france
(Dialogue Franco-Russe): Pierre de Gaulle: ''La Russie peut se passer de l'Europe mais nous ne nous passerons pas de la Russie ''
FONDATION PIERRE DE GAULLE
https://fondationpierredegaulle.com/
NDLR:
Deux remarques à ce que dit P. de Gaulle (financier de profession et non militaire comme son grand-père):
1) Il confond la République et la France.
2) Lorsqu'il parle de la "Russie", de quelle Russie s'agit-il ? Du peuple russe dans son ensemble ou de la ploutocratie qui est au pouvoir ? Comme il ferme les yeux sur cette différence, il est probable qu'il parle, sans la nommer, de la ploutocratie. Pas seulement russe d'ailleurs, mais aussi française qui fait ses affaires avec l'État russe et la ploutocratie russe, avec ou sans la guerre d'Ukraine.
Berlioz: Harold en Italie
Dans le chapitre XXXIX de la partie de ses Mémoires consacrée à son séjour à Rome, Berlioz note au sujet des pifferari (de) :
« J'ai remarqué seulement à Rome une musique instrumentale populaire que je penche fort à regarder comme un reste de l'antiquité : je veux parler des pifferari. On appelle ainsi des musiciens ambulants, qui, aux approches de Noël, descendent des montagnes par groupes de quatre ou cinq, et viennent, armés de musettes et de pifferi (espèce de hautbois), donner de pieux concerts devant les images de la madone. Ils sont, pour l'ordinaire, couverts d'amples manteaux de drap brun, portent le chapeau pointu dont se coiffent les brigands, et tout leur extérieur est empreint d'une certaine sauvagerie mystique pleine d'originalité. J'ai passé des heures entières à les contempler dans les rues de Rome, la tête légèrement penchée sur l'épaule, les yeux brillants de la foi la plus vive, fixant un regard de pieux amour sur la sainte madone, presque aussi immobiles que l'image qu'ils adoraient. La musette, secondée d'un grand piffero soufflant la basse, fait entendre une harmonie de deux ou trois notes, sur laquelle un piffero de moyenne longueur exécute la mélodie ; puis, au-dessus de tout cela deux petits pifferi très-courts, joués par des enfants de douze à quinze ans, tremblotent trilles et cadences, et inondent la rustique chanson d'une pluie de bizarres ornements. Après de gais et réjouissants refrains, fort longtemps répétés, une prière lente, grave, d'une onction toute patriarcale, vient dignement terminer la naïve symphonie. Cet air a été gravé dans plusieurs recueils napolitains, je m'abstiens en conséquence de le reproduire ici. De près, le son est si fort qu'on peut à peine le supporter ; mais à un certain éloignement, ce singulier orchestre produit un effet auquel peu de personnes restent insensibles. J'ai entendu ensuite les pifferari chez eux, et si je les avais trouvés si remarquables à Rome, combien l'émotion que j'en reçus fut plus vive dans les montagnes sauvages des Abruzzes, où mon humeur vagabonde m'avait conduit ! Des roches volcaniques, de noires forêts de sapins formaient la décoration naturelle et le complément de cette musique primitive. Quand à cela venait encore se joindre l'aspect d'un de ces monuments mystérieux d'un autre âge connus sous le nom de murs cyclopéens, et quelques bergers revêtus d'une peau de mouton brute, avec la toison entière en dehors (costume des pâtres de la Sabine), je pouvais me croire contemporain des anciens peuples au milieu desquels vint s'installer jadis Évandre l'Arcadien, l'hôte généreux d'Énée. »
— Hector Berlioz, Mémoires
C'est cette musique traditionnelle de la montagne des Abruzzes, qui a si vivement ému Berlioz, que l'on entend, transposée pour l'alto et les autres instruments concertants de l'orchestre4, dans le troisième mouvement d'Harold en Italie, la Sérénade d'un montagnard des Abruzzes à sa maîtresse5.
« Paganini vint me voir. “J’ai un alto merveilleux me dit-il, un instrument admirable de Stradivarius, et je voudrais en jouer en public. Mais je n’ai pas de musique ad hoc. Voulez-vous écrire un solo d’alto ? Je n’ai confiance qu’en vous pour ce travail.” “Certes, lui répondis-je, elle me flatte plus que je ne saurais dire, mais pour répondre à votre attente, pour faire dans une semblable composition briller comme il convient un virtuose tel que vous, il faut jouer de l’alto ; et je n’en joue pas. Vous seul, ce me semble, pourriez résoudre le problème.” “Non, non, j’insiste, dit Paganini, vous réussirez ; quant à moi, je suis trop souffrant en ce moment pour composer, je n’y puis songer. J’essayai donc pour plaire à l’illustre virtuose d’écrire un solo d’alto, mais un solo combiné avec l’orchestre de manière à ne rien enlever de son action à la masse instrumentale, bien certain que Paganini, par son incomparable puissance d’exécution, saurait toujours conserver à l’alto le rôle principal. La proposition me paraissait neuve, et bientôt un plan assez heureux se développa dans ma tête et je me passionnai pour sa réalisation. Le premier morceau était à peine écrit que Paganini voulut le voir. À l’aspect des pauses que compte l’alto dans l’allegro : “Ce n’est pas cela ! s’écria-t-il, je me tais trop longtemps là-dedans ; il faut que je joue toujours.” “Je l’avais bien dit, répondis-je. C’est un concerto d’alto que vous voulez, et vous seul, en ce cas, pourrez bien écrire pour vous”. Paganini ne répliqua point, il parut désappointé et me quitta sans me parler davantage de mon esquisse symphonique. […] Reconnaissant alors que mon plan de composition ne pouvait lui convenir, je m’appliquai à l’exécuter dans une autre intention et sans plus m’inquiéter de faire briller l’alto principal. J’imaginai d’écrire pour l’orchestre une suite de scènes, auxquelles l’alto solo se trouverait mêlé comme un personnage plus ou moins actif conservant toujours son caractère propre ; je voulus faire de l’alto, en le plaçant au milieu des poétiques souvenirs que m’avaient laissés mes pérégrinations dans les Abruzzes, une sorte de rêveur mélancolique dans le genre du Childe-Harold de Byron. De là le titre de la symphonie : Harold en Italie. Ainsi que dans la Symphonie fantastique, un thème principal (le premier chant de l’alto) se reproduit dans l’œuvre entière ; mais avec cette différence que le thème de la Symphonie fantastique, l’idée fixe s’interpose obstinément comme une idée passionnée, épisodique, au milieu des scènes qui lui sont étrangères et leur fait diversion, tandis que le chant d’Harold se superpose aux autres chants de l’orchestre, avec lesquels il contraste par son mouvement et son caractère, sans en interrompre le développement. »*
(...)
C'est le que Paganini, affaibli par la maladie qui le rongeait, l'entend pour la première fois au Conservatoire, couplée avec la Symphonie fantastique dans un concert dirigé par le compositeur lui-même. Berlioz raconte en ces termes la réaction du violoniste2 :
« Le concert venait de finir, j’étais exténué, couvert de sueur et tout tremblant, quand, à la porte de l’orchestre, Paganini, suivi de son fils Achille, s’approcha de moi en gesticulant vivement. Par suite de la maladie du larynx dont il est mort, il avait alors déjà entièrement perdu la voix, et son fils seul, lorsqu’il ne se trouvait pas dans un lieu parfaitement silencieux, pouvait entendre ou plutôt deviner ses paroles. Il fit un signe à l’enfant qui, montant sur une chaise, approcha son oreille de la bouche de son père et l’écouta attentivement. Puis Achille redescendant et se tournant vers moi : « Mon père, dit-il, m’ordonne de vous assurer, monsieur, que de sa vie il n’a éprouvé dans un concert une impression pareille ; que votre musique l’a bouleversé et que s’il ne se retenait pas il se mettrait à vos genoux pour vous remercier. » À ces mots étranges, je fis un geste d’incrédulité et de confusion ; mais Paganini, me saisissant le bras et râlant avec son reste de voix des oui ! oui !, m’entraîna sur le théâtre où se trouvaient encore beaucoup de mes musiciens, se mit à genoux et me baisa la main. Besoin n’est pas, je pense, de dire de quel étourdissement je fus pris ; je cite le fait, voilà tout. »**
L'admiration de Paganini se traduit quelques jours plus tard par un don de vingt mille francs-or à Berlioz, somme considérable qui permet à celui-ci de régler de nombreuses dettes et d'engager sereinement la composition d'une nouvelle symphonie (ce sera Roméo et Juliette).
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Harold_en_Italie
* et ** Mémoires de Berlioz http://www.hberlioz.com/Writings/HBMindex.htm
Patrick Buisson était invité par Apolline de Malherbe
Invité par Apolline de Malherbe, Patrick Buisson* est d’une patience et d’une politesse vraiment admirables.
Même si l’on porte le nom d’un illustre poète français du XVIIe siècle, tout le monde ne peut pas être un Claude-Henri Rocquet s’entretenant avec André Leroi-Gourhan ou Mircea Éliade.
Arrivé à la fin de sa vie, Patrick Buisson dit avec simplicité ce qui est vraiment, sans s’émouvoir.
Ce qui est, c’est le monde inversé dans lequel l’Occident vit (ou meurt) aujourd’hui: où le bien est le mal, le mal est le bien, le vrai est le faux, le faux est le vrai, le beau est le laid, le laid est le beau, la vérité est mensonge et le mensonge est vérité.
Ce sont les temps apocalyptiques qu’ont si bien compris Youssef Hindi, Imran Nazar Hosein avec lui, à la lumière du Saint Coran, le chiisme, l’hindouisme et son temps cyclique.
Finalement, le bien le plus précieux, celui que les forces du mal cherchent à le plus détruire dans l’âme humaine, c’est l’Espoir, celui qui est resté dans la Boîte de Pandore. L’espoir et non l’espérance, comme Ivan Illich l’expliquait dans son extraordinaire entretien avec Jean-Marie Domenach dans un parc français, devant un statue de Pandora (Pan-Dora, la dispensatrice de tous les dons) qui portait gravée sur son ventre une image de la mort (document filmé INA, sur internet).
Pierre-Olivier Combelles
* Patrick Buisson est décédé le 26 décembre 2023.
Visionnez l'entretien ici:
France Soir: Entretien exceptionnel avec Kémi Séba : critique de “l’oligarchie financière apatride”, mainmise de l’Occident sur l’Afrique et servitude volontaire
ENTRETIEN – "Nous recevons Kémi Séba, président de l’ONG Urgences panafricanistes, militant pour l’indépendance et la souveraineté des peuples. Figure de proue du mouvement panafricaniste depuis plus de 15 ans, il n’a eu de cesse de dénoncer les manipulations de ‘’l’oligarchie financière apatride’’, puissances privées qui financent les politiques et les médias et soufflent aux oreilles des élus en place. Dans cet entretien, Kémi Séba, pas le genre à mâcher ses mots, on va le voir, revient sur son attachement aux combats des peuples pour accéder à leur indépendance et la bataille à mener à ces forces financières dont les intérêts ne sont absolument pas ceux des populations travailleuses.
Au sujet de l’immigration, l’auteur du livre “Philosophie de la panafricanité fondamentale” (Éd. Fiat Lux, 2023) pointe la responsabilité de ces gens qui, comme des grands enfants, ne se prennent pas en main et se complaisent dans une éternelle position de victimes, mais surtout évoque, exemples à l’appui, la mainmise des puissances occidentales sur les pays du continent africain, une des raisons de la migration massive de populations vers l’Europe et la France."
Visionnez ici cet entretien réellement exceptionnel: https://www.francesoir.fr/videos-l-entretien-essentiel/entretien-avec-kemi-seba-critique-de-l-oligarchie-financiere-apatride
In memorian Louise-Marie de France, vénérable Mère Thérèse de Saint-Augustin
Louise-Marie de France (1737–1787), dite Madame Louise, fille de Louis XV, en robe de cour tenant une corbeille de fleurs
Louise-Marie de France, née le 15 juillet 1737 à Versailles et morte le 23 décembre 1787 à Saint-Denis, était la plus jeune des enfants de Louis XV et de Marie Leszczyńska. Elle entra au Carmel en 1770 sous le nom de Thérèse de Saint-Augustin, et y prit la charge de maîtresse des novices puis d'économe. Elle fut élue prieure à trois reprises. Décédée en 1787, par empoisonnement, quelques mois avant la Révolution, elle fut déclarée vénérable en 1873.
Citations:
- « Tout ce qui ne vient pas de Dieu ne saurait être bon et les scrupules ne sont pas de lui. Faisons-nous non une conscience large, mais une conscience paisible. »(Mère Thérèse de Saint-Augustin, conseils à ses novices).
« Toutes mes sœurs ont plus sacrifié à Dieu que moi, car elles lui ont fait le sacrifice de leur liberté, au lieu que j’étais esclave à la Cour, et mes chaînes, pour être plus brillantes, n’en étaient pas moins des chaînes. »
« Ma fille, lorsque nous avons quelque chose de plus pénible à soutenir qu’à l’ordinaire, soit du genre de vie que nous avons embrassé, soit de l’influence des saisons, souvenons-nous de ce que Jésus-Christ a souffert pour nous ; représentons-nous ce poids immense de gloire auquel il veut nous faire participer, et dont la comparaison, avec le poids le plus lourd que nous ayons à supporter dans ce monde, est si propre à le faire disparaître.»
Vénérable Mère de Saint-Augustin, priez pour la France !
La vocation de la France
Observez les lis des champs, comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux.
(Évangile selon saint Matthieu 6,28-29). Devise des Grandes Armes de France, avec "Montjoie Saint-Denis".
La vocation de la France n'est pas industrielle, ni financière, ni marchande ni même guerrière. Elle est spirituelle, intellectuelle, artistique, scientifique, culturelle, humaine, généreuse et pacifique.
Pacifique veut dire aussi qu'elle se fait respecter par les armes lorsque c'est nécessaire.
La vocation de la France n'est pas de conquérir, d'asservir ou d'exterminer les autres peuples*, puisqu'elle est synonyme de liberté.
La vocation de la France n'est pas non plus de piller ou de détruire les richesses naturelles, que ce soit sur son territoire métropolitain et d'outremer comme ailleurs dans le monde.
Car les fleurs de ses armes, trois lis d'or sur champ d'azur, protégés par un liséré rouge comme l'oriflamme de Saint Denis, nous disent que la France doit aimer et respecter, et faire aimer et faire respecter partout les hommes, les peuples et la nature, dans toute leur dignité, leur diversité et leur richesse.
* En particulier le peuple palestinien.
Pierre-Olivier Combelles
Louis XV à cheval à la bataille de Fontenoy (11 mai 1745). Accompagné du dauphin Louis, âgé e quinze ans, le Roi reçoit la victoire du maréchal Maurice de Saxe. Détail du tableau d'Horace Vernet conservé à la Galerie des Batailles du château de Versailles.
« Voyez ce qu'il en coûte à un bon cœur de remporter des victoires. Le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes. La vraie gloire est de l'épargner. »
Louis XV, roi de France à son fils, le dauphin Louis, dont la bataille avait été le baptême du feu et qui se réjouissait de la victoire.
Pierre-Olivier Combelles devant un tableau de Gustave Alaux représentant Louis XVI et la famille royale en gondole sur le Canal de Versailles. Théâtre Montansier (Versailles). Photo (années 1980) par Denis Gliksman (fils du navigateur Alain Gliksman, décédé le 18 novembre 2023 à l'âge de 91 ans).
1970 : André Leroi Gourhan alerte sur l'avenir de l'humanité | Archive INA
Un certain regard | ORTF | 21/04/1970 Interviewé par Paul Seban, l'ethnologue André Leroi Gourhan parle de l'évolution du monde et de la relation de l'homme avec la nature. il alerte "Nous aurons consommé notre monde avant de changer d'espèce humaine".
Visionnez ici l'extrait de l'entretien complet:
https://www.youtube.com/watch?v=7i4lq-3Y7iI
Également à propos d'André Leroi-Gourhan:
Pages oubliées sur le Japon (1937-38):
André Leroi-Gourhan arrive au Japon avec la ferme intention de rencontrer des hommes : l’auteur est fasciné par les Japonais, qui savent unir l’esthétique et la vie quotidienne, fasciné par la résistance du pays aux pressions de l’Occident pour grandir tout seul. Il s’intéresse à toutes les facettes de la culture japonaise, retient les leçons du zen, de la cérémonie du thé, une certaine façon de voir les choses, de regarder les jardins, d’apprécier les fleurs.
Pour atteindre une représentation assez complète de la pensée esthétique, il dégage d’abord la personnalité du pays, ce qu’on sait de ses origines raciales, ce que sa culture tient des civilisations qui l’ont successivement touché, ce qu’est son unité politique. Puis on verra le Japon accueillant ses emprunts et s’efforçant de trouver sa voie dans les diverses disciplines intellectuelles qui lui parviennent; assistant ainsi à l’orientation de sa connaissance."
EFEO
https://www.youtube.com/watch?v=E_5yGYEjIsE
Commentaire biographique. André Leroi-Gourhan (1911-1986)
Marion Di Santi-Masson (21/03/2022), LEROI-GOURHAN André (FR) in Collectionneurs, collecteurs et marchands d'art asiatique en France 1700-1939 - INHA, http://agorha.inha.fr/detail/724
André Leroi-Gourhan chargé d’objets collectés et photographié par sa femme Arlette au retour de leur mission en Hokkaido, Japon, été 1938. © archives MSHM / fonds Leroi-Gourhan
Lisez aussi "Les racines du monde", ses captivants entretiens avec Claude-Henri Rocquet*. Il y parle aussi d'ailleurs du Japon, dans des pages inoubliables.
Pour mes lecteurs: je précise que je n'ai malheureusement pas eu la chance de connaître personnellement et d'être l'élève d'André Leroi-Gourhan, que j'admire beaucoup. En revanche, j'ai beaucoup lu et étudié ses livres et, dans les années 1990, de fréquenter le site archéologique de Pincevent, près de Fontainebleau, au bord de la Seine, un ancien campement magdalénien de chasseurs de rennes découvert et étudié par A.L.-G. et devenu au fil des années une école de fouilles dirigée par le CNRS. J'y ai donné des conférences sur l'habitat autochtone au Labrador et encadré la reconstitution du campement préhistorique en 1994, lors de l'anniversaire de la création du site.
* Je conseille aussi les entretiens de Claude-Henri Rocquet avec Mircea Éliade: "L'épreuve du labyrinthe".
Lisez aussi "Les racines du monde", ses captivants entretiens avec Claude-Henri Rocquet. Un des ouvrages les plus intéressants que je connaisse Il y parle aussi d'ailleurs du Japon, dans des pages inoubliables.
Pour mes lecteurs:
Je précise que je n'ai malheureusement pas eu la chance de connaître personnellement et d'être l'élève d'André Leroi-Gourhan, que j'aime et j'admire beaucoup. En revanche, j'ai beaucoup lu et étudié ses livres et, dans les années 1990, j'ai fréquenté le site archéologique de Pincevent, près de Fontainebleau, au bord de la Seine, un ancien lieu de campement de chasseurs de rennes du Magdalénien découvert et étudié par ALG, devenu au fil des années une école de fouilles dirigée par le CNRS. J'y ai donné des conférences sur l'habitat autochtone au Labrador et, en 1994, encadré la reconstitution du campement préhistorique, à l'occasion de l'anniversaire de la création du site.
Pierre-Olivier Combelles
Pétition pour conserver à Notre-Dame de Paris les vitraux de Viollet-le-Duc
Le président de la République a décidé, seul, sans aucun égard pour le code du patrimoine ni pour la cathédrale Notre-Dame de Paris, de remplacer les vitraux de six chapelles sur sept du bas-côté sud par des créations contemporaines, après l’organisation d’un concours.
Les vitraux de Notre-Dame conçus par Viollet-le-Duc l’ont été comme un ensemble cohérent. Il s’agit d’une véritable création que l'architecte a voulu fidèle à l’origine gothique de la cathédrale. Aux vitraux historiés du déambulatoire, du chœur et du transept s’ajoutent, dans les chapelles de la nef, des verrières purement décoratives en grisaille. Il y a ici une recherche d’unité architecturale et de hiérarchisation de l’espace qui fait partie intégrante de son œuvre et que les travaux avaient notamment pour but de retrouver. D’ailleurs, le chantier en cours a intégré le nettoyage et la consolidation de l’ensemble de ces vitraux.
Peu après l’incendie, des menaces avaient pesé sur eux qui, rappelons-le, n’ont pas été touchés ni même détériorés par l’incendie, et qui sont classés monument historique au même titre que l’ensemble du monument. Mais le ministère de la Culture avait été très clair par la voix de la ministre de l’époque : il n’était pas question d’y toucher. C’est pour cette raison que l’hypothèse de leur remplacement n’a jamais été examinée par la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, l’instance chargée de conseiller le ministre pour les travaux importants sur les monuments historiques. Viollet-le-Duc est une figure majeure de l’art français, reconnue par de nombreuses publications et expositions dont celle organisée en 2015 à la Cité de l’architecture et du patrimoine.
Pourtant, lors de sa visite à Notre-Dame, vendredi 8 décembre 2023, en même temps qu’il révélait l’excellente nouvelle de la création d’un musée de l’Œuvre dans l’Hôtel-Dieu, Emmanuel Macron a annoncé que les vitraux de six des sept chapelles du bas-côté sud seraient déposés et remplacés par des vitraux contemporains qui feraient l’objet d’un concours. Pour désamorcer les contestations, dont il savait déjà qu’elles seraient fortes, le président de la République a ajouté que ces vitraux seraient exposés dans le musée, ce qui est absurde. Car ces verrières, qui ont - volontairement - des compositions purement décoratives à décors géométriques, n’ont d’intérêt qu’in situ, comme élément à part entière de l’architecture. Elles n’auraient aucun sens hors de celle-ci et prendraient, sans aucun bénéfice pour le public, une place très importante dans les salles de l’Hôtel Dieu en empêchant d’y exposer d’autres œuvres. Si ces vitraux devaient être remplacés, ils finiraient certainement dans des caisses en réserves car les exposer dans le musée viendrait en réalité doubler le scandale de leur dépose.
Quel est le sens de restituer le dernier état historique connu de la cathédrale (avant le 15 avril 2019), celui de Viollet-le-Duc, pour priver l’édifice d’un élément essentiel voulu par celui-ci ? Comment peut-on justifier de restaurer des vitraux qui ont survécu à la catastrophe pour aussitôt les enlever ? Qui a donné mandat au chef de l’État d’altérer une cathédrale qui ne lui appartient pas en propre, mais à tous ? Les vitraux contemporains ont toute leur place dans l’architecture ancienne lorsque ceux d’origine ont disparu. Ils n’ont pas vocation à remplacer des œuvres qui existent déjà.
Emmanuel Macron veut poser la marque du XXIe siècle sur Notre-Dame de Paris. Un peu de modestie serait peut-être préférable. Nous ne serons pas assez cruel pour rappeler que cette marque existe déjà : l’incendie. Un incendie certes accidentel, mais pour lequel il a été abondamment démontré que l’État, avant et pendant sa présidence, porte de lourdes responsabilités.
La renaissance de la cathédrale a été rendue possible par une vaste mobilisation nationale et internationale, grâce aux contributions de milliers de donateurs qui souhaitaient la restaurer dans son état historique. Croit-on vraiment que ceux-ci accepteront que sa restauration soit altérée par la volonté d’Emmanuel Macron d’y laisser son empreinte ?
Les signataires de cette pétition demandent donc que le choix initial du ministère de la Culture de conserver les vitraux voulus par Viollet-le-Duc dans la cathédrale soit respecté, et que la décision du président de la République de doter six des sept chapelles du bas-côté sud de vitraux contemporains soit abandonnée.
Cette pétition est lancée par La Tribune de l'Art.
L'association Sites & Monuments en est le premier signataire, par l'intermédiaire de son président Julien Lacaze.
Mise à jour du 11 décembre 2023 : l'association SOS Paris soutient également cette pétition.
Notre-Dame de Paris : jusqu’où manipule-t-on l’opinion publique ?
par Pierre-Alain Depauw
Les quatre catégories de jeux selon Roger Caillois plus une cinquième selon Georges Dumézil
(...)
"Notre cher Roger Caillois, dans un livre célèbre qui parut en ces lieux et qu’on n’est pas parvenu à prendre en défaut, a divisé les jeux, toutes les activités ludiques, en quatre classes : alea, le jeu de hasard, agôn, le jeu de compétition, mimicry, le jeu d’imitation, de singerie, et l’helix, le jeu d’excitation, de vertige, proprement de tourbillon. La belle simplicité de ce tableau m’a toujours parue digne d’être défiée et j’ai passé des jours à tâcher de découvrir un jeu qui n’y rentrât point. Mais chaque fois Caillois me montrait avec rigueur qu’il y rentrait. Un jour je lui ai proposé, comme cinquième catégorie, studium, l’étude, la recherche de l’invention capable de résoudre de vieux problèmes. Il ne contesta pas le caractère ludique de l’étude, mais il dit qu’elle était une collection de jeux des quatre catégories, non une catégorie nouvelle : le hasard, la rivalité avec les contemporains ou les prédécesseurs, l’imitation des maîtres, la jouissance vertigineuse que donne une solution naissante, tout cela s’y trouve, disait-il, mais sans résidu, sans rien qui justifie l’ouverture d’une rubrique spéciale. Eh bien, si, l’étude, le développement d’une province de la connaissance, est un jeu sui generis — je n’ai pas qualité pour parler des sciences en général, des exactes ni des autres, pas même des sciences humaines ; je m’en tiens à mon petit domaine, à mon étude comparée des idéologies indo-européennes. Il est bien vrai que ce studium est d’abord ludique en ce sens que les quatre formes canoniques de jeu selon Caillois y ont leur place : heureux hasard d’un texte rencontré au bon moment, compétition et même polémique, imitation ou inspiration, et aussi vertige, ivresse des solutions brusquement apparues : Mais il y a autre chose, deux autres choses, qui en font une espèce autonome de jeu, deux caractères solidaires."
Georges Dumézil: Discours à l'Académie française pour la remise de l'épée:
https://www.academie-francaise.fr/discours-pour-la-remise-de-lepee
Roger Caillois: Les jeux et les hommes. Gallimard, Paris, 1958.
https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/Les-jeux-et-les-hommes
En conclusion, Roger Caillois définit « le jeu comme une activité :
- libre : à laquelle le joueur ne saurait être obligé sans que le jeu perde aussitôt sa nature de divertissement attirant et joyeux ;
- séparée : circonscrite dans des limites d’espace et de temps précises et fixées à l’avance ;
- incertaine : dont le déroulement ne saurait être déterminé ni le résultat acquis préalablement, une certaine latitude dans la nécessité d’inventer étant obligatoirement laissée à l’initiative du joueur ;
- improductive : ne créant ni bien, ni richesse, ni élément nouveau d’aucune sorte ; et, sauf déplacement de propriété au sein du cercle des joueurs, aboutissant à une situation identique à celle du début de la partie ;
- réglée : soumise à des conventions qui suspendent les lois ordinaires et qui instaurent momentanément une législation nouvelle, qui seule compte ;
- fictive : accompagnée d’une conscience spécifique de réalité seconde ou de franche irréalité par rapport à la vie courante.»
Anthologie des meilleurs textes de l'année 2021. Edition Guy Boulianne. Préface de Jean-Claude Perez ("Le CHAOS qui relie et le CHAOS qui tue").
La Nature n'accepte pas n'importe quoi. C'est-à-dire on peut faire n'importe quoi à la Nature mais si vous faites une construction artificielle elle a peu de chances de survivre. C'est à dire que la Nature aime les choses harmonieuses et ce qui n'est pas harmonieux, étranger par exemple, n'est pas bien toléré…
— Pr Luc Montagnier, avril 2020
Toute grande vérité passe par trois phases : Elle est d'abord ridiculisée puis violemment combattue, avant d'être acceptée comme une évidence.
— Arthur Schopenhauer
Je suis très heureux de vous annoncer que l'Anthologie des meilleurs textes de l'année 2021 est maintenant disponible dans plusieurs boutiques en ligne, dont Amazon. La préface de ce livre a été écrite par le biomathématicien Jean-Claude Perez, ami et collaborateur du Pr Luc Montagnier.
Guy Boulianne.
ISBN : 979-8-86-813101-1
Format : 366 pages, 6 x 9 po. (15.2 cm x 22.9 cm)
Papier intérieur crème #60, encre intérieur noir & blanc,
Couverture extérieure #100 en quatre couleurs
PRIX : $ 28.75 CAD (± 19.20 EUR) — Livraison en sus
Source: https://zenodo.org/records/10207269
Sur ce lien, vous pouvez lire la très intéressante préface de J.-C. Perez: "Le CHAOS qui relie et le CHAOS qui tue"