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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

La courtoisie de Metz

8 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Histoire, #Espagne

ESCUELA ESPAÑOLA, SIGLO XVII Retrato de Luis de Ávila y Zuñiga, Marqués consorte de Mirabel y Comendador Mayor de Alcántara

ESCUELA ESPAÑOLA, SIGLO XVII Retrato de Luis de Ávila y Zuñiga, Marqués consorte de Mirabel y Comendador Mayor de Alcántara

"Nous répondons valeurs françaises, de la France éternelle, du royaume de France… Mais peut-être que nous vous avons déjà conté cette histoire ? Nous sommes au siège de Metz, en 1553. Metz est défendu par Monsieur de Guyze, face à Don Luis de Avila, général de Charles Quint…Monsieur de Guyze n’est autre que François de Guise, dit « le Balafré »…
Brantôme relate le siège :  «  …un esclave more ou turc ayant dérobé un cheval d’Espaigne, se sauva avecques luy dans Metz et s’y jetta.  Le général de Charles Quint, Don Luis de Avila, propriétaire tant du cheval que de l’esclave,  envoya un trompette vers M. de Guyze le prier de luy rendre par courtoysie (cet) esclave… pour le punir de son forfaict et larsin, ainsin qu’il le méritoit ».
Epoque aux rudes moeurs, certes, mais la courtoisie était toujours de mise entre grands seigneurs ; et le duc de Guise de lui répondre tout aussi courtoisement :
«  Il ne pouvait, et en avait les mains liées par le privillege de la France, de temps immérial là-dessus introduict, qu’ainsin que, toute franche qu’elle a esté et est, elle ne veut recevoir nul esclave chez soy : et tel qu’il seroit, quand ce seroit le plus barbare et estranger du monde, ayant mis seulement le pied dans la terre de France, il est aussy tost libre et hors de toute esclavitude, et est franc comme en sa propre patrie ; et pour ce, qu’il ne pouvoit aller contre la franchise de la France : mais pour le cheval, il le luy renvoyoit de courtoysie »
Le siège de Metz fut dur pour les Espagnols.
Après quarante-cinq jours de batteries, Charles-Quint, qui voyait fondre son armée, perdant toute espérance, leva le siège dans les premiers jours de janvier 1533.
L’Histoire nous dit que la retraite fut désastreuse.
Les Français sortirent, battirent l’arrière-garde et enlevèrent une grande partie du parc de siège. Le camp impérial, plein de malades et de mourants étendus dans la boue glacée, était si piteux à voir que les Français en eurent compassion et secoururent généreusement tous ces pauvres abandonnés.
Depuis ce temps, la « courtoisie de Metz » passa en proverbe et fit grand honneur à l’armée française…
Alors excusez- moi du peu, mais ? Les valeurs républicaines françaises ?…"
Source: Les Manants du roi link
Le duc François de Guise. Portrait dessiné par François Clouet, Chantilly, musée Condé, XVIe siècle.

Le duc François de Guise. Portrait dessiné par François Clouet, Chantilly, musée Condé, XVIe siècle.

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