Plastics
La dérive d’immenses plaques de déchets
«Appelé le 7e continent de plastique une immense plaque de déchets s’est formée dans le nord de l’océan Pacifique, de la taille d’un tiers de la superficie des États-Unis. Il s’agit d’une multitude de micro-plastiques, d’un diamètre inférieur à 5 mm, en suspension à la surface ou jusqu’à 30 mètres de profondeur. Selon Audrey Garric, «cette pollution, invisible depuis l’espace, se retrouve dans cinq grand bassins océaniques, au sein du Pacifique Nord, mais aussi du Pacifique Sud, de l’Atlantique Nord et Sud et de l’océan Indien (figure 5). Ces zones sont en effet caractérisées par la rencontre de courants marins qui, influencés par la rotation de la Terre, s’enroulent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère nord, et en sens inverse dans l’hémisphère sud, selon le principe de la force de Coriolis, et forment d’immenses vortex appelés gyres océaniques. La force centripète aspire alors lentement, en plusieurs années, tous les détritus qui flottent sur l’eau vers le centre de la spirale, où ils s’amalgament et d’où ils ne sortent jamais».
«Les déchets qui peuplent les océans proviennent en effet à 80 % des terres, portés par le vent ou les rivières – le reste tombant des navires de commerce. Jusqu’alors, les débris flottants étaient détruits par les micro-organismes, mais cela n’est plus le cas avec l’arrivée des plastiques, essentiellement du polyéthylène, du polypropylène et du PET, qui constituent 90 % des déchets maritimes».
Le déversement des plastiques dans les océans pourrait décupler d’ici à dix ans. On estime que 269 000 tonnes de déchets plastique flottent sur les océans et que leur surface est contaminée à 88 % par du plastique (lemonde.fr).
Source:
Prof. Jules Dufour: Les océans pour la survie de l’humanité (première partie)
http://www.mondialisation.ca/les-oceans-pour-la-survie-de-lhumanite-premiere-partie/5436463
Carte des pollutions marines et côtières du monde:
Figure 5. Localisation approximative des plaques de déchets. Source : http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/05/09/le-7e-continent-de-plastique-ces-tourbillons-de-dechets-dans-les-oceans_1696072_3244.html#bsJWKP5b3K43J8SH.
Simon & Garfunkel: The Sound of Silence (The Graduate)
The Dubliners - In The Rare Old Times
Raised on songs & stories, heroes of renown
The passing tales & glories that once was Dublin town
The hallowed halls & houses, the haunting childrens' rhymes
That once was Dublin city in the rare ould times
[Chorus:]
Ring a ring a rosie, as the light declines
I remember Dublin city in the rare ould times
My name it is Sean Dempsey, as Dublin as can be
Born hard & late in Pimlico, in a house that ceased to be
By trade I was a cooper, lost out to redundancy
Like my house that fell to progress, my trade's a memory
& I courted Peggy Dignan, as pretty as you please
A rogue & a child of Mary, from the rebel liberties
I lost her to a student chap with a skin as black as coal
When he took her off to Birmingham, she took away my soul
[Chorus]
The years have made me bitter, the gargle dims me brain
'Cause Dublin keeps on changing & nothing seems the same
The Pillar & the Met have gone, the Royal long since pulled down
As the great unyielding concrete makes a city of my town
[Chorus]
Fare thee well sweet Anna Liffey, I can no longer stay
& watch the new glass cages, that spring up along the quay
My mind's too full of memories, too old to hear new chimes
I'm part of what was Dublin in the rare ould times
Rare Oul Times a été chantée pour la première fois par les Dublin City Ramblers
BONUS !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Fossil Fern in the High Andes of Peru (Une fougère fossile des Hautes Andes du Pérou)
Une Adiantite du Carbonifère que j'ai découverte dans les années 1990 au cours d'une exploration botanique dans la puna de la région du lac Junin, vers 4300 m d'altitude dans les Hautes Andes du Pérou. Vraisemblablement Nothorhacopteris. Une fougère qui poussait au Carbonifère, il y a environ 350 millions d'années, lorsque cette région faisait alors partie du super-continent Gondwana. Et nos ancêtres, à cette époque, à quoi ressemblaient-ils ? Cela mérite qu'on y réfléchisse un peu; cela nous donnera un peu de modestie, à nous qui avons l'arrogance de nous intituler "Homo sapiens sapiens". (ne serait-ce pas plutôt Homo stultus superbus ou même superbissimus ?)
Lisez ici mon article et les discussions sur le site The Fossil Forum:
http://www.thefossilforum.com/index.php?/topic/72054-fossil-fern-in-the-high-andes-of-peru/&
Une proche espèce moderne de notre Fougère fossile: Adiantum capillus-veneris, une Adiantaceae d'Europe du nord. In: Collins Guide of Grasses, Sedges, Rushes and Ferns of Britain and Northern Europe. Text by Richard Fitter ad Alastair Fitter. Illustrated by Ann Farrer. Collins, London, 1984.
Louis Brauquier: L'Arménien
L'Arménien
J'aime le vieil Arménien dans l'échoppe sombre
Où, seul, dès le matin, il allume la lampe,
Jusqu'au soir ranimant sur des tapis rongés
Par d'innombrables pas et tant de balayages,
La rose de Chiraz que le temps a pâlie,
La gloire perse, le lion des Sassanides
Et la vivacité des cavaliers turquoise.
Parfois un homme de son âge entre et s'assied,
Prenant soin de ne pas lui masquer la lumière ;
Et comme il fait une visite d'amitié
Il garde son feutre un peu sale sur la tête.
Il parle en souriant ; sérieux l'autre écoute
Sans cesser d'assortir ses brins à ses couleurs,
Les yeux près de la trame et l'esprit envolé.
En passant, je les vois à travers la vitrine.
Ils parlent. De quoi parlent-ils ? d'enfants malades,
Puis en allés, d'énormes femmes qui vieillissent,
Du temps dehors, du fisc et des bruits de la rue.
Mais ils savent, c'est un langage convenu.
En vérité, pour eux, il s'agit d'un village
Près d'Erzeroum, si loin à cause des montagnes,
D'un olivier ébranché par une colombe,
D'évêques barbus et chanteurs, des anciens Turcs,
D'histoires avant le déluge, et de massacres.
Le visiteur s'en va ; et lui attend la nuit
Pour fermer sa boutique où, dans l'ombre, s'endorment
Les roses, les lions et les guerriers de laine.
Feux d'épaves, éd. Gallimard, 1970
Œuvres complètes, pages 363-364.
Je connais des îles lointaines, éd de La Table Ronde.
La hantise de mer (Lettre de Saint-John Perse à Joseph Conrad)
Deux pages du poème de Saint-John Perse "Anabase" paru pour la première fois dans la Nouvelles Revue Française, N°124, 1er janvier 1924. Collection: Pierre-Olivier Combelles.
Lettre de Saint-John Perse à Joseph Conrad. Saint-John Perse, Oeuvres complètes. NRF-Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1982.
« les seules véritables épouses que j'ai jamais eues ont été mes voiliers »
Errol Flynn
Lire aussi sur ce blog:
http://pocombelles.over-blog.com/article-une-goelette-sous-les-fleurs-st-john-perse-39816194.html
et ailleurs:
Marc Seguin: Saint-John Perse poète de la mer:
Seguin Marc. Saint-John Perse, poète de la mer. In: Bulletin de l'Association Guillaume Budé, n°2, juin 1963. pp. 236-248; doi : 10.3406/bude.1963.4034 http://www.persee.fr/doc/bude_0004-5527_1963_num_1_2_4034
http://www.persee.fr/docAsPDF/bude_0004-5527_1963_num_1_2_4034.pdf
et
Soirs de vie aux Vigneaux : Saint-John Perse et Louis Brauquier, par Alain Paire:
Yacouba Sawadogo: l'homme qui plantait des arbres
Confronté depuis quelques décennies à une baisse constante des précipitations couplée d’une forte pression démographique, le nord du Burkina Faso connaît une dégradation progressive de l’environnement et une régression des rendements agricoles. Selon les données de l’Observatoire national de l’environnement et du développement durable (ONEDD), la région constitue l’une des trois zones du pays où la dégradation des sols est la plus forte, avec un indice de 3,1 sur 5. La situation est alarmante. En tout, 74,1 % des 273 828 km² de terres du Burkina sont affectées par la désertification et la sécheresse. Comment cette zone peut-elle abriter une forêt ?
Il s’agit de l’œuvre de Yacouba Sawadogo, 80 ans, surnommé « l’homme qui arrêta le désert ». Pour cette tâche herculéenne, il a trouvé une idée innovante : le zaï. « À la fin des années 1960, des prédicateurs ont annoncé que nous serions confrontés à une sécheresse sans pareille dans notre localité. Face à ce malheur à venir, j’ai décidé de laisser tomber mon commerce de pièces détachées pour me lancer dans l’agriculture. Afin de comprendre comment la nature se régénère, j’ai sillonné deux ans durant les terres de mon village, souvent à pied, souvent à cheval. »
C’est au bout de ces deux ans de « communion » avec la terre que lui est venue l’idée du zaï, une technique qui consiste à préparer le sol en saison sèche. Pour ce faire, il y creuse de petits trous qu’il emplit de déchets organiques. Ces déchets attirent les termites, naturellement présentes dans cet environnement. En s’installant dans les petites cavités, les termites creusent des galeries, qui retiennent l’eau au moment de la saison des pluies. Il ne reste ensuite qu’à semer.
(...)
Suite de l'article:
https://www.lecourrierderussie.com/international/afrique/2017/06/sawadogo-burkina-desertification/
Merci à Alain Sennepin http://europe-tigre.over-blog.com/ qui m'a signalé cet article!
L'après-midi d'un faune dans le parc du château de Rambouillet
C'est la canicule. Dans le parc du château de Rambouillet, je suis allé m'asseoir au bord de l'eau, à l'ombre d'un "shankolo". C'est le beau nom choctaw du cyprès chauve (Taxodium distichum) que j'emploie toujours au lieu de l'horrible nom français.
Shankolo, shankolo, beau shankolo qui m'ombrage et me rafraîchis, où sont les forêts d'Amérique peuplées des tiens; où sont les bayous, les oiseaux, les insectes, les poissons, les alligators, les usnées qui pendent aux branches, là-bas, dans ton pays d'origine...
Où sont les anhingas au cou de serpent qui pêchaient dans l'eau à vos pieds ?... (John James Audubon, The Birds of America)
et les perroquets de Caroline au beau plumage vert et jaune qui jacassaient dans vos branches ? (Mark Catesby, The parrot of Carolina and the cypress of America, The Royal Society)
Où sont les Indiens Choctaw qui ont vécu dans vos forêts pendant des millénaires, creusant leurs canots dans le bois de vos troncs et tissant les fibres de vos écorces pour faire leurs hottes ? Shankolo, shankolo... qui en Amérique prononce encore votre beau nom comme je le fais, seul, assis à votre pied dans le parc lointain de Rambouillet ? ... (Louisiana Indians Walking Along a Bayou Alfred Boisseau – 1847)
Tu m'as répondu en frôlant soudain mon visage et ma bouche d'un rameau léger poussé par un souffle invisible...
Dehors, la chaleur est écrasante; la lumière aveuglante. Les oiseaux ne chantent plus. C'est le silence. Un héron dressé, immobile au bord du bassin où il fixe le jet d'eau, se laisse approcher à quelques mètres. Il a extrêmement chaud à cause de l'épaisseur de son plumage et il évite le moindre mouvement qui pourrait l'échauffer encore plus.
Pas seulement parce qu'il est américain, mais parce qu'il est historiquement, écologiquement et culturellement indien (ou amérindien si l'on veut).
Ici, dans nos parcs, il est totalement séparé de son milieu naturel.
Comme ces Sauvages que l'on ramenait en France pour les montrer à la Cour...
Le "shankolo" sous lequel je m'étais assis l'a parfaitement compris et c'est pourquoi il m'a fait un signe en caressant soudain mes lèvres de la pointe d'un rameau porté par un souffle invisible.
Lui et moi, nous nous comprenons. Nous sommes tous les deux des exilés.
P.-O.C.
Photos de Pierre-Olivier Combelles (20 juin 2017). Appareil: Fujifilm X100T.
"La liberté mène à la rivière, la rivière aux arbres, et les arbres aux hommes humbles, et à leur si précieuse amitié" Valentin Pajetnov.
La version française de son livre "L'ours est mon maître" est parue en octobre 2016 aux éditions Transboreal. Traduction, préface et postface d'Yves Gauthier. 521 pages.
Merci à Alain Sennepin http://europe-tigre.over-blog.com/ pour m'avoir envoyé cette belle citation de Pajetnov.