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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

gabriel aresti

Nire aitaren etxea / La casa de mi padre (Gabriel Aresti, 1963)

16 Janvier 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Pays basque, #Poésie, #Gabriel Aresti, #Euskadi, #Forêt

Eguzkilore, la fleur-soleil qui protège "etxea", la maison basque. Photo: Pierre-Oliver Combelles

Eguzkilore, la fleur-soleil qui protège "etxea", la maison basque. Photo: Pierre-Oliver Combelles

NIRE AITAREN ETXEA

 

        Gabriel Aresti , 1963

 

 

 

Nire aitaren etxea

 

defendituko dut.

 

Otsoen kontra,

 

sikatearen kontra,

 

lukurreriaren kontra,

 

justiziaren kontra,

 

defenditu

 

eginen dut

 

nire aitaren etxea.

 

Galduko ditut

 

aziendak,

 

soloak,

 

pinudiak;

 

galduko ditut

 

korrituak,

 

errentak,

 

interesak,

 

baina nire aitaren etxea defendituko dut.

 

Harmak kenduko dizkidate,

 

eta eskuarekin defendituko dut

 

nire aitaren etxea;

 

eskuak ebakiko dizkidate,

 

eta besoarekin defendituko dut

 

nire aitaren etxea;

 

besorik gabe,

 

sorbaldik gabe,

 

bularrik gabe

 

utziko naute,

 

eta arimarekin defendituko dut

 

nire aitaren etxea.

 

Ni hilen naiz,

 

nire arima galduko da,

 

nire askazia galduko da,

 

baina nire aitaren etxeak

 

iraunen du

 

zutik.

 

 

LA CASA DE MI PADRE

 

        Gabriel Aresti , 1963

 

 

Defenderé

 

la casa de mi padre.

 

Contra los lobos,

 

contra la sequía,

 

contra la usura,

 

contra la justicia,

 

defenderé

 

la casa

 

de mi padre.

 

Perderé

 

los ganados,

 

los huertos,

 

los pinares;

 

perderé

 

los intereses,

 

las rentas,

 

los dividendos,

 

pero defenderé la casa de mi padre.

 

Me quitarán las armas

 

y con las manos defenderé

 

la casa de mi padre;

 

me cortarán las manos

 

y con los brazos defenderé

 

la casa de mi padre;

 

me dejarán

 

sin brazos,

 

sin hombros

 

y sin pechos,

 

y con el alma defenderé

 

la casa de mi padre.

 

Me moriré,

 

se perderá mi alma,

 

se perderá mi prole,

 

pero la casa de mi padre

 

seguirá

 

en pie.

 

 

Traducción: Gabriel Aresti

 

Versión original: NIRE AITAREN ETXEA

Gabriel Aresti (1933-1975)

Nació en el seno de una familia patriota no-vascoparlante, en Bilbao. A los catorce años comenzó a estudiar el euskara por su cuenta, leyendo a los clásicos en la biblioteca municipal y escuchando a los improvisadores. Su poesía evolucionó del simbolismo de su juventud a la crítica social de su madurez, ejerciendo una enorme influencia en la juventud de los años 60 y 70. Su Harri eta Herri (Piedra y Pueblo, 1964) es el libro fundacional de la moderna poesía civil vasca. Criticó, polemizó, rompió con el mito del vasco creyente, se declaró abiertamente de izquierdas, renovó también la canción y el teatro... Su muerte, coincidiendo con el fin del franquismo, cierra un ciclo de la literatura vasca.

Source: http://basquepoetry.eus/?i=poemak-es&b=1375

Merci à Kristina Peña Olano, du pays basque espagnol, qui m'a fait connaître ce poème.

POC.

Et pour en savoir plus sur Etxea, la maison basque, consultez l'article d'André Desmartis dans ce numéro  (p 74 et suivantes) du Naturaliste canadien où j'avais également publié une étude sur les fruits sauvages de la Basse Côte-Nord du Québec: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf

Source: aticle de André Desmartis dans Le Naturaliste Canadien: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf

Source: aticle de André Desmartis dans Le Naturaliste Canadien: http://www.provancher.org/Naturaliste_Canadien_120-2_ETE_1996.pdf

L'ethno-musicologue Raphaël Parejo-Coudert m'informe que le dernier berger basque biscayen du Mont Gorbea (Gorbeia en basque),  est mort avant-hier, le 14 janvier 2018 :

http://m.deia.com/2018/01/15/sociedad/obituarios/agur-jose-larrinaga-zubiaur

C'est peut-être le signe que le temps est maintenant venu de replanter ou de laisser repousser les forêts dans les montagnes du pays basque, Euskal Herria, les vraies forêts, les forêts naturelles, pour que reviennent les animaux et les plantes sauvages, le Basajaun et les Laminak.

Il est temps en effet de reconstruire Etxea, la Maison du Père, la vraie, celle qui n'est pas un repaire de marchands et de brigands, la Grande Maison des Hommes et de la Nature, la Maison Cosmique dont nous faisons tous partie, corps et esprit, et dans laquelle nous devons vivre ensemble en harmonie.

Pierre-Olivier Combelles

Pyrénées : la forêt efface peu à peu les paysages formés par l'Homme: http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2011/10/06/pyrenees-le-recul-de-l-humain,214355.php

"La campagne française comble de joie l’économiste impénitent. Richesse de la terre, incomparable fécondité du sol, et surtout admirable et minutieuse culture du terrain, qui ne laisse pas se perdre le plus petit recoin.

Ce spectacle m’accable. Malgré la beauté et la diversité dont la nature a doté ces paysages, l’homme a su leur imposer une monotonie énervante.

Les rectangles implacables des différentes cultures se succèdent docilement et s’étendent jusqu’à l’horizon. Les arbres alignés se cachent les uns derrière les autres, à égale distance, et font défiler leurs rangs au passage de l’automobile, avec un geste précis et mécanique de gymnaste. Si, tout à coup, nous trouvons un petit bois, il n’est pas difficile de deviner quel rôle pratique remplit cet apparent morceau de liberté oublié sur un sol soumis. Et les vignobles, les vignobles aux mystiques sarments, qui ont fini par envahir le paysage de leur sévérité industrielle.

Bientôt nous éprouvons le désir d’une pièce de terre stérile et libre, d’une terre préservée du labeur humain.

Cette campagne française fait pitié. Terre soumise et servile.

Nature que l’homme a asservie. Sol dompté, incapable de se révolter, plus semblable à une usine alimentaire qu’à la campagne rustique et sacrée que l’homme habitait jadis.

La richesse de la Pomone mythique se transforme en un immense entrepôt de grains et de légumes. La campagne de France n’est pas un jardin, c’est un potager.

Devant ce gigantesque déploiement d’aliments, je ne rêve que de landes stériles, de pitons glacés, de la tiède forêt de mes rivières andines.

Je ne sais d’où me vient cette répulsion. Sobriété innée, goût d’une certaine austérité janséniste, ou modération inévitable d’un ressortissant de pays pauvre? Ah! vieux terrains marécageux de Port-Royal, friches de Castille, ah! mes âpres collines.

Ce que la campagne française met en évidence, c’est la victoire définitive du paysan.

La tâche entreprise le 4 août 1789 et qu’illuminent de leurs feux symboliques les archives féodales incendiées, est enfin accomplie.

Terre entièrement cultivée, dans ses vallées et sur ses coteaux, sur les rives de ses fleuves, dans les étroits jardins de ses maisons comme dans ses vastes plaines, terre sur laquelle veille un immense amour paysan pour le sol qui le nourrit et le fait vivre. Ces lourdes moissons, ces feuillages lustrés, ces pampres qui préparent les grossesses de l’automne, sont l’effort implacable de millions de vies avides et laborieuses. Des vies qui, du matin au soir, travaillent sans relâche le sol qui enfin leur appartient et que plus rien ne protège de leur convoitise séculaire.

Un immense peuple d’insectes s’est répandu sur le sol de la France. Sa sueur le féconde et l’enrichit.

Ces champs exhalent comme la vapeur de la sueur paysanne.

Sur ces terres lumineuses, sur ces horizons doux et purs, sur la lente et molle courbe de ses collines, sur ce paysage d’intelligence et de grâce, de discrétion et de lucidité, règne une démocratie paysanne."

Nicolás Gómez Dávila (Cajicá, Colombie, le 18 mai 1913 - Bogotá, le 17 mai 1994)

http://pocombelles.over-blog.com/page-5215767.html

Nicolás Gómez Dávila o la irreverencia de la inteligencia. Escrito por Damián Pachón Soto. Le Monde Diplomatique - Edition Colombie:

http://www.eldiplo.info/portal/index.php/1851/item/362-nicol%C3%A1s-g%C3%B3mez-d%C3%A1vila-o-la-irreverencia-de-la-inteligencia

Entretien avec Iñaki Gil de San Vicente

(...)

-So, where will we find the light at the end of the tunnel regarding this subject?

-There are a couple of things which I believe are important at an antibodies level: one of them is the content of Euskera as non commercialized tongue and on the other hand, the content of the Basque paganism. There is Basque pagan culture subjacent to the figure of Mari (Note: Mari or Maddi is the main numen of the pre Christian Basque mythology), of the Basque traditions, of resistance to all the Christian submissive mentalities, that we must reclaim, and in part, the introduction of so many young men and women to the liberation struggle has to do with this paganism, with figures and icons that existed before private property. A debate of recuperation of the Basque culture which doesn’t consider the connections previous to the medieval and capitalist property, will lead to nowhere, it will be a waste of time. It is about reconstructing a community-based culture that guides through the overcoming of private property and patriarchy, starting with primary spaces, with the gaztexes (juvenile social centers), with the liberated polisexual spaces, with the recuperation of the communes. For the daily struggle.

(...)

http://www.thedawn-news.org/2018/01/12/interview-to-basque-internationalist-inaki-gil-de-san-vicente-the-bourgeois-democracy-is-the-visible-manifestation-of-capitals-dictatorship/

Ilargilore, la fleur-lune. Photo de Pierre-Olivier Combelles retravaillée par Krispo (Kristina Peña Olano) : http://ikusibatusi.blogspot.fr/

Ilargilore, la fleur-lune. Photo de Pierre-Olivier Combelles retravaillée par Krispo (Kristina Peña Olano) : http://ikusibatusi.blogspot.fr/

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