The vessels plan to catch minke whales in the sea within a radius of 90 kilometers from the port in Ishinomaki, Miyagi Prefecture, so they can analyze their stomach contents and use the gathered data to manage marine resources, according to the Association for Community-Based Whaling.
Les pesticides tuent la France
Commentaire d'un agriculteur, Nicolas, à un article de Reporterre sur les pesticides en France:
" Agriculteur en Amap, faisant partie d’un réseau assez structuré (...) nous ne voulons pas épandre de pesticides, mais nous y sommes contraints par les consommateurs (qui l’imposent aux distributeurs) qui demandent des prix toujours plus bas. Dans un marché ouvert, il n’est pas possible d’édicter des règles franco-françaises, le levier d’action est européen.
En 2016, la France a interdit un désherbant pour les oignons blancs. Car ce produit est dangereux pour le consommateur et le producteur, c’est donc bien dans l’intérêt commun que cette décision a été prise. En Occitanie, tous les producteurs d’oignons blancs ont cessé la production. Les oignons sont donc venus massivement d’Espagne, où cette molécule n’est pas interdite. Bilan : toujours la même merde sinon pire pour le consommateur, et le producteur a perdu du revenu. Le but visé n’est pas atteint !
Battons-nous efficacement, construisons un pôle européen de cultures sans Roundup sans OGM, sans néonicotinoïde."
Source: https://reporterre.net/Covoiturage-et-greve-de-train-gout-des-pesticides-nucleaire-poemes-voici-l
On comprend bien que la cause première des problèmes environnementaux et sociaux, c'est le libéralisme, le système du libre-échange ("le renard libre dans le poulailler libre"), l'abandon de la souveraineté des peuples, des états nationaux, la dissolution des pays dans des ensembles politiques de plus en plus vastes, la dissolution de la politique nationale dans la politique d'ensembles (UE, OTAN, Alliance Atlantique, Traités le libre-échange) et d'organismes supra-nationaux (ONU).
Sur le même blog:
Printemps 2018 silencieux dans les campagnes françaises:
Pour une campagne propre autour d'Auffargis
http://auffargisenvironnement.blogspot.fr/2015/01/pour-une-campagne-propre-autour.html
Biodiversity: The ravages of guns, nets and bulldozers. By Sean L. Maxwell,Richard A. Fuller,Thomas M. Brooks& James E. M. Watson, Nature, 10 August 2016
https://www.nature.com/news/biodiversity-the-ravages-of-guns-nets-and-bulldozers-1.20381
Epandage dans un champ de blé dans la région de Rambouillet (19 avril 2018). Photo: Pierre-Olivier Combelles
Un peu plus loin, dans la même région de la forêt de Rambouillet: un champ de colza. La seule agriculture qui se pratique dans la région est l'agriculture industrielle et chimique. La faune et la flore sauvage n'ont que la forêt, les haies et les jardins pour vivre. Photo: Pierre-Olivier Combelles (19 avril 2018)
Stance à une cantharide
La cantharide
C'est un gros insecte bleuâtre.
Il a traversé le chemin devant moi,
mi-scarabée, mi fourmi géante.
Quand je me suis approché pour le photographier,
Il s'est arrêté pour me regarder.
Que suis-je pour lui ?
Je ne le saurai jamais.
Pierre-Olivier Combelles
15 Avril 2018
Ezra Pound et le Choeur des Oiseaux de Clément Janequin
Dans son entrevue avec Ezra Pound en 1967, Pasolini lit le 2e Canto pisan et lui demande à la minute 4:00 quelle est la musique dont la partition suit le texte du poème. Ezra Pound répond: "le Choeur des Oiseaux de Clément Janequin, transcrit pour le luth par Francesco da Milano puis pour le violon par Gerhardt."
https://archive.org/details/1967PasoliniEntrevistaAEzraPound
Les voici, en ce printanier 13 avril 2018 où fleurissent les jacinthes des bois, les coucous, les anémones sylvies et l'épine noire et chantent les premiers rossignols et les fauvettes à tête noire dans la forêt et la campagne autour de chez moi.
L'ancien ambassadeur de France Michel Raimbaud s'exprime sur la crise syrienne et sur l'attitude de la France (RT)
Son Excellence Michel Raimbaud, ancien Ambassadeur de France, auteur du livre “Tempête sur le Grand Moyen-Orient”, édition Ellipses, 2015.
Michel Raimbaud a livré pour RT France son analyse sur l'attaque chimique présumée dans la Ghouta et ses conséquences. Convaincu qu'il s'agit d'une «false flag», il dénonce l'«immoralité» de la position de Paris, calquée sur les néoconservateurs.
L'ancien ambassadeur de France Michel Raimbaud qui porte un regard acéré sur les problématiques du monde arabo-musulman, région dans laquelle il a accumulé une expertise fondée sur des expériences de terrain, analyse pour RT France les derniers rebondissements de la crise syrienne.
Pour l'ancien diplomate, qui s'appuie sur les exemples tirés du passé récent du pays, il est fort probable que l'attaque chimique présumée dans la Ghouta, attribuée au gouvernement syrien, ait été montée de toutes pièces : «C'est ce que l'on appelle une false flag (attaque sous fausse bannière)».
«Quand il y a eu une attaque, il a toujours été prouvé – à tout le moins fortement soupçonné – par la suite que ce n'était pas le gouvernement syrien qui en était responsable, mais bel est bien les rebelles modérés, qui sont en fait des terroristes», fait valoir Michel Raimbaud. Il y a deux mois, le secrétaire à la Défense Jim Mattis avait à ce propos admis qu'il n'existait pas de preuve de la culpabilité de Bachar el-Assad dans l'attaque chimique de Khan Cheikhoun d'avril 2017 à laquelle les Etats-Unis avaient pourtant réagi en effectuant une frappe sur la base d'Al-Chaaryate.
L'objectif d'une telle stratégie est simple selon l'ancien diplomate, c'est un moyen pour tenter d'annihiler les avancées de l'armée syrienne sur le terrain. «Quand l'armée syrienne obtient un succès décisif, on invente une alerte», fait-il ainsi remarquer, notant que les forces gouvernementales étaient parvenues à libérer la quasi-totalité de la Ghouta orientale ces dernières semaines.
Dans cette crise, la position de Paris qui menace d'intervenir militairement sur le territoire syrien ne surprend pas outre mesure l'ancien ambassadeur : «La France s'aligne toujours sur Washington, depuis des années déjà.»
Bien qu'elle soit sans surprise, Michel Raimbaud estime que cette position est toutefois «regrettable», d'autant que Paris est un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et a donc le devoir en cette qualité de respecter la charte des Nations Unies.
«C'est une des grande constatation de cette situation, le droit international est bafoué», note l'ancien diplomate qui rappelle que la France foule ainsi aux pieds la souveraineté des Etats, le principe de non-ingérence, le droit d'autodétermination des peuples et le droit des Etats à décider librement de leur régime politique sans intervention extérieure.
«Je trouve gonflé de dire que l'on a un devoir moral d'intervenir. On ne peut pas faire appel à des principes moraux quand on les viole continuellement, c'est immoral, littéralement», poursuit Michel Raimbaud. «Et c'est injuste, la Syrie ne nous a jamais attaqués. Ce n'est pas un agresseur, c'est nous qui l'agressons. Vouloir prendre un rôle pour aller sauver le peuple syrien, ça me paraît de l'humour noir», glisse-t-il encore.
Selon lui, la France a fait le choix de se placer dans «le camp de la guerre» en Syrie, aux côtés des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l'Allemagne, de la Turquie, mais aussi d'Israël et de ses alliés islamistes, l'Arabie Saoudite et le Qatar. «Il faut se réveiller parce que le monde est au bord de la guerre», prévient-il.
L'ancien ambassadeur déplore par ailleurs le traitement médiatique de la crise en Occident. «Les médias occidentaux, c'est la ruine. Ils ont discrédité la profession dans leur grande majorité. Au bout de sept ans, ils font mine de ne rien avoir compris», lance-il sans ambages. Pourtant ils ne sont pas les seuls responsables de cette ruine dans le domaine public, selon lui : «Il y a les intellectuels aussi, à droite à gauche ils pensent la même chose. On a jamais vu un pareil unanimisme.»
Un phénomène qu'il attribut au néoconservatisme, importé des Etats-Unis. Né sous Reagan, le courant partagé autant par les Démocrates que les Républicains s'est accentué depuis la chute de l'Union soviétique et plus encore depuis les attentats du 11 septembre et la guerre contre le terrorisme, remarque Michel Raimbaud.
«Le néoconservatisme a investi l'Etat profond non seulement en Amérique, mais aussi en France, au Royaume-Uni, dans tous les pays occidentaux où ils ont des succursales, et en Israel évidemment, qui est un pilier du pouvoir néoconservateur», analyse l'ancien ambassadeur.
Une influence américaine d'autant plus problématique que les Etats-Unis ne sont pas un allié de Paris : «François Mitterrand disait que les Etats-Unis mènent une guerre perpétuelle à la France et que les Français ne le savent pas. C'est une guerre impitoyable, de tous les instants, dans tous les domaines. Il s'agit de la mettre au pas.»
Michel Raimbaud:
https://www.diploweb.com/_Michel-RAIMBAUD_.html
"Gardons espoir et prions pour que nous survivions au cataclysme qui vient."
Le 6 août 1945 (Robert Gil/Les 7 du Québec)
Recherche menée par Robert Gil
L’énergie atomique se manifesta publiquement pour la première fois ce jour la par la destruction à peu près complète et instantanée d’Hiroshima. La « performance » fut répétée trois jours plus tard sur Nagasaki avec le même succès. Si la surprise fut grande dans l’opinion publique, parmi les savants il n’en fut rien car ils envisageaient ce développement scientifique depuis 1939.
Contrairement à ce qui a été écrit plusieurs années plus tard, ces destructions de masse ne traumatisèrent ni le milieu scientifique ni l’opinion publique. Elles furent perçues comme le début d’une ère nouvelle, « l’âge atomique » confirmant la fiabilité de cette nouvelle source d’énergie. Le mercredi 8 août 1945, on put lire à la une du journal Le Monde : « Une révolution scientifique : Les Américains lancent leur première bombe atomique sur le japon ».
L’unanimité fut assez parfaite dans l’ensemble de la presse. L’ampleur du désastre, ces êtres humains qui, en quelques millionièmes de seconde, furent « volatilisés » et ne laissèrent qu’une ombre sur les murs, loin de déclencher horreur et indignation, fut reçue comme la preuve objective d’un avenir radieux pour une humanité qui allait enfin être débarrassée à tout jamais des contraintes du travail.
La matière se révélait source inépuisable d’énergie, qu’il serait possible d’utiliser partout sans limite, sans effort, sans danger. D’invraisemblables projets étaient présentés sérieusement comme à notre portée dans un avenir très proche. On parlait de faire fondre la glace des pôles par bombardement atomique pour produire un climat tempéré sur la terre entière, d’araser le Mont Blanc ou de combler la Méditerranée pour irriguer le Sahara (Joliot), etc.
Le délire scientiste n’a plus jamais atteint de tels sommets. Les explosions sur le Japon furent glorifiées et bénies par tout ce que l’establishment scientifique avait de disponible : à l’époque cela s’appelait « les savants ». La mobilisation fut spontanée pour nous initier à cet avenir que les prix Nobel du « Projet Manhattan » nous avaient soigneusement préparé. Hiroshima devait ouvrir à l’humanité une ère de liberté, on entrait dans la modernité libératrice.
La seule voix discordante fut celle d’Albert Camus dans l’éditorial de Combat le 8 août 1945 : « Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique.
On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes, que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. […] Il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer une découverte qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles ». Ces positions lui valurent, quelques jours plus tard, de violentes critiques.
Pour France-Soir, l’ère nouvelle fut inaugurée le 16 juillet 1945, date de l’essai de la première bombe atomique. Il titre le 8 novembre 1945 : « Le 16 juillet 1945 à Alamogordo, par une nuit d’orage, le monde est entré dans une ère nouvelle ». L’article se poursuit ainsi : « L’espèce humaine a réussi à passer un âge nouveau : l’âge atomique ». Ce même journal titrait un article le 9 août 1945 : « L’emploi de la bombe atomique ouvre des horizons illimités ».
Le 10 août 1945, après la destruction de Nagasaki, France-Soir confiait ses colonnes à « un prince, académicien français et prix Nobel de physique » qui titrait son article : « L’homme pourra demain tirer plus d’énergie de quelques grammes de matière désintégrée que de la houille, de l’eau et du pétrole, par le prince Louis de Broglie, de l’Académie française ».
Le 8 août 1945, le journal Libération titrait en première page : « La nouvelle découverte peut bouleverser le monde. […] Charbon, essence, électricité ne seraient bientôt plus que des souvenirs ». Toujours en premiere page, ce meme jour, L’Humanité titre : « La bombe atomique a son histoire depuis 1938, dans tous les pays des savants s’employaient à cette tâche immense : libérer l’énergie nucléaire. Les travaux du professeur Frédéric Joliot-Curie ont été un appoint énorme dans la réalisation de cette prodigieuse conquête de la science ». Les journaux mentionnent à de nombreuses reprises la part jouée par la France dans cette prodigieuse découverte.
Ainsi on trouve dans le Figaro du 9 août 1945 un communiqué de l’AFP : « Paimpol 8 août – M. Joliot-Curie fait de Paimpol la communication suivante : L’emploi de l’énergie atomique et de la bombe atomique a son origine dans les découvertes et les travaux effectués au Collège de France par MM. Joliot-Curie, Alban et Kowarski en 1939 et 1940. Des communications ont été faites et des brevets pris à cette époque ».
Un de ces brevets porte sur les « Perfectionnements aux charges explosives », brevet d’invention n° 971-324, « demandé le 4 mai 1939 à 15 h 35 min à Paris ». Cependant, personne en 1945 n’osa réclamer au gouvernement américain des royalties, bien que finalement on affirmât que la destruction de Hiroshima était couverte par un brevet français ! Seul un bénéfice moral était attendu en exigeant que l’opinion mondiale reconnût la contribution française aux massacres d’Hiroshima et de Nagasaki.
Source: http://www.les7duquebec.com/7-dailleurs/le-6-aout-1945/
Sur le rouge et le blanc du drapeau japonais
"Rising Sun Flag: It is the red and white of the flag which is important to us here. White represents the yin (陰 or いん) or male element and red the yang (陽 or よう) the female. Elsewhere I noted: "Another question arises from something else I read a number of years ago, but for the life of me have been unable to find again to check my sources. The quote said that the red and white of the Japanese flag represented the red or female element and the white was the male. It doesn't take a stretch of the mind to understand the sexually oriented use of these symbolic colors. The contrast of the two in combination is - if this is true - a clear analogy to the yin-yang concept."
Well, I finally sound something on the subject, but not exactly what I was looking for. "Let us return to the red and white, which colors have had a metaphorical resonance across Asia, from ancient Iran to Japan. The Chinese conception, reflected in the funerary rituals, is that the (red) flesh comes from the mother, whereas the (white) bones come from the father. More specifically, the mother's 'red drop' contributes the skin, blood, flesh, fat, heart, and soft, red viscera; whereas the father's white drop contributes the hair, nails, teeth, bones, veins, arteries, ligaments, semen - in other words, all that is white, hard, structural. This is very much like the Greek conception, described by Aline Rousselle, in which semen goes to build the 'noble white parts.' Therefore, a woman who wants a son must 'whiten' or 'masculinize' herself. According to Aristotle, 'Man produces sperm because he is a warm nature, such that he possesses a capacity for bringing about an intense concoction of the blood, which transforms it into its purest and thickest residue: sperm or male seed. Women cannot perform this operation. They lose blood, and at their warmest can only succeed in turning it into milk... Thus, the ultimate difference between the sexes lies in the fact that one is warm, and dry and the other is cold and wet, qualities that reveal themselves in their aptitude or inaptitude for achieving concoction.' Incidentally, this distinction is presented as the ultimate rationale and justification of the androcentric social order. The Egyptian theories of reproduction, too, ascribed the bones to the male principle and the flesh to the female."
Source: http://www.printsofjapan.com/Index_Glossary_Kutsuwa_thru_Mawari_dourou.htm
Entre la chasse "scientifique" à la baleine, Fukushima et la démographie négative: le suicide collectif japonais
Amaterasu (天照), déesse du soleil et de l'univers, sortant de la grotte Ama-no-Iwato ou elle était cachée. Les maux qui frappent les Japonais et à travers eux les autres hommes et la nature sont le châtiment des fautes qu'ils ont commises à l'encontre d'Amaterasu, en violant l'ordre naturel qu'elle incarne.
La chasse traditionnelle des baleines par les Japonais, qui comportait des rites funéraires, est devenue aujourd'hui destruction et suicide collectif.
And then there were whales: "Important rituals are performed at Buddhist temples after the [whaling] season. To prevent a killed whale turning into a 'hungry ghost' (gaki) that may cause accidents and disease, it may receive a funeral similar to a human being's. The whate is give a posthumous name (kaimyō) that is inscribed on a memorial tablet (ihai) and registered in the death registry (kakochō) of a Buddhist temple. Moreover, memorial rites (kuyō) are held where temple priests recite from the sacred osegakikyō sutra, which is also recited for human beings lost at sea... At least twenty-five memorials and festivals (matsuri) are held every year in Japan to honour killed whales. Tombs and memorial stones for whales exist in forty-eight locations... A tomb in Kōganji (a temple dedicated to whales in Yamaguchi prefecture) marks the burial site of whale foetuses and has been declared a national historical monument. Towards the end of April, several temple priests read sutras for several days and nights to help the whales be reborn in a higher existence." (Quoted from: Unveiling the Whale: Discourses on Whales and Whales by Arne Kalland, p. 156)
Source: http://www.printsofjapan.com/Index_Glossary_Ihai_thru_Iwai.htm
Bateau de Sea Sheperd aux prises avec un baleinier japonais faisant de la chasse "scientifique" ("Research"). Source: https://www.aljazeera.com/news/2015/11/activist-group-slams-japan-plan-resume-whale-hunt-151129072844836.html"
(6 avril 2018) SENDAI. Japanese ships left a port in northeastern Japan on Thursday to conduct what the government calls research whaling off the coast in the Pacific Ocean through late April, a whaling group said.
(...)
Commentaire de Peter14:
"It is clear to most that Japan has never halted commercial whale hunting. Changing the name to "Scientific research" fools nobody. Japan kills more than it can eat now anyway so why bother changing the name back to "Commercial whaling"? The Idea of killing even more whales that will never be consumed, just for the sake of it, is terribly confusing.
Spend money on the fleet. Spend money on wages. Spend money on keeping uneaten meat frozen. Spend money on continually increasing stocks of frozen whale meat until you need to either throw it away or increase your freezer capacity to hold more uneaten meat. I just dont get it. Is this all just a way to keep a dead industry afloat? Surely the best option is to retrain in other industries that have a future and let whaling die out as another anachronistic industry past its use by date. Or do some people just hate whales so much they want to kill them all?"
Source: https://japantoday.com/category/national/japanese-ships-leave-for-whale-hunt-off-northeastern-coast
Remerciements à Alain Sennepin: http://europe-tigre.over-blog.com/2018/04/derniere-sequence-avant-fermeture.html
Roger Garaudy: Les autres
LES AUTRES
Les veilleurs ont un seul monde, qui leur est commun; ceux qui dorment tombent chacun vers un monde particulier.
Héraclite d'Ephèse.
Une race nouvelle parmi les hommes de ma race, une race nouvelle parmi les filles de ma race, et mon cri de vivant sur la chaussée des hommes, de proche en proche, et d'homme à homme. Jusqu'aux rives lointaines où déserte la mort.
Saint-John Perse, Vents.
L'enfer c'est l'absence des autres. L'enfer c'est la fermeture à l'autre. Je nais habité par les autres. Puis une éducation mutilante d'Occidental me réduit à être tout seul, et à avoir l'illusion d'être la source de tout le reste. « Je pense, donc je suis. » L'une des plus belles perles du sottisier occidental! Quatre postulats escamotés en cinq mots. « Je. » Il n'est pas vrai qu'au commencement était moi. Tout au contraire je me distingue peu à peu, et à grand-peine, d'une totalité confuse des choses et des autres vivants. C'est une conquête de mon enfance première.
Le moment où je m'affirme comme individu, distinct de tous les autres, séparé, sinon affronté, cette affirmation individualiste est historiquement datée et géographiquement située : elle est née avec la Renaissance, c'est-à-dire à la naissance du capitalisme et du colonialisme, et en Europe. Il est vrai qu'à partir de cette mutation historique caractérisée par l'institution généralisée du marché et de ses concurrences, chaque homme est devenu le rival de chaque autre, que la liberté a été cadastrée comme la propriété : ma liberté s'arrête là où commence la liberté de l'autre. Il est vrai aussi que cet individualiste barricadé dans son moi égoïste a considéré l'Europe comme le nombril du monde : tous les autres n'étant que barbares ou primitifs.
Les Indiens ont-ils une âme? se demandaient gravement les gens d'Église au 16ee siècle. Il fallut plusieurs papes pour en décider. « Je connus que j'étais une substance dont toute l'essence ou la nature est de penser. » Cette maladie vient de plus loin, de Socrate et de Platon ; tout ce qui ne peut se traduire en concepts n'existe pas. Descartes pousse cette désolation à son terme : l'amour, la création esthétique, l'action même (autre que technique), où ont-ils leur place? Essayez de tirer une esthétique de Descartes! Ou d'apprendre de lui ce qu'est l'amour! Un soir de tristesse vous chercherez dans ce traité de mécanique qui s'appelle, curieusement, Traité des passions. « Donc. » De quelle « logique » peut se réclamer cette « conclusion »? Quelle distance y a-t-il entre ma pensée et moi? Entre mon amour et moi? Entre mon acte et moi? Et si elle existait, quel raisonnement pourrait la franchir? Comment recoller les morceaux de cet homme déchiqueté : ici l'âme et là le corps; ici moi et là les autres?...
« Je suis. » Quelle est cette « substance », cette « essence », cette « nature »? que l'on pourrait saisir comme une chose extérieure (comme les choses sont extérieures aux choses) distincte de l'action elle-même comme une machine peut être décrite par le géomètre avant son fonctionnement et indépendamment de lui.
Je sais que l'on a utilisé toutes les magies verbales, de Kant à Fichte et Hegel, de Husserl et de Heidegger à Sartre, pour échapper à ces très simples conséquences. Tout cela tendait à réintégrer les autres dans le moi, à prendre conscience que les autres ne m'aident pas seulement à me connaître moi-même, mais que je n'existe que par eux et avec eux. Tout cela pour aboutir à la relation la plus pauvre avec les autres : pas l'amour, ni le travail, ni la création, mais le regard et le conflit; l'autre ne faisant partie de moi-même que comme sa négation! Comme si chacun tentait seulement d'échapper à une emprise, à lutter contre l'autre comme sa limite au lieu de l'aimer comme sa condition. Comme si en aimant je perdais de mon être, au lieu de ne le constituer que par l'amour. Comme si le regard de l'autre m' « aliénait », comme si je devais riposter en le transformant, par mon regard, en objet : « L'enfer c'est les autres! » s'écrie un héros de Sartre.
Le cartésianisme à l'aube conquérante de l'individualisme, et l'existentialisme qui a vécu la crise et la faillite de l'individualisme, sont de pauvres philosophies car l'autre n'y a d'existence que par ma pensée ou par mon regard. Elles dégénèrent aisément en technique de puissance et de manipulation par l'individu et sa pensée, avec Descartes, ou en philosophie du désespoir, où la vie n'existe que par la mort et le néant, depuis Heidegger. Philosophies sans espérance, parce qu'elles sont sans amour et sans foi. Le même problème se transpose lorsqu'on aborde l'ethnologie où l'on regarde « les autres » (il s'agit ici des autres cultures et des autres civilisations) exclusivement du point de vue de l'homme occidental, tenu, par un postulat prétentieux et sournois, pour le centre et la mesure de toute chose, c'est-à-dire de tous les autres.
L'idéologie occidentale, baptisée « science », est considérée, par postulat, comme axe de référence, et tout ce qui est non occidental est situé en tel ou tel point inférieur de cette trajectoire dont la « pensée occidentale » est l'aboutissement. L'on ne saurait donner meilleur fondement au colonialisme, au néo-colonialisme, à tout ce qui fausse radicalement les rapports (y compris politiques et économiques) avec les peuples de ce que l'on appelle « le tiers monde », c'est-à-dire du monde non occidental contre lequel, depuis un demi-millénaire, tout a été mis en oeuvre, depuis le pillage de leurs richesses et la destruction de leurs structures sociales, jusqu'à la négation de leur culture, pour arrêter leur développement.
Une « ethnologie » proprement dite ne commencera que par un véritable dialogue des civilisations, c'est-à-dire lorsque l'on considérera l'autre homme comme ce qui me manque pour devenir pleinement homme, et comme un interlocuteur dont j'ai quelque chose à apprendre. Lorsque, par exemple, un Chinois ou un Indien, rompu à la méditation du bouddhisme et de toutes les cultures d'Asie sur le désir, fera l'ethnologie de la publicité occidentale ou de la Bourse et situera sans doute ces manipulations barbares et primitives du désir à une étape historique depuis longtemps dépassée par les sagesses de l'Orient. Ou lorsqu'un ethnologue noir, formé par les solidarités communautaires de l'Afrique, fera l'ethnologie tribale des sociétés multinationales et y trouvera les tendances prédatrices propres au cerveau « reptilien » le plus archaïque, antérieures à des communautés proprement humaines. Peut-être alors des « coopérants » venus d'Asie, d'Amérique latine ou d'Afrique viendront-ils nous aider à concevoir et à vivre des rapports proprement humains entre l'homme et la nature, entre l'homme et les autres hommes, entre l'homme et son propre avenir.
L'autre, c'est aussi la femme. Autre dimension perdue dans une société qui, depuis des millénaires, est exclusivement faite par les hommes et pour les hommes, mettant au premier plan les valeurs de domination politique, technique ou sexuelle, simplement parce que l'on a oublié la complémentarité de la femme au profit de sa subordination comme moyen de l'homme : soit comme main-d'œuvre surexploitée, soit comme servante du foyer, mutilée des possibilités sociales extérieures, soit comme moyen de jouissance sexuelle ou d'ornementation sociale. Alors que la rencontre d'amour crée un nouveau feu, fait jaillir de nouvelles sources. Et l'univers de l'homme en est agrandi.
Sur tous les plans nous sommes ramenés à cette vérité fondamentale de la vie : ce qu'il y a de plus intime et d'essentiel en moi, c'est la présence et l'amour des autres. L'autre, les autres, c'est ma transcendance, ce qui m'appelle au-delà de mes limites individuelles, ce qui me constitue comme homme. L'humanité n'est pas une aventure solitaire. C'est une conquête de la communauté. Une communion. La seule médiation possible avec le tout autre.
A condition d'aimer les autres un par un. Pas comme un collectif abstrait. Cet amour-là fera la relève de la famille traditionnelle. Lorsqu'elle n'a plus de fondement religieux, ni biologique, ni économique, ni même éducatif, l'amour est libéré de ces limites de fait. Il n'y a pas discontinuité dans ce passage. L'amour de nos enfants devient spécifiquement humain lorsqu'il échappe aux tutelles de la famille, c'est-à-dire lorsque cet amour « sacré », « charnel », etc., s'est reconverti en amour parfaitement réciproque et libre avec l'autre, au delà du sang, du devoir, de l'intérêt ou même du respect.
Ce qu'il y a de merveilleux dans cette métamorphose, c'est qu'avec nos enfants nous en vivons chaque étape comme un détachement, comme une libération. Mon fils né de moi, d'abord peu distinct de moi par obéissance, par imitation, par confiance ou par révolte, devient peu à peu adulte.
Il se définit de moins en moins par rapport à moi, fût-ce dans ses négations. Cela m'oblige et m'appelle: continuer à l'aimer non pour sa ressemblance avec moi mais pour sa différence, c'est une fécondante rupture, une brèche dans la cuirasse de mes certitudes. Une autre vie possible est commencée par lui, celle que je n'ai pas osé entreprendre, ou que j'ai réprimée en moi, ou que je ne soupçonnais peut-être pas. Cela aussi fait partie de moi-même. J'en suis responsable et j'y suis étranger. Une partie de moi-même a conquis sa plus radicale autonomie et m'ouvre à de nouvelles richesses. Alors commence l'amour au-delà des particularismes familiaux, du provincialisme de clan. Il est l'autre homme, dont la vie m'interpelle. Celle de ma fille, née de moi, est une autre expérience, plus déroutante et mystérieuse encore.
« Ma fille, cette part féminine de moi-même », comme dit un héros de Claudel. Elle est cette multiplicité de possibles qui ne seront jamais les miens et que j'ai rêvé pourtant de réaliser. Ma mère a dû éprouver, à mon égard, le même sentiment; quand j'avais dix-sept ou dix-huit ans elle était ma plus proche et meilleure amie : je lui disais ce que je n'osais pas m'avouer à moi-même. Quand ma fille a eu à son tour dix-sept ou dix-huit ans j'espérais cette transparence. Je n'y suis point parvenu, sans aucun doute parce que je n'ai pas su faire comme ma mère : accepter sans réserve de ne pas juger, mais d'accueillir, et de grandir, avec ses propres enfants, de tous les possibles qu'ils réalisent sans nous, en dehors de nous, parfois contre nous. Car c'est ainsi que nous nous ouvrons aux vraies richesses, celles de l'autre, dans sa différence. Il nous est spontanément plus difficile d'accepter dans leur différence nos propres enfants que des étrangers.
Parce que nous vivons encore sur le mythe qu'ils sont issus de nous, et, disons le mot, un peu notre propriété. Si bien que leur légitime autonomie nous la ressentons comme un éloignement. Il nous faut donc, pour les aimer dans leur totale liberté, surmonter plus de résistance intérieure que pour des gens qui n'appartiennent pas à notre famille. C'est une survivance, mais elle est tenace. Apprendre à la vaincre dans l'amour inconditionnel de nos propres enfants est une excellente école de l'amour de tous les autres.
Enfin, les autres, c'est la révélation de la transcendance. De la transcendance du tout autre. Dieu n'a pas d'autre visage que celui de ces autres hommes et de ces autres femmes. Il n'y a pas d'autre voie, pour aller à lui, que de le reconnaître en chacun d'eux. Il n'est pas. Il fait. Son action n'est pas extérieure à celle de chacun des autres : il est, en chacun d'eux, sa dimension spécifiquement humaine, sa transcendance qui interdit de juger un être humain seulement selon son passé, comme fait la justice, mais qui nous somme, au contraire, de faire un pari sur l'avenir de l'autre, sur l'infini de ses possibilités de métamorphose et de devenir, ce qui est l'amour.
Comme attitude à l'égard des autres l'amour n'est pas le prolongement de la justice, une plus grande justice : il en est le contraire. Au début des Misérables de Victor Hugo l'évêque de Digne reçoit à sa table l'ancien forçat Jean Valjean, qui lui vole, en partant, ses candélabres d'argent. Aux gendarmes qui ramènent chez lui le voleur, l'évêque déclare : « Je les lui ai donnés. » Alors que le policier Javert traquera Jean Valjean pendant toute sa vie. Qui est le juste? C'est le policier Javert.
Alors que l'évêque de Digne a soustrait un voleur à un « juste » châtiment. Car la justice consiste à traiter chacun selon ce qu'il est, c'est-à-dire selon ce qu'il a fait, selon son passé. A chacun son droit, ce qui lui est dû : à l'esclave ce qui est dû à l'esclave, au maître ce qui est dû au maître. Au voleur ce qui est dû au voleur, c'est-à-dire la prison. Dans une société capitaliste donner au patron ce qui est dû au patron, c'est lui accorder la liberté d'entreprise, même si elle va à rencontre de l'ouvrier ou du bien public.
L'amour rompt cette règle du jeu, cette règle de l'ordre. C'est pourquoi les hommes d'ordre n'aiment en général pas l'amour. C'est un fauteur de désordre. C'est un pari sur l'avenir d'un homme. Toute une vie peut être subvertie (comme celle de Jean Valjean) par ce pari, par cet acte d'amour qui lui donne l'espace de liberté nécessaire pour devenir autre. Je ne conteste pas la nécessité, dans un ordre donné, toujours historique et relatif, de réaliser la justice, c'est-à-dire cet ordre sous sa forme la plus achevée. Il y a la nécessité, et puis il y a les ruptures de cette nécessité. Je demande seulement qu'on admette cette possibilité de rupture, qui s'appelle la foi au-delà du concept, l'amour au-delà de la justice, la révolution au-delà de l'ordre établi.
Une révolution authentique, pour être un changement radical dans les rapports humains, n'est pas seulement le triomphe de la justice mais le triomphe de l'amour.
Roger Garaudy
Parole d’homme, Editeur Robert laffont, 1975, pages 143 à 151
http://rogergaraudy.blogspot.fr/2015/08/lenfer-cest-la-fermeture-lautre-roger.html
Merci à Maria Poumier qui m'a ramené à Roger Garaudy que j'aimais sans le connaître assez.
Sagesse universelle du soufisme (Théodore Monod)
Un sage qui vécut à Bandiagara au Mali, au début du siècle. Il appartenait à la Tidjâniyya, une confrérie soufie très répandue en Afrique. Il fut le maître de mon ami Amadou Hampaté."
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"On a bien tort par exemple de juger l'islam à partir des faits et gestes des fondamentalistes arabes. Le soufisme, qui en est le coeur vibrant, véhicule quelques-unes des plus hautes formes d'expression de la sagesse universelle. Tenez, connaissez-vous cette histoire du soufi qui arrive à la porte du Paradis, tout étonné de se trouver là , "Pourquoi serais-je convié à fouler l'herbe de ce jardin ?", se demande-t-il; Il avise un portier auquel il demande de lui dire ce qu'il fait là. Est-il là parce qu'il a beaucoup prié? "Non, ce n'est pas pour cela", répond le portier. Est-il là parce qu'il a beaucoup jeûné? "Mais non, il n'est pas question de ça. - Alors, pourquoi est-ce que je suis là?", insiste le soufi. "Une nuit d'hiver, à Bagdad, il faisait très froid, et tu as recueilli une petite chatte perdue et tu l'as réchauffée dans ton manteau." Vous comprenez que cette histoire me touche. L'islam ne se réduit pas à cela mais c'est aussi cela."
Théodore Monod, Révérence à la vie. Conversations avec Jean-Philippe de Tonnac. Grasset, 1999