"Femmes du Monde", de Titouan Lamazou
Il y a les naturalistes-voyageurs comme moi qui photographient les fleurs du monde, d'autres, comme le navigateur Titouan Lamazou, qui voyagent pour peindre les femmes. Les fleurs et les femmes, c'est la même chose. Comme la beauté est universelle et variée, qu'elle éclot à chaque génération et que chaque fleur ou chaque femme est différente, c'est une quête et une célébration sans fin, de surprise en surprise, d'émerveillement en émerveillement, sur le chemin de la connaissance et de l'amour.
POC
Site de Titouan Lamazou:
Tilleuls de Sully du Cantal, par Terry Brown
We saw seven more Sully trees on our tour round France this year. I was particularly excited by the plaque in St-Simon (near Aurillac). In the past we have seen plaques asserting that Sully ordered every community to plant a tree and sometimes elms and oak trees were mentioned as well as lime trees. But this is the first plaque I have seen that asserts what I have come to suspect over the years – that Sully ordered every community to plant a tilleul, a lime tree. This is particularly important because of the symbolism attached to this tree. Lime trees were held to be sacred in some early civilizations. They are considered to be linked with peace, justice, love, truth and fidelity. In short, they are ideal symbols to celebrate peace between religions following the promulgation of the Edict of Nantes in 1598, and to provide an alternative, secular, community centre for villages. We have seen claims in other villages of how courts of justice were held beneath these Sully trees, also markets, and official pronouncements were given out under them.
The other picture shows the trunk of the tree at Nigresserre, a hamlet in Carladez (Cantal). Actually, we suspect that this enormous tree, hollow at the bottom as you can see, may be older than 420 years or so. But if orders came from far-away government to plant a lime tree, what was to prevent a little, obscure hamlet from thinking well, we’ve already got a lime tree in the middle of our community. We don’t need to plant another. Let’s just name this tree our Sully tree. Saves a bit of work. So, I like to think, it probably is a genuine Sully tree, albeit a bit older than its compatriots.
Texte et photos: Terry Brown
Site de Terry & Eileen Brown: The Duke of Sully and his Trees:
https://sullystrees.weebly.com/
Consulter aussi:
http://pocombelles.over-blog.com/2017/12/des-arbres-et-des-gentilshommes.html
Eric Tabarly par sa fille, Marie
Eric Tabarly et ses compagnons à bord du canot 13 de la Marine nationale. Source: http://canot13.over-blog.com/page-5932284.html
Le grand marin Eric Tabarly (né le 24 juillet 1931 à Nantes et mort en mer d'Irlande le 13 juin 1998 à la suite d'une chute à la mer)
Jean-Pierre Biot (1935-2008) Au large de Saint-Raphaël, Eric Tabarly donne sa première leçon de voile à Brigitte Bardot, blottie contre Alain Delon. Août 1968.
http://www.ina.fr/video/CAF94059634
9 janvier 1965. Le général DE GAULLE visite le salon nautique au CNIT à Paris et rencontre Eric TABARLY.
Pen-Duick III. Conçu par Erc Tabarly, il est certainement le plus beau et le meilleur bateau de course-croisière de l'après-guerre. Gréé en goélette.
Bleu comme le ciel, comme la mer, comme l'amour et comme la fleur de bourrache
Bourrache officinale (Borago oficinalis L.)
Photos: Pierre-Olivier Combelles
Appareil: Fujifilm X100T
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"Au Moyen Âge, la bourrache était considérée comme une plante magique aphrodisiaque. La bourrache donne de l'assurance et de la hardiesse dans les entreprises amoureuses. Un rameau de bourrache fleurie permet au séducteur de remporter le succès auprès d'une femme."
Le chemin de la forêt
Photos: Pierre-Olivier Combelles
Appareil: Fujifilm X100T
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J'ai repris, comme toujours, le chemin de la forêt. La forêt: toujours elle-même, toujours changeante. Aujourd'hui, un trésor par terre : une plume de miroir de geai, bleue, blanche et noire...
La caverne du Tigre est mainenant ensevelie sous les fougères-aigle géantes. C'est le silence. La forêt est écrasée par la chaleur de cette après-midi de juillet. Pas un bruit, pas un chant d'oiseau. A peine le léger bourdonnement d'un moustique.
Le naturaliste animiste a jonché le sol de l'abri orné préhistorique avec des armoises aromatiques. La plante sacrée. Tout commence par là, comme le signe de croix à l'entrée d'une église ou le tapis de prière sur le sol de la mosquée. Mais ceux qui ont gravé cette croix au Moyen-Âge parmi ces cupules et ces rainures mésolithiques, pour exorciser ce lieu de culte païen, ne cherchaient ni à comprendre ni à aimer, mais seulement à juger et à condamner. Quand l'amour a été crucifié, la croix est devenue symbole de haine...
Signes gravés au Mésolithique: leur sens s'est perdu, langage indéchiffrable. Il faudrait avoir la pensée de ces hommes-là, shamans et initiés peut-être, pour cela.
Dehors, sur la dalle de grès, dans un creux, parmi les feuilles mortes, les chatons et les graines ailées de bouleau, deux noyaux de merisier laissés par un oiseau.
Je me rappelle. Il y a quelques mois, c'était le printemps et les merisiers étaient en fleur en face de la caverne, immenses bouquets blancs...
De retour vers le village, je m'arrête pour contempler le magnolia au carrefour, à l'orée de la forêt. Deux nouvelles fleurs sont en train d'éclore.
Cette fleur-là est maintenant fanée. Les pétales naguère blancs, frais et veloutés sont maintenant bruns, secs et racornis comme de l'écorce. Beau Magnolia, qui vient de si loin: d'Asie, d'Amérique, où Audubon te peignait en Louisiane parmi les oiseaux.
Print of Black-billed Cuckoo, Coccyzus erythropthalmus by John James Audubon, 1830 (as Coccyzus erythropthalmus). This plate illustrated Audubon's ability to fill the frame with drama and beauty, achieved here with the inclusion of the magnificent giant bloom of the Magnolia grandiflora. The Black-billed Cuckoo depicted were not captured "on one of these trees, but in a swamp near some, where the birds were in pursuit of such flies as you see figured, probably to amuse themselves." Source: https://collections.museumvictoria.com.au/items/1221787
La spiritualité et le partage des Sioux et des Amérindiens n'ont pas leur place dans le monde des Blancs (Tahca Ushte, Sioux voyant-guérisseur)
J'ai scanné pour tous ces pages d'un livre très important que j'ai relu récemment: "De mémoire indienne - La vie d'un Sioux voyant et guérisseur" par Tahca Ushte (Cerf boiteux) et Richard Erdoes (Plon-Terre Humaine).
Ces pages que je vous propose de lire aujourd'hui parlent de choses essentielles, de valeurs qui sont au coeur de notre vie d'hommes et de femmes: la spiritualité, la communauté, le partage. Ces valeurs étaient traditionnelles chez les Amérindiens avant l'arrivée des marchands européens et de leurs sbires il y a 500 ans. Aujourd'hui elles ont été remplacées presque entièrement (pas tout à fait heureusement) par les non-valeurs du travail (le contraire du labeur nécessaire), de l'argent (appelé par les Sioux "la peau de grenouille" à cause de la ressemblance des dollars verts étasuniens avec les peaux de grenouille verte) et du profit, dont tout le monde souffre, la nature aussi, qui est exploitée sans pitié pour le bénéfice de capitalistes qui vivent loin, dans les gratte-ciel des grandes villes, des étrangers.
Comment guérir, comment soigner, si l'on ne connait pas la nature du mal ? La voici. C'est un Sioux qui vous parle, Tahca Ushte, au XXe siècle. Ecoutez-le. C'est la voix de la sagesse et de la nature.
P.O.C.
En écho avec ces paroles de Tahca Ushte, l'entrevue avec Russell Means, Sioux Oglala.
Archives INA, 12 décembre 1976:
http://www.ina.fr/video/I17025083
Longue route 2018
La genèse du projet
En 2018, afin de commémorer la Longue Route de Bernard Moitessier dont ce sera le 50ème anniversaire et rendre ainsi hommage au grand marin qu’il fut, le navigateur Guy Bernardin (NDLR: disparu en mer en 2017) avait proposé à d’autres passionnés de s’élancer comme lui autour du monde par les trois caps, en solitaire et sans escales.
Le défi « Longue route 2018 »
Guy aurait eu alors 74 ans, avec derrière lui 5 tours du monde et 6 passages du Cap Horn. Il a disparu en mer durant l’été 2017 alors qu’il ramenait des États-Unis vers la France le voilier qu’il venait d’acheter précisément pour participer à cette aventure.
Conformément à l’esprit de Bernard Moitessier, ce tour du monde n’est pas une course : c’est un pèlerinage, il n’y a pas de règlement, pas de contraintes, pas d’obligations, pas de prix non plus… Juste la récompense ultime d’avoir concrétisé un rêve et de s’être dépassé soi-même. C’est un retour vers les vraies valeurs, les responsabilités humaines personnelles de chaque homme et de chaque marin. La liberté, la sérénité d’être en mer, seul face à l’océan.
Source: http://peregrina2018.fr/#projet
Site de La Longue route 2018: http://longueroute2018.com/
Position des participants: https://maps.sail.cloud/home/event/19
Un blog sur la Longue route: http://www.manu-autourdumonde.com/tag/longue%20route%202018/
Le Spray, de Joshua Slocum, le premier homme à réaliser le tour du monde à la voile en solitaire, par le canal de Magellan, d'est en ouest (1895). Disparu en mer à bord du Spray dans le triangle des Bermudes, en 1909, à l'âge de 65 ans.
A la mémoire de Guy Bernardin, disparu en mer en 2017
"En 1992, il acquiert une réplique du Spray, à bord duquel Joshua Slocum a réalisé le premier tour du monde en solitaire7. Avec le Spray of Saint-Briac, il effectue une traversée de l'Atlantique nord avec sa femme et son fils de onze mois. Pendant vingt ans, il réalise à son bord différentes traversées et tours du monde, donnant régulièrement des conférences.
Le 2 octobre 2017, son voilier Spirit of St Briac qu'il venait d'acquérir est retrouvé vide au large du Cap Cod, aux États-Unis. Il avait quitté Southport, sur la côte Est des États-Unis le 9 août pour La Turballe et n'avait plus donné signe de vie depuis le 15 août. Guy Bernardin avait pour projet de réaliser un tour du monde en solitaire sans escale l'année suivante pour célébrer le 50e anniversaire de la « Longue Route » afin de rendre hommage à Bernard Moitessier."
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Bernardin
et
"Et s’il dispute encore la Route du Rhum 1990 (16e), la course au large n’est plus pour lui. Il veut juste naviguer, renouer avec le savoir-faire des anciens, comme ceux de son grand-père cap-hornier, à l’image de cette étonnante navigation solitaire entre Valparaiso et Nantes en 1992.
Fasciné par Joshua Slocum et ses récits de voyage – à commencer par son chef-d’œuvre, «Seul autour du monde sur un voilier de 11 mètres», – Guy Bernardin dégote aux Etats-Unis une réplique fidèle du fameux Spray du marin américain. Baptisé Scud, ce bateau avait été lancé à la fin des années 60 dans le Connecticut. Il le rebaptise Spray of Saint-Briac, en honneur à sa ville natale, s‘élance tout d’abord pour une longue navigation familiale à travers l’Atlantique Nord avec femme et enfant, avant d‘entreprendre une nouvelle et infinie circumnavigation à son bord, longue de quinze mois, cent ans précisément après celle de Slocum. Il a remis le couvert, mais seul cette fois, et par les trois caps, entre 2005 et 2008. Jamais il n'arrêtait de prendre le large, alternant en plus l'écriture de ses aventures avec des conférences en ses ports d'escale.
Le 9 août dernier, peu de temps avant de fêter ses 74 ans, il avait appareillé de South Port en Caroline du Nord à bord du Crazy Horse, bateau d’une quinzaine de mètres qu’il venait d’acquérir, en destination de La Turballe. Ce voilier a été retrouvé vide voici quelques jours, le radeau de survie étant à bord, à quelque 720 milles du cap Cod. Sa dernière position connue remontait au 15 août dernier avant que le Cross Griz Nez émette un «avis d’inquiétude» le 18 septembre. À son bord, Guy Bernardin comptait commémorer à sa manière l’année prochaine les 50 ans de la Longue Route de Bernard Moitessier. Une épopée, une de plus, que ce marin si fidèle aux sources de la navigation ne pourra hélas mener. "
http://www.voilesetvoiliers.com/portraits/guy-bernardin-porte-disparu/
Il règne un équilibre délicat à penser MORT. Et cela nous va très bien.
La cabane est petite mais elle est agréable et aussi confortable que ma vie, et elle est faite en pin, en sucre de pastèque et en pierre, comme presque tout ici.
Nos vies, nous les avons bâties avec soin en sucre de pastèque, et puis nous sommes allés jusqu’au bout de nos rêves, en suivant des routes bordées de pins et de pierres.
J’ai un lit, une chaise, une table et un grand coffre où je range mes affaires. J’ai une lanterne qui, la nuit, fonctionne à l’huile de truite à la pastèque.
Publié en 1968, un an après « La pêche à la truite en Amérique », traduit en français en 1975 chez Christian Bourgois par Marc Chénetier, le troisième roman de Richard Brautigan avait été écrit en 1964 et, comme son prédécesseur, refusé par l’éditeur Grove Press – puis accepté par la fondation Four Seasons en même temps que le précédent. Bien qu’écrit sept ans avant l’acquisition d’une maison à Bolinas, au nord de San Francisco, « Sucre de pastèque » contient bien en germe toute la vision rêveuse, partiellement idyllique, qui conduira l’auteur à s’installer dans le comté de Marin. Si le concept même du sucre de pastèque joue bien ici un rôle de fil conducteur et de mot-à-tout-faire dévolu précédemment à l’expression « la pêche à la truite en Amérique », la lectrice ou le lecteur aurait bien tort de réduire ces 150 pages à une forme de remake ou de vie parallèle de la publication précédente. En supplément de la gouaille et du sens de la formule qui surprend et saisit, il y a ici un concentré de poésie et d’amour, une forme de douce sérénité, qui n’étaient pas si fréquents dans le texte précédent.
Source: https://charybde2.wordpress.com/2016/11/17/note-de-lecture-sucre-de-pasteque-richard-brautigan/
Ultimes instructions de Cerf Boiteux (Tahca Ushte)
Erysichton, celui-qui-se-mange-lui-même
"Ceux que des générations d’humains ont élaboré pour dispenser des enseignements aux nouvelles générations qui doivent les admettre comme vérités avant d’en découvrir les démonstrations au cours de leur vie.
Son nom est imprononçable, « celui qui fend la terre » ou Erysichton. Il fut puni par la déesse de la terre, Déméter, pour avoir abattu un arbre sacré habité par une nymphe. Ni les compagnons de ce prince ni la prêtresse dépêchée auprès de lui n’ont réussi à le dissuader de voir la couronne de feuilles toucher terre. Un terrible châtiment le frappa pour l’acte sacrilège commis, la mort d’un arbre et de la dryade qu’il abritait, une Faim insatiable l’a habité. Une fois épuisées les ressources disponibles autour de lui, il finira par se manger lui-même.
La fatuité et l’arrogance finissent par faire se dévorer par lui-même l’impie qui croit son pouvoir illimité. Rattaché au cycle de l’agriculture, ce mythe soutient que cette activité humaine, toute nécessaire qu’elle est, et son préalable, le défrichement, doit se faire dans le respect de certaines règles qui visent à préserver la ressource première de dégradations intempestives et irréversibles."
Source: http://www.afrique-asie.fr/erysichton-le-nom-difficile-a-prononcer-de-celui-qui-se-mange-lui-meme/
Erysichton dans les Métamorphoses d'Ovide:
https://krapooarboricole.wordpress.com/2010/02/21/metamorphoses-dovide-erysichthon/