Insomnie, stress, déprime : et si ça venait aussi des ondes ? – Conférence de Christian Bouzy et Patrick Volpini à Nice
L’association Culture Populaire a reçu Christian Bouzy et Patrick Volpini le 1er juin 2019 à Nice pour une conférence intitulée « Insomnie, stress, déprime : et si ça venait aussi des ondes ? ».
Le député guyanais Gabriel Serville propose l’interdiction du cyanure dans les mines de France
"Le député guyanais Gabriel Serville, soutenu par 66 députés, propose l’interdiction du cyanure dans les mines de France. Un pavé de plus dans le projet de la mine industrielle Montagne d’Or, au moment même où les Nations unies « somment » la France d’y renoncer."
Lisez ici l'article de Ouest-France:
Sur l'hyper-projet minier Montagne d'Or porté par Emmanuel Macron, sur ce blog:
L'homme nouveau, par le général Leonid Ivashov
" Aujourd’hui, ce ne sont pas les philosophes, poètes, musiciens ou explorateurs de mondes lointains qui donnent le ton à la vie des gens, mais plutôt les financiers et les hommes d’affaires. Le gain matériel, l’argent, le luxe et le pouvoir sont devenus les codes fondamentaux de la majorité des gens.
Le dualisme physique-spirituel de l’être humain se réduit, de plus en plus, à sa seule composante "corps". Un tel être humain, cependant, n’est ni utile à la nature, ni acceptable pour Dieu. Par conséquent, il est condamné à disparaître. Car l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, alors que son existence physique est assurée par ses liens avec le monde végétal et animal et avec la nature inorganique.
Le modèle d’être contemporain, basé sur l’idéologie du monétarisme, doit être remplacé par un être spirituel cognitif. Ceci ne peut être fait qu’en passant par le fourneau d’une crise du système financier et économique mondial, dans laquelle la crise elle-même sert à priver l’oligarchie mondiale de son pouvoir. "
Général Leonid Ivashov (ancien chef d'Etat-Major interarmes de la Fédération de Russie à l'époque des attentats du 11 sept. 2001).
Pierre-Olivier Combelles: conférences
Les conférences de Pierre-Olivier Combelles sont en rapport avec ses recherches et ses publications personnelles.
Chaque conférence dure au total 1h30 avec les questions du public.
Elles sont accompagnées de projections.
Prévoir un micro, un projecteur numérique et si possible un ordinateur dédié.
Dates et tarifs: consulter l'IAEE.
.
Institut Andin d’Etudes Ethnobiologiques
Association Loi 1901
Courriel: iaeeasso@gmail.com
LISTE DES CONFERENCES
AMERIQUE DU NORD (QUEBEC-LABRADOR)
- Le voyage de John James Audubon au Labrador en 1833.
En, 1989, Pierre-Olivier Combelles part en voilier sur les traces du grand peintre naturaliste franco-américain venu visiter ces régions en 1833 à bord de la goélette Ripley pour découvrir et peindre les oiseaux de ces régions pour son ouvrage monumental « Les oiseaux d’Amérique ».
Pierre-Olivier Combelles est accompagné d’une équipe de cinéma et d’un peintre animalier, Serge Nicolle. Le documentaire TV Grandeur Nature, de nombreux articles et une exposition itinérante seront les fruits de ce voyage. Ce sera aussi le point de départ de longues années de voyages et de recherches dans cette partie du Québec-Labrador et d’une thèse au Muséum national d’histoire naturelle.
Projection du documentaire 26’ Grandeur Nature.
https://www.dailymotion.com/video/x5bh68i
- La flore et la faune de la Basse Côte-Nord du Québec (1º partie).
- L’Histoire et la population de la Basse Côte-Nord du Québec (2º partie).
- Voyage en canot sur la chaîne des lacs Coacoachou avec les Montagnais de La Romaine (1992).
En 1992, Pierre-Olivier Combelles accomplit avec des guides amérindiens un grand voyage d’exploration en canot par les rivières et les lacs dans l’intérieur du Québec-Labrador pour étudier la nature et l’histoire de l’occupation du territoire par les Amérindiens au temps du nomadisme.
La Société de Géographie lui a décerné le Prix Guy de Beauchêne pour cette expédition.
AMERIQUE DU SUD ET PACIFIQUE
- La maca, une culture d’altitude millénaire des Andes du Pérou (avec Katia Humala-Tasso Combelles)
Cultivée depuis des milliers d’années sur les hauts-plateaux des Andes centrales du Pérou à plus de 4000m d’altitude, cette racine proche du navet (Brassicacée) alimentaire et aux vertus thérapeutiques proches de celles du ging-seng a conquis le marché mondial. Katia Humala-Tasso et Pierre-Olivier Combelles sont les pionniers de l’étude de cette plante et de sa réintroduction en Bolivie à la fin des années 90.
https://www.pourlascience.fr/sd/histoire-sciences/la-maca-une-culture-millenaire-daltitude-5192.php
- Printemps dans la cordillère des Andes
Découverte de la flore et de la faune de la région de Pitunilla dans les Andes méridionales du Pérou, en partant de la côte désertique du Pacifique, depuis la saison sèche jusqu’à la saison des pluies.
https://www.siteany78.org/spip.php?article169
- En descendant le chemin de l’Inca des Hautes Andes vers l’Amazonie
Une exploration naturaliste et historique du Qhapaq Ñan depuis la cité incaïque de Pumpush au bord du lac Junin, à 4125 m d’altitude dans les Andes centrales du Pérou, en passant par les vertigineux sommets de la cordillère orientale.
https://www.siteany78.org/spip.php?article555
- Na wai taua ?
La terre est ronde est le monde est un. L’histoire des hommes, des plantes et des animaux nous ouvre les yeux sur l’Amérique et ses relations immémoriales avec les autres continents que la mer a unis.
Na wai taua ? était en māori (langue des indigènes de Nouvelle-Zélande/Aotearoa) la question rituelle posée aux navigateurs de passage: « D’où viens-tu, quels sont tes ancêtres ? »
Conférence sur les relations immémoriales entre les peuples américains et des autres continents.
La tierra es redonda y el mundo es uno solo. La historia de los hombres, de las plantas y de los animales nos abre los ojos sobre America y sus relaciones inmemoriales con los otros continentes que el mar ha unido”.
¿Na wai taua? en māorí (Nueva Zelanda, Aotearoa) es una pregunta ritual dirigida a los extranjeros: “¿Dónde vienes? ¿Cuál es tu genealogía?”.
Conferencia sobre las relaciones inmemoriales entre los pueblos americanos y de otros continentes.
Cette conférence a été inaugurée le 13 mai 2012 au Muséum d’histoire naturelle de Lima (Universidad Nacional Mayor de San Marcos).
(Conférence en français ou en espagnol).
- Naturalistes dans les Andes (avec Katia Humala-Tasso Combelles)
Conférence illustrée sur l'environnement et l'agriculture dans les Andes (Pérou et Bolivie) par le couple de chercheurs Katia Kusiqoyllor Humala Tasso et Pierre-Olivier Combelles (Institut Andin d'Etudes Ethnobiologiques-BOMAREA).
Rétrospective des travaux réalisés au Pérou et en Bolivie depuis leur première exposition et conférence « Maca, Ging-seng des Andes » à la Maison de l’Amérique latine en novembre-décembre 1997, dans les sciences naturelles, l’agriculture et la coopération par le couple de chercheurs franco-péruviens Katia Kusiqoyllor HumalaTasso et Pierre-Olivier Combelles à l’Institut Français d’Études andines (IFEA) puis à l’Institut Andin d’Études Ethnobiologiques (BOMAREA).
Cette conférence a été inaugurée à la Maison de l’Amérique latine, à Paris, le 14 juin 2017.
http://www.mal217.org/es/agenda/naturalistes-dans-les-andes-1997-2017
- La Puya raimondi, une plante préhistorique de la puna des Andes.
Découverte dans les Hautes Andes du Pérou au XIXe siècle par le grand naturaliste et géographe italien Antonio Raimondi, la Puya raimondi est une Broméliacée géante (12m avec la hampe florale) de l’étage de la puna, vers 4000 m d’altitude. Bardées d’énormes crochets, ses feuilles en rosette abritent les nids de certains oiseaux mais lui assurent en même temps un régime semi-carnivore grâce aux cadavres des animaux qu’elles accrochent. Elle fleurit à la fin de sa vie (une centaine d’années) et les colibris pollinisent ses milliers de fleurs verdâtres. Elle pousse en colonies dans les Andes du Pérou et de la Bolivie, où elle est maintenant protégée.
- Harakeke, une plante maorie à la découverte du monde.
Le Lin de Nouvelle-Zélande (Phormium tenax), originaire de l’île Norfolk près de la Nouvelle-Zélande, est l’une des principales plantes économiques des Māori et des peuples du Pacifique. Ses fibres sont avec la soie la fibre naturelle la plus résistante au monde. C’était aussi une plante sacrée pour les Māori, car symbole de la famille. Mais c’est pour ses qualités ornementales qu’elle st maintenant cultivée dans le monde entier, notamment sur le littoral français.
FRANCE
- Le chemin de la forêt
L’itinéraire, les découvertes et les rencontres d’un naturaliste yvelinois, Pierre-Olivier Combelles, depuis la forêt de Rambouillet de son enfance et de toujours vers la taïga du Québec-Labrador et le versant amazonien des Andes. Un voyage dans l’espace et dans le temps, à la recherche de la forêt sauvage de nos origines, une forêt où l’on vit. Un cheminement intérieur aussi, une Voie (dào, en chinois) vers l’harmonie entre l’homme et la nature qui nous entoure et dont nous faisons partie.
Cette conférence a été inaugurée le 18 mai 2019 au Pôle culturel La Lanterne à Rambouillet.
- La caverne du Tigre
Une mystérieuse caverne mésolithique découverte dans la forêt de Rambouillet par Pierre-Olivier Combelles donne l’occasion de partir à la recherche des lions des cavernes et grands félins disparus de la Préhistoire, contemporains des derniers chasseurs nomades du territoire français il y a 10.000 ans.
http://pocombelles.over-blog.com/2018/01/la-caverne-du-tigre.html
Né à Versailles en 1955, élève au Lycée Hoche et au Collège Saint-Jean de Béthune, Pierre-Olivier Combelles est naturaliste, navigateur, agriculteur et Président-fondateur de l’Institut Andin d’Etudes Ethnobiologiques. Après avoir travaillé au Service Etudes du Musée de la Marine, il devient éditeur puis, à la suite de ses recherches sur le peintre naturaliste John James Audubon, il se consacre à l’exploration et à l’étude du Labrador québécois (ethnobotanique, toponymie). Il entre alors au Muséum National d’Histoire Naturelle et soutient en 1997 un Diplôme d’Etudes Doctorales sous la présidence du Professeur Jean Dorst sur " Le voyage de John James Audubon au Labrador en 1833 et sa contribution à l’histoire naturelle de la Côte-Nord ".
Depuis une dizaine d’années il vit avec son épouse Katia Humala-Tasso (Péruvienne et biologiste de formation) et leurs six enfants entre la France et l’Amérique du sud où ils ont étudié la flore des Hautes Andes du Pérou et de la Bolivie, d’abord dans le cadre universitaire, puis dans celui de la recherche française (IFEA) puis dans le cadre privé. Ils sont notamment spécialistes de la maca (Lepidium meyenii Walpers), une Brassicacée cultivée au-dessus de 4000m d’altitude depuis des millénaires pour ses qualités alimentaires et thérapeutiques, exportée aujourd’hui dans le monde entier.
En 2004, ils ont acquis et remis en activité le domaine agricole de Pitunilla, dans les Andes méridionales du Pérou (Ayacucho), à 3000 m d’altitude. Ils ont entrepris inventaire de la flore et de la faune locales en y accueillant de nombreux étudiants, notamment français.
Pierre-Olivier Combelles publie des articles dans des revues scientifiques et sur son blog, réalise des expositions et donne des conférences sur ses recherches et ses voyages, en France et à l’étranger.
«Uranium 238 – conséquences des bombardements de la Yougoslavie avec de l’uranium appauvri en 1999», par Barbara Hug (Horizons et Débats)
2e Symposium international de Niš du 17 au 19 juin 2019
La guerre contre la Yougoslavie est terminée depuis 20 ans. Entre-temps, l’OTAN s’est établie aux frontières de la Serbie, confiante dans sa victoire, et le gouvernement allemand a fourni à nouveau des conseils et un soutien financier pour la construction d’un deuxième UÇK.1 Pourquoi ce regard vers le passé?
La raison est la suivante: le taux sans cesse croissant de cancer en Serbie et au Kosovo atteint des proportions effroyables et le bellicisme des Etats membres de l’OTAN n’a pas diminué.
L’OTAN a déversé son arsenal d’armes sur la Yougoslavie en 1999 pour montrer au monde à quel point sa machine de guerre fonctionne «bien». Plus tard, l’Irak et l’Afghanistan ont également eu droit à expérimenter la «bénédiction» des munitions à l’uranium radioactif et chimio-toxique.
Dès 2001, le journaliste du Spiegel Siegesmund von Ilsemann soulignait que les chercheurs américains connaissaient parfaitement les risques de l’uranium appauvri émanant des tourbillons de poussière venant du sol. Le lieutenant-colonel Ziehmn, du Centre des armes nucléaires de Los Alamos, a mis en garde dans une lettre de 1991: «Les effets de l’uranium appauvri sur l’environnement ont suscité et continuent de susciter des préoccupations. Par conséquent, il existe un risque que les munitions à l’uranium appauvri puissent paraître politiquement inacceptables.»
L’alliance de guerre a grande peine à admettre les dommages de guerre durables provoqués par elle en 1999. Le sujet des munitions à l’uranium est resté tabou, les populations de la Serbie et du Kosovo sont restées silencieuses pendant longtemps, mais ont néanmoins dû prendre conscience des nombreux cas de tumeurs malignes et de leucémies qui se sont développés dans les familles. A l’heure actuelle, il n’est plus possible de cacher les faits. Alors que l’OTAN et ses laboratoires d’idées tentent toujours et encore de passer le problème sous silence, Srdjan Aleksic, un avocat originaire de Niš/Serbie du Sud, a commencé à développer un mouvement dont l’objectif est d’obtenir une compensation financière pour les victimes. Il représente les plaignants malades de Vranje et de Niš ou leurs familles. Comme en 2018, il a organisé un colloque international à l’Université de Niš du 17 au 19 juin 2019. Les aspects juridiques, politiques, économiques, écologiques, sanitaires et sécuritaires furent présentés par des spécialistes. L’événement fut organisé par le cabinet d’avocats de Srdjan Aleksic de Niš, l’Association pour la protection des infrastructures critiques de Belgrade et l’Académie orthodoxe des sciences, de l’art, de l’artisanat et de l’innovation de Serbie.
La situation de la région montagneuse autour de Vranje, au sud de Niš, était au centre de l’intérêt. Sur une colline près du village de Plackovica, l’OTAN a bombardé une tour de transmission. Les ouvriers qui s’y sont rendus pour reconstruire le mât sont tous morts d’un cancer après quelques années. Aujourd’hui, Plackovica est un village fantôme. La dose de becquerel actuelle dépasse de loin le seuil de l’innocuité. Une initiative citoyenne dirigée par Gradimir Jovanovic s’est formée à Vranje.
Les aspects juridiques, des droits de l’homme et de l’éthique juridique, présentés par les conférenciers grecs Janis Rahiotis et Nikolos Progulis, ont illustré l’urgente nécessité d’une réévaluation juridique internationale de la guerre de 1999. Il ne fait aucun doute que cette guerre d’agression était contraire au droit international et sa scandaleuse transformation en «intervention humanitaire» s’est avérée intenable même 20 ans plus tard, au vu des nombreuses victimes parmi la population civile. Est-ce humanitaire de littéralement empoisonner la population d’un petit pays?
Plus de 300 participants – invités et conférenciers étrangers – venus de Grèce, de Norvège, d’Italie, d’Allemagne, de Suisse, de Russie, de Bulgarie, de Macédoine du Nord, de Bosnie avec la République de Srpska et de Malte ont témoigné du grand intérêt suscité par ces informations dans la société civile de ces pays. La Serbie compte une importante diaspora dans le monde entier, dont les membres sont également touchés par les conséquences décrites.
L’objectif de cette importante réunion était de sensibiliser l’opinion publique au lien entre l’augmentation des taux de cancer et les armes utilisées par l’OTAN. L’OMS a depuis longtemps adopté une position univoque: l’uranium appauvri est un émetteur alpha, une substance génotoxique. S’il se trouve à l’intérieur du corps, par exemple suite à l’inhalation de poussière, il est cancérigène. L’uranium appauvri est classé dans le groupe 1 des substances cancérigènes par le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS. Le cancer prévalant en Serbie et au Kosovo est extrêmement agressif et les personnes ayant été exposées tombent malades environ 5 ans plus tard. Pour traiter ce cancer, il faudrait préalablement de précises analyses chimiques, radiologiques et médicales pour déterminer le traitement approprié. La population pauvre des Balkans ne peut se permettre de tels examens médicaux et traitements. Qui doit donc prendre en charge les frais? Si l’on veut fournir de l’aide, il faut d’abord exiger une indemnisation adéquate.
En outre, une décontamination profonde et complète des zones bombardées est nécessaire, afin de permettre au moins aux agriculteurs de faire sortir à nouveau leurs animaux dans les prairies. L’eau doit être analysée en permanence pour détecter la présence d’uranium et d’autres substances nocives.
Actuellement, il semble que la «communauté de valeurs» occidentale ne prévoit nullement de se préoccuper de telles tâches. Jusqu’à présent, certains cercles en Allemagne regardent les Serbes avec grand mépris – comme s’ils n’avaient pas droit à la vie … L’histoire se répète-t-elle? •
Les diverses interventions seront bientôt disponibles en anglais. Contact: Cabinet d’avocats Srdjan Aleksic, simpozijum(at)uranium238.org et advokati.aleksic(at)gmail.com.
1 «Outre le ‹développement d’un Kosovo stable, démocratique, multiethnique et pacifique›, les missions de la Bundeswehr consistent également à soutenir la création de la ‹Force de sécurité du Kosovo› et d’autres forces de sécurité kosovares», dixit Spoutnik du 7 juin. Faut-il donc imaginer que l’UÇK va continuer à exister sous une nouvelle appellation avec l’aide de la Bundeswehr?
La forêt cathédrale, un film de Patrick Rouxel (2007)
Le cinéaste Patrick Rouxel est l'auteur de nombreux films documentaires sur la nature et sur la forêt, en particulier Alma (la déforestation et l'élevage industriel en Amazonie brésilienne) et Green (la déforestation et la culture des palmiers à huile en Indonésie):
http://www.patrickrouxel.com/index.php/fr/
http://www.faunesauvage.fr/fsrealisateur/rouxel-patrick-2
Aujourd'hui, Patrick Rouxel se consacre à la protection des ours de Malaisie, et donc des forêts tropicales qui sont leur habitat.
La forêt cathédrale est un film documentaire de 45' tourné dans la forêt tropicale primaire de Minkébé au Gabon et coproduit avec le WWF.
Antérieur de 6 ans à Il était une forêt, le film de Luc Jacquet avec le botaniste-star Francis Hallé, tourné au Gabon et au Pérou, il est infiniment plus intéressant par les explications qu'il donne sur les problèmes que rencontrent les forêts primaires tropicales: exploitation abusive, braconnage, etc. Et comme tous les films de Patrick Rouxel, il peut être visionné gratuitement sur internet, ce qui n'est pas le cas de Il était une forêt, produit dans une logique commerciale et comme une opération de communication et de "green-washing" par son distributeur Disney:
http://pocombelles.over-blog.com/2014/06/francis-halle-plaidoyer-pour-la-foret-tropicale.html
Avec son deuxième film La glace et le ciel (2015) avec le glaciologue Claude Lorius sur le réchauffement climatique, Luc Jacquet continue à surfer sur la vague de l'écologisme, du politiquement correct et du show-business, sur laquelle nous ne le suivons pas.
Si vous aimez la forêt et que vous voulez vous informer en regardant de très beaux films, faites beaucoup mieux et visionnez librement ceux de Patrick Rouxel; des merveilles d'intelligence, de sensibilité et de modestie. Comme par exemple Larmes de bois (Tears of wood).
Pierre-Olivier Combelles
Lisez ici l'entretien d'Amandine Deroubaix avec Patrick Rouxel:
http://rencontres-et-debats-autrement.org/index.php?page=patrick-rouxel
Note de décryptage : Amazonie, quelle politique commerciale et quelles régulations des multinationales pour s’attaquer aux racines du problème ? (AITEC, Attac France)
Jeudi 5 septembre 2019
Face à l’émotion internationale suscitée par les feux de forêts en Amazonie et à l’indifférence de Jair Bolsonaro, Emmanuel Macron a annoncé, à la veille du G7 de Biarritz, que la France ne soutenait plus l’accord de commerce controversé entre l’Union Européenne et le Mercosur. Que penser de ce revirement ? Quelle est sa portée ? Est-ce suffisant ? Que préconiser ? Cette note de décryptage présente 7 recommandations qui dessinent les contours d’une politique commerciale et d’une régulation des multinationales permettant de s’attaquer à certaines racines du problème soulevé par la déforestation et les feux en Amazonie.
Bolsonaro ou pas, feux de forêts en Amazonie ou pas, l’accord UE-Mercosur est inacceptable. Il prolongerait le processus de libéralisation et de déréglementation des marchés et fonctionnerait en stimulant pour l’agrobusiness aujourd’hui montré du doigt ; il approfondira en outre une globalisation économique qui fait de l’intérêt des multinationales (ouverture des marchés, protection de leurs intérêts) un objectif supérieur à la protection de la planète, aux droits sociaux et droits des populations. Et c’est sans même considérer les atteintes aux libertés, aux droits et à la démocratie et le démantèlement des politiques de protection de l’environnement mené par Jair Bolsonaro (mais aussi par Mauricio Macri en Argentine et Mario Abdo Benitez au Paraguay). Cet accord n’aurait jamais dû être soutenu par Emmanuel Macron et son gouvernement.
Le rejeter purement et simplement ne devrait même pas faire débat en France et en Europe. C’est le message que 340 organisations de la société civile internationale avaient adressé aux décideurs politiques européens en juin 2019.
C’est donc bien tard qu’Emmanuel Macron a retiré son soutien à l’accord UE-Mercosur. En effet l’inaction et les exactions à l’encontre du climat et de la biodiversité de son homologue brésilien Jair Bolsonaro sont connues de tous les observateurs depuis le lendemain de son intronisation. Dès son installation au Palais de l’Aurore, le président a placé l’organisme responsable de veiller sur les territoires indigènes (Funai) sous l’autorité du ministère de l’agroalimentaire, qui représente les intérêts des grands propriétaires terriens. Il a également organisé la suppression de plus de 35 conseils nationaux de participation sociale et désarmé à la fois l’Agence de protection de l’environnement (Ibama) et l’Institut national de recherche spatiale (INPE) qui contrôle la déforestation. Le tout en réduisant les budgets de ces organismes, y compris en matière de prévention et lutte contre les incendies de forêts. La réforme du code forestier assouplit également les conditions d’appropriation légale de terres illégalement accaparées.
Le “Non” d’Emmanuel Macron n’est par ailleurs pas gravé dans le marbre : la secrétaire d’État chargée des Affaires européennes, Amélie de Montchalin, a indiqué que le refus français n’était pas définitif et qu’il pourrait être levé si l’exécutif brésilien changeait de politique.
La négociation de l’accord UE-Mercosur est achevée. L’accord politique est même conclu et son contenu a obtenu l’onction des 28 États-membres de l’UE en juin dernier, y compris de la France. Emmanuel Macron se félicitait alors d’un “bon accord”, allant “dans la bonne direction”, notamment par l’introduction de clauses supposées contraindre le Brésil à respecter ses engagements climatiques et à reforester. Présenté comme un levier “écologie contre commerce”, l’Elysée prétendait même que l’accord UE-Mercosur pourrait permettre de “replanter douze millions d’hectares” de forêt en Amazonie, alors que Jair Bolsonaro n’a jamais caché qu’il allait encourager la déforestation, et affaiblir les réglementations en la matière.
Cette volte-face d’Emmanuel Macron est avant tout, à ce stade, une manoeuvre tactique habile, davantage destinée à l’opinion publique française que prometteuse de résultats tangibles. Elle temporise face aux très vives critiques et aux mobilisations du monde agricole contre les accords Mercosur et CETA, et ce sans donner l’impression que le président français a opéré un choix de politique intérieure. En “débranchant” l’accord UE-Mercosur, de manière symbolique dans un premier temps, l’exécutif espère aussi apaiser les divisions grandissantes au sein de sa majorité parlementaire à ce sujet. On peut supposer que, pour se préserver la possibilité d’un vote favorable sur le CETA au Sénat en octobre ou, au pire, en seconde lecture à l’Assemblée nationale, l’exécutif cherche à opérer une distinction entre le “bon CETA” d’un côté et le “mauvais Mercosur” de l’autre. Dès lundi 26 août, la secrétaire d’État rattachée au ministère de la Transition écologique, Emmanuelle Wargon, prétendait ainsi que “la transition écologique est compatible avec le libre-échange”, explicitant l’objectif de l’exécutif : sauver le principe même de la libéralisation des marchés.
Le texte de l’accord UE-Mercosur, finalisé sur le plan politique et dont une première version est publiée par la Commission européenne, est actuellement soumis à un “processus de révision légale” et de traduction. Ce n’est qu’une fois ce processus achevé, sans doute au cours du premier semestre 2020, qu’il sera soumis au Conseil européen pour être approuvé par les 28 (ou 27) et que la Commission européenne obtiendra le mandat pour le signer. C’est alors seulement qu’Emmanuel Macron pourra, s’il maintient sa position, faire valoir son opposition à l’accord UE-Mercosur. Deux cas de figure sont possibles :
Si l’accord UE-Mercosur est présenté par la Commission européenne comme un accord mixte, c’est-à-dire relevant à la fois de la compétence de l’UE et de la compétence des États, alors l’opposition de la France vaudra veto.
Si la Commission parvient à le présenter comme un accord non-mixte, c’est-à-dire relevant exclusivement de la seule compétence de l’UE (ou alors si la Commission dissocie la partie “commerce” de l’accord des parties de coopération diplomatique, par exemple), alors l’opposition de la France ne suffira pas : c’est un vote à la majorité qualifiée qui se tiendra alors au Conseil et la France seule ne constitue pas une minorité de blocage.
Si la Commission semble à ce jour présenter l’accord UE-Mercosur comme un accord mixte, il reste de nombreuses incertitudes à lever et la France serait bien avisée, si elle est sérieuse dans son intention :
1) d’exiger une clarification immédiate de la Commission européenne à ce sujet, avant même que les États du Mercosur ne s’empressent de ratifier le texte et fassent ainsi pression sur les pays de l’UE ; sans attendre, l’exécutif peut également saisir la Cour de Justice de l’UE pour obtenir une clarification à ce sujet.
2) de convaincre d’autres États de l’UE afin de construire une minorité de blocage au sein du Conseil pour solidifier l’engagement qui vient d’être pris ; cette minorité de blocage ne sera pas atteinte avec les seules oppositions déjà exprimées de la France, de l’Irlande, de l’Autriche, de la Slovaquie et du Luxembourg.
La portée de l’annonce d’Emmanuel Macron sur l’Amazonie et les feux de forêts en cours est nulle.
Puisque l’accord UE-Mercosur n’est pas en vigueur, retirer son soutien à cet accord n’a dans les faits aucun effet tangible sur les vecteurs et les causes politiques, économiques et sociales de la déforestation en Amazonie. Encore moins sur les feux de forêts en cours.
En raison de l’orientation politique des mesures prises par Jair Bolsonaro, qui font de l’Amazonie un territoire à développer sur le plan économique plutôt qu’à protéger, il paraît illusoire de penser que la suspension de l’appui français à l’accord UE-Mercosur puisse avoir valeur pédagogique ou capacité de pression sur le gouvernement brésilien lui-même, et encore moins une quelconque incidence sur les pratiques de l’agrobusiness dans la région et celle des grands propriétaires terriens vis-à-vis des droits des peuples autochtones et des paysan·ne·s sans terre qui sont quotidiennement bafoués.
L’accord UE-Mercosur est avant tout conçu pour ouvrir aux entreprises européennes des marchés dans le domaine industriel (pharmacie, automobile, textile, biens d’équipement industriels), des services (finances, transport notamment), et de l’agroalimentaire bénéficiant des signes de qualité de l’UE (boissons, chocolat et dérivés, fromages). Il assurera également un meilleur accès au marché pour toutes les entreprises européennes de ces secteurs par la reconnaissance, dans le Mercosur, de normes internationales et européennes de conformité, y compris dans le domaine sanitaire et phytosanitaire.
Il est à noter que le Brésil, neuvième économie mondiale, continue d’être un pays relativement fermé (droits de douane, fiscalité, exigences bureaucratiques) avec un taux d’ouverture de moins de 20% du PIB, le plus faible des pays du G20. C’est l’une des raisons pour lesquelles la Commission européenne a tout fait pour finaliser ces négociations commerciales, qui ont débuté il y a 20 ans.
Les nouveaux quotas concédés à l’importation de viande de boeuf des 4 pays de la zone (99000 tonnes à droits de douane réduits) sont à la hauteur de cette ambition européenne : l’agriculture est la monnaie d’échange.
Ils sont significatifs du point de vue de l’élevage européen, qui importe aux environs de 350 000 tonnes de viande bovine extra-communautaire par an aujourd’hui (dont plus de 60% vient déjà de l’Argentine et du Brésil).
Pour autant ils ne représentent que 6% des exportations totales brésiliennes (en 2018), et ces quotas seront utilisés pour partie par l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. En 2018, la moitié des importations issues du Mercosur vers l’UE provenait du Brésil, un quart de l’Argentine, 19% de l’Uruguay et le reste du Paraguay.
En somme l’effet d’incitation directe de l’accord UE-Mercosur sur le secteur bovin brésilien ne sera sûrement pas colossal. Or c’est le bétail qui occupe la plus grosse partie des terres déboisées en Amazonie, à hauteur de 65 % environ. En outre les droits de douane portant sur l’importation de soja brésilien dans l’UE sont d’ores-et-déjà déjà réduits au minimum.
Le lien de causalité directe entre l’éventuelle future application de l’accord UE-Mercosur et la déforestation de l’Amazonie semble donc finalement assez faible, à condition d’application sérieuse du moratoire sur le soja adopté en juillet 2006 et prolongé en juin 2018, qui engage les exportateurs brésiliens à ne pas acheter de soja provenant de la région amazonienne.
Conclusion : renoncer à l’accord commercial négocié avec les 4 pays sud-américains est indispensable pour ne plus apporter la caution de la France et de l’UE au système agro-industriel sud-américain, y compris dans sa dimension illégale et violente. Mais c’est loin d’être suffisant pour résorber la dévastation en cours de la forêt amazonienne, à laquelle, de fait, l’UE contribue déjà par ses importations de soja et de viande de bœuf.
Par son annonce qui se limite à l’accord UE-Mercosur, qui plus est “en l’état”, Emmanuel Macron exclut de fait d’intervenir sur le commerce actuel de biens, notamment agricoles, entre le Brésil et l’UE comme entre le Brésil et la France. Or celui-ci se porte très bien et contribue effectivement à la déforestation et à la dégradation de zones forestières.
Emmanuel Macron fait comme s’il n’existait pas déjà un cadre et des règles - notamment celles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) - encourageant fortement l’importation en Europe de biens agricoles, dont le défrichement des forêts tropicales et des savanes arborées est une condition de la production.
Les monocultures d’exportation du Brésil, mais aussi en Argentine et au Paraguay, ainsi que l’exploitation forestière (bois, pâte à papier) et l’industrie minière, jouent en effet un rôle majeur dans les processus de déforestation, de dégradation et de pollution des terres et des forêts.
Ainsi la culture intensive du soja dont le Brésil est aujourd’hui le premier exportateur mondial (83,8 millions de tonnes, en hausse de 23% par rapport à 2017) contribue très fortement à la déforestation.
L’augmentation exponentielle de la production mondiale du soja est tirée par l’intensification et l’industrialisation de l’élevage. Les fourrages frais (prairies) ou séchés (foin, etc.) sont souvent remplacés par une ration de « maïs ensilage / soja ». Alors que l’herbe pâturée est une ration complète pour un bovin, lui a été substitué un couple maïs (énergie) - concentré azoté (protéine) pour intensifier les rendements, permettant à la fois le hors-sol et la mise en culture des prairies et pâturages. Cette substitution encouragée par les pouvoirs publics a contribué à la perte d’autonomie des paysan·ne·s, les rendant de plus en plus dépendant·e·s des firmes de l’agrobusiness qui leur fournissent cette alimentation. Cette intensification a eu par ailleurs pour conséquence directe la disparition d’emplois paysans.
Les importations européennes de soja ont ainsi été multipliées par cinq depuis le début des années 1970. Elles sont le fruit de décisions politiques (accord de Blair House en novembre 1992) conduisant à préférer l’import de protéagineux au soutien de leur production sur le sol européen. Ces importations continuent aujourd’hui d’augmenter, en provenance notamment du Brésil, de l’Argentine et des États-Unis. Satisfaite par un petit nombre de multinationales de l’agro-industrie, très intensive en capital, la production de soja exerce une pression forte sur les forêts, les terres et l’environnement.
En 2018, la France était le troisième pays européen importateur de soja brésilien, le huitième au niveau mondial : 58% des graines de soja importées en France (soit 360 000 tonnes) et 63% des tourteaux de soja (soit 2,93 millions de tonnes) viennent du Brésil, majoritairement issus de cultures OGM (93% du soja produit au Brésil est OGM).
Outre le soja, l’UE et la France sont de gros importateurs de pâte à papier, d’éthanol - près de 30 % de l’éthanol produit au Brésil est exporté vers l’UE - et de minerais de fer. Autant de productions qui, de près ou de loin, sont liées aux défrichements et dégradations des forêts et des terres au Brésil, et plus largement en Amérique du Sud.
De nombreuses entreprises européennes et françaises, qu’elles soient issues de l’industrie agroalimentaire ou de l’industrie minière, sont donc concernées par ces productions liées à la déforestation. La France est d’ailleurs le quatrième investisseur étranger au Brésil et toutes les grandes entreprises du CAC40 sont présentes sur place, de Total à Engie, en passant par Michelin et L’Oréal. Comme l’écrit le Quai d’Orsay, “le Brésil est un partenaire incontournable de la France en Amérique latine”.
Certaines de ces multinationales du CAC40 contribuent directement à produire, exporter ou commercialiser les produits mentionnés et à jouer un rôle majeur dans cette déforestation importée. Plusieurs d’entre elles ont ainsi été mises à l’index par des ONG : Auchan, Bigard, Carrefour, Casino, Cooperl, LDC, Lactalis, Sodexo et Super U et onze autres entreprises ont été en effet invitées à demander à leurs fournisseurs de cesser immédiatement de s’approvisionner, directement ou indirectement, auprès des producteurs de soja responsables de la déforestation. Depuis le vote en 2017 de la loi relative au devoir de vigilance, les entreprises sont en effet dans l’obligation “d’identifier les risques et de prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l’environnement”.
Un récent rapport montre comment des entreprises européennes et nord-américaines participent indirectement à la destruction de la forêt amazonienne en se fournissant en viande, soja, bois exotique, cuir, sucre ou encore açaï (baie énergisante) auprès d’entreprises brésiliennes condamnées pour crime environnemental. Les entreprises françaises Guillemette & Cie, spécialisée dans l’importation de bois, et le Groupe Rougier, font partie des entreprises ciblées par ce rapport. JBS, la principale multinationale brésilienne de l’industrie agroalimentaire qui représente environ un quart du marché mondial du bœuf, fait partie des nombreuses entreprises brésiliennes condamnées pour déforestation illégale, faisant clairement douter de la possibilité d’importer du boeuf brésilien qui ne soit pas déjà concerné par des pratiques de déforestation. La France et plusieurs entreprises françaises ont également été épinglées pour l’importation de bois tropical illégal - des Ipé, espèce d’arbres de grande valeur utilisée pour faire des charpentes ou de la menuiserie - provenant de la forêt d’Amazonie. Enfin, les banques et investisseurs français ne sont pas en reste : la banque française BNP-Paribas est ainsi très investie dans les quatre géants des matières premières que sont ADM, Bunge, Cargill et Louis Dreyfus qui approvisionnent notamment l’Europe en soja brésilien. BNP-Paribas est l’une des banques qui investit le plus dans Cargill, entreprise qui avait été sanctionnée en avril 2018 pour s’être fournie en soja auprès d’exploitations pourtant placées sous embargo après avoir détruit des zones de biodiversité protégées.
Par son annonce se limitant à l’accord UE-Mercosur, Emmanuel Macron a donc exclu, de fait, toute possibilité d’intervenir directement sur le commerce, les entreprises et les investissements bilatéraux France-Brésil alors qu’une partie d’entre eux sont indissociablement liés aux vecteurs de déforestation de l’Amazonie.
En l’état le président Macron s’en tient à menacer le Brésil d’une sanction commerciale unilatérale, sans garantie qu’elle soit mise en œuvre et sans efficacité réelle sur les causes de la déforestation et des feux de forêts.
En matière de politique relative au commerce et à l’investissement, il doit :
- Engager la “re-régulation” du commerce international, dans l’optique d’interdire à terme toute importation en France de produits agricoles et forestiers (soja, éthanol, huile de palme, etc) dont la production est directement liée à la déforestation en Amazonie ou ailleurs. Cela prendrait la forme de l’introduction et de l’application stricte d’un moratoire sur l’importation desdits produits et de l’ouverture de négociations visant la mise en place de systèmes de certification internationaux opérants.
- Engager la “re-régulation” des investissements internationaux : cesser de soutenir - diplomatiquement et financièrement, via les garanties publiques à l’export - les investissements étrangers des entreprises françaises et européennes dans les secteurs qui contribuent, directement ou indirectement, à aggraver la déforestation dans les bassins forestiers qu’il faut protéger.
- Exiger une révision fondamentale de la logique commerciale de l’UE : la France pourrait proposer d’introduire un mécanisme d’évaluation systématique de l’impact “climat” et “biodiversité” de chacun des accords de commerce en cours de négociation ou déjà finalisé, pour écarter tous ceux qui aggravent le réchauffement climatique et la perte de biodiversité. Il est urgent de renverser l’ordre des normes internationales en faveur de celles qui garantissent la protection de la planète et les droits de tou·te·s ses habitant·e·s.
- Sortir l’agriculture de l’OMC : relevant du bien commun et de l’intérêt général, la production et le commerce agricoles doivent pouvoir être re-régulés, y compris au niveau international, au nom de principes et d’objectifs (souveraineté alimentaire, aide alimentaire publique, appui à une agriculture diversifiée faisant vivre la petite paysannerie et produisant des produits de qualité, préservation des écosystèmes,...) qui doivent s’imposer aux règles du commerce international consignées dans les accords de l’OMC.
La mise en place de systèmes de certification internationaux suppose des négociations complexes et exige la coopération des pays producteurs. À défaut, gouvernements et ONG se tournent vers des mécanismes de “due diligence” pour responsabiliser et contrôler les acteurs “aval” (importateurs, transformateurs et détaillants) d’une filière, ce qui permet de contourner les pays d’origine des produits concernés qui refusent de réglementer.
C’est le cas du règlement sur les minerais des conflits, qui s’appliquera en 2021, soit 7 ans après le début des négociations ! La portée de ce texte est restreinte car il concerne quatre minerais, il responsabilise surtout les importateurs (tenus de s’approvisionner hors des zones de conflit identifiées), les transformateurs et détaillants qui sont seulement encouragés à faire preuve de transparence sur leur chaîne d’approvisionnement. Ces mécanismes ne sont adaptés à l’action urgente, même s’ils présentent une qualité primordiale pour les États : leur compatibilité avec le droit international du commerce.
En attendant que la négociation de tels dispositifs soit possible, la France pourrait prononcer un moratoire sur l’ensemble des importations de produits agricoles associés à la déforestation. Les accords de l’OMC n’autorisent des restrictions permanentes à l’importation qu’en cas de risque de sécurité ou de désastre majeur, et de façon nondiscriminatoire.
Ce moratoire susciterait donc probablement l’alliance des exportateurs de soja autour d’un contentieux devant le mécanisme de règlement des différends de l’OMC. Ce moratoire ne pouvant être justifié au titre des mécanismes de sauvegarde prévus par ses accords – leur périmètre étant extrêmement réduit - la France pourrait défendre la nécessité de nouvelles règles commerciales multilatérales à même de répondre à un risque écologique majeur.
Il convient au fond de questionner l’ensemble du cadre de libéralisation des marchés agricoles défini par l’OMC, qui établit le principe d’une ouverture inéluctable et continue des marchés, orchestrant la mise en concurrence de systèmes agricoles disparates, l’industrialisation du secteur (développement de monocultures d’exportation) ainsi que la disparition de la petite paysannerie au profit de l’agro-industrie et des multinationales du secteur. L’ensemble de ces règles verrouille le système commercial international, sans aucune considération pour ses implications non-commerciales pourtant énormes. Dans ces conditions, et alors que la responsabilité de l’agro-industrie dans la crise écologique planétaire est largement établie, l’agriculture ne devrait-elle pas être exclue de la compétence de l’OMC ?
- Sanctuariser la forêt amazonienne située sur le territoire de la Guyane française et débloquer les moyens humains et financiers pour s’en assurer ; la France doit immédiatement arrêter de délivrer des permis de recherche et d’exploitations miniers en Guyane (de nouveaux titres ont été délivrés pendant l’été).
- Faire appliquer la loi sur le devoir de vigilance et encourager la Commission européenne à rédiger une directive de même nature : le gouvernement et les pouvoirs publics devraient appuyer les efforts des ONG exigeant des entreprises qu’elles excluent de leurs chaînes de valeur les fournisseurs cultivant ou commercialisant des produits issus des zones de déforestation. De manière plus ambitieuse exiger des entreprises impliquées dans la région amazonienne la publication d’un rapport faisant un état détaillé de toutes les dispositions prises pour garantir l’innocuité de leurs activités sur les écosystèmes locaux.
- Réduire la dépendance de l’agriculture française et européenne au soja et autres produits agricoles et forestiers importés qui causent la déforestation en définissant des objectifs précis : réduction des importations de soja, désintensification de l’élevage, mises en culture d’oléo-protéagineux domestiques et baisse de la consommation de viande. Cela implique un soutien adapté des pouvoirs publics et que le nouveau “plan protéines végétales” (post-2020) comme la future PAC transcrivent concrètement ces objectifs. Les 1,4 millions d’hectares nécessaires pour mettre en culture des légumineuses – soja, luzerne, trèfle, féverole, lupin — en quantité équivalente au soja importé aujourd’hui doivent être pris sur les cultures d’agrocarburants, les cultures céréalières tournées vers l’exportation et celles qu’il faut réduire pour raison écologique. Par ailleurs, la désintensification de l’élevage permettrait de réduire considérablement les besoins de l’agriculture européenne en oléo-protéagineux.
Document joint:
https://france.attac.org/IMG/pdf/note_amazonie_web_vf.pdf
4 septembre - PDF - 1.3 Mo
Source : ATTAC
Alma, un film de Patrick Rouxel
Le Président du Brésil Jair Bolsonaro en guerre contre l'idéologie du genre
"El presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, anunció que enviaría un proyecto de ley al Congreso Nacional para prohibir la ideología de género en la escuela primaria.
El responsable de la elaboración del texto será el Ministerio de Educación (MEC), a cargo de Abraham Weintraub.
«He ordenado al MEC, teniendo en cuenta el principio de protección integral del niño, previsto en la Constitución, que prepare un PL que prohíba la ideología de género en la escuela primaria», dijo el mandatario a través de su cuenta de Twitter este martes 3 de septiembre."
(...)
"Una encuesta realizada hacia el final de esa lucha, en octubre de 2017, reveló que nueve de cada diez brasileños rechazan la ideología de género en las escuelas. Combatir la ideología de género y el adoctrinamiento en las escuelas fue uno de los compromisos de campaña de Bolsonaro.
Muchos, quizás la mayoría, de los padres de familia que lucharon contra la inserción de esta ideología en los planes educativos de sus ciudades y estados lo apoyaron con su voto en octubre de 2018."