chiisme alaouite
Le chiisme alaouite (d'après Wikipedia)
8 Avril 2023 , Rédigé par Sudarshan Publié dans #Chiisme alaouite, #Religion, #Syrie
Zulfikar, la représentation stylisée de l'épée d'Ali, est un symbole crucial pour les alaouites et les musulmans chiites
Les alaouites ou alawites (arabe : علويّ (ʿalawīy), alaouite ; alawite), également appelés noseïris ou nusayris (arabe : نصيريّ (nuṣayrī), nosaïrite), ou ansariyas, sont un groupe ethnique et religieux issu du djébel Ansariya au nord de la Syrie. Ils pratiquent une forme de chiisme duodécimain.
Au début du XXIe siècle, ils forment entre 10 % et 12 %1,2 de la population de la Syrie (12 % à 14 % selon une autre source), et des communautés alaouites existent au Liban et en Turquie, en particulier à proximité de la frontière syrienne (dans l’ancien sandjak d'Alexandrette).
Les trois quarts des alaouites syriens vivent dans la région de Lattaquié, où ils représentent près des deux tiers de la population.
Les présidents Hafez el-Assad, chef de l’État de 1970 à sa mort en 2000, et Bachar el-Assad, qui a succédé à son père le 17 juillet 2000, sont alaouites.
Aspects spirituels et religieux
Doctrine alaouite
La doctrine religieuse des Alaouites repose sur la croyance en une triade composée d'Ali dit le Sens ou l'Essence (ma'na), de Mahomet qui serait son Nom (ism) ou son Voile (hijāb) et de Salman le Perse qui serait sa Porte (bāb). Selon les Alaouites, Ali a créé Mahomet qui lui-même a créé Salman le Perse. Ainsi, Mahomet a un rôle secondaire au sein de l'alaouisme ; il n'est que celui qui professe une version limitée et simpliste de la religion s'adressant aux masses ignorantes, la vraie foi n'étant réservée qu'aux seuls initiés.
La religion alaouite se transmet, à l'image des cultes juif et druze, essentiellement de façon héréditaire, les conversions étant très difficiles.
L'initiation est réservée aux hommes, fils de deux parents alaouites, âgés entre 16 et 20 ans. Les femmes ne sont pas initiées, car elles sont jugées « naturellement élevées », contrairement aux hommes qui doivent eux apprendre à être perspicaces.
Les spécialistes identifient dans la doctrine alaouite des restes de néoplatonisme et de gnose préislamique. Habituellement assimilée à une variation de l'islam chiite, elle s'en distingue néanmoins par des différences importantes : l'absence de mosquées, d'imams, ses particularités doctrinales, d'où sa position aux marges du monde musulman.
La doctrine alaouite professe la croyance de la bénédiction de l'Esprit saint dans la succession des imams chiites. Leur livre saint est le Coran, dont ils tirent toutefois une interprétation particulière, jugée non conforme à l'Islam (notamment concernant le principe islamique fondamental d'unicité divine ou « Tawhid ») par la majorité de la communauté musulmane.
La cosmogonie alaouite est dialectique : au début des temps, les âmes des croyants sont des lumières autour de Dieu et le louent, puis se révoltent en doutant de Sa divinité. Elles sont alors précipitées sur terre où elles sont enfermées dans des corps matériels condamnés à la métempsycose. Mais elles ont une chance de se racheter : en effet, Dieu leur apparaît dans l'histoire pour les contraindre à l'obéissance.
La succession : par exemple les prophètes sont Adam, Noé, Jacob, Moïse, Salomon, Jésus, et Mahomet, les successeurs sont Abel, Seth, Joseph, Josué, Asif ibn Barkhiya, saint Pierre, et Ali.
Celui qui reconnaît le mâ'na est sauvé, libéré du cycle, son âme redevient étoile, et retourne à travers les sept cieux vers le ġâya, le « but », c'est-à-dire la contemplation (mu'âyana) de la lumière divine. Mais la réincarnation peut être une punition.
La doctrine mystique alaouite est fondée sur le sens caché (bâtin), la masse des fidèles ignorant le sens profond du message divin, réservé aux seuls initiés. Ici, les interprétations divergent.
Il existe une soixantaine de groupes alaouites qui se réunissent en deux tendances : les haidariés, présents principalement en Turquie (Antioche, Alexandrette, Adana), et les kalaziés, essentiellement syriens. Les haidariés se subdivisent entre les chamaliés (« du Nord » en arabe) et les ghaibiés (« occultés »). Les haidariés chamaliés pensent qu'Ali a pour demeure le soleil que représente Mahomet, alors que les haidariés ghaibiés assimilent plutôt Ali au soleil et Mahomet à la lune. À l'inverse, les kalaziés identifient Ali à la lune et Mahomet au soleil.
Comme les alévis, les alaouites donnent un attribut divin à Ali.
Fêtes et pratiques
Le ramadan est pratiqué par certains et on célèbre l'Aïd el-Fitr. De plus, comme les autres chiites, ils célèbrent l'Achoura, qui commémore le martyre de Hussein à Kerbala et ils célèbrent le Ghadir Khumm. Ils célèbrent également de nombreuses fêtes chrétiennes : Noël, l'Épiphanie, Pâques29.
Le culte des saints, comme souvent, est une autre trace de piété. Le 21 mars, les alaouites fêtent également Norouz, la fête zoroastrienne kurdo-perse du printemps.
Il leur est interdit de manger certains aliments, à savoir l'anguille, le poisson noir, le lièvre, le chameau, ainsi que les animaux qui furent mal abattus.
Les alaouites sont-ils considérés comme des musulmans ?
Comme pour les Druzes et les Alévis, il n'y a pas d'unanimité parmi les théologiens sunnites quant à l'appartenance des alaouites à l'islam. Certains alaouites se revendiquent musulmans, d'autres non.
Le frère de l'ancien président syrien Hafez el-Assad maria un de ses fils avec une sunnite issue de la famille régnante saoudienne, pourtant wahhabite. Assad obtint aussi de juristes libanais tant sunnites que chiites, tels Moussa Sadr, des fatwas reconnaissant les alaouites comme musulmans, la présidence de la République de Syrie ne pouvant constitutionnellement être assumée que par un musulman. Néanmoins, pour la majorité des théologiens sunnites, les alaouites sont des hérétiques.
Le culte alaouite, du moins dans sa « face visible », se rattache au chiisme à travers sa reconnaissance du 11e imam chiite descendant d'Ali Hasan al-Askari, mais s'éloigne du chiisme duodécimain par sa non-reconnaissance du 12e imam. Selon les alaouites, Hasan al-Askari aurait transmis l'essentiel de leur doctrine religieuse à Nuçayr, fondateur officiel de l'alaouisme.
Les alaouites rejettent le pèlerinage à La Mecque, qui relève à leurs yeux de l'idolâtrie, et ne se préoccupent pas d'aumône. Le vin est vénéré, car il est un symbole solaire et divin.[Information douteuse]
Relations inter-religieuses
Les alawites ont été particulièrement mal considérés et très longtemps maltraités par la majorité sunnite, entretenant à l'inverse des relations plutôt cordiales avec les autres minorités du Proche-Orient, à la notable exception de leurs voisins ismaéliens. En effet, ils n'hésitent pas, après une période d'affrontement et de résistance, à nouer des rapports amicaux avec les Croisés30. Leur traitement est particulièrement rigoureux sous l'ordre mamelouk, et leur condamnation s'appuie essentiellement sur une fatwa ayant fait date à leur égard. Ibn Taymiyya (1263-1328), jurisconsulte traditionaliste et référence du wahhabisme et du salafisme, écrit à leur sujet au XIIIe siècle :
« Les Nusayris sont plus infidèles que les juifs et les chrétiens, plus infidèles encore que bien des idolâtres. Ils ont causé plus de préjudices à la communauté de Muhammad que les infidèles belligérants comme les Francs, les Turcs et d'autres encore. Aux musulmans ignorants ils se présentent comme chiites, bien qu'en réalité ils ne croient pas en Allah, en son prophète et son livre. Chaque fois qu'ils le peuvent, ils font couler le sang des musulmans (…). La Guerre et le châtiment contre eux, conformément à la loi islamique, sont parmi les plus grands actes de piété et les obligations les plus importantes. Il est agréable à Allah qu'on mène la guerre sainte contre eux ! »
Outre cette hostilité générale, une animosité pluriséculaire oppose les Alaouites à leurs voisins immédiats, ismaélites en rivalité pour le contrôle de certains points stratégiques comme la forteresse de Qadmûs.
Avec les sunnites, les Alaouites (sous la conduite de leur philosophe Zaki al-Arsûzi), ont contribué par la suite à l'émergence du nationalisme et du socialisme pan-arabe, de même qu'avec des Arabes chrétiens (comme Michel Aflak). Ensemble sunnites, chiites, ismaélites, druzes et chrétiens se retrouvent dans le parti Baas (de même en Irak, pays voisin).
Depuis le début de la guerre civile syrienne en 2011 plusieurs individus et familles alaouites se sont engagés dans des initiatives interconfessionnelles et intercommunautaires dans le but de surmonter les craintes et préjugés réciproques, notamment avec des représentants de la communauté sunnite en Syrie.
Source de cette citation: https://fr.wikipedia.org/wiki/Alaouites
Carte de la Syrie publiée par l'UPR à l'occasion de l'entretien de Adnan Hazzam (à droite sur l'image) avec François Asselineau. Capture d'écran de la vidéo.
Source de la vidéo de l'UPR:
https://www.upr.fr/actualite/lamitie-multi-seculaire-franco-syrienne-pourra-t-elle-renaitre/
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