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Le Fil d'Ariane

histoire

i viking

10 Janvier 2011 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Exploration, #Vikings, #Histoire, #Marine, #Navigation

Drakkar

Les Vikings découvrent l'Amérique

 

"Pendant cette période qui va de la fin du VIIIe siècle au milieu du XIe, tous les Normands qui quittèrent leur pays pour faire voile vers l'inconnu n'étaient pas des Vikings. Le véritable Viking, pour son propre peuple, était un aventurier des mers qui partait i viking. Le terme venait probablement du scandinave vik qui signifie "baie " ou "crique" et s'appliquait peut-être à l'origine aux pirates qui se dissimulaient dans les anfractuosités de la côte en attendant de foncer sur leur victime."

Frank R. Donovan. Les Vikings. Editions RST, Paris, 1964.

Guerriers, marins, constructeurs de merveilleux navires (les drakkars), aventuriers, explorateurs, colonisateurs, les hardis Vikings ont tout pour mériter notre admiration. 

Le peuple norrois, qui a su conserver ses rois jusqu'à nos jours, avait réussi la transition entre paganisme et christianisme (sous le règne de Olaf II Haraldsson le Saint, 995-1030, qui unifia aussi la Norvège), comme on le découvre à la lecture de la Saga des Ynglingar*, qui raconte  les origines mythiques des Rois de Norvège:

"Nul doute, Odin et saint Olaf sont les héros de l'histoire scandinave! Plus encore, ce sont des héros de même envergure accomplissant des exploits similaires. En effet, le roi Odin joue dans l'histoire politique et religieuse du Nord le même rôle positif que saint Olaf, puisque tous deux sont de grands chefs de guerre, des législateurs et des unificateurs. Selon la perspective historique de Snorri, christianisme et paganisme ne s'opposent pas: ce sont deux alternatives du même phénomène religieux. Le paganisme reçoit sa justification légitime du fait qu'il ne cesse de conduire au christianisme. Saint Olaf et Odin sont le héros des deux religions; Odin est en quelque sorte le pendant "négatif" d'Olaf Haraldsson. Dans l'idée de Snorri toutefois, négatif n'égale pas mauvais, condamnable, mais veut dire l'autre face, celle qu'on voit à contre-jour, lorsqu'on est aveuglé par la lumière."

* Snorri Sturluson. La Saga des Ynglingar. Traduit de l'islandais par Ingeborg Cavalié. Editions du Porte-Glaive, 1990. Diffusion: AKRIBEIA.

 

 

Drakkar rouge

 

 

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La courtoisie de Metz

8 Octobre 2010 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Histoire, #Espagne

ESCUELA ESPAÑOLA, SIGLO XVII Retrato de Luis de Ávila y Zuñiga, Marqués consorte de Mirabel y Comendador Mayor de Alcántara

ESCUELA ESPAÑOLA, SIGLO XVII Retrato de Luis de Ávila y Zuñiga, Marqués consorte de Mirabel y Comendador Mayor de Alcántara

"Nous répondons valeurs françaises, de la France éternelle, du royaume de France… Mais peut-être que nous vous avons déjà conté cette histoire ? Nous sommes au siège de Metz, en 1553. Metz est défendu par Monsieur de Guyze, face à Don Luis de Avila, général de Charles Quint…Monsieur de Guyze n’est autre que François de Guise, dit « le Balafré »…
Brantôme relate le siège :  «  …un esclave more ou turc ayant dérobé un cheval d’Espaigne, se sauva avecques luy dans Metz et s’y jetta.  Le général de Charles Quint, Don Luis de Avila, propriétaire tant du cheval que de l’esclave,  envoya un trompette vers M. de Guyze le prier de luy rendre par courtoysie (cet) esclave… pour le punir de son forfaict et larsin, ainsin qu’il le méritoit ».
Epoque aux rudes moeurs, certes, mais la courtoisie était toujours de mise entre grands seigneurs ; et le duc de Guise de lui répondre tout aussi courtoisement :
«  Il ne pouvait, et en avait les mains liées par le privillege de la France, de temps immérial là-dessus introduict, qu’ainsin que, toute franche qu’elle a esté et est, elle ne veut recevoir nul esclave chez soy : et tel qu’il seroit, quand ce seroit le plus barbare et estranger du monde, ayant mis seulement le pied dans la terre de France, il est aussy tost libre et hors de toute esclavitude, et est franc comme en sa propre patrie ; et pour ce, qu’il ne pouvoit aller contre la franchise de la France : mais pour le cheval, il le luy renvoyoit de courtoysie »
Le siège de Metz fut dur pour les Espagnols.
Après quarante-cinq jours de batteries, Charles-Quint, qui voyait fondre son armée, perdant toute espérance, leva le siège dans les premiers jours de janvier 1533.
L’Histoire nous dit que la retraite fut désastreuse.
Les Français sortirent, battirent l’arrière-garde et enlevèrent une grande partie du parc de siège. Le camp impérial, plein de malades et de mourants étendus dans la boue glacée, était si piteux à voir que les Français en eurent compassion et secoururent généreusement tous ces pauvres abandonnés.
Depuis ce temps, la « courtoisie de Metz » passa en proverbe et fit grand honneur à l’armée française…
Alors excusez- moi du peu, mais ? Les valeurs républicaines françaises ?…"
Source: Les Manants du roi link
Le duc François de Guise. Portrait dessiné par François Clouet, Chantilly, musée Condé, XVIe siècle.

Le duc François de Guise. Portrait dessiné par François Clouet, Chantilly, musée Condé, XVIe siècle.

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A propos du drapeau arc-en-ciel des Incas

9 Septembre 2010 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #USA, #Société, #Histoire

A la Pinacothèque de Paris vient d'ouvrir (jusqu'au 6 février 2011) une superbe exposition: "l'Or des Incas", à laquelle Michel de Jaeghere a consacré un numéro hors-série du Figaro-Magazine.

Le dossier du Figaro-Magazine contient des erreurs graves et des points de vue erronés. On y lit par exemple que "le drapeau arc-en-ciel des Incas a été inventé dans les années 1970" (p. 87) et que c'est celui du New Age (et des gays). L'"incaïsme"est tourné en dérision, y compris et d'abord dans l'éditorial de M. de Jaeghere, sans penser un seul instant à ce que le souvenir des Incas, les derniers rois indigènes des pays andins, représente pour ces peuples.

Ecrirait-on l'équivalent à propos du drapeau fleurdelysé des rois de France et du royalisme, toujours vivants, après 200 ans de république maçonnique ?

La thèse drapeau des Incas = drapeau New Age et des gays* est celle de la propagande mondialiste en Amérique du sud, qui consiste à inverser l'ordre traditionnel et religieux et à dévaloriser et détruire les cultures nationales. De la part du Figaro, média capitaliste, atlantiste et sioniste, cela n'est guère étonnant.

Le véritable "drapeau" des Incas et des peuples andins était (et reste) la wiphala, consituté de carrés de couleurs différentes et dont la disposition variait pour chacun des quatre Suyos (régions) du Tawantinsuyu (Empire des Quatre Côtés"). Avec celui de l'Etat central, cela faisait cinq. Ces wiphalas sont toujours en usage parmi les peuples andins et particulièrement en Bolivie, où il est l'emblème des fiers Aymaras.

 

600px-Banner of the Qulla Suyu.svg

Wiphala du Colla Suyu (territoire actuel des Aymaras)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Wiphala

Il suffit de consulter les chroniqueurs pour vérifier l'origine historique de ce drapeau:

Dans son célèbre ouvrage les "Commentaires royaux sur le Pérou des Incas", Inca Garcilaso de la Vega, fils d'une princesse inca de sang royal et d'un capitaine espagnol, né au Cuzco le 12 avril 1539, décrit au Livre III, chapitre XXI ("Del claustro del templo de los aposentos de la luna y etrellas, trueno y relampago y arco iris", consacré au temple de la capitale impériale) la salle de la divinité de l'arc-en-ciel:

"Otro aposento (que era el cuarto) dedicaron al arco del cielo, porque alcançaron que procedia del sol, y por ende lo tomaron los Reyes Incas por divisa y blason, porque se jatavan descendir del Sol (...) Llaman al arco cuichu" (...)

(Inca Garcilaso de la Vega, Comentarios Reales de los Incas, Biblioteca Clasicos del Peru/1, Ediciones del Centenario, Banco de Credito del Peru, 1985).

Je traduis:

"Ils consacrèrent une quatrième salle à l'arc-en-ciel, parce qu'ils avaient compris qu'il procédait du soleil, et pour cette raison les Rois Incas le prirent comme devise et blason, parce qu'ils s'honoraient de descendre du Soleil (...) Ils nommaient l'arc cuichu (...) 

Dire que le drapeau inca a été inventé par les gays de Californie dans les années 70 est non seulement mensonger mais sacrilège. En effet, les Incas interdisaient la sodomie et la châtiaient avec une sévérité exemplaire là où ils la rencontraient dans leur empire. Les sodomites étaient brûlés vifs et leurs biens détruits.

Dans le même ouvrage, Inca Garcilaso de la Vega rapporte par exemple:

Livre III, Chapitre XIII: Por la costa de la mar reduzen muchos valles, castigan los sodomitas

"El Inca general Auquititu y sus maesses de campo, haviendo reduzido todos aquellos  valles al servicio de su Rey sin batalla, le dieron cuenta de todo lo que sucedido, y en particular le avisaron que pesquisando las costumbres secretas de aquellos naturales, de sus ritos y ceremonias y de sus dioses, que eran los pescados que matavan, havian hallado que havia algunos sodomitas, no en todos los vezinos en comun, sino en algunos particulares que en secreto usavan aquel mal vicio."

(...)

"Y en particular mando que con gran diligencia hiziessen pesquisa de los sodomitas, y en publica plaça quemassen vivos los que hallassen, no solamente culpados sino indiciados, por poco que fuesse; assimesmo quemassen sus casas y las derribassen por tierra y quemassen los arboles de sus heredades, arrancandoles de raiz, por que en ninguna manera quedasse memoria de cosa tan abominable, y apregonassen por ley inviolable que de alli adelante se guardassen de caer en semejante delito, so pena de que por el pecado de uno seria asolado todo su pueblo y quemados sus moradores en general, como entonces lo eran en particular."

Livre VI, Chapitre XI : De otras provincias que gano el Inca**, y de las costumbres dellas y castigo de la sodomia

" Y en la provincia de Huaillas castigo severamente algunos sométicos, que en mucho secreto usavan el abominable vicio de la sodomia. Y porque hasta entonces no se havia hallado ni sentido tal pecado en los indios de la sierra, aunque en los llanos si, como ya lo dexamos dicho, escandalizo mucho el haverlo entre los Huaillas, del cual escandalo nascio un refran entre los indios de aquel tiempo, y vive hasta hoy en opprobrio de aquella nascion, que dize; Astaya Huaillas, que quiere dezir "Aparte alla, Huaillas", como que hiedan por su antiguo pecado, aunque usado entre pocos y en mucho secreto, y bien castigado por el Inca Capac Yupanki."

Quant aux raisons véritables du choix du drapeau arc-en-ciel par les gays, on peut penser qu'il s'agit d'une perversion, d'une inversion du signe donné par Dieu dans la Bible à la fin du Déluge: l'Arc-en-ciel, en signe d'alliance avec les "purs":

"Les tendances de Sodome et la descente rapide vers Sodome n'étaient rien d'autre qu'une marque de naissance de la souillure pré-inondation. L'épisode connu de réprimande de Noé est une preuve évidente de cet état de fait. Ce n'est qu'au XXe siècle que la communauté des sodomites, née de l'impunité, a osé prendre comme symbole l'arc-en-ciel même que Dieu avait mis dans la nuée en signe d'alliance avec les "purs". L'attribution de l'arc-en-ciel par les LGBT, c'est-à-dire les "hommes du déluge" actuels, n'est rien d'autre qu'une moquerie grossière et cananéenne de Noé et de ses descendants, ainsi que la patience du Créateur. Après tout, l'arc-en-ciel a été donné comme une promesse qu'il n'y aurait plus d'inondation. Cette impertinence que les pervers n'ont pas inventée eux-mêmes - il y a clairement un jeu de contre-initiatives, de forces combattant Dieu."

(Arche russe. Stratégie alternative pour le développement mondial. 19 février 2020. Ouvrage collectif sous la direction de V. Averyanov.

https://izborsk-club.ru/18825

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc.

* La distinction entre "gays"et "homosexuels" est importante. Comme l'explique l'écrivain cubain Servando Gonzalez, les gays sont un mouvement politique subversif récent. Les Femen, Pussy Riot, etc. en sont l'illustration frappante; ce sont des instruments ultra-médiatisés servant à la déstabilisation de la société, des gouvernements et des États. Cela n'a rien à voir avec l'homosexualité qui existait jusque-là, phénomène extrêmement minoritaire voire totalement absent dans la plupart des peuples et qui est une attirance sexuelle personnelle et privée pour une personne du même sexe.  Dans ses articles informés et intelligents, Servando Gonzalez montre que les gays sont en réalité les ennemis des homosexuels traditionnels (hommes se conduisant comme des femmes): 

https://newswithviews.com/Gonzalez/servando111.htm

** Inca Capac Yupanqui

 

 

garcilaso de la vega imagen enviada a la pucp

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Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France

2 Janvier 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Génaral Georges Zarapoff, #France, #Résistance, #Paul Aram Bazirguïan, #Arménie, #Caucase, #Guerre, #Histoire, #Perse

"Je n'ai pas honte d'honorer le sang des miens."

(Antigone à Créon)
Sophocle: Antigone

Général Georges Zarapoff (capture d'écran de la vidéo de la Mairie de Paris sur les militaires de Libération-Nord)

Général Georges Zarapoff (capture d'écran de la vidéo de la Mairie de Paris sur les militaires de Libération-Nord)

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Général d'aviation Constantin Etienne Georges Zarapoff
Né le 1er janvier 1878 (Paris 17e), décédé le 7 mars 1945 à Buchenwald (Allemagne).


Né d'une très ancienne famille princière arménienne, mari de mon arrière grand-tante Marie-Paule née Merle (sa mère était la soeur de mon arrière grand-mère Lefebvre).
Chef de l'armée secrète "Libération"
Mort au camp de concentration  Buchenwald (Allemagne) en mars 1945

Plaque commémorative apposée sur sa maison, au 74 rue Raynouard, Paris XVIe.

https://www.aerosteles.net/stelefr-paris-zarapoff

Vidéo: les militaires de Libération-Nord: http://www.dailymotion.com/video/xtvsd1_les-militaires_webcam

Page qui lui est consacrée (avec un portrait) sur le site du Musée de la Résistance: http://www.museedelaresistanceenligne.org/media.php?media=2387

Voir aussi: http://museedelaresistanceenligne.org/media2387-Colonel-Georges-Zarapoff


Libération-Nord: http://www.liberation-nord.org/resistance/liberation-nord_et_armee_secrete.php
 

Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France

Source: https://ta-patrie.monsite-orange.fr/file/c3cbefd8aa250273ba72d621edb171fa.pdf

Notice sur le général Georges Zarapoff:

Georges Zarapoff est issu d'une très ancienne famille de princes arméniens, installée en France au XIXe siècle.

Il est né à Paris le 1er janvier 1878.

Il devient officier d'artillerie et participe à la Grande Guerre dans l'aviation. Bien qu'à la retraite, il reprit du service en 1939.Ses pseudos furent "Aymon", "Allard", et, en 1940, "Arnault".

Il prend la direction de l'organisation militaire. C'est avec Christian Pineau qu'il élabore le premier plan d'organisation des groupes paramilitaires de Libération-Nord. En mars-avril 1943, Zarapoff entre en rapport avec les missions envoyées en France par de Gaulle pour mettre au point la coordination des mouvements de Résistance, tant au point de vue civil que militaire.

Dans le cadre de la mesure "Arquebuse-Brumaire", il est présenté le 12 mars 1943 par Jean Gosset, l'adjoint de Cavaillès, sous le pseudo d'"Aymon" à Passy et Brossolette. Il est alors invité à participer de manière active à l'organisation de l'Armée Secrète, à l'instar des autres chefs militaires de zone Nord.

D'après François Marcot, La Résistance et les Français : Lutte armée et maquis, colloque international de Besançon, 15-17 juin 1995.

Source: https://museedelaresistanceenligne.org/media2387-Colonel-Georges-Zarapoff

Remerciements à Madame Christine Moitié pour m'avoir communiqué ces informations.

Pierre-Olivier Combelles en compagnie de sa grand-tante Marie-Paule Zarapoff sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Versailles, au début des années 1980, lors d'un rassemblement de la famille Lefebvre.

Pierre-Olivier Combelles en compagnie de sa grand-tante Marie-Paule Zarapoff sur le parvis de l'Hôtel de Ville de Versailles, au début des années 1980, lors d'un rassemblement de la famille Lefebvre.

Paul Aram Bazirguïan
31 décembre 1887 (Nancy) - 1971 (Meudon)

Epoux de ma grand-tante Yvonne Renauld (1900-1985), fille de mon arrière grand-tante Marie Lucie Renauld, née Steinmetz. 
Son père, le général-ministre Charles Bazirguïan, né à Téhéran de mère française  et de père arménien d'origine caucasienne, était conseiller intime du Shah de Perse au temps de la dynastie des Khadjars. Il installa le télégraphe en Perse.
Sa mère, "Tante Palmire" était champenoise. Orpheline, elle avait été envoyée à 15 ans chez un parent français résidant à Téhéran, où elle arriva au terme d'un voyage rocambolesque: en train jusqu'à Constantinople, puis à cheval jusqu'à Téhéran, une escorte militaire perse étant venue l'attendre à la frontière.
Paul Aram Bazirguïan était très connu et respecté dans la communauté arménienne française. Croix de guerre 1914-18 avec étoile de bronze (pour actes de bravoure). Très cultivé, patriote, royaliste, mélomane, il possédait une belle bibliothèque. La devise qui figure sur son ex-libris est : Mihi dedit Armenia patrem matremque Gallia. Dubium montanus lucemque Socrates. Il avait commencé à apprendre le persan ancien.

Quand j'habitais ville d'Avray, j'allais souvent rendre visite à ma tante Yvonne chez elle à Meudon. Elle habitait un appartement dans un élégant immeuble moderne entouré d'arbres. L'oncle Paul, son mari, était décédé depuis déjà de nombreuses années. Quand elle dut  vendre la belle bibliothèque que son mari lui avait léguée, elle me réserva un certain nombre de livres que j'ai conservés. Ils portent l'ex-libris de l'oncle Paul. Je naviguais aussi souvent en croisière, à la voile, dans la Manche avec sa fille Myriam et son mari Michel Labutte qui avaient un bateau à Deauville. D'abord un Folkboat, assez gîtard, puis un Westerly plus confortable, avec lesquels ils allaient aussi en Angleterre. Je garde un excellent souvenir de cette famille charmante, amicale, polie, pour laquelle la culture avait une grande valeur, et de la nostalgie aussi car rien ne l'a remplacée. C'est d'ailleurs grâce à elle que, la seule fois de ma vie, un libraire m'offrit un livre. C'était dans le Quartier Latin, près du Boulevard Saint Germain, je suis entré dans la librairie orientaliste Samuelian. Je parcourais les rayons et j'entrai avec la conversation avec Madame Samuelian. Quand je lui parlai de mon grand-oncle Paul Samuelian, elle m'en dit le plus grand bien, qu'il était un homme très respecté dans la communauté arménienne française et quand elle évoqua le génocide des Arméniens, que j'ignorais (j'avais une vingtaine d'années à l'époque), elle m'offrit le livre de Vidal-Naquet, que j'ai conservé.

Pierre-Olivier Combelles

https://gw.geneanet.org/bridget06?lang=fr&n=bazirguian&oc=0&p=paul+francois+aram

Lien généalogique:

 https://gw.geneanet.org/bridget06?lang=en&p=marie+jeanne+eugenie&n=bazirguian

Voir aussi, sur ce blog: Les Portugais, par Paul Bazirguian

http://pocombelles.over-blog.com/article-33696820.html

Général Charles Bazirguïan (Constantinople 1844- Nice 1929), père de Paul Aram Bazirguïan. Collection et photo: Famille Bazirguian.

Général Charles Bazirguïan (Constantinople 1844- Nice 1929), père de Paul Aram Bazirguïan. Collection et photo: Famille Bazirguian.

Ex-libris de Paul Aram Bazirguïan. Collection et photo: Pierre-Olivier Combelles

Ex-libris de Paul Aram Bazirguïan. Collection et photo: Pierre-Olivier Combelles

Un libraire français:

M. Jonathan Devaux

Librairie À LA DEMI-LUNE

30660 Gallargues le Montueux

 

est en possession d'un ouvrage de la bibliothèque de mon arrière-grand-oncle Paul Bazirguian, sur lequel figure un texte magnifique écrit de sa main à Nancy, en 1944. Il a eu la gentillesse de prendre contact avec moi via mon blog et de m'envoyer ces photos, que voici:

Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France

En feuilletant dans ma bibliothèque un volume des Fables de La Fontaine provenant de mon arrière-grand-oncle Paul, j'ai retrouvé cette citation manuscrite au bas de la fable du Berger et la mer: un vers de Saadi en persan et sa traduction française...

Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France
Paul Aram Bazirguïan et Général Georges Zarapoff : deux membres distingués de ma famille, d'origine étrangère et au service de la France
Annotation manuscrite de Paul Bazirguian sur une page d'un beau livre d'André Petit, provenant de la bibliothèque de mon oncle.

Annotation manuscrite de Paul Bazirguian sur une page d'un beau livre d'André Petit, provenant de la bibliothèque de mon oncle.

 

 

HONNEUR À l'ARMÉNIE 

HONNEUR À LA PERSE

HONNEUR À LA RUSSIE

HONNEUR À LA FRANCE

HONNEUR À LA RÉSISTANCE

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Louis XIV: l'idée de vertu des princes

26 Novembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Histoire

 
Louis-XIV-par-Coysevox-Choeur-ND-de-Paris.jpg

Le grand roi Louis XIV soumis au Christ
Marbre sculpté par Coysevox au soir de sa vie
Choeur de Notre-Dame de Paris
(extrait de: Pierre du Colombier: Notre-Dame de Paris, mémorial de la France. Plon, Paris, 1966)



" Les Princes, en qui l’éclat de leur naissance et l’honnêteté de leur éducation ne produit d’ordinaire que des sentiments nobles et généreux, ne peuvent laisser tellement altérer ces bons principes qu’il n’en demeure toujours quelque impression dans leur esprit. Cette idée de vertu, quelque effacée qu’elle puisse être par la corruption du temps, donne pourtant toujours aux plus mauvais une espèce de répugnance pour le vice. Leurs cœurs, formés de bonne heure aux lois de l’honneur, s’en font une si forte habitude qu’ils ont peine de la corrompre entièrement, et le désir de la gloire qui les anime les a fait passer en beaucoup de choses par-dessus le penchant de leur intérêt ".


Louis XIV, Mémoires 

Choeur-ND-de-Paris.jpg
Choeur de Notre-Dame de Paris
A gauche, Louis XIV par Coysevox. A droite, on devine la statue de Louis XIII. 
Derrière le maître-autel, la Pieta de Nicolas Coustou, mise en place en 1714-1715.
Pierre du Colombier: Notre-Dame de Paris, mémorial de la France
Plon, Paris, 1966

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Concino Concini, alias Polichinelle

24 Novembre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Histoire


Dialogue entre Concino Concini, Maréchal d’Ancre, et François de Capestan. La scène se passe à Paris, à l’hôtel du maréchal d’Ancre, durant la minorité de Louis XIII.
 
- Monsieur de Capestan, je ne sais que peu de choses sur vous, sinon que vous êtes courageux et que vous vous battez bien. Vous êtes de bonne mais de petite noblesse. Devenez mon ami et je ferai de vous l’un des plus grands seigneurs du royaume.
- Qu’attendez-vous de moi, Monsieur le maréchal ?
- Peu de choses, à vrai dire, peu de choses pour le moment. Promenez-vous dans Paris, dites du mal de moi et vous aurez bientôt de nombreux amis. Vous serez sans doute admis très vite au sein de la conjuration.
- Vous voulez que je conspire contre vous ?
- (rire) Ne faites pas semblant de ne pas comprendre. C’est par vous que je serai renseigné sur mes ennemis ; c’est grâce à vous que je mettrai au pas cette noblesse orgueilleuse et chimérique. Vous voyez, c’est simple.
- C’est simple, en effet. Vous m’avez dit, Monsieur le maréchal, que j’étais de petite mais de bonne noblesse. Bonne : en effet. Car si humbles soient mes origines, je ne crois pas qu’un seul de mes ancêtres aurait accepté de devenir un espion ; et me faire une telle proposition, c’est insulter un Capestan.
- Capestan.. c’est " Capitan " qu’il faudrait dire, le Capitan de la comédie italienne dont le sabre est de bois et qui a besoin qu’on lui tire les oreilles ! je vous propose votre grâce et vous me répondez avec insolence ! Laissez-moi rire, monsieur le Capitan !
- Capitan ! Eh bien soit, je ramasse Capitan et ce nom dérisoire, je l’adopte, car il n’est pas de nom qu’on ne puisse porter sur le chemin de l’honneur ; mais sachez que la bassesse et la lâcheté ont toujours fait d’un nom, même très haut placé, le synonyme de Polichinelle.
- L’insolence est un luxe qui peut coûter très cher, Monsieur. Elle me divertit beaucoup. Mais tout le monde n’est pas comme moi (rire), méfiez-vous !
 
" Le Capitan ", un film d'André Hunebelle (1960) avec Jean Marais, d’après le roman de Michel Zévaco . Réédition en DVD: René Chateau.


CONCINI (Concino), aventurier italien (Florence ? - + Paris 1617). Fils d'un notaire florentin et petit-fils de de ministres du grand-duc de Toscane, il réussit à se glisser dans la suite de Marie de Médicis quand elle vint épouser Henri IV. Son mariage avec Léonora Galigaï, fille de la nourrice de la reine, lui assura les bonnes grâces de cette dernière et, après la mort du roi, tous les profits du pouvoir. Il eut successivement le gouvernement d'Amiens, la lieutenance générale de la Picardie, puis celle de la Normandie. Maréchal d'Ancre, il fut nommé premier gentilhomme de la Chambre du roi et, en 1613, créé maréchal de France sans avoir jamais combattu. Pendant trois ans, il fut réellement Premier ministre du royaume. En 1616, il évaluait sa fortune à 7 millions. Par le traité de Loudun (1616), dû à l'habileté de sa femme, il désarma momentanément ses ennemis, Condé et les grands seigneurs. Mais il restait impopulaire du fait de son origine étrangère, de son élévation trop rapide et, surtout, de son avidité notoire. L'influence prise sur Louis XIII par Charles d'Albert de Luynes lui fut fatale. Le jeune roi ordonna son arrestation. Vitry, capitaine des gardes du roi, chargé de l'arrestation, lui fracassa la tête d'un coup de pistolet (Grand Larousse encyclopédique, Paris, 1960).

GALIGAI (Eleanora Dori, dite), femme de Concini, maréchal d'Ancre (Florence v. 1576-Paris 1617). Sans doute fille naturelle d'un gentilhomme florentin, compagne d'enfance de Marie de Médicis, elle la suivit en France lorsque Marie y vint épouser Henri IV; elle épousa Concini (1601) et fut nommée dame d'atours de la reine (1602). Elle était hystérique et avait un pouvoir incroyable sur Marie de Médicis. Après la mort de son mari, elle fut arrêtée, poursuivie pour lèse-majesté et sorcellerie, et décapitée (Grand Larousse encyclopédique, Paris, 1960).

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La cantilène de Sainte Eulalie (878)

23 Octobre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres, #France, #Histoire

 
" Ce poème français se donne comme une transposition romane des hymnes d'église (ou séquences ) en latin.
Il a été composé à l'abbaye de Saint-Amand près de Valenciennes peu après 878, date à laquelle on a découvert les reliques de la sainte.
Il raconte l'histoire d'une jeune fille martyre qui souhaite conserver sa virginité et sa foi dans le Christ plutôt que de succomber au diable (diaule) et à la déchéance morale.
Le texte comprend vingt-neuf vers rythmiques construits sur l'alternance de temps forts et de temps faibles."
 
 
Le manuscrit se trouve à la Bibliothèque municipale de Valenciennes: 150 (olim 143) fol.141v
 
 
 
Buona pulcella fut Eulalia.
Eulalie était une bonne jeune fille.
Bel avret corps, bellezour anima.
Elle avait le corps beau et l'âme plus belle encore.
Voldrent la veintre li Deo inimi,
Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre;
Voldrent la faire diaule servir.
Ils voulurent lui faire servir le Diable.
(5) Elle no'nt eskoltet les mals conselliers
Elle n'écoute pas les mauvais conseillers
Qu'elle De o raneiet, chi maent sus en ciel,
qui lui demandent de renier Dieu qui demeure au ciel là-haut,
Ne por or ned argent ne paramenz
Ni pour de l'or, ni pour de l'argent, ni pour des bijoux
Por manatce regiel ne preiement.
Ni par la menace ni par les prières du roi.
Niule cose non la pouret omque pleier
Rien ne put jamais la faire plier ni amener
(10)La polle sempre non amast lo Deo menestier.
La jeune fille à ne pas aimer toujours le service de Dieu.
E por o fut presente de Maximiien,
Et pour cette raison elle fut présentée à Maximien
Chi rex eret a cels dis soure pagiens.
Qui était en ces temps-là le roi des païens .
Il li enortet, dont lei nonque chielt,
Il lui ordonna, mais peu lui chaut,
Qued elle fuiet lo nom chrest iien.
De renoncer au titre de chrétienne.
(15)Ell'ent adunet lo suon element:
Elle rassemble sa force.
Melz sostendreiet les empedementz
Elle préfère subir la torture plutôt
Qu'elle perdesse sa virginitét;
Que de perdre sa virginité.
Por os furet morte a grand honestét.
C'est pourquoi elle mourut avec un grand honneur.
Enz enl fou lo getterent com arde tost.
Ils la jetèrent dans le feu pour qu'elle brûlât vite.
(20)Elle colpes non avret, por o nos coist
Elle n'avait pas commis de faute, aussi elle ne brûla point.
A czo nos voldret concreidre li rex pagiens.
Le roi païen ne voulut pas accepter cela.
Ad une spede li roveret tolir lo chieef.
Avec une épée, il ordonna de lui couper la tête.
La domnizelle celle kose non contredist:
La jeune fille ne protesta pas contre cela.
Volt lo seule lazsier, si ruovet Krist.
Elle veut quitter le monde; elle prie le Christ.
(25)In figure de colomb volat a ciel.
Sous la forme d'une colombe, elle s'envole au ciel.
Tuit oram que por nos degnet preier
Prions tous qu'elle daigne intercéder pour nous,
Qued auuisset de nos Christus mercit
Afin que le Christ ait pitié de nous
Post la mort et a lui nos laist venir
Après la mort et nous laisse venir à lui
Par souue clementia
Par sa clémence.
 
 
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Louis XIII consacre la France à Notre Dame de l'Assomption

1 Octobre 2007 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #religion, #France, #Histoire

Le 10 février 1638, le roi de France, Louis XIII (1601-1643), pour proclamer sa reconnaissance ainsi que celle de tout son royaume à Marie, après la naissance d'un héritier -le futur Louis XIV- et pour lui prouver sa confiance absolue, formule un vœu de consécration de lui-même, de sa famille et de la France, à Notre Dame de l'Assomption. Ce vœu a été publié sous la forme de l'édit dont voici le texte intégral :
 
"Dieu qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l'esprit qu'il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre Etat, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne, sans y voir autant d'effets merveilleux de sa bonté, que d'accidents qui nous pouvaient perdre.
Lorsque nous sommes entrés au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d'en troubler la tranquillité; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause, que l'on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l'artifice des hommes et la malice du diable ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables au repos de notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice. La rebellion de l'hérésie ayant aussi formé un parti dans l'Etat, qui n'avait d'autre but que de partager notre autorité, il s'est servi de nous pour en abattre l'orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques.
Quand nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes, qu'à la vue de toute l'Europe, contre l'espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs Etats dont ils avaient été dépouillés. Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne, se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins pour faire voir à toutes les nations que, comme sa providence a fondé cet Etat, sa bonté le conserve et sa puissance le défend.
Prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets
Tant de grâces si évidentes font que pour n'en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous proternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l'accomplissement des mystères de notre rédemption par la vie et la mort du Fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son Fils rabaissé jusqu'à nous et à ce Fils par sa Mère élevée jusqu'à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n'étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables et c'est chose bien raisonnable qu'ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.
A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de l'Eglise cathédrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne en ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix et où nous serons représentés aux pieds du Fils et de la Mère comme leur offrant notre couronne et notre sceptre.
Exhortons pareillement tous les archevêques et évesques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse
Nous admonestons le sieur archevêque de Paris et néanmoins lui enjoignons que tous les ans le jour et fête de l'Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand'messe qui se dira en son Eglise cathédrale et qu'après les vêpres du dit jour, il soit fait une procession en la dite Eglise à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de ville, avec pareille cérémonie que celle qui s'observe aux processions générales les plus solennelles; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourgs et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris.
Exhortons pareillement tous les archevêques et évesques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse; entendant qu'à la dite cérémonie les Cours de Parlement et autres compagnies souveraines et les principaux officiers de ville y soient présents ; et d'autant qu'il y a plusieurs épiscopales qui ne sont pas dédiées à la Vierge, nous exhortons les dits archevesques et évesques en ce cas de lui dédier la principale chapelle des dites Eglises pour y être faite la dite cérémonie et d'y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre et d'admonester tous nos Peuples d'avoir une dévotion particulière a la Vierge, d'implorer en ce jour sa protection afin que sous une si puissante patronne notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu'il jouisse largement d'une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement à la dernière fin pour laquelle nous avons été créés ; car tel est notre plaisir.
 
Louis,
 
par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre"
 
 
Lors de la proclamation du vœu de Louis XIII, la Reine Anne d'Autriche son épouse, est enceinte depuis deux mois. Le 5 septembre 1638, elle accouche d'un garçon que l'on prénomme Louis-Dieudonné et qui deviendra Louis XIV. Quant à la fête de l'Assomption, le 15 août, elle est officiellement, depuis le voeu de Louis XIII, une fête nationale française.
 
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