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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

frederic ii de hohenstaufen

Laurent Guyénot: La malédiction papale

21 Novembre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Europe, #Papauté, #Christianisme, #Catholicisme, #Byzance, #Croisades, #Frédéric II de Hohenstaufen, #Histoire, #Laurent Guyénot, #Moyen-Âge

« Je suis en effet le Roi des rois; C’est à moi qu’appartient la terre et le temps et les destinées des hommes ».

Dostoïevski, à propos du Pape.

Laurent Guyénot: La malédiction papale

Le caractère particulier de l’Occident collectif, qui est entré dans une phase pathologique, s’est formé durant l’enfance de la civilisation européenne, c’est-à-dire le Moyen Âge. Et aucune institution n’a davantage influencé ce caractère que la papauté, pour le meilleur et pour le pire. Cinq thèses sont développées :

I – L’Empire raté : La fragmentation de l’Europe en États nationaux, et son incapacité à se doter d’un corps politique unifié et légitime — et donc d’une identité, d’une volonté et d’un destin propres —, sont un héritage de la compétition implacable entre la papauté et l’empire continental germanique.

II – La Croisade des fous : Les croisades au Levant ont détourné l’Europe de son destin naturel, en mettant Jérusalem au cœur de l’identité européenne. L’esprit de croisade détermine encore la façon dont l’Occident se comporte à l’égard du reste du monde. L’Occident est la civilisation de la Croisade.

III – La Revanche de Byzance : L’Occident souffre du refoulement de sa culpabilité dans le meurtre et le pillage de Constantinople à partir de la Quatrième Croisade (1204). Ayant effacé de notre mémoire la civilisation byzantine et notre immense dette culturelle envers elle, nous avons développé une vision occidentalo-centrique qui nous rend incapable de comprendre l’Asie et la Russie.

IV – Sauve qui peut ! : Le poison de l’individualisme a été injecté en Occident par une doctrine du salut et une ingénierie sociale hostiles aux liens organiques du sang et à la vénération des ancêtres. Le développement particulier de l’Église romaine à partir de la Réforme grégorienne*, véritable coup d’État monastique, a exacerbé l’individualisme métaphysique inhérent à toute religion de salut.

V – Les Mensonges de l’Ouest : La fausse Donation de Constantin est la matrice d’une gigantesque entreprise de falsification historique dans les chancelleries et les scriptoriums pontificaux. Cette falsification, dont la motivation principale était la rivalité avec Constantinople, a engendré de profondes distorsions dans l’auto-historiographie de l’Occident, et une fâcheuse habitude au mensonge.

Laurent Guyénot est docteur en Études médiévales (Paris IV-Sorbonne, 2008). Ses ouvrages sur le Moyen Âge incluent La Mort féerique (Éditions Gallimard) et La Lance qui saigne (Éditions Honoré Champion).

Source: https://kontrekulture.com/produit/la-malediction-papale/

*  NDLR: Le nom vient du pape Grégoire VII, pape entre 1073 et 1085, qui s'y est distingué.
La réforme grégorienne est une politique menée durant le Moyen Âge sous l'impulsion de la papauté. Si les historiens admettent que le pape Léon IX (1049–1054) a commencé le redressement de l'Église, c'est néanmoins le pape Grégoire VII (1073–1085) qui a laissé son nom à la réforme. De plus, les efforts pour sortir l'Église catholique d'une crise généralisée depuis le Xe siècle se poursuivent bien après le pontificat de Grégoire VII. Ainsi, l'expression « réforme grégorienne » peut paraître impropre puisqu'elle ne s'est pas limitée à quelques années mais concerne au total près de trois siècles.
Elle comporte quatre projets principaux. Tout d'abord l'affirmation de l'indépendance du clergé : les laïcs ne peuvent plus intervenir dans les nominations. Ce point ne va pas sans conflits, notamment entre le pape et les empereurs germaniques qui se considèrent comme les représentants de Dieu sur terre (querelle des Investitures).
Le second point est la réforme du clergé, pour que celui-ci suscite le respect. Le clergé est mieux instruit et l'Église impose le célibat des prêtres ainsi que le mariage chrétien pour les laïcs.
La réforme grégorienne voit également l'affirmation du rôle du pape : à partir du XIe siècle, le pape met en place une structure centralisée autour de la papauté. En 1059, le pape Nicolas II crée le collège des cardinaux qui élit le nouveau pape. De plus, on voit se développer la curie pontificale qui contrôle ce qui se fait dans l'Église. Enfin, le pape multiplie les interventions pontificales. L'une des plus connues est matérialisée par le décret de 1059 (In nomine Domini) réformant l'élection pontificale et interdisant le nicolaïsme et la simonie.
Enfin, le dernier point de la réforme met en œuvre la garantie du travail des moines tout en contrôlant les comptes de l’Église, qui est un sujet très polémique à l'époque.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9forme_gr%C3%A9gorienne

Laurent Guyénot: entretien avec le Saker francophone au sujet de son livre: La malédiction papale:

https://lesakerfrancophone.fr/laurent-guyenot-la-malediction-papale

Fresque anonyme du XIIe siècle représentant la donation de Constantin (Rome, basilique des Quatre-Saints-Couronnés).

Fresque anonyme du XIIe siècle représentant la donation de Constantin (Rome, basilique des Quatre-Saints-Couronnés).

- Je tends plutôt vers la conclusion que les religions révélées enracinées dans la tradition hébraïque sont un virus civilisationnel dont l’humanité devra un jour se guérir. Bien que déchristianisée, l’Europe, et la France tout particulièrement, continue de vivre avec les séquelles de cette maladie mentale.

 

- L’influence de la fausse Donation de Constantin sur l’Europe occidentale et sur sa relation avec Constantinople est sous-estimée par la plupart des historiens, qui ont du mal à concevoir qu’un faux document puisse avoir eu autant d’influence. L’idée que l’Église catholique a assis son pouvoir politique sur un faux aussi grossier est difficile à admettre. Et pourtant, l’étude de cette influence est absolument fascinante, car la Donation a eu pendant des siècles un statut proche de la révélation divine. Et la Donation n’est que la pièce maîtresse d’une vaste industrie du mensonge qui, en effet, nous aide par comparaison à mieux comprendre comment fonctionne le pouvoir encore aujourd’hui.*

 

- Comme je l’ai dit, l’Occident est la civilisation des croisades. On peut démontrer assez clairement que le colonialisme, qui a engendré les États-Unis, découle des croisades. L’Occident paye aujourd’hui le prix de l’hubris qui l’a animé pendant si longtemps. C’est une forme de karma qui, malheureusement, engage non seulement les élites dirigeantes mais les peuples eux-mêmes. Le monde ne veut plus être mené par l’Occident, perçu comme un grand et dangereux malade, et son soutien pour Israël, le psychopathe des nations, ne fait que renforcer ce mouvement de rejet. La Russie, la Chine, l’Iran, sont des États-civilisations qui n’ont pas ce même passif et vont avoir une influence de plus en plus forte sur le monde. Je pense qu’on a toutes les raisons de s’en réjouir.

 

- Du point de vue des Orthodoxes, le catholicisme romain est une trahison satanique. Nul ne l’a mieux résumé que Fiodor Dostoïevski, lorsqu’il a écrit que le catholicisme romain « a proclamé un Christ nouveau bien différent de l’ancien, un Christ qui se laisse séduire par la troisième tentation du démon : les royaumes de la terre ! ». Les croisades sont le prolongement de ce tournant politique de la papauté. La quatrième croisade contre Constantinople lui a porté une blessure dont elle ne s’est jamais relevé et l’a empêché de résister à la conquête des Ottomans. Il est impossible de dire ce qui se serait passé si Constantinople était resté chrétienne et européenne. Il me semble probable que, pour commencer, la Réforme protestante aurait été principalement un retour à l’esprit de l’Orthodoxie, car les critiques protestantes contre Rome étaient les mêmes que les critiques orthodoxes. La chrétienté occidentale aurait donc évolué différemment, mais elle se serait probablement sclérosée de toute manière car, à mon avis, le christianisme contient les germes de sa propre destruction. La Russie, qui s’est construite sur sa vocation à recueillir l’héritage de Byzance, n’aurait sans doute pas eu le même destin.

Laurent Guyénot, entretien avec le Saker francophone

NDLR:

* La liste des mensonges de l'Église catholique pour légitimer son pouvoir a-t-elle des limites ? Ne citons que l'infinité des apparitions de la Sainte Vierge à des bergers ou d'humbles personnes, toujours la même histoire, à l'emplacement de temples "païens" qui ont été ensuite détruits pour y édifier ensuite des églises. Ces lieux et ces légendes sont légion en Amérique hispanique par exemple. Le cas "d'école" étant le grand temple de la déesse Tonantzin près de Mexico, détruit par les Espagnols pour y construire l'église dédiée à Notre-Dame de Guadalupe, après sa soit-disant apparition en 1531 à un vieil Aztèque auquel elle aurait manifesté son désir que soit peinte son image et en indiquant la manière. Ce qui fut fait à l'époque. Ce sont les reproductions de cette peinture coloniale que l'on voit partout aujourd'hui; le culte -ou plutôt la superstition- de Notre-Dame de Guadalupe s'étant répandu étrangement dans le monde entier.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_de_Guadalupe

Le dernier en date des  mensonges de la Papauté, c'est le soutien à l'escroquerie criminelle et génocidaire du Covid et des "vaccinations". "Se faire vacciner est un acte d'amour" a déclaré publiquement le pape François, faisant même frapper une médaille au Vatican pour commémorer cet événement.

https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-01/note-academie-pontificale-vie-vaccins-coronavirus-acces-equite.html

Laurent Guyénot: La malédiction papale
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Pierre Dortiguier: 11 novembre 1933 : en Allemagne, l’appel de Martin Heidegger à sortir de la Société des Nations

11 Novembre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Allemagne, #Heidegger, #Société des Nations, #Hitler, #Souabe, #Pierre Dortiguier, #Vatican, #Catholicisme, #Dogme de l'infaillibilité pontificale (1870), #Vieux-catholiques, #Frédéric II de Hohenstaufen

Martin Heidegger

Martin Heidegger

Né le 26  septembre 1889 et décédé le 26 mai 1976,  Martin Heidegger était le  fils aîné  d’un artisan tonnelier  souabe (pays de Bade)*, Friedrich et de sa femme Johanna, et qui faisait aussi fonction de sacristain de sa paroisse de Messkirch en appartenant  au courant, nombreux en Allemagne, des Vieux-Catholiques** qui refusent de tenir les parents de la Vierge, Anne et Zacharie, exempts du péché originel et contestent le dogme de l’infaillibilité pontificale du Premier Concile du Vatican, de 1870***.

Martin Heidegger entra au noviciat des Jésuites en 1909 et le quitta  bientôt pour raison  de santé ;  tout comme, bien que réformé en 1914, volontaire et placé dans le service de météorologie à Verdun, il dut abandonner le service.

Professeurs, étudiants, artistes et clercs, aînés de famille à la campagne n’étaient pas, en Allemagne impériale, y compris sous le national-socialisme sauf aux derniers temps de l’inondation bolchevique lorsque les digues européennes furent rompues, astreints aux armes, car l’on estimait leur survie précieuse au peuple.  C’est pourquoi ils devaient se porter  volontaires.

Sa femme, épousée en 1917, Elfride Petri (1892-1993), protestante et patriote, partageait son dégoût des ennemis de la culture et de la société et le détacha de la tutelle politique catholique, s’engageant elle-même dans le national-socialisme. Il estimait, par ailleurs,  que la vraie  philosophie allemande avait toujours été  inséparable du Christianisme.

Il soutint électoralement, en 1932,  avant l’accession au pouvoir, le  mouvement qui  avait pris l’étiquette de parti  et s’y inscrit, le 3 mai 1933,   résolu à prendre justement parti, sans compromis, contre le Traité ignominieux de Versailles  (1919) qui  visait à  l’anéantissement du peuple allemand et de sa culture.

Ses deux fils emmenés en captivité en Russie, ne revinrent qu’en 1947.

Son frère cadet, Fritz, qui avait aussi abandonné pour des raisons d’élocution impropre à la chaire, la vocation religieuse, pour devenir banquier dans leur ville natale,  reçut de lui en cadeau de  Noël  « Mein Kampf », vivement recommandé  par son aîné en ces termes dans ce billet du 18 Novembre 1931, daté de Fribourg où Heidegger avait sa chaire d’université :

« Je désire extrêmement que tu te mesures avec le livre d’Hitler qui est faible dans les chapitres du début autobiographiques. Que cet homme ait et même déjà eu  un instinct politique inhabituel et sûr, là où  nous  étions tous  encore embrouillés [benebelbt, être dans le brouillard] c’est ce qu’aucun observateur ne peut plus contester. Encore de toutes autres forces  augmenteront à l’avenir le mouvement national-socialiste. Il ne s’agit plus d’un petit parti politique – mais  du  sauvetage ou du déclin de l’Europe et de la culture occidentale. Qui n’a pas aussi maintenant encore compris cela mérite d’être broyé dans le chaos. La réflexion sur ces choses ne trouble pas la paix de Noël, mais ramène à l’essence et à la tâche des Allemands, c’est-à-dire là où la forme de cette fête merveilleuse a son origine. »

Dans une réponse datée du 20 janvier 1948 à son ancien auditeur Herbert Marcuse  qui le sommait, en agent de la  C.I.A. qu’il était, de publier son sentiment de culpabilité allemande et d’exprimer  les  remords que l’on devine, le professeur répondit qu’il trouvait inconvenant et absurde d’exiger de lui qu’il exprimât du repentir pour des crimes qu’il était supposé, par ailleurs, avoir ignoré en temps de guerre, alors qu’aujourd’hui, sur les routes, « au vu et au su du monde », des colonnes de civils allemands réfugiés de l’Est, femmes, enfant vieillards, en temps de paix, se font massacrer et frapper, déposséder par millions sans que la dite « opinion publique » s’en émeuve. Jamais après guerre, Martin Heidegger ne prononça, en privé ou en public,  une parole de critique directe ou voilée contre le créateur et chef du Troisième Reich. Une journaliste italienne eut l’audace heureuse de l’interroger gracieusement  sur ce point : il y avait, répondit-il, en substance, plus de cent partis ou organisations qui prétendaient gouverner. Est-ce une situation tenable, en temps de crise ? Un chef était nécessaire.

Après la dernière  guerre, il  resta  interdit d’enseignement pendant onze ans par les autorités françaises d’occupation après avis de leur expert politique germaniste, F.  Bertaux du Quai d’Orsay. Ce dernier avait jugé, sur la  dénonciation de son collègue réfugié en Suisse Karl Jaspers (marié à une  brandebourgeoise israélite), sa réponse au Questionnaire de dénazification (sic) insuffisante,  et lui imposèrent par tracasserie mesquine, des locataires  civils  étrangers, puis la bruyante famille d’un sergent français, pour  lui ôter toute tranquillité et entraver ainsi  ses profondes et incessantes recherches. Un émigré juif hongrois occupa sa  chaire à l’université de Fribourg-en-Brisgau qui avait été avant lui celle de Edmund Husserl, ex-israélite, de confession protestante, d’abord professeur de mathématiques, en fait un sans-Dieu,  parrainé au début de sa nomination à  l’Université de Vienne  par le futur Président tchèque  Masaryk, de mère ouvrière allemande de Moravie et de père industriel juif catholique, qui deviendra avant 1914  agent des services d’espionnage du Tsar, puis, exilé à Londres, de l’Intelligence Service et laissera massacrer une partie de la population civile allemande de Bohème.

Joseph Goebbels avec la délégation allemande en marge de la Conférence du désarmement de Genève en septembre 1933

Ce 11 novembre 1933,  avec plusieurs grands noms des universités et écoles allemandes, Heidegger soutint publiquement l’appel lancé par le Guide  d’approuver  de quitter  la Société des  Nations de Genève, dont l’œuvre maçonnique  était de diviser et, si elle ne les pouvait durablement asservir, de  détruire les peuples, comme l’ONU l’a fait pour la Libye  et l’aurait laissé faire pour la Grande Syrie, sans l’intervention russo-iranienne et la force politique du guide baasiste, unifiant Chrétiens et Musulmans, laïques et clercs, Bachar  El-Assad.

Dans  une confession  ou « Profession de foi des Professeurs  des Universités et Ecoles  Supérieures  allemandes à Adolf Hitler et  à l’État national-socialiste » (Bekenntnis der Professoren zu dem deutschen Universitäten and Hochschulen zu Adolf Hitler und den nationalsozialistischen Staat), le philosophe allemand  lance cet appel :

« Enseignants et Camarades ! Compagnons et compagnonnes allemandes du peuple ! [le terme allemand camarade est d’usage militaire, non militant]


I
Vouloir être responsable  de soi


Le peuple allemand est appelé au vote par le Führer [guide, celui qui donne l’exemple et marche devant comme le guide de montagne (Bergführer), par opposition au Leiter ou leader qui dirige simplement] «  à la votation ;  mais le Führer ne le prie en rien, il donne bien plutôt  l’immédiate possibilité de la suprême libre décision de savoir si le peuple entier veut sa propre existence [sein eigenes Dasein]  ou s’il ne le veut pas. Le peuple allemand ne choisit demain rien moins que son avenir. »

Ce vote semble simplement incomparable avec tous les processus de votation jusqu’ici. Le caractère unique de ce vote est la grandeur simple de la décision à accomplir en lui.  L’inflexibilité  du simple et du dernier  ne tolère aucun chancellement, et aucune tergiversation. Cette décision dernière s’étend à la frontière  extérieure de l’existence de notre peuple. Et quelle est cette frontière ? Elle consiste en  cette exigence originelle  de tout être, qu’il  conserve et  sauve son propre peuple. C’est pourquoi une borne est  dressée entre ce qui  peut être exigé d’un peuple et ce qui ne le doit pas. La force de cette loi  fondamentale de l’honneur garantit au peuple allemand la dignité et la décision de sa vie. La volonté d’auto-responsabilité  n’est cependant pas seulement la  loi fondamentale de l’existence de notre peuple, mais en même temps le fait fondamental  de l’action de son État national-socialiste. De cette volonté  d’auto-responsabilité chaque travail de chaque condition, en petit et en grand, se range à l’endroit et au rang de sa détermination également nécessaire. Le travail des conditions [conditions sociales ou états, ce que le jargon des marxistes qualifie de classes pour les opposer et les ruiner]  porte et  affermit la structure  vivante de l’État ; le travail  reconquiert au peuple son terroir, le travail transfère  cet État entendu comme la réalité du peuple en champ d’action de toutes les puissances de l’être humain.

Ce n’est pas l’ambition, pas la hardiesse, pas l’égoïsme aveugle et pas l’impulsion  à la violence, mais le clair vouloir d’une auto-responsabilité inconditionnelle  dans la charge et la maîtrise du destin de notre peuple qui a exigé du Führer la sortie de la « Société des Nations ». C’est non pas l’éloignement de la communauté des peuples, au contraire : notre peuple se place de ce pas  sous la loi essentielle de l’être humain, pour laquelle  tout peuple  doit en premier lieu former une suite, s’il veut encore être un peuple.

Se prendre mutuellement au sérieux

C’est précisément à partir de cette suite également orientée face à l’exigence de l’auto-responsabilité que croît seulement la possibilité de se prendre mutuellement au sérieux, pour avec cela aussi  affirmer déjà une communauté. La volonté d’une  vraie communauté populaire se tient tout aussi bien éloignée d’une fraternité mondiale inconsistante qui n’engage à rien, que d’une tyrannie aveugle. Cette volonté œuvre  au-delà de  cette opposition, elle créée le se tenir-debout et le se tenir l’un l’autre [Auf-sich- und Zueinanderstehen] des peuples et des États.
Qu’est-ce qui se manifeste  dans un pareil vouloir ? Est-ce le retour à la barbarie ? Non ! C’est l’abandon de  tout comportement vide et affairisme dissimulé, par la  simple grande exigence de l’action responsable d’elle-même. Est-ce l’irruption de l’absence de loi ? Non ! C’est la claire confession de la propriété intouchable de tout peuple. Est-ce le refus de la créativité d’un peuple spirituel et la mise en pièces de sa tradition historique ? Non ! C’est le départ [der Aufbruch] d’une jeunesse épurée et qui s’accroît dans ses racines. Sa volonté d’État rendra  ce peuple dur envers lui-même et respectueux devant toute œuvre authentique.

II

Le courage de questionner

En quoi est ce donc un événement? Le peuple  regagne la vérité de sa volonté d’existence. Car  vérité est  la manifestation de ce qu’un peuple dans  son action et son savoir rend sûr, clair et fort. De pareille vérité  surgit  la volonté authentique de savoir. Et cette volonté de savoir circonscrit l’exigence de savoir. Et à partir de là que se mesureront les frontières  à l’intérieur desquelles  un questionnement et une recherche authentique  doivent se  fonder et conserver. C’est d’une telle origine que naît pour nous la science. Elle est liée  à la nécessité  de l’existence  populaire consciente de soi. La science est par conséquent  la passion éducative maîtrisée dans une telle nécessité. Mais être savant  veut dire pour nous: être maître des choses et résolu à l’action.

Nous nous sommes dégagés de l’idolâtrie d’une pensée sans sol et sans force. Nous sommes  certains  de ce que la claire dureté et, orientée vers l’œuvre, la sûreté du  questionnement simple, intransigeant, portant sur  l’essence de l’Être reviendra. Le courage originel  dans le débat avec l’étant sur ceci de l’accroître ou briser, est le motif le plus intime  du questionnement d’une science populaire. Car le courage tire vers l’avant, le courage se sépare de tout ce qu’il y a eu jusqu’à présent, ose l’inhabituel  et l’incalculable. Le questionnement n’est pas pour nous  le jeu délié  de la curiosité. Le questionnement  n’est pas aussi pour nous  le maintien obstiné dans le doute à tout prix. Questionner signifie pour  nous : s’exposer à la sublimité des choses et de leurs lois, signifie pour nous: ne pas se fermer à la terreur de ce qui est déchaîné et au trouble de l’obscur. Pour ce questionnement  en effet nous interrogeons et nous ne tenons pas  au service des découragés et de leur  recherche aisée de réponses commodes. Nous le savons, le courage interrogateur, d’expérimenter  les abîmes de l’existence et d’endurer, est déjà en soi une réponse  plus haute que tout renseignement extrêmement bon marché de systèmes de pensée artificiellement bâtis.
Conserver la volonté de savoir de notre peuple.

Et ainsi sommes-nous ceux auxquels la conservation de la volonté de savoir de notre peuple va être à l’avenir confiée. La Révolution nationale socialiste n’est pas simplement  l’acceptation  d’un puissance présente  dans l’État grâce à un parti suffisamment augmenté pour cela, mais au contraire (de souligner la suite)  cette révolution  amène  le plein bouleversement de notre  existence nationale.

A partir de maintenant  toute chose exige décision et toute action responsabilité… Nous en sommes certains : si la volonté d’autodétermination devient la loi d’ être-les-uns-avec-les-autres [Miteinanderseins], alors  chaque peuple peut et doit  être pour tout autre peuple un maître d’enseignement  [Lehrmeister] de la richesse et de la force  de toutes les grandes actions et œuvres de l’être humain.

Le vote que maintenant le peuple allemand a à effectuer, est  déjà, à lui seul comme  événement, encore tout-à-fait indépendamment  du résultat, la plus forte  manifestation de la nouvelle réalité allemande  de l’État national-socialiste. Notre volonté  de responsabilité populaire  veut que tout peuple  trouve  et conserve  la grandeur et la vérité  de sa destination. Cette volonté est  la plus grande garantie  de la paix des peuples, car elle  se rattache elle-même  à la loi fondamentale  de l’attention humaine  et de l’honneur inconditionnel. C’est cette volonté que le Führer a amenée dans le peuple entier à la pleine croissance  et soudée à  une décision unique. Aucun ne peut se tenir éloigner  au jour de l’expression de cette volonté.

Heil Hitler »

Le référendum eut lieu le lendemain avec 95,1% de oui, et l’Allemagne quitta la S.D.N. le 24 Janvier de l’année suivante.

 Pierre Dortiguier  †

Source: https://jeune-nation.com/kultur/culture/11-novembre-1933-lappel-de-martin-heidegger-a-sortir-de-la-societe-des-nations

NDLR

* Le père de Martin Heidegger était du Jura Souabe, comme la Maison de Hohenstaufen. Entre les démêlés de l'Empereur Frédéric II de Hohenstaufen, et plus tard des Vieux-Croyants, avec la Papauté, il y a sans doute beaucoup de points communs. La philosophie allemande et celle de Martin Heidegger, dans leur recherche de la vérité et de la sagesse, ne peuvent pas y être étrangères non plus. Un sujet à explorer.

** https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_vieille-catholique

***  "L′infaillibilité pontificale est un dogme proclamé par l'Église catholique en 1870 et complété en 1964, selon lequel le pape ne peut se tromper dans son pouvoir ordinaire et extraordinaire lorsqu'il entend définir une doctrine révélée en matière de foi ou de mœurs, qu'il exprime ex cathedra.
L'infaillibilité pontificale s'inscrit dans la tradition de l'infaillibilité de l'Église, dont le pape est l'interprète souverain1. Défini solennellement lors du concile Vatican I dans la constitution dogmatique Pastor æternus (18 juillet 1870), ce dogme a été complété lors du concile Vatican II par la constitution dogmatique Lumen gentium (21 novembre 1964) qui le replace dans un cadre ecclésiologique plus général et le situe dans la collégialité épiscopale.
L'infaillibilité pontificale ne signifie pas que le pape soit exempt de péché ou d'erreur quand il s'exprime en tant que personne privée.
Si l'Église catholique lui attribue des origines scripturaires anciennes, cette doctrine est contestée par les autres confessions chrétiennes." https://fr.wikipedia.org/wiki/Infaillibilit%C3%A9_pontificale

Martin Heidegger

Martin Heidegger

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L'inscription en arabe coufique de la cathédrale de Palerme: "Louange à Dieu, le souverain du ciel et de la terre..."

30 Octobre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Histoire, #Europe, #Frédéric II de Hohenstaufen, #Moyen-Âge, #Sicile, #Islam, #Catholicisme, #Christianisme, #Jacques Benoist Méchin, #Le Coran, #Laurent Guyénot, #Saint Empire Romain Germanique

Jacques Benoist-Méchin: Frédéric II de Hohenstaufen ou le rêve excommunié

Jacques Benoist-Méchin: Frédéric II de Hohenstaufen ou le rêve excommunié

La cathédrale de Palerme

La cathédrale de Palerme

La colonne portant l'inscription en arabe coufique (le coufique est un style calligraphique arabe)

La colonne portant l'inscription en arabe coufique (le coufique est un style calligraphique arabe)

Détail de l'inscription

Détail de l'inscription

Le Saint Coran; Sourate VII, v. 52.

Le Saint Coran; Sourate VII, v. 52.

Le tombeau de Frédéric II dans la cathédrale de Palerme, parmi les Hauteville. « Le soleil du monde s'est couché, qui brillait sur les peuples, le soleil du droit, l'asile de la paix » (Lettre de son fils, le futur roi Manfred Ier de Sicile, à un autre de ses fils, le roi Conrad IV, le lendemain de sa mort). Photo:  José Luiz Bernardes Ribeiro / Wikipedia

Le tombeau de Frédéric II dans la cathédrale de Palerme, parmi les Hauteville. « Le soleil du monde s'est couché, qui brillait sur les peuples, le soleil du droit, l'asile de la paix » (Lettre de son fils, le futur roi Manfred Ier de Sicile, à un autre de ses fils, le roi Conrad IV, le lendemain de sa mort). Photo: José Luiz Bernardes Ribeiro / Wikipedia

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Une branche d'amandier en fleur

15 Octobre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #France, #Lettres, #Histoire, #Joinville, #Saint Louis, #Frédéric II de Hohenstaufen, #Jacques Benoist Méchin, #Jardins, #Nature, #Moyen-Âge

Une branche d'amandier en fleur
Jacques Benoist-Méchin: Frédéric de Hohenstaufen ou le rêve excommunié, Paris, Perrin, 1980. (ISBN 2-262-00203-7)

Jacques Benoist-Méchin: Frédéric de Hohenstaufen ou le rêve excommunié, Paris, Perrin, 1980. (ISBN 2-262-00203-7)

Une branche d'amandier en fleur
Une branche d'amandier en fleur

"Dans cet ouvrage, Jacques Benoist-Méchin a voulu transmettre sa passion des jardins. II y cherche moins une retraite que l'étanchement d'une soif secrète, moins un repos qu'un éveil. À l'écart des autres passions de sa vie, il y poursuit l'image du bonheur. Car l'amour des jardins, dit-il, ne doit pas être confondu avec l'amour de la nature ou des sites. C'est un amour chargé d'une vérité humaine plus profonde, où le ravissement n'est qu'un signe. La paix de ces espaces ombragés a l'intensité d'un poème, la beauté d'une oeuvre d'art. Mais, pour l'auteur, toutes les civilisations n'ont pas atteint une égale perfection en matière de jardins. Seuls les Chinois, les Japonais, les Perses, les Arabes, les Toscans et les Français, qui se sont efforcés d'exprimer leur propre génie dans ce domaine, nous paraîtront toujours, "sinon plus civilisés que les autres, du moins plus conscients de ce que leur civilisation a eu de meilleur".
À travers les siècles et même les millénaires, d'un continent à l'autre, ]acques Benoist-Méchin nous invite à une promenade heureuse au long de jardins ornés d'arbres, de fleurs, de jets d'eau et de statues. Mais cette promenade n'est pas sans but : à l'homme conscient d'être mortel, elle propose des visions, des métamorphoses et la lointaine sérénité du Paradis perdu."

https://lafureurdelire.leslibraires.fr/livre/581199-l-homme-et-ses-jardins-les-metamorphoses-du-pa--jacques-benoist-mechin-albin-michel

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Rome vs Jérusalem : Le conflit civilisationnel expliqué par Laurent Guyénot

11 Octobre 2024 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Jérusalem, #Laurent Guyénot, #Israël, #Rome, #Droit, #Grèce, #Politique, #USA, #Spengler, #Guerre, #Jan Assmann, #Logos, #Éthique, #Morale, #Christianisme, #Philosophie, #Religion, #René Guénon, #Judaïsme, #Frédéric II de Hohenstaufen, #Stoïcisme, #Dante Alighieri, #Pétrarque, #La Bible, #Perse, #Babylone, #Europe

Rome vs Jérusalem : Le conflit civilisationnel expliqué par Laurent Guyénot

Visionnez ici la conférence profonde, intelligente, extrêmement intéressante et importante de Laurent Guyénot  sur le conflit entre Israël ("le "droit divin") et le droit international. Rappelons qu'avant de s'intéresser à certains aspects de l'histoire moderne, en particulier étatsunienne (11 sept, assassinat de J.F. Kennedy)*, Laurent Guyénot, historien, est un spécialiste de l'histoire médiévale.

* https://www.unz.com/author/laurent-guyenot/classic/

https://www.youtube.com/watch?v=GEIEiPp-lF0

Minute 25:31, Laurent Guyénot cite l'égyptologue allemand Jan Assmann et son principal ouvrage: "Le prix du monothéisme".

https://editions.flammarion.com/le-prix-du-monotheisme/9782700723625

Minute 26: L. Guyénot fait la distinction entre le droit et la loi hébraïque (Torah).

Minute: 37:11 et suivantes: Pour Israël et les juifs, Dieu est exclusif à Israël (Deutéronome, 32). Les dieux des autres peuples ou religions sont des démons. C'est un Dieu jaloux et diviseur, au contraire des dieux grecs et romains.

Minute 45:15: (pour les Grecs), la vertu, c'est le bonheur.

Minute 46:45: incompatibilité entre Rome et Jérusalem, non seulement au niveau du droit mais aussi de l'éthique.

Minute 48:13 et suivantes: le Serpent de la connaissance du bien et du mal, dans la Genèse, c'est l’hellénisme, la pensée grecque, la Raison grecque. Car pour Jérusalem, ce que Dieu a donné à l'Homme, c'est la Loi, c'est la Torah. Dans la Bible, il n'y a pas de morale, pas d'éthique. Il faut seulement obéir aux ordres de Dieu. C'est un caractère fondamental dans la culture juive et talmudique. Analyse critique du Décalogue, dont l'Église chrétienne a donné une image falsifiée.

Minute 55:20 et suivantes. l'héritage égyptien des Grecs, qui a masqué leur véritable héritage perse, masqué parce que les Perses étaient les ennemis des Grecs. Les philosophes présocratiques venaient d'Asie mineure (Ionie). Hérodote fait l'éloge des Grecs. Les Grecs aiment à comprendre les autres peuples. Ils ont fondé l'ethnographie et l'histoire. Le Zoroastrisme. Pour le Zoroastrisme, la valeur suprême est la vérité. Hérodote vivait à l'époque d'Artaxerxès. Or, le principal rédacteur de la Bible est Esdras*, qui vivait en Perse à cette époque. Laurent Guyénot explique pourquoi c'est à ce moment-là qu'ont fusionné le Dieu d'Israël et le dieu du Ciel, et que le mensonge a été fabriqué que le dieu d'Israël, c'est Dieu, pour obtenir des Grecs le soutien et l'autorisation d'aller refonder le temple de Jérusalem. Arrive l'époque héllénistique. Les Séleucides. Antiochos IV (-167). Désir d'une partie des Juifs de s'assimiler, et refus d'une certaine élite, comme aujourd'hui. Les Grecs voulaient consacrer le temple à Zeus. Les Juifs refusent par pour eux c'est le temple de Yahvé.  Révolte des Macchabées. Conquêtes de Pompée. Les Flaviens (Vespasien, Titus, Domitien). Époque des guerres juives, entre Rome et Jérusalem. Source: Flavius Josèphe (auteur juif). Destruction du temple de Jérusalem. Obligation aux Juifs de verser un impôt pour le temple de Zeus Olympien à Rome. Les Romains refusent d'accueillir le dieu Yahvé à Rome et le trésor du temple de Jérusalem est traité comme un vulgaire butin, contrairement aux usages. Comportement très sévère et exceptionnel de Rome à l'égard du judaïsme et des juifs, qu'ils considèrent comme un peuple athée qui hait les autres dieux. Époque des Antonins (IIe siècle après J.-C): Trajan, Hadrien et Marc-Aurèle. Époque de paix. Hadrien rebaptise Jérusalem Aelia Capitolinia (Aelia étant un des noms d'Hadrien), qui est resté le nom arabe de Jérusalem jusqu'à une époque récente. Hadrien interdit la circoncision. Hadrien rase Jérusalem (70) et renomme Israël: Syrie-Palestine. Ayant échoué à inviter les juifs dans la culture grecque, Hadrien cherche à détruire leur peuple, ce qu'il n'a pas réussi à faire et depuis ce temps-là les juifs vivent dans la diaspora, mais le regard tourné vers Jérusalem.

1h:12: Le christianisme. Marc-Aurèle et la philosophie stoïcienne. Le christianisme se développe à partir du IIe siècle. Syncrétisme du christianisme: mélange entre Rome et Jérusalem, entre la culture grecque (les Évangiles sont écrits en grec), il incorpore d'Ancien Testament, Dieu est Yahvé. Mais un mélange qui essaie de mélanger deux choses non miscibles, créant des contradictions internes, insurmontables. La première des contradictions, c'est que Jésus est le Messie d'Israël, annoncé par les Prophètes, et d'un autre côté Jésus est façonné sur un modèle grec, des héros grecs (conception surnaturelle, Fils de Dieu, en particulier de Zeus; les demi-dieux, immortalité). Cet archétype grec est insupportable pour les juifs. Dans l’Évangile, notion de prédestination, mais si Jésus était le Messie, il était aussi prédestiné à mourir. Autre contradiction interne entre l'anthropologie hébraïque ou sémitique et l'anthropologie grecque, hellénique. Dualisme de l'anthropologie hellénique: l'homme a un corps et une âme et son âme est immortelle. Dans la culture juive, cette immortalité de l'âme n'existe pas, mais il y a la résurrection des corps. Dans le christianisme il y a les deux. Les théologiens protestants ont choisi la résurrection des corps contre l'immortalité de l'âme. Deux tendances dans le christianisme, l'une qui va vers la culture hellénique, l'autre vers la culture biblique. Les deux ne se mélangent jamais. La lutte entre Rome et Jérusalem s'est continuée à l'intérieur même de la Chrétienté. Énigme: pourquoi Rome a fait du christianisme sa religion et l'une des plus grandes du monde ? Orientalisation de la pensée romaine. La Chrétienté, c'est deux Rome: Rome en Italie, la Rome papale**, une Rome qui a été colonisée par Jérusalem, profondément israélite, profondément hébraïque; et de l'autre côté la Rome idéale, celle du Saint Empire Romain "germanique" (Charlemagne, Othon, les Saliens, Frédéric II de Hohenstaufen au XIIIe siècle, dernière tentative presque réussie de recréer l'empire romain contre la volonté du Pape d'unifier l'Europe. Les papes ont excommunié Frédéric II trois fois (1h 23). Il a été le seul à faire une croisade à Jérusalem pacifique. Il y est allé avec des bibliothèques et a réussi à récupérer Jérusalem. L'histoire de Frédéric II de Hohenstaufen est sans doute la plus éblouissante de tout le Moyen-Âge. C'est la lutte finale entre le Pape et Rome. Le Pape, c'est Jérusalem. Rome, c'est l'Empereur. Frédéric II était en guerre contre le fanatisme religieux. Il parlait 6 langues, il a créé des universités en langue locale, a écrit les premiers traités de droit en s'inspirant du droit romain et en évacuant le droit canon. Redécouverte du droit romain en Europe grâce à lui. La guerre a été gagnée par les papes et "Rome" entre dans le maquis de la Chrétienté qui devient très autoritaire. Dante, partisan de l'Empire contre le Pape. Le facteur prédominant, la dynamique centrale  dans toute l'histoire de l'Europe, c'est la lutte entre les Papes et les Empereurs. Dante, dans son éloge de l'Empire (1310), dit que "l'homme est fait à l'image de Dieu et comme Dieu est un, l'homme est fait à l'image de Dieu en tant qu'Humanité." Donc ce n'est pas l'homme en tant qu'individu qui est à l'image de Dieu, c'est l'Humanité. C'est une idée qui vient directement du stoïcisme. René Guénon: "L'ésotérisme de Dante"***. À l'époque de Dante, la pensée "romaine" ne peut plus s'exprimer librement, à cause de l'Inquisition. Opinion de Julius Evola, mais Guénon a raison. Racine des sociétés de philosophes, ce ce qui a donné la franc-maçonnerie. Dante et les humanistes qui viennent après lui: Pétrarque. Certains sont obligés d'utiliser de faux noms ou de se cacher derrière des auteurs classiques célèbres. C'est ainsi que beaucoup de traités de Cicéron ne sont pas de Cicéron, mais ont été fabriqués à cette époque. C'est une des manières qui a fondé la Renaissance (la redécouverte de Rome). Un penseur stoïcien très en vogue actuellement aux USA: Ralph Waldo Emerson [1803-1882, ami de Thoreau]. Plus le christianisme décline, plus renaît Rome. Il est temps de se rediriger vers Rome et d'abandonner Jérusalem, c'est la conclusion vers laquelle Laurent Guyénot se dirige de plus en plus. En effet, aujourd'hui, Jérusalem est en train de détruire le droit international, le fruit de millénaires de civilisation, car Jérusalem fonctionne par la division et par la guerre mondiale et Rome est le contraire. Raison pour laquelle il faut vraiment comprendre ce qu'est Israël et arrêter de sanctifier l'Israël antique. Le christianisme a été complice du sionisme. Les Romains ont détruit Jérusalem et nous l'avons recréée. L. Guyénot cite le mot de Jacques Attali: "le fondement de l'antisémitisme, c'est l'ingratitude". Le pouvoir juif, c'est le pouvoir de nous avoir donné Dieu, c'est ça la réalité. Conférence de Laurent Guyénot: "Droit divin de massacrer? La question biblique"**** Il faut redécouvrir la sagesse gréco-romaine. Thèse de doctorat de Laurent Guyénot: La mort féérique. La pensée médiévale laïque, essentiellement orale sauf sous forme de poésie (Chrétien de Troyes, etc.), on a une culture païenne, au sens pré-chrétien, moitié celte, moitié germanique, très vivante. Aujourd'hui, nous sommes à l'aboutissement d'une guerre eschatologique  entre Rome et Jérusalem.

FIN

* https://www.youtube.com/watch?v=nm1ThBGMXUI

** Cf livre de Laurent Guyénot: "La malédiction papale": https://lesakerfrancophone.fr/laurent-guyenot-la-malediction-papale

*** https://oeuvre-de-rene-guenon.org/pdfs/oeuvre/livres/Ren%C3%A9%20Gu%C3%A9non%20-%201925%20-%20L'Esot%C3%A9risme%20de%20Dante.pdf

**** Conférence de L. Guyénot: La conjuration d'Esdras https://www.youtube.com/watch?v=Vb9ZxpASOAk

Transcription résumée par Rouge et Blanc.

Rome vs Jérusalem : Le conflit civilisationnel expliqué par Laurent Guyénot
Rome vs Jérusalem : Le conflit civilisationnel expliqué par Laurent Guyénot
Buste d'Hadrien, empereur romain de 117 à 138, conservé aux musées du Capitole à Rome.

Buste d'Hadrien, empereur romain de 117 à 138, conservé aux musées du Capitole à Rome.

Buste de Marc Aurèle, âgé, cuirassé. Musée Saint-Raymond, Toulouse (Inv. Ra 61 b).

Buste de Marc Aurèle, âgé, cuirassé. Musée Saint-Raymond, Toulouse (Inv. Ra 61 b).

Frédéric II et son faucon. Extrait de son livre "De arte venandi cum avibus" (L'art de la chasse aux oiseaux). D'après un manuscrit de la Biblioteca Vaticana, Pal. lat 1071, fol. 1), fin du XIIIe siècle.

Frédéric II et son faucon. Extrait de son livre "De arte venandi cum avibus" (L'art de la chasse aux oiseaux). D'après un manuscrit de la Biblioteca Vaticana, Pal. lat 1071, fol. 1), fin du XIIIe siècle.

Jacques Benoist-Méchin: Frédéric de Hohenstaufen - Ou le rêve excommunié (1194-1250)

La destinée de Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) a inspiré deux maîtres livres : l'exceptionnel ouvrage d'Ernst Kantorowicz et cette biographie, vite devenue un classique. Comme si Jacques Benoist-Méchin, grand connaisseur de l'Islam et de l'Allemagne, avait trouvé le héros qui incarnait ses rêves d'historien. Voilà un empereur couronné à Rome qui déteste le pape, s'intéresse à l'Islam et n'envisage de croisade que pacifique et diplomatique. Voilà aussi un souverain d'une immense culture, parlant plusieurs langues, réunissant à Palerme, sa résidence favorite, des savants juifs, musulmans et chrétiens, favorisant les arts et les sciences. Au fond, un homme trop grand pour son temps, deux fois excommunié par Grégoire IX, surnommé par ses contemporains l'Antéchrist et condamné à l'oubli après sa mort, tant le Saint-Siège ne cessa de vouloir effacer son œuvre et son nom.

https://www.memoiresdeguerre.com/2020/06/frederic-de-hohenstaufen-ou-le-reve-excommunie-1194-1250.html

Traité De arte venandi con avibus écrit par Frédéric II:

https://sciencepress.mnhn.fr/sites/default/files/articles/hd/anthropozoologica2024v59a4-pdfa.pdf

Illustration du "De arte venandi cum avibus". Manuscrit du XIIIe siècle, Bibliothèque apostolique vaticane.

Illustration du "De arte venandi cum avibus". Manuscrit du XIIIe siècle, Bibliothèque apostolique vaticane.

Rétrocession de Jérusalem à l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen par le sultan Al-Kâmil.

Rétrocession de Jérusalem à l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen par le sultan Al-Kâmil.

Le Castel del Monte (Pouilles), chef-d'œuvre de l'art frédéricien. Source: Wikipedia.

Le Castel del Monte (Pouilles), chef-d'œuvre de l'art frédéricien. Source: Wikipedia.

Le tombeau de Frédéric II dans la cathédrale de Palerme, parmi les Hauteville. Source: Wikipedia.

Le tombeau de Frédéric II dans la cathédrale de Palerme, parmi les Hauteville. Source: Wikipedia.

Armes de Frédéric II de Hohenstaufen

Armes de Frédéric II de Hohenstaufen

Portrait de Dante Alighieri, détail d'une fresque de la chapelle du Bargello attribuée à Giotto di Bondone.

Portrait de Dante Alighieri, détail d'une fresque de la chapelle du Bargello attribuée à Giotto di Bondone.

Pétrarque peint par Andrea del Castagno. Galerie des Offices, Florence

Pétrarque peint par Andrea del Castagno. Galerie des Offices, Florence

Rome vs Jérusalem : Le conflit civilisationnel expliqué par Laurent Guyénot
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