Alain de Benoist: "On est sorti de l’ère des intellectuels"
Entretien de Pascal Eysseric avec Alain de Benoist, propriétaire de l'une des plus grandes bibliothèques privées d'Europe :
http://www.revue-krisis.com/2017/03/la-bibliotheque-d-Alain-de-Benoist.html
Nire aitaren etxea / La casa de mi padre (Gabriel Aresti, 1963)
NIRE AITAREN ETXEA
Gabriel Aresti , 1963
Nire aitaren etxea
defendituko dut.
Otsoen kontra,
sikatearen kontra,
lukurreriaren kontra,
justiziaren kontra,
defenditu
eginen dut
nire aitaren etxea.
Galduko ditut
aziendak,
soloak,
pinudiak;
galduko ditut
korrituak,
errentak,
interesak,
baina nire aitaren etxea defendituko dut.
Harmak kenduko dizkidate,
eta eskuarekin defendituko dut
nire aitaren etxea;
eskuak ebakiko dizkidate,
eta besoarekin defendituko dut
nire aitaren etxea;
besorik gabe,
sorbaldik gabe,
bularrik gabe
utziko naute,
eta arimarekin defendituko dut
nire aitaren etxea.
Ni hilen naiz,
nire arima galduko da,
nire askazia galduko da,
baina nire aitaren etxeak
iraunen du
zutik.
LA CASA DE MI PADRE
Gabriel Aresti , 1963
Defenderé
la casa de mi padre.
Contra los lobos,
contra la sequía,
contra la usura,
contra la justicia,
defenderé
la casa
de mi padre.
Perderé
los ganados,
los huertos,
los pinares;
perderé
los intereses,
las rentas,
los dividendos,
pero defenderé la casa de mi padre.
Me quitarán las armas
y con las manos defenderé
la casa de mi padre;
me cortarán las manos
y con los brazos defenderé
la casa de mi padre;
me dejarán
sin brazos,
sin hombros
y sin pechos,
y con el alma defenderé
la casa de mi padre.
Me moriré,
se perderá mi alma,
se perderá mi prole,
pero la casa de mi padre
seguirá
en pie.
Traducción: Gabriel Aresti
Versión original: NIRE AITAREN ETXEA
Gabriel Aresti (1933-1975)
Nació en el seno de una familia patriota no-vascoparlante, en Bilbao. A los catorce años comenzó a estudiar el euskara por su cuenta, leyendo a los clásicos en la biblioteca municipal y escuchando a los improvisadores. Su poesía evolucionó del simbolismo de su juventud a la crítica social de su madurez, ejerciendo una enorme influencia en la juventud de los años 60 y 70. Su Harri eta Herri (Piedra y Pueblo, 1964) es el libro fundacional de la moderna poesía civil vasca. Criticó, polemizó, rompió con el mito del vasco creyente, se declaró abiertamente de izquierdas, renovó también la canción y el teatro... Su muerte, coincidiendo con el fin del franquismo, cierra un ciclo de la literatura vasca.
Source: http://basquepoetry.eus/?i=poemak-es&b=1375
Merci à Kristina Peña Olano, du pays basque espagnol, qui m'a fait connaître ce poème.
POC.
Et pour en savoir plus sur Etxea, la maison basque, consultez l'article d'André Desmartis dans ce numéro (p 74 et suivantes) du Naturaliste canadien où j'avais également publié une étude sur les fruits sauvages de la Basse Côte-Nord du Québec: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf
Source: aticle de André Desmartis dans Le Naturaliste Canadien: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf
L'ethno-musicologue Raphaël Parejo-Coudert m'informe que le dernier berger basque biscayen du Mont Gorbea (Gorbeia en basque), est mort avant-hier, le 14 janvier 2018 :
http://m.deia.com/2018/01/15/sociedad/obituarios/agur-jose-larrinaga-zubiaur
C'est peut-être le signe que le temps est maintenant venu de replanter ou de laisser repousser les forêts dans les montagnes du pays basque, Euskal Herria, les vraies forêts, les forêts naturelles, pour que reviennent les animaux et les plantes sauvages, le Basajaun et les Laminak.
Il est temps en effet de reconstruire Etxea, la Maison du Père, la vraie, celle qui n'est pas un repaire de marchands et de brigands, la Grande Maison des Hommes et de la Nature, la Maison Cosmique dont nous faisons tous partie, corps et esprit, et dans laquelle nous devons vivre ensemble en harmonie.
Pierre-Olivier Combelles
Pyrénées : la forêt efface peu à peu les paysages formés par l'Homme: http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/10/06/pyrenees-le-recul-de-l-humain,214355.php
"La campagne française comble de joie l’économiste impénitent. Richesse de la terre, incomparable fécondité du sol, et surtout admirable et minutieuse culture du terrain, qui ne laisse pas se perdre le plus petit recoin.
Ce spectacle m’accable. Malgré la beauté et la diversité dont la nature a doté ces paysages, l’homme a su leur imposer une monotonie énervante.
Les rectangles implacables des différentes cultures se succèdent docilement et s’étendent jusqu’à l’horizon. Les arbres alignés se cachent les uns derrière les autres, à égale distance, et font défiler leurs rangs au passage de l’automobile, avec un geste précis et mécanique de gymnaste. Si, tout à coup, nous trouvons un petit bois, il n’est pas difficile de deviner quel rôle pratique remplit cet apparent morceau de liberté oublié sur un sol soumis. Et les vignobles, les vignobles aux mystiques sarments, qui ont fini par envahir le paysage de leur sévérité industrielle.
Bientôt nous éprouvons le désir d’une pièce de terre stérile et libre, d’une terre préservée du labeur humain.
Cette campagne française fait pitié. Terre soumise et servile.
Nature que l’homme a asservie. Sol dompté, incapable de se révolter, plus semblable à une usine alimentaire qu’à la campagne rustique et sacrée que l’homme habitait jadis.
La richesse de la Pomone mythique se transforme en un immense entrepôt de grains et de légumes. La campagne de France n’est pas un jardin, c’est un potager.
Devant ce gigantesque déploiement d’aliments, je ne rêve que de landes stériles, de pitons glacés, de la tiède forêt de mes rivières andines.
Je ne sais d’où me vient cette répulsion. Sobriété innée, goût d’une certaine austérité janséniste, ou modération inévitable d’un ressortissant de pays pauvre? Ah! vieux terrains marécageux de Port-Royal, friches de Castille, ah! mes âpres collines.
Ce que la campagne française met en évidence, c’est la victoire définitive du paysan.
La tâche entreprise le 4 août 1789 et qu’illuminent de leurs feux symboliques les archives féodales incendiées, est enfin accomplie.
Terre entièrement cultivée, dans ses vallées et sur ses coteaux, sur les rives de ses fleuves, dans les étroits jardins de ses maisons comme dans ses vastes plaines, terre sur laquelle veille un immense amour paysan pour le sol qui le nourrit et le fait vivre. Ces lourdes moissons, ces feuillages lustrés, ces pampres qui préparent les grossesses de l’automne, sont l’effort implacable de millions de vies avides et laborieuses. Des vies qui, du matin au soir, travaillent sans relâche le sol qui enfin leur appartient et que plus rien ne protège de leur convoitise séculaire.
Un immense peuple d’insectes s’est répandu sur le sol de la France. Sa sueur le féconde et l’enrichit.
Ces champs exhalent comme la vapeur de la sueur paysanne.
Sur ces terres lumineuses, sur ces horizons doux et purs, sur la lente et molle courbe de ses collines, sur ce paysage d’intelligence et de grâce, de discrétion et de lucidité, règne une démocratie paysanne."
Nicolás Gómez Dávila (Cajicá, Colombie, le 18 mai 1913 - Bogotá, le 17 mai 1994)
http://pocombelles.over-blog.com/page-5215767.html
Nicolás Gómez Dávila o la irreverencia de la inteligencia. Escrito por Damián Pachón Soto. Le Monde Diplomatique - Edition Colombie:
Entretien avec Iñaki Gil de San Vicente
(...)
-So, where will we find the light at the end of the tunnel regarding this subject?
-There are a couple of things which I believe are important at an antibodies level: one of them is the content of Euskera as non commercialized tongue and on the other hand, the content of the Basque paganism. There is Basque pagan culture subjacent to the figure of Mari (Note: Mari or Maddi is the main numen of the pre Christian Basque mythology), of the Basque traditions, of resistance to all the Christian submissive mentalities, that we must reclaim, and in part, the introduction of so many young men and women to the liberation struggle has to do with this paganism, with figures and icons that existed before private property. A debate of recuperation of the Basque culture which doesn’t consider the connections previous to the medieval and capitalist property, will lead to nowhere, it will be a waste of time. It is about reconstructing a community-based culture that guides through the overcoming of private property and patriarchy, starting with primary spaces, with the gaztexes (juvenile social centers), with the liberated polisexual spaces, with the recuperation of the communes. For the daily struggle.
(...)
P. Elias Zahlaoui : Allocution d’un prêtre de Syrie devant le Parlement Européen
Allocution du Père Élias Zahlaoui
Mesdames, Messieurs,
La crise syrienne a soulevé, soulève et soulèvera des questions, pour le moins gênantes.
Questions, en premier lieu sur la légitimité de cette guerre universelle contre la Syrie.
Questions aussi sur les enjeux politiques et économiques, apparents ou cachés, de cette guerre.
Questions enfin sur les issues possibles et à venir, aux plans tant régional que mondial, de cette guerre.
Pour ma part, prêtre arabe catholique, descendant de la toute première communauté chrétienne de Syrie, j’ai jugé de mon devoir de syrien et de citoyen du monde à la fois, de vous proposer mon approche personnelle de l’une des raisons profondes de la résistance absolument inattendue, que la Syrie a opposée à cette guerre.
D’ailleurs, vous le savez tous, c’est cette résistance même qui lui a valu, entre autres, l’appui inconditionnel d’alliés comme la Russie et l’Iran, qui se savaient menacés du même sort, si la Syrie venait à tomber.
Tout au long de sept ans bientôt, nuit et jour, vos tout puissants médias, vous ont asséné des ʺcertitudesʺ indiscutables, entre autres, celle d’une guerre civile en Syrie, et celle d’un régime de dictature, qui massacre impunément son propre peuple.
Tout cela, Mesdames, Messieurs, ne vous rappelle-t-il pas, les scénarios utilisés pour la destruction de l’Irak, puis de la Libye ?
Une levée chevaleresque de tout l’Occident, conduite au sein des Nations-Unies, par les États-Unis, a valu à la Syrie une déclaration de guerre, de la part de (140) pays – pas plus ! – ainsi qu’un embargo militaire, économique et financier, sans précédent.
Cependant devant l’échec de la mise en application du célèbre droit d’ingérence, prétendument humanitaire, dont le mérite d’invention revient à Mr Bernard KOUCHNER, des centaines de milliers de soi-disant ʺdjihadistesʺ musulmans, furent, par, qui vous savez, levés à travers une centaine de pays, dont des pays européens et américains, embrigadés, armés, entraînés, payés, enfin téléguidés, voire commandés par des spécialistes des réseaux des plus puissants services secrets, pour être envoyés par vagues successives, à longueur d’années, en Syrie, pour y promouvoir, disait-on, la démocratie, et sauvegarder les droits de l’homme.
Le bilan de cette malheureuse aventure, sur le plan strictement humain, le voici en gros, d’après les évaluations des Nations-Unies :
-Sur une population de 24.000.000 d’habitants, 12.000.000 d’errants sur les routes, soit à l’intérieur du pays, soit ailleurs au niveau du monde entier, voire sur mer…
-400.000 morts, abstraction faite de toute appartenance religieuse, de toute condition et de tout âge…
-Des centaines de milliers d’handicapés…
-Des dizaines de milliers de disparus…
Et pourtant l’État syrien a tenu, son Président a tenu, son armée a tenu, sa population a tenu, ses institutions gouvernementales de tous ordres ont tenu, son corps diplomatique a tenu, ses Instances universitaires et scolaires, tant gouvernementales que privées, ont tenu, tous les fonctionnaires d’État, en poste ou en retraite, même ceux des zones assiégées par les ʺDjihadistesʺ d’Alkaïda, Al-Nousra, Daëch et consorts, ont été et sont jusqu’à ce jour, régulièrement payés…
Devant cet état de fait, absolument incontournable, l’un de vos meilleurs connaisseurs de la crise syrienne, le français Michel Raimbaud, a osé écrire, il y a un mois, que tout cela frôle le miracle…
Miracle ou pas, avouons que cette résistance inattendue de la Syrie, a déjà provoqué bien des interrogations, et ébranlé bien des certitudes ʺpolitiquement correctesʺ…
Pour tout dire, cette résistance exige sans retard, des efforts honnêtes de recherche tenace et courageuse, loin de tout calcul mesquin ou chauvin. Car il s’agit pour vous tous de comprendre le secret de ce terreau strictement humain, de la Syrie profonde, qui seul explique ce qui vous paraît inexplicable dans cette résistance même.
D’ailleurs sans cette urgence, je vous avoue que je ne me serais jamais permis de venir ici, tant ma méfiance à l’égard de tout l’Occident, Société et Église à la fois, est grande.
En fait, il s’agit pour nous tous, habitants de cette splendide planète, d’une leçon urgente et capitale à tirer, avant qu’il ne soit trop tard.
Que cette assertion vous étonne ou vous indigne, je me dois de vous dire, en prêtre qui vit en une société arabe à majorité musulmane, et qui croit bien connaître les musulmans et leur histoire, que vous avez, vous-mêmes occidentaux, consciemment ou inconsciemment, créé de toutes pièces, en Occident, deux mondes musulmans, qui n’ont, en fait, rien à voir avec l’Islam.
Le premier de ces deux mondes, concerne les innombrables agglomérations musulmanes qui parsèment aujourd’hui tout l’Occident. Ces agglomérations, vous vous en êtes servis pendant des décades, pour faire les travaux que vos concitoyens répugnaient à faire. Or leur grande majorité vit jusqu’à ce jour, marginalisée au sein de vos sociétés, et écrasée par un sentiment d’infériorité, qui risque de se transformer subitement en un ressentiment explosif et ravageur. Vous en avez déjà eu des preuves inquiétantes.
Le second de ces deux mondes, concerne les innombrables groupes de ʺdjihadistesʺ, que vous avez cru pouvoir créer et utiliser, pour détruire ʺles autresʺ, tout en vous croyant à l’abri de toute surprise désagréable, en misant uniquement sur ce que vous croyez être, vos tout-puissants réseaux de défense. Or vous avez tous vite déchanté.
Mais quel est donc l’Islam, me diriez-vous ?
Mesdames, Messieurs,
Ici, permettez-moi de vous inviter à une lecture objective de l’histoire des premières conquêtes musulmanes :
Damas, en 635
Jérusalem, en 638
L’Égypte, en 641
L’Andalousie, en 711
En toutes ces conquêtes sans exception, les musulmans ont eu le génie d’inventer un style de vie avec les habitants chrétiens des pays conquis, qu’aucun envahisseur n’a jamais connu, ni avant ni après l’apparition de l’Islam. Et ce style nouveau a produit une convivialité faite de collaboration réelle avec les habitants, dans le respect de leurs églises, couvents, habitations, propriétés, activités, et tout cela en échange d’un tribut qui s’avérait inférieur au tribut que les byzantins chrétiens leur avaient imposé, sans parler des exactions et violences de toutes sortes que les byzantins ʺorthodoxesʺ imposaient régulièrement aux habitants ʺnon orthodoxesʺ de ces pays, qui finirent par voir dans l’envahisseur arabe et non chrétien, un libérateur !
Je m’en voudrais de ne pas souligner que cette convivialité étonnante a surtout permis à tous les habitants de ces pays conquis, tant musulmans que chrétiens et juifs, de vivre ensemble, de travailler ensemble, voire de collaborer au plus haut niveau de l’administration du Califat.
Cette convivialité s’est approfondie et enrichie au cours des siècles, au point d’avoir fait de certains penseurs arabes chrétiens du 19e siècle, les créateurs de l’arabisme, et de nombre d’entre eux, au 20e siècle, les fondateurs et leaders de puissants partis politiques arabes, en Égypte, en Syrie, au Liban et en Palestine.
Or c’est cette convivialité même qui constitue le fond du tissu solide de la société syrienne, et qui explique l’une des raisons profondes de sa résistance au cours des siècles en dépit de tous les bouleversements que cette société a connus jusqu’à ce jour.
Une tornade si violente et si longue fût-elle, ne peut venir à bout d’une forêt d’une vie commune qui a mis 1.400 ans à enfoncer ses racines dans une bonne terre. Telle est la Syrie d’aujourd’hui.
D’ailleurs, si l’Islam avait été l’espace d’un jour, à l’image de vos ʺDjihadistesʺ d’aujourd’hui, aucun chrétien n’aurait survécu aux invasions musulmanes connues.
Si devant de telles assertions, vous avez l’ombre d’un doute, permettez-moi de vous renvoyer aux seuls historiens juifs, et même israéliens. Je ne vous en citerai que trois de nos contemporains : le premier, un israélien, Aba EBAN, dans son livre ʺMon Peupleʺ, le second, un français, et c’est le rabbin Josy EISENBERG, dans son livre ʺUne histoire des juifsʺ, le troisième, un américain, Abraham LEON ZACHAR, dans son livre monumental ʺHistoire des juifsʺ.
Oui, mes amis, l’Occident aujourd’hui a beaucoup à apprendre de l’Islam même conquérant, pour se sauver de l’Islam qu’il s’est créé, d’abord en son sein, ensuite au niveau du monde.
L’histoire apprend à qui veut l’entendre, que c’est au faîte de son pouvoir, que l’on reconnaît la valeur réelle d’une personne, d’une société, d’un peuple, d’une religion.
Serait-ce donc si blessant de dire que l’Islam, au faîte de son pouvoir, a en ses croyants, réussi au cours de l’histoire, là même où le christianisme a lamentablement échoué en ses croyants ?
Tout cela, Mesdames, Messieurs, croyez-moi, vous concerne au plus haut point. Car il s’agit, me semble-t-il, de l’avenir non de l’Occident seul, mais du monde entier.
Mes amis,
L’Occident aujourd’hui, tout l’Occident sans exception, si puissant soit-il, a le plus haut intérêt à revoir rapidement toutes ses politiques, à l’intérieur de ses frontières, et au-delà au niveau du monde entier. Oui je dis bien aujourd’hui, et pas demain. Car demain comme beaucoup le craignent, se prépare dans une arrogance aveugle, un cataclysme mondial auprès duquel la seconde guerre mondiale paraîtrait comme un jeu d’enfant.
Mesdames, Messieurs,
Pour finir, laissez-moi vous raconter un fait récent, hautement significatif, survenu le 27 septembre 2001. En ce jour, était organisé pour la première fois à Damas, un concert commun de chants religieux, entre une chorale d’église que j’avais fondée en 1977, et la troupe de chanteurs musulmans, de la célèbre mosquée des Omeyades. Ce concert avait lieu sur le parvis de la Cathédrale Grecque Catholique de Damas. Une foule impressionnante y assistait, dont des évêques, des prêtres et des ulémas musulmans.
Entre autres invités de marque, il y avait la Troïka européenne, présidée par Mr Xavier SOLANA; Mr Louis MICHEL, alors ministre belge des affaires étrangères, en faisait partie. Cette délégation était accompagnée d’un reporter de la TV belge, un certain Joseph MARTIN. La Troïka européenne assista au concert l’espace de vingt minutes seulement, pressée qu’elle était par d’autres engagements. Or au moment où elle quittait le parvis de la Cathédrale, Mr Joseph MARTIN faisait son reportage devant le cameraman de la TV belge. Je l’ai bien écouté. J’ai donc gardé de son reportage, ce mot bien ancré dans ma mémoire. Je vous prie de bien l’écouter :
« Mr BERLUSCONI, au lieu d’insulter le monde arabe et de mépriser la civilisation musulmane, aurait dû venir ici, pour combler son ignorance ».
Mesdames, Messieurs, Merci.
Père Élias Zahlaoui, le 6 décembre 2017
Sources:
http://arretsurinfo.ch/allocution-dun-pretre-de-syrie-devant-le-parlement-europeen/
"Son chevaleresque adversaire [de Richard Coeur de Lion], le sultan Saladin, qui unissait, lui aussi, à, la gloire des armes le mérite d'avoir (et depuis longtemps) favorisé cette détente, avait dû se contenter également d'un demi-succès. Sans doute jouissait-il dans tout le monde islamique du prestige incomparable que lui avait valu la reconquête de Jérusalem, mais après avoir, dans la journée du Hattîn, touché de si près à la victoire totale, il avait connu les jours sombres d'Acre et de Jaffa et, tout en conservant à l'Islam la mosquée d'Omar, dû rétrocéder aux chrétiens la côte palestinienne. Il est vrai aussi que sa générosité, son humanité profonde, sa pitié musulmane sans fanatisme, cette fleur de libéralisme et de courtoisie qui ont émerveillé nos vieux chroniqueurs, ne lui valent pas dans la Syrie franque une moindre popularité qu'en terre d'Islam. En le fréquentant dans les circonstances les plus tragiques où l'homme se montre tout entier, les Francs avaient appris que la civilisation musulmane peut, elle aussi, produire des types d'humanité vraiment supérieurs, de même que les musulmans, un peu plus tard, devaient avoir une révélation analogue de la civilisation chrétienne en fréquentant saint Louis.
Mais tant de travaux et d'angoisse avaient épuisé le grand sultan. Il avait rêvé de profiter de la paix pour aller visiter sa belle terre d'Egypte qu'il n'avait pas revue depuis bien des années, surtout pour aller remercier Dieu au pélerinage de la Mecque. Il n'en eut pas le temps. Dans la nuit du 3 au 4 mars 1193 il mourut dans cette ville de Damas qu'il avait tant aimée et où se dresse aujourd'hui encore, grandiose et simple comme la foi musulmane elle-même, son tombeau."
"Si grande était l'admiration des Musulmans pour l'extraordinaire bravoure du grand Plantagenêt qu'en pleine bataille Mélik el-Adil, le voyant combattre sur un médiocre cheval déjà fourbu, lui avait envoyé un nouveau coursier. Fendant la foule des combattants, on avait vu arriver au galop et s'arrêter devant Richard un mamelouk conduisant deux magnifiques chevaux arabes, "car il n'était pas convenable au roi de combattre à pied". Quelques jours après la bataille, le roi étant tombé malade à Jaffa, Saladin lui envoya une fois encore des pêches et des sorbets à la neige de l'Hermon."
" Il y avait à Jérusalem deux vieillards francs, deux centenaires, qui avaient vu Godefroi de Bouillon. Saladin, ému de pitié, ordonna qu'on leur laissât finir leurs jours en paix et pourvut à leur entretien. Nous avons vu qu'il fit reconduire par une escorte d'honneur jusqu'à la côte les princesses Sybille de Jérusalem, Marie Comnène et Etiennette d'Outre-Jourdain. Envers les simples dames nobles il ne montra pas moins de courtoisie. une délégation de celles qui avaient perdu les leurs à la guerre était venue le trouver. "Quand il les vit, ils demanda qui elles étaient, et on lui dit que c'étaient les femmes et les filles des chevaliers qui avaient été tués ou pris en la bataille; et il demanda ce qu'elles voulaient; elles lui dirent que, pour Dieu, il eût pitié d'elles qui avaient perdu leurs barons morts ou en prison et leurs terres perdues, et qu'il leur donnât aide et conseil. Quand Saladin les vit pleurer, il en eut grand-pitié et leur dit de s'enquérir pour savoir si leurs seigneurs étaient vivants, et qu'autant qu'il en aurait en prison, il les ferait délivrer, et furent en effet délivrés ceux que l'on trouva. Après, il commanda que l'on donnât largement du sien aux dames et aux demoiselles qui étaient devenues veuves ou orphelines. On leur en donna tant qu'elles se louèrent à Dieu et au monde du bien que Saladin leur avait fait."
René Grousset, de l'Académie française: "L'épopée des croisades". Librairie Académique Perrin, Paris, 1939/1968
Baigneurs sur une plage d'Angleterre il y a environ 200 millions d'années
Pour en savoir plus sur le Dimorphodon, un Ptérosaure du Jurassique inférieur:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dimorphodon
Sur le même sujet (mais à une autre époque) et sur le même blog:
http://pocombelles.over-blog.com/2017/12/de-gaulle-a-la-plage-jean-luc-ferri.html
Rouge basque
Source du texte et de la photo de piment d'Espelette:
http://www.arcangues.eu/info/pourquoi-le-rouge-est-une-couleur-majeure-au-pays-basque.html