Fukushima - Le couvercle du soleil
"Dans les salles le 6 mars 2019 (voir les séances), Fukushima – le Couvercle du Soleil nous replonge au cœur de la catastrophe de Fukushima qui a secoué le Japon le 11 mars 2011. S’il s’agit d’une fiction mettant en scène des personnages inventés, le film s’attache toutefois à relater avec exactitude la manière dont les évènements ont été gérés par les membres du Cabinet du Premier ministre de l’époque qui apparaissent sous leur vraie identité. Des révélations qui lui aura valu d’être boycotté en salles au Japon."
https://mrmondialisation.org/un-film-boycotte-au-japon-sur-fukushima-le-couvercle-du-soleil/
Des lycéens français visitent la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi:
"Les rencontres internationales de lycéens pour visiter le site Fukushima-Daiichi sont encouragées par l’association CEPN (CEA, EDF, AREVA-ORANO et IRSN) pour rendre acceptable des accidents majeurs nucléaires. Dans la vidéo, dans l'autocar qui emmène les lycéens, on aperçoit Ryogo Hayano, professeur de physique à l’université de Tokyo."
En savoir plus en lisant d'autres articles sur le sujet :
http://www.fukushima-is-still-news.com/article-school-trips-to-fukushima-122341341.html
http://www.fukushima-is-still-news.com/2016/04/objective-and-scientific.html
http://www.fukushima-is-still-news.com/2016/11/fukushima-students-visit-plant.html
https://www3.nhk.or.jp/nhkworld/en/news/editors/3/exchangetourinfukushima/index.html
https://www.youtube.com/watch?time_continue=188&v=SBDdr1cGODs
"Katsutaka Idogawa est le maire de la petite ville de Futaba, comptant environ 6500 habitants, située à 3 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
Suite à l'accident nucléaire du 11 Mars 2011, la ville se trouvera fortement contaminée le 12 Mars avec un niveau de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieur à la normale, avant même l'explosion du réacteur 1 qui exposera la population et les services d'urgence travaillant à l'évacuation des habitants à des retombées radioactives notables.
Mr. Idogawa est le seul maire des zones sinistrées à avoir décidé dès les premiers instants et de son propre chef d'évacuer la totalité des résidents en dehors de la préfecture de Fukushima. Une partie trouvera refuge dans un lycée désaffecté de la ville de Kazo, préfecture de Saitama, à 250 km de là dans la banlieue nord de Tokyo, où seront installé des services administratifs et une mairie provisoires. De fait, Futaba comptera et compte encore aujourd'hui parmi les zones les plus contaminées, et la totalité du district se trouvera inclus dans la zone d'évacuation obligatoire des 20 km." (...)
Source: http://kna-blog.blogspot.com/2013/02/le-combat-de-mr-idogawa-maire-de-futaba.html
Alerte rouge sur la biodiversité, par Luc Michel
Mercredi 8 mai 2019
ECOLOGIE RADICALE :
ALERTE ROUGE SUR LA BIODIVERSITÉ (I). LA GRANDE IMPOSTURE DU SYSTÈME CAPITALISTE GLOBALISE !
2019 05 07
« Alerte rouge sur la biodiversité » hurlent en cœur gouvernements et médias du Système. Et tous ces experts, excellences et dirigeants de la globalisation, avec leurs salaires à 5 ou 6 chiffres, de s’auto-congratuler et de s’auto-applaudir, comme Mme Azoulay. Et tous ces dirigeants, ces « maîtres du Monde » de feindre de découvrir le péril en cette an de disgrâce 2019. Mais le danger planétaire n’a rien de nouveau. Et il n’a pas changé depuis dix ans. Et ajoutons que les cassandres de l’Ecologie radicale l’annonçaient dès les Années 1970. J’en faisait partie, jeune militant. C’était un temps où les politiciens verts (du style Hulot ou Cohn-Bendit) n’avaient pas encore trahit l’Ecologie au profit du Système libéral et de l’OTAN, où les partis verts n’avaient pas encore été constitués en mangeoires parlementaires et en digues de la récupération du Système …
L’imposture est double. D’une part en dissimulant les responsabilités directes du Système libéral et d’autre part en persuadant le grand public mondial qu’il est LE coupable, « l’Homme » comme ils disent. Avant-hier une de ces journalistes aux ordres expliquait doctement que « l’homme était le responsable » et que « nous devions changer nos habitudes ». Le tout sur confusion soigneusement entretenue sur la notion des « extinctions des espèces ». Les précédentes étant due aux bouleversements de la Terre elle-même ou à des catastrophes cosmiques compme la météorite qui a mis fin à l’ère des dinosaures. L’homme, lui, et dans toutes ses sociétés traditionnelles, a toujours vécu en harmonie avec la nature.
Puis le capitalisme vint, en particulier dans sa variante anglo-saxonne qui est celle de la globalisation libérale ! C’est son productivisme effréné, sa logique du profit maximalisé à court terme, l’égoisme fondamental de ses grands acteurs, qui est LE coupable : celui de la catastrophe écologique globale, dont l’extinction des espèces actuelles est la conséquence, et de l’épuisement de la planète. Si toute la population mondiale devait vivre sur le niveau de consommation et de gaspillage de la population des USA (le noyau de la globalisation qui est américaine), il faudrait six planètes. C’est le capitalisme et la globalisation qu’il faut arrêter pour sauver la planète ! Tout le reste est un discours d’imposture pour servir le « capitalisme vert » et autres « bio-business » et faire payer la crise écologistes aux masses et non aux capitalistes …
LM
# REVUE DE PRESSE :
« ALERTE ROUGE SUR LA BIODIVERSITÉ » (LE TEMPS)
Le quotidien genevois, voix rare dans des médias aux ordres, aborde (timidement) les responsabilités du Système :
Extraits :
« Un rapport mondial dresse pour la première fois la liste des graves dangers qui menacent notre écosystème. L’homme est désigné coupable, mais les gouvernements qui ont adopté ce texte sont lents à agir. Les experts formulent leurs propositions (…) Et pour préserver la biodiversité? On peut manger des légumes issus de l’agriculture biologique. Mais c’est surtout aux Etats et aux entreprises de prendre leurs responsabilités, estime notre journaliste Marie Maurisse. Elle a disséqué le premier rapport mondial sur la biodiversité, qui dresse la liste des dangers qui menacent notre écosystème. Le document de 1600 pages – approuvé par 130 gouvernements – fait froid dans le dos. 75% de l’environnement terrestre, 40% des mers et océans et 50% des courants aquatiques sont menacés. Depuis 1970, la surface des forêts de mangrove, qui protège contre l’érosion côtière et atténue les effets des tempêtes, a diminué de plus de 75%. Découvrez l’ampleur des dégâts. »
MAIS ‘LE TEMPS’ N’EVITE PAS LA CONFUSION SUR LES 6 « EXTINCTIONS DES ESPECES » …
Extrait :
« Des fleurs pollinisées par des drones, des mers sans poissons, et des terres sans arbres. Cela n’est pas de la science-fiction, mais la réalité dans plusieurs régions du monde. Pour la première fois, un rapport exhaustif dresse un état des lieux mondial de la biodiversité. Et ses conclusions font froid dans le dos. Tout, dans ce texte de plus de 1600 pages, approuvé samedi par 130 gouvernements et rendu public ce lundi 6 mai, indique que nous sommes très près de la 6e extinction de masse. La précédente voyait s’éteindre les derniers dinosaures. Aujourd’hui, l’enjeu est plus grave. Car si près d’un million d’espèces – sur 8 millions – disparaissent dans les prochaines décennies, comme le prédisent les projections du rapport, la survie de l’humanité tout entière sera menacée. C’est pourquoi le Conseil mondial de la biodiversité́ (IPBES), qui est à la nature ce que le GIEC est au climat, a adopté un document de référence, élaboré par 158 experts, dont les conclusions empêcheront les Etats qui l’ont signé de dire, à la prochaine catastrophe, «nous ne savions pas». »
* Lire sur LLB :
(attention Média de l’OTAN ! Lire avec esprit critique …)
https://www.letemps.ch/sciences/alerte-rouge-biodiversite
Luc MICHEL / Люк МИШЕЛЬ /
* Ma position pour l’Ecologie radicale (Deep Ecology) :
Lire sur LUC MICHEL/ ЛЮК МИШЕЛЬ/
LA NATURE A DES DROITS … L’ÉCOLOGIE RADICALE ET MOI !
http://www.lucmichel.net/2017/03/31/luc-michel-la-nature-a-des-droits-lecologie-radicale-et-moi/
Mercredi 8 mai 2019
ECOLOGIE RADICALE :
ALERTE ROUGE SUR LA BIODIVERSITÉ (II). COMMENT LES ETATS ONT CENSURE LE RAPPORT DE L’IPBES ?
2019 05 07
Que dit ce rapport mondial – rédigé par le Conseil mondial de la biodiversité́ (IPBES), qui est à la nature ce que le GIEC est au climat, qui a adopté un document de référence, élaboré par 158 experts - qui dresse pour la première fois la liste des graves dangers qui menacent notre écosystème (mais qui sont connus depuis des décennies) ?
« L’homme » est désigné coupable, mais ni le Système dominant capitaliste libéral ni la Globalisation made in USA …
Pourtant lorsqu’on aborde la réalité, les coupables sont évidents …
LM
EXTRAITS DU RAPPORT …
(VOIR LE TEMPS, GENEVE)
« Les biens communs mondiaux environnementaux, qui sont les terres, les océans, l’atmosphère et la biosphère, desquels dépend l’humanité tout entière, sont altérés à un degré inégalé, avec des effets en cascade sur les écosystèmes locaux et régionaux.»
« Durant les cinquante dernières années, les contributions matérielles de la nature aux hommes ont augmenté, tandis que les contributions immatérielles ont diminué: d’un côté, il y a plus de production agricole, plus de poissons pêchés, plus de bois brut taillé (+45% depuis 1970); tandis que de l’autre, dans ce laps de temps, la productivité agricole a décru de 23% à cause de la dégradation des sols, et la disparition des écosystèmes côtiers tels que les mangroves met en danger entre 100 et 300 millions de personnes vivant près des mers et menacés par les intempéries et la montée des eaux. De nombreux chiffres effrayants ont été articulés tout au long de la semaine dernière. Aujourd’hui, 75% de l’environnement terrestre, 40% des mers et océans et 50% des courants aquatiques sont menacés. Certaines zones le sont-elles plus que d’autres? Thomas Brooks, chef de l’unité Science et savoir à l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), basée à Gland, a fait partie des équipes qui ont édité le rapport de l’IPBES. «Le risque d’extinction des récifs coralliens augmente plus vite que celui des autres espèces naturelles, répond-il. En réalité, ce sont les régions tropicales, les îles et les montagnes, qui souffrent le plus ». »
« La pollinisation. Les papillons ne sont pas seulement beaux, ils sont utiles. Plus de 75% des types de cultures vivrières mondiales dépendent de la pollinisation par les animaux, relève la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Sans ces insectes, la majorité de la production agricole mondiale est en péril, soit une perte de 235 à 577 milliards de dollars. Quant aux alternatives, elles sont compliquées et coûteuses: dans le Sichuan, en Chine, des champs de pommiers sont entièrement pollinisés à la main... Aux Etats-Unis et au Japon, des équipes testent des mini-drones pollinisateurs... Moins romantiques que les papillons! »
« La protection des côtes. Le chiffre donne le vertige: depuis 1970, la surface des forêts de mangrove a diminué de plus de 75%. Cet enchevêtrement de végétaux, immergés dans des zones soumises aux marées, est pourtant très utile pour lutter contre l'érosion des côtes, atténuer les effets des tempêtes et des pluies sur les habitats, et héberger des centaines d'animaux et insectes qui s'épanouissent en son sein et régulent l'écosystème. Sans les mangroves, notamment, entre 100 et 300 millions de personnes vivant près des mers sont directement menacés par les intempéries et la montée des eaux, relève l'IPBES. »
« Pour le WWF, c’est d’abord aux Etats et aux entreprises de modifier leurs méthodes – l’ONG édite aujourd’hui un guide à leur intention, à l’occasion du G7 de l’environnement, qui se tient à Metz. »
MAIS QUI EST LE VRAI COUPABLE ?
‘Le Temps’ a comparé la version validée (et censurée) par les états et la version du Rapport qui l’a précédée :
« Par ordre d’importance, les scientifiques listent: les changements dans l’exploitation des terres et des mers, l’exploitation directe des organismes vivants, le changement climatique, la pollution, ainsi que les espèces exotiques envahissantes. «Il n’y a aucune controverse sur le sujet, note José Romero, qui était à Paris toute la semaine dernière pour participer aux discussions en tant que chef de la délégation suisse. On sait très bien que fragmenter le sol et supprimer des terres naturelles pour y construire des immeubles et des infrastructures est responsable, entre autres, de la crise de la biodiversité. Sans parler de la chasse illégale, du trafic d’animaux protégés, etc.»
Mais qui, de la Suisse, de la France, des Etats-Unis ou de la Chine, fait le plus de mal à la nature? De cela, le rapport de l’IPBES ne dit rien. Le résumé, très diplomatique, veille à ne vexer personne. «Dans la première version du texte, il y avait pourtant des précisions», regrette Arnaud Gauffier, codirecteur des programmes par intérim du WWF France. «On lisait que les pays développés émettent beaucoup plus de CO2, par exemple. Et que les surfaces en aires protégées sont proportionnellement plus importantes dans les pays les moins avancés qu’en Europe ou aux Etats-Unis. Mais tout ça a sauté dans la version finale ». »
* Lire sur LLB :
(attention Média de l’OTAN ! Lire avec esprit critique …)
https://www.letemps.ch/sciences/alerte-rouge-biodiversite
* Ma position pour l’Ecologie radicale (Deep Ecology) :
Lire sur LUC MICHEL/ ЛЮК МИШЕЛЬ/
LA NATURE A DES DROITS … L’ÉCOLOGIE RADICALE ET MOI !
http://www.lucmichel.net/2017/03/31/luc-michel-la-nature-a-des-droits-lecologie-radicale-et-moi/
Source:
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.luc_michel.080519.htm
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.luc_michel.080519a.htm
Etats de droit, par Michel Raimbaud (ancien ambassadeur de France)
Dimanche 17 mars 2019
Ce vendredi 15 mars 2019 marque le huitième anniversaire d’un conflit universel. Déjà plus long que les deux guerres mondiales, il a passé « l’âge de raison » qui signifiait pour les parents et grands-parents de jadis la fin de l’innocence de leur progéniture. Les intellectuels de toutes les rives auraient intérêt à lire l’article publié à cette occasion par Kamal Khalaf, écrivain, journaliste et analyste politique palestinien bien connu, qui rappelle une réalité escamotée : " s’il y a une guerre qui n’est pas innocente, c’est bien celle de Syrie ". Près de 400 000 morts, des millions de réfugiés, déplacés, exilés, sinistrés, et une multitude de blessés, d’estropiés, de handicapés à vie. Des orphelins, des veuves, des familles brisées ou dispersées. Sans parler d’un pays en partie détruit, à dessein. Ayant déjà beaucoup dit et écrit à ce propos, je n’allongerai pas l’inventaire des supplices infligés à tout un peuple, victime par surcroît d’un flagrant déni de vérité et de justice sans précédent.
Les dévots, prédicateurs ou imprécateurs qui croient représenter le « monde civilisé » le savent sûrement, si cette tragédie aux innombrables victimes n’a pas la puissance d’évocation d’un 11 septembre, c’est qu’on l’a ensevelie sous une forêt de « faux pavillons », que son récit a été étouffé sous une chape d’omerta ou de mensonge. La manipulation a permis aux faussaires de justifier la poursuite de ce crime collectif au nom de la légalité internationale, pourtant violée par eux sans vergogne et sans pudeur. Que l’on invoque pour prétexte la démocratisation, la défense des droits de l’homme, la responsabilité de protéger, ou bien qu’on la drape dans les oripeaux de la morale humanitaire ou de l’Etat de Droit, l’entreprise alliant dans son lit les « croisés » euro-atlantiques sous leurs enseignes variées et les « djihadistes » sous leurs franchises diverses aura été une entreprise perverse, illégale et criminelle. Et c’est par le biais d’une escroquerie médiatique et intellectuelle sans précédent qu’ils ont pu la faire passer pour une guerre noble, voire une guerre sainte.
Si l’Etat syrien a pu compter sur des alliés fidèles, son peuple a hérité d’un « groupe d’amis » que l’on ne peut souhaiter qu’à des ennemis héréditaires : à Marrakech en décembre 2012, on dénombre (excusez du peu) 114 Etats, les protagonistes de l’agression. Dans ces pays, incluant la France, les politiques, les intellectuels et les médias n’ont jamais dit « Nous sommes tous des Syriens », ou « tous des Arabes », alors que le « peuple si bon » avait bénéficié de nos effusions à nous, qui étions « tous des Américains » à l’insu de notre plein gré.
Ce deux-poids, deux-mesures est lié à la conviction que l’Occident est la seule humanité qui vaille, que seules ses valeurs, ses langues, ses modèles, ses conceptions, ses combats ont une portée universelle. Cette certitude est si incrustée que les hommes et femmes de la rue comme les « élites » ne voient pas malice à ce que leurs gouvernants s’arrogent « le droit de dire le droit » et puissent intervenir militairement pour changer le « régime » de tout pays résistant que le maître américain aura daigné qualifier de « voyou ». Que les abonnés des plateaux de la télévision remplacent l’invocation à « nos grandes démocraties » vaguement surfaite par des incantations sur « nos Etats de droit » ne change pas les fondamentaux : l’Occident se considère comme l’incarnation du Droit. Une fois de plus, il constitue le modèle, évidemment inimitable, en la matière. Le résultat est croquignolesque, ainsi qu’en témoignent les réunions du Conseil de Sécurité, où chaque prestation occidentale est un morceau de bravoure, un chef-d’œuvre d’hypocrisie, un grand moment de n’importe quoi. On dira : et la France alors, et Descartes et le cartésianisme, Voltaire et les philosophes, et les Lumières, la raison et la logique, dont on se pique dans nos « Etats de droit » en général, et chez nous en particulier ?
Parlons franc, le satané et infernal Etat de droit impose au ci-devant « homme blanc » un fardeau tel qu’il serait injuste de ne pas trouver de circonstances atténuantes à ces personnages si élégants et bien coiffés qu’ils ne peuvent être malhonnêtes. A défaut d’entendre leur sanglot, il suffit de voir leur visage accablé par la misère du monde, leur indignation devant l’iniquité des Etats faillis que le monde civilisé est obligé de bombarder et de punir, devant l’insolence des émergents para-communistes, ou face aux provocations de tous ces « axes de la résistance ». Que de stoïcisme il faut pour mettre de côté son attachement aux principes des Nations-Unies afin d’imposer justice et démocratie chez les Barbares. Le vrai Etat de Droit n’est-il pas l’Etat de tous les droits : de définir des règles, des normes, de nommer, de juger, de menacer, de condamner, de sanctionner, de punir, d’intervenir, de changer les régimes inadaptés, d’occuper, de changer la géographie, etc. C’est une grande souffrance morale et une tache prenante, qui implique des devoirs et des droits, pile et face de la même médaille.
Dans ces conditions, les Etats de Droit ne sauraient déchoir en s’embarrassant de scrupules indignes de leur rang, en respectant dans des pays barbares, des Etats « qui n’existent pas » aux dires de nos intelligences complexes, les principes et les règles d’un Droit qu’ils malmènent chez eux, à contre-coeur, n’en doutons pas. Le Droit est affaire de gens ou de pays civilisés. Les « Etats voyous » sont faits pour être sanctionnés, bombardés, punis, mis sous embargo ou sous blocus.
A ce stade, un souci aura peut-être désespéré les adeptes du droit, ceux qui croient en la diplomatie et vénèrent la légalité onusienne… Pour qui juge naturelle l’hégémonie exercée depuis si longtemps sur le monde, il est logique de chercher à imposer des noms et des normes. C’est ainsi que l’Etat « hors-la-loi » a été défini par les idéologues inspirés par le messianisme néoconservateur. Selon Avraham Shlaïm, juriste israélien et professeur à Oxford, un « Etat voyou » détient des armes de destruction massive (ADM), soutient ou pratique le terrorisme et viole régulièrement le Droit international. Or, ces critères peuvent inspirer de mauvaises pensées : le cambrioleur crie au vol, l’agresseur hurle au viol.
C’est ainsi qu’en Syrie, les trois Occidentaux et leurs alliés, puissances nucléaires détentrices d’ADM, ont enseveli un peuple sous des tonnes de sanctions sadiques, armes de destruction massive par excellence ; ils ont soutenu, armé, financé et protégé les centaines de groupes terroristes (y compris Da’esh et Al Qaida) qui ont martyrisé le peuple syrien. Ils bombardent, lancent des frappes punitives contre les « méchants ». Ils violent le droit international par leur seule présence militaire sans aval du gouvernement légal, enfreignant la charte des Nations-Unies par leur occupation illégale. Certains comme Erdogan ont même des revendications territoriales ou des velléités de recolonisation, sans s’attirer les foudres des "Gardiens du Droit", membres permanents du Conseil de Sécurité, alliés d’Ankara par la grâce de l’OTAN.
Les réalités s’accommodent mal d’affirmations sommaires : il en va ainsi de celle, largement admise, qui réduirait le conflit de Syrie à une guerre contre le terrorisme, assimilée à la lutte contre Da’esh. Or, vue de Damas, cette guerre ne serait pas finie avec la seule disparition de l’Etat Islamique. A Idlib, sur la rive est de l’Euphrate ou du côté de la base US d’Al Tanaf, on trouve encore des milliers de terroristes présentés comme des opposants « modérés » ou des « rebelles armés » alors qu’ils n’ont que changé de badge afin d’échapper aux résolutions de l’ONU. Quand bien même ces « terroristes modérés » seraient-ils éradiqués ou évaporés, la guerre ne serait pas achevée. Resterait à obtenir le départ des « forces spéciales » occidentales et le retrait des janissaires du néo-calife traînant illégalement sur le territoire. Tant que le gouvernement n’a pas atteint ses objectifs légitimes, la Syrie sera en état de guerre.
Il semble d’ailleurs que les partenaires atlantiques (l’Amérique, l’Europe et Israël) n’aient pas l’intention de déguerpir facilement. La Syrie, qui devait être « lentement saignée à mort », a été endommagée, mais elle résiste vaillamment, aidée par de puissants alliés. A défaut d’avoir gagné la guerre, pourquoi ne pas empêcher son retour à la vie en l’étouffant avec les armes que le maître fouettard aime tant : les sanctions, blocus et embargos. L’Amérique, chef spirituel de tous les criminels dévots, en battle-dress ou en trois pièces cravate, fait preuve d’une imagination débordante qui illustre son leadership moral et culturel, tandis que l’Union Européenne lui emboîte le pas avec une servilité inépuisable et un manque de fantaisie à faire dormir debout. Néanmoins, le dispositif est efficace, tant est puissante l’étreinte de l’Amérique et tellement est pervers son dispositif de normes unilatérales et extraterritoriales. Au point qu’un vague attaché commercial de l’ambassade US à Amman peut terroriser le gouvernement jordanien en interdisait tout commerce avec la Syrie, sa voisine. Les entreprises françaises, guère plus hardies, filent doux devant les menaces de sanctions financières ou commerciales. Le gouvernement de la « grande nation », comme on disait fièrement naguère, n’a plus que deux options : se soumettre bon gré mal gré ou se soumettre mal gré bon gré.
Dans tous les domaines, la Syrie est déjà gavée de sanctions, y compris les plus farfelues. Depuis huit ans, les « trains » de mesures punitives se succèdent à un rythme effréné. La dernière fournée : la loi César, votée par le Congrès, qui généralise les sanctions, les étendant à tous les secteurs, et touchant non seulement les sociétés ou les banques, mais désormais les Etats et les individus. Il s’agit d’assécher les circuits financiers syriens pour interdire toute reconstruction, autrement dit d’étrangler le peuple syrien. Par ailleurs, les pays voisins ayant accueilli des réfugiés sont soumis à des pressions violentes visant à empêcher le retour de ces exilés vers la Syrie, « la situation n’étant pas mûre » (disent les occidentaux). L’Union Européenne s’est empressée d’imiter son grand timonier. Ses Etats, qui ne sont plus leurs propres législateurs, ne peuvent que se rallier à la majorité, laquelle ne jure que par la voix de son maître.
Les discussions sur la question syrienne sont étouffées par une omerta et une censure impitoyables. Le lavage de cerveau est parvenu à pervertir le débat. Celui-ci ne porte jamais sur la légalité ou l’illégalité de l’envoi de troupes contre la volonté du gouvernement syrien. Aucun doute n’est émis sur la légitimité de leur présence et de leur maintien, prétendument pour combattre Da’esh, soutenir les « démocrates kurdes », vérifier le niveau de l’eau dans l’Euphrate, ou bombarder pour tuer le temps. Par contre, on distrait la galerie lorsque la tactique est critiquée sur le plan technique par tel ou tel officier. Comme si l’aventure militaire lancée par un « Etat de Droit » ne pouvait qu’être légale et légitime. De même, le débat national s’enflamme lorsqu’il concerne le retour et le jugement des terroristes français partis faire le djihad. Mais la discussion envisage le problème du seul point de vue de la sécurité de la France : quel danger représenteront ces individus à leur retour. Aucune condamnation de l’action passée en Syrie. A qui les remettre, aux Turcs, aux Kurdes… ? Pas un mot sur leur éventuelle remise aux seules autorités légitimes, celles de Damas. A en croire nos chefs de guerre, il n’y aurait plus d’Etat, pas de justice en Syrie. Dans ces conditions, comment la France peut-elle espérer remettre un pied dans ce pays qu’elle a contribué à détruire et dont elle nie l’existence, un Etat pourtant considéré comme le vainqueur potentiel ?
Aux dires des experts la guerre est terminée, mais tant de mensonges ont été répandus qu’il sera difficile de normaliser. Loin de faire machine arrière, l’Occident, qui porte une responsabilité écrasante dans la tragédie, semble parti pour une fuite en avant où tous les coups seront permis, dans un mépris total de la légalité. L’approche tordue de « nos Etats de Droit » ne présage rien de bon. En ce huitième anniversaire, les dirigeants français sont enferrés dans un désir de vengeance irrationnel, prétendant plus que jamais décider de l’avenir de la Syrie, sur lequel ils n’ont guère de prise. On accordait jadis à la France une vocation de médiatrice ou de conciliatrice. Il est navrant que les dirigeants d’aujourd’hui se contentent d’une capacité de nuisance. Reviendront-t-ils à la raison ?
Michel Raimbaud (ancien ambassadeur de France)
Source: http://www.palestine-solidarite.org/analyses.michel_raimbaud.170319.htm
Notre-Dame de Gaza, par Ramsy Baroud
La mosquée al-Omari a été gravement endommagée par les bombardements israéliens de l'été 2014. Au premier plan se trouvent les restes de Corans appartenant à la mosquée, laquelle remonte au VIIe siècle - Photo : Archives
Mardi 7 mai 2019
Notre-Dame de Gaza : nos mosquées et nos églises sont également en flammes.
Alors que la flèche de la cathédrale Notre-Dame à Paris s’écroulait tragiquement et en direct à la télévision, mes pensées se sont tournées vers le camp de réfugiés de Nuseirat, les lieux de mon enfance dans la bande de Gaza.
C’était également à la télévision que j’avais vu un petit bulldozer fouiller désespérément dans les décombres de la mosquée de mon quartier. J’ai grandi autour de cette mosquée. J’y ai passé de nombreuses heures avec mon grand-père, Mohammed, un réfugié de la Palestine historique. Avant que grand-père ne devienne un réfugié, il était un jeune imam installé dans la petite mosquée de Beit Daras, son village depuis longtemps détruit.
Dès leur arrivée dans la bande de Gaza, fin 1948, Mohammed et de nombreux membres de sa génération s’installèrent dans le camp de réfugiés. La nouvelle mosquée avait d’abord été construite en pisé, puis rebâtie à l’aide de briques puis de béton. Il y passa une grande partie de son temps et lorsqu’il mourut, son vieux corps devenu si fragile fut emmené dans cette même mosquée pour une dernière prière avant d’être inhumé dans le cimetière des martyrs situé juste à côté. Quand j’étais encore enfant, il me tenait la main lorsque nous marchions ensemble vers la mosquée aux heures de prière. Lorsqu’il a vieilli et qu’il pouvait à peine marcher, c’était moi qui lui tenait la main.
Mais Al-Masjid al-Kabir – la Grande Mosquée, rebaptisée plus tard Mosquée Al-Qassam – a été entièrement pulvérisée par des missiles israéliens lors de la guerre de l’été 2014 à Gaza, qui avait débuté le 8 juillet.
L’armée israélienne a pris pour cible des centaines de lieux de culte palestiniens lors des guerres qui avaient précédé, notamment en 2008-2009 et en 2012. Mais la guerre de 2014 a été la plus brutale et la plus destructrice à ce jour. Des milliers de personnes ont été tuées et d’autres blessées. Rien n’était à l’abri des bombes israéliennes.
Selon les registres de l’Organisation de libération de la Palestine, 63 mosquées ont été détruites et 150 endommagées au cours de cette seule guerre, souvent avec les personnes qui avaient voulu y trouver un refuge. Dans le cas de ma mosquée, deux corps ont été retrouvés après une longue et pénible recherche. Ils n’avaient aucune chance d’être sauvés. S’ils survivaient aux explosifs meurtriers, ils étaient alors écrasés sous les dalles de béton.
En vérité, le béton, le ciment, les briques et les structures au sens physique du terme, n’ont pas beaucoup de sens en eux-mêmes. C’est nous qui leur donnons un sens. Nos expériences collectives, nos douleurs, nos joies, nos espoirs et notre foi font de ces lieux des lieux de culte.
De nombreuses générations de catholiques français attribuent à la cathédrale Notre-Dame ses significations et son symbolisme qui remontent au XIIe siècle.
Alors que l’incendie consumait la charpente en chêne et une grande partie de la structure, les Français et de nombreux pays du monde entier ont été sous le choc. C’est comme si les souvenirs, les prières et les espoirs d’une nation enracinée dans l’histoire resurgissaient, s’élevant d’un seul coup avec les colonnes de fumée et de feu.
Mais les médias mêmes qui ont couvert l’actualité de l’incendie de Notre-Dame semblaient oublier que tout ce que nous considérions comme sacré en Palestine était effacé, car, jour après jour, l’appareil de guerre israélien continuait à pulvériser, détruire et profaner.
C’est comme si nos religions ne méritaient aucun respect, même si le christianisme est né en Palestine. C’est là que Jésus a parcouru les collines et les vallées de notre patrie historique pour enseigner aux gens la paix, l’amour et la justice. La Palestine est également au centre de l’islam. Haram al-Sharif, où la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher se trouvent, est le troisième site le plus saint pour les musulmans du monde entier.
Les sites religieux chrétiens et musulmans sont assiégés, souvent envahis et fermés par ordres militaires. De plus, les fascistes juifs messianiques protégés par l’armée israélienne veulent démolir Al-Aqsa, et le gouvernement israélien creuse sous ses fondations depuis de nombreuses années.
Bien que rien de tout cela ne soit fait en secret, l’indignation internationale reste en sourdine. Beaucoup trouvent les actions d’Israël justifiées. Certains ont avalé sans broncher l’explication ridicule offerte par l’armée israélienne selon laquelle le bombardement de mosquées est une mesure de sécurité nécessaire. D’autres sont motivés par de sombres prophéties messianiques.
La Palestine, cependant, n’est qu’un microcosme de toute la région. Beaucoup d’entre nous sont au courant des terribles destructions perpétrées par des groupes militants marginaux contre le patrimoine culturel mondial en Syrie, en Irak et en Afghanistan. Les plus mémorables parmi celles-ci sont la destruction de Palmyre en Syrie, des bouddhas de Bamyan en Afghanistan et de la Grande Mosquée Al-Nuri à Mossoul.
Rien, cependant, ne peut être comparé à ce que l’armée d’invasion américaine a fait à l’Irak. Les envahisseurs ont non seulement profané un pays souverain et brutalisé son peuple, mais ils ont également dévasté sa culture, laquelle remonte au début de la civilisation humaine. Les retombées immédiates de l’invasion ont entraîné le pillage de plus de 15 000 antiquités irakiennes, dont la Dame de Warka également connue sous le nom de Mona Lisa de Mésopotamie, un objet d’art sumérien dont l’histoire remonte à 3100 avant JC.
J’ai eu le privilège de voir nombre de ces merveilles lors d’une visite au musée national irakien quelques années à peine avant que les soldats américains ne le pillent. À l’époque, les conservateurs irakiens avaient caché toutes leurs pièces précieuses dans un sous-sol fortifié en prévision d’une campagne de bombardements américains. Mais rien ne pouvait préparer le musée à la sauvagerie déclenchée par l’invasion terrestre.
Depuis lors, la culture irakienne a surtout été réduite au marché noir des envahisseurs très occidentaux qui ont ravagé ce pays. Le travail courageux des combattants de la culture irakienne et de leurs collègues à travers le monde a permis de restaurer une partie de cette dignité volée, mais il faudra de nombreuses années à ce berceau de la civilisation humaine pour rétablir son honneur vaincu.
Chaque mosquée, chaque église, chaque cimetière, chaque œuvre d’art et chaque production artistique sont significatifs, car ils sont chargés de sens, le sens que leur ont donné ceux qui les ont construits ou y ont cherché une évasion, un moment de réconfort, d’espoir, de foi et de paix.
Le 2 août 2014, l’armée israélienne a bombardé la mosquée historique Al-Omari au nord de Gaza. L’ancienne mosquée remonte au 7ème siècle et est depuis devenue un symbole de résilience et de foi pour le peuple de Gaza.
Lorsque Notre-Dame a brûlé, j’ai aussi pensé à Al-Omari. Alors que l’incendie de la cathédrale française était probablement accidentel, des lieux de culte palestiniens aujourd’hui détruits ont été délibérément pris pour cibles. Les coupables israéliens doivent encore rendre des comptes.
J’ai aussi pensé à mon grand-père, Mohammed, le doux imam à la belle et petite barbe blanche. Sa mosquée a été sa seule évasion dans une existence très difficile d’un exil qui ne s’est terminée que par sa mort.
* Ramzy Baroud est journaliste, auteur et rédacteur en chef de Palestine Chronicle. Son prochain livre est «The Last Earth: A Palestine Story» (Pluto Press). Baroud a un doctorat en études de la Palestine de l’Université d’Exeter et est chercheur associé au Centre Orfalea d’études mondiales et internationales, Université de Californie. Visitez son site web: www.ramzybaroud.net.
23 avril 2019 – The Palestine Chronicle – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
Source: http://www.palestine-solidarite.org/analyses.ramzy_baroud.070519.htm
Le monopole des "fake news" (Régis de Castelnau: « Attaque » de la Pitié : Internet et les réseaux armes de la vérité)
« Attaque » de la Pitié : Internet et les réseaux armes de la vérité
par Régis de Castelnau
Samedi 4 mai 2019
"Ce qui vient de se produire à l’occasion des manifestations parisiennes du 1er mai avec le mensonge sur l’attaque de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière est quelque chose d’assez extraordinaire. Extraordinaire d’avoir vu un pouvoir d’État dévoyé un niveau rarement atteint sous la République. Extraordinaire le spectacle d’une presse nationale qu’elle soit écrite ou audiovisuelle complètement aux ordres de ce pouvoir. Extraordinaire cette mobilisation d’une classe intellectuelle et médiatique se lançant dans la surenchère pour applaudir un mensonge d’État dont l’évidence aurait pu immédiatement sauter aux yeux en usant d’un minimum d’esprit critique.
Mais finalement, quelle leçon politique nous a fourni le déroulement de la journée du 2 mai et quel révélateur de la crise qui secoue la société française !
La vérité des faits
Chacun sait maintenant ce qui s’est passé dans l’après-midi du 1er mai sur le boulevard des Italiens et dans l’enceinte de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière. Le cortège de la manifestation a été scindé en trois par les forces de police, chaque partie faisant l’objet de charges et d’intervention de canon à eau. Cette stratégie volontairement dangereuse enferme les manifestants dans des nasses dont craignant les violences policières ils cherchent à s’échapper. C’est ce qui s’est produit avec l’intrusion de groupes pacifiques quelques instants auparavant, dans un parking dépendant de l’hôpital. Les gens espérant que les policiers se contenteraient de disperser la manifestation sur le boulevard, ont vu avec effroi les policiers rentrer dans ce parking et y lancer leurs charges alors qu’il n’y avait bien sûr aucun incident. Éparpillement des manifestants dans l’enceinte de l’établissement lui-même qui quand on le connaît apparaît comme une véritable ville avec ses bâtiments et ses rues. Les policiers en poursuivi leur stratégie folle de chasse à l’homme dans cet entrelacs, provoquant naturellement la panique. Un groupe ne comprenant aucun black bloc ni casseur s’est alors réfugié sur une passerelle, et pour se mettre à l’abri, a tenté de rentrer dans les locaux de ce qui s’est révélé être le service de réanimation de l’hôpital. Avec le professionnalisme et le sang-froid, qui caractérise le personnel soignant en général et celui des services de réanimation en particulier, ce qui était de service en ce 1er mai, se sont opposés calmement à l’intrusion. Et au fur et à mesure les choses se sont calmées. Le mieux pour mesurer la réalité de cette présentation est de voir les vidéos de ce qui s’est passé et d’écouter le témoignage des soignants impliqués. Cette réalité, cette vérité, ont été travesties par le ministre de l’intérieur de la République complètement déshonoré pour l’occasion. Il n’y a pas, en présence, deux versions de ce qui s’est passé comme le prétendent multipliant les contorsions ceux qui se sont imprudemment engagés, il n’y en a qu’une. Celle de la vérité factuelle.
Un Ministre menteur et ses amis
C’est la première leçon. Pour le service de ses petits intérêts politiciens, en période électorale, celui qui a la responsabilité de l’ordre public n’a pas hésité à profiter des excès des forces de l’ordre sous ses ordres et a proféré une série de contrevérités ahurissantes pour disqualifier ceux qui utilisent leur droit constitutionnel de manifestation, et après les avoir traité de lépreux, de fainéants, d’illettrés, de foule haineuse, d’antisémites, de factieux, on les qualifie de monstres assoiffés de sang qui s’attaquent au sanctuaire absolu qu’est le service de réanimation d’un hôpital. Chacun sait que Christophe Castaner n’aurait jamais dû être nommé à ce poste, cette dernière initiative n’en est qu’une nouvelle est atterrante illustration.
La seconde leçon, concerne toute la cohorte de ceux qui se sont précipités pour soutenir l’insoutenable. Le caractère invraisemblable de la présentation et des accusations sautait pourtant aux yeux. Malgré cela, précipitation et abdication de tout esprit critique, symptômes de l’allégeance au pouvoir dominant, ont conduit l’essentiel des médias, à l’exception heureuse de Libération, à emprunter la voie du déshonneur professionnel. Accompagnés par une collection de personnalités lancées dans une surenchère assez obscène, bombardant Twitter et autres réseaux de messages de couroux solennel condamnant les atrocités. On ne va pas dresser la liste de ceux qui qui voient revenir maintenant les boomerangs, occupés à des contorsions risibles pour se justifier et à essayer d’effacer les messages qui seraient passés au travers des captures d’écran. Simplement citer Martin Hirsch directeur de L’APHP qui n’a pas hésité à évoquer la possibilité d’une volonté meurtrière contre les malades dans « l’attaque » du service de réanimation. Et ce conseiller à l’Élysée auteur d’un statut Facebook vengeur vilipendant les terroristes jaunes et noirs, curieusement disparu dans l’après-midi. Et peut-être aussi Jean-Paul Enthoven, doublement imprudent, d’abord par le relais empressé du mensonge castanérien, puis par un engagement aventureux de manger son chapeau s’il s’avérait qu’il avait tort. Il va falloir s’exécuter Monsieur Enthoven, votre dignité est à ce prix, et sachez que le panache est le seul moyen de réussir ses échecs. On réservera un ban pour Éric Naulleau qui n’a dit que des bêtises et a ensuite tout laissé.
Les réseaux sont pleins de ces vidéos, captures d’écran, explications gênées, et voir les uns et les autres patauger dans l’embarras et la confusion, voire un cynisme tranquille, est une vraie gourmandise. Et que dire du spectacle de la caricature de la crise générée par Emmanuel Macron : France d’en haut contre France d’en bas.
Internet et réseaux contre les mensonges d’Etat
C’est justement là que se loge la troisième leçon. Depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a accentué les atteintes aux libertés publiques. Comme seule réponse à la crise politique qu’il a provoquée, il a ensuite instrumentalisé la police à des fins de répression violente dont la brutalité et les illégalités se multiplient sous le regard des caméras dont tous les citoyens disposent aujourd’hui et que l’on retrouve les vidéos effarantes à foison sur les réseaux. Sous le regard stupéfait de la presse et des institutions internationales, on y voit dans toute la France, les membres forces de l’ordre se comporter souvent, trop souvent comme des nervis. Emmanuel Macron, bénéficiant d’une complaisance désolante de la magistrature, a instrumentalisé la justice et mis en place une répression judiciaire d’une brutalité inconnue depuis la guerre d’Algérie. Il ne faut pas se tromper, la panique des manifestants sur la passerelle devant le service de réanimation de la Salpêtrière a pour origine cette peur justifiée à la fois de la violence policière, et de la brutalité judiciaire qui multiplie gardes à vue illégales et peines de prison délirantes. Enfin, Emmanuel Macron a instrumentalisé une Assemblée nationale croupion, composée de parlementaires godillots qui acceptent sans broncher de voter des textes gravement liberticides, sans d’ailleurs que le Conseil constitutionnel d’Alain Juppé n’y voit d’inconvénient. Et c’est ainsi que nous avons eu la fameuse loi Fake news. L’adoption de cette loi préparée par une campagne de propagande rythmée par des sondages biaisés, la diabolisation systématique des réseaux, la dénonciation de la haine que ceux-ci véhiculeraient. Elle a donné au pouvoir des outils juridiques pour s’arroger une forme de monopole de la vérité. Rappelons que ce texte répressif permet de porter des coups à la liberté d’expression dans des proportions plus qu’alarmantes. Compétence a été donnée au juge des référés statuant sous 48 heures de dire ce qu’est la vérité objective, avec le pouvoir d’interdire tout autre récit et de lourdement sanctionner hébergeurs et plates-formes. Le ministre du numérique nous a annoncé une nouvelle loi réprimant la liberté d’expression pour soi-disant : « lutter contre la haine sur les réseaux ». La cible évidente est Internet, l’objectif l’est aussi, faire taire toute parole n’émanant pas du pouvoir et de ceux qui le soutiennent, en l’occurrence la plus grande partie de la presse entre les mains des grands intérêts financiers. Étonnante situation qui amène les principaux producteurs de fake news, c’est-à-dire les pouvoirs d’État, à renverser l’accusation pour porter atteinte à la liberté d’expression. Karl Rov qui fut le conseiller de George Bush au moment du déferlement des mensonges d’État pour justifier la guerre d’agression contre l’Irak a théorisé cette stratégie. « Les journalistes se réfèrent à la réalité et croient que des solutions émergent de l’étude d’une réalité discernable.[…] Mais ce n’est plus la façon dont fonctionne le monde […] Maintenant, nous sommes un empire, et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. »
Christophe Castaner et ses relais ont eux aussi voulu créer leur propre réalité. Or Il vient de se produire un événement de portée considérable où Internet et les réseaux ont permis de mettre à bas ce qui n’était rien d’autre qu’une fake news d’État et de restaurer la vérité à la face de tous. Le ministre de l’intérieur a officiellement proféré un mensonge visant à disqualifier ceux qui s’opposent au pouvoir qu’il incarne, mensonge relayé par une presse à la fois complaisante et connivente. Ce sont les informations irréfutables et partagées circulant sur les réseaux qui ont obligé les menteurs, à faire, souvent piteusement machine arrière. La réalité et la vérité ont été rétablies grâce aux citoyens qui ont pris les vidéos, les ont publiés, ont témoigné, et ce grâce au média qu’est Internet. Le matin du 2 mai les Français écoutant Christophe Castaner, ouvrant leur journal, allumant leur télévision et leur radio apprenaient qu’une bande de blacks blocs avait pris d’assaut le service de réanimation d’un grand hôpital afin d’y commettre des violences et de mettre en danger la vie des patients. 12 heures plus tard, sous les coups de la prise de parole des citoyens mobilisés, le mensonge s’effondrait. Le pouvoir et ses épigones étaient contraints de reculer en désordre. On sait maintenant qui est producteur de fake news, qui ment, qui est complotiste, et qui est violent.
Et on sait aussi pourquoi ces gens-là qui ont peur de la vérité, veulent verrouiller les outils de notre liberté d’expression."
Source: http://www.palestine-solidarite.org/analyses.regis-de-castelnau.040519.htm
Lire aussi:
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.ambroise_de-rancourt.020519.htm
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.regis-de-castelnau.020519.htm
Exposition "Le chemin de la forêt" (Rambouillet, Pôle culturel La Lanterne, mai 2019)
LE CHEMIN DE LA FORÊT
A la mémoire de saint Thibaut de Marly, 9e Abbé des Vaux de Cernay († 1247), du Professeur Jean Dorst (1924-2001) de l’Académie des Sciences, ornithologue, directeur du Muséum National d’Histoire Naturelle (1975-1985), président de ma thèse au Muséum et ami et de Mathieu Mark († 2018), mon guide et ami amérindien de la communauté d’Unamen-Shipu (La Romaine), sur la Basse Côte-Nord du Québec.
L’itinéraire, les découvertes et les rencontres d’un naturaliste yvelinois, Pierre-Olivier Combelles, depuis Versailles et la forêt de Rambouillet de son enfance et de toujours vers la taïga du Québec-Labrador et le versant amazonien des Andes. Un voyage dans l’espace et dans le temps, à la recherche de la forêt sauvage de nos origines, une forêt où l’on vit. Un cheminement intérieur aussi, une Voie (道 dào, en chinois) vers l’harmonie entre l’homme et la nature qui nous entoure et dont nous faisons partie.
Naturaliste, navigateur, chercheur, écrivain, éditeur, photographe et blogueur né à Versailles en 1955, Pierre- Olivier Combelles a été membre du Service Etudes du Musée de la Marine puis du Laboratoire d’Ethnobiologie du Muséum national d’Histoire Naturelle. Il préside l’Institut Andin d’Etudes Ethnobiologiques (IAEE-Bomarea). Il a partagé sa vie entre la France, le Québec-Labrador, le Pérou et la Bolivie.
Le chemin de la forêt est une création de Pierre-Olivier Combelles et de l’I.A.E.E. – BOMAREA au Pôle culturel La Lanterne de Rambouillet.
Avec le concours :
- Lycée Horticole-Paysager Notre-Dame des Jardins (Apprentis d’Auteuil, Château des Vaux, 28240 Saint-Maurice-Saint-Germain) pour la réalisation du décor paysager.
- Office National des Forêts (Rambouillet).
Remerciements à Madame Jocelyne Bernard, ancienne directrice du Pôle culturel La Lanterne.
Numérisations et tirages photo : Picto (Paris).
Panneaux de textes et motifs : la Petite Boîte (Rambouillet).
Pierre-Olivier Combelles devant l'image de Rübezahl, "Herr der Berge", le Seigneur protecteur de la montagne et des forêts.
Vernissage de l'exposition le samedi 11 mai 2019. Pierre-Olivier Combelles est à gauche, en veston beige, le micro à la main. Au centre en costume noir, M. Marc Robert, Maire de Rambouillet et à droite, en veste rouge, Madame Catherine Moufflet, Maire-adjoint chargée de la Culture. Photo: Elisa Boyer/La Lanterne.
"Le chemin de la forêt" calligraphié en chinois mandarin par Pierre-Olivier Combelles. Encre de Chine.
La médiathèque de La Lanterne, où Pierre-Olivier Combelles a donné plusieurs conférences sur la forêt dans la littérature, dans le cinéma, etc.
Pierre-Olivier Combelles avec les élèves et les professeurs (responsable: Paul Poulard) du Lycée Horticole et Paysager Professionnel Notre-Dame des Jardins (Château des Vaux, Apprentis d'Auteuil, 28) après la réalisation du décor forestier de l'exposition Le chemin de Rambouillet.