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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

Rencontre avec Régine Pernoud (2 novembre 1982) à propos du Moyen-Âge et de la place de la femme et de la famille dans la société française

30 Septembre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #France, #Histoire, #Régine Pernoud, #Bourgeoisie, #École des Chartes, #Moyen-Âge, #Christine de Pizan

Régine Pernoud (1909-1998), École des Chartes, était une archiviste-paléographe et historienne, spécialiste du Moyen-Âge.

Régine Pernoud (1909-1998), École des Chartes, était une archiviste-paléographe et historienne, spécialiste du Moyen-Âge.

Visionnez l'entretien sur la chaîne Youtube de Radio-Canada Archives:

https://www.youtube.com/watch?v=ynfQxqifaa0

Pour Régine Pernoud, l'ascension de la bourgeoisie dans le monde urbain  à partir du XIe siècle correspond au déclin de la femme et aussi à celui de la famille, très stable à l'époque féodale. Au Moyen-Âge les garçons étaient majeurs à 14 ans et les filles à 12 ans. Cette stabilité familiale explique pourquoi le Moyen-Âge a été aussi une époque de pionniers, de voyageurs. Les gens du Moyen-Âge étaient des "gyrovagues" (pèlerinages). Le christianisme a joué un rôle majeur dans l'émancipation de la femme.

Entretien avec Régine Pernoud sur Christine de Pizan (France-Culture, 1982)

https://www.youtube.com/watch?v=lETJYQf4D90

Et pour une "mise à jour" sur la corruption de l'enseignement en France depuis, écoutez cet entretien franc et percutant avec Claire Colombi, une femme qui mérite parfaitement son beau prénom. Elle aussi a lu Régine Pernoud.

https://www.youtube.com/watch?v=cIrNgBsguGw&list=TLGGJ_cDHu0xupgzMDA5MjAyNA

Rencontre avec Régine Pernoud (2 novembre 1982) à propos du Moyen-Âge et de la place de la femme et de la famille dans la société française
Rencontre avec Régine Pernoud (2 novembre 1982) à propos du Moyen-Âge et de la place de la femme et de la famille dans la société française
Rencontre avec Régine Pernoud (2 novembre 1982) à propos du Moyen-Âge et de la place de la femme et de la famille dans la société française
Rencontre avec Régine Pernoud (2 novembre 1982) à propos du Moyen-Âge et de la place de la femme et de la famille dans la société française

" C'est dans une charte de 1007 qu'apparaît pour la première fois le mot bourgeois promis à une si étonnante fortune. " Fortune, en effet, et au sens propre du mot. Né du bourg et du commerce, le bourgeois entreprend au XIème siècle une irrésistible ascension qui le conduira du colportage à la grande banque. Dans ce premier tome, Régine Pernoud retrace avec érudition mais vivacité les premières étapes de cette histoire de la bourgeoisie qui commence comme une grande aventure avec la prodigieuse émergence des villes, la conquête des routes lointaines, l'assaut donné au pouvoir politique, les défis lancés à l’Église.

Rencontre avec Régine Pernoud (2 novembre 1982) à propos du Moyen-Âge et de la place de la femme et de la famille dans la société française
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Paul Craig Roberts: La destruction de la Constitution des Etats-Unis d'Amérique est la destruction du pays

29 Septembre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Paul Craig Roberts, #Politique, #USA

Paul Craig Roberts: La destruction de la Constitution des Etats-Unis d'Amérique est la destruction du pays

29 septembre 2024

Hélène* aurait-elle été une création de la DARPA ?

Paul Craig Roberts

La chaîne météo et les réseaux de télévision nationaux vendent de la publicité. Elles présentent les ouragans comme s'il s'agissait de gladiateurs dans le Colisée romain se battant à mort contre des adversaires humains ou des lions. Le fait que les Américains en soient friands montre qu'ils apprécient la violence. De plus en plus, la violence est le divertissement des Américains. Considérez l'extrême violence des films américains, l'extrême violence des jeux vidéo, l'extrême violence de la politique avec le droit utilisé comme une arme même contre Donald Trump alors qu'il était en fonction, l'extrême violence des États-Unis et d'Israël contre les Palestiniens, la provocation de la Russie à la guerre.

Les Américains se divertissent de la violence. C'est pourquoi il n'y a pas de mouvements pacifistes alors que le monde attend la réponse de l'Occident à la déclaration de Poutine selon laquelle les missiles tirés sur la Russie signifient une guerre mondiale.

(...)

Tout ce qui est qualifié de théorie du complot ne l'est pas. Le peuple américain, sur lequel les fondateurs comptaient pour prêter attention à leurs droits et les défendre, a failli à sa tâche. Une majorité d'Américains ne savent même pas ce que dit la Constitution américaine. Ils ne comprennent pas que les États-Unis sont la Constitution et que la destruction de la Constitution américaine par les démocrates libéraux et les facultés de droit des universités est la destruction de notre pays. Nous vivons une époque de trahison.

Le Congrès américain a perdu son autorité au profit des agences de régulation. Le Congrès n'a même plus le pouvoir de légiférer. Les agences de régulation font la loi en fonction de ce qu'elles souhaitent qu'elle soit par la manière dont elles rédigent les règlements qui définissent la loi.

Le pouvoir exécutif ignore le Congrès et refuse de rendre des comptes.

Le pouvoir judiciaire s'effondre à mesure que les démocrates et George Soros placent dans les tribunaux des idéologues qui ont l'intention d'utiliser la loi comme une arme contre leurs ennemis.

Les Américains sont une cible facile, car ils sont trop insouciants et trop crédules pour croire que « leur gouvernement » se comporterait de la sorte. Le Premier Amendement** est en train d'être réduit à néant. Lorsque les Américains ne pourront plus s'exprimer, c'en sera fini d'eux. Ils brandiront le drapeau tandis qu'on les mènera à leur perte.

Traduit de l'américain par Rouge et Blanc

Source: https://www.paulcraigroberts.org/2024/09/29/could-helene-have-been-a-darpa-creation/

* NDLR: Nom d'un ouragan. PCR soupçonne qu'il puisse avoir été créé artificiellement. Conséquences: https://www.zerohedge.com/commodities/modern-economy-rests-single-road-north-carolina-where-hurricane-collapsed-bridges

https://www.zerohedge.com/weather/post-apocalyptic-scene-north-carolina-communities-wiped-map-helene-governor-says

(Robert Malone): Les terribles inondations de 1916 à Asheville: https://www.malone.news/p/news-from-the-frontline-of-helene?utm_source=post-email-title&publication_id=583200&post_id=149715904&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=true&r=1giai3&triedRedirect=true&utm_medium=email

** NDLR: Le premier amendement de la Constitution des États-Unis d'Amérique fait partie des dix amendements ratifiés en 1791 et connus collectivement comme la Déclaration des Droits (Bill of Rights). Il interdit au Congrès des États-Unis d'adopter des lois limitant la liberté de religion et d'expression, la liberté de la presse ou le droit à « s'assembler pacifiquement ».

https://fr.wikipedia.org/wiki/Premier_amendement_de_la_Constitution_des_%C3%89tats-Unis

John Kerry Says The Quiet Part Out Loud: "First Amendment Stands As Major Block" To "Govern"
by Tyler Durden
Monday, Sep 30, 2024 - 04:44 AM

The World Economic Forum held its 'Sustainable Development Impact Meetings' during last week's United Nations General Assembly in New York City. Speaking at the meeting, far-left elitist and former presidential climate envoy John Kerry expressed frustration to fellow globalists, stating that the First Amendment frequently obstructs their agenda. 

"Our First Amendment stands as a major block to the ability to be able to hammer [disinformation] out of existence. What we need is to win...the right to govern by hopefully winning enough votes that you're free to be able to implement change," Kerry said. 

Kerry noted, "It's very hard to govern today."

https://www.zerohedge.com/political/john-kerry-says-quiet-part-out-loud-first-amendment-stands-major-block-govern

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Marion Sigaut: Des Jansénistes et des Lumières à Kinsey, à la pédocriminalité et à la dépopulation

28 Septembre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Jansénisme, #Les Lumières, #Pédocriminalité, #ONU, #Dépopulation, #Malthusianisme, #Mondialisme, #Pirates

Capture d'écran

Capture d'écran

Visionnez l'entretien ici:

https://jeune-nation.com/jntv/vid/dou-vient-quon-promeut-le-sexe-a-lecole-marion-sigaut

A propos de la piraterie (et de sa promotion auprès des enfants par l'inversion  des valeurs) dont les horreurs historiques réelles sont évoquées de manière judicieuse par Marion Sigaut vers la minute 54, signalons

- Le pirate français huguenot Jacques Souries (Jacques de Sores en espagnol) dit "L'Ange exterminateur", pilleur et incendiaire des Caraïbes et de Santiago de Cuba et plus tard atroce assassin de 40 missionnaires jésuites espagnols et portugais le 15 juillet 1570 au large des Canaries vers le Brésil:

https://es.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_Sores

Le film à grand succès "Pirate des Caraïbes" en donnant une image sympathique et burlesque de ces pirates a puissamment contribué à modifier l'image des pirates dans le grand public. Il est assez évident que les pirates de notre temps sont les "ultra-riches" qui écument l'économie et les finances, pillant la nature et les peuples, organisant des guerres atroces. On voit bien que pour protéger leur impunité, voire inspirer du respect, ils truquent l'Histoire, Histoire qui n'est plus enseignée dans les écoles.

Marion Sigaut corrige son opinion exagérée sur les moeurs de Louis XV:

http://re-histoire-pourtous.com/sur-les-moeurs-de-louis-xv/

Marion Sigaut sur l'hypocrisie et la perversité des Jansénistes et sur la Constitution civile du Clergé, faite pour rendre la religion odieuse aux Chrétiens et déchristianiser la France.

http://re-histoire-pourtous.com/les-jansenistes-contre-la-societe/

Politique et "éducation" sexuelles internationales:

World Economic Forum

https://www.weforum.org/publications/global-gender-gap-report-2024/digest/

https://www.weforum.org/agenda/2024/06/global-gender-gap-2024-what-to-know/

ONU ET UNESCO (Agenda 2030)

https://unfpa.org/sites/default/files/pub-pdf/ITGSE.pdf

https://cdn.who.int/media/docs/default-source/reproductive-health/sexual-health/international-technical-guidance-on-sexuality-education-fr.pdf?sfvrsn=10113efc_29&download=true

Le mondialisme en marche : L’ONU 2.0 est lancé pour « un futur Commun »

https://strategika.fr/2024/09/30/le-mondialisme-en-marche-lonu-2-0-est-lance-pour-un-futur-commun/

Union Européenne

https://www.europarl.europa.eu/thinktank/fr/document/IPOL_STU(2022)719998

France

https://www.education.gouv.fr/education-la-sexualite-1814

https://essentiel.news/derive-pornographique-education-nationale-une-maman-temoigne/

Marion Sigaut: Des Jansénistes et des Lumières à Kinsey, à la pédocriminalité et à la dépopulation
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Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016 . Suite

27 Septembre 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Auffargis, #Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis, #France, #Forêt, #Environnement, #Nature, #Pierre-Olivier Combelles, #Yvelines, #Alisier torminal (Sorbus torminalis), #Loup, #Pollution

Sous la rubrique Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis, j'ai écrit ces articles et les ai publiés sur le site de l'association Auffargis-Environnement dont j'ai fait partie de 2014 à 2016. Ils ont disparu avec la suppression brutale du site par son ancienne présidente et fondatrice Madame Sophie Noël, sans avertissement préalable ni excuses. Les rescapés, retrouvés dans mes archives, sont incomplets pour certains. L'association commençait à gêner beaucoup d'intérêts privés ou pseudo-publics: projets immobiliers abusifs, pollution par l'agriculture industrielle, pollution par les ondes électro-magnétiques, coupes à blanc de l'ONF, destruction de sites naturels et d'espèces protégées, mettant en cause la responsabilité de la Mairie, du PNR, tout cela dans l'indifférence et l'individualisme quasi-absolus des habitants de ce petit village bourgeois des Yvelines dans la forêt de Rambouillet et du parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, PNR dont la bureaucratie n'a jamais rien fait pour améliorer la situation et nous aider. Depuis mes articles, par exemple, la belle prairie située entre la rue Creuse et le bois des Vindrins a été lotie, une aberration à tous les points de vue (la partie basse étant en plus une zone humide). Un projet signé... Nexity.

Pierre-Olivier Combelles

Photo: Pierre-Olivier Combelles, 2014.

Photo: Pierre-Olivier Combelles, 2014.

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Mercredi 21 janvier 2015

Danger traversée d'animaux !

Un soir de février de cette année, à la nuit tombée, je revenais en voiture à Auffargis par la route de l’Artoire lorsqu'une compagnie de cinq gros sangliers a traversé soudainement devant moi, de droite à gauche, pour passer du côté du bois du château de l’Artoire. J’ai freiné brusquement et je me suis arrêté pour les laisser passer. J’ai heureusement l’habitude de rouler doucement sur cette route qui traverse la forêt, 50km/h environ. La voiture qui roulait juste derrière moi s’est arrêtée aussi. Si j’avais roulé plus vite, j'aurais percuté les sangliers et l’autre voiture m’aurait percuté. Ce jour-là, j'ai évité un grave accident. L’autre automobiliste et les animaux aussi. Je transportais mes filles jumelles de 7 ans ½, assises sur la banquette arrière.

J'ai donc écrit à la mairie pour demander la pose de panneaux de signalisation. Ma demande a été transmise à la DDT (ex DDE) qui a donné son accord. Les deux panneaux de signalisation ont donc été installés cet été à l'entrée et à la sortie d'Auffargis, route de l'Artoire.

Triangulaires, blancs bordés de rouge, ils sont ornés d'un « cerf bondissant à senestre ». Méditant sur cette figure unique, j'ai pensé à tous nos autres voisins des bois, ce peuple discret qui paie son tribut quotidien au trafic automobile : sangliers, chevreuils, blaireaux, renards, lièvres, lapins, écureuils, martres, fouines, belettes, hérissons, crapauds, grenouilles, couleuvres, lézards, oiseaux diurnes et nocturnes, escargots, limaces, insectes, etc. Il ne se passe pas de jour ou de nuit sans que nous en trouvions écrasés sur la chaussée par ces monstres rapides, bruyants, puants et aux yeux aveuglants que sont les autos, les motos, les camions et les autocars.

Il est grand temps que nous changions nos habitudes et que nous pensions à vivre en bonne intelligence avec le monde qui nous entoure. Pas seulement avec nos semblables, nos frères humains, mais aussi avec nos frères animaux et végétaux; toutes ces créatures visibles ou invisibles qu'on appelle aujourd'hui la « biodiversité ». C'est une longue cohorte qui devrait être peinte autour de ce cerf sur les panneaux « Danger traversée d'animaux »...

Nous avons la chance d'habiter un village rural entouré de belles forêts, de campagnes et d'étangs. Levons le pied de l'accélérateur, non seulement pour respecter les enfants et les grandes personnes, mais aussi la nature dont nous ne sommes qu'une infime mais dangereuse partie.


Pierre-Olivier Combelles - Auffargis, octobre 2014

(ancien membre du laboratoire d'Ethnobiologie-Biogéographie du Muséum national d'Histoire naturelle)


Sur le même sujet:  Pierre-Olivier Combelles: une belle martre est morte

https://pocombelles.over-blog.com/2014/06/une-belle-martre-est-morte.html

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016 . Suite
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Mercredi 24 juin 2015

Alisier mon ami

Si vous allez du côté de Vieille-Eglise, arrêtez-vous au carrefour de la route d'Auffargis et de celle du Perray à Saint Benoît. Passez la barrière du chemin qui part en diagonale, faites quelques mètres et là, à droite, de l'autre côté de la clôture, vous apercevrez un arbre qui ressemble de prime abord à un chêne, mais qui n'en est pas un. Son tronc de divise en deux à un mètre ou deux du sol. Regardez par terre: vous trouverez des feuilles qui ressemblent à celles de l'érable, mais moins grandes, les lobes du bas souvent écartés. En automne, elles sont d'un rouge pourpre, orangées ou jaune d'or. Cet arbre, c'est un alisier torminal (Sorbus torminalis), de la famille des Sorbiers. (...)

Pierre-Olivier Combelles

 

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Jeudi 25 juin 2015

La pollution à Auffargis

 

1) Pollution atmosphérique
Pollution d'origine extérieure (Paris) http://planete.gaia.free.fr/climat/aerologie/pollution.idf.html
Chauffage domestique
gaz d'échappement des véhicules
Fumées des avions (CO2, oxydes d'azote, métaux lourds...) : http://lesdessousdelaviation.org/
Pluies acides retombant sur la forêt et la végétation 

2) Pollution sonore
Véhicules (rues et routes d'Auffargis, N10, avions)

3) Pollution électro-magnétique
Antenne-relais
Wi-Fi domestique
Téléphones portables
Lignes à haute et moyenne-tension

4) Pollution lumineuse
Lampadaires municipaux
Phares des véhicules la nuit

5) Pollution de la nappe phréatique et des cours d'eau par les produits chimiques utilisés dans les cultures autour d'Auffargis

6) Nuisances occasionnées par la circulation automobile 

La question qui se pose: met-on sa santé en péril en habitant Auffargis (nous ne pensons pas  seulement à nous, les hommes, mais à l'ensemble des êtres vivants) ?

La pollution coûte très cher à la société. C’est la conclusion d’un rapport tout juste rendu public de la sénatrice écologiste Leila Aïchi. Entre les dépenses de santé directement provoquées par la pollution, les coûts indirects liés aux décès prématurés et l’impact sur la baisse des rendements agricoles, la perte de biodiversité, la dégradation des bâtiments ou encore les dépenses de prévention, le coût global de la pollution de l’air en France tourne autour de 100 milliards d’euros par an selon les évaluations de la parlementaire.


Suite de l'article sur Basta:

http://www.bastamag.net/La-pollution-de-l-air-creuse-le-trou-de-la-secu-et-coute-cher-a-la-societe

(...) Enfin, ce rapport de la commission d’enquête du Sénat sur la pollution de l’air, intitulé : « le coût de l'inaction », qui affiche le chiffre astronomique de 100 milliards d’euros par an, en dépenses de santé, absentéisme dans les entreprises ou baisse des rendements agricoles… « La pollution atmosphérique n’est pas qu’une aberration sanitaire, mais une aberration économique », écrivent mes collègues sénateurs. Et je ne sache pas que nous avons affaire ici à de dangereux ultras de l’écologie ! Constat qui s’ajoute à celui de l’OMS selon lequel les particules fines provoquent 42000 morts prématurées par an, en France. (...)
Noël Mamère:Le gouvernement est pathologiquement sensible aux lobbies Reporterre, 23 juillet 2015 : http://www.reporterre.net/Le-gouvernement-est-pathologiquement-sensible-aux-lobbies
Informations AIRPARIF pour la commune d'Auffargis: http://www.airparif.asso.fr/etat-air/air-et-climat-commune/ninsee/78030


Des enfants qui naissent « prépollués »
1er octobre 2015

Les substances chimiques auxquelles les populations sont quotidiennement exposées ont des effets sur la santé de plus en plus manifestes. C’est le sens de l’alerte publiée jeudi 1er octobre dans l’International Journal of Gynecology and Obstetrics par la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO). Elle met en avant la responsabilité de certains polluants de l’environnement dans les troubles de la fertilité et souligne l’urgence d’agir pour réduire l’exposition aux pesticides, aux polluants atmosphériques, aux plastiques alimentaires (bisphénol A, phtalates…), aux solvants, etc. C’est la première fois qu’une organisation regroupant des spécialistes de santé reproductive s’exprime sur les effets délétères de ces polluants, présents dans la chaîne alimentaire et dans l’environnement professionnel ou domestique.

http://www.bastamag.net/Des-enfants-qui-naissent-prepollues

Traînées de vapeur ... ou chemtrails ?

Traînées de vapeur ... ou chemtrails ?

Traînées de vapeur... ou chemtrails ?

Traînées de vapeur... ou chemtrails ?

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Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Vendredi 26 juin 2015

Le Chêne aux Loups du Bois des Vindrins

Les personnes qui auraient des informations sur le mystérieux "Chêne aux Loups" dont un carrefour (photo ci-dessous) et une route du Bois des Vindrins portent le nom sont invitées à nous écrire dans la rubrique Commentaires de cet article. Ce nom nous fait souvenir que les loups, aujourd'hui de retour en France,  ont été présents dans les Yvelines depuis des temps immémoriaux.

Pierre-Olivier Combelles

Sur l'histoire des loups en Ile-de-France

D'après l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, la population de loups sur le territoire national était de 282 en 2014. Si elle s'étend toujours plus de l'est vers l'ouest de la France, elle est en baisse par rapport à 2013 (301). Le nombre de "prélèvements" augmente. Pourtant le loup est une espèce protégée en France. Nous parlons des loups à quatre pattes, car il y a aussi les loups à deux pattes, une espèce aussi protégée en France, mais infiniment plus dangereuse et nuisible pour l'homme et pour la nature. Et beaucoup plus dangereuse aussi que les dieux de la nature... P.O.C.

Serge Reggiani: Les loups

https://www.youtube.com/watch?v=8v77VIxElwM#t=169

HOMME ET LOUP - 2000 ans d'histoire:

http://www.unicaen.fr/homme_et_loup/cas_loups_paris.php

Sur l'expansion actuelle du loup en France:

http://www.networkvisio.com/n31-france/gazette-loup.html

L'observatoire du loup

http://www.observatoireduloup.fr/#

http://www.breizh-info.com/17516/actualite-environnementale/loup-moins-100-km-paris/

Sur l'histoire du loup en Beauce:

http://www.thebookedition.com/le-loup-autrefois-en-beauce-jacques-baillon-p-108902.html

 

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016 . Suite
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Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Jeudi 2 juin 2016

Inondations à Auffargis (31 mai 2016)

 

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Etymologie et réalité vivante [de l'ascèse et de l'autarcie], par Julius Evola

27 Septembre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Julius Evola, #Philosophie, #Jésuites, #Saint Ignace de Loyola, #Italie, #Antiquité

Saint Ignace de Loyola représenté par Rubens

Saint Ignace de Loyola représenté par Rubens

Etymologie et réalité vivante par Julius Evola

extrait de « La Stampa », 1943

Source : rigenerazionevola.it / Traduction : Pierre-Antoine Plaquevent pour Strategika

https://strategika.fr/2022/02/05/pour-un-style-de-vie-ascetique-et-autarcique-julius-evola/

Voici un article important de l’écrivain Julius Evola (Giulio Cesare Andrea Evola 1898-1974) publié en Italie dans le journal La Stampa en 1943. De nos jours La Stampa est un organe subventionné du type Le Monde ou Le Figaro d’orientation libérale-centriste-globaliste, organe de référence de la bourgeoisie vaccinale italienne. Dans cet article, paru avec le titre original d’Étymologie et réalité vivante, Julius Evola, dans une période extrêmement particulière, au cœur de la seconde guerre mondiale, rappelle l’étymologie du terme « ascèse » et, corrélativement, du terme « autarcie ». Ici dans son sens classique et non plus strictement économique comme celui qui, dans ces années-là, s’était imposé aussi bien en Italie qu’en Allemagne. Evola propose dans ce texte écrit pour la grande presse de l’époque, une orientation fondamentale de vie et de comportement : discipline intérieure, fortification de la personnalité, calme et clarté d’esprit, contrôle de soi et de ses instincts, de son côté irrationnel et passionnel, refus de s’abandonner à l’impatience, à l’agitation, aux réactions déséquilibrées. Les événements de la vie ne sont pas importants en eux-mêmes, car « ce qui est essentiel, c’est l’attitude qu’on adopte à leur égard, le sens, donc, qu’on leur attribue ». L’approche de la vie et de ses événements doit être active, et pas seulement passive : c’est la conduite de celui qui ne se laisse pas dominer par les événements, mais sait se dresser face à eux comme un homme vraiment « libre », ayant « son propre principe en lui-même, et non dans les autres ou dans l’autre ».
On voit dans ce texte, comment Julius Evola part d’un exemple banal et très concret pour essayer d’élever le grand public à une conception plus haute d’une citoyenneté basée sur la personnalité et l’intériorité. Il a ainsi existé une séquence de temps dans la modernité où de telles considérations purent être portées à la connaissance du grand public, des masses.
A méditer et faire sien en cette période de confusion globale entretenue et de « tout à l’ego » généralisé. Julius Evola nous rappelle qu’il faut toujours chercher à se hisser au-dessus de soi-même et ne pas se laisser aller à subir passivement le cours et le courant des choses. Y compris et surtout en période de guerre. De guerre déclarée comme en 1943 ou de guerre occulte comme aujourd’hui.

P.-A. P.

 

Le mot « ascétisme » vient du verbe grec askeo, qui signifie « pratiquer », « s’exercer ». Un « ascète », dans son sens étymologique originel, est donc simplement celui qui s’exerce, qui se soumet à une certaine discipline. Sur cette base, on peut concevoir un ascétisme qui n’a pas nécessairement un but religieux ou mystique et qui implique encore moins un renoncement ou un détachement de la vie (NDT : J.Evola était stoïcien et platonicien pas chrétien). L’ascèse peut être toute discipline visant à renforcer la force intérieure de la personnalité, à créer en soi le calme et la clarté, à élaguer autant que possible notre existence de la végétation parasite des réactions erronées, des agitations inutiles, des mouvements irrationnels, de ce qu’Ignace de Loyola appelait inordinatae affectiones. Et la désignation du but du livre principal du créateur de l’Ordre des Jésuites peut aussi se référer à l’ascétisme dans le sens générique maintenant mentionné : « des exercices, afin que l’homme apprenne à se conquérir et à ordonner sa vie, sans se laisser dominer par aucun penchant indiscipliné ».[1]

On peut toutefois se demander pourquoi nous parlons de ces questions dans un journal. C’est que par la force même des choses, pour plus d’un, elles pourraient avoir une valeur actuelle. Aujourd’hui plus que jamais, nous devrions faire nôtre cette maxime de sagesse : les choses et les événements en eux-mêmes ne signifient pas grand-chose, l’essentiel étant l’attitude que nous adoptons à leur égard, le sens que nous leur attribuons. Il existe des cas – plus nombreux qu’on ne le pense – où la force des choses et même de ce qu’on appelle habituellement le destin agit comme ce dompteur qui, bien qu’ayant un cheval qui lui était cher, se trouvait obligé de le fouetter à plusieurs reprises parce que ce dernier ne savait pas encore le comprendre : il exécutait avec diligence toutes les parties d’un exercice, mais s’arrêtait toujours avant la dernière. Ceci alors qu’avec un minimum d’effort, s’il avait compris le langage du dompteur, il aurait pu facilement réaliser la fin de l’exercice. C’est ce qui se passe dans la vie, tant au niveau individuel que collectif : nous recevons des « coups » de toutes parts, sans parvenir finalement à comprendre, à saisir ce sens, qui nous permettrait de surmonter l’épreuve et de la dominer positivement.
Avec cette image, cependant, nous avons peut-être un peu dépassé le domaine que nous entendons traiter. Même la vie quotidienne la plus élémentaire, surtout lorsque les temps ne sont pas faciles, offre de nombreuses opportunités pour une discipline génériquement « ascétique », une fois que l’on a décidé d’être actif, c’est-à-dire de ne pas réagir comme réagissent les choses inanimées, qui dans leur réaction sont en tout point déterminées par les chocs qu’elles reçoivent. Il suffit d’y prêter attention, de se rendre compte du rôle inconcevable et absurde que ces inordinatae affectiones ont dans la vie de chacun, aujourd’hui plus que jamais, au travers des mouvements de l’esprit qui ne servent à rien, qui ne valent que pour user les nerfs et altérer le calme intérieur. C’est par une étrange perversion que l’homme occidental en est venu à considérer ces agitations inutiles comme naturelles et normales, de sorte qu’il ne pense pas le moins du monde à réagir et à les contrer. D’autre part, même à des niveaux plus élevés, en termes de vision du monde, ce qui est exalté par lui comme « action » n’est presque toujours en réalité qu’une agitation désordonnée.
Considérons un cas très banal, mais de nos jours plus fréquent que jamais : le cas de l’impatience. C’est un sentiment aussi « naturel » que vain et irrationnel. En devenant impatients et nerveux, en modifiant notre humeur par de l’irritation et toutes sortes d’imaginations, est-ce que nous faisons en sorte qu’un tram ou un train arrive plus tôt, ou que le nombre de personnes qui attendent avant nous diminue ? Voilà un cas concret pour l’application d’une ascèse simple et quotidienne, pour un dépassement de soi qui doit devenir une habitude. Il faut savoir distinguer clairement les sentiments qui, s’ils sont acceptés, peuvent avoir un effet réel et objectif, des sentiments inutiles qui ne sont que des perturbations irrationnelles, signes d’une âme incapable de résistance intérieure et esclave de ses propres nerfs. Il est certain que si, par une ferme résolution, nous ne nourrissions plus ces impulsions irrationnelles, un certain nombre d’événements fâcheux de la vie d’aujourd’hui changeraient absolument d’aspect et vaudraient pour nous comme autant d’épreuves positives à surmonter. Ces épreuves quotidiennes passeraient non seulement sans avoir empoisonné nos âmes mais bien après lui avoir donné plus de calme et de force.
En Allemagne, une campagne de politesse – Kampf um die Höflichkeit – a récemment été lancée en raison des nombreuses causes d’irritation que présente la vie durant la guerre. Dans les tramways, dans les chemins de fer, dans les magasins, on peut voir des dessins ou des écrits exhortant les gens à être courtois malgré tout. Il s’agit d’un nouveau domaine pour une ascèse simple, pour un subtil dépassement intérieur, dans lequel, on le sait, l’Extrême-Orient est déjà passé maître, parfois jusqu’au paradoxe : le sourire même face à la tragédie extrême et au sacrifice suprême. Cette référence ne doit cependant pas laisser penser que nous n’incitions par-là personne à « s’orientaliser ». Bien au contraire, il suffirait de se référer à l’origine même du terme « courtoisie », qui nous ramène aux cours médiévales et surtout à la chevalerie ; la courtoisie est une vertu du chevalier, de l’homme viril qui, de même qu’il sait se lancer irrésistiblement contre l’adversaire et l’injustice, sait aussi dominer son propre esprit, façonner son propre comportement, réprimer immédiatement tout mouvement désordonné et instinctif.
Être dur avec soi-même, être courtois avec les autres, telle a toujours été la maxime de l’esprit aristocratique, le style de celui qui n’est pas « vulgaire ». Le point important ici serait donc de comprendre qu’il s’agit moins d’une question de considération pour les autres, pour le « prochain », que d’un besoin « ascétique », un besoin de liberté intérieure. L' «autre » pourrait bien être la cause de ma réaction abrupte, mais je ne lui permettrai pas de la provoquer et de me mettre ainsi à sa merci – je serai « courtois » malgré tout. On peut donc pressentir quelle force peut naître d’une telle discipline.
Autarcie : c’est aujourd’hui un mot à la mode et, malheureusement, quelque chose qui naît moins de la vertu que de la nécessité. Ce n’était pas le cas dans le monde antique. Autarcie (autarkeia) signifie étymologiquement : « avoir son propre principe en soi » et ceci, dans l’éthique antique, classique, était une valeur positive. Seul est libre – disaient les anciens – celui qui a son propre principe en lui-même, et non dans les autres ou dans un autre. Au-delà du « Sage », le concept-limite de l’autosuffisance s’incarnait, ainsi, dans la Divinité, comme un « acte pur ». Si l’autarcie aujourd’hui est différente et, comme nous l’avons dit, est avant tout une conséquence de la nécessité, une importante tâche « ascétique » serait précisément celle de transformer cette « nécessité » en « vertu », précisément par un changement d’attitude intérieure. Nous faisons ici référence à l’individu, non aux collectivités et aux États, et surtout au régime des restrictions et des privations en temps de guerre. Un principe très important est le suivant : le poids d’une privation disparaît presque quand elle peut être conçue comme voulue, et non comme imposée.
On pourrait répondre : voulez-vous revenir à la fable du renard qui dit que les raisins qu’il ne peut atteindre ne sont pas mûrs ? Cela dépend. Il faut distinguer entre la jouissance passive des animaux (et de ceux qui se sont réduits à l’état d’animaux) et la jouissance active de ceux qui se maintiennent maîtres d’eux-mêmes. Mais la jouissance active a une clause précise : jouissez de ces choses, dont vous vous êtes prouvé que vous pouvez aussi vous en passer. Tout se réduirait alors à voir dans quelle mesure on a la force de considérer des limitations et des privations survenues dans des circonstances exceptionnelles, et qui ne dureront certainement pas indéfiniment, précisément comme des épreuves : comme des occasions de montrer à soi-même que l’on peut aussi s’en passer. De confirmer, donc, une liberté fondamentale. Une liberté qui se réaffirmera demain dans des limites plus larges encore.
Pour certaines choses – pour certaines conceptions artificielles qui sont devenues les habitudes d’êtres à moitié névrosés – cela devrait être facile. Que l’homme d’aujourd’hui souffre, par exemple, du manque de café ou de tabac, c’est-à-dire de choses que l’humanité entière ignorait jusqu’à il y a quelques siècles, est, si l’on y réfléchit bien, ridicule. Dans d’autres cas, l’épreuve sera plus difficile. Mais la force dont on disposera pour la surmonter sera d’autant plus précieuse. Dans un article précédent, nous avons parlé des traditions selon lesquelles l’expérience même de la guerre peut se transformer en une ascèse au sens supérieur et transfigurant, dès lors qu’une certaine attitude intérieure est présente[2]. Bien que beaucoup plus modestes, des transformations similaires sont également possibles sur le front domestique. Il s’agit de se « mobiliser » intérieurement, de rejeter une habitude de passivité et d’irrationalité. Alors, ce qui apparaîtra à certains comme de l’ennui, des privations et de l’angoisse, sera pour d’autres – les meilleurs – une incitation à se secouer et à se relever.

Julius Evola

[1] Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Traduction du texte espagnol par le Père Pierre Jennesseaux de la Compagnie de Jésus. Numérisation de l’édition de 1913 par le Frère Jérôme, novice de la même Compagnie.
Namur, 2005. http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Exercices_Ignace/exercices.html
[2] Métaphysique de la Guerre, Julius EVOLA https://theatrum-belli.com/metaphysique-de-la-guerre-par-julius-evola/

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Sri Ramakrishna: A Short Biography - The Ramakrishna Order

26 Septembre 2024 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Bharat, #Hindouisme, #Inde, #Bouddhisme, #Râmakrishna, #Religion, #Sikhisme, #Spiritualité, #Swami Vivekananda

Sri Râmakrishna Paramahamsa (1836-1886)

Sri Râmakrishna Paramahamsa (1836-1886)

India, with her wealth of spiritual tradition, has produced many spiritual giants. One of the greatest was Ramakrishna (1836-1886). His life was a testament to truth, universality, love and purity.

Born in a rural village outside Calcutta, Ramakrishna even as a boy naturally gravitated toward leading a spiritual life. This tendency only intensified as he grew older. When as a young man he became a temple priest, he was seized by an unquenchable thirst for union with God, and he immersed himself in intense meditation and other spiritual practices.
Ramakrishna was constantly absorbed in the thought of God. He would often go into high spiritual states where he would merge with the Infinite Reality. For him, the Vedantic teaching of unity of all existence was more than theory; he literally saw, and knew, this to be true.
In his thirst for the divine, Ramakrishna followed different religious paths including various branches of Hinduism. Not content to stop there, however, he also practiced Islam and later meditated deeply on Christ, experiencing the same divine Reality through these non-Hindu paths. Thus, he came to the conclusion, based on his direct experience, that all religions lead to the same goal.
In addition, through his many Sikh devotees, he learned of their faith and its great founders, and he was told of the wonderful life and teachings of the Buddha. This exposure to Sikhism and Buddhism further confirmed his experience of the universality of spiritual truth.
Ramakrishna’s love for humanity was limitless. He often said human beings were the highest manifestations of God. His disciples saw this love firsthand, and the monastic order Ramakrishna inspired achieved the distinction of being the first order in India to serve humanity. Service to God in humankind is one of the foremost ideals of the Ramakrishna Order.
Among his many other noteworthy characteristics were his universality and childlike purity, his intense sincerity, his vast knowledge of things spiritual and human (which came not from book-learning but from direct perception), and his extraordinary power to transform lives.
Ramakrishna’s teachings regarding the highest truths of spiritual life were delivered in the simplest language and were punctuated by parables and homely metaphors as illustrations. Many noted writers and philosophers—Mahatma Gandhi, Leo Tolstoy, Aldous Huxley, Christopher Isherwood, Thomas Merton, Arnold Toynbee, Joseph Campbell—have been deeply impressed and influenced by him.

Quotes from Sri Ramakrishna

“Different people call on [God] by different names: some as Allah, some as God, and others as Krishna, Siva, and Brahman. It is like the water in a lake. Some drink it at one place and call it ‘jal’, others at another place and call it ‘pani’, and still others at a third place and call it ‘water’. The Hindus call it ‘jal’, the Christians ‘water’, and the Moslems ‘pani’. But it is one and the same thing.”

“One can ascend to the top of a house by means of a ladder or a bamboo or a staircase or a rope; so too, diverse are the ways of approaching God, and each religion in the world shows one of the ways. . . . A truely religious man should think that other religions are also so many paths leading to the Truth. One should always maintain an attitude of respect towards other religions.”

“There are pearls in the deep sea, but you must hazard all perils to get them. If you fail to get at them by a single dive, do not conclude that the sea is without them. Dive again and again, and you are sure to be rewarded in the end. So also in the quest for the Lord, if your first attempt to see Him proves fruitless, do not lose heart. Persevere in the attempt, and you are sure to realise Him at last.”

“As a lamp does not burn without oil, so a man cannot live without God.”

“That which you think, you should speak. Let there be harmony between your thought and word. Otherwise, if you merely say that God is your all in all, while in your mind you have made the world your all in all, you cannot derive any benefit.”

“Knowledge leads to unity; ignorance to diversity.”

“When God is realised, the world never appears empty. He who has attained Him sees that the Lord Himself has become all these—the universe and its creatures.”


What Others Said About Sri Ramakrishna

“The story of Ramakrishna Paramahamsa’s life is a story of religion in practice. His life enables us to see God face to face.” —Mahatma Gandhi

“Sri Ramakrishna’s message was unique in being expressed in action. Religion is not just a matter for study, it is something that has to be experienced and to be lived, and this is the field in which Sri Ramakrishna manifested his uniqueness. His religious activity and experience were, in fact, comprehensive to a degree that had perhaps never before been attained by any other religious genius, in India or elsewhere.” —Arnold Toynbee

“Ramakrishna was a rare combination of individuality and universality, personality and impersonality. His word and example have been echoed in the hearts of Western men and women. His soul animates modern India.” —Romain Rolland

“This highly noteworthy document [The Gospel of Sri Ramakrishna] conveys the personality of a great mystic in such an intimate, direct, and almost astounding manner that to read it must be an enriching experience for any intellect which is receptive and open to all things human.” —Thomas Mann

Source: https://vedanta.org/our-teachers/sri-ramakrishna/

The Ramakrishna Order

 

The Ramakrishna Order, with headquarters in Kolkata, is one of the largest and most respected religious orders in India today. The Order was inspired by the great Bengali saint, Sri Ramakrishna. Shortly before his death in 1886, Ramakrishna encouraged his young disciples to formally renounce the world by giving them the ochre cloth of renunciation. He entrusted the care of these young men to his foremost disciple, Swami Vivekananda, who later, in 1897, founded the Ramakrishna Order.

Sri Ramakrishna: A Short Biography - The Ramakrishna Order

The swan represents the Supreme Being or Godhead. By the union of these four paths, the vision of God is obtained. The goal of the Ramakrishna Order is written in Sanskrit on the emblem: May the Supreme Spirit illumine us [परमात्मा अस्मान् प्रकाशयतु।]
The Ramakrishna Order was formed along two parallel lines: The Ramakrishna Math, which is primarily dedicated to spiritual development, and the Ramakrishna Mission, which is dedicated to social service. In a sense these twin efforts cannot be separated, since the motto of the Ramakrishna Order has been since its inception: “Liberation for oneself and service to mankind.
There are over 166 official centers of the Ramakrishna Order, and many more unofficial, or unaffiliated ones. These centers not only cover the length and breadth of the Indian subcontinent, but can also be found in Europe, Russia, Japan, South America, Africa, Canada and the United States.
Those branches of the Ramakrishna Order located outside India are generally known as Vedanta Societies, and are under the spiritual guidance of the Ramakrishna Order. The work of the Vedanta Societies in the West has primarily been devoted to spiritual and pastoral activities, though many of them do some form of social service.
On the Indian subcontinent, the Ramakrishna Mission has been in the forefront of philanthropic activities. Its first social service efforts—inspired by Swami Vivekananda—began in 1897. Since that time, the Mission’s activities have continued to expand up to the present day.
The Ramakrishna Mission has its own hospitals, charitable dispensaries, maternity clinics, tuberculosis clinics, and mobile dispensaries. It also maintains training centers for nurses. Orphanages and homes for the elderly are included in the Mission’s field of activities, along with rural and tribal welfare work.
In educational activities, the Ramakrishna Mission has consistently been ahead of its time. It has developed some of the most outstanding educational institutions in India, having its own colleges, vocational training centers, high schools and primary schools, teachers’ training institutes, as well as schools for the visually handicapped. It also has adult education centers through out the county.
Whenever disaster has struck, the Ramakrishna Mission has been there to offer relief from famine, epidemic, fire, flood, earthquake, cyclone, and communal disturbances.

Source: https://vedanta.org/the-ramakrishna-order/

Sri Ramakrishna: A Short Biography - The Ramakrishna Order
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L’admiration du vice, une richesse sans morale (Libanews)

26 Septembre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Liban, #Philosophie, #Morale

L’admiration du vice, une richesse sans morale (Libanews)

Lisez la suite de l'article ici:

https://libnanews.com/ladmiration-du-vice-une-richesse-sans-morale/

Au Liban, une autre facette troublante de cette culture de l’impunité est la manière dont la richesse est perçue et respectée, indépendamment de ses origines. Une dichotomie frappante s’installe entre la figure du « riche respecté » et la réalité de ceux qui, souvent, accumulent leur fortune par des moyens douteux, voire illégaux. Ce phénomène n’est pas propre au Liban, mais il y prend une ampleur singulière, amplifiée par la crise économique et l’effondrement des institutions. Ce respect quasi-aveugle envers les riches, même lorsqu’ils sont connus pour avoir pillé les ressources du pays, soulève des questions philosophiques fondamentales sur les valeurs, l’admiration et le vice. La richesse comme nouveau critère de vertu Dans la philosophie classique, notamment chez Aristote, la vertu est l’un des piliers de la vie éthique. L’homme vertueux n’est pas celui qui accumule des biens matériels, mais celui qui agit avec justice, courage et tempérance. Pourtant, au Liban, la richesse semble avoir remplacé ces vertus. Dans un pays où l’État s’effondre et où les institutions de justice et d’ordre sont minées par la corruption, le riche devient celui qui réussit à échapper aux lois, celui qui sait naviguer dans un système défaillant. La richesse, peu importe comment elle a été obtenue, devient un symbole de pouvoir et d’ingéniosité, faisant fi de toute considération morale. Cette inversion des valeurs rappelle les réflexions du philosophe Nietzsche, qui dénonçait dans “La généalogie de la morale” la manière dont les sociétés pouvaient récompenser le vice, le camouflant sous des apparences de force et de grandeur. Selon Nietzsche, l’homme “fort”, celui qui impose sa volonté, est souvent celui qui transgresse les règles morales, et la société finit par l’admirer pour cela. Au Liban, la richesse devient l’ultime manifestation de cette volonté de puissance, et les notions traditionnelles de bien et de mal s’effondrent devant le triomphe de la fortune. Une culture de l’apparence : l’hypocrisie des élites L’admiration du riche, même corrompu, est aussi le symptôme d’une société où l’apparence a pris le pas sur l’éthique. Cette admiration est entretenue par les élites politiques et économiques, qui construisent soigneusement une image publique de succès, de philanthropie et d’engagement social. Ces figures, souvent au cœur des scandales de corruption, parviennent à détourner l’attention de leurs actions répréhensibles en sponsorisant des œuvres de charité, en participant à des événements culturels, ou en construisant des monuments ostentatoires. Dans cette logique, le vol des biens publics est excusé dès lors qu’une partie de la richesse volée est restituée sous forme de dons, créant ainsi un paradoxe moral : les voleurs deviennent des bienfaiteurs, et la société oublie les origines de leur fortune. Platon, dans “La République”, avertissait déjà des dangers d’une société où les valeurs morales sont subordonnées aux apparences. La mystification du riche, même corrupteur, est un piège philosophique où l’admiration du vice devient un moyen de survie psychologique pour une population en détresse. La vénalité comme forme d’idolâtrie Cette idolâtrie de la richesse, même lorsque celle-ci est bâtie sur la corruption, rappelle l’analyse de Kant sur l’inclination naturelle de l’homme à admirer ce qui est visible et tangible, au détriment de ce qui est moralement juste. Kant, dans sa réflexion sur la moralité, soulignait que la richesse ne pouvait jamais être un but en soi si elle n’était pas acquise par des moyens honnêtes et si elle ne contribuait pas au bien commun. Mais au Liban, la distinction entre richesse méritée et richesse volée est brouillée. L’important n’est pas comment l’argent est gagné, mais simplement qu’il est visible, qu’il confère du prestige et qu’il permet d’acheter l’illusion du pouvoir. Cela reflète un rapport presque venal à la morale, où l’argent devient l’outil principal pour modeler l’opinion publique et dicter les valeurs sociales. Plus grave encore, cette vénération de la richesse alimente un cycle d’émulation négative : les jeunes générations, en particulier, sont tentées d’imiter ceux qui s’enrichissent par des moyens détournés, car ils représentent un modèle de succès, renforçant ainsi une culture du vice. L’éloge du voleur : une admiration du pouvoir plus que de la moralité L’admiration que suscitent certains riches voleurs dans la société libanaise peut être interprétée comme une forme d’éloge tacite du pouvoir brut. Derrière cette apparente adulation de la richesse se cache en réalité une soumission à la force, à la capacité de dominer les autres et de contourner les lois. Les philosophes politiques comme Thomas Hobbes ont souvent décrit le pouvoir comme le fondement de l’ordre social, mais aussi comme une force destructrice si elle n’est pas tempérée par des lois justes. Au Liban, cette admiration pour les riches voleurs ne repose pas sur une reconnaissance de leurs qualités morales, mais sur une fascination pour leur capacité à manipuler le système à leur avantage. C’est un pouvoir qui inspire à la fois le respect et la peur, et qui empêche toute remise en question collective de l’impunité. Cette réalité soulève une question cruciale : peut-on réellement parler d’une société morale lorsque la richesse mal acquise est non seulement tolérée, mais encouragée ? La transgression comme valeur sociale Dans son œuvre, Sartre proposait l’idée que chaque individu devait assumer la responsabilité totale de ses actes, sous peine de sombrer dans la mauvaise foi. Pourtant, au Liban, la transgression des lois et des normes sociales n’est pas vue comme une faute morale, mais comme une forme de ruse et de résilience face à un système défaillant. L’individu qui vole l’État ou les citoyens est perçu comme celui qui a su déjouer un système corrompu, et non comme un criminel. Cette inversion des valeurs transforme la transgression en une qualité valorisée, et l’impunité devient le privilège ultime. Mais cette valorisation de la transgression pose un problème éthique profond : comment peut-on espérer reconstruire un État de droit lorsque ceux qui violent les lois sont érigés en modèles de réussite ? Ce paradoxe est au cœur de la crise morale que traverse le Liban. La richesse, lorsqu’elle est obtenue par la tricherie, le vol ou la corruption, devrait être source de honte, et non de fierté. Pourtant, dans un contexte où les institutions sont faibles et les lois inappliquées, la transgression devient la norme, et la morale est reléguée au second plan. Vers une refondation des valeurs ? Face à cette admiration du vice, il devient crucial de s’interroger sur les moyens de refonder un ordre moral au Liban. Il ne s’agit pas seulement de réformer les institutions ou d’appliquer des lois. Ce combat doit également être culturel et philosophique. Il implique de redéfinir les notions de succès et de respect, non plus en fonction de la richesse matérielle, mais en fonction de la contribution au bien commun, de l’intégrité morale, et de la justice. L’impunité ne pourra être combattue que si la société libanaise accepte de se détacher de cette fascination pour le pouvoir brut et la richesse mal acquise, et redécouvre les vertus d’une éthique collective. C’est un défi philosophique autant que politique, car il touche au cœur des valeurs qui définissent ce qu’est une société juste et équitable.

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Au Liban, une autre facette troublante de cette culture de l’impunité est la manière dont la richesse est perçue et respectée, indépendamment de ses origines. Une dichotomie frappante s’installe entre la figure du « riche respecté » et la réalité de ceux qui, souvent, accumulent leur fortune par des moyens douteux, voire illégaux. Ce phénomène n’est pas propre au Liban, mais il y prend une ampleur singulière, amplifiée par la crise économique et l’effondrement des institutions. Ce respect quasi-aveugle envers les riches, même lorsqu’ils sont connus pour avoir pillé les ressources du pays, soulève des questions philosophiques fondamentales sur les valeurs, l’admiration et le vice. La richesse comme nouveau critère de vertu Dans la philosophie classique, notamment chez Aristote, la vertu est l’un des piliers de la vie éthique. L’homme vertueux n’est pas celui qui accumule des biens matériels, mais celui qui agit avec justice, courage et tempérance. Pourtant, au Liban, la richesse semble avoir remplacé ces vertus. Dans un pays où l’État s’effondre et où les institutions de justice et d’ordre sont minées par la corruption, le riche devient celui qui réussit à échapper aux lois, celui qui sait naviguer dans un système défaillant. La richesse, peu importe comment elle a été obtenue, devient un symbole de pouvoir et d’ingéniosité, faisant fi de toute considération morale. Cette inversion des valeurs rappelle les réflexions du philosophe Nietzsche, qui dénonçait dans “La généalogie de la morale” la manière dont les sociétés pouvaient récompenser le vice, le camouflant sous des apparences de force et de grandeur. Selon Nietzsche, l’homme “fort”, celui qui impose sa volonté, est souvent celui qui transgresse les règles morales, et la société finit par l’admirer pour cela. Au Liban, la richesse devient l’ultime manifestation de cette volonté de puissance, et les notions traditionnelles de bien et de mal s’effondrent devant le triomphe de la fortune. Une culture de l’apparence : l’hypocrisie des élites L’admiration du riche, même corrompu, est aussi le symptôme d’une société où l’apparence a pris le pas sur l’éthique. Cette admiration est entretenue par les élites politiques et économiques, qui construisent soigneusement une image publique de succès, de philanthropie et d’engagement social. Ces figures, souvent au cœur des scandales de corruption, parviennent à détourner l’attention de leurs actions répréhensibles en sponsorisant des œuvres de charité, en participant à des événements culturels, ou en construisant des monuments ostentatoires. Dans cette logique, le vol des biens publics est excusé dès lors qu’une partie de la richesse volée est restituée sous forme de dons, créant ainsi un paradoxe moral : les voleurs deviennent des bienfaiteurs, et la société oublie les origines de leur fortune. Platon, dans “La République”, avertissait déjà des dangers d’une société où les valeurs morales sont subordonnées aux apparences. La mystification du riche, même corrupteur, est un piège philosophique où l’admiration du vice devient un moyen de survie psychologique pour une population en détresse. La vénalité comme forme d’idolâtrie Cette idolâtrie de la richesse, même lorsque celle-ci est bâtie sur la corruption, rappelle l’analyse de Kant sur l’inclination naturelle de l’homme à admirer ce qui est visible et tangible, au détriment de ce qui est moralement juste. Kant, dans sa réflexion sur la moralité, soulignait que la richesse ne pouvait jamais être un but en soi si elle n’était pas acquise par des moyens honnêtes et si elle ne contribuait pas au bien commun. Mais au Liban, la distinction entre richesse méritée et richesse volée est brouillée. L’important n’est pas comment l’argent est gagné, mais simplement qu’il est visible, qu’il confère du prestige et qu’il permet d’acheter l’illusion du pouvoir. Cela reflète un rapport presque venal à la morale, où l’argent devient l’outil principal pour modeler l’opinion publique et dicter les valeurs sociales. Plus grave encore, cette vénération de la richesse alimente un cycle d’émulation négative : les jeunes générations, en particulier, sont tentées d’imiter ceux qui s’enrichissent par des moyens détournés, car ils représentent un modèle de succès, renforçant ainsi une culture du vice. L’éloge du voleur : une admiration du pouvoir plus que de la moralité L’admiration que suscitent certains riches voleurs dans la société libanaise peut être interprétée comme une forme d’éloge tacite du pouvoir brut. Derrière cette apparente adulation de la richesse se cache en réalité une soumission à la force, à la capacité de dominer les autres et de contourner les lois. Les philosophes politiques comme Thomas Hobbes ont souvent décrit le pouvoir comme le fondement de l’ordre social, mais aussi comme une force destructrice si elle n’est pas tempérée par des lois justes. Au Liban, cette admiration pour les riches voleurs ne repose pas sur une reconnaissance de leurs qualités morales, mais sur une fascination pour leur capacité à manipuler le système à leur avantage. C’est un pouvoir qui inspire à la fois le respect et la peur, et qui empêche toute remise en question collective de l’impunité. Cette réalité soulève une question cruciale : peut-on réellement parler d’une société morale lorsque la richesse mal acquise est non seulement tolérée, mais encouragée ? La transgression comme valeur sociale Dans son œuvre, Sartre proposait l’idée que chaque individu devait assumer la responsabilité totale de ses actes, sous peine de sombrer dans la mauvaise foi. Pourtant, au Liban, la transgression des lois et des normes sociales n’est pas vue comme une faute morale, mais comme une forme de ruse et de résilience face à un système défaillant. L’individu qui vole l’État ou les citoyens est perçu comme celui qui a su déjouer un système corrompu, et non comme un criminel. Cette inversion des valeurs transforme la transgression en une qualité valorisée, et l’impunité devient le privilège ultime. Mais cette valorisation de la transgression pose un problème éthique profond : comment peut-on espérer reconstruire un État de droit lorsque ceux qui violent les lois sont érigés en modèles de réussite ? Ce paradoxe est au cœur de la crise morale que traverse le Liban. La richesse, lorsqu’elle est obtenue par la tricherie, le vol ou la corruption, devrait être source de honte, et non de fierté. Pourtant, dans un contexte où les institutions sont faibles et les lois inappliquées, la transgression devient la norme, et la morale est reléguée au second plan. Vers une refondation des valeurs ? Face à cette admiration du vice, il devient crucial de s’interroger sur les moyens de refonder un ordre moral au Liban. Il ne s’agit pas seulement de réformer les institutions ou d’appliquer des lois. Ce combat doit également être culturel et philosophique. Il implique de redéfinir les notions de succès et de respect, non plus en fonction de la richesse matérielle, mais en fonction de la contribution au bien commun, de l’intégrité morale, et de la justice. L’impunité ne pourra être combattue que si la société libanaise accepte de se détacher de cette fascination pour le pouvoir brut et la richesse mal acquise, et redécouvre les vertus d’une éthique collective. C’est un défi philosophique autant que politique, car il touche au cœur des valeurs qui définissent ce qu’est une société juste et équitable.

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Au Liban, une autre facette troublante de cette culture de l’impunité est la manière dont la richesse est perçue et respectée, indépendamment de ses origines. Une dichotomie frappante s’installe entre la figure du « riche respecté » et la réalité de ceux qui, souvent, accumulent leur fortune par des moyens douteux, voire illégaux. Ce phénomène n’est pas propre au Liban, mais il y prend une ampleur singulière, amplifiée par la crise économique et l’effondrement des institutions. Ce respect quasi-aveugle envers les riches, même lorsqu’ils sont connus pour avoir pillé les ressources du pays, soulève des questions philosophiques fondamentales sur les valeurs, l’admiration et le vice. La richesse comme nouveau critère de vertu Dans la philosophie classique, notamment chez Aristote, la vertu est l’un des piliers de la vie éthique. L’homme vertueux n’est pas celui qui accumule des biens matériels, mais celui qui agit avec justice, courage et tempérance. Pourtant, au Liban, la richesse semble avoir remplacé ces vertus. Dans un pays où l’État s’effondre et où les institutions de justice et d’ordre sont minées par la corruption, le riche devient celui qui réussit à échapper aux lois, celui qui sait naviguer dans un système défaillant. La richesse, peu importe comment elle a été obtenue, devient un symbole de pouvoir et d’ingéniosité, faisant fi de toute considération morale. Cette inversion des valeurs rappelle les réflexions du philosophe Nietzsche, qui dénonçait dans “La généalogie de la morale” la manière dont les sociétés pouvaient récompenser le vice, le camouflant sous des apparences de force et de grandeur. Selon Nietzsche, l’homme “fort”, celui qui impose sa volonté, est souvent celui qui transgresse les règles morales, et la société finit par l’admirer pour cela. Au Liban, la richesse devient l’ultime manifestation de cette volonté de puissance, et les notions traditionnelles de bien et de mal s’effondrent devant le triomphe de la fortune. Une culture de l’apparence : l’hypocrisie des élites L’admiration du riche, même corrompu, est aussi le symptôme d’une société où l’apparence a pris le pas sur l’éthique. Cette admiration est entretenue par les élites politiques et économiques, qui construisent soigneusement une image publique de succès, de philanthropie et d’engagement social. Ces figures, souvent au cœur des scandales de corruption, parviennent à détourner l’attention de leurs actions répréhensibles en sponsorisant des œuvres de charité, en participant à des événements culturels, ou en construisant des monuments ostentatoires. Dans cette logique, le vol des biens publics est excusé dès lors qu’une partie de la richesse volée est restituée sous forme de dons, créant ainsi un paradoxe moral : les voleurs deviennent des bienfaiteurs, et la société oublie les origines de leur fortune. Platon, dans “La République”, avertissait déjà des dangers d’une société où les valeurs morales sont subordonnées aux apparences. La mystification du riche, même corrupteur, est un piège philosophique où l’admiration du vice devient un moyen de survie psychologique pour une population en détresse. La vénalité comme forme d’idolâtrie Cette idolâtrie de la richesse, même lorsque celle-ci est bâtie sur la corruption, rappelle l’analyse de Kant sur l’inclination naturelle de l’homme à admirer ce qui est visible et tangible, au détriment de ce qui est moralement juste. Kant, dans sa réflexion sur la moralité, soulignait que la richesse ne pouvait jamais être un but en soi si elle n’était pas acquise par des moyens honnêtes et si elle ne contribuait pas au bien commun. Mais au Liban, la distinction entre richesse méritée et richesse volée est brouillée. L’important n’est pas comment l’argent est gagné, mais simplement qu’il est visible, qu’il confère du prestige et qu’il permet d’acheter l’illusion du pouvoir. Cela reflète un rapport presque venal à la morale, où l’argent devient l’outil principal pour modeler l’opinion publique et dicter les valeurs sociales. Plus grave encore, cette vénération de la richesse alimente un cycle d’émulation négative : les jeunes générations, en particulier, sont tentées d’imiter ceux qui s’enrichissent par des moyens détournés, car ils représentent un modèle de succès, renforçant ainsi une culture du vice. L’éloge du voleur : une admiration du pouvoir plus que de la moralité L’admiration que suscitent certains riches voleurs dans la société libanaise peut être interprétée comme une forme d’éloge tacite du pouvoir brut. Derrière cette apparente adulation de la richesse se cache en réalité une soumission à la force, à la capacité de dominer les autres et de contourner les lois. Les philosophes politiques comme Thomas Hobbes ont souvent décrit le pouvoir comme le fondement de l’ordre social, mais aussi comme une force destructrice si elle n’est pas tempérée par des lois justes. Au Liban, cette admiration pour les riches voleurs ne repose pas sur une reconnaissance de leurs qualités morales, mais sur une fascination pour leur capacité à manipuler le système à leur avantage. C’est un pouvoir qui inspire à la fois le respect et la peur, et qui empêche toute remise en question collective de l’impunité. Cette réalité soulève une question cruciale : peut-on réellement parler d’une société morale lorsque la richesse mal acquise est non seulement tolérée, mais encouragée ? La transgression comme valeur sociale Dans son œuvre, Sartre proposait l’idée que chaque individu devait assumer la responsabilité totale de ses actes, sous peine de sombrer dans la mauvaise foi. Pourtant, au Liban, la transgression des lois et des normes sociales n’est pas vue comme une faute morale, mais comme une forme de ruse et de résilience face à un système défaillant. L’individu qui vole l’État ou les citoyens est perçu comme celui qui a su déjouer un système corrompu, et non comme un criminel. Cette inversion des valeurs transforme la transgression en une qualité valorisée, et l’impunité devient le privilège ultime. Mais cette valorisation de la transgression pose un problème éthique profond : comment peut-on espérer reconstruire un État de droit lorsque ceux qui violent les lois sont érigés en modèles de réussite ? Ce paradoxe est au cœur de la crise morale que traverse le Liban. La richesse, lorsqu’elle est obtenue par la tricherie, le vol ou la corruption, devrait être source de honte, et non de fierté. Pourtant, dans un contexte où les institutions sont faibles et les lois inappliquées, la transgression devient la norme, et la morale est reléguée au second plan. Vers une refondation des valeurs ? Face à cette admiration du vice, il devient crucial de s’interroger sur les moyens de refonder un ordre moral au Liban. Il ne s’agit pas seulement de réformer les institutions ou d’appliquer des lois. Ce combat doit également être culturel et philosophique. Il implique de redéfinir les notions de succès et de respect, non plus en fonction de la richesse matérielle, mais en fonction de la contribution au bien commun, de l’intégrité morale, et de la justice. L’impunité ne pourra être combattue que si la société libanaise accepte de se détacher de cette fascination pour le pouvoir brut et la richesse mal acquise, et redécouvre les vertus d’une éthique collective. C’est un défi philosophique autant que politique, car il touche au cœur des valeurs qui définissent ce qu’est une société juste et équitable.

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Jean Herbert: Le rôle de la spiritualité dans le monde moderne

26 Septembre 2024 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Bouddhisme, #Catholicisme, #Christianisme, #Hindouisme, #Islam, #Jean Herbert, #Religion, #Sri Aurobindo, #Râmakrishna, #Spiritualité, #Sikhisme, #Taoïsme, #Shintoïsme

Jean Herbert ((1897-1980)

Jean Herbert ((1897-1980)

(Extrait de La Tolérance, colloque Swâmi Vivekananda. Edition Etre Libre 1963)

Texte intégral de la conférence donnée au Palais des Beaux-arts à l’occasion du Centenaire Vivekânanda.

Depuis bien des années déjà, et avec une insistance croissante, des personnes beaucoup plus qualifiées que moi, dans tous les milieux, nous mettent en garde contre le danger mortel auquel l’humanité est exposée du fait d’un déséquilibre toujours plus accentué entre le progrès matériel, scientifique, technique, d’une part, et la stagnation morale, pour ne pas dire le recul moral, d’autre part.

On en a longuement élucidé les causes et dépeint les effets. Bien des vérités ainsi dégagées sont devenues des lieux communs. Il n’est que d’en tenir compte, si nous voulons survivre honorablement. Mon propos n’est pas de les répéter ici.

Ce que je voudrais faire avec vous, c’est essayer de dégager quelques grandes lignes de l’évolution qui s’opère actuellement en fait dans l’attitude de l’humanité envers les problèmes religieux et spirituels, ou, en termes plus vastes, envers ce qui détourne l’homme du souci de ses intérêts exclusivement matériels et immédiats. Au moment où la plus haute autorité de la communauté chrétienne la plus importante envisage, avec tout le sérieux qu’exige la gravité des problèmes soulevés, d’éventuelles réformes dans divers domaines, il peut ne pas être inopportun d’élargir un peu le champ de l’étude pour voir les tendances qui se manifestent dans le reste du monde, leurs origines, leur nature, leurs buts, leurs effets.

Dans un monde qui a toujours été en évolution, il serait surprenant que l’attitude de l’homme envers les problèmes religieux et spirituels soit restée constante.

Les théologiens de toutes les grandes confessions envisagent cette évolution de façon assez simpliste. Pour à peu près toutes les religions, qu’il s’agisse de celles réputées nées avec le peuple qui les pratique, comme le Judaïsme, l’Hindouisme, le Shintô, ou de celles qui ont un fondateur, comme le Bouddhisme, le Christianisme, l’Islam, il existe en effet une Vérité, complète et définitive, qui a jadis été révélée à un peuple ou à un homme, et qui ne souffre aucune discussion, qui n’est susceptible d’aucune amélioration.

Sur le plan théorique, il n’y a qu’à la confesser; sur le plan pratique, il suffit de l’appliquer. Et tous ceux qui ne sont pas au sein de cette religion particulière sont ou bien en dehors du peuple élu, c’est-à-dire des hommes de seconde zone, s’il s’agit de religions nées avec le peuple, ou bien, s’il s’agit de religions révélées, des incroyants. Dans le premier cas, il n’y a pas évolution. Dans le second, il y a passage brutal de l’erreur à la Vérité, avec cette réserve toutefois que l’erreur peut comporter des degrés différents, et que l’on peut aussi retomber de la Vérité dans l’erreur.

Pour l’historien de la vie religieuse, le problème se présente différemment. Pour lui, il y a, dans chaque groupe humain, des périodes de religiosité intense et des périodes de désaffection à l’égard de la religion. De ce point de vue, il est courant de dire du monde moderne que Dieu y tient de moins en moins de place, que les valeurs spirituelles y sont en baisse, et que le matérialisme gagne. C’est un fait qu’avec les révolutions successives de 1793 et de 1917, avec les conceptions nouvelles de nos savants, avec notre souci croissant du confort matériel, le Christianisme, par exemple, a perdu depuis deux siècles un terrain considérable et ne l’a pas compensé par des acquisitions nouvelles. C’est un fait aussi que le Bouddhisme et le Taoïsme ont très probablement essuyé un échec tragique en Chine.

C’est un fait encore que, sous l’influence envahissante du matérialisme occidental, des éléments importants de l’élite, dans la plupart des autres pays, marquent une certaine désaffection à l’égard de leur propre religion. Vue sous cet aspect, l’évolution actuelle aurait donc un caractère nettement régressif.

II y a cependant d’autres manières d’envisager les choses. Celle en particulier que nous révèlent, dans l’Inde, la fois la tradition et l’observation directe.

Quant à la tradition, elle veut qu’à l’origine les textes sacrés fondamentaux, les Védas, aient comporté 100.000 versets, mais qu’au début de chacun des âges par lesquels passe l’humanité, ils aient dû être abrégés et simplifiés pour être mis à la portée de la faculté réduite qu’avaient les hommes d’appréhender les vérités spirituelles. Plus récemment, à un stade où la vérification par les textes nous est possible, nous voyons que l’on est passé successivement de la simple invocation ayant une valeur magique, les Védas, à des sortes de paraboles hermétiques, les Upanishad, à des techniques, les yogas, à des mythes longuement détaillés dans les Purânas et finalement à des exposés philosophiques discursifs. Il s’agirait donc d’un processus de mentalisation progressive de l’humanité, en particulier dans son attitude envers les problèmes religieux.

Lorsqu’on constate le rôle décisif que notre civilisation occidentale moderne attribue à la raison, maintenant seule habilitée à discriminer entre le vrai et le faux, le bien et le mal, l’utile et le nuisible, on est fort enclin à penser que nous sommes parvenus à un stade de mentalisation extrêmement poussée, qui explique en partie le rôle plus effacé que notre société accorde à la religion et à la spiritualité.

Deux autres facteurs essentiels ont sans nul doute joué: d’abord les possibilités d’élévation toujours plus rapide de notre niveau de vie sur le plan matériel, ce qui nous soumet à des tentations sans précédent dans l’histoire de l’humanité, et ensuite un sentiment croissant de solidarité sociale, dont ce n’est pas ici le lieu d’analyser les causes.

Voyons comment les différents milieux préoccupés de religion et de spiritualité ont réagi à ces changements, et ont tenté une relance.

Et d’abord les religions depuis longtemps établies.

D’une part, il s’est constitué ou consolidé des groupes farouchement conservateurs, qui nient toute nécessité d’évoluer et qui n’admettent aucun compromis. Nous en voyons un exemple frappant dans certains groupes juifs qui font actuellement beaucoup parler d’eux en Israël — dans certains groupes chrétiens, comme les Témoins de Jéhovah, les Adventistes du septième jour, qui, de ce fait, entrent parfois en conflit avec les gouvernements des divers pays — dans certaines sectes musulmanes qui, en Arabie Saoudite, en Mauritanie, au Pakistan, détiennent le pouvoir temporel, soumettent la société à des règles traditionnelles, et se refusent à séparer la religion de la politique, sans beaucoup se soucier des conséquences qui peuvent en résulter.

« Il n’est pas vrai de dire, » — écrivait récemment Sir Mohamed Iqbal, l’inspirateur du Pakistan moderne, — « … que l’Eglise et l’État sont deux aspects de la même chose; 1’Islam constitue une seule réalité… ». En 1896, les musulmans ont encore converti à la pointe de l’épée l’importante population des Kafirs d’Afghanistan quelque cent mille âmes !

D’autre part, il s’est constitué au sein de ces grandes familles religieuses des groupes numériquement plus importants qui, sans s’écarter de leurs dogmes fondamentaux et sans pouvoir être taxés d’hérésie ou d’hétérodoxie, admettent la nécessité d’une évolution pour que leur religion reste adaptée à la vie moderne et y conserve une place aussi prééminente que possible. C’est évidemment la position qu’a adopté le Concile du Vatican actuellement en cours. C’est ce que font aussi dans l’Inde les néo-védântistes, dans l’Asie du Sud-Est les néo-bouddhistes, au Japon les néo-shintoïstes.

En dehors même de leur travail intérieur, la plupart de ces groupes se livrent à une œuvre de prosélytisme intense et souvent agressif. Les bouddhistes engagent des actions missionnaires énergiques en Europe et en Amérique, les chrétiens et les musulmans en Afrique et en Asie. D’autres encore, dont nous parlerons plus tard.

Il en est résulté un certain nombre de conversions d’une religion à une autre. Quel que soit le profit qu’en aient retiré individuellement les intéressés, il faut reconnaître que sur le plan de la société dans son ensemble, les conséquences n’en ont pas été heureuses.

Dans les rares cas de conversion massive de toute une population, conversions que dans les temps modernes seul l’Islam a réussies, la religion nouvelle a dû s’adapter dans une mesure considérable et assimiler une large mesure des coutumes et croyances de celle à laquelle elle se substituait. Et le résultat a pu en être satisfaisant.

Mais dans tous les autres cas, où seule une petite minorité a été convertie, la situation de celle-ci est souvent tragique. Déracinée de ses traditions, isolée et suspecte dans son propre pays, conduite comme tous les récents convertis à une intransigeance sauvage et agressive, elle constitue dans son milieu un dangereux élément de discorde, et souvent même de lutte fratricide, qui n’est nullement créateur : l’estime pour la religion nouvelle.

Par ailleurs, des sortes de coalitions sont tentées entre les grandes religions pour faire front contre l’athéisme, ou même contre les religions moins puissantes. Le mouvement abramique, qui groupe juifs, chrétiens et musulmans, n’en est qu’un exemple.

Enfin, nous assistons actuellement, en Occident, en islam, en Orient, à un véritable pullulement de sectes nouvelles, dont certaines déjà extrêmement puissantes, qui ou bien prétendent rester dans le cadre de leur religion d’origine, quitte à y être anathémisées par les groupes plus traditionnels, ou bien prétendent opérer une synthèse de plusieurs religions déjà existantes, ou bien même prétendent innover complètement.

Voyons s’il est possible de dégager certains caractères communs à ces divers mouvements modernes.
Je crois d’abord que l’on peut noter une certaine désaffection à l’égard des problèmes purement théologiques. Si ceux-ci, chez les chrétiens, n’ont sans doute jamais intéressé qu’un petit nombre de spécialistes, ils ont pendant de nombreux siècles passionné l’Inde, le Tibet, l’Islam, au point d’y fournir des sujets de conversation courante, souvent fort animée. On peut dire qu’un peu partout les divergences d’ordre purement dogmatique entre les sectes passent à l’arrière-plan des préoccupations religieuses. Même dans les sectes nouvelles, comme le Tenri japonais, qui ont une théologie extrêmement détaillée et doctrinaire, les adeptes les plus fidèles s’en soucient en réalité fort peu.

Comme ces querelles étaient beaucoup plus créatrices de frictions et d’animosité que source d’inspiration, on ne peut que s’en féliciter, sur le plan pratique tout au moins.

Une autre transformation qui affecte sans doute beaucoup plus les masses est une désaffection à l’égard du mythe et un oubli du symbolisme.

Jusqu’à une époque toute récente, le mythe est resté un des principaux moyens d’enseignement religieux. Non seulement il retient l’attention et frappe l’imagination mieux que les meilleurs films de cinéma, mais la multiplicité de ses interprétations légitimes permet de l’appliquer à tous les domaines de la pensée, du sentiment et de l’action. Si dans le Christianisme, qui n’est doté que d’une mythologie très pauvre — d’ailleurs presque totalement empruntée au Judaïsme — il a occupé une place plus restreinte que dans les autres religions, l’abondante hagiographie catholique et orthodoxe y a largement suppléé. Or, notre souci croissant de rationalisme étroit nous interdit de concilier la croyance au mythe avec les théories actuelles de la science occidentale. Et comme c’est à ces dernières que l’Occident, et à sa remorque, bien qu’avec un certain retard, tout le reste de l’humanité, accorde une confiance de plus en plus aveugle, les hommes rejettent les mythes.

Cette tendance est encore accentuée par les exégèses dites historiques auxquelles on soumet maintenant les textes les plus sacrés, leur retirant ainsi toute valeur spirituelle. Chez nous, j’en citerai seulement pour preuves certaine traduction récente de la Bible, par ailleurs fort intéressante, dans laquelle on attribue à quelques-unes des plus belles paraboles du Livre de Daniel la valeur de récits historiques présentés frauduleusement sous forme de prophétie.

Plus frappante encore est l’interprétation historique que nos savants donnent actuellement, dans les Ecritures sacrées orientales, aux mythes présentant la lutte des Forces du Bien contre les Forces du Mal. Dans l’Inde les dieux sont devenus les Aryens et les démons les Dravidiens. Et de même en Perse, au Japon et ailleurs.

Les mêmes raisons n’expliquent sans doute pas pourquoi les hommes ont pratiquement oublié le symbolisme religieux. Parmi les gens qui assistent à une messe catholique, combien savent encore ce que représentent les divers éléments architecturaux d’une église, les vêtements sacerdotaux, les déplacements du prêtre officiant, etc.? L’exemple le plus frappant que j’aie rencontré de cette perte du sens symbolique se situe au Japon. Les prêtres shintoïstes, lorsqu’ils sont en costume sacerdotal, portent un sceptre shaku, dont la position est minutieusement fixée pour toutes les circonstances. Le symbolisme de ce sceptre est remarquablement riche : la courbe de sa partie supérieure, qui représente le ciel, doit reproduire la courbe du crâne du prêtre particulier qui l’utilise, la courbe de la partie inférieure, qui représente la terre, doit reproduire la courbe du talon du même prêtre, et le prêtre doit le fabriquer de ses propres mains. Le shaku symbolise donc à la fois l’union entre le ciel et la terre et l’identité entre le macrocosme et le microcosme. Or, aujourd’hui, il est extrêmement difficile de trouver des prêtres qui en aient connaissance. C’est dans un grand magasin qu’ils commandent leurs shaku, faits en série, et lorsque ceux-ci se cassent, on les jette et on en commande d’autres…

En compensation, pourrait-on dire, en contrepartie de cette perte du mythe et du symbole, on doit relever les efforts faits dans certaines religions pour prouver que les auteurs des textes les plus sacrés connaissaient déjà ce qui a fait l’objet des découvertes les plus récentes de notre science. Ce sont sans doute les néo-bouddhistes qui ont témoigné dans ce sens de la plus grande activité et aussi de la plus grande ingéniosité. Ils démontrent avec volubilité que les théories de nos physiciens d’avant-garde étaient déjà parfaitement familières aux disciples du Bouddha d’il y a 2.500 ans. Et il ne manque pas d’hindous pour nous expliquer que dans le Râmayâna, il est fait expressément mention de l’utilisation des avions.

Moins téméraires, mais sans doute plus instructifs peuvent être les rapprochements entre les Ecritures sacrées des divers peuples et le domaine dans lequel s’engage notre toute jeune science de la psychologie, car les anciens, et plus particulièrement les Hindous de l’antiquité en savaient probablement beaucoup plus long que nous sur la psychologie individuelle et collective, et plus encore sur ce que mon regretté collègue et ami, le Professeur Charles Baudouin, appelait la psychagogie. Le Professeur Jung s’est engagé dans cette voie, mais ce n’est, espérons-le, qu’une première ébauche d’une recherche sérieuse. Et il faut souhaiter que cette interprétation, à la fois légitime et fructueuse, des textes sacrés, ne nous fasse pas oublier qu’ils comportent aussi d’autres interprétations tout aussi légitimes et peut-être également fructueuses.

Quoi qu’il en soit, le rejet du mythe et l’oubli du symbole que nous constatons actuellement, à des degrés divers, un peu partout dans le monde constituent une lourde perte.
Parallèlement à cela, nous sommes aussi témoins d’un sérieux relâchement des disciplines. Je n’ai pas besoin de citer les tendances qui se font jour dans ce sens au sein du monde catholique, et dont certaines ont obtenu la sanction des plus hautes autorités, ou semblent en voie de l’obtenir dans un avenir prévisible.

Dans de nombreuses communautés de l’Islam, on boit ouvertement de l’alcool, en dépit des strictes règles coraniques. Dans l’Afrique noire, récemment convertie à l’Islam, la tendance s’accentue de renoncer aux sévères cérémonies initiatiques — cérémonies auxquelles, soit dit en passant, nombre de psychiatres européens accordent actuellement une grande valeur pour assurer l’équilibre intérieur de l’individu. Et ce qui les remplace n’est guère plus que la répétition plus ou moins automatique des cinq prières quotidiennes rituelles.

Dans l’Hindouisme, l’interdiction faite aux moines et aux brahmanes de quitter le sol sacré de l’Inde est tombée en complète désuétude, le végétarisme enjoint aux hautes castes est enfreint de plus en plus ouvertement. Sous l’influence du réformisme outrancier que pratique le Gouvernement Nehru, toute la structure morale qui avait pour fondement le système des castes (qui constitue un élément essentiel de l’hindouisme) s’effrite rapidement.

Dans toute l’Asie d’outre-Islam, les pèlerinages traditionnels, bien qu’ils soient de plus en plus fréquentés, en raison notamment de l’amélioration dans les moyens de transport, prennent une allure de plus en plus touristique et de moins en moins dévotionnelle.

Au Japon, les périodes de purification auxquelles doivent se soumettre prêtres et laïcs avant les cérémonies religieuses s’abrègent rapidement. Celles qui duraient un mois sont fréquemment ramenées à une semaine, celles d’une semaine à une journée, etc.

Mais, ce qui est encore plus caractéristique, c’est le peu d’exigences dont témoignent, à l’égard de leurs membres, les sectes nouvelles qui obtiennent le plus grand succès.

Pour prendre encore des exemples au Japon, dans le Byakkô-koseikai, fondé il y a peu d’années, et qui compte déjà plus d’un million de membres, dont une élite intellectuelle et religieuse considérable, le seul devoir des fidèles consiste à répéter, d’un cœur léger et sans effort, une prière spéciale pour la paix en battant des mains d’une certaine façon, de manière à créer une « lumière blanche » qui chasse tout le mal. Le Seïcho-no-ye, fondé il y a trente ans, et qui compte déjà trois millions de membres, n’impose en fait à ses fidèles aucune discipline particulière. Le Tenri-kyô, fondé vers la fin du siècle dernier, et qui a déjà acquis une très grande puissance économique et même politique, donne pour but suprême la joie dans la vie; les services divins y sont appelés services gais — et par conséquent rédempteurs. Le but de la cérémonie la plus typique, je cite « … est non seulement de reproduire la joie de la Création, joie à laquelle nous aspirons, mais aussi d’invoquer la protection de Dieu notre parent en chantant les louanges de Sa grâce illimitée… ».

Parallèlement à ce relâchement des disciplines, nous constatons dans certains secteurs — il est vrai assez limités — des recrudescences de la dévotion émotive. C’est sans doute dans ce cadre qu’il faut envisager, au sein du catholicisme, le développement rapide du culte marial, de celui adressé au Sacré-Cœur de Jésus, etc.

Cette dévotion revêt une forme particulière dans nombre de sectes nouvelles, un peu partout dans le monde. Les fondateurs de ces sectes sont le plus souvent réputés avoir eu des rapports directs et intimes avec la Divinité et aussi avoir reçu des révélations, et il est par conséquent normal qu’ils soient, à des degrés certes fort divers, l’objet d’une vénération qui fait parfois plus que frôler l’adoration, sinon la déification.

En Occident, dans des groupes tels que la Science Chrétienne, la Société Théosophique, les Anthroposophes, il est déjà extrêmement rare de trouver des études, si braves soient-elles, où ne soient citées les paroles inspirées du fondateur, tout comme il doit arriver bien rarement qu’un prédicateur chrétien ne cite pas quelques passages des Evangiles.

En Asie et en Afrique, les choses vont beaucoup plus loin.

En Afrique, les sectes musulmanes récentes voient dans le chef de la secte, presque toujours un descendant du fondateur, une sorte de prophète infaillible, à qui est due une obéissance absolue. J’ai assisté récemment au Sénégal à la fête annuelle de la grande confrérie — toute récente — des Mourides, et le chef du gouvernement, entouré des plus hautes personnalités du pays, se comportait envers lui au moins comme des catholiques envers le pape.

Dans l’Inde, des temples leur sont élevés et on leur attribue facilement une naissance miraculeuse; on les incorpore dans la liste des avatars de Vishnou. Parfois même, comme dans le cas de Râmakrishna, on estime que c’est encore insuffisant : ses disciples zélés expliquent que les trois plus grandes incarnations divines dans l’histoire du monde sont le Bouddha, le Christ et Râmakrishna lui-même et qu’ils éclipsent tous les autres.

Cette dévotion émotionnelle, qu’elle soit dirigée vers Dieu ou vers un homme considéré comme un messager de Dieu, constitue évidemment un facteur non négligeable de développement spirituel, et il est intéressant de voir que, selon Râmakrishna, je le cite : « … Pour cet âge de fer, ce qui convient le mieux, c’est la communion avec Dieu par l’amour, la dévotion et l’abandon de soi ».

Néanmoins, dans l’ensemble, ce qui semble le caractère le plus important de la tendance spirituelle à notre époque, c’est que nous nous intéressons moins à Dieu et davantage à notre prochain.

Cette évolution est en quelque sorte régulière et périodique dans l’Inde. On y voit à toutes les époques et de nos jours encore surgir de grands sages, là où on les attend le moins, et ils créent autour d’eux des foyers d’intense spiritualité, tournés exclusivement vers Dieu et dans lesquels on semble se désintéresser totalement des problèmes de ce monde. Mais dès la mort du maître, l’orientation change rapidement. Ses disciples, tout en conservant un souci très vif de la vie spirituelle, se préoccupent toujours davantage de son application pratique dans la société humaine. Moins de quarante ans après sa mort, les disciples de l’étonnant mystique que fut Râmakrishna se consacraient presqu’entièrement à la création d’écoles, de foyers d’étudiants, de dispensaires et d’hôpitaux, jouaient un rôle considérable dans les secours aux sinistrés après les grandes catastrophes, etc. A peine l’étonnant yogin et philosophe que fut Shrî Aurobindo était-il mort que son ashram devenait avant tout un centre universitaire. Si l’on veut trouver des foyers de pure spiritualité, il faut en trouver qui soient encore tout neufs.

Mais ce que nous voyons de nos jours dans le monde entier, ce n’est pas une transformation en quelque sorte cyclique et fragmentaire, c’est une évolution massive sans grand espoir de retour. L’amour du prochain, la philanthropie, la solidarité humaine au sein de groupes plus ou moins nombreux passent au premier plan. La moralité prend le pas sur la spiritualité.

Elle s’y est à peu près entièrement substituée dans le monde communiste. Dans l’Inde, le disciple le plus fidèle et le plus authentique de Gandhi, Vinoba, s’occupe de réformes agraires. Au Japon, les parcs qui entourent les temples shintoïstes sont utilisés comme terrains de jeux pour les enfants, et un groupe important et influent de jeunes grands-prêtres s’oriente vers une action sociale intense dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de la vie familiale.

Ce qui d’ailleurs est parfaitement conforme à l’enseignement de Jésus et de Saint Paul.

C’est également en rapport avec ce souci de solidarité sociale que se situe l’injonction faite aux membres des divers groupes religieux de travailler activement dans l’intérêt du prochain. Une des principales injonctions des Mourides sénégalais est « Qui travaille prie ».

Ce souci du bonheur du prochain sur cette terre s’accompagne malheureusement, chez la plupart de nos contemporains, d’un souci encore plus vif de leur propre bonheur. Vivekânanda disait déjà qu’il ne pouvait guère apprécier un Dieu qui lui offrirait un fauteuil dans le Ciel mais ne pouvait pas lui fournir un strapontin sur cette terre. C’est maintenant l’attraction principale qu’offrent le plus souvent les sectes nouvelles, soit au sein des anciennes religions, soit en dehors d’elles, et c’est une des raisons principales de leur succès.

Par ailleurs, comme je le rappelais au début, l’accès plus facile et plus généralisé au confort matériel crée pour un nombre croissant d’hommes et de femmes une forte tentation d’en jouir intensément pendant qu’il dure et de ne plus guère penser à autre chose, aux rapports avec le Divin, à ce qui se passera après la mort et ainsi de suite. En sens diamétralement opposé opère cependant la terreur que nous inspirent les découvertes récentes de la science et les conséquences qu’elles peuvent entraîner pour nous dès un avenir fort proche. Il en résulte une perte de confiance, sinon en la valeur abstraite de l’intellect, du moins en l’utilisation de plus en plus exclusive qu’en fait le monde occidental moderne. C’est cette méfiance seule qui peut expliquer la vague actuelle de certaines sectes comme le Bouddhisme Zen sous sa forme japonaise, où l’on enseigne moins à dépasser le mental, comme le font tous les mystiques, qu’à le rejeter purement et simplement. En tous cas, cette terreur dont nous sommes saisis contribue puissamment à ramener les hommes à leur religion traditionnelle. Et en fin de compte cet attrait pour les jouissances qu’apporte le progrès matériel et les dangers dont nous menace ce même progrès s’équilibrent-ils peut-être en ce moment dans une certaine mesure.

Une des formes que prend fréquemment l’appât matériel tendu par les religions nouvelles est l’offre de guérison matérielle, soit dans le domaine de la santé physique, soit dans celui des rapports humains, soit même dans celui de la réussite professionnelle ou financière.

Certains groupes, comme la Science Chrétienne, vont jusqu’à voir dans cette harmonie de la vie matérielle une sorte de critérium d’authenticité de la vie spirituelle. La plupart des autres groupes, il faut le reconnaître, n’y voient qu’une conséquence.

Dans les groupes chrétiens qui vivent de façon si intense, si passionnée, chez les nègres d’Amérique, que ce soit au Sud des Etats-Unis ou au Brésil, la guérison des maladies par la prière et les incantations est presque une affaire de routine.

Disons en passant qu’en Afrique et en Asie, les guérisons physiques opérées dans le cadre du catholicisme, à Lourdes par exemple, ne se sont jamais heurtées au scepticisme qui les a accueillies dans beaucoup de milieux occidentaux, scientifiques ou autres. Ce dont on a été surpris, en ce qui concerne Lourdes tout au moins, c’est qu’elles ne portent que sur une proportion aussi infime des pèlerins.

En dehors de la chrétienté, ces guérisons ont toujours été admises comme normales, mais maintenant elles passent de plus en plus au premier plan.

Au Japon, le Kurozumi-kyô, qui date du XIXe siècle, en fait un article de foi; le Seicho-no-ie, dont nous avons déjà parlé, comporte dans sa brève profession de foi la phrase suivante : « Nous triomphons de toutes les souffrances et de toutes les peines de l’humanité, y compris la maladie ». On pourrait multiplier les exemples à l’infini.

Sur un plan plus doctrinal et d’application pratique moins immédiate, il est remarquable de constater que la plupart des sectes nouvelles, en dehors naturellement du Christianisme toujours exclusif, s’efforcent de réaliser une synthèse entre plusieurs conceptions religieuses antérieures et prétendent y être parvenues.

Dans certains pays, comme l’Inde, cette tendance était déjà fort marquée, mais restait essentiellement dans le sein de l’Hindouisme. En Extrême-Orient, on constatait un autre phénomène, c’est que chaque individu pratiquait volontiers plusieurs religions simultanément, sans que cela créât aucun problème : Bouddhisme et Shintô au Japon, Bouddhisme, Taôisme et Confucianisme en Chine et dans l’Asie du Sud-Est, avec un mélange de Chamanisme un peu partout. Mais il ne s’agissait que d’une juxtaposition, même en Chine, bien que certains éminents orientalistes aient pu grouper sous le nom unique d’Universisme chinois, les diverses religions qui florissaient dans ce pays. Chaque religion conservait malgré tout pour l’individu son caractère propre, ses propres temples, ses propres rites, son propre clergé. Les cas de véritable synthèse étaient rares et n’étaient l’apanage que de groupe; relativement peu nombreux. Comme cas typique, on peut probablement citer, en Islam, les Nusaïri du Liban, les Alaouites de Syrie, les Druses, dans l’Inde quelques petites tribus. Dans le passé, le seul exemple important que je connaisse de véritable synthèse et fusion entre deux religions différentes est celui des Sikhs.

Depuis un siècle environ, ces exemples se multiplient de façon étonnante. En Islam, le fondateur de la puissante et toujours plus nombreuse secte des Ahmadiyyas, Mirzâ Ghulâm Ahmad, mort en 1908, se donnait à la fois comme successeur de Mahomet, réincarnation du Christ et avatar de Vishnou. De son côté le Bahaïsme, né à la fin du XIXe siècle, se présente comme l’aboutissement et le complément nécessaire de toutes les anciennes croyances. Et je crois bien que certains disciples d’Inayat Khan ne seraient pas loin d’en dire autant de l’enseignement qu’ils suivent.

Dans l’Inde, la Société théosophique présente une synthèse de toutes les grandes religions, y compris celles qui sont mortes depuis de nombreux siècles.

Au Viêtnam, le Caodaïsme, autour duquel se rassemble une partie considérable de la population, groupe dans son enseignement les techniques de l’extase chamanique, le culte des esprits, le Confucianisme, le Taoïsme, le Bouddhisme et le Catholicisme.

En Chine, nous trouvons toute une série de sectes pour la plupart nées aux environs de 1915 ou 1920, le T’ungshan She, « Société de la Bonté », qui adore simultanément Confucius, Lao-Tse et le Bouddha; le Tao Yuan, « Société de la Voie » et l’Ikouan Tao, « Voie de l’Unité toute pénétrante », qui y ajoutent encore les symboles chrétiens et musulmans, le Wu-shan She, « Société pour l’intuition du bien », qui y surajoute encore le Judaïsme, etc.

En Corée, le Tong-hak, né il y a un siècle, et qui prit une importance telle que le gouvernement crut devoir se livrer contre lui à d’impitoyables persécutions, fait une synthèse du Confucianisme, du Bouddhisme et du Taoïsme.

Au Japon, depuis longtemps déjà, le Ryôbu-Shintô mêlait inextricablement Bouddhisme et Shintô, le Ritôshiuchi Shintô et le Mito-gaku faisaient une synthèse du Shintô et du Confucianisme, en rejetant le Bouddhisme. Plusieurs sectes importantes, comme le Yoshida Shintô, le Shin-gaku, le Suiga Shintô fondaient les trois religions en une seule. C’est cette dernière tendance que l’on retrouve chez les principales sectes récentes, qui y mêlent volontiers encore certains aspects du Christianisme, comme la Science Chrétienne, et aussi la psychanalyse, la biologie, etc.

On pourrait naturellement s’attendre à ce que cette puissante vague de syncrétisme aboutit dans la pratique à une tolérance toujours croissante, et à ce que les sectes nouvelles résultant de ces synthèses entretinssent non seulement entre elles, mais avec les religions plus anciennes qu’elles ont assimilées, des rapports de la plus cordiale fraternité. Malheureusement, il n’en est rien. Et à la réflexion cela se comprend. D’une part, chacune de ces sectes a conscience d’avoir réussi ce qui n’avait jamais été effectué dans l’histoire du monde, de s’être élevée au-dessus du sectarisme étroit qui avant elle séparait et opposait artificiellement les églises, et il ne peut en résulter qu’un complexe de supériorité à l’égard de tout ce qui les a précédées. Quant aux autres sectes engagées sur la même voie, elles constituent les concurrents les plus redoutables dans la clientèle à laquelle elles s’adressent.

Et chacune se livre volontiers à un prosélytisme effréné. « Quiconque sauve autrui est lui-même sauvé », proclame le Tenri-kyô japonais, et il est bien clair que pour lui sauver est synonyme de convertir.

On se trouve donc dans cette situation paradoxale où plus une secte récente prétend par son enseignement à une synthèse universelle, plus elle se montre intolérante envers les autres groupes religieux, anciens ou modernes.

Enfin, dans les religions qui jusqu’ici non seulement ne faisaient aucun prosélytisme, mais même refusaient d’admettre de nouveaux convertis, comme l’Hindouisme et le Shinto, on voit maintenant paraître des mouvements à prétention mondiale. Alors que naguère on ne pouvait être hindou que si l’on était né dans une des castes de l’Inde, le néo-védântisme, qu’apportent en Occident des moines de l’ordre de Râmakrishna et d’autres encore, prétend coiffer toutes les autres religions, et autour de ses missionnaires, les fidèles se groupent nombreux, qui récitent des prières hindoues, pratiquent des rites hindous, s’inspirent des Ecritures Sacrées de l’Inde. Au Japon, où les rapports de famille entre dieux et hommes de la terre japonaise forment l’essentiel du Shintô, et où l’on ne peut donc pas être shintôiste si l’on n’est pas japonais, il existe maintenant un néo-shintôisme, parfois appelé Kotonarisme, qui prétend à une universalité mondiale.

Comment pourrait-on résumer toutes ces constatations?

Dans l’ensemble, et sauf de notables exceptions, l’homme religieux semble maintenant moins préoccupé d’adorer Dieu et plus soucieux de secourir son prochain. D’autre part, la plus grande liberté de pensée assurée par la diffusion de l’enseignement et ce que l’on appelle les moyens de communication de masse, font qu’un nombre croissant d’hommes ne trouvent plus dans les religions traditionnelles sous leur forme orthodoxe et classique, la nourriture exacte dont ils ont besoin et qu’ils puissent assimiler; c’est la raison principale du pullulement actuel des nouvelles sectes. Enfin le rapprochement rapide des peuples qu’opère la facilité des communications permet des confrontations beaucoup plus fréquentes et massives qu’elles ne l’étaient naguère, et crée ainsi un besoin nouveau.

Les « Parlements des Religions » ou d’autres rencontres parées d’un titre moins pompeux mais visant au même but, toutes ces rencontres provoquées sous n’importe quel prétexte, et qui ne sont d’ailleurs pas inutiles, font apparaître le caractère accessoire des oppositions doctrinales et créent chez ceux qui les suivent un désir de synthèse. Mais chaque groupe fait son propre cocktail et se sent parfaitement certain de détenir la seule recette valable, ce qui finalement crée peut-être plus d’antagonisme que ces synthèses n’en estompent.

Faut-il donc dire qu’il y a progrès ou régression ? Là, je crois qu’il appartient à chacun de nous de donner la réponse. Dans l’évolution complexe, profonde, rapide à laquelle nous assistons actuellement, certains aspects sont heureux d’un certain point de vue, et d’autres regrettables. Mais les points de vue, heureusement, diffèrent selon les observateurs.

Lorsqu’autrefois je faisais des conférences aux Etats-Unis, on me faisait grief de ne pas les terminer en disant à mon auditoire ce qu’il devait penser et croire. En Europe, nous tenons heureusement au privilège de former, chacun pour soi, nos propres conclusions. J’espère donc que vous ne m’en voudrez pas si je termine sur un point d’interrogation.

Jean Herbert

Source: https://www.revue3emillenaire.com/blog/le-role-de-la-spiritualite-dans-le-monde-moderne-par-jean-herbert/

Jean Herbert naît à Paris le 27 juin 1897 d'un père protestant et d'une mère catholique.
Il se détourne cependant de cet héritage chrétien pour s'intéresser aux philosophies orientales.
Après un premier intérêt pour le Bouddhisme, c'est une rencontre avec Shrî Aurobindo, maître hindouiste, qui lui révèle une voie qui répond à ses attentes spirituelles et qui marque le début d'une nouvelle orientation dans sa vie et sa carrière.
Il développe dès lors une connaissance approfondie de l'Hindouisme et de la pensée orientale.
Jean Herbert mène ainsi de front diverses activités, toutes vouées cependant à une meilleure connaissance de l'homme et à faciliter la communication entre les être humains. Interprète à la Société des Nations, notamment, traducteur des œuvres de grands maîtres de la sagesse orientale, auteur de nombreux ouvrages sur l'Hindouisme ("Spiritualité hindoue"), mais aussi sur le Japon et sur l'Asie, Jean Herbert a apporté un éclairage nouveau sur la pensée orientale en Occident.
Il décède le 21 août 1980 à Genève.

[D'après: Josette Herbert, "Un auteur et son œuvre: Jean Herbert (1897-1980)", in Les carnets du yoga, no 5, mai 1979, pp. 2-15, url: http://lemondeduyoga.org/la-vie-du-yoga/un-auteur-et-son-oeuvre-jean-herbert-1897-1980/

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Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016

25 Septembre 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Agriculture, #Auffargis, #Environnement, #France, #Nature, #Yvelines

La prairie de la rue Creuse au clair de lune, fin septembre. Photo: P.O. Combelles. 


La prairie de la rue Creuse au clair de lune, fin septembre. Photo: P.O. Combelles. 


Sous la rubrique Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis, j'ai écrit ces articles et les ai publiés sur le site de l'association Auffargis-Environnement dont j'ai fait partie de 2014 à 2016. Ils ont disparu avec la suppression brutale du site par son ancienne présidente et fondatrice Madame Sophie Noël, sans avertissement préalable ni excuses. Les rescapés, retrouvés dans mes archives, sont incomplets pour certains. L'association commençait à gêner beaucoup d'intérêts privés ou pseudo-publics: projets immobiliers abusifs, pollution par l'agriculture industrielle, pollution par les ondes électro-magnétiques, coupes à blanc de l'ONF, destruction de sites naturels et d'espèces protégées, mettant en cause la responsabilité de la Mairie, du PNR, tout cela dans l'indifférence et l'individualisme quasi-absolus des habitants de ce petit village bourgeois des Yvelines dans la forêt de Rambouillet et du parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, PNR dont la bureaucratie n'a jamais rien fait pour améliorer la situation et nous aider. Depuis mes articles, par exemple, la belle prairie située entre la rue Creuse et le bois des Vindrins a été lotie, une aberration à tous les points de vue (la partie basse étant en plus une zone humide). Un projet signé... Nexity.

Pierre-Olivier Combelles

Dimanche 18 janvier 2015

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Le biologiste, moraliste et académicien Jean Rostand (1894-1977) a écrit un jour : « Je n'ai jamais eu besoin de voyager. J'ai toujours trouvé assez d'exotisme dans mon petit jardin pour me dépayser». Pour découvrir la faune et la flore sauvages, pour admirer les étoiles, nul n'est besoin de quitter Auffargis. Dans les forêts, les prairies et les jardins qui nous entourent, mille espèces sont là pour nous rappeler que nous ne sommes pas seuls au monde. Même si les animaux paient un tribut toujours plus lourd à la circulation automobile. Même si les populations d'oiseaux diminuent sans cesse à cause des pesticides répandus dans les champs et de la pollution chimique, sonore, lumineuse et électro-magnétique(1).
C'est pourquoi nous ne parlerons pas des tristes champs des environs, ou presque pas, dans cette nouvelle chronique, mais plutôt des prairies, comme celles qui bordent notre village entre la rue Creuse, la rue de Saint Benoît et la forêt. Prairies où courent les enfants, où volent les papillons, où chantent les grillons, où fleurissent les belles orchidées, où paissent les chevreuils le soir et où brament les cerfs en automne. Prairies menacées par des projets immobiliers… Cette année, fin septembre, un jeune et vigoureux six-cors y avait établi ses quartiers avec son petit troupeau de biches. On l'entendait bramer le soir à coups brefs et entrecoupés, répondant à d'autres cerfs invisibles dans la forêt environnante, du côté des Vindrins et du ru des Vaux de Cernay.
Caché dans la haie de chênes de la rue Creuse, mes jumelles nocturnes à la main, j'ai regardé les cerfs sortir de la forêt, se faufiler prudemment, tête basse, le long de la lisière, émerger du brouillard pour s'avancer dans la prairie au fur et à mesure que la nuit s'épaississait.
Les biches broutaient tranquillement l'herbe. Le six-cors bramait à côté d'elles puis disparaissait. Dans les bois on entendait alors les bruits furieux des branches brisées et des chocs sourds : les cerfs qui se battent, se poursuivent ou qui attaquent violemment les arbustes avec leurs bois, déchiquetant les branches.
La nuit était maintenant là, les étoiles brillaient dans le ciel, voilées par endroits par le brouillard. Les Pléiades prenaient leur envol à l'est comme un cerf-volant scintillant, comme une broche de diamants agrafée sur le manteau de la nuit. L'automne, les Pléiades et Cernunnos(2) étaient de retour dans notre forêt de Rambouillet, vestige de l'antique forêt des Carnutes…

Pierre-Olivier Combelles (octobre 2014)

(1) Voir par exemple les rapports de la Société d'Études ornithologiques de France (SEOF) à ce sujet :
http://seofalauda.wix.com/seof
(2) Cernunnos : dieu gaulois de la prospérité et des saisons, vraisemblablement Dis Pater, le dieu Père des Gaulois évoqué par César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules.

 

 

Les Pléiades. Photographie par Gilles Chapdelaine (Québec

Les Pléiades. Photographie par Gilles Chapdelaine (Québec

Monoculture de colza aux alentours d'Auffargis dans un champ cultivé chaque année en blé ou en colza (donc sans jachère) et arrosé de pesticides et d'engrais chimiques (YaraBela Extran). On voit que rien ne pousse en dehors du colza. Photo: Pierre-Olivier Combelles, avril 2015

Monoculture de colza aux alentours d'Auffargis dans un champ cultivé chaque année en blé ou en colza (donc sans jachère) et arrosé de pesticides et d'engrais chimiques (YaraBela Extran). On voit que rien ne pousse en dehors du colza. Photo: Pierre-Olivier Combelles, avril 2015

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Mercredi 21 janvier 2015

Pour une campagne propre autour d'Auffargis

Chaque année, les champs de céréales (blé, colza) qui entourent Auffargis sont couverts de montagnes d'engrais chimiques et arrosés de déluges de pesticides. C'est visible: la terre est morte, blanchie, et sent mauvais. Tous les promeneurs qui empruntent la route des Cinq Cents Arpents qui va des Essarts à l'abbaye des Vaux de Cernay ou les cyclistes qui vont à Vieille-Eglise ou au Perray en ont fait l'expérience. L'eau de pluie ruisselle et forme des mares toujours plus grandes sur le sol tassé par les énormes engins agricoles (plusieurs dizaines de tonnes). Pas besoin de l'analyse des célèbres microbiologistes des sols Claude et Lydia Bourguignon ou de l'agronome japonais Manasobu Fukuoka, pionnier de la permaculture, pour le constater.  Les populations d'oiseaux sont aussi en baisse constante en Ile-de-France à cause des pesticides, tout le monde s'en rend compte et les organismes scientifiques le prouvent (SEOF, CORIF, LPO(1)). Les abeilles et les insectes pollinisateurs sont menacés.
A grand renfort d'affiches, certaines communes de la région, comme Les Essarts-le-Roi, se targuent de ne plus utiliser de pesticides sur les parterres publics. Mais quid des cultures qui nous environnent et nous polluent ? Il ne s'agit plus là de quelques ares de plates-bandes fleuries d'espèces horticoles exotiques, mais de milliers d'hectares qui, de plus, alimentent directement les nappes phréatiques et les cours d'eau. Ces cultures sont-elles OGM ? Quels sont les pesticides employés ? Le Roundup(2) ? Les habitants de la région doivent être informés.
On le sait, l'agriculture industrielle sert moins à nourrir (mal) les gens qu'à produire des profits financiers, notamment au secteur agro-chimique, aux grands semenciers, aux constructeurs de matériel agricole et aux banques. Dans ce système où le consommateur est captif, le petit agriculteur est le pot de terre : un tous les deux jours se suicide au doux pays de France.
Ce que dont nous avons besoin aujourd'hui, c'est d'une agriculture de proximité et d'une sylviculture(3) écologiques, consacrées en priorité à la consommation nationale et non plus à l'exportation, responsables, démocratiques, respectueuses des terroirs et de la biodiversité et organisées sur le long-terme. Dans les communes voisines du Parc, il y a des fermes biologiques qui produisent et vendent des fruits et des légumes sains. Pourquoi n'y en a-t-il pas à Auffargis ? Pourquoi l'épicerie du village ne vend-elle pas en priorité les produits frais locaux ? Pourquoi, en dehors des forêts et des zones humides à protéger, l'espace serait-il obligatoirement consacré à l'agriculture industrielle, à l'urbanisation et aux infrastructures routières ? 
Il n'y a pas la politique et la gestion de collectivités d'une part et l'environnement de l'autre. Il n'y a qu'une seule et même attitude compréhensive, responsable et « citoyenne » à l'égard des hommes et de la nature dont nous faisons humblement partie.

Pierre-Olivier Combelles


(1) Société d'Etudes Ornithologiques de France, Centre Ornithologique de la Région d'Ile de France, Ligue pour la Protection des Oiseaux. Sur le déclin des oiseaux, des papillons et des chauves-souris en Ile de France: http://www.paris.fr/pratique/paris-au-vert/nature-et-biodiversite/le-point-sur-la-biodiversite-en-ile-de-france/rub_9233_stand_92511_port_22522
(2) D'après le Pr. Gilles-Eric Seralini, le Roundup, l'herbicide le plus utilisé au monde est responsable « de graves perturbations hépatiques et rénales, ainsi que des hormones sexuelles et l'apparition de tumeurs mammaires ». (http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/06/24/toxicite-du-roundup-et-d-un-ogm-seralini-republie-son-etude-controversee_4444396_3244.html9
(3) Forêts naturelles diversifiées et non plus monocultures d'espèces, souvent étrangères, à croissance rapide (pin sylvestre, chêne d'Amérique) ANNEXE
(...) La volonté de notre Chambre (commerce-industrie, métiers de l’agriculture) c'est de représenter un corps vivant, dont les différentes composantes se vivifient l'une l'autre. On ne peut faire cohabiter des parties vivantes et des parties moribondes. La terre est faite pour nourrir les gens du pays avec les produits du pays, c'est à dire pour assurer l'autosuffisance alimentaire. Un gel généralisé serait suicidaire. Et l'insolvabilité de l'agriculture ne peut qu'ébranler toute l'économie. Si l'on ne veut plus que notre société fabrique des exclus, il faut revenir à la ferme de polyculture qui entretenait naturellement l’environnement par l'assolement et l'association culture-élevage, petite entreprise familiale qui crée plus d'emplois que la grande. C'est vraiment un comble de voir l’agriculture devenir une nuisance. Les solutions ne peuvent être que multiples et variées. Selon les régions et les latitudes, il faut encourager les productions sous contrat, les productions liées à la clientèle de proximité, l'agriculture biologique, etc.
 
Nos pays se prêtent bien aussi à l'alternance des tâches par un travail mi agricole, mi industriel, où nos PME et nos artisans peuvent jouer un rôle essentiel de relais sans déracinement. Si nous voulons défendre la préférence communautaire contre un mondialisme qui est une idée fausse, il faut conserver à l'Europe ses originalités, ses particularismes, ses " pays ", avec leur incomparable qualité de vie. Une civilisation est aussi la rencontre entre un peuplement et un territoire. En face d'une trop grande concentration urbaine, nous avons besoin d'une meilleure irrigation géographique. Alors, l'économie, de maîtresse, deviendra servante. Nos Capétiens n'étaient-ils pas des paysans rassembleurs de terres et faiseurs d'enfants ? " (...)

Henri Eschbach, Lettre n° 111 de la Chambre de commerce du Jura – 2e trimestre 1992 (H. Eschbach était Président de la Chambre de Commerce du Jura à cette époque). Source: http://pocombelles.over-blog.com/page-4634309.html

 

 

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Mardi 2 juin 2015

Orchidées et fleurs des prairies.

Les vastes et belles prairies qui bordent Auffargis à l'est et au sud entre le Bois des Vindrins, la rue Creuse et la rue de St. Benoît, pâturage des chevreuils, des cerfs et des sangliers de la forêt, abritent au printemps plusieurs espèces d'Orchidées et de fleurs remarquables. En voici quelques-unes, qu'il faut admirer avant qu'elles ne disparaissent, détruites par la fauche ou le broyage intempestifs ou par les projets immobiliers*.
Admirez-les, mais ne les cueillez pas. Elles sont protégées !

Pierre-Olivier Combelles

* En France, la surface d'un département est artificialisée tous les 7 ans: http://www.reporterre.net/Artificialisation-des-sols-les N.B. Toutes les photos ont été prises dans et autour des prairies d'Auffargis.

 

La prairie de la rue Creuse début juin, en fin d'après-midi. La Croix St-Jacques est un peu plus loin, à droite des maisons qu'on aperçoit au fond. Au crépuscule,  les cerfs et les chevreuils sortiront de la forêt pour pâturer. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

La prairie de la rue Creuse début juin, en fin d'après-midi. La Croix St-Jacques est un peu plus loin, à droite des maisons qu'on aperçoit au fond. Au crépuscule,  les cerfs et les chevreuils sortiront de la forêt pour pâturer. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

Orchis pourpre (Orchis purpurea). Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015.

Orchis pourpre (Orchis purpurea). Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015.

Les fées de la prairie 
 Orchis pourpre (Orchis purpurea). Détail. Photo: Gérard La Ferté (2010)

Les fées de la prairie 
 Orchis pourpre (Orchis purpurea). Détail. Photo: Gérard La Ferté (2010)

Lychnis Fleur-de-Coucou (Lychnis Flos-Cuculi). Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015).

Lychnis Fleur-de-Coucou (Lychnis Flos-Cuculi). Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015).

Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Les fleurs exhalent, surtout la nuit, un délicieux parfum de vanille.C'est pour attirer les papillons de nuit qui aspirent avec leur trompe le nectar contenu dans les longs éperons. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Les fleurs exhalent, surtout la nuit, un délicieux parfum de vanille.C'est pour attirer les papillons de nuit qui aspirent avec leur trompe le nectar contenu dans les longs éperons. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

 Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Détail. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

 Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Détail. Photo: Pierre-Olivier Combelles (2015)

Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Détail.
Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha). Détail.
Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Photo: Gérard La Ferté (2010).

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Photo: Gérard La Ferté (2010).

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Détail.  Photo: Gérard La Ferté (2010)

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Détail.  Photo: Gérard La Ferté (2010)

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Détail. Photo: Pierre-Olivier Combelles, 13 juin 2015.

Ophrys abeille (Ophrys apifera). Détail. Photo: Pierre-Olivier Combelles, 13 juin 2015.

Une autre Ophrys abeille, quelques mètres plus loin. Ces Orchidées vivent souvent en petites colonies de 5 ou 6 exemplaires, comme ici, sur les pelouses sèches et bien exposées. Comme leur nom l'indique, les Ophrys imitent certains insectes pour les attirer et assurer leur pollinisation. Mais elles peuvent aussi s'auto-féconder. Les graines minuscules privées de réserves nutritives ne peuvent germer qu'en présence d'une espèce spéciale de champignon.
Photo: Pierre-Olivier Combelles, Auffargis, 14 juin 2015.

Une autre Ophrys abeille, quelques mètres plus loin. Ces Orchidées vivent souvent en petites colonies de 5 ou 6 exemplaires, comme ici, sur les pelouses sèches et bien exposées. Comme leur nom l'indique, les Ophrys imitent certains insectes pour les attirer et assurer leur pollinisation. Mais elles peuvent aussi s'auto-féconder. Les graines minuscules privées de réserves nutritives ne peuvent germer qu'en présence d'une espèce spéciale de champignon.
Photo: Pierre-Olivier Combelles, Auffargis, 14 juin 2015.

Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Photo: Pierre-Olivier Combelles (13 juin 2015)

Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Photo: Pierre-Olivier Combelles (13 juin 2015)

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Coccinelle sur une marguerite. Photo: Francois Combelles Humala-Tasso.

Coccinelle sur une marguerite. Photo: Francois Combelles Humala-Tasso.

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016

Les orchidées sont menacées en France Les quatre espèces d'orchidées (160 espèces en France, sur un total de 779 genres et 22500 espèces dans le monde) que nous avons rencontrées dans les prairies d'Auffargis et aux alentours immédiats: la Platanthère à fleurs verdâtres (Platanthera chlorantha), l'Orchis pourpre (Orchis purpurea), l'Orchis bouc (Himantoglossum hircinum) et l'Ophrys abeille (Ophrys apifera), sont inscrites sur la liste des espèces menacées sur le territoire national.  Communiqué de l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature):

La Liste rouge des orchidées de France métropolitaine

Selon l’état des lieux effectué, une espèce d’orchidées sur six pourrait disparaître du territoire métropolitain.
La première analyse jamais réalisée sur les 160 espèces d’orchidées présentes en France métropolitaine montre que 27 d’entre elles sont menacées de disparition du territoire, et que 36 autres sont proches de le devenir sans une attention particulière portée à leur situation.
Ces résultats sont le fruit d’un travail commun mené par le Comité français de l’UICN, le Muséum national d’Histoire naturelle, la Fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN) et la Société française d’orchidophilie (SFO).
Communiqué de l'UICN avec le lien vers la Liste rouge des espèces menacées en France: http://www.uicn.fr/Liste-rouge-orchidees.html
 

Bibliographie

Orchidées d'Europe. Coll. Petits atlas N°83-84, Payot, Lausanne (Suisse). Flore forestière française (1: Plaines et collines), par Jean-Claude Rameau et al. I.D.F:, 1989.
The Illustrated Flora of Britain and Northern Europe, by Marjorie Blamey, Christopher Grey-Wilson. Hodder & Stoughton, London, 1989.
Soul of Japan - The Visible Essence. Photography by Katsuhiko Mizuna and Hidehiko Mizuno, text by Yoji Yamakuse. IBC Publishing, Tokyo, 2012.

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis

Mercredi 17 juin 2015

Adieu les orchidées et les fleurs de la prairie


Les prairies de la rue Creuse et de la rue de St Benoît ont été fauchées*, ou plutôt broyées, hier au tracteur. Les orchidées et les fleurs magnifiques que je montrais dans mon dernier article sont détruites, rasées, hachées.
Bien entendu il ne faut pas remettre en question le principe de la fauche annuelle des prairies (qui ne seraient plus des prairies sans cela, mais des forêts), mais on peut s'interroger sur l'époque la plus opportune, surtout lorsqu'il s'agit de broyage. Ce n'est certainement pas au au moment de la floraison des plantes herbacées sauvages, qui attirent et nourrissent beaucoup d'insectes et donc d'oiseaux. Les Plantanthères par exemple, dont j'ai remarqué l'abondance dans cette prairie, étaient encore en fleur  et par conséquent leurs graines n'étaient pas encore formées. Les orchidées** sont menacées sur le territoire national. Les quatre espèces que l'on rencontre dans notre prairie et aux alentours immédiats (Platanthera chlorantha, Orchis purpurea, Ophrys apifera et Himantoglossum hircinum) figurent sur la Liste rouge des espèces menacées de France (communiqué de l'UICN ci-dessous). Il faut donc attendre plus tard pour faucher ou broyer, pour ne pas bouleverser l'ordre de la nature. Notons que malheureusement la législation et notamment la  règlementation du Parc naturel régional ne sont pas contraignantes sur ce point. Car la prairie d'Auffargis est l'exemple type de la prairie permanente dont l'importance écologique, paysagère et pour la qualité de l'environnement est connue depuis longtemps***. C'est en tant que telle que la nôtre doit être reconnue et protégée.

Pierre-Olivier Combelles

* En principe on parle de fauche ou fauchage  lorsque l'herbe est coupée et laissée à sécher (foin, fourrage) et emportée pour être donnée plus tard en nourriture aux animaux d'élevage (bovins, chevaux, chèvres, etc.).
** 160 espèces en France métropolitaine sur un total de 779 genres et 22500 espèces connues dans le monde, divisées en deux catégories: terrestres et épiphytes (vivant sur les arbres). On les rencontre depuis l'Arctique et les hautes montagnes jusque sous les Tropiques.
 *** Voir l'article Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Prairie_permanente

A propos des orchidées d'Auffargis et de celles de Mantes-Rosny: http://lautreechoduquartierfluvial.over-blog.fr/article-les-orchidees-sont-de-retour-117926159.html

La Liste rouge des orchidées de France métropolitaine

Selon l’état des lieux effectué, une espèce d’orchidées sur six pourrait disparaître du territoire métropolitain.
La première analyse jamais réalisée sur les 160 espèces d’orchidées présentes en France métropolitaine montre que 27 d’entre elles sont menacées de disparition du territoire, et que 36 autres sont proches de le devenir sans une attention particulière portée à leur situation.
Ces résultats sont le fruit d’un travail commun mené par le Comité français de l’UICN, le Muséum national d’Histoire naturelle, la Fédération des conservatoires botaniques nationaux (FCBN) et la Société française d’orchidophilie (SFO). (Communiqué de l'UICN, avec le lien vers la Liste rouge des espèces menacées en France): http://www.uicn.fr/Liste-rouge-orchidees.html
"Publiée en partenariat avec Natureparif, l’agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France, cette Liste rouge régionale de la flore vasculaire d’Île-de-France a permis d’établir que 85 espèces végétales (6 %) semblent avoir disparu de la région depuis le XVIIIe siècle et 400 autres (26 %) sont aujourd’hui menacées.
Parmi celles-ci, 128 courent un risque majeur d’extinction (8 %) dans les prochaines années.
La destruction et la dégradation des habitats naturels représentent la principale cause de régression des espèces végétales. L’urbanisation et les changements de pratiques agricoles sont responsables de la disparition progressive de nombreuses espèces (...)
http://cbnbp.mnhn.fr/cbnbp/ressources/publications.jsp#21  Orchisauvage - Société francaise d'Orchidophilie: http://www.orchisauvage.fr/    L'exemple de la Suisse:
chaque agriculteur doit réserver le 7% de sa surface cultivable à la biodiversité = faucher après le 1er juillet.
les paiements versés à l'agriculteur varient en fonction de la richesse florale de la parcelle, indicatrice de bonne ou très bonne santé.

 

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
Platanthera chloranta, la Platanthère à fleurs verdâtres. Détail. Chaque fleur est fixée à la hampe florale par une petite tige qui est l'ovaire. Il est torsadé pour permettre à la fleur épanouie d'être en bonne position pour la pollinisation par les papillons de nuit, qui aspirent avec leur trompe le nectar contenu dans le long éperon. L'ovaire va alors grossir, les graines se développant à l'intérieur, puis à maturité il devient une capsule déhiscente qui se déchirera pour libérer les graines minuscules (il y en a des milliers dans une seule capsule) qui se répandront alentour. Ne possédant pas de réserves nutritives, elles ont besoin pour germer d'un champignon spécial dans le sol. Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

Platanthera chloranta, la Platanthère à fleurs verdâtres. Détail. Chaque fleur est fixée à la hampe florale par une petite tige qui est l'ovaire. Il est torsadé pour permettre à la fleur épanouie d'être en bonne position pour la pollinisation par les papillons de nuit, qui aspirent avec leur trompe le nectar contenu dans le long éperon. L'ovaire va alors grossir, les graines se développant à l'intérieur, puis à maturité il devient une capsule déhiscente qui se déchirera pour libérer les graines minuscules (il y en a des milliers dans une seule capsule) qui se répandront alentour. Ne possédant pas de réserves nutritives, elles ont besoin pour germer d'un champignon spécial dans le sol. Photo: Pierre-Olivier Combelles (juin 2015).

Par les bois, les prairies et les jardins d'Auffargis. Articles de Pierre-Olivier Combelles sur la nature et l'environnement à Auffargis (Yvelines, France) 2014-2016
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