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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Dzhambulat Umarov: "On a le sentiment que le président français fait tout pour détruire son propre pays"

27 Octobre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #France, #Politique, #Russie, #Opération Charlie

Société, 27 octobre, 10:53 46 052

 

Le mufti de Tchétchénie a qualifié Macron de "terroriste numéro 1" et d'"ennemi des musulmans ».

 

https://www.rbc.ru/society/27/10/2020/5f97c46e9a794713944358f2

 

Le chef spirituel a accusé les autorités françaises d'inciter à la lutte sectaire. Selon lui, Macron "a commencé une marche sur l'Islam" au lieu de condamner les actions d'un enseignant assassiné qui a montré des caricatures du prophète Mahomet à ses pupilles.

Les actions du président français Emmanuel Macron sont une attaque contre l'Islam qui peut entraîner des pertes humaines. C'est ce qu'a déclaré le mufti de Tchétchénie Salah-Khadzhi Mezhiyev, ses propos ont été publiés dans l'Instagram du Conseil spirituel des musulmans de la république.

 

"Macron, vous êtes le terroriste numéro un dans le monde. Vous insultez notre prophète, vous insultez tous les prophètes (la paix soit sur eux) et toutes les religions, <...> un ennemi de l'humanité, un ennemi de tous les musulmans <...>", a déclaré Mezhiyev.

 

Kadyrov a répondu à l'assassinat en France par les mots "Les Tchétchènes n'ont rien à voir avec ça".

 

Ainsi, le mufti a réagi aux actions à la mémoire du professeur Samuel Paty qui a été tué près de Paris à la mi-octobre. Le professeur a été tué par un jeune homme de 18 ans, Abdulak Anzorov, né en Tchétchénie, qui l'a attaqué devant le collège et l'a décapité. Selon les médias, le motif du meurtre est que Paty a montré des caricatures du prophète Mahomet à des étudiants pendant l'un de ses cours.

 

Une cérémonie d'adieu pour le professeur assassiné à Paris. Reportage photo

 

Dans le cadre de cette action, des dessins animés du magazine satirique Charlie Hebdo ont été projetés sur les bâtiments publics des villes de Montpellier et Toulouse dans la région d'Occitanie. Dans le même temps, comme l'écrit Mezhiyev, Macron "a donné des instructions pour que les caricatures du prophète Mahomet soient accrochées sur tous les bâtiments gouvernementaux du pays. Selon le Mufti, le président français aurait dû condamner les actions du professeur décédé, mais au lieu de cela, il a "commencé sa procession pré-perdue vers l'Islam".

 

Mezhiyev a accusé les autorités françaises d'inciter à la lutte sectaire et d'inciter délibérément les musulmans à se livrer à des actes de provocation.

 

Ibrahim Mitayev, chef du service de presse de l'Administration spirituelle des musulmans de Tchétchénie, a déclaré à RBK que l'apparition des caricatures du prophète était un scandale "non seulement pour la République tchétchène, mais aussi pour l'ensemble du monde islamique. "Macron a qualifié les actions de ce jeune homme de terrorisme. Bien qu'on aurait pu l'appeler un simple meurtre. Et ses actions [celles de Macron] ne sont-elles pas similaires au terrorisme ? C'est une manifestation de la discorde interethnique et interreligieuse", a-t-il ajouté.

 

Selon Dzhambulat Umarov, premier chef adjoint de l'administration spirituelle du gouvernement de la Tchétchénie, la position de Macron sur les caricatures pourrait conduire à une guerre civile. "M. Macron ne comprend-il pas qu'il s'agit d'une menace directe pour la sécurité du pays lui-même ? On a le sentiment que le président français fait tout pour détruire son propre pays", a-t-il déclaré à la RBC.

 

Kadyrov a appelé Macron "l'inspirateur du terrorisme dans son pays".

 

Umarov a exprimé sa solidarité avec Mezhiyev, avertissant que l'"équilibre politique" de Makron et des politiciens occidentaux pourrait conduire à une explosion sociale en Europe occidentale. "Ces musulmans, des millions de musulmans en Europe aujourd'hui, sont une évidence. Et il faut en tenir compte. Il n'est pas nécessaire d'accrocher des caricatures sur notre prophète. Surtout - sur les bâtiments gouvernementaux, si la France veut la stabilité et l'ordre dans son état" - a-t-il dit.

 

La mort de Paty a résonné. Le dimanche 18 octobre, des milliers de Français sont descendus dans la rue pour rendre hommage au professeur et exprimer leur solidarité avec ses actions. Macron a qualifié l'attaque sur Paty d'attaque terroriste, notant que le professeur a été tué pour avoir enseigné la liberté d'expression à des enfants. Le 21 octobre, il a personnellement participé à la cérémonie d'adieu à la Cour d'honneur de la Sorbonne, promettant que la France poursuivra son combat pour la liberté. "Nous ne renoncerons pas aux caricatures et aux dessins, même si d'autres font marche arrière", a déclaré M. Macron. Le professeur décédé a été décoré à titre posthume de la Légion d'honneur.

 

Erdogan a appelé les Turcs à renoncer aux produits français

 

 

L'Assemblée des indigènes tchétchènes d'Europe a condamné l'attentat contre Paty. Le président tchétchène Ramzan Kadyrov a exprimé ses condoléances à la famille de la victime, mais a noté que "le criminel n'a pas de nationalité", alors que les médias soulignent que le tueur était tchétchène.

 

La position de M. Macron, notamment son appel à repousser l'islamisme politique dans les écoles, les institutions publiques, les sociétés culturelles et les communautés religieuses, ainsi que dans les mosquées, a suscité une forte réaction du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a déclaré que l'Europe faisait preuve d'une "mentalité fasciste". Il a également conseillé au leader français de « faire soigner sa santé mentale", après quoi Paris a rappelé son ambassadeur à Ankara. Dans ce contexte, M. Erdogan a exhorté les citoyens turcs à boycotter les marchandises en provenance de France.

 

Auteurs

Natalia Anisimova, Evgenia Lebedeva

 

Pour en savoir plus sur la RBC :

https://www.rbc.ru/society/27/10/2020/5f97c46e9a794713944358f2

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc

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Les musulmans russes ont condamné les propos de Macron sur les caricatures de Mahomet. (russia-islworld.ru, 27 OCTOBRE 2020)

27 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Religion, #Politique, #Russie, #Opération Charlie

Qui sème le vent, récolte la tempête.

Proverbe arabe

Les musulmans russes ont condamné les propos de Macron sur les caricatures de Mahomet.  (russia-islworld.ru, 27 OCTOBRE 2020)

Les musulmans russes ont condamné les propos de Macron sur les caricatures de Mahomet.

 

27 OCTOBRE 2020

 

https://russia-islworld.ru/9ji/

 

Le premier vice-président de l'Administration spirituelle des musulmans de Russie, Damir Mukhetdinov, dans une conversation avec la station de radio « Moscou parle », a commenté les propos du président français Emmanuel Macron sur les caricatures du prophète Mahomet.

 

Auparavant, le dirigeant français a déclaré que le pays ne refuserait pas de publier de telles images, mais qu'il renforcerait la lutte contre le séparatisme religieux.

 

M. Muheddinov a souligné l'incohérence des autorités françaises dans leur lutte pour les valeurs de la démocratie.

 

"Pour une raison quelconque (la société française. - Ed.) se bat pour les droits des Noirs, se bat pour la position des femmes, pour la position de la communauté LGBT et des autres minorités. Mais pour une raison quelconque, lorsque plusieurs milliards de personnes dans le monde sont insultées, ce n'est pas considéré comme une insulte", a déclaré Mukhetdinov.

 

Il a qualifié la déclaration de Macron de tentative de déplacer l'attention des "gilets jaunes" vers l'Islam et les musulmans.

 

"Si nous généralisons que les musulmans sont extrémistes et terroristes, alors, à mon avis, une telle généralisation n'est pas digne des paroles du président. Parce qu'on peut condamner tout groupe de personnes, toute nationalité, tout pays qui détruit certains États dans le monde et tue des citoyens pacifiques par de telles préférences de goût", a-t-il déclaré.

 

Le discours de Macron

 

En octobre, Macron a fait un grand discours sur la lutte contre le séparatisme dans le pays. Le chef de l'État a déclaré que le projet de loi correspondant serait présenté le 9 décembre*. Il a également souligné qu'une organisation devrait être créée avec le Conseil français des musulmans pour construire un "Islam éclairé". Selon lui, il est nécessaire de libérer cette religion "de l'influence étrangère et de renforcer le contrôle sur le financement des mosquées. La raison de ces mesures est le récent meurtre brutal d'un enseignant qui montrait des caricatures du prophète Mahomet.

 

Les propos du président ont suscité de vives critiques dans plusieurs pays musulmans, qui ont appelé au boycott des produits français. Le président turc Tayyip Erdogan, à son tour, a conseillé à Macron de « faire soigner sa santé mentale »** et l'a accusé d'avoir l'intention de créer un "système anti-islamique" totalitaire. Le leader turc a également qualifié la France de "partie du nazisme" et a demandé à l'Europe de "mettre fin à la campagne de haine".

 

La déclaration de Macron a également été condamnée par le mufti tchétchène Salah-Khadji Mezhiyev. Il a qualifié le discours du leader français d'acte irresponsable qui dépasse toutes les limites éthiques et morales. Selon Mezhiyev, après la déclaration, Makron est devenu "le terroriste numéro un dans le monde". Le président Ramzan Kadyrov a également critiqué les propos du président français et a déclaré qu'en soutenant les provocations, Macron "encourage de manière voilée les musulmans à commettre des crimes". Selon Kadyrov, le leader français "enfle le feu, et non l'éteint, comme le ferait tout leader adéquat".

 

GSV "Russie - Monde islamique"

Selon RIA Novosti

 

Source: https://russia-islworld.ru/novosti/rossijskie-musulmane-osudili-slova-makrona-o-karikaturah-na-muhammeda/

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc.

 

* Ndt: « Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et sa ministre déléguée Marlène Schiappa présenteront le 9 décembre prochain en conseil des ministres un projet de loi qui 115 ans après l'adoption définitive de la loi de 1905 visera à renforcer la laïcité, à consolider les principes républicains » , a annoncé le Président de la République »

https://www.publicsenat.fr/article/politique/separatisme-le-projet-de-loi-sera-presente-le-9-decembre-en-conseil-des-ministres

 

** Ndt: « Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'en est pris avec virulence samedi à son homologue français Emmanuel Macron à propos de son attitude envers les musulmans de France, mettant en doute sa "santé mentale" et l'invitant à "se faire soigner". "Tout ce qu'on peut dire d'un chef d'Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c'est: allez d'abord faire des examens de santé mentale", a déclaré M. Erdogan, dans un discours télévisé. »

https://www.rtl.be/info/monde/international/ca-chauffe-entre-erdogan-et-macron-le-president-turc-invite-son-homologue-francais-a-se-faire-soigner--1254080.aspx

 

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Déclaration de 250 scientifiques, universitaires et professionnels de la santé sur la gestion du COVID-19 (27 septembre 2020)

27 Octobre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #France, #Opération Coronavirus

"§ 3. La royauté en se corrompant passe à la tyrannie; car la tyrannie n'est que la  perversion de la royauté, et le mauvais roi n'est que la perversion de la royauté, et le mauvais roi devient un tyran. Souvent aussi, le gouvernement dérive de l'aristocratie à l'oligarchie, par la corruption des chefs, qui se partagent entre eux la fortune publique contre toute justice; conservent pour eux seuls, ou la totalité, ou du moins la plus grande partie des biens sociaux; maintiennent toujours les pouvoirs dans les mêmes mains, et mettent la richesse au-dessus de tout le reste. A la place des citoyens les plus dignes et les plus honnêtes, ce sont alors quelques gens aussi peu nombreux que méchants qui gouvernent.

Aristote, Éthique à Nicomaque, Livre VIII, chapitre 10. Traduction de J. Barthélémy Saint-Hilaire. Le Livre de poche, Classiques de la philosophie, 1992.

Citation ajoutée par Le Rouge et le Blanc.

Il est temps que crève l'abcès!

Il est urgent de changer de stratégie sanitaire face à la Covid-19

Dans cette tribune, près de 250 scientifiques, universitaires et professionnels de santé critiquent la dérive de la politique sanitaire du gouvernement français. Ils estiment qu’elle conduit à des interprétations erronées des données statistiques et à des mesures disproportionnées. Et demandent que l’on évalue nos connaissances réelles pour définir démocratiquement une stratégie sanitaire.

Avis au lecteur : cette tribune devait initialement paraître dans le "Journal du Dimanche" (JDD) ce 27 septembre 2020. Acceptée le samedi matin par le journaliste en charge de la rubrique "Tribune/Opinions", elle devait paraître intégralement sur le site Internet du journal et faire l’objet d’un article dans la version papier du lendemain. Le journaliste nous disait s’en féliciter car cela allait permettre un débat contradictoire avec d’autres opinions très alarmistes exprimées ce jour dans ce journal. À 16h, ce journaliste nous a pourtant prévenu que sa rédaction en chef interdisait la publication. Certitude de détenir soi-même la vérité ? Couardise ? Volonté de ne pas déplaire au gouvernement ? Nous ignorons les raisons de cette censure que personne n’a jugé utile (ou tout simplement courtois) de nous expliquer. 

Tandis que le gouvernement prépare une nouvelle loi (la quatrième en 6 mois !) prolongeant le « régime d’exception » qui a remplacé « l’État d’urgence » sanitaire, le ministère de la Santé a encore annoncé mercredi 23 septembre des mesures restrictives des libertés individuelles et collectives qu’il prétend fondées scientifiquement sur l’analyse de l’épidémie de coronavirus. Cette prétention est contestable. Nous pensons au contraire que la peur et l’aveuglement gouvernent la réflexion, qu’ils conduisent à des interprétations erronées des données statistiques et à des décisions administratives disproportionnées, souvent inutiles voire contre-productives.

 

Que savons-nous de cette épidémie et de son évolution ?

Le SARS-CoV-2 menace essentiellement les personnes dont le système immunitaire est fragilisé par le grand âge, la sédentarité, l’obésité, des comorbidités cardio-respiratoires et des maladies sous-jacentes de ces systèmes. Il en découle que la priorité sanitaire est de protéger ces personnes fragiles : le respect des gestes barrières et le lavage des mains en sont deux des clés.

Le SARS-CoV-2 circule dans le monde depuis environ un an. Il continuera à circuler, comme l’ensemble des autres virus qui vivent en nous et autour de nous, et auxquels nos organismes se sont progressivement adaptés. L’espoir de faire disparaître ce virus en réduisant à néant la vie sociale est une illusion. D’autres pays, en Asie comme en Europe, n’ont pas eu recours à ces pratiques médiévales et ne s’en sortent pas plus mal que nous.

Quant à l’évolution, l’idée d’une « deuxième vague » reproduisant le pic de mars-avril 2020 n’est pas un constat empirique. C’est une théorie catastrophiste issue de modélisations fondées sur des hypothèses non vérifiées, annoncée dès le mois de mars et ressortie des cartons à chaque étape de l’épidémie : en avril lors du soi-disant « relâchement » des Français, en mai avant le déconfinement, en juin pour la Fête de la musique, en été pour les « clusters » de Mayenne ou les matchs de foot, et à nouveau cet automne face à une augmentation des cas certes significative, mais lente et grevée d’incertitudes diagnostiques. Au final, cette prétendue « deuxième vague » est une aberration épidémiologique et l’on ne voit rien venir qui puisse être sérieusement comparé à ce que nous avons vécu au printemps dernier.

 

On ne compte plus les mêmes choses

Nous voyons enfin que, pour des raisons difficiles à cerner (panique, pression politique ou médiatique… ?), les autorités sanitaires françaises ne parviennent pas à stabiliser une communication honnête sur les chiffres de l’épidémie [1]. Elles ont surtout abandonné l’indicateur fondamental, la mortalité, pour ne retenir que celui de la positivité de tests pourtant incapables de distinguer les sujets malades des personnes guéries. Cette politique du chiffre appliquée aux tests conduit à une nouvelle aberration consistant à s’étonner du fait qu’on trouve davantage aujourd’hui ce qu’on ne cherchait pas hier. Elle conduit par ailleurs à des classements des départements ou des régions en zones plus ou moins « dangereuses » à qui l’on donne de jolies couleurs qui cachent la fragilité et l’arbitraire du comptage : untel se retrouvera en « zone rouge » alors qu’il y a moins de dix patients en réanimation, un autre verra tous ses restaurants fermés sans que l’on ait la preuve que ce sont des lieux de contamination majeurs. Tout cela n’est guère cohérent.

Les autorités sanitaires ne s’interrogent pas non plus sur la surmortalité à venir des autres grandes causes de décès [2] (cancers, maladies cardio-vasculaires) dont la prise en charge est délaissée, ni sur le fait qu’une partie des sujets classifiés parmi les personnes « décédées de la Covid » sont en réalité mortes en raison d’une autre pathologie [3] mais classifiées Covid parce qu’elles étaient également porteuses du virus. Or des études récentes montrent que ce groupe pourrait constituer jusqu’à 30 % des décès au Royaume Uni ces dernières semaines [4]. Cette façon de compter de plus en plus comme « morts du Covid » des personnes en réalité atteintes avant tout d’autres maladies est probablement l’explication principale du fait que, comme cela est écrit en toutes lettres sur le site de l’INSEE [5] : « Depuis le 1ᵉʳ mai, on ne constate plus en France d’excédent de mortalité par rapport à 2019 ».

Il découle de tout ceci qu’il n’y a pas de sens à paralyser tout ou partie de la vie de la société en suivant des raisonnements qui sont parfois erronés dans leurs prémisses mêmes. Il est urgent d’arrêter l’escalade, d’accepter de remettre à plat nos connaissances scientifiques et médicales, pour redéfinir démocratiquement une stratégie sanitaire actuellement en pleine dérive autoritariste.

 

Les signataires

Laurent Toubiana, chercheur épidémiologiste à l’INSERM, directeur de l’IRSAN

Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris, ancien président des Etats Généraux de la Prévention

Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS

Jean Roudier, professeur de médecine, rhumatologue, directeur de l’unité INSERM UMRs 1097

Louis Fouché, médecin, anesthésiste réanimateur à l’Hôpital de la Conception

Olivier Lhoest, médecin anesthésiste réanimateur

Olivier de Soyres, médecin, réanimateur à la clinique des Cèdres

Elise Carpentier, professeur de droit public à l’Université d’Aix-Marseille

André Comte-Sponville, philosophe

Christian Perronne, chef du service d’infectiologie à l’hôpital de Garches, professeur à l’Université de Versailles Saint Quentin-Paris Saclay

Anne Atlan, directrice de recherche au CNRS, généticienne des populations et sociologue

Alain Wurtz, professeur émérite de chirurgie thoracique à l’Université de Lille

Bernard Swynghedauw, biologiste, directeur de recherche émérite à l’INSERM

Catherine Gire, chef de service de réanimation, soins intensifs et néonatologie à l’Hôpital Nord de Marseille

Bernard Dugué, docteur en pharmacologie, docteur en philosophie

Jean-Louis Rouvillain, médecin, orthopédie traumatologie, CHU La Meynard (Fort-de-France)

Jean Bulard, médecin généraliste (Polynésie française)

Marta Barreda González, médecin généraliste, spécialiste en Santé Publique

Laurent Durinck, médecin, anesthésiste

Lisbeth Girard-Claudon, médecin généraliste

Tamara Baron, psychologue à la Maison Centrale de Saint-Martin-de-Ré

Charles Menard, médecin, psychiatre

Françoise Robinson, docteur en médecine (Bron)

Richard Rodriguez, médecin généraliste

Elisabeth Pouffier, médecin généraliste

Emmanuelle Lemonnier, médecin généraliste

Lionel Ferrier, médecin généraliste

Sabine dé Monvallier, médecin généraliste

Didier Montet, docteur en sciences et technologie alimentaire, HDR en biochimie

André Burnol, ingénieur ENSTA Paris, docteur en hydrogéochimie

Arnaud Plagnol, psychiatre, professeur de psychologie à l’Université Paris 8

Isabelle Vinatier, professeur émérite en sciences de l’éducation, université de Nantes

Marnix Dressen-Vagne, professeur de sociologie à l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

Nicolas Sembel, professeur de sociologie à l’Université d’Aix-Marseille

Pascal Ragouet, professeur de sociologie à l’Université de Bordeaux

Pascal Roman, professeur de psychologie à l’Université de Lausanne

Bruno Péquignot, professeur émérite de sociologie à l’Université Paris Sorbonne Nouvelle

Marianne Bordenave-Jacquemin, maître de conférences en physiologie végétale à la Sorbonne-Université

Éric Desmons, professeur de droit public à l’Université Sorbonne Paris Nord

Dominique Andolfatto, professeur de science politique à l’Université de Bourgogne Franche-Comté

Dominique Labbé, politiste, enseignant émérite à l’Université de Grenoble-Alpes

Bernard Marsigny, médecin anesthésiste réanimateur

Amandine Thomasset, psychiatre, praticien hospitalier en Loire Atlantique

Romain Torrents, médecin hospitalier, pharmacologie clinique, Centre Antipoison et de Toxicovigilance

Laure Farnault, médecin, praticien hospitalier en Hématologie (Marseille)

Thierry Medynski, médecin généraliste

Christophe Leroy, biologiste, docteur en Biologie moléculaire et cellulaire

Béatrice Segurens, chercheuse en génétique et métagénomique au CEA

Jean-François Lesgards, biochimiste, chercheur au CNRS

Alain Deville, physicien, Professeur émérite à l’Université Aix-Marseille

Cécile Fortanier, docteur en Economie de la Santé, Cadre Hospitalier

Frédéric Schnee, Médecin gériatre coordonnateur en EHPAD

Gilles Perrin, médecin, anesthésiste réanimateur à l’Hôpital de la Conception

Yves-Marie Mattheyses, Infirmier Anesthésiste

Bernard Lamizet, ancien professeur des universités à l’Institut d’Études politiques de Lyon

Alexandra Henrion-Caude, chercheur, ancienne directrice de recherche INSERM

Vincent Pavan, maître de conférences en mathématiques à l’Université d’Aix-Marseille

Peter El Baze, médecin Ancien attaché des Hôpitaux du CHU de Nice

Hélène Banoun, pharmacien biologiste, docteur en pharmacologie moléculaire

Soizic Noël-Bourgois, infirmière diplômée d’Etat, docteur en ethno-anthropologie

Sophie Dessauvages, aide-soignante diplômée d’État

Monique Lamizet, médecin généraliste

Thierry Gourvénec, pédopsychiatre

Françoise Giorgetti-D’Esclercs, médecin Oto-rhino-laryngologiste

Arnaud Rey, chercheur en psychologie au CNRS

Alexandra Menant, chercheuse en biologie au CNRS

Philippe Brouqui, médecin, chef du pôle des maladies infectieuses au CHU de La Timone-IHU Méditerranée Infection

Claire Neirinck, professeur émérite de droit à l’Université Toulouse 1 Capitole

Pascal Sacré, médecin, anesthésie-réanimation

Jean-Michel Crabbé, médecin généraliste

Nicole Roattino, pharmacien hospitalier

Clotilde Branly, sage-femme à l’Hôpital de Sarlat

Brigitte Weiss, médecin généraliste

Hubert Sroussi, médecin généraliste

Valérie Giraud, sage-femme sexologue, Dordogne

Jean-Jacques Coulon, médecin généraliste (Bourges)

Christophe Dargere, sociologue, chercheur associé au Centre Max Weber

Stéphane Tessier, médecin de santé publique, docteur en sciences de l’éducation

Violaine Guérin, médecin endocrinologue et gynécologue

Alain Le Hyaric, médecin spécialiste Santé Publique (Paris)

Guillaume Barucq, médecin généraliste à Biarritz

Franck Enjolras, psychiatre et docteur en anthropologie (EHESS, Iris)

Claude Gautier, professeur de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure (Lyon)

Agnès Florin, professeur émérite de psychologie de l’enfant à l’Université de Nantes

Colette Anné, mathématicienne au CNRS (Nantes)

Jean-Luc Viaux, professeur émérite de psychologie à l’Université de Rouen

Benoit Marpeau, maître de conférences en histoire à l’Université de Caen-Normandie

Hervé Joly, historien, chercheur au CNRS (Lyon)

Bénédicte Helfer, médecin, risques sanitaires majeurs et gestion de crise

Jean Emsallem, médecin angéiologue, enseignant à la Faculté de médecine de la Sorbonne Université

Charalambos Apostolidis, professeur de droit public à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté

Mathias Delori, politiste, chargé de recherche CNRS

Christopher Pollmann, professeur de droit public à l’Université de Lorraine

Farhad Khosrokhavar, professeur émérite à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales

Maryse Esterle, sociologue, enseignante-chercheure honoraire à l’Université d’Artois

Thierry Oblet, maître de conférences en sociologie, Université de Bordeaux

Bernard Lamizet, professeur émérite en sciences de l’information et de la communication à l’IEP de Lyon

Christophe Leroy, biologiste, docteur en biologie moléculaire et cellulaire

Docteur Jean-Pierre Letourneur, médecine, hépatogastroentérologue (Saint-Malo)

Morgane Miegeville, cadre de santé, responsable pédagogique (Paris)

Martine Mérour, médecin pneumologue retraitée

Brigitte Agostini, infirmière libérale (Corse du Sud)

Sybille Burtin-Philibert, médecin spécialiste de Santé Publique

Vincent Reliquet, médecin, Comité Médical AIMSIB (Tourcoing)

Marie-José Minassian, professeur émérite de philosophe à l’Université Paris 8

Bernard Banoun, professeur de lettres à Sorbonne Université

Gérard Ostermann, professeur de thérapeutique, médecine Interne et psychothérapeute

François Gastaud, chirurgien Orthopédiste (Strasbourg)

Alix Moulanier, médecin généraliste

Fouad Daoud, médecin, ostéopathe, psychanalyste

Laurent Sedel, médecin, ancien chef de service en orthopédie à l’hôpital Lariboisière

Jean-Michel de Chaisemartin, médecin psychiatre des hôpitaux honoraire (Finistère)

Patrick Bellier, médecin du sport, pneumologue allergologue (Sainte-Foy-les-Lyon)

Dominique Géraud-Coulon, médecin rééducateur (Gap)

Anne-Gabrielle Mottier, orthophoniste

Koryna Socha, médecin anatomopathologiste

Jean-François Pascal, médecine, chef de service SSR, gériatre

Jean-Luc Stanek, Santé Navale et chirurgien-dentiste

Rose-Marie Castello, médecin du travail et médecin généraliste (Paris)

Florence Laaziri, infirmière libérale

Véronique Orth-Weyers, médecin généraliste (Fort-de-France)

Pierre Concialdi, chercheur en sciences sociales

Rémy Marchal, professeur des universités à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers

Marc Richevaux, magistrat, maître de conférences à l’Université du Littoral Côte d’Opale

Laetitia Gorius, infirmière Diplômée d’Etat

Delphine Rive, médecin généraliste à Rezé

David Esfandi, médecin, psychiatre (Bordeaux)

Nadia Lamm, enseignant émérite à l’Université de Rouen

Paméla Pang, infirmière

Valérie Legrand, infirmière libérale

Nicole Chaudiere, pharmacienne

Mariane Huart, infirmière Diplômée d’Etat et ostéopathe

Véronique Ahari, médecin généraliste (Poitiers)

Éric Ménat, médecin généraliste (31)

Sandrine Thiou, médecin généraliste à Besançon

Patrick Roux, médecin libérale et praticien attaché au CHU de Clermont-Ferrand

Julien Petit, médecin du sport

Serge Rader, pharmacien (Paris)

Arnauld Cabelguenne, pharmacien, Docteur en Toxicologie et Cancers

Marie-Claire Cabelguenne, pharmacien, Coordinatrice MSP du Lectourois (Gers)

Katia Chaussepied, infirmière

Marc Roux, professeur honoraire de Zootechnie

Caroline Gautier, infirmière

Évelyne Gandais, médecin dermatologue

Jérôme Reynier, docteur en psychologie sociale, enseignant en BTS

Michaël Ramain, médecin, ancien Attaché des Hôpitaux de Paris

Roseline Marie, médecin généraliste (Balaruc-les-Bains)

Sébastien Aubert, professeur de génie mécanique à l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers

Michelle Zancarini-Fournel, historienne, professeur émérite à l’Université de Lyon

Patricia Melot, médecin généraliste

Delphine Pages, médecin généraliste

Sylvie Laval, psychiatre

Lucie Jouvet Legrand, socio-anthropologue, maîtresse de conférences à l’Université de Franche-Comté

Launay-Kong Hélène, infirmière libérale

Bernard Gaillard, psychologue, professeur émérite à l’Université de Rennes 2

Alix Moulanier, médecin généraliste

Philippe Raymond, médecin généraliste (Bourg-en-Bresse)

Murielle Dellemotte, médecin du travail

Sandrine Vansnick, infirmière

Isabelle Aubert, maitre de conférences HDR à l’Université de Bordeaux

Pascal Lardellier, professeur à l’Université de Bourgogne

Myriam Balsat, médecin généraliste

Vincent Manns, médecin généraliste (46)

Jean-Louis Thillier, médecin, immunopathologiste

François Alaux, médecin spécialiste à Montauban

Jacques Bassier, médecin nutritionniste

Guy Chapouillié, professeur émérite à l’ENSAV Université Jean-Jaurès

Catherine Schall Pruvost, médecin généraliste

Christophe Robin, médecin généraliste (Bayonne)

Frédéric Barbe, maître de conférences associé à l’Ecole d’Architecture de Nantes

Françoise Auban, médecin généraliste (Marseille)

Marc Arer, médecin généraliste (Saint-Etienne)

Pierre-André Bouillet, médecin généraliste

Michel Boudet, médecin généraliste

Nicole Karsenti, médecin, nutritionniste

Michel Soussalin, chirurgien AIHP ACCA des Hôpitaux de Paris

Jean-Baptiste Mouzet, praticien hospitalier, Gériatre, soins de suite

Caroline Mouzet-Heaulmé, Médecin généraliste

Joël Rezzouk, médecin, chirurgien

Sylvie merlier, Docteur en pharmacie

Patrick Sautereau, médecin généraliste, (Caen)

Michel Angles, médecin généraliste, (Rodez)

Sylvie Merlier, pharmacien

Didier Delaitre, médecin légiste, Le Bourget

Eugenia Lamas, chercheuse en éthique de la recherche biomédicale à l’INSERM

Élisabeth Delaygue Bevan, médecin nutritionniste

Didier Girard, médecin généraliste (Paris)

Véronique Mathevet, infirmière

Bénédicte Dassonville, médecin généraliste (Beaufort-en-Anjou)

Stéphanie Rochet, docteur en pharmacie

Anne Catherine Martin, médecin généraliste (71)

Nathalie Demonté Dubruque, médecin généraliste (34)

Christophe Petiau, médecin, neurologue (Strasbourg)

Nathalie Caradot, médecin généraliste (Sainte-Foy-les-Lyon)

Philippe Laurent, médecin généralist

Michèle Leclerc-Olive, chercheure émérite au CNRS

Michel Joubert, professeur émérite de sociologie à l’Université Paris 8

Marie Pierre Brau Nogué, infirmière clinicienne (Bagnères-de-Bigorre)

Véronique Chevalier, infirmière

Olivier Esteves, professeur de civilisation des pays anglophones à l’Université de Lille

Pierre-Yves Santiago, chirurgien oculaire, Institut Ophtalmologique de l’Oues

Léna Barbancey, infirmière (Anduze)

Ambre Limouzy, infirmière libérale

Pascal Poteri, infirmier

Guillaume du Manoi, médecin généraliste

Pascale Gillot, maître de conférences en philosophie à l’Université de Tours

Jean-Pierre Eudier, chirurgien-dentiste

Paul-André Bellot, médecin généraliste

Ghislaine Nicola Deloffre, médecin généraliste

Florent Gaudez, professeur de sociologie à l’Université Grenoble-Alpes

Philippe Bos, médecin anesthésiste retraité (46)

Christian Lagasse, médecin généraliste (82)

Claire Lenclud, médecin généraliste (38)

Pascale Brun, médecin, acupuncteur

Dominique Domergue-Anguis, médecin gynécologue (Amboise)

Pascal Mensah, médecin généraliste

Jeanine Jemet, médecin généraliste

Dominique Carpentier, médecin généraliste (Vallesvilles)

Didier Blanc, professeur de droit public à l’Université de Toulouse

Jean-Pierre Garcia, médecin généraliste (Paris)

Soad Zahaf Leghmizi, psychiatre (Seine et Marne)

Gérard Le Roux, médecin généraliste retraité

Jean-François Bayart, professeur de science politique à l’IHEID

Fanny Morin, médecin généraliste

Isabelle Autonne, médecin généraliste

 
 

 

«Covid-19: nous ne voulons plus être gouvernés par la peur» : la tribune de chercheurs et de médecins

Dans une tribune pour le Parisien, 35 chercheurs, universitaires et médecins, dont Jean-François Toussaint et Laurent Mucchielli, critiquent la communication du gouvernement sur la crise du Covid, qu’ils jugent trop anxiogène.

https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-nous-ne-voulons-plus-etre-gouvernes-par-la-peur-la-tribune-de-chercheurs-et-de-medecins-10-09-2020-8382387.php

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Valery Korovin : La puissance industrielle de l'armée est un facteur secondaire dans le monde post-industriel actuel. (Club d'Izborsk, 26 octobre 2020)

26 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Club d'Izborsk (Russie), #Guerre, #Philosophie, #Politique, #Russie

Valery Korovin : La puissance industrielle de l'armée est un facteur secondaire dans le monde post-industriel actuel.  (Club d'Izborsk, 26 octobre 2020)

Valery Korovin : La puissance industrielle de l'armée est un facteur secondaire dans le monde post-industriel actuel.

 

26 octobre 2020

 

https://izborsk-club.ru/20053

 

 

Dans le différend sur l'extension ou le non-renouvellement de START-3, n'oubliez pas que c'est seulement pour nous aujourd'hui que la frappe de représailles nucléaires est la dernière mesure, et les Américains, par exemple, ont d'autres mesures pour établir leur domination stratégique. Par exemple, la technologie de guerre en réseau (à ne pas confondre avec la cyberguerre ou les batailles en ligne, bien que cela soit également inclus dans le concept général de guerre en réseau).

 

La guerre en réseau, c'est quand vous pouvez mettre l'État ou toute la région sous contrôle, en ayant formulé quelques codes sémantiques, en ayant imposé ces codes aux masses et, en fait, en y allant déjà sur le terrain préparé, quand vous êtes perçu non pas comme un agresseur, mais comme porteur de la même matrice culturelle, des mêmes codes sémantiques, culturels, qui sur cet espace sont partagés par la majorité, tant les masses que les élites.

 

Quand les gens de tel ou tel État, toute une génération est élevée dans les films américains - ils consomment de la nourriture américaine, de la culture de masse américaine, portent des marques occidentales américaines - dans ces films ils voient que la personne avec l'écusson du drapeau américain, l'OTAN est le sauveur du monde, c'est lui qui libère, qui élimine le danger. C'est ainsi qu'ils le voient. Ce sont des gens qui l'ont vu depuis l'enfance, qui ont été élevés dans ce sens.

 

Par conséquent, la puissance industrielle de l'armée est un facteur secondaire dans le monde post-industriel actuel. Bien qu'il importe toujours et joue son rôle lorsqu'il s'agit de conflits locaux et régionaux. Et si vous avez une armée puissante, et même des armes nucléaires, mais que vous êtes sous l'occupation culturelle d'un ennemi potentiel - vous avez déjà perdu. Et aucun traité START 3, 4, 10 ne vous aidera ici. Au mieux, cela retardera l'inévitable.

 

 

Valery Korovin

 

http://korovin.org

Valery M. Korovin (né en 1977) - politologue russe, journaliste, personnalité publique. Directeur du Centre d'expertise géopolitique, chef adjoint du Centre d'études conservatrices de la Faculté de sociologie de l'Université d'État de Moscou, membre du Comité eurasien, chef adjoint du Mouvement eurasien international, rédacteur en chef du portail d'information et d'analyse "Eurasia" (http://evrazia.org). Membre permanent du Club d'Izborsk. Pour plus d’informations...

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc.

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À qui confieriez-vous votre vie ? par Dominique Muselet (4-5 juin 2020)

25 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Opération Coronavirus, #Lettres

L'humilité, c'est être dans la vérité.

 

Sainte Thérèse d'Avila

 

Celui qui peut, agit. Celui qui ne peut pas, enseigne.

 

George Bernard Shaw.

 

 

4-5 juin 2020

 

BFM TV, une des TV officielles de la Macronie, s’est apparemment sentie obligée d’interviewer le Professeur Raoult après que l’émission  « 24 heures Pujadas » a réalisé un record historique d’audience, avec plus de 720 000 téléspectateurs, grâce à ce même professeur, quelques jours auparavant.

 

L’interview

 

BFM TV a dû se déplacer à Marseille, vu que l’illustre professeur n’a ni le temps, ni l’envie, de monter à la capitale. La TV a dépêché une de ses journalistes vedettes, Madame Ruth Elkrief, accompagnée d’une débutante, aussi sotte qu’effrontée, qu’elle a protégée, avec l’énergie d’une mère poule, des coups de patte de l’ours Raoult, tout au long de l’interview. Dépêchez-vous, avant que BFM TV ne les efface, d’aller lire les commentaires sous la vidéo, c’est un vrai régal.

C’est quelqu’un ce professeur  Raoult ! Il a réussi à résister à l’entreprise d’abaissement du débat dans laquelle essayaient de l’entraîner, sans relâche, les deux pimbêches de BFM TV. Il a réussi à dire ce qu’il avait à dire, sans que cela cesse un instant d’être passionnant et instructif ni de sonner juste, malgré les interruptions incessantes et les questions, si on peut appeler ainsi les interventions à la fois prétentieuses, orientées et ras des pâquerettes des deux dames, plus occupées à se faire valoir, par des remarques qui se voulaient intelligentes et documentées comme des topos de wikipedia en ce qui concerne la débutante cooptée, et par la projection de ses propres ambitions mesquines sur un scientifique dont elle ne peut comprendre ni le talent, ni la noblesse d’âme pour la vétérante.

Il y a eu un moment particulièrement émouvant et significatif quand le professeur a expliqué qu’il s’était senti le devoir d’agir comme il l’avait fait parce qu’il avait pensé « que ce pays partait dans le mur, que le bateau était en train de couler et qu’il fallait l’empêcher de couler ». Il a eu, à mon sens, tout à fait raison d’ajouter : « et si autant de monde m’a écouté, c’est parce que ce sentiment était immensément partagé ». Le professeur s’est montré sincère et vrai tout au long de l’entretien, ce qui contrastait avec l’affectation de Ruth Elkrief et la prétention satisfaite de sa jeune comparse.

 

Le décryptage sur un plateau

 

Le même soir, toujours sur BFM TV, un plateau de décrypteurs (chargé de remâcher l’interview pour le régurgiter en mode petites phrases ou jugements de valeur à des téléspectateurs trop débiles pour comprendre autre chose) s’en donnait à cœur joie, dénonçant avec alacrité la haute opinion que le professeur avait de lui-même et la cruauté dont il avait fait preuve à l’égard de la protégée de Ruth Elkrief. Quelle jouissance, pour ces médiocres, de pouvoir se moquer en toute impunité d’un grand homme qui ne cache pas son mépris pour eux, ou pire encore, son indifférence ! « Je ne regarde pas la télé ! » a-t-il lancé aux deux femmes sûrement convaincues qu’on ne peut survivre sans BFM TV. A défaut de pouvoir l’égaler, ces faiseurs d’opinion serviles et lâches peuvent au moins le tourner en ridicule. Quelle revanche !

On sentait quand même, chez certains d’entre eux, un certain embarras à aller plus loin dans l’opération de discrédit du scientifique dont les seuls défauts sont de ne pas être à la botte du pouvoir et d’avoir raison, parce que l’étude du Lancet sur laquelle ils avaient compté pour en finir avec lui vient juste de leur claquer dans les pattes, et que l’OMS, qui a comme premier financeur Bill Gates, le Monsieur vaccin international, a annoncé dans la foulée qu’il reprenait les essais cliniques sur l’hydroxychloroquine.

 

Les études

 

Bill Gates sait très bien qu’il n’a pas besoin de s’en faire. Il n’y aura sans doute jamais d’étude sérieuse sur le protocole de soins du Pr. Raoult qui pourrait nuire à son projet de vacciner toute la planète de gré ou de force, parce que, selon un des décrypteurs du plateau, Jean-François Toussaint, médecin, professeur de physiologie à l’Université Paris-Descartes, « l’épidémie est en train de s’arrêter dans le monde entier et il n’y aura plus de recrutement », c’est à dire plus assez de malades pour servir de cobayes.

Tout ça, c’est de la faute du Pr. Raoult. Il aurait dû écouter ce que les plateaux successifs de médecins d’opérette et d’éditorialistes zélés n’ont cessé de lui répéter. Il aurait dû faire des essais randomisés au début de l’épidémie. Il aurait dû obtenir des malades qu’ils acceptent de recevoir un placebo au lieu de l’hydroxychloroquine salvatrice. Mais ce que les médecins de plateaux, les statisticiens déshumanisés et les médias accros au buzz et à big pharma ne peuvent ni ne veulent comprendre, c’est que les gens ne veulent pas qu’on leur administre un placebo quand ils ont attrapé le virus. Ils veulent qu’on les soigne, un point c’est tout !

« Et vous, que feriez-vous s’il s’agissait de vous, de votre famille, de vos enfants ? » demande le professeur à Madame Elkrief, qui botte en touche et lui refait le même reproche deux minutes plus tard, comme si le professeur ne lui avait pas répondu. Madame Elkrief ne peut pas comprendre ce que lui a répondu le professeur parce qu’elle fait partie de la caste. Ce n’est pas sur elle qu’on fera des essais cliniques, mais sur quelques pauvres ères, quelques riens, quelques sans dents. Elle ne peut pas comprendre que le professeur refuse de donner à ces pauvres rebuts de l’humanité une occasion de servir pour une fois à quelque chose, en mourant pour démontrer l’efficacité d’un traitement dont elle pourra ensuite bénéficier en toute sécurité, puisque les procédures auront été respectées. Tout est dans la procédure, n’est-ce pas ? La procédure imposée par des pseudo-scientifiques, des hauts-fonctionnaires, qui n’ont justement qu’un seul talent : pondre des procédures, des protocoles, des conventions, des réglementations. Ils ont d’ailleurs donné le meilleur d’eux-mêmes dans les Protocoles de déconfinement, jugés pour la plupart impraticables.

 

Une star

 

Mais ce qui a vraiment énervé les élites qui étaient sur le plateau de BFM TV, c’est que le Pr. Raoult  dise de lui-même qu’il est une star dans le domaine scientifique, qu’il revendique pour lui-même le statut d’élite. Qu’il énumère ses découvertes et ses succès. A vrai dire cela m’a surprise aussi, surtout de se revendiquer élite, une élite si discréditée que le mot évoque immédiatement la corruption, la cupidité, l’ignorance, la manipulation, le mensonge, la bêtise.

Je n’ai aucune confiance dans l’Establishment. Je me suis rendu compte, il y a déjà longtemps, que la vérité est souvent presque exactement le contraire de ce que les tenants de l’ordre établi affirment. J’ai tendance à avoir de la sympathie pour les victimes des puissants, ceux et celles qu’ils persécutent, pourchassent et ostracisent, tout en étant bien consciente que la victime n’est pas toujours celle qu’on croit. J’ai donc écouté presque toutes les interventions du professeur et suivi attentivement la polémique, et s’il y a un traitement que j’ai trouvé inacceptable, ce n’est pas celui du Pr Raoult (l’hydroxychloroquine) - je ne suis pas médecin - c’est celui que la caste a réservé au Pr. Raoult.

Au début, dans les vidéos, il était très modeste. Il ne faisait pas état de ses performances personnelles. Il se contentait de défendre son traitement. Ce n’est que dans l’interview avec Pujadas qu’il a pris le parti de parler de lui-même comme un autre le ferait, comme on rédige une fiche wikipedia ou la page de garde d’un ouvrage. Il savait forcément que les médiocres de l’intelligentsia scientifique, médiatique, politique qui étaient après lui, en profiteraient pour le tourner en ridicule et le traiter de vantard, de flagorneur, etc, mais ce n’est pas à eux qu’il voulait parler, c’était aux téléspectateurs, aux gens qui lui avaient fait confiance, à ceux qui pourraient avoir besoin de lui.

Je crois que le Pr. Raoult voulait leur dire en substance : la classe dirigeante et sa clientèle scientifique et médiatique  me poursuivent de leur dédain, de leur jalousie, de leur haine parce que je ne suis pas du sérail et que je ne me conforme pas à leurs règles, mais ne les croyez pas, ils ne savent pas de quoi ils parlent, mon équipe et moi, nous savons de quoi nous parlons. D’ailleurs, voilà notre palmarès…

L’Etude du Lancet a paru le 22 mai. La caste en a immédiatement profité pour donner le coup de pied de l’âne au Pr. Raoult. Véran, le ministre de la santé, a passé un décret le samedi, le samedi !!! pour interdire l’hydroxychloroquine. Je me suis dit qu’il sautait sur l’occasion de rectifier l’erreur qu’il avait commise en autorisant le traitement au stade final de la maladie, quand il devenait dangereux de le prescrire, et, en même temps, d’en finir avec le Pr. Raoult.

L’interview  avec Pujadas, le 26 mai, donnait au Pr. Raoult un accès direct à des milliers de téléspectateurs au moment où ses adversaires semblaient avoir enfin  prouvé qu’il avait tort. Le professeur a décidé d’écouter Sainte Thérèse d’Avila, selon qui « l'humilité, c'est être dans la vérité », et de dire qui il était, sans honte, sans fard et sans fausse modestie. Il a joué le tout pour le tout. Il fallait que les gens sachent ce qu’il valait pour qu’ils aient confiance en lui, son équipe, ses travaux, etc. L’avenir de son institut et de ses recherches en dépendaient sans doute.

On ne saura jamais si ce changement d’approche aurait suffi à sauver le soldat Raoult, puisqu’il s’est rapidement avéré que l’étude du Lancet était « foireuse » comme il l’avait dit, et que loin d’avoir tort, il avait raison sur toute la ligne…

 

Élites et modèles

 

Dans l'interview, le Pr. Raoult a parlé d'élites, de héros, de modèle. Il a expliqué que les gens avaient besoin d’imiter des personnes qu’ils admiraient. C’est, en effet, comme cela que l’on grandit, que l’on s’épanouit, que l’on se révèle à soi-même. Le problème aujourd’hui, c’est que les héros, les élites, les modèles qu’on nous présente n’ont rien d’admirable, bien au contraire. Ce sont pour la plupart d’arrogants crétins, dont le seul titre de gloire est de faire partie des 1% les plus riches ou de leurs réseaux.

Il est frappant de constater que Xerfi canal, un site consacré au management qu’on ne peut pas soupçonner de gauchisme débridé, pointe régulièrement la stupidité, l’incompétence, le manque de vision et d’imagination de nos élites managériales, le sel de la Macronie et de la haute administration française. Une de ses dernières vidéos porte sur la stupidité fonctionnelle, qui touche surtout les plus diplômés et qui est le fruit de trois renoncements successifs :

1. Renoncement à s'interroger sur ce qui fait l'air du temps, la doxa.

2. Renoncement à se poser la question du pourquoi de l'action.

3. Renoncement à s'interroger sur les conséquences de ses actions.

 

Voilà les gens que notre société nous propose comme modèles. Est-il étonnant que lorsque, tout à coup, un homme comme Raoult sort de l’ombre, il devienne un héros aux yeux du peuple ? Mais la caste qui hait de tout son cœur les vraies élites, les vrais héros, les vrais humains, parce qu’ils sont incorruptibles, fera tout pour l’abattre. Les médias de classe n’ont pas réussi à le marginaliser, le discréditer, le salir, le décourager, la caste va donc changer de braquet et actionner sa justice de classe. Déjà le 26 avril il a été menacé par l’Ordre des médecins : « Mis en cause par l’Ordre des médecins, le Pr Raoult met les choses au point ». Et selon Closer : « Le Canard enchaîné révèle, mercredi 3 juin 2020 que Didier Raoult a été signalé par un de ses confrères qui assure que le professeur a administré à ses patients de l'hydroxychloroquine sans un consentement formel de leur part. » Les médias se pourlèchent les babines, rien de mieux pour l’audience qu’un lion attaqué de tous les côtés par une armée de mercenaires dans une arène sans issue.

Les signalements de ses confrères sont probablement tout aussi foireux que toutes les autres accusations dont le professeur a fait l’objet, des menaces de l’Ordre des médecins, aux calomnies des médias et des médecins de cour, en passant par l’étude du Lancet.

Le professeur Raoult est prêt et il ne cédera pas aux menaces et au chantage. « Dans toutes les crises, il y a une personnification, il faut quelqu’un qui symbolise les crises, et cette fois c’est tombé sur moi… Ce que j’ai voulu, la seule chose que j’ai pu faire, c’est de dire : je résiste à tout, parce que dans ma famille on résiste à tout. Voilà ! Ça ne m’ennuie pas que les gens me tapent dessus parce que ça me montre que je suis capable de supporter l’extrême », a prévenu le professeur Raoult, au début de l’interview, en dépit des innombrables  interruptions et commentaires insensibles et vulgaires de Madame Elkrief.

 

Que la caste réussisse ou non à se débarrasser du Professeur Raoult, il est et restera pour nous un modèle parce qu'il nous a obligés à se poser la vraie question, la seule question qui vaille: À qui confierions-nous votre vie? À des scientifiques de bureaux qui ne pensent qu'aux procédures, aux statistiques et aux coûts, ou à un praticien reconnu qui considère ses patients comme des personnes et qui fait passer leur guérison avant tout? À des scientifiques d'appareil dont la seule ambition est de faire carrière et qui changent d'avis comme de chemise en fonction du vent, ou à un praticien, célèbre dans le monde entier, qui, dans la tempête, a gardé le cap, envers et contre tout, sans faiblir, et sans trahir ?

 

Dominique Muselet

 

Source: https://www.salaireavie.fr/post/élites-contre-élites

 

Retrouvez Dominique Muselet sur l'excellentissime site:

Levilainpetitcanard.be

https://www.levilainpetitcanard.be/author/dmuselet/

et sur mondialisation.ca

https://www.mondialisation.ca/author/dominique-muselet

La journaliste: "Pendant combien de temps allons-nous devoir porter le masque ?"

Pr. Raoult: "Je l'ignore, je n'y connais rien en politique."

 

(Le Pr. Didier Raoult interviewé par une journaliste)

À qui confieriez-vous votre vie ? par Dominique Muselet (4-5 juin 2020)
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Tyranny (Thomas Jefferson)

25 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Philosophie, #Politique

"Single acts of tyranny may be ascribed to the accidental opinion of a day. But a series of oppressions, pursued unalterably through every change of ministers, too plainly proves a deliberate systematic plan of reducing us to slavery."


Thomas Jefferson

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Alexandre Douguine: Le combat pour la liberté et la justice (Gazeta Kultura, 10 octobre 2014)

23 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Alexandre Douguine, #Philosophie, #Politique, #Guerre

 

 

Quels sont les dangers qui guettent la Russie dans sa lutte pour conquérir une réelle indépendance et la souveraineté ? Alexandre Douguine, le philosophe renommé, nous en parle.

 

– Le monde a la fièvre. La Russie ne veut plus vivre sous les oukazes de l’Occident et ressemble à une colonie en révolte. Vous êtes d’accord avec cette évaluation ?

 

La métaphore me plaît. Dans un certain sens, la situation est bien celle-là. Dans les conditions du monde unipolaire dans lesquelles nous vivons ces derniers temps, la multipolarité se défend ; il s’agit d’une révolte. L’Amérique s’efforce de préserver son hégémonie qui s’exprime sous la forme de la mondialisation ; un système unique de droits et de valeurs est imposé à tous les peuples. La Russie lance un défi à cette hégémonie. Je fais référence au concept d’épistémologie, la science de la connaissance. L’idée est que celui qui maîtrise la connaissance maîtrise tout. Les gens se trouvent sous le contrôle complet de cette force qui établit les paramètres de perception de la réalité. Aujourd’hui la Russie vit sous l’occupation épistémologique. Voici de quoi il s’agit. Les signes de l’occupation sont visibles : orientations décidées à l’extérieur, absence de souveraineté, administration coloniale, absence de forces armées. L’occupation épistémologique survient lorsque l’une ou l’autre société, l’un ou l’autre pays se trouve sous la dépendance conceptuelle ou intellectuelle de l’hégémonie. La Russie vit sous une constitution libérale, copiée sur les modèles occidentaux. Ce sont les principes de léconomie libérale qui la dirigent, imposés par l’Occident. Par conséquent, la culture et l’enseignement sont construits selon le modèle libéral. Nous vivons sous la dictature libérale. Si une personne n’accepte pas les normes et dogmes du libéralisme, il est étiqueté comme un rebelle. Et on peut dire qu’aujourd’hui on a affaire à une révolte dans la colonie épistémologique. La Russie insiste sur sa souveraineté, sur sa liberté, elle répond aux défis qui lui sont lancés, par exemple en Ukraine. Elle essaie d’intégrer l’espace postsoviétique, insiste sur ses intérêts nationaux en Novorossie, ce qui suscite une tempête de protestations en Occident, elle se rapproche des pays amis du BRICS. Elle bâtit des alliances asymétriques. Mais le problème réside en ce que le modèle libéral a déjà poussé des racines en notre pays. Et celles-ci conditionnent la conscience des élites économiques, politiques et administratives.

 

– Les élites. Le maillon faible de la Russie ?

 

La plus grande partie d’entre elles est loyale au Président. Mais il s’agit d’une loyauté superficielle. En profondeur, elles sont coulées dans la matrice libérale, elles portent le virus libéral qui prédétermine leur conscience et qui retransmet ce contour à toute la société russe. La société s’y oppose. Elle soutient Poutine, elle tente de résister à leurs attaques. C’est une guerre sérieuse qui est menée. Notre combat pour un monde multipolaire rappelle le soulèvement de Spartacus. C’est le soulèvement de la colonie épistémologique contre l’oligarchie mondiale qui nous maintient sous son contrôle par une série de paramètres. Et Poutine est à la tête du soulèvement. Mais le drame, c’est que nous ne sommes pas encore convaincus de posséder la force nécessaire, la fermeté de notre résolution. Nous ne comprenons pas la mesure profonde dans laquelle le totalitarisme libéral a affecté nos centres nerveux et fait irruption dans la conscience des gens, ni ne comprenons combien sérieuse et dangereuse est cette occupation. C’est uniquement le segment le plus radical, marginal, de ce réseau libéral d’occupation qui intervient ouvertement contre Poutine. Ce segment prend alors la forme de la « cinquième colonne » dans la marche des traîtres. Sa base se trouve en partie à l’intérieur du pays. Et le réseau est également établi sur le système de l’administration gouvernementale des années 90’, et peut-être même d’années antérieures. Je l’appelle alors la « sixième colonne ». Nous devons combattre la cinquième et la sixième colonne.

 

– On parle aujourd’hui de la « Grande Russie », de la grande mission qui attend le peuple russe. N’est-ce pas « jouer avec le feu messianique » ? Dans quelle embrasure veut-on nous pousser ?

 

Je considère qu’une grande idée constitue le noyau de l’identité russienne. Nous nous sommes toujours considérés comme un peuple auquel une mission historique est dévolue. N’importe quelle allusion à ce thème provoque une large résonance dans l’âme des gens. Il est possible que tous n’y consacrent pas une grande réflexion, mais cela prédestine notre culture. Tout ce qui pour nous comporte de la valeur est pénétré de ce sentiment messianique : et l’Église, et la littérature du XIXe siècle, et la philosophie religieuse russe, et le Siècle d’Argent. Nous sommes un peuple messianique. Et chaque fois que l’État ou la politique aborde ce principe, un retentissement positif lui fait écho.

L’élite libérale redoute ce thème par-dessus tout. Chaque fois qu’il surgit dans le discours politique, les libéraux tentent de l’en expulser et d’étouffer l’élan. A mon sens, le feu messianique est notre essence, une chose grande, haute et profonde. Le « Printemps russe » fut également un mouvement messianique de notre peuple. Et, oh combien les représentants de l’élite libérale ne se sont-ils pas insurgés contre lui ! Toute intervention de Poutine sur ce thème fut impitoyablement dénigrée.

Mais, inévitablement, le feu messianique s’enflammera à nouveau. Au cours de l’histoire, nous avons forgé de bien des façons notre sentiment messianique : dans les contextes orthodoxe, séculier et communiste. Jamais nous n’avons oublié notre essence. Et seule l’idéologie totalitaire libérale a tenté d’extirper toute forme de messianisme russe, fut-il blanc, rouge, religieux ou communiste. Mais elle n’y est pas parvenue. L’argument messianiste, c’est la clé, ce qu’il y a de plus important. Lorsque les cercles politiques de Russie interviennent en adoptant cette instance, leur intervention est toujours juste. Ils nous réveillent et nous ramènent à notre essence.

 

– Notre problème n’est-il pas que nous n’avons pas d’image de notre avenir. Ou la Novorossie peut-elle prétendre jouer le rôle de « rêve russe » ? Qu’en pensez-vous ?

 

Nous n’avons pas d’image de notre avenir sous forme conceptuelle. Toutefois, cette image, nous la portons dans notre âme. Elle n’est tout simplement pas encore venue au monde. Nous la portons en notre sein. C’est l’image de la spiritualité et de la justice. Deux éléments déterminent l’identité du peuple russe. C’est sa propension à dire des paroles spirituelles et importantes, des paroles de salut, de vérité et de bien, sur le chemin historique de la Russie. Il nous paraît important que le dernier mot dans l’histoire du monde, ce soit nous qui l’ayons. Pour que ce soit un mot empreint d’esprit et de beauté, non de laideur et de matière, de pragmatisme. Voilà le premier élément. Le deuxième consiste en ce que nous estimons importante la justice sociale.

La société russe ne peut se penser dans les conditions du capitalisme, de l’individualisme, qui désintègrent le « socium » en atomes. Et la liberté, nous ne la comprenons pas à la manière des peuples d’Occident. Pour nous, le sujet est collectif. C’est donc notre peuple qui doit être libre. Et c’est précisément pour cela que nous sommes prêts à nous sacrifier au nom du bien commun. Pour nous, la liberté sans la justice est dépourvue de sens, incompréhensible.

La Novorossie est devenue le symbole de cette image du futur. Lorsque nous disons que la Novorossie est notre utopie, ce n’est pas juste. Cette image est suffisamment intelligible. Elle est déjà présente dans les premières ébauches de Constitution de Novorossie, dans le soutien de la famille traditionnelle, dans l’Orthodoxie en tant que religion d’État, dans les essais de nationalisation de portions du grand capital. Évidemment, les représentants les plus invétérés de la « sixième colonne » se sont jetés sur la Novorossie, le segment des managers libéraux le plus efficace en termes de destruction. Mais la lutte est loin d’être terminée. L’image de l’avenir de la Novorossie, c’est l’image de l’avenir russe. La victoire de l’esprit sur la matière, la transfiguration de la matière au nom d’un objectif lumineux et sacré. Et la justice sociale. L’image de l’avenir de la Russie est constituée de ces deux aspects, et elle est apparue en Novorossie. Mais le réseau libéral mondial ne sommeille pas. La guerre est en route. Il ne s’agit pas de notre guerre ; on nous l’a imposée. Mais nous en avons fait notre guerre sacrée. Nous nous sommes levés en défense du monde russe.

Aujourd’hui, le sang russe qui se répand là chaque jour, et particulièrement le sang d’enfants innocents, de femmes, éveille en nous une antique volonté, une voix ancienne, du fond de notre histoire, de notre essence. C’est là un rite terrible. Si nous regardons l’ennemi exterminer notre peuple, sans pouvoir fournir un support suffisant pour le repousser, nous ne pourrons survivre. Le combat pour le monde russe va se poursuivre.

 

– Igor Strelkov, commandant en chef des forces armées de Novorossie, lorsqu’il revint en Russie, a prévenu de la possibilité d’une révolte contre Poutine. Ce danger existe-t-il ?

 

Le renversement de Poutine peut se dérouler selon un scénario lâche et cynique. On exerce une pression sur lui de différents côtés. Malgré tout leur activisme et leurs capacités financières, les libéraux ne peuvent rien faire seuls ; ils sont trop peu nombreux. Il leur est nécessaire de pousser les patriotes dans l’opposition. La « sixième colonne » s’y emploie, insistant sur la nécessité de lâcher la Novorossie. Cela indigne les patriotes, qui se retournent contre Poutine. Voila en quoi consiste leur calcul. Un scenario terrible. Pour l’empêcher de se réaliser, nous devons naviguer entre Charybde et Scylla. Igor Strelkov l’a très bien compris, de même tous les vrais patriotes.

 

– On a l’habitude de dire que la Russie a deux alliés, l’armée et la flotte. Quoi qu’il en soit, quels pays pouvons-nous espérer compter parmi nos partenaires ?

 

De nombreux alliés peuvent se déclarer tels. Nous sommes soutenus par les gens qui aspirent à un monde multipolaire. Il ne s’agit pas de partis ou de pays déterminés, mais de continents entiers. L’Amérique Latine ne se conçoit elle-même qu’en tant que membre d’un monde multipolaire. L’Inde et la Chine sont des pôles évidents. Et même les peuples d’Europe, loin d’approuver en tout l’hégémonie américaine, sont à nos côtés.

Nos opposants, ce sont les élites libérales. Elles dirigent, et en même temps, elles sont les ennemies de leurs propres peuples, en ce qu’elles n’interviennent pas dans l’intérêt de ces derniers, mais dans l’intérêt de l’oligarchie financière mondiale. Voilà pourquoi, les gens simples de nombreux pays sont nos alliés naturels. Pour disposer d’une bonne armée et d’une bonne flotte, de fiables diplomates, il faudrait porter un coup écrasant à la colonne précitée, qui sévit à l’intérieur de la société  russe et sabote de nombreux processus positifs.

 

– Comment évaluez-vous les perspectives de l’intégration eurasienne ?

Nous ne pourrons pas devenir un des pôles du monde multipolaire si la Russie n’unit pas autour d’elle des peuples de l’espace postsoviétique. Seul le relèvement de la Grande Russie, c’est-à-dire l’Union eurasienne, nous permettra de devenir un acteur mondial à part entière. Aujourd’hui ce processus est fortement ralenti. Le maïdan ukrainien fut la réponse de l’Occident au mouvement d’intégration de la Russie. Aujourd’hui, après l’union retrouvée avec la Crimée et avec l’existence d’une situation non-aboutie en Novorossie, il sera beaucoup plus difficile à la Russie de promouvoir ce processus. Cela n’en demeure pas moins notre but, notre horizon. Nous devons travailler sans relâche dans cette direction.

 

Entretien paru dans Gazeta Kultura du 10 octobre 2014 sous le titre: « Alexandre Douguine: Il faut lutter contre la sixième colonne. »

 

Source de cette traduction française: Réseauinternational.net

 

https://reseauinternational.net/douguine-russie-vit-occupation/

 

Alrxandre Douguine est membre du Club d'Izborsk

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Leonid Ivashov : Aujourd'hui, la tâche consiste à comprendre la signification des fonctions cosmo-planétaires de la Russie. (Club d'Izborsk, 23 octobre 2020)

23 Octobre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Club d'Izborsk (Russie), #Général Leonid Ivashov, #Philosophie, #Politique, #Russie, #Sciences, #Société

Leonid Ivashov : Aujourd'hui, la tâche consiste à comprendre la signification des fonctions cosmo-planétaires de la Russie. (Club d'Izborsk, 23 octobre 2020)
Leonid Ivashov : Aujourd'hui, la tâche consiste à comprendre la signification des fonctions cosmo-planétaires de la Russie. (Club d'Izborsk, 23 octobre 2020)

Leonid Ivashov : Aujourd'hui, la tâche consiste à comprendre la signification des fonctions cosmo-planétaires de la Russie.

 

23 octobre 2020

 

https://izborsk-club.ru/20049

 

 

En s'engageant dans l'étude de l'histoire et de la géopolitique en tant que science interdisciplinaire qui considère tous les aspects de la vie humaine, et même pas seulement l'humanité (nous regardons dans l'espace), nous essayons de créer un modèle de compréhension du monde. Nous voyons aujourd'hui deux problèmes au niveau mondial, voire cosmosplanétaire : le problème de la vision du monde et le problème intellectuel. Et tout le reste est une conséquence.

 

Un problème de vision du monde. Comment imaginer l'histoire de notre planète, sa fonction en tant que particules de l'univers global ? Comme un système vivant : l'homme, la terre, l'univers ? Croyons-nous toujours qu'il y a eu une explosion accidentelle et que tout dans le monde s'est envolé par accident ? Aucun physicien ou mathématicien ne peut calculer, sur la base de la théorie des probabilités, comment tout cela a pu arriver par hasard.

 

Deuxième point : qu'est-ce qui est donné à l'homme, quel est son sens ? Regardons la nature : tout vit comme une espèce, et chaque espèce a une tâche utile commune, chaque espèce a son propre programme biologique. Quelqu'un l'a mis en place. Y compris pour l'homme, mais lui seul vit à la dure selon ses lois. Contrairement à tout ce qui est vivant, il a reçu un esprit individuel, collectif et rationnel. Mais l'homme ne comprend pas pourquoi il vit. L'incompréhension de la signification et du but cosmo-planétaire de l'humanité a mis en avant l'idée que nous vivons tous pour le bien de l'économie. Je ne nie pas l'économie, mais cette idée est fausse.

 

Qui construit un modèle financier et économique mondial ? Aujourd'hui, c'est le profit financier qui prévaut, et à l'exception du profit, les dirigeants du monde n'ont rien derrière leur âme, car les personnes les plus stupides et les plus avides ont fixé ce vecteur.

 

Il y a le Club de Rome. On nous a appris qu'il est hostile à la fois au socialisme et à l'humanité. Son propriétaire est Rockefeller. Quoi que ce club ait offert, tout impliquait le génocide de l'humanité : la théorie du milliard d'or, le contrôle des naissances, etc. Tout ce que le Club de Rome proposait était mis en œuvre. Et la DCI, et la conférence de Rio 92...

 

En 2017, Rockefeller meurt. Et maintenant, voyons le rapport du Club de Rome pour son 50e anniversaire : "Le vieux monde est condamné. "Le nouveau monde est inévitable. Les contours du monde futur". Cette année, le vice-président du Club, Anders Wijkman, a fait une déclaration : "2020 est la fin de l'ancien ordre mondial et le début d'un nouvel ordre mondial".

 

Il propose des contours. Le capitalisme est exclu parce qu'il est dans une impasse. 98% de toutes les transactions financières sont des spéculations et des fraudes. Viennent ensuite les propositions sur ce que sera le monde. Il propose une structure socio-naturelle pour le monde. L'idéologie est scientifique et védique. L'ONU, l'UNESCO et toutes les structures internationales sont complétées par des organisations sociales mondiales. La grande question est de savoir lesquels. Cinq principes de base sont formulés, comment le monde devrait être construit, ce que l'économie devrait être, etc. La conclusion qui est faite est que l'humanité est au bord de la mort. C'est ici que nous sommes venus !

 

Dans notre Académie des sciences géopolitiques, en invitant les Chinois, les Hindous à coopérer, nous essayons tous de comprendre quel genre de monde il faut construire. Nous voyons que soit nous réagissons, soit l'univers le fait, mais la transition quantique est terminée. La fréquence des vibrations qui en proviennent a changé, y compris dans le corps humain. Le monde animal est en train de changer. Aujourd'hui, il y a une tâche à accomplir pour changer notre conscience, pour comprendre le sens des fonctions cosmoplanétaires de la Russie. Ce qui se passe aujourd'hui est inévitable. Le monde des sociétés transnationales a supprimé l'indépendance, même la pensée même dans des États et des peuples entiers.

 

Aujourd'hui, il y a un conflit arménien-azerbaïdjanais - c'est la formation d'organisations ethnoculturelles mondiales avec leur religion, avec leur modèle d'économie. Nous voyons de telles organisations ethno-culturelles mondiales : la Chine (elle le fait depuis longtemps), l'Inde, l'Amérique latine, l'Occident (Amérique du Nord et Europe). La Russie est sortie de la cohorte des civilisations mondiales. Chacun forme ses propres civilisations. Erdogan rassemble la civilisation islamique, elle se définit : monde turc, monde sunnite, puis s'accorde avec les Iraniens. Nous nous dirigeons vers un endroit incompréhensible : nous avons couru vers l'Occident puis vers la Chine. Nous faisons tout pour détruire les fondements de notre civilisation : pour voler quelque chose, pour voler, pour s'installer quelque part. Dans cette situation et dans cet état d'esprit, nous n'avons pas d'avenir.

 

Le deuxième problème est l'intellect. Nous assistons aujourd'hui à une dégradation générale de l'intellect de l'humanité. Et le potentiel intellectuel est le principal potentiel de tout pays. Sans créativité, il ne peut y avoir de développement en quoi que ce soit. Et que faisons-nous de l'éducation et de la science ?

 

Aujourd'hui, le monde est en pause. Mais où sont dirigés les restes de notre intellect ? Non pas pour comprendre le cosmos, mais pour créer de nouvelles armes. Beaucoup est fait en Russie pour gagner une guerre qui ne sera plus jamais la même. Aujourd'hui, la principale arme de destruction massive est le psychotrope. Des milliards de cerveaux se tournent vers des décisions erronées, mauvaises et anti-humaines. Ces décisions sont prises pour créer des armes encore plus puissantes - climatiques et autres. La tâche principale est donc de changer la vision du monde selon laquelle l'homme n'est pas le maître de tout sur terre. C'est là qu'il a été créé avec toutes les conditions et qu'il s'est attaché à la définition de fonctions complètement différentes. Le bonheur n'est pas dans le fait que le bateau de quelqu'un soit plus cool, ni dans la création d'armes, ni dans la conquête du monde. L'intellect et la spiritualité sont les principaux éléments. Vous devez comprendre les patrons de TAM. Et tout le monde là-bas voit et entend tout.

 

J'ai fait un reportage au Centre nucléaire de Sarov : "Qu'est-ce que Dieu ? » Le Seigneur m'a corrigé : « Qui est Dieu ? » De là vient le contrôle de l'homme et de l'humanité, par le biais de notre cellule. Nous n'avons même pas compris la cellule, nous n'avons pas compris le corps humain. Le corps est un complément de l'homme en tant que créature cosmique, lui, l'homme, est temporaire.

 

Et bien sûr, il est très important de comprendre la Russie. Si les oiseaux, les moucherons, tous les animaux reçoivent un programme biologique et qu'ils l'exécutent jour et nuit, alors l'humanité ne peut pas vivre d'une manière différente, mais seulement en tant qu'espèce. Et ces espèces sont des civilisations ethnoculturelles mondiales. Pour la première fois, le Club de Rome propose de dissoudre les organisations publiques (ce qui est très dangereux), de commencer la dénationalisation et la création d'une religion commune - scientifico-védique. Cela ne peut être autorisé. Et alors que la Russie a encore les restes de l'intellect (pas seulement dans l'industrie des missiles), il est nécessaire de proposer un nouveau projet de l'univers. Il existe, mais il n'est pas organisé. Sinon, nous obtiendrons de bons slogans du même Club de Rome, mais l'essence du "maître du monde" restera la même. Nous devons y réfléchir.

 

 

Leonid Ivashov

 

Leonid Ivashov (né en 1943) - personnalité militaire, publique et politique russe. Colonel-général. 1996-2001 - Chef de la Direction principale de la coopération militaire internationale du ministère de la défense. Docteur en sciences historiques, professeur. Président de l'Académie des problèmes géopolitiques. Membre permanent du Club d'Izborsk.

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc.

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Alexander Gaponenko : L'effondrement de la Pax Americana et les problèmes de la lutte contre les menaces du fascisme (Club d'Izborsk, 22 octobre 2020)

23 Octobre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Club d'Izborsk (Russie), #Europe, #Politique, #Russie

Alexander Gaponenko : L'effondrement de la Pax Americana et les problèmes de la lutte contre les menaces du fascisme  (Club d'Izborsk, 22 octobre 2020)

Alexander Gaponenko : L'effondrement de la Pax Americana et les problèmes de la lutte contre les menaces du fascisme

 

22 octobre 2020

 

https://izborsk-club.ru/20048

 

 

Nous assistons aujourd'hui à l'effondrement du monopole de la Pax Americana et à la formation d'un nouveau monde multipolaire. La Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil, l'Europe occidentale commencent à revendiquer le rôle d'entités indépendantes du développement mondial et deviennent des centres de pouvoir régionaux.

 

Les États-Unis ne peuvent plus compter uniquement sur une force militaire ouverte pour maintenir leur domination. L'union des deux centres régionaux peut déjà s'y opposer avec succès. Sous l'influence de cette circonstance, Washington a de plus en plus recours à l'utilisation d'instruments d'influence de puissance indirecte sur ses rivaux géopolitiques, y compris l'incitation à des conflits militaires à leurs frontières par des intermédiaires. Les mêmes développements politiques qui ont été faits par le Troisième Reich pour l'établissement du Nouvel Ordre en Europe sont en cours.

 

Le Troisième Reich, en construisant un système de domination monopolistique il y a près d'un siècle, a largement pratiqué la création d'entités politiques dépendantes de deux types : les satellites et les Serbes.

 

Berlin a donné aux élites fascistes la possibilité de préserver l'État et l'ethnicité de ses nations. En retour, la nation satellite devait faire tout son possible pour maintenir la domination de la nation nazie allemande en Europe et se battre à ses côtés. Les États de la nation satellite étaient le protectorat de Moravie et de Bohème, la République de Slovaquie et l'État indépendant de Croatie.

 

Les élites serbes ont reçu de Berlin une petite rémunération et un statut social pour elles-mêmes, et en retour elles ont participé au projet allemand "noir". Les élites ont mobilisé leurs nations pour soutenir les Allemands, mais n'ont reçu ni le statut d'État ni le droit de préserver leur identité ethnique en retour. De plus, les élites fascistes des services ont détruit leurs propres libéraux, communistes et intellectuels. Les régimes de service ont été établis sous B. Mussolini dans la République sociale italienne, sous F. Salasi en Hongrie et sous H. Sima en Roumanie.  Les Allemands ont également trouvé des élites fascistes de service dans les républiques soviétiques occupées dans la distribution de Galice, le Reichskommissariat de l'Ostland, à Gotia (Crimée).

 

Nous voyons maintenant comment les Américains n'amènent au pouvoir dans de nombreux pays que l'élite des satellites et des services d'élite, c'est-à-dire ceux qui sont prêts à les servir sans rien recevoir en retour.

 

Depuis les années 2000, les États-Unis ont mis en œuvre avec succès de tels projets pour maintenir des élites obéissantes dans les anciennes républiques de Yougoslavie et les États baltes. Après 2004, les Américains ont tenté d'alimenter les satellites et les Serbes lors des révolutions "couleur" dans l'espace post-soviétique. En 2010-2012, une chaîne de révolutions "colorées" a balayé les pays arabes. Ce processus a été appelé le Printemps arabe. En 2014, une autre révolution "de couleur" en Ukraine s'est terminée par l'arrivée au pouvoir des élites fascistes galiciennes. En 2019, la révolution des "parapluies" à Hong Kong a commencé.  En 2020, nous assistons à une tentative d'amener au pouvoir les élites fascistes de Biélorussie. Un coup d'État fasciste en Moldavie est en préparation.

 

Après l'effondrement du système socialiste européen, les États-Unis ont commencé à ignorer les activités de l'ONU, qui a servi de principale institution pour freiner la résurgence du fascisme dans le monde bipolaire. Par conséquent, les centres de pouvoir régionaux doivent réagir de manière indépendante aux menaces fascistes provenant des États-Unis dans la zone de leur influence politique. Jusqu'à présent, la réponse à ces menaces a été chaotique et peu efficace.

 

Prenez, par exemple, la tentative de génocide du peuple ossète, initiée par les États-Unis à l'été 2008, les élites "brunes" géorgiennes. Cette tentative a été violemment stoppée par les troupes russes. Pour cette tentative de génocide, la Russie a puni la nation géorgienne, qui soutenait ses élites dirigeantes. La sanction comprenait les éléments suivants : annexion du territoire où les Géorgiens vivaient partiellement - Ossétie du Sud et Abkhazie. Les Ossètes et les Abkhazes ont créé des États indépendants sur ce territoire ; retrait de la population géorgienne des territoires d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie vers la Géorgie ; privation de biens immobiliers pour les réfugiés géorgiens ; privation de la langue et de la culture géorgiennes du statut d'État sur le territoire d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie ; fermeture d'une partie des institutions sociales géorgiennes dans les nouvelles républiques (écoles, clubs, cinémas, bibliothèques) ; expulsion d'une partie des Géorgiens de Russie vers la Géorgie ; la Russie annonce un embargo sur la fourniture d'une partie des biens géorgiens à la Russie : Arrêt du trafic aérien entre Moscou et Tbilissi.

 

Cependant, les élites fascistes géorgiennes n'ont pas été punies pour avoir tenté de perpétrer le génocide des Ossètes. Par la suite, le président Saakachvili a été poursuivi en Géorgie même, mais pas pour avoir organisé un génocide du peuple ossète. Les prisonniers de guerre géorgiens n'ont pas été poursuivis et n'ont pas été punis, bien qu'ils aient participé au génocide des Ossètes. La Géorgie n'a pas versé de compensation pour les dommages matériels et humains causés aux Ossètes. Le régime "brun" en Géorgie a été maintenu. La « dé-fascisation » de la nation géorgienne n'a pas eu lieu. Par conséquent, le régime actuel au pouvoir en Géorgie continue de représenter un danger pour ses voisins.

 

L'ONU n'est pas intervenue dans le conflit osséto-géorgien. La Géorgie a intenté un procès à la Russie devant la Cour pénale internationale (CPI), l'accusant, contrairement aux faits et aux normes morales, d'agression militaire. La Russie s'est retirée des fondateurs de la CPI et, par conséquent, de sa juridiction. Sinon, elle serait toujours responsable de l'arrêt de l'agression militaire et du génocide. La communauté internationale n'a pas empêché la Russie de punir la Géorgie pour la tentative de génocide des Ossètes.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, les Vainqueurs ont créé des institutions et des mécanismes juridiques efficaces pour punir les élites et les nations qui avaient choisi le fascisme comme modèle de construction de la nation et mené des agressions militaires contre d'autres pays sur cette base.

 

Parmi ces institutions, le Tribunal militaire international (TMI) et les Conseils de contrôle alliés étaient les principaux. Ils ont été complétés par des systèmes juridiques nationaux, à la tête desquels se trouvaient les personnes contrôlées par les vainqueurs. Toutes ces institutions politiques étaient basées sur la force des troupes d'occupation stationnées dans les pays de l'Axe.

 

La punition des élites fascistes après la guerre a pris les formes suivantes :

 

- Répression des individus pour avoir développé et répandu des idées fascistes ;

 

- l'exercice de représailles contre les chefs des institutions sociales pour la propagation des idées fascistes par ceux-ci ;

 

- exercer des représailles contre les dirigeants et les militants des partis politiques et des organisations publiques qui ont mobilisé les partisans du fascisme ;

 

- exercer des représailles contre les personnes physiques et morales qui ont financé les partis fascistes ;

 

- les répressions contre les dirigeants des États qui ont permis aux fascistes d'entrer dans les organes représentatifs et exécutifs du pouvoir. En option, ils ont utilisé l'appareil d'État pour mener à bien la politique fasciste ;

 

- les répressions contre les députés qui ont adopté des lois discriminatoires ; les chefs d'organes administratifs qui ont contribué au vol et à la discrimination de personnes pour des motifs ethniques ; les juges qui ont persécuté des représentants de minorités ethniques ;

 

- la punition des dirigeants et des membres d'organes répressifs ;

 

- la punition des criminels de guerre.

 

Les sanctions suivantes ont été appliquées par les gouvernements victorieux aux nations qui ont soutenu leurs élites fascistes dans la poursuite de politiques de génocide et d'agression :

 

- Privation de la qualité d'État de la nation coupable ;

 

- Séparation de l'État, et donc de la nation coupable ;

 

- L'annexion d'une partie du territoire appartenant à la nation coupable ;

 

- L'imposition de sanctions à la nation coupable ;

 

- Expulsion d'une partie de la nation coupable de la diaspora vers la nation mère ;

 

- La capture de militaires ayant participé à des agressions contre d'autres nations et la punition des responsables devant les tribunaux ;

 

- La mise en œuvre de sanctions économiques à l'encontre de la nation coupable ;

 

- La dénationalisation forcée de la nation par la liquidation d'une partie de ses institutions sociales, le licenciement des travailleurs qui y sont employés, et un changement dans le système de valeurs qui sont diffusées ;

 

- Imposition forcée de l'idéologie antifasciste à la nation coupable ;

 

- Réduction de l'utilisation de la langue et de la culture de la nation punissable dans la circulation publique.

 

Le fait que l'ONU et ses organes n'exercent plus de fonctions de lutte contre la renaissance du fascisme pose le problème de la création de tribunaux régionaux, qui remplissent des fonctions similaires. Par exemple, la Russie peut créer la Cour pénale eurasienne (CPE).

 

L'UE devrait tout d'abord se pencher sur le génocide, qui est actuellement perpétré par les autorités ukrainiennes contre les Russes vivant dans le Donbass. L'élite "brune" au pouvoir et la partie de la nation qui la soutient devraient également être punies pour ce génocide.

 

Le premier type de sanction devrait être la séparation de l'ethnie russe de la partie de la nation ukrainienne qui met en œuvre le projet "brun" galicien. L'UE a de sérieux motifs juridiques pour justifier cette décision.

 

En décembre 1917, la République populaire ukrainienne des Soviets ouvriers, paysans, soldats et cosaques adjoints (UNRS) a été proclamée. En même temps, la République soviétique de Donetsk-Krivoy Rog et la République soviétique d'Odessa ont été proclamées. Les deux dernières républiques se sont positionnées comme des autonomies au sein de la RSFSR.

 

Au printemps 1918, la création de la République soviétique d'Ukraine (URSS) a été proclamée. Les territoires de la République soviétique de Donetsk-Krivoy Rog et de la République soviétique d'Odessa ont été transférés de la RSFSR à l'URSS. Le but de ce transfert était d'augmenter la part de la population russe dans la République soviétique d'Ukraine en cours de création et de faciliter la mise en œuvre du projet "rouge" dans celle-ci.

 

En mars 1919, la République soviétique d'Ukraine a été transformée en République soviétique socialiste ukrainienne (RSS). La République socialiste soviétique d'Ukraine a conservé les territoires dont la population russe a été transférée de la RSFSR à la République socialiste soviétique d'Ukraine.

 

En décembre 1922, la République socialiste soviétique d'Ukraine a rejoint l'URSS. La République soviétique de Donetsk-Krivoy Rog avec sa population russe est devenue une partie de l'URSS. En URSS, la réorganisation administrative-territoriale est réalisée. Aujourd'hui, le territoire de la République soviétique de Donetsk-Krivoy Rog est divisé entre les régions de Donetsk, Lougansk, Dniepropetrovsk, Zaporozhye, et aussi partiellement Kharkov et les régions de Sumy, Kherson et Nikolaev en Ukraine.

 

Le retrait de l'Ukraine de l'URSS et le refus du projet "rouge" rendent illégale l'appartenance de la population russe vivant dans l'ancienne République de Donetsk-Krivoy Rog à l'actuelle nation ukrainienne. Sur la base de cette histoire, la population russe a créé ses propres nouvelles formations étatiques - Donetsk et LPR. L'Ukraine a mené une agression armée contre ces républiques et procède à un génocide de la population russe.

 

Le deuxième type de sanction devrait être l'obligation pour l'Ukraine de payer une compensation pour les dommages causés à la population de la DPR et de la LPR.

 

L'UEO devrait responsabiliser les plus hauts dirigeants politiques de l'Ukraine, qui ont lancé l'agression militaire contre la RDA et la RPL. Les accusés devraient être mis au banc des accusés de l'armée ukrainienne, qui a tué des civils au Donbass, des employés d'organismes répressifs, qui ont poursuivi des militants russes.

 

Les politiciens ukrainiens coupables d'avoir interdit l'utilisation de la langue russe dans les échanges publics, d'avoir interdit l'enseignement en langue russe dans les écoles et les universités, et d'avoir fermé les institutions sociales russes devraient être traduits en justice.

 

Les partis et organisations qui propagent l'idéologie fasciste en Ukraine devraient être interdits de justice.

 

L'UE décidera de la dénationalisation de la société ukrainienne.

 

L'application de ces sanctions ne sera possible que si le régime actuel de Kiev est modifié. Ce changement peut se faire de manière pacifique - par des sanctions politiques et économiques contre l'Ukraine, ainsi que par le recours à la force extérieure. Récemment, par exemple, les États-Unis ont procédé au changement de pouvoir des régimes en place en Yougoslavie, en Irak, en Libye et en Afghanistan. Ils sont les seuls à avoir changé les gouvernements nationaux de ces pays pour leurs satellites et leurs serveurs, en mettant en œuvre des projets "bruns". L'Union européenne s'efforcera de transformer les autorités "brunes" en autorités démocratiques.

 

On peut discuter des institutions, des mécanismes et des moyens d'empêcher le développement du fascisme, mais on ne peut plus taire son développement rapide autour des centres de pouvoir régionaux à l'initiative des États-Unis. Hier, le projet "brun" a gagné en Ukraine, aujourd'hui il est au seuil de la Biélorussie, demain il y aura une tentative de le mettre en œuvre en Russie.

 

 

Alexander Gaponenko

 

Alexander Vladimirovich Gaponenko (né en 1954) - président de la branche balte du club d’Izborsk.

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc.

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Mikhail Malash : L'Occident s'est complètement privé de tout levier d'influence sur la Biélorussie. (Club d'Izborsk, 22 octobre 2020)

23 Octobre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Club d'Izborsk (Russie), #Politique, #Russie, #Europe

Mikhail Malash : L'Occident s'est complètement privé de tout levier d'influence sur la Biélorussie.  (Club d'Izborsk, 22 octobre 2020)

Mikhail Malash : L'Occident s'est complètement privé de tout levier d'influence sur la Biélorussie.

 

22 octobre 2020

 

https://izborsk-club.ru/20046

 

 

Entretien avec le rédacteur en chef du portail "Russie occidentale".

 

- D'où vient l'idée de nommer le portail "Russie occidentale" ?

 

- "Russie occidentale" - il existe une notion historiographique: le "russisme occidental". C'est un concept de compréhension des Biélorusses comme variante ethnographique régionale du peuple russe trinitaire commun, c'est-à-dire une compréhension des Biélorusses comme faisant partie du peuple russe. Il s'agit donc de la Russie occidentale. Le commencement de toute la Russie y est exprimé.

 

- Et pour vous, c'est le peuple russe. Les considérez-vous comme des Russes de Biélorussie ou tous les Biélorusses comme des Russes ?

 

- Je pense que les Biélorusses font partie du peuple russe. En fait, au sens large du terme, les Russes sont tous les habitants de l'ancienne Union soviétique, la soi-disant civilisation eurasienne, qui, par conséquent, est appelée le monde russe. Cela a été très bien montré dans le film « Les 28 gardes de la Division Panfilov », là, souvenez-vous, un guerrier a dit à un autre : « Pourquoi, les Kazakhs ne sont pas russes ? », il a ri. C'est-à-dire que, au sens large, les Russes sont tous porteurs de l'idée russe de la justice. Dans un sens civilisateur. Et pour le monde extérieur, nous étions tous des Russes : Géorgiens et Arméniens, Moldaves et Ouzbeks. Dans un sens plus étroit, dans un sens culturel, les Russes sont des Slaves orthodoxes orientaux. Ce sont des petits Russes, des Biélorusses et des grands Russes. Ils sont divisés en trois sous-ethnies. Dans un sens encore plus étroit, le mot "russe", à mon avis, ne peut plus être utilisé, car il s'avère déjà spéculatif, lorsque les Russes ne sont appelés que Velikorosses, la population russe de la Fédération de Russie. Ainsi, les Biélorusses avec les Russes mineurs vont au-delà de ce concept... Je me suis, par exemple, habitué à l'idée de ne jamais dire l'expression "Russes et Biélorusses". C'est, logiquement, absurde.

 

- Peut-on calculer, alors, quel est votre portail pour les forces politiques pro-russes de la Biélorussie ou pour les forces biélorusses ?

 

- Il est préférable de dire qu'il n'est pas pro-russe, mais pro-russe, parce qu'il n'est certainement pas pro-russe et catégoriquement pas pro-oligarchique. Autrement dit, si elle est pro-russe, alors nous comprenons la Russie comme un projet eurasien en termes de civilisation. Dans ce cas, oui, nous sommes un portail pro-russe, où nous nous comprenons comme une partie organique de ce monde russe.

 

- Vous êtes toujours partisans de Loukachenko, n'est-ce pas ? Ont-ils peur qu'il ait une patrie de Brest à Vladivostok ?

 

- Nous sommes partisans de l'État souverain biélorusse, dont le garant, au moment de l'histoire, est Loukachenko, car sans Loukachenko, pratiquement, cet État n'existera pas, et il y aura soit six régions au sein de la Fédération russe oligarchique, soit un État fantoche dépendant de lui. Nous ne voulons pas cela. Autrement dit, nous pensons que la République de Biélorussie est désormais un État plus russe que la Fédération de Russie.

 

- Les statistiques montrent que la tendance pour un État social est populaire à la fois dans la Fédération de Russie et en Ukraine. Cela signifie-t-il que vous avez des aspirations impériales, une certaine annexion à l'Est ?

 

- Eh bien, annexion, pas annexion, nous pensons être des partisans convaincus de l'unification sous la forme de l'État de l'Union, qui a été proclamée il y a 20 ans. Mais malheureusement, c'est devenu une fiction. À l'heure actuelle, il ne possède que des attributs externes, et même pas complètement. La raison en est exclusivement qu'il existe des régimes de gouvernement absolument différents dans la Fédération de Russie et la République de Biélorussie. Par définition, le régime russe au pouvoir n'est pas complémentaire du régime biélorusse car nous avons un État plus ou moins populaire, le même État y est absolument oligarchique, représentant les intérêts de la communauté engagée dans le pillage des ressources de son pays. En fait, les relations que nous avons entre nous ne peuvent pas être qualifiées d'alliées. J'appellerais cela un partenariat de conflit.

 

- Vous êtes né à Tomsk. En fait, c'est la Russie orientale, notre nouvelle lumière. Mais comment êtes-vous devenu un Rus occidental ?

 

- J'ai vraiment émigré politiquement il y a 24 ans, de la Russie "Eltsine" à l'État de Loukachenko. C'était mon choix conscient. J'ai obtenu la citoyenneté ici par décret présidentiel. Le fait est que je suis un descendant des migrants biélorusses de Stolypine. En fait, j'ai profité de mon droit moral et historique formel. En d'autres termes, comme je suis un Biélorusse de souche qui est pur-sang dans les quatre régions, il est unique que trois générations y aient vécu et que je me sois avéré être un Biélorusse dans les quatre régions en trois générations, j'ai donc utilisé mon droit moral et historique de vivre dans la patrie de mes ancêtres. En fait, je suis passé d'un État russe à un autre État russe, en changeant de juridiction.

 

- Probablement, il existe un espace commun d'information russophone et anglophone sur l'ensemble de l'Internet. Qu'est-ce qui intéressera l'utilisateur russophone de votre portail d'information ?

 

- Le fait qu'elle soit en fait la seule ressource médiatique relativement importante dans la communauté patriotique. En Biélorussie, la quasi-totalité du champ d'information de 20 % est détenue par les autorités, c'est un domaine officiel, et 80 % appartient aux forces pro-occidentales. En fait, nous serons un tel agrégateur de tout le contenu patriotique. Nous en créerons une partie, nous créerons notre propre matériel, nous participerons à partir d'autres médias officiels. Nous serons plus complexes. Je pense que nous serons intéressants au moins par le fait que nous n'existerons que physiquement, parce qu'en ce moment, pour ainsi dire, il n'y a personne pour donner des interviews, aucun endroit pour poster des informations sur certains événements. Il n'y a pratiquement pas de médias patriotiques indépendants en Biélorussie. Il est nécessaire de créer ses propres ressources, il est nécessaire de créer ses propres médias de masse.

 

- Selon la thèse de Lénine, un journal n'est pas seulement un agitateur propagandiste, mais aussi un organisateur. Votre portail signifie-t-il qu'il va organiser une force patriotique en Biélorussie ?

 

- Il est préférable de dire que le portail ne va pas organiser une force. Actuellement, la communauté patriotique de la Biélorussie est en train de s'organiser et de se structurer rapidement en différents types de communautés, d'organisations et de partis. En particulier, notre communauté peut être divisée en deux camps. Le premier est favorable au gouvernement, l'autre est l'opposition. Ces deux camps sont tout à fait inconciliables. Il est peu probable qu'ils puissent s'unir, car ils ont de trop graves contradictions sur les questions fondamentales. Eh bien, les forces sont pro-gouvernementales, elles se regroupent actuellement au sein du Parti patriotique du peuple. La tâche est de la créer, car maintenant notre pays va avoir un système politique changeant, le système d'administration de l'État, le rôle des partis augmente, le rôle du président diminue. Le système des partis va se développer et, par conséquent, nous voulons avoir notre propre représentation au Parlement. Et voici notre portail d'information, il sera le média de facto du parti. En d'autres termes, il se trouve que les médias sont déjà apparus et que le parti n'est pas encore présent. L'enregistrement des partis étant un processus politique beaucoup plus sérieux, il s'agit de procédures légales. Nous avons déjà lancé le portail. Ce n'est pas une communauté autour du portail, c'est un portail au service des intérêts de la communauté patriotique.

 

- Mais les bolcheviks ont aussi eu un journal appelé Iskra, et une flamme en est sortie. Nombreux sont ceux qui, dans la Fédération de Russie, craignent que la Biélorussie ne se dirige vers l'ouest.

 

- La République de Biélorussie a maintenu ses relations avec l'Occident à un minimum, et cela est dû à l'Occident lui-même. L'Occident s'est complètement privé de tout levier d'influence sur la République de Biélorussie. Nous n'avons pratiquement aucun chiffre d'affaires avec eux. Nous n'obtenons pas de prêts bon marché de là-bas, nous n'obtenons pas de technologies de là-bas. L'Occident ne peut pas faire pression sur nous. Il ne peut rien nous enlever. Les relations avec l'Occident ne se détériorent ni ne s'améliorent. Il a été compliqué et tendu, et il l'est toujours. Les autorités biélorusses ne veulent pas améliorer les relations avec l'Occident, mais les normaliser au moins au niveau russe.

 

- L'Occident en Biélorussie a alimenté toutes sortes d'organisations non gouvernementales, en fait, les réseaux sociaux polonais, qui sont maintenant devenus la source de la protestation biélorusse.

 

- Ils ont été développés dans tous les pays. J'ai tendance à penser que nous sommes entourés par l'Ouest, non seulement de l'Ouest, mais aussi de l'Est. Parce que l'actuelle Fédération de Russie n'est rien d'autre qu'une variété régionale de l'Occident, ainsi que du Japon et de la Corée du Sud. En termes culturels, oui, ce n'est pas romain-germanique, mais en fait c'est une autre version de l'Occident. C'est, en tout cas, un autre Occident.

 

- Margaret Thatcher a dit qu'ils ont créé des oligarques en Russie. Cela signifie-t-il qu'ils ne sont que leurs agents d'influence ?

 

- Les grandes entreprises russes retirent 152 milliards de dollars par an du pays vers l'Ouest. Je dirais probablement qu'ils ne sont pas des agents d'influence, ils sont une partie organique de ces élites mondiales. Pour moi, c'est un signe de colonialisme et d'ingérence, c'est la prise de ressources à l'étranger. En d'autres termes, si un État est en conflit avec l'Occident, comme c'est le cas de l'État biélorusse, ses élites n'ont en principe aucune possibilité de voler leur pays. Vous ne donnerez pas d'argent à votre camarade pour le stockage si vous vous battez avec lui. Si l'élite prend de l'argent à l'étranger, c'est l'élite du Comprador et un tel État peut être qualifié de colonial.

 

- Mais en même temps, une thèse est constamment déversée dans l'espace d'information que la Fédération de Russie subventionne la Biélorussie, finance la Biélorussie, alimente la Biélorussie. Cela ne vous offense-t-il pas ?

 

- J'en suis catégoriquement mécontent, et c'est l'une des raisons pour lesquelles j'ai lancé la création d'une ressource d'information. Nous combattrons ces contes de toutes les manières possibles.

 

La tâche consiste à infliger le plus de dommages possible à l'économie biélorusse afin de réduire l'attrait du modèle social et économique biélorusse comme antipode, comme option alternative, par toutes ces guerres commerciales et ces attaques d'information. Après tout, les Russes comprennent parfaitement qu'il n'y a ni gaz ni pétrole en Biélorussie. Et lorsqu'ils viennent voir un beau pays pur, voir des Biélorusses prospères qui vivent au moins aussi bien, toute personne normale se pose la question suivante : si les gens sans pétrole vivent aussi bien que nous, alors pourquoi vivons-nous ainsi ? qui possèdent les plus grandes réserves de ressources naturelles du monde ?

 

En sous-évaluant les prix du gaz et du pétrole, la Fédération de Russie a payé pour les ressources géopolitiques et les services de transit militaire de Biélorussie, et toutes ces guerres du pétrole et du gaz n'étaient en fait qu'une aspiration des autorités russes à se soustraire à leurs obligations. Malheureusement, cet échange n'a pas été prescrit de manière transparente, pas clairement. Il a été prescrit dans le traité sur un État de l'Union, lorsque la République de Biélorussie s'est engagée à maintenir le plus grand système de défense aérienne du monde, à garder la frontière sur une partie stratégiquement importante pour la Fédération de Russie, à fournir à la Fédération de Russie deux bases techniques à Vileika et Gantsevichi pour le suivi des lancements nucléaires dans l'Atlantique Nord, pour le suivi du mouvement des sous-marins. En contrepartie, la Fédération de Russie s'est engagée à fournir à la République de Biélorussie du gaz et du pétrole à des prix équilibrés, c'est-à-dire non pas à bas prix, mais à des prix équilibrés. Cela signifie qu'elle s'est engagée à gagner sur les livraisons en Biélorussie autant qu'elle gagne sur les livraisons en son sein. Ainsi, la République de Biélorussie a monétisé sa ressource et cette sous-évaluation des prix était d'environ dix pour cent du PIB au début, elle est actuellement tombée à un milliard de dollars, ce qui représente quelque chose comme 1,8 % du PIB. C'est-à-dire qu'il s'agit d'une quantité microscopique. Le prix de la question est tout simplement minuscule.

 

Nous allons expliquer toutes ces choses très clairement, parce qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas de force politique qui puisse expliquer cela très soigneusement, très habilement aux gens. Parce qu'il n'y a qu'une seule position selon laquelle les Biélorusses sont des profiteurs, les Biélorusses sont dépendants des subventions. Les autorités biélorusses ne s'y opposent en aucune façon.

 

- Éloignons-nous des mythes et terminons l'entretien par une thèse. Vont-ils vivre en Russie comme en Biélorussie si l'argent gagné en Russie reste en Russie ?

 

- Je pense que la Russie vivra beaucoup mieux que la Biélorussie et que la Biélorussie vivra aussi beaucoup mieux qu'aujourd'hui. La République de Biélorussie disparaîtra instantanément de tous les problèmes liés à l'exportation de ses marchandises. Parce que le marché russe va tout absorber à l'avance. Parce que si nous... ici, vous voyez, j'ai dit "si nous". C'est une clause de Freud ! Si les autorités russes sont en conflit avec l'Occident, elles n'achèteront plus de camions occidentaux.

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