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Rouge et Blanc, ou le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

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Ernst Jünger: Heidegger

4 Décembre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres, #France, #Europe

Martin Heidegger

Martin Heidegger

Témoignage de Ernst Jünger sur Heidegger

Pendant la seconde guerre mondiale, alors qu'il occupait un poste militaire à Paris, Ernst Jünger a rencontré de jeunes français qui se penchaient sur Heidegger. «J'y ai vu, dit-il, un bon signe de la force d'attraction d'un penseur. En dépit des granves bouleversements et conflits qui nous divisaient, subsistaient quand même des ponts spirituels, qui tenaient bon.»

Jünger devait prolonger sa réflexion sur la force d'attraction de Heidegger dans le cadre du texte qu'il écrivit à l'occasion du 80e anniversaire du philosophe.


«Comment se fait-il que le magnétisme de ce penseur puisse triompher d'aussi fortes résistances ? Au cours de ces rencontres, j'ai pris conscience que ce n'est pas la langue seulement qui pouvait avoir produit un tel effet. Peut-être vaudrait-il d'ailleurs mieux parler d'influence que d'effet - parler du passage à un niveau supérieur, fort mais anonyme. Ainsi, dans les écluses, les bateaux s'élèvent insensiblement selon l'étiage. On entre dans le champ de force d'un esprit et l'on s'en trouve modifié. Ici, il fallait présupposer encore autre chose que la persuasion au moyen des vocables, des idées, voire peut-être de l'originalité de la pensée même. Des éléments informulés devaient, en outre, entrer en jeu, une force d'attraction sous-jacente aux mots et aux pen­sées.
Cette supposition se trouva confirmée dès ma première rencontre personnelle avec le philo­sophe, là-haut dans la Forêt-Noire, à Todtnauberg. Dès l'abord, il y eut là quelque chose - non seulement de plus fort que le mot et la pensée, mais plus fort que la personne même. Simple comme un paysan, mais un paysan de conte qui peut à son gré se métamorphoser en e gardien du trésor, dans la profonde forêt de sapins », il avait aussi quelque chose d'un trappeur.
C'était celui qui sait, celui que le savoir ne se borne pas à enrichir, mais égaye comme Nietzsche l'exigeait de la science. Il était, dans sa richesse, inattaquable - voire insaisissable, et l'eût été même si les huissiers étaient venus saisir ses vête­ments - un regard madré, en coulisse, le révélait. Il aurait plu à un Aristophane.
Il ne m'a été donné de ressentir une impres­sion de force aussi directe qu'une seule fois en­core, bien que j'aie rencontré de nombreux con­temporains qui portaient, à bon droit ou non, un nom illustre. Dans ce second cas, je pense à Picasso. En ce qui concerne sa création aussi, je suis moins connaisseur qu'amateur. Dans les deux cas, j'ai senti la force spirituelle indéterminée qui produit l'objet particulier, que ce soit dans les pensées, les actes ou les images - bref, l'oeuvre.
Un mot simple comme l' être » (le Sein) a des profondeurs plus grandes qu'on ne saurait l'expri­mer, ni même le penser. Par un mot comme e sésame », l'un entend une poignée de graines oléagineuses, alors que l'autre, en le prononçant, ouvre d'un coup la porte d'une caverne aux tré­sors. Celui-là possède la clef. Il a dérobé au pivert le secret de faire s'ouvrir la balsamine.
La patrie de Martin Heidegger est l'Allemagne avec sa langue. Le pays familier de Heidegger est la forêt. Il y est chez lui, là où on n'est jamais passé et sur les chemins sylvestres. L'arbre est son frère.
Lorsque Heidegger approfondit le langage, se plonge clans l'enchevêtrement de ses racines, il fait plus que ce qui, selon l'expression de Nietzsche, est « exigé de nous autres philologues u.
L'exégèse de Heidegger est plus que philologique, plus qu'étymologique. Il saisit le mot là où, encore frais, celui-ci somnole dans le silence, en pleine force germinative, et il le sort de l'humus sylvestre.
Non pas que, dans le vocable, Heidegger découvre le sens nouveau et inconnu. Bien plutôt, à la manière d'un mineur, il projette sur lui une intention nouvelle. Le mot, tout proche de l'informulé, devient ductile, il commence à répondre, du fond de la matière silencieuse. Et pas seulement le mot, les pensées, les idées, les images aussi. La surprise sur le plan philologique n'est qu'une de nos nombreuses surprises. Elle confirme qu'il a saisi le mot au bon endroit, qu'il a eu la main heureuse.»

Ernst Jünger, Rivarol et autres essais, Grasset, Paris 1974 p.129-131

Source: http://penser.over-blog.org/article-23568695.html

Ernst Jünger (à gauche) et Carl Schmitt (droite) en barque sur le lac devant le château de Rambouillet (1941).

Ernst Jünger (à gauche) et Carl Schmitt (droite) en barque sur le lac devant le château de Rambouillet (1941).

SUR LE BLOG "LE ROUGE ET LE BLANC":

Entre forêts et sentiers, quelques pensées d'Ernst Jünger:

http://pocombelles.over-blog.com/2018/05/entre-forets-et-sentiers-quelques-pensees-d-ernst-junger.html

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Rivarol par Ernst Jünger: "Sans la bonté, l'élitisme ne vaut rien"

4 Décembre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres, #France, #Europe

Antoine de Rivarol (26 juin 1753, Bagnols-sur-Cèze - 11 avril 1801, Berlin)

Antoine de Rivarol (26 juin 1753, Bagnols-sur-Cèze - 11 avril 1801, Berlin)

Ernst Jünger (à gauche) et Carl Schmitt (droite) en barque sur le lac devant le château de Rambouillet (France), 1941.

Ernst Jünger (à gauche) et Carl Schmitt (droite) en barque sur le lac devant le château de Rambouillet (France), 1941.

Rivarol par Ernst Jünger: "Sans la bonté, l'élitisme ne vaut rien"

1989 (Cotta´s Bibliothek der Moderne), gebunden
127 Seiten, 
ISBN: 978-3-608-95695-5

 

 

 

Jedenfalls hat Rivarol nicht, wie so mancher andere, auf Kosten seines Namens gelebt, sondern er hat seinen Namen zu Ehren gebracht. Das ist weit seltener.

 

(En tout cas, Rivarol n'a pas vécu aux dépens de son nom, comme beaucoup d'autres, mais il a porté son nom pour l'honorer. C'est beaucoup plus rare.)

 

Ernst Jünger: Rivarol et autres essais.

 

 

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Antoine Comte de Rivarol, wie er sich nannte, wurde am 26. Juni 1753 zu Bagnols im Languedoc als ältestes Kind von sechzehn Geschwistern geboren; die Familie lebte in beschränkten Verhältnissen. Der Vater, Jean-Baptiste Rivarol, übte verschiedene Berufe aus, darunter den eines Schulmeisters, eines Steuereinnehmers und eines Gastwirtes.

Schon Sainte-Beuve bezeichnete die Ursprunge Rivarols als »inextricable« und meinte damit wohl vor allem den Anspruch auf den Adels- und Grafentitel, der durch das Taufregister nicht gerechtfertigt wird. Es mag sein, daß Rivarol sich diese Qualitäten auf die gleiche Weise zuschrieb wie der Chevalier de Seingalt, der, als er nach der Berechtigung gefragt wurde, sich darauf berief, daß er Herr über die vierundzwanzig Buchstaben des Alphabetes sei. Es mag aber auch sein, daß die Familie, wie Rivarol behauptet, ihre Herkunft dem ausgewanderten Zweige eines alten Genueser Geschlechtes verdankt. Jedenfalls hat Rivarol nicht, wie so mancher andere, auf Kosten seines Namens gelebt, sondern er hat seinen Namen zu Ehren gebracht. Das ist weit seltener. Gegen Ende des 18. Jahrhunderts, in dem der Adel eine so große Rolle spielte, war man solchen Korrekturen der Visitenkarte gegenüber liberaler als bald danach und als selbst heute noch. Das gab der Gesellschaft jene Flüssigkeit und leichte Eleganz, die seitdem nie wieder erreicht werden sollten und die man einerseits als eines der Vorzeichen ihres Unterganges, andererseits als eine Lockerung der ständischen Fesseln betrachten kann, die nicht nur den persönlichen Umgang vergeistigte, sondern aus der auch die Kunst bedeutenden Nutzen zog.

In dieser Gesellschaft gab der Ruf eines feinen Kopfes oder einer glänzenden Begabung nicht nur unfehlbar Zutritt, sondern auch einen guten Platz in den Salons. Man hat sogar den Eindruck, daß oft der Ruf genügte; und auf solche Beobachtungen mag sich der Ausspruch Rivarols beziehen, daß nichts geleistet zu haben ein gewaltiger Vorteil ist, doch daß man ihn nicht mißbrauchen soll.

Neben Tagesgrößen, Glücksrittern und Abenteurern, die zum Teil glänzend auftraten, begegnete man in dieser vorrevolutionären Gesellschaft auch Trägern von Namen, die noch heute ihren Klang halten. Zu ihnen gehört Rivarol. Innerhalb seiner Zeit gesehen, ist er kein Einzelfall, sondern eine ihrer typischen Erscheinungen.

Nicht minder typisch ist seine Vorgeschichte bis zum ersten Auftreten in Paris, wo er sogleich Beachtung fand. Wie vieler begabter Söhne aus mittellosen Familien nahm sich die Kirche seiner an. Nachdem er verschiedene geistliche Schulen durchlaufen hatte, überall als glänzender Schüler angesehen, beende te er unter der Protektion des Bischofs von Uzès seine Studien im Priesterseminar Sainte-Garde zu Avignon, das er als Abbé verließ. Er bewegte sich damit, wie gesagt, auf einer der üblichen Laufbahnen: auf der des mittellosen Schülers, der früh durch seine Begabung hervorleuchtet. Das ist ein Schlag, aus dem der Klerus sich zu relautieren sucht, selbst wenn er in Kauf nehmen muß, daß mancher seiner Stipendiaten, wie es auch Rivarol tat und wohl tun mußte, in das Weltleben überspringt. Auf gleiche Weise debutierte, um ein Beispiel zu nennen, Chamfort, der häufig mit Rivarol genannt und auch verglichen wird. Stendhal hat daraus ein romantisches Muster gebildet; seine Helden leiden und reifen in der Askese und den Intrigen der geistlichen Vorschule, ehe sie sich dem Heere, der Politik oder der Literatur zuwenden. Die strenge Zucht, verbunden mit Elementarkraft, bringt explosive Wirkungen hervor.

Von Rivarol kann man wenigstens nicht sagen, daß er, wie so mancher andere, die Förderung mit Undank vergolten hat, weshalb man auch Zynismen in dieser Hinsicht, wie man sie bei Chamfort findet, bei ihm vergeblich suchen wird. Hinter seinen Gedanken, wie frei und leicht sie auch geführt werden, verbirgt sich eine solide Ausbildung, sowohl was die Sprache, als auch, was allgemeine Kenntnisse betrifft. Ihr verdankt er seine Vertrautheit mit der antiken Literatur, Geschichte und Mythologie, seine grammatikalischen und etymologischen Neigungen, seine Vorliebe für Geister wie Dante, Pascal und Augustin.

 

Extrait

Rivarol

 

(Antoine Comte de Rivarol, comme il s'appelait lui-même, est né le 26 juin 1753 à Bagnols dans le Languedoc comme l'aîné de seize frères et soeurs ; la famille vivait dans des circonstances limitées. Son père, Jean-Baptiste Rivarol, était instituteur, collecteur d'impôts et aubergiste.

Sainte-Beuve décrivait déjà les origines de Rivarol comme "inextricables" et signifiait probablement avant tout la revendication du titre de noblesse et de comte, qui n'est pas justifiée par le registre des baptêmes. Il se peut que Rivarol se soit attribué ces qualités de la même manière que le Chevalier de Seingalt qui, lorsqu'on lui demandait de se justifier, prétendait être maître des vingt-quatre lettres de l'alphabet. Mais il se peut aussi que la famille doive son origine, comme le prétend Rivarol, à la branche émigrée d'une vieille famille génoise. En tout cas, Rivarol n'a pas vécu aux dépens de son nom, comme beaucoup d'autres, mais il a apporté son nom pour l'honorer. C'est beaucoup plus rare. Vers la fin du XVIIIe siècle, lorsque la noblesse jouait un rôle si important, les corrections apportées à la carte de visite étaient plus libérales que peu de temps après et encore aujourd'hui. Cela a donné à la société cette fluidité et cette élégance légère qui n'ont plus jamais été atteintes depuis lors et qui peuvent être considérées d'une part comme l'un des signes de sa disparition, et d'autre part comme un relâchement des chaînes des domaines, qui non seulement spiritualisait les relations personnelles, mais dont l'art tirait également un bénéfice important.

Dans cette société, la réputation d'une bonne tête ou d'un talent brillant donnait non seulement un accès infaillible mais aussi une bonne place dans les salons. On a même l'impression que la réputation était souvent suffisante ; et à de telles observations, le mot de Rivarol peut faire référence, que "le fait de n'avoir rien accompli est un grand avantage, mais qu'il ne faut pas en abuser."

Dans cette société pré-révolutionnaire, outre les grands de l'époque, les chevaliers de la fortune et les aventuriers, dont certains ont fait de brillantes apparitions, nous avons également rencontré des porteurs de noms qui sonnent encore vrai aujourd'hui. L'un d'eux est Rivarol. Vu dans son temps, ce n'est pas un cas isolé, mais une de ses manifestations typiques.

Son histoire n'est pas moins typique jusqu'à sa première apparition à Paris, où il a immédiatement attiré l'attention. Comme beaucoup de fils doués issus de familles démunies, l'Eglise s'est occupée de lui. Après avoir passé par diverses écoles religieuses, partout considérées comme de brillants élèves, il termine ses études au séminaire de Sainte-Garde en Avignon sous la protection de l'évêque d'Uzès, qu'il quitte comme abbé. Il s'oriente ainsi, comme je l'ai dit, vers l'une des carrières habituelles : celle de l'élève sans le sou qui brille tôt par son talent. C'est un coup dont le clergé tente de se défaire, même s'il doit accepter que certains de ses boursiers, comme Rivarol l'a fait et a probablement dû le faire, passent à la vie mondiale. De la même manière, pour donner un exemple, Chamfort a fait ses débuts, qu'on a souvent nommé et comparé à Rivarol. Stendhal en a fait un modèle romantique ; ses héros souffrent et mûrissent dans l'ascèse et les intrigues de l'Alma Mater avant de se tourner vers l'armée, la politique ou la littérature. Une discipline rigoureuse, combinée à une force élémentaire, produit des effets explosifs.

Rivarol, du moins, comme beaucoup d'autres, n'a pas été récompensé par l'ingratitude de ses encouragements, c'est pourquoi on cherchera en vain le cynisme à cet égard, tel qu'on le trouve à Chamfort. Derrière ses pensées, même si elles sont menées librement et facilement, il y a une solide formation, tant en langue qu'en connaissances générales. C'est à elle qu'il doit sa familiarité avec la littérature ancienne, l'histoire et la mythologie, ses penchants grammaticaux et étymologiques, son goût pour les esprits comme Dante, Pascal et Augustin.)

 

Source: https://www.klett-cotta.de/buch/Juenger/Rivarol/4429#buch_leseprobe

Rivarol par Ernst Jünger: "Sans la bonté, l'élitisme ne vaut rien"
Rivarol par Ernst Jünger: "Sans la bonté, l'élitisme ne vaut rien"
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Du château des Allymes à la victoire de Tannenberg. Service, bravoure et honneur. Itinéraire de la famille franco-allemande von François

4 Décembre 2020 , Rédigé par D'argent à la fasce de gueules Publié dans #Histoire, #Guerre, #France, #Europe, #Russie

Le château des Allymes, dominant Ambérieu-en-Bugey, vu depuis le mont Luisandre. En face, au centre de la vue, la tour du château de Saint-Denis-en-Bugey. Source: Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_des_Allymes#/media/Fichier:Château_des_Allymes1.JPG

Le château des Allymes, dominant Ambérieu-en-Bugey, vu depuis le mont Luisandre. En face, au centre de la vue, la tour du château de Saint-Denis-en-Bugey. Source: Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_des_Allymes#/media/Fichier:Château_des_Allymes1.JPG

Le château des Allymes vu depuis le Mont Luisandre. Photo: Thierry de Villepin. Source: Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_des_Allymes#/media/Fichier:01_-_Ambérieu_en_Bugey_Château_des_Allymes.jpg

Le château des Allymes vu depuis le Mont Luisandre. Photo: Thierry de Villepin. Source: Wikipedia https://fr.wikipedia.org/wiki/Château_des_Allymes#/media/Fichier:01_-_Ambérieu_en_Bugey_Château_des_Allymes.jpg

Le général allemand Hermann Karl Bruno von François, (31 janvier 1856, Luxembourg - 15 mai 1933, Berlin-Lichterfelde)

Le général allemand Hermann Karl Bruno von François, (31 janvier 1856, Luxembourg - 15 mai 1933, Berlin-Lichterfelde)

Hermann Karl Bruno von François, né le  à Luxembourg et mort le  à Berlin-Lichterfelde, est un général allemand. Il participe à la Première Guerre mondiale où il joue un rôle crucial lors des premiers engagements sur le front de l'Est, notamment au cours de la bataille de Tannenberg. Il commande par la suite le 41e corps d'armée et prend part à la bataille de Verdun.

Hermann von François est né le  à Luxembourg. Il est issu d'une famille de vieille noblesse française huguenote. Elle est mentionnée dès le début du xive siècle comme une famille de soldats réputés pour leur bravoure. Cette famille provient du Bugey dans l'Ain ; en épithète la famille portait le nom de leur château ancestral d'Alimes  (Ndlr Allymes aujourd'hui) donc « François de Alimes ». Les membres de cette famille jouent un rôle important dans la vie militaire du duché de Savoie et ont partagé les victoires et les défaites de leur suzerain. Une partie de la famille est retrouvée ensuite en Normandie. Son nom est modifié en « de Billy », « de la Motte », « de Saint-Nicolas » et « du Pommier ». En 1685, la révocation de l'édit de Nantes provoque l'émigration de la branche de la famille dirigée par Étienne von François en Saxe.

Parmi les ancêtres d'Hermann von François se trouvent presque exclusivement des officiers. Son grand-père, Charles von François sert comme général pour la Prusse puis la Russie dans les combats contre Napoléon Bonaparte. Son père, Bruno von François, est un général prussien et commande la 27e brigade d'infanterie prussienne. Il est tué au combat lors de la bataille de Spicheren le , quelques jours avant la bataille de Sedan. Le frère cadet d'Hermann von François, Hugo von François est un officier d'état-major allemand qui est tué lors des combats contre les Héréros dans le Sud-Ouest africain. Son frère aîné Curt von François a un rôle crucial dans l'acquisition et la collecte cartographique de la colonie allemande du Sud-Ouest africain.

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Hermann_von_François

General von François (with his back to the camera) greets General Nikolai Klujev, commander of the Russian XIII Corps, who has been taken prisoner by von Francois' troops, following the Battle of Tannenberg

General von François (with his back to the camera) greets General Nikolai Klujev, commander of the Russian XIII Corps, who has been taken prisoner by von Francois' troops, following the Battle of Tannenberg

Curt Von Francois (1852-1931) en uniforme colonial.

Curt Von Francois (1852-1931) en uniforme colonial.

Curt (Karl Bruno) von François ( - ) était un géographe, un cartographe et un officier de l'armée coloniale impériale du Reich allemand qui s'illustra principalement dans le Sud-Ouest africain où il eut la charge de fonder au nom du Kaiser la villede Windhoek le  et le port de Swakopmund le .

https://fr.wikipedia.org/wiki/Curt_von_François

Wappen des Bruno von François an seinem Grab im Deutsch-Französischen Garten in Saarbrücken. https://www.wikidata.org/wiki/Q993986#/media/File:DFG_Wappen_Bruno_von_Francois.jpg

Wappen des Bruno von François an seinem Grab im Deutsch-Französischen Garten in Saarbrücken. https://www.wikidata.org/wiki/Q993986#/media/File:DFG_Wappen_Bruno_von_Francois.jpg

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Le procès de Jeanne d'Arc par Robert Brasillach. Préface de François Bluche

29 Novembre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Histoire, #Religion

Armes de la famille d'Arc octroyées par Charles VII, les plus belles de France:  "D'azur à deux fleurs de lys d'or et une épée d'argent à la garde dorée, la pointe en haut,  férue en une couronne d'or."

Armes de la famille d'Arc octroyées par Charles VII, les plus belles de France: "D'azur à deux fleurs de lys d'or et une épée d'argent à la garde dorée, la pointe en haut, férue en une couronne d'or."

Le procès de Jeanne d'Arc

 

texte établi et préfacé

par Robert Brasillach

 

présentation de François Bluche

 

Classiques

collection dirigée par Benoît Mancheron

 

Éditions de Paris

 

 

 

présentation

DE L'EDITION NOUVELLE

 

 

 

Sacrate juge la Cité, Jeanne signe le jugement,

Et à la Cour siègent ce soir la Reine et Charlotte Corday.

 

R. B.

 

 

 

Infiniment souhaitable et dès longtemps souhaitée, cette réédition du Procès de Jeanne d'Arc par Robert Brasillach (1941) aurait pu ou dû être présentée par Régine Pernoud, l'historienne de Jeanne, ou par mon ami Francis Rapp, membre de l'Institut - le XVe siècle n'a plus de secret pour lui -, ou par la famille de Brasillach.

Jean-Luc de Carbuccia aime les paradoxes, qui m'a confié la tâche de cette présentation. Certes, je révère la Pucelle d'Orléans et j'admire les Poèmes de Fresnes, mais cette sensibilité n'a rien d'original et elle ne saurait faire de moi un médiéviste érudit. De fait, notre éditeur a ses raisons, qui vous seront dites au terme de cet avant-propos.

 

" Le Procès de condamnation de Jeanne d'Arc, écrivit Pierre Champion, son savant éditeur, est ajuste titre un des documents les plus célèbres de notre Histoire ; il nous fait connaître une cause qui a gravement scandalisé la conscience humaine, en même temps qu'il nous révèle les traits les plus véridiques et les plus touchants de la vie de l'héroïque Jeanne d'Arc, orgueil et miroir d'un peuple. " II n'est, hélas, vraiment connu du grand public que par quelques " mots historiques " de l'accusée (" La pitié qui était au royaume de France " ; " II avait été à la peine, c'était bien raison qu'il fut à l'honneur " ; " Savez-vous si vous êtes en la grâce de Dieu ? - Si je n 'y suis, Dieu m'y mette ; et si j'y suis, Dieu m'y tienne "). Peu d'entre nous ont lu les mille pages grand in-octavo de l'édition Champion ; encore moins les deux mille pages du Procès en nullité (1455-1456), ce complément indispensable.

Robert Brasillach, publiant sous une forme accessible le Procès de condamnation(1) de 1431, les Éditions de Paris le rééditant aujourd'hui, n'ont nullement cherché à faire œuvre d'érudition, mais à arracher la mémoire de Jeanne à " la poudre du greffe " (Sainte-Beuve), après Quicherat et Champion, pour que nous puissions - jeunes ou vieux - communiquer avec l'héroïne de la France, saisir son message de gloire et de sacrifice, nous imprégner de son mystère.

" On ne pense pas à tout. En voulant perdre Jeanne, écrit Pierre Champion, publier à travers le monde les erreurs de sa doctrine et ses mensonges, les juges de Rouen ont bien travaillé à sauver sa mémoire... C'est grâce à eux que nous sommes devenus juges à notre tour. " Le jugement des juges... L'évêque Cauchon, ses assesseurs de Rouen, ses sbires et leurs complices, sont ainsi tombés dans le piège de leur malhonnêteté, car les procès-verbaux de ces tristes audiences de 1431 n'avaient eu pour dessein que de réduire, écraser la Pucelle ; à qui l'on ne pardonnait ni la libération d'Orléans, ni le sacre de Charles VII à Reims ; à qui l'on ne pardonnait ni sa fraîcheur, ni sa simplicité, ni sa vertu, ni sa droiture, ni la transparence de sa foi. Péguy a très bien défini les actes du procès de Rouen : " C'est comme si nous avions l'évangile de Jésus-Christ par le greffier de Caïphe et par le notarius, par l'homme qui prenait des notes aux audiences de Ponce Pilate. "

Or, au lieu de réduire la jeune accusée, ce fâcheux tribunal d'Église (Dieu ayant toujours su d'un mal tirer un bien), a contribué à montrer au monde la sainteté de la prétendue sorcière, " hérétique obstinée et rechue " ; et sans doute a-t-il contribué à façonner cette sainteté même.

Jeanne domine ses juges à tous égards. À leur orgueil satisfait, elle oppose sa simplicité évangélique ; à leur pédanterie de clercs, ses proverbes rustiques ; à leur théologie formaliste, le cristal de sa foi mystique et naturelle ; à leurs détours hypocrites, la rectitude spontanée de son dessein ; à leur trahison politique, la fidélité de son

 

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(1) Éditions Gallimard.

 

 

loyalisme ; à leurs questions perfides, la netteté innocente de toutes ses réponses.

Ce dernier point est loin d'être secondaire. La distinction du fond et de la forme n'est que mauvaise excuse des cuistres. Le triste style des accusateurs de Rouen trahit la noirceur de leur être. Le verbe simple et sublime de la sainte traduit la pureté de son âme elle-même. Et ce verbe, lumineux et transparent, suffit à transformer, transfigurer le texte du Procès de condamnation. D'un grimoire pédant, hypocrite et nauséabond, Jeanne a fait " l'un des plus beaux livres français " (M. Barrés). Dans l'esprit de saint Louis, avec le style du sire de Joinville et la douceur de Charles d'Orléans, la Pucelle - si grande dans la piété, si noble à travers son épopée fulgurante, si humble en sa dignité, si aisée en toute compagnie (avec saint Michel, avec Baudricourt, avec le " gentil Dauphin ", avec saintes Catherine et Marguerite, avec La Hire et Gille de Rais, et même avec Cauchon, redoutable évêque de Beauvais) - Jeanne d'Arc, non contente d'avoir redressé un royaume en détresse, restauré le Roi, découragé l'envahisseur et conquis des provinces, se présente à nous comme un grand écrivain de " France la doulce ".

Mais, emporté par mon admiration, j'ai peut-être trop montré la sainte, trop négligé la fille du peuple, la paysanne, l'héroïne et la patriote. Barrés jugeait qu'il fallait aller à Domremy et " ne pas laisser Jeanne dans l'église ". D'ailleurs il est indispensable de noter que la Pucelle éblouissait à la fois un Barrés, agnostique de droite et un Péguy, croyant de gauche.

Les catholiques en Jeanne vénèrent la sainte (par eux canonisée bien des années ou bien des siècles avant 1920), dite parfois " la plus grande sainte de France et du monde " (Péguy). N'aurait-elle pas, tout comme François d'Assise, " réalisé la plus fidèle et la plus prochaine imitation de Jésus-Christ"? Les protestants cultivés trouvent luthérien le constant recours de la Pucelle à l'Église invisible, et calvinienne sa devise : Dieu, premier servi. Pour les royalistes, Jeanne affirme la légitimité du Prince, sacré à Reims, et magnifie la fidélité féodale. Chateaubriand admire son esprit chevaleresque ; Michelet, son bon sens ; Jaurès, son patriotisme. Les jacobins de 93 saluaient en elle " la Bergère " ; Anatole France voulut bien lui laisser " une note pathétique d'humanité ". La venue de Jeanne d'Arc représente, aux yeux du fougueux Léon Bloy, " le plus haut miracle depuis l'Incarnation ". En même temps, " pour les rationalistes, elle est le triomphe de l'inspiration individuelle ".

Ces exemples divers le montrent : " Jeanne d'Arc n'appartient à aucun parti ; elle les domine tous, et c'est là son véritable miracle " (Barrés). Ce n'est point un hasard si, le 24 juin 1920 - trente-neuf jours après la canonisation -, la chambre des députés adopte sans débat le projet de loi barrésien demandant l'institution en mai d'une fête nationale de Jeanne d'Arc. Depuis 1871, ou environ, la Pucelle était le symbole du courage (" Cette petite fille a sa place entre Du Guesclin et Bayard", écrivait encore Barrés), le courage de la France (" Elle multiplie des actes admirables de défis au destin "). Jeanne incarnait le patriotisme - un patriotisme populaire en ses origines et plusieurs de ses formes ; un patriotisme éclairé, au point d'orienter la stratégie et de commander à la politique.

Pour Maurice Barrés " elle symbolise la France même ". Selon Pierre Chaunu, elle partage avec Louis Pasteur la première place du mythe français ; elle siège au sommet du panthéon des " saints laïcs " de la troisième République.

Il n'est, dès lors, pas étonnant d'observer que, dans la France déchirée au temps de la Seconde Guerre mondiale, Jeanne a pu être objet de ferveur en l'un et l'autre camp. Et ce fait nous ramène à l'énigme du choix du présentateur.

Notre éditeur, sachant que - péché de jeunesse - j'avais fait partie des F.T.P., m'a fait avouer que, en 1943, si j'avais reçu l'ordre de tuer Robert Brasillach, j'aurais probablement obéi. " Or, dit-il, autant que lui vous admiriez Jeanne d'Arc. C.Q.F.D. "

Dieu merci, je n'ai pas tué de poète. Je révère la Pucelle et j'admire les Poèmes de Fresnes. Je suis du camp d'André Chénier, de la Reine et de Charlotte Corday.

 

François BLUCHE

 

Source et texte complet:

http://www.clerus.org/clerus/dati/2001-10/23-13/JeanneArc.html

Le procès de Jeanne d'Arc par Robert Brasillach. Préface de François Bluche
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Jacques Ellul: Propaganda

26 Novembre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #France, #Guerre, #Philosophie

Jacques Ellul: Propaganda

2. ELLUL, Jacques. Propaganda: the Formation of Men’s Attitudes. New York: Vintage Books, 1973. P 147-148.

Source: La guerra por la mente pública - Propaganda

Nuño Rodriguez, Politólogo y Analista

Revista Fuerza Aérea- EUA

https://www.airuniversity.af.edu/Portals/10/JOTA/Journals/Volume%201%20Issue%202/Spanish/03-rodriguez_s2.pdf

Jacques Ellul: Propaganda
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Grégoire Chamayou: Théorie du drone (2013)

25 Novembre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Guerre, #Philosophie, #France

11'55'' Dans son entretien, Grégoire Chamayou évoque la chanson du groupe Dos Gringos: "Ils ont abattu un Predator et leur coeur se remplit de joie" (chant taliban).

18'12": Grégoire Chamayou enchaîne sur le mythe de l'anneau de Gygès interprété par la philosophe Simone Weil (1909-1943). Il explique que cette faculté de cloisonner les activités normales et les activités criminelles dans le mental a été sélectionnée chez les opérateurs de drones et que c'est le caractère des psychopathes. Psychopathes comme ceux de la politique que dénonce de son côté le Dr. François Chabaud -qui cite Grégoire Chamayou et La Théorie du drone- dans cet entretien ... où il laisse dans l'ombre les commanditaires pour se concentrer sur le figurant, le pervers narcissique:

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Pensées de Jean Rostand

23 Novembre 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Philosophie, #Nature, #Lettres

Pensées de Jean Rostand
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Jean Dutourd: Rivarol a "démystifié" la Révolution française

14 Novembre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #France, #Histoire, #Lettres

Portrait d'Antoine de Rivarol par Melchior Wyrsch.

Portrait d'Antoine de Rivarol par Melchior Wyrsch.

Jean Dutourd: Rivarol a "démystifié" la Révolution française
Jean Dutourd: Rivarol a "démystifié" la Révolution française
Jean Dutourd: Rivarol a "démystifié" la Révolution française
Jean Dutourd: Rivarol a "démystifié" la Révolution française
Jean Dutourd: Rivarol a "démystifié" la Révolution française

Source: Rivarol, L'universalité de la langue française. Présenté par Jean Dutourd, de l'Académie française. Arléa, Paris, 1991.

Rivarol sur Le Rouge et le Blanc

http://pocombelles.over-blog.com/antoine-de-rivarol-1753-1801.html

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Lettre ouverte adressée aux scientifiques, aux intellectuels et à tous les citoyens du monde (IRNA)

5 Novembre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Asie, #France, #Iran, #Opération Charlie, #Religion

Téhéran (IRNA) -Une lettre ouverte adressée aux scientifiques, aux intellectuels et à tous les citoyens du monde, signée par un nombre d’intellectuels et de personnalités religieuses et politiques, représentants de divers pays et de cultes, met en garde contre les tentatives visant à semer la discorde entre les adeptes des religions divines et la propagation d’une islamophobie cachée derrière le droit à la liberté d'expression.

La lettre pointe du doigt une politique islamophobe qui fait partie des traditions idéologiques de la France et des États-Unis. « La conséquence en est les phénomènes que nous constatons actuellement tels que la séparation de la communauté musulmane de la communauté non-musulmane, l'étiquetage provoquant la terreur, les discriminations professionnelles et sociales et les comportements hostiles de la police dont les musulmans sont les victimes », peut-on lire dans le texte.

Les signataires dénoncent également la « pensée eurocentrique » de la France qui a déjà été à l'origine de « grandes erreurs dans l'Histoire ».

Déplorant les deux poids deux mesures des autorités françaises, les auteurs de cette lettre ouverte, se sont dits étonnés que les discours haineux et les attaques constantes du magazine satirique controversé français, Charlie Hebdo, contre l'Islam, les musulmans et le Saint Prophète, ne fasse pas l'objet d'une poursuite judiciaire. Par contre ces agissements sont soutenus par tout un Etat et des alliés à l’étranger au nom d’une espèce de pseudo liberté d’expression !, déplorent-ils.

En informant tous les penseurs, intellectuels et les personnes libre d'esprit, la lettre tente ainsi à mettre en garde les gouvernements qui incitent directement ou indirectement aux haines raciales et religieuses, comme celui de la France, contre le danger de leurs mesures renforçant l'hostilité et contre le fait qu'il serait le seul responsable du catastrophe qui risque de toucher tous et dont les conséquences dépasserait certainement le cadre d'une religion, une race ou une ethnie.

Parmi ses 29 signataires se trouvent les hauts représentants des minorités religieuses iraniennes (zoroastrienne, assyrienne, arménienne et juive) et un nombre de hautes personnalités culturelles, universitaires et religieuses toujours iraniennes et étrangères ( Irak, Liban, Palestine, Tunisie et aux Etats-Unis).

Voici l’intégralité de la lettre dont une copie a été adressée à l’IRNA :

 

Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux

 

Honorables scientifiques, intellectuels et citoyens du monde,

La raison d'être de la démocratie, sous sa forme saine et juste, est le respect des êtres humains. Tout acte qui conduirait au non-respect, à la discrimination et la propagation de la haine contre les hommes, que ce soit effectué sous prétexte du libéralisme et de la démocratie ou en recourant à la force et à la dictature, est une action contre l'humanité. L'esprit de la démocratie n'est pas compatible avec la politique de deux poids, deux mesures, encourageant la violence contre une communauté et la tolérance envers une autre. L'attaque au Saint Prophète de l'Islam est d'un côté une attaque contre tous les prophètes des religions divines et contre l'ensemble de la communauté humaine, et de l'autre côté, une source de frustration pour une grande population comme la communauté musulmane, ce qui aurait pour conséquence la propagation de la haine et le mécontentement des membres de cette communauté. En effet, le seul chemin dont l'humanité dispose est de revenir vers le Message de Dieu qui est la véritable loi pour atteindre le salut. Pourtant, tous les savants du monde s'accordent sur le fait que la moindre des choses serait d'assurer le respect de la communauté humaine et la reconnaissance de l'être humain et l'humanité en tant que le chef-d'œuvre de la création. 

Actuellement, nous vivons dans une société où l'oppression et le mépris de l'autrui gagnent du terrain avec de plus en plus de vitesse et où l'injustice, la discrimination, l'hostilité et le discours de la haine se sont largement répandus.

La France, avec sa pensée eurocentrique, a déjà été à l'origine de grandes erreurs dans l'Histoire, des erreurs qui ont eu pour conséquence l'emprisonnement de certains, le pillage de d'autres, des massacres, l'hégémonie et l'oppression de la population de diverses régions du monde et en un mot, la violation des droits de l'homme et de la liberté de la communauté humaine. A notre époque aussi, en gardant le même esprit et en suivant la même politique de deux mesures, deux poids, ce pays est à l'origine de l'établissement d'un climat de haine, des confrontations sociales et l'atteinte aux sentiments d'une grande partie de la population mondiale dont le nombre approche, aujourd'hui, deux milliards de personnes.   

Les tentatives visant à semer la discorde entre les adeptes des religions divines et la propagation de l'islamophobie, ont toujours fait partie des traditions idéologiques de la France et des Etats-Unis. La conséquence en est les phénomènes que nous constatons actuellement tels que la séparation de la communauté musulmane de la communauté non-musulmane, l'étiquetage provoquant la terreur, les discriminations professionnelles et sociales et les comportements hostiles de la police dont les musulmans sont les victimes.

Dans la lutte des sociétés pour la défense des droits de l'homme, de la liberté d'expression et de la démocratie, le gouvernement français est le dernier à disposer d'un tel droit, étant donné son histoire entachée de nombreux crimes contre l'humanité, des génocides, des massacres, et des répressions violentes. La liste suivante ne reflète qu'une partie de ces crimes commises durant le vingtième siècle :

1) En 1940 : En Algérie, pendant la lutte anticoloniale dans les années 1940, le gouvernement français a tué plus d'un million d'Algériens, et blessé et expulsé des centaines de milliers de personnes. Les violences systématiques contre les Algériens se sont poursuivies avec les massacres de Setif et Guelma, de 1945 à 1962, jusqu'à ce que le pays déclare finalement son indépendance. Près de 30 000 musulmans ont été tués durant cette période. [1] En plus, l'Algérie a été victime du génocide culturel depuis 1830, la France ayant modifié de nombreux sites culturels et religieux de ce pays. [2]

2) En 1947 : le 29 novembre, le massacre de civils vietnamiens [3] dans un village par l'armée française à l'époque de la domination française au Vietnam, une attaque au cours de laquelle 326 maisons ont été incendiées, de nombreuses femmes violées avant d'être assassinées par des soldats français et plus de 300 civils ont été tués, dont 170 femmes et 157 enfants. [4]

3) En 1961 : le massacre des manifestants algériens à Paris par la Police Nationale Française qui a battu et noyé dans la Seine plus de 300 personnes.[5]

4) La France a également participé indirectement au génocide du 1994 au Rwanda en mettant des armes à la disposition des milices de Juvénal Habyarimana et en les entrainant au combat. Elle a ainsi contribué au massacre de près de 800 000 personnes au cours de trois mois. D'ailleurs, alors qu'un rapport officiel présenté en 400 pages par la Commission Ougandaise [6] et publié par Paul Kagamé, le président Rwandais en 2007 prouve clairement que '' les troupes françaises ont été directement impliquées dans l'assassinat des Tutsis et des Hutus" et que "les forces françaises ont à plusieurs reprises  «violé les survivants tutsis.» [7], non seulement les autorités françaises ont refusé catégoriquement de s'excuser [8], mais aussi le ministre français des Affaires Etrangères à l'époque du génocide, Alain Juppé, a qualifié la poursuite juridique de ce génocide de « la déformation de l'histoire».

Honorables chercheurs et scientifiques du monde,

 La France a violé les droits de l'homme à de nombreuses reprises durant ses années de colonisation, particulièrement en Afrique. Elle a occupé et colonisé en 1524, plus de 20 pays de l'Afrique du Nord et de l'Ouest. En fait, près de 35 pour cent de la surface de ce continent a été sous la domination française pendant 300 ans. La population du Sénégal, de la Côte d'Ivoire et du Bénin étaient alors réduite en esclavage et toutes les ressources de ces régions étaient exploitées par la France. Pendant cette longue période, toutes les tentatives de décolonisation ont été sévèrement réprimées si bien que plus de 2 millions d'Africains y ont perdu la vie. 

La France, dans son droit positif, a prévu des lois concernant la défense des droits de l'homme visant à lutter contre le racisme, l'incitation à la haine, et la discrimination. Nous pouvons nous appuyer sur ces mêmes lois pour condamner les actes de sacrilège dont les musulmans sont les victimes. La liste suivante comprend les dispositions les plus importantes dans la réglementation française qui criminalisent le discours haineux, la discrimination et le non-respect des religions et prévoient des sanctions pour les éviter.

 1) Les dispositions concernant l'incitation à la haine en France dans la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen Français (adoptée en 1789), figurent aussi bien dans le code civil que dans le code pénal. La loi prétend punir les citoyens qui diffame ou injurie des individus et des groupes en raison de leur appartenance religieuse, ethnique, nationale ou raciale.

2) En plus, les articles 24, 32 et 33 de la loi française (adoptée le 29 juillet 1881) concernant la liberté de presse interdisent aux individus l'incitation à la discrimination, à la haine, ou à l'atteinte contre le corps et la personne des individus ou des groupes en raison de leur appartenance ou non-appartenance, réelle ou fantaisiste, à une ethnie, une nation, une race ou une religion. Ces actes seront punis de l'emprisonnement, d'une amende et la suspension de certains droits civils [9].

3) Ces dispositions mises à part, selon '' la loi de la lutte contre le racisme'' adoptée en 1972, le gouvernement français interdit l'activité des groupes promulguant le racisme [10].

4) En outre, la loi contre les discours haineux sur internet (adoptée le 13 mai 2020) interdit la publication du contenu haineux sur le réseau.

Pourtant,  nous pouvons constater que non seulement les discours haineux et les attaques constantes de Charlie Hebdo contre l'Islam, les musulmans et le Saint Prophète, enfreignant les lois susmentionnées, ne font pas l'objet d'une poursuite juridique, mais qu'ils sont aussi considérés, à tort et de par partialité, comme une manifestation de la liberté d'expression. Par contre, toute sorte de soutien porté à la population réprimée de la Palestine et toute tentative de condamnation de l'apartheid sioniste ou de mise en question des pays du monde qui soutiennent les effroyables crimes de ce régime infanticidaire est tout de suite poursuivie par la loi et condamnée de façon la plus violente.

D'un côté, nous pouvons constater qu'insulter le judaïsme et les juifs dont la population ne constitue que 600 000 personnes en France et 15 millions de personnes dans le monde est considéré comme illicite et constitue une infraction au code civil et pénal, d'ailleurs pour éviter de mettre l'Holocauste en question, la France a prévu la Loi Gayssot (adoptée en juillet 1990). De l'autre côté, on voit que l'islam qui est la dernière religion divine et son Saint Prophète, le dernier des prophètes divins, avec une communauté constituée de deux milliards de musulmans est victime de toutes sortes d'insultes, de discrimination et de terreur, ses adeptes sont sous la pression de l'islamophobie et menacés de guerre et de massacre et qu’aucun de ces actes n'évoque la réaction, même apparente, du gouvernement français. Bien évidemment, l'islam et ses véritables adeptes condamnent toute sorte d'insulte portée aux religions en général, et aux valeurs des nations en particulier et portent un regard semblable au christianisme, au judaïsme et à l'islam. 

Le regard eurocentrique et égocentrique de la France est à l'origine de la collusion historique et répressive des pays colonisateurs, aussi bien en Europe, avec sa sombre histoire entravée des crimes effroyables, qu'en Afrique opprimée sous l'apartheid raciste ou dans les territoires occupés par l'apartheid ethnique des Sionistes.      

Il paraît que la France d'aujourd'hui, n'a pas appris de son passé colonial plein d'échecs et du destin honteux des autres pays agresseurs et qu'elle est de nouveau tombée dans le piège de ses anciennes méthodes désagréables, sombres et haineuses qui risque d'engendrer de nouvelles catastrophes humaines. Or, l'analyse des courants actuels et les réactions en cours renforce l'hypothèse selon laquelle le gouvernement français fait exprès de continuer ses comportements indus afin de provoquer les réactions de vengeance qu'il compte utiliser pour justifier la répression encore plus intense des minorités religieuses, raciales et spirituelles. Néanmoins, les gouvernements comme celui de la France devrait être conscients du danger de leurs mesures renforçant l'hostilité. Ces mesures peuvent préparer le terrain à de grands dégâts à l'échelle mondiale au XXème siècle.

Finalement, nous tenons à insister sur le fait que nous distinguons aujourd'hui le peuple français et les partisans de la justice dans ce pays des autorités, et nous estimons que ceux qui veulent du bien à la France  devraient tenter d'améliorer cette situation et d'empêcher toute sorte de discrimination sociale systématique contre les musulmans réprimés de la France et de ne pas permettre que la compétition pour le pouvoir devienne une source de l'expansion de l'oppression et d'un comportement injuste contre les musulmans de la France, ce qui rappellerait encore une fois au monde, le passé colonial de ce pays. 

En informant tous les penseurs, intellectuels et les personnes libre d'esprit, nous tenons à mettre en garde le gouvernement français contre le fait qu'il serait le seul responsable du catastrophe qui risque de nous toucher tous et dont les conséquences dépasserait certainement le cadre d'une religion, une race ou une ethnie. Nous lui demandons ainsi de présenter ses excuses au Saint Prophète de l'islam, de fermer les journaux qui propagent un discours haineux et de poursuivre les responsables des actes de sacrilège et de les condamner aux peines prévues par la loi.

Honorables chefs religieux, élites, intellectuelles et citoyens du monde,

Nous, les auteurs de cette lettre, pensons qu'une attention portée aux erreurs radicales commises dans le passé par la France et à son extrémisme idéologique constitue un important point de départ permettant à des intellectuels du monde et au peuple libre de la France de pouvoir laisser derrière eux les crises et les conflits actuels et même y remédier.   

Nous demandons de la Haute Commissariat des Nations Unies, ainsi qu'au Secrétariat Général des Nations Unies et la Cour de La Haye de réagir, comme il faut, aux mesures qui conduisent à la propagation de la haine et à la violation des droits de l'homme dont la plus basique constitue le respect des valeurs culturelles et sociales des hommes et d'adoption des lois empêchant l'atteinte aux prophètes, aux religions divines et à leurs adeptes.

Nous invitons également les chefs religieux du monde, en particulier les mondes musulman, chrétien et juif, de s'unir entre eux et s'opposer aux conflits actuels entre les différentes religions, races et ethnies qui conduisent à l'oppression et à la pratique de l'injustice et élargissement du cercle de la haine. Nous leur demandons aussi de ne pas permettre aux racistes et aux extrémistes de violer les droits de l'homme.

Nous conseillons également au président français, M. Macron, de prendre des mesures contre les atteintes au Saint Prophète de l'Islam dans cette période de la pandémie du Covid-19 qui a entraîné la mort d'un grand nombre de personnes, a mise en danger de la vie ordinaire des gens et provoqué l'angoisse générale. Nous lui demandons de ne pas rajouter à l'inquiétude de la population en faisant descendre 7000 policiers armés dans les rues, car le virus de la haine-20, pourrait aggraver les crises sociales autant que le virus pandémique de Covid-19.

Avec l'expression de nos salutations les plus respectueuses

 

[1] http://www.algerie-dz.com/article611.html

[2] https://web.archive.org/web/20080922190656/http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2236

[3] Thảm sát Mỹ Trạch

[4]https://web.archive.org/web/20101009183535/http://www.quangbinh.gov.vn/3cms/?cmd=130&art=1186213703100&cat=1179730730203  

[5] https://archive.org/details/globalnoiseraphi00mitc/page/77/mode/2up  

[6] https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/rapport/pdf/194000082.pdf  

[7] https://www.lepoint.fr/monde/role-de-la-france-au-rwanda-et-si-paul-kagame-disait-vrai-07-04-2014-1810025_24.php#  

[8] http://news.bbc.co.uk/1/hi/world/africa/7542418.stm

[9] https://www.loc.gov/law/help/freedom-expression/france.php

[10] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000864827?isSuggest=true

 

Source: https://fr.irna.ir/news/84099387/Double-standard-dans-l-approche-de-la-démocratie-des-pays

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Cui bono ?

3 Novembre 2020 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #France, #Politique, #Religion

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