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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

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La loi, la tyrannie, la Terreur (Bonald, Bernanos)

2 Octobre 2024 , Rédigé par Ropuge et Blanc Publié dans #Bonald, #Bernanos, #France, #Philosophie, #Politique

"Dans une société en révolution, le défaut, ou, pour parler plus exactement, l'absence de pouvoir légitime, constitue tout homme qui en reconnaît l'autorité Ministre du pouvoir pour combattre l'erreur par ses écrits, et même la tyrannie par ses armes, dès qu'il peut le faire avec probabilité de succès. C'était à tous de conserver la société, c'est à chacun à la rétablir. D'ailleurs, l'homme qui combat pour la vérité est défendu par elle, et il a pour lui ce qu'il y a de plus fort au monde. les partisans des bonnes et vieilles maximes remplissent donc le plus saint des devoirs en restant en insurrection permanente, au moins de pensées et d'actions privées, contre ce que les tyrans et leurs esclaves appellent la loi, et qui n'est autre chose que des opinions absurdes, ou atroces, qu'un petit nombre d'hommes pervers a imposées à un grand nombre d'hommes faibles."

Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald (1754-1840), Du pouvoir et du devoir dans la société.

La loi, la tyrannie, la Terreur (Bonald, Bernanos)
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"Une seule masse affreusement disponible" (Bernanos)

4 Août 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Bernanos, #Philosophie, #Politique, #R.P. Bruckberger

« Leur soumission au progrès n’a d’égale que leur soumission à l’Etat… »

Bernanos avait rêvé au début juste après la Libération, et ça donne La France contre les robots, livre qui doit être oublié – même par les ignares et les distraits – car il est dépassé un an ou deux après. Le grand esprit déchante vite (« votre place est parmi nous ! » lui chantait de Gaulle qui part vite aussi) et cela donne ensuite les prodigieuses conférences de « la Liberté, pour quoi faire ? », où le grand esprit pragmatique et non visionnaire remet tout le monde à sa place : la démocratie vaut les dictatures et le christianisme est crevé, surtout celui qui veut se moderniser. On relira mon texte fondamental (je pèse mes mots, car on est en enfer, on y est vraiment) sur Bruckberger qui va plus loin que Bernanos quand il découvre que l’Inquisition est la source et le prototype des méthodes totalitaires modernes.

Robert Steuckers m’a appris que j’étais publiquement insulté par certains pour citer Bernanos. C’est un immense plaisir et un intense hommage. Je vais citer au maximum sans commenter, en remerciant encore ma Tetyana qui m’a tout scanné ; on commence par « cette masse affreusement disponible » qui vote pour l’Europe, pour Macron-antifasciste-républicain-humaniste, pour la guerre, pour le vaccin, pour l’Europe, pour l’Otan, pour le mondialisme, pour le Grand Reset, pour le totalitarisme informatique, pour tout.
Or cette masse bascule de Pétain à de Gaulle comme cela, par mouvement mécanique, par mouvement de balancier :

« Il y a des millions et des millions d’hommes dans le monde qui n’ont pas attendu notre permission pour soupçonner que la France de 1940- formée d’une majorité de gaullistes et d’une poignée de pétainistes – ne forme réellement qu’UNE SEULE MASSE AFFREUSEMENT DISPONIBLE, dont l’événement de Munich avait déjà permis de mesurer le volume et le poids, qui s’est retrouvée presque tout entière à l’Armistice pour rouler dans le pétainisme par le seul effet de la pesanteur, jusqu’à ce que l’invasion de l’Afrique du Nord, rompant l’équilibre, l’ait fait choir sur l’autre pente…La masse française, cette masse électorale suicidaire, cherche aujourd’hui à tâtons un autre fait irréparable… Au terme de notre évolution, il ne subsistera de l’Etat qu’une police, une police pour le contrôle, la surveillance, l’exploitation et l’extermination du citoyen (la liberté pour quoi faire ?). »
Et d’ajouter :
« Il y a des millions et des millions d’hommes dans le monde qui n’ignorent plus que la Résistance ayant été l’œuvre d’une poignée de citoyens résolus, qui électoralement ne pouvaient pas compter pour grand-chose, il était fatal que la réorganisation de la Démocratie parlementaire réduisît la Résistance à rien. »
On connaît mon admiration pour Stefan Zweig, citoyen du monde et apatride comme moi (les patries ayant toutes été exterminées par l’américanisme il ne reste qu’à se trouver un hôtel – et un bon), qui écrit sur cette masse affreusement disponible dans son inoubliable Monde d’hier : « la masse roule toujours immédiatement du côté où se trouve le centre de gravité de la puissance du moment ». Monde d’hier, Livre de Poche, p. 469 pour les curieux. On ajoute pour les gourmets : « Ceux qui criaient aujourd’hui « Heil Schuschnigg ! » hurleraient demain « Heil Hitler ! ». C’est la page suivante…
Heil Biden ! Heil Davos ! Heil Ursula ! Heil Climat !…

(...)

Nicolas Bonnal/ Strategika

https://strategika.fr/2024/07/29/bernanos-et-la-masse-disponible-des-temps-totalitaires-nicolas-bonnal/

"Une seule masse affreusement disponible" (Bernanos)
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La Loi (Bonald, Bernanos)

7 Janvier 2024 , Rédigé par Béthune Publié dans #La Loi, #France, #Bonald, #Bernanos, #Philosophie, #Politique

"Dans une société en révolution, le défaut, ou, pour parler plus exactement, l'absence de pouvoir légitime, constitue tout homme qui en reconnaît l'autorité Ministre du pouvoir pour combattre l'erreur par ses écrits, et même la tyrannie par ses armes, dès qu'il peut le faire avec probabilité de succès. C'était à tous de conserver la société, c'est à chacun à la rétablir. D'ailleurs, l'homme qui combat pour la vérité est défendu par elle, et il a pour lui ce qu'il y a de plus fort au monde. les partisans des bonnes et vieilles maximes remplissent donc le plus saint des devoirs en restant en insurrection permanente, au moins de pensées et d'actions privées, contre ce que les tyrans et leurs esclaves appellent la loi, et qui n'est autre chose que des opinions absurdes, ou atroces, qu'un petit nombre d'hommes pervers a imposées à un grand nombre d'hommes faibles."


Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald (1754-1840), Du pouvoir et du devoir dans la société.

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"Chacun pour Dieu" (Georges Bernanos: Dialogues de Carmélites)

25 Mars 2023 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bernanos, #Catholicisme, #Religion

Madame de Croissy, Prieure des Carmélites, à Blanche de la Force (5:49 du film et 2e Tableau, scène 1 de la pièce):

 

Notre affaire est de prier, comme l'affaire d'une lampe est d'éclairer. Il ne viendrait à l'esprit de personne d'allumer une lampe pour en éclairer une autre. Chacun pour soi, telle est la loi du monde, et la nôtre lui ressemble un peu: "chacun pour Dieu!"

[...]

Non, ma fille, nous ne sommes pas une entreprise de mortification ou des conservatoires de vertus, nous sommes des maisons de prière, la prière seule justifie notre existence, qui ne croit pas à la prière ne peut nous tenir que pour des imposteurs ou des parasites. Si nous le disions plus franchement aux impies, nous nous ferions mieux comprendre. Ne sont-ils pas forcés de reconnaître que la croyance en Dieu est un fait universel ? N'est-ce pas une contradiction bien étrange que les hommes puissent tout ensemble croire en Dieu, et le prier si peu et si mal ? Ils ne lui font guère que l'honneur de le craindre. Si la croyance en Dieu est universelle, ne faut-il pas qu'il en soit autant de la prière ? Eh bien, ma fille, Dieu a voulu qu'il en soit ainsi, non pas en faisant d'elle, aux dépens de notre liberté, un besoin aussi impérieux que la faim ou la soif, mais en permettant que nous puissions prier les uns à la place des autres. Ainsi chaque prière, fût-ce celle d'un petit pâtre qui garde ses bêtes, c'est la prière du genre humain.

Court silence.

Ce que le petit pâtre fait de temps en temps, et par un mouvement de son coeur, nous devons le faire jour et nuit. Non point que nous espérions prier mieux que lui, au contraire. Cette simplicité de l'âme, ce tendre abandon à la Majesté divine qui est chez lui une inspiration du moment, une grâce, et comme l'illumination du génie, nous consacrons notre vie à l'acquérir, ou à le retrouver si nous l'avons connu, car c'est un don de l'enfance qui le plus souvent ne survit pas à l'enfance... Une fois sorti de l'enfance, il faut très longtemps souffrir pour y rentrer, comme tout au bout de la nuit on retrouve une autre aurore. Suis-je redevenue enfant ?...

 

Dialogues de Carmélites est une œuvre théâtrale de Georges Bernanos, d'après une nouvelle de Gertrude von Le Fort et un scénario du R.P. Bruckberger et de Philipe Agostini (Les Cahiers du Rhône, Éditions du Seuil, Paris, 1949).

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Dr Ali Benziane: La crise de la vérité

25 Décembre 2022 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Philosophie, #René Guénon, #Simone Weil, #Ernst Jünger, #Bernanos, #Alexandre Grothandieck, #Giorgio Agamben, #Pier Paolo Pasolini, #Ali Benziane, #Opération Coronavirus, #Opération "réchauffement climatique", #Gilles Deleuze

Vidéo de la conférence du Dr Ali Benziane, remarquable pour son intérêt, sa clarté, sa sobriété:

https://www.lelibrepenseur.org/la-crise-de-la-verite-par-le-dr-ali-benziane/

 

"Lorsque l'état d'exception devient la règle, nous vivons dans un camp à ciel ouvert."

Giorgio Agamben, L'état d'exception (2003).

https://lvsl.fr/letat-dexception-selon-giorgio-agamben/

 

"Le monde moderne est une conspiration contre la vie intérieure."

Georges Bernanos, La France contre les robots.

 

"Le nouveau fascisme, grâce aux moyens de communication et d'information, viole et souille l'âme à jamais."

Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires.

 

"Nous pensons maintenant que la solution ne proviendra pas d'un supplément de connaissance scientifique, d'un supplément de technique, mais qu'elle proviendra d'un changement de civilisation."

Alexandre Grothandieck, Récoltes et semailles.

 

"La science classique contenait dans son progrès même un facteur progressif de paralysie qui devait un jour la tuer."

Simone Weil

 

"La science occidentale est un savoir ignorant."

René Guénon, Orient et Occident (1924), chapitre "La superstition de la science".

 

"La cruauté menace de devenir un élément, une fonction de nouvelles structures de pouvoir, et l'on voit l'individu désarmé devant elle."

Ernst Jünger.

 

Gilles Deleuze (1925-1995): Post-scriptum sur les sociétés de contrôle

https://www.infolibertaire.net/gilles-deleuze-1925-1995-post-scriptum-sur-les-societes-de-controle/

 

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