-elle souvent.
Elle a poursuivi sa brillante et féconde carrière maritime, avec une sublime énergie, jusqu'à la veille de sa mort.
Hommage international à l'animatrice française du yachting à voile En rade d'Arcachon, le dimanche 28 août 1932, à 15 h, les voiliers en régate amènent leur foc et abandonnent la course en apercevant les drapeaux en berne du yacht l'Ailée. Source de l'illustraion et de la légende: http://maitres-du-vent.blogspot.fr/2011/03/le-28-aout-1932-mourait-la-tache-la.html
De l'ingratitude (Saint-Evremond)
Il y a beaucoup moins d'ingrats qu'on ne le croit, car il y a bien moins de généreux qu'on ne pense.
Œuvres mêlées de Saint Evremond, Saint-Evremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 296
L'ingratitude de l'âme est une disposition naturelle à ne reconnaître aucun bienfait, et, cela, sans considération de l'intérêt ; car l'esprit d'avarice empêche quelquefois la reconnaissance pour ne pas laisser aller un bien que l'on veut garder.
Œuvres mêlées de Saint Evremond, Saint-Evremond, éd. Les Grands Classiques Illustrés, ~1935?, p. 297