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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

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Diogène Laërce: Sentences d'Antisthène

26 Mai 2022 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Antisthène, #Philosophie

Bronze représentant probablement Antisthène, Museo Archeologico Provinciale Francesco Ribezzo, Brindisi, Italie. Source: Wikipedia.

Bronze représentant probablement Antisthène, Museo Archeologico Provinciale Francesco Ribezzo, Brindisi, Italie. Source: Wikipedia.

(...)

Voici ses principales sentences : La vertu peut être enseignée. Ceux-là sont nobles qui sont vertueux. La vertu suffit à donner le bonheur, sans qu’elle nécessite autre chose que la force d’un Socrate. Elle consiste dans l’action et non pas dans les paroles ni les doctrines. Le sage se suffit à lui-même, car il a en lui tout ce qui appartient aux autres. L’obscurité du nom est un bien égal à la souffrance. Le sage ne vit pas d’après les lois de sa patrie, mais d’après la vertu. Il prendra femme pour avoir des enfants, et il aimera, car seul le sage sait quelles femmes il faut aimer. Dioclès lui attribue encore les sentences suivantes : Au sage, rien n’est étranger, rien ne cause d’embarras. L’homme de bien est digne d’être aimé. Il faut prendre des amis vertueux. Il faut prendre pour alliés ceux qui ont l’âme noble et juste. La vertu est une arme qu’il faut toujours garder sur soi. Il vaut mieux attaquer tous les coquins du monde avec une poignée de braves gens qu’une poignée de braves gens avec une assemblée de coquins. Il faut surveiller ses ennemis, car ils voient les premiers nos défauts. Il faut estimer un homme de bien plus qu’un parent. Pour l’homme et pour la femme la vertu est la même. Ce qui est bien est beau, ce qui est mal est laid. Tout ce qui est injuste, il faut le considérer comme devant nous être étranger. La prudence est le plus sûr des remparts, car jamais il ne tombe, et jamais il n’est livré par trahison. Il nous faut construire dans nos âmes des remparts inexpugnables. Il faisait ses discours dans un gymnase appelé Cynosarge, tout près des portes de la ville ; de là vient, dit-on, le nom de cynique que porta sa secte. Lui-même se surnommait « vrai chien.  Il fut le premier à faire doubler son manteau, selon Dioclès, et portait ce seul vêtement. Il prit aussi le bâton et la besace. Néanthe atteste lui aussi qu’il fit doubler son manteau le premier. Par contre Sosicrate dit que ce fut Diodore d’Aspendos ; et il ajoute qu’il portait la barbe, le bâton et la besace.

C’est le seul des disciples de Socrate que Théopompe ait loué, disant qu’il était étrangement fort, et d’une extrême douceur de parole, si bien qu’il captivait quiconque l’écoutait. On le voit bien d’ailleurs à ses écrits et dans le Banquet de Xénophon. Il semble bien aussi qu’il fut le fondateur de cette secte la plus austère des Stoïciens, d’où Athénée, auteur d’épigrammes, écrivit sur lui les vers suivants :

O savantes paroles stoïciennes, excellentes

Théories par vous inscrites sur des tablettes sacrées :

Seule la vertu de l’âme est un bien ; seule en effet

Elle donne la force aux hommes et aux villes ;

Mais les jouissances de la chair, recherchées des hommes,Une seule des filles de la Mémoire les loue.

Antisthène est responsable de l’insensibilité de Diogène, de la continence de Cratès et de la force d’âme de Zénon. Il jeta les fondements de leur secte. Xénophon, d’autre part, dit qu’il avait une conversation des plus agréables et qu’il était très sobre.

(...)

Diogène Laërce: Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres. Traduction de Robert Genaille, 1933.

Source: http://ugo.bratelli.free.fr/Laerce/Cyniques/Antisthene.htm

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