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Le Fil d'Ariane

histoire

Palestine : poursuite et répétition de la trahison des Amérindiens, par Jean-Claude Manifacier

1 Avril 2025 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Amérique du nord, #Amérindiens, #Jean-Claude Manifacier, #Histoire, #Palestine, #Allemagne

Photographie de Edward Sheriff Curtis (1868-1952)

Photographie de Edward Sheriff Curtis (1868-1952)

Comment les États-Unis ont trahi les Amérindiens, et comment l’histoire se répétera en Palestine.

La quasi destruction en quelques siècles d’une présence amérindienne, vieille de près de 20.000 ans, est rarement abordée. Une culture a été détruite, un Peuple écrasé*. Pourquoi parler de ce passé si peu glorieux?

Il existe un livre qui aborde ce sujet. Ce n’est pas l’histoire d’une révolution ni d’une simple conquête, c’est celle d’un peuple qui ne connaissait que les flèches pour se défendre contre les envahisseurs armés de fusils, d’armes bactériologiques et d’une incroyable arrogance. Ce livre donne, ce qui est extrêmement rare, la parole aux vaincus.

L’histoire, nous dit-on, ne repasse pas les plats. Est-ce vraiment la même histoire si on remplace les arcs par des pierres, qui aujourd’hui, s’opposent aux chars, aux avions les plus modernes et aux drones qui tuent sans que l’on connaisse le nom de celui qui appuie sur le bouton, ni celui des commanditaires? Tout ceci dans l’indifférence des Occidentaux qui détournent leurs regards.
ENTERRE MON CŒUR À WOUNDED KNEE, Une histoire américaine (1860-1890) par Dee BROWN, Albin Michel , 2009, 476 p.

Traduction de l’américain par Nathalie Cunnington.

Les citations tirées de ce livre sont référencées : (D. B. p.xxx). Il existe aussi de très nombreux documents accessibles sur Internet. Ils présentent l’histoire des USA, de l’évolution de la population issue de l’immigration et de celle des tribus indiennes. Voir par exemple Google pour : Apaches, Comanches, Sioux, Cherokees, Kiowas, Iroquois, Navajos…

Les premiers colons arrivèrent avec Christophe Colomb, dépositaires d’une civilisation techniquement et surtout militairement plus ‘avancée’. Ils y ajoutèrent rapidement, au contact du bon sauvage, la certitude de leur supériorité morale. Comme le dit Dee Brown, p.24 :  » Il fallait contraindre les habitants autochtones à travailler, semer et faire tout ce qu’il est nécessaire de faire afin d’adopter nos mœurs. Ainsi au cours de quatre siècles (1492-1890), des millions d’Européens et leurs descendants entreprirent de faire adopter leurs propres mœurs aux peuples du Nouveau Monde. »

Toutes les agressions furent ensuite justifiées au nom du concept anglo-saxon de ‘Destinée Manifeste’, la conquête d’un espace vital trouvait dans le cas des amérindiens ses lettres de noblesse. La conquête de l’Ouest, le déracinement des autochtones, les guerres contre le Mexique et l’Espagne seront par la suite justifiés ; le livre « Our Country » du père Josiah Strong, populaire à la fin du 19ème siècle, exprime le raisonnement de l’Élite secrète anglaise : “ Sa conviction que le peuple anglo-saxon est une race supérieure qui finira par dominer le monde ”. Ce n’était pas, bien sûr, l’opinion des Amérindiens.  » Les Sioux , par exemple, étaient eux persuadés qu’il n’y avait pas au monde meilleurs hommes qu’eux. Cette conception mercantile de la vie et la volonté de domination culturelle des européens leur étaient étrangères. Lorsque certains blancs ont abusé des femmes indiennes et les ont déshonorées, c’était inexcusable. Pour toutes ces raisons, nombre d’Indiens se sont mis à détester les blancs  » (D. B. p.64).

Si la plupart du temps les Européens méprisaient les Amérindiens, quelques uns s’unirent à des Amérindiennes. L’anglais John Rolfe épousera Pocahontas en 1613. Mais l’Indien restera longtemps au mieux un bon sauvage qu’il faut civiliser, une société évoluée ne pouvant en aucun cas le corrompre, au pire un diable à convertir puis à réduire en esclavage et, si nécessaire, à massacrer. Le commandement anglais ira jusqu’à fournir aux Indiens des vêtements et couvertures infestés par les germes de la variole.
Plus de 300 traités signés par des tribus amérindiennes et le gouvernement des États-Unis ont été numérisés par les Archives nationales. Un accès sans précédent à l’histoire du pays de la liberté et de la démocratie, qui laisse voir l’étendue de l’asservissement de ces populations.

«  De toutes les choses dont nous sommes gardiens et responsables, je crois que les traités indiens sont les documents les plus précieux pour comprendre la rhétorique et les promesses du gouvernement, et réaliser comment elles n’ont jamais été honorées » écrit David S. Ferriero, archiviste américain.

In fine, plus de 200 cultures* amérindiennes seront détruites, du Massachusetts à la Californie au cours de la conquête des USA vers l’ouest. « Il faut nous souvenir de ce qui s’est passé à Sand Creek ou à Wounded Knee. » écrit Dee Brown dans son livre. Il démontre la façon systématique dont les gouvernements américains de l’époque ont utilisé les mensonges et la manipulation pour, tribu après tribu, faire main basse, sous la pression de colons avides, sur les terres indiennes. Ce livre a suscité l’admiration des uns et, des lois liberticides contraires au 1er amendement étant absentes aux USA, des accusations révisionnistes pour les autres. À la fin des années 50, il était encore fréquent d’offrir, pour les fêtes, des costumes d’indiens ou de cow-boys. La figure mythique, très médiatisée par Hollywood, des cow-boys protecteurs de la veuve et de l’orphelin prévalait alors sur celle de l’indien, régulièrement mauvais et sanguinaire. Aujourd’hui on appellerait les Indiens des terroristes.

Dee Brown remet un peu d’ordre et de vérité dans tout cela. Ce livre est  » largement fondé sur des documents inédits, archives militaires et gouvernementales, procès verbaux de traités (jamais respectés) des récits de première main. Il retrace sur trente ans, de 1860 à 1890, les étapes de la conquête de l’Ouest, depuis la longue marche de Navajos, Cherokees… jusqu’au dernier massacre de Wounded Knee « .
Ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l’Histoire officielle, mais ici l’histoire des Indiens, la colonisation systématique de leurs terres et la perte de leur liberté sont rappelées. Ce livre, pour la première fois, donne la parole aux vaincus, à Cochise, Crazy Horse, Sitting Bull, Geronimo et Big Foot. Il a été vendu dans le monde entier à plus de six millions d’exemplaires.

Colonisation et évolution de la population amérindienne : banalité d’un génocide

Pour l’année 1519, les premiers recensements donnent pour l’Amérique du Nord une population évaluée entre 22 et 28 millions d’habitants. Elle décroît à un peu plus de 15 millions d’habitants en 1530, puis un peu plus de 6 millions en 1550, jusqu’en 1605 où elle est de l’ordre de 1 million d’habitants. En cent ans la population amérindienne a été réduite d’un facteur 25.

Le continent américain entier (de l’Alaska au cap Horn) abritait environ 50 à 60 millions d’habitants en 1492, soit 10% de la population mondiale au 15ème siècle (pour comparaison, il y avait de 18 à 20 millions de Français à la fin du 16ème siècle). C’est une véritable hécatombe qui a frappé ces peuples après l’arrivée des colonisateurs. Ils ont amené avec eux des maladies dont la rougeole, la variole, la grippe ou encore la peste bubonique qui ont contribué à décimer des populations indigènes particulièrement vulnérables.  » Une estimation à partir des données suggère un bilan de 56 millions de morts cumulés au début des années 1600 « , En un siècle, la colonisation aurait ainsi provoqué la disparition de 95% de la population amérindienne.

La conquête terminée, la population amérindienne augmentera. Elle passera, États-Unis et Canada confondus, d’un peu moins de 500.000 individus en 1930 à plus de 3.000.000 en 2000. On comptait alors quelque trois cents réserves indiennes aux États-Unis et environ deux mille cinq cents au Canada.
Pour les seuls États-Unis, la population amérindienne atteindra son minimum en 1870 avec moins de 30.000 personnes. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Am%C3%A9rindiens_aux_%C3%89tats-Unis 

pour remonter à 240.000 en 1900.

Construction des USA et chronologie du déracinement des Indiens au XIX ème siècle.

Le coût en vies humaines de l’expansion territoriale vers l’Ouest ne peut être estimé avec précision, le sort des autochtones laissant, déjà, la plupart des responsables européens indifférents. Les souffrances, elles, sont purement et simplement incommensurable écrira l’historien Howard Zinn.
La notion de propriété privée des terres et des habitations était parfaitement étrangère aux Amérindiens. Sur son lit de mort Geronimo, qui n’avait jamais compris ni accepté que la terre puisse se vendre, délivrera un véritable message d’écologie politique :

 » Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été péché, alors, on saura que l’argent ne se mange pas.  » Geronimo

L’invention de l’écriture à Sumer et les contrats mercantiles prévalaient en Europe depuis cinq millénaires. Napoléon Bonaparte, conscient de l’impossibilité pour la France de conserver une province aussi peu peuplée, vendra en 1803, sous la présidence US de Thomas Jefferson et après la guerre d’Indépendance, la « Louisiane », qui s’étendait sur un immense territoire, difficile à défendre, allant du golfe du Mexique à la frontière canadienne jusqu’au Nord-Ouest des USA actuels (Montana et Dakota). La population européenne y était de 45.000 habitants, très inférieure à celle des Indiens qui ne furent pas consultés et ne participèrent en aucune façon à cette transaction.
Andrew Jackson, qui deviendra président de 1829 à 1837, écrasera les Creeks en Floride et déclarera en 1816, dans une envolée relevant plus de la sophistique orwellienne que de la logique :

 » Vous ne pouvez pas rester là où vous êtes maintenant, vous devez partir vers l’Ouest…Il est impossible que vous puissiez vous épanouir au milieu d’une communauté civilisée…La moindre résistance entraînera la mort immédiate des opposants… » Terminant par :  » Je suis votre ami et votre frère ! « 

En 1830, après la découverte d’or sur les territoires des Cherokees, Jackson signera une loi sur le déplacement des Indiens de tous les États de la côte est, vers l’Ouest (Indian Removal Act) afin d’exploiter les terres indiennes. L’armée déportera les Cherokees à l’Ouest du Mississippi, au cours d’une marche forcée où ils y laissèrent la vie par milliers ; Cette piste est connue sous le nom de : « Trail of Tears », (la piste des larmes). Les Creeks, Choctaws, les Cherokees… disparurent ainsi jusqu’à leur quasi-extinction.

Jackson était un Président modèle pour Donald Trump. Il faut préciser que cette loi n’était pas un « ordre exécutif présidentiel » mais avait été votée par le Sénat et la Chambre des Représentants. Elle sera maintenue par son successeur le président Martin Van Buren. Jackson a mauvaise presse aux USA car après avoir « tué » la Banque Centrale, il s’opposera à la création d’une banque privée que désirait ardemment un cartel de banquiers européens mené par la banque Rothschild. La FED, (Federal Reserve) ne verra finalement le jour qu’en 1913.

Le secrétaire à la guerre de Jackson avait fait une promesse solennelle, évidemment non tenue :

 » Si vous allez vers le soleil couchant, alors vous serez heureux…Nous vous garantissons que ce pays sera le vôtre et qu’aucun blanc ne sera autorisé à venir s’installer près de vous. »

Dans un article publié dans la North American Review de 1830, on peut aussi lire :

 » Un peuple barbare, dépendant pour sa subsistance des produits aussi chiches que précaires de la chasse, ne peut survivre au contact d’une communauté civilisée « .

Lorsque Martin van Buren remplacera Jackson en 1837, cette politique génocidaire, impérialiste et colonialiste continuera. Il déclarera :

 » Pas un État ne peut atteindre une culture, une civilisation et un progrès digne de ce nom, tant que l’on permettra aux Indiens d’y demeurer. »

Le gouvernement US encouragea la colonisation et ces nouvelles terres furent vendues à un prix très bas. Ce vaste mouvement migratoire sera favorisé par le développement des routes et chemins de fer (voir la ruée vers l’or en 1849 pour la Californie).

Lorsque l’économie ne dépendit plus de l’agriculture, les terres attribuées, peu cultivables, devenaient intéressantes. Tous les traités déclarés : « permanents, à jamais, pour toujours…aussi longtemps que le soleil brillera… », furent alors rompus par les colons blancs qui estimaient que la présence d’Indiens ralentissaient leur développement. Les pionniers se livrèrent à de véritables génocides contre des populations déjà déplacées de Cheyennes, Sioux, Nez Percés…

Le général Philip Henry Sheridan écrira :

 » Plus nous en tuons cette année, et moins nous devrons en tuer l’année prochaine. Car plus je vois des Indiens, et plus je me persuade qu’il faut les tuer tous ou ne les maintenir en vie que comme des spécimens de pauvreté. « 

Le général Carleton, qui s’était fait pourtant de nombreux amis indiens à l’époque où il commerçait avec eux, déclarait en 1862 lors de la colonisation de la vallée du Rio Grande :

« Aucun conseil, aucune discussion ne sera engagée avec les Indiens. Les hommes seront tués, quel que soit le moment ou l’endroit où ils auront été découverts. Les femmes et les enfants pourront être capturés, mais bien entendu il n’est pas question de les tuer. » (D.B. p. 43)

En 1864, à la fin de la guerre de Sécession, le colonel Chivington déclarera pendant sa guerre contre les Cheyennes :

 » qu’il avait l’intention de collectionner les scalps et de patauger dans des marres de sang. »

Certains gradés, rappelant qu’attaquer le paisible campement de Black Kettle reviendrait à rompre un engagement pris de garantir la sécurité des Indiens, il se mit alors dans une rage folle et hurla :

 "Qu’ils aillent au diable, ceux qui font ami-ami avec les Indiens ! Je suis venu pour en tuer, et je suis convaincu qu’avoir recours pour cela à tous les moyens mis à notre disposition par Dieu est une action honorable et juste. »

« Dans ce massacre de Sand Creek le drapeau des USA flottait sur le campement. On avait promis à Black Kettle qu’aussi longtemps qu’il ferait flotter le drapeau américain, lui et son peuple ne seraient pas inquiétés par les soldats. »

Le colonel Chivington qui était pourtant un prédicateur méthodiste et un opposant à l’esclavage (!) avait en quelques heures détruit la vie et le pouvoir de tous les chefs Cheyennes qui avaient travaillé pour la paix avec les blancs. Lorsque Chivington rédigera son témoignage qui sera plus tard produit devant un comité du Congrès des États-Unis, il estimera que le nombre d’Amérindiens tués se situait plutôt entre 500 et 600, et que la grande majorité d’entre eux étaient des hommes.
Une source cheyenne rapporte de son coté qu’environ 53 hommes et 110 femmes et enfants avaient été tués. Bon nombre des cadavres sont mutilés, et pour la plupart ce sont des femmes, des enfants et des vieillards. Chivington et ses hommes coifferont leurs chapeaux et leur équipement de scalps et de différents morceaux humains, y compris des organes génitaux, avant d’aller afficher publiquement ces trophées de bataille à Denver.

Entre les effets de la boisson et le chaos résultant de l’assaut, la plupart des pertes américaines sont imputables à des tirs amis. Suite à une enquête conduite par l’armée américaine, Chivington sera condamné pour sa participation à ce massacre, mais l’amnistie générale succédant à la guerre de Sécession, aucune accusation criminelle ne sera déposée contre lui. Toutefois, un juge de l’armée déclarera publiquement que Sand Creek est  » une lâche boucherie exécutée avec sang-froid, suffisamment pour couvrir ses auteurs de l’indélébile infamie, de honte et d’indignation, le visage de chaque Américain. » L’indignation publique sera intense face à la brutalité des massacres et la mutilation des cadavres.

De telles déclarations d’officiers sont des cas extrêmes. Alcool, maladies, faim : primes données aux blancs pour les massacres de bisons (source essentielle de l’alimentation des indiens), agressions, déplacements forcés, spoliation de leurs terres par le non-respect des accords signés, privation de leur liberté de culte ainsi que du droit de parler leurs langues, telles furent les causes principales de la disparition des Amérindiens.

Lors de l’invasion de la vallée de la Powder River en 1865, le chef Sioux Oglala Red Cloud déclarera :

 » Quelle voix a retenti en premier sur cette terre ? La voix du peuple rouge, qui n’était armé que d’arcs et de flèches… Ce qui a été fait dans mon pays je ne le voulais pas, je ne l’ai pas provoqué. L’homme blanc qui vient dans mon pays laisse derrière lui une piste de sang…j’ai deux chaînes de montagnes chez moi, les terres sacrées des Blacks Hills et les Big Horn. Je ne veux pas que le Grand Père y fasse construire des routes. Ces choses je les ai dites trois fois, et maintenant, je viens ici les dire une quatrième fois. »

Le terme Grand Père était un terme de respect désignant des responsables âgés comme le Président des États Unis, les Indiens du Canada appelaient la Reine Victoria Grand Mère.

Le chef Sitting Bull déclarera : « Les Blacks Hills m’appartiennent. Si les Blancs essaient de les prendre je me battrai » et Crazy Horse :

« On ne vend pas la terre sur laquelle marchent les hommes. »

Le traité signé en 1868 précisait : Aucun Blanc ou groupe de Blancs ne sera autorisé à s’installer ou à occuper une seule portion du territoire, ou à traverser ledit territoire sans le consentement des Indiens. Il ne fût pas respecté. Quatre ans plus tard, des chercheurs d’or blancs l’envahirent, fouillant les ruisseaux et creusant les collines sacrées à la recherche du métal jaune qui rendait fou.

La bataille de Little Bighorn opposa, en juin 1876, les hommes du colonel George A. Custer à une coalition de Cheyennes et Sioux. La mort de Custer rendit les Blancs fous de rage et le 22 juillet le général William Sherman prit le contrôle militaire de toutes les réserves du territoire Sioux avec l’ordre de traiter les indiens qui y vivaient comme des prisonniers de guerre. Les Blacks Hills, ses esprits, ses mystères, ses immenses forêts et ses milliards de $ en or passèrent entre les mains du gouvernement US. (D.B. p.322)

Une tribu pacifique de l’Oklahoma-Nebraska, les Poncas, subirent aussi après des décennies de traités non respectés un déplacement forcé en 1877 connu lui aussi sous le nom de Trail of Tears, vallée ou piste des larmes.

Un chef Ponca, Standing Bear est célèbre pour avoir obtenu lors d’un procès en avril 1879 la première reconnaissance par la Justice américaine que l’Indien était une personne à part entière et était donc sous la protection de l’habeas corpus qui le protège de toute arrestation arbitraire.
Les Poncas possédaient un sens de la morale très développé. Peter Le Claire, un historien métis rédigera leurs règles :
N’avoir qu’un seul Dieu ; ne pas tuer ; ne pas voler ; être aimable avec son prochain ; ne pas calomnier ; ne pas être avare ; respecter la pipe sacrée (Chanunpa en lakota, les blancs l’appelaient le calumet de la paix. Voir aussi sur Google le récit de « la femme bison blanc » d’« Archie Fire Lame Deer »)

Standing Bear fera cette déclaration très shakespearienne :

 » Cette main n’est peut-être pas de la même couleur que la vôtre mais si je la perce je vais ressentir la douleur. Si vous percez votre main, vous sentirez aussi la douleur. Le sang qui coulera de la mienne sera de la même couleur que celui qui coulera de la vôtre. Je suis un homme. Le même Dieu nous a créé. »

Le dernier grand massacre : Wounded Knee

En 1890, La population américaine dépasse 62 millions d’habitants. La colonisation se termine, l’Idaho et le Wyoming deviennent les 43ème et 44ème États de l’Union.
En février 1890, le gouvernement des États-Unis rompt un traité passé avec les Lakotas en divisant la Réserve des Sioux de l’État de Dakota du Sud en cinq petites réserves. C’est la politique clairement affichée du gouvernement « de rompre les relations tribales » et d’obliger « les Indiens à se conformer au mode de vie de l’homme blanc, pacifiquement si possible ou sinon par la force ».

Le massacre de Wounded Knee est une opération militaire qui s’est déroulée le29 décembre 1890 dans le Dakota du Sud. Entre 150 et 300 Amérindiens de la tribu miniconjou (dont plusieurs dizaines de femmes et des enfants) ont été tués par l’armée des États-Unis. Il existe différentes versions du massacre, mais les historiens s’accordent sur le fait que les tirs ont commencé pendant le désarmement des Amérindiens. Un coup de fusil a retenti et les Amérindiens, désarmés et encerclés, ont été mitraillés. Officiellement, ont été tués 26 soldats de cavalerie, par des tirs fratricides, et 153 Sioux, dont 62 femmes et enfants. L’armée américaine a admis par la suite que le nombre de victimes parmi les Amérindiens se situait plutôt entre 300 et 350. Les cadavres des Amérindiens furent enterrés dans une fosse commune sur le lieu du massacre. D’autres Sioux, ainsi qu’un lieutenant de la cavalerie, sont morts ultérieurement de leurs blessures. Le chef miniconjou Big Foot, abattu par un soldat, gisait dans la neige. Les soldats tirant de tous les côtés, on pense que certains d’entre eux ont été tués par leur propre régiment, mais aucune enquête n’a permis de connaître la vérité.

Les chariots découverts transportant les Sioux blessés, une centaine d’hommes, femmes et enfants, durent attendre par un froid glacial qu’on leur trouve un abri dans une mission épiscopalienne. Nous étions au 4ème jour après Noël en l’an de grâce 1890. Les premiers Indiens aux corps déchiquetés et sanglants furent transportés dans l’église éclairée à la bougie. Peut-être virent-ils, s’ils étaient suffisamment conscients, les décorations de Noël accrochées aux poutres. Au niveau du cœur, une banderole étalait en lettres grossières le mots suivants :

PAIX SUR TERRE ET AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ. (D. B. p.452)

« A présent que je regarde en arrière du haut de la colline de ma vieillesse, je vois encore les femmes et les enfants massacrés, leurs corps entassés le long du ruisseau, aussi clairement que je les voyais quand mes yeux étaient encore jeunes. Et je vois bien que quelque chose d’autre est mort dans la boue rougie par le sang, quelque chose que l’on a enterré dans la neige. Là-bas est mort le rêve d’un peuple. C’était un beau rêve… le cercle de la nation est brisé, ses morceaux éparpillés. Il n’y a plus de centre, et l’arbre sacré est mort. (Black Elk, chef de la tribu des Indiens Lakotas, petit cousin du chef indien Crazy Horse.) »

Ce massacre est commémoré par la chanson engagée « Bury My Heart at Wounded Knee » (« Enterre mon cœur à Wounded Knee »), écrite par Buffy Sainte-Marie. Elle disparaîtra des médias durant le mandat de Lyndon Johnson, président des États-Unis de 1963 à 1969. Dans la grande démocratie US elle fait alors partie, à son insu, de la liste noire des artistes engagés politiquement et son nom était alors épinglé à la Maison-Blanche comme tant d’autres dont la musique « mérite de ne pas être diffusée ». Ses titres étaient interdits sur les ondes hertziennes. Invitée sur les plateaux de télévision grâce au succès de Until It’s Time for You to Go, on lui indiqua que les problématiques liées aux Amérindiens et le mouvement pour la paix n’étaient pas d’actualité, afin de limiter ses commentaires. (cf Buffy Sainte-Marie, Wikipédia)

Wounded Knee est généralement considéré comme l’évènement qui met fin à 400 ans de guerres indiennes. À strictement parler pourtant, le massacre ne sera pas le dernier conflit entre les deux peuples et ces tragédies ne sont toujours pas enseignées aux écoliers américains.

Évolutions sur le plan politique

Le 13ème Amendement de la Constitution, l’abolition de l’esclavage, est proclamé le 18 décembre 1865. Le 28 juillet 1868, le 14ème Amendement accordant la citoyenneté et l’égalité des droits civils à tous, à l’exception des Indiens, sera inscrit dans la Constitution américaine.

Au milieu du 19ème siècle les USA finiront par s’étendre jusqu’au Pacifique. En 1853 la frontière sud sera fixée par des guerres avec le Mexique. L’Alaska sera acheté à la Russie en 1867 et en 1959, Hawaï deviendra le 50ème État des USA.
En 1924 les Amérindiens deviendront enfin citoyens à part entière. En ce début de 21ème siècle leurs habitants demeurent parmi les plus pauvres des États-Unis, les réserves ne représentent qu’une portion minuscule que ce qu’elles avaient été à l’origine et le taux de suicide est le plus élevé dans la population totale.

Pour le territoire des États-Unis (332 millions d’habitants en 2020) le recensement de 2005 donne une population d’Amérindiens de 2.820.000 habitants répartis sur les 50 États, l’Arizona venant en tête avec 300.000 Amérindiens. En 1600, environ 500.000 Amérindiens peuplaient la côte Est de cet espace. Ils ne sont plus que 100.000 au début du 18ème siècle. Dans l’Empire espagnol, la mortalité des Amérindiens provoquait de tels ravages qu’ils durent aller chercher des esclaves en Floride pour pallier le manque de main d’œuvre en Amérique du Sud.

Quelques exemples parmi d’autres des ravages causés par les épidémies : Les Timicuas, en Floride, qui étaient 13.000 en 1650, répartis sur 40 villages, ne furent après une épidémie de variole que 35 en 1728, regroupés dans un seul hameau. Les Wampanoags qui occupaient le territoire de l’actuel Massachusetts furent emportés jusqu’au dernier en 1617, ceci trois ans avant l’arrivée des premiers colons débarqués du Mayflower qui fonderont Plymouth.

Les conditions de vie pour les Amérindiens au 21ème siècle : Persistance des discriminations

Les Amérindiens sont rarement l’objet d’attention dans la presse occidentale. Le B.I.A. (Bureau fédéral des affaires indiennes), crée en 1824 et souvent complice des colons n’a pas toujours eu bonne presse. Aujourd’hui il veille plutôt bien que mal sur l’intégrité des territoires indiens, toujours en proie à la convoitise. Le New York Times aborde les problèmes rencontrés par la nation amérindienne dans quelques articles annuels.

La communauté amérindienne connaît, depuis les années 1970, un certain renouveau : leur population augmente, la pauvreté recule lentement, les traditions revivent. Si les Amérindiens sont désormais des citoyens à part entière, ils restent malgré tout en marge du développement américain. Le taux de chômage dans les réserves reste en général très élevé. Les résidents de ces enclaves font figure de membres du quart monde si l’on compare leurs revenus, leur espérance de vie, leur niveau d’éducation aux moyennes nationales. Les réserves sont fréquemment touchées par des fléaux sociaux tels que l’abus d’alcool et de drogues. En ville, les Indiens peuvent avoir recours à des organisations structurées qui créent des réseaux d’entraide. En dehors des membres de l’élite indienne, qui occupent des postes à responsabilité, les travailleurs indiens ont souvent de bas salaires, à cause de leur manque de formation et de la discrimination dont ils font l’objet. Si le développement économique des réserves est devenu une priorité, il fait l’objet de débats. Des entrepreneurs, indiens et non indiens, y ont implanté des sociétés, créant des emplois et investissant des capitaux. Aux États-Unis, les secteurs d’activité sujets à discussion sont les casinos, le tourisme et l’extraction des ressources minérales. Après le vote par le Congrès de l’Indian Gaming Regulatory Act, en 1988, qui autorisa l’ouverture de casinos en territoire indien, près de deux cent quatre-vingts casinos se sont implantés dans les réserves. Ceux-ci ont sans doute sauvé des communautés défavorisées, mais il en résultera une multiplication des radiations d’Indiens des registres tribaux, menées par les conseils tribaux eux-mêmes, aux seules fins de les écarter de cette nouvelle richesse.

Le problème de l’alcoolisme

Dans son article très détaillé du 15 octobre 2006, l’auteur Stéphanie M. Schwartz précise que c’est un sujet que la plupart des grands organes d’information américains n’aborderont pas, elle donne l’exemple de la réserve de Pine Ridge dans le Dakota du Sud, où chez les Sioux (Oglala Lakota) le problème de l’alcoolisme touche 8 familles sur 10. Il en résulte un taux de mortalité 3 fois supérieur au reste de la population US. La Nation Oglala Lakota a prohibé la détention et la vente d’alcool depuis les années 1970. Mais à quelques centaines de mètres, dans le Nebraska, la ville artificielle de Whiteclay n’existe que pour ce commerce. Il n’y a dans cette ville fantôme qu’environ 14 habitants, ni école, ni église, ni services d’organisation civile, mais il y a 4 débit de boissons ! Ils vendent plus de 4 millions de cannette de bière tous les ans correspondant à des échanges commerciaux de 3 millions de $. Les responsables tribaux demandent la fermeture de ces commerces, sans succès pour l’instant.

http://silvrdrach.homestead.com/schwartz_2006_oct_15.html

Six ans plus tard, Timothy Williams dans son article du 6 mars 2012, NYT aborde lui aussi ce problème.

http://www.nytimes.com/2012/03/06/us/next-to-tribe-with-alcohol-ban-a-hub-of-beer.html?pagewanted=all

Il présente ainsi cette ville du Nebraska, Whiteclay : Quatre cabanes métalliques branlantes qui bordent la route principale où une dizaine de personnes vendent en moyenne 13 000 canettes de bière et de liqueur de malt par jour. Presque tout l’alcool acheté à Whiteclay se retrouve sur Pine Ridge ou est consommé par ses habitants, selon les responsables de la tribu. Pine Ridge est l’un des endroits les plus pauvres du pays, selon les données du recensement de 2010.

En février, les Sioux Oglala ont intenté un procès fédéral contre les magasins, Anheuser-Busch et plusieurs autres grandes sociétés de brasserie américaines, les accusant d’encourager l’achat, la possession, le transport et la consommation illégale d’alcool dans la réserve. Le syndrome d’alcoolisme fœtal, les accidents mortels de conduite en état d’ivresse et les meurtres alimentés par la bière créent un malaise dans Pine Ridge depuis des décennies.
Thomas M. White, l’avocat d’Omaha qui a déposé, au nom de la tribu, pendant le procès parle d’une ambiance d’anarchie comme dans  « Sodome et Gomorrhe ».

On notera également que Timothy Williams est le seul journaliste d’investigation du New York Times ayant, indirectement, annoncé un nombre de morts, victimes des guerres américaines en Irak, supérieur à 700.000. A ma connaissance, la lecture journalière du NYT n’aborde le problème des victimes irakiennes conséquence des deux guerres du Golfe qu’en le minorant considérablement. Il en est de même pour les victimes palestiniennes. T. Williams, tout comme Stéphanie M. Schwartz précisent que dans les familles irakiennes et indiennes on ne rejette jamais des proches aussi éloignés soient-ils dans dans l’ordre de la parenté. Il peut y avoir ainsi plus de 20 personnes logeant dans un appartement de deux ou trois pièces.

https://www.nytimes.com/2009/02/23/world/middleeast/23widows.html

Un article d’un activiste de la tribu Winnebago du Nebraska, Frank LaMere, sera publié dans le NYT du 16 mai 2012, quelques mois plus tard et reproduit dans l’International Herald Tribune.

https://www.nytimes.com/roomfordebate/2012/05/16/how-to-address-alcoholism-on-indian-reservations/nebraska-and-anheuser-busch-caused-the-disaster-at-pine-ridge-and-whiteclay

 » Des enfants Lakota, orphelins, luttent tout au long de leur vie contre les effets du syndrome d’alcoolisme fœtal. Leurs pères, leurs mères et leur nation se vident lentement de leur sang pendant que les fonctionnaires se tordent les mains, proclament qu’il n’y a pas de réponses faciles et murmurent quelque chose à propos d’entreprises légales et de capitalisme. Ce charabia sur la libre entreprise lancé par les fonctionnaires n’a d’autre but que de rassurer les braves gars et l’industrie de l’alcool en leur disant que tout va bien tant que les victimes de meurtres, de viols et d’exploitation à Whiteclay ne sont pas blanches. Le Nebraska a du sang sur les mains. »

Les responsables préfèrent affirmer leur moralité plutôt que d’aborder le fait que, sous leur surveillance, les gens meurent de froid dans les rues, que la violence contre les femmes est endémique, que des abus sexuels continuent et que des meurtres ne sont jamais résolus.

Le suicide chez les jeunes, conséquence de l’alcoolisme, est abordé par Julie Bosman dans un article du 2 mai 2015 http://www.nytimes.com/2015/05/02/us/pine-ridge-indian-reservation-struggles-with-suicides-among-young-people.html

 » Quelques jours avant Noël, Santana Janis, une Indienne Lakota de 12 ans, a décidé qu’elle ne voulait plus vivre. Une fille brillante et extravertie, avec un sourire timide et une passion pour l’équitation, les humeurs de Santana étaient devenues sombres. Elle vivait dans une caravane abandonnée de deux chambres à coucher avec un grand-père, Earl Tall, et pas moins d’une douzaine de frères et sœurs et de cousins. Sa mère, une alcoolique, était une présence intermittente dans sa vie. Leur ville, Manderson, était déchirée par l’alcool, les combats et la violence. M. Tall a entendu sa petite-fille parler de suicide et a appelé son autre grand-père, Keith Janis, qui a immédiatement conduit 40 miles pour la voir. Je me suis assis avec elle et lui ai dit :  » S’il te plaît, promets à grand-père que tu ne feras jamais ça « , s’est rappelé M. Janis. Elle m’a fait son grand et beau sourire et m’a dit :  » OK, grand-père, OK « . Six semaines plus tard, Santana se pendait dans un petit bâtiment à côté de la caravane. »

Dans un article écrit par Joe HEIM, le 28 février 2020 : « Pour les Amérindiens, une histoire de souffrance et quelques raisons d’espérer ». Il parle de Byron Dorgan, sénateur pour le Dakota du Nord

https://www.washingtonpost.com/outlook/for-native-americans-a-history-of-pain–and-reasons-for-hope/2020/02/27/f4549f3e-4c23-11ea-bf44-f5043eb3918a_story.html

Ce sénateur sera un jour frappé par la photo, dans un journal local, le Bismarck Tribune, d’une jeune fille en première page avec une larme qui coulait sur son visage. Son livre : « La fille sur la photo », The Girl in the Photograph raconte les abus dont étaient victimes les enfants amérindiens dans le système de placement familial de l’État. À l’âge de deux ans, elle avait été si sévèrement battue qu’elle avait été retirée de la charge de ses parents alcooliques et placée dans un système de placement en famille d’accueil qui la laisserait à jamais marquée. (Entre 1958 et 1978, des milliers d’enfants séparés de leur famille ont été adoptés par des Blancs. Aujourd’hui, ils cherchent à retrouver leurs racines.)

La vie de Tamara, a-t-il appris, n’était qu’une vie de misère et de désespoir. Elle s’est battue à l’école, s’est souvent enfuie de chez elle, a vécu dans la rue, a lutté contre le syndrome de stress post-traumatique (PTSD). Dans le livre de B. Dorgan, il est difficile de ne pas voir un parallèle entre les maux subis par Tamara au cours des trois dernières décennies et la litanie des maux subis par les Amérindiens : génocide, vol, discrimination, abandon. C’était la continuation d’un cycle séculaire qui a commencé lorsque les Amérindiens ont été chassés de leurs maisons ancestrales. Tant de promesses n’ont pas été tenues en cours de route. Le capitalisme et le vol ont pris le pas sur les droits de l’homme et la moralité.

L’étudiant américain typique apprend peu sur l’histoire des Amérindiens, en particulier sur la succession des torts infligés aux tribus au fil des ans. Dorgan comble ces lacunes par de brefs paragraphes sur la Piste des larmes, les traités qui ont été établis puis rompus à maintes reprises, le vol des ressources des terres indiennes et les efforts détestables des pensionnats qui ont forcé les enfants amérindiens à abandonner leurs langues et leurs coutumes.

Les traumatisme, les viols

Timothy Williams, dans son article du 23 mai 2012 : « Pour les femmes amérindiennes, le fléau des viols, une justice rare »

http://www.nytimes.com/2012/05/23/us/native-americans-struggle-with-high-rate-of-rape.html

Le journaliste d’investigation raconte l’histoire d’une jeune femme de 19 ans, autochtone de l’Alaska. Dans ce village de pêche dans le delta du fleuve Yukon, un intrus s’est introduit chez elle et l’a violée. L’homme est reparti. Secouée, la femme a appelé la police tribale, une force de trois personnes. C’était tard dans la nuit. Personne n’a répondu. Elle a laissé un message sur la messagerie vocale du ministère. Son appel n’a jamais été retourné. Elle a dû se débrouiller seule.

« J’ai beaucoup bu », a-t-elle dit. Une Amérindienne sur trois a été violée ou a subi une tentative de viol, selon le ministère de la Justice. Leur taux d’agression sexuelle est plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale. Aucun endroit, selon les défenseurs des femmes, ne sont plus dangereux que les villages isolés de l’Alaska où les services téléphoniques, électriques et Internet sont peu fiables.
Ce problème est endémique dans les réserves indiennes. Dans la nation Navajo, qui englobe certaines régions de l’Arizona, du Nouveau-Mexique et de l’Utah, 329 cas de viols ont été signalés en 2007 sur une population d’environ 180 000 personnes. Cinq ans plus tard, il n’y a eu que 17 arrestations. Les défenseurs des femmes de la réserve affirment que seulement 10 % environ des agressions sexuelles sont signalées.

Dans un autre article : « L’épidémie d’abus sexuels sur enfants d’une tribu, minimisée depuis des années », Timothy Williams, le 20 septembre 2012, décrit la situation invraisemblable qui existe dans la réserve indienne Spirit Lake, N.D.. L’homme qui joue le père Noël ici est un délinquant sexuel d’enfants enregistré et un violeur condamné. Un des frères du président de la tribu a violé un enfant, et un deuxième frère a abusé sexuellement d’une fille de 12 ans. Ils font partie d’un certain nombre d’hommes reconnus coupables de crimes sexuels sur des enfants dans cette maison isolée de la tribu des Spirit Lake Sioux, qui compte parmi les plus grands nombres de délinquants sexuels du pays (…)  » Les auteurs savent qu’ils peuvent s’en tirer parce que les autorités ne font rien « , a déclaré Joanne Streifel, une aînée de la tribu. L’homme, 59 ans, qui joue le père Noël pour la tribu, a été condamné pour viol en 1983, et en 1986, il a été reconnu coupable d’avoir commis des actes obscènes avec un enfant de moins de 14 ans à quatre reprises. Il a purgé un an de prison pour ce crime et 18 mois pour le viol.

http://www.nytimes.com/2012/09/20/us/us-steps-in-as-child-sex-abuse-pervades-sioux-tribe.html?pagewanted=all

Divers

Robert K. Elder, dans son article du 13 décembre 2010, raconte : « Une exécution de masse il y a 150 ans incite à demander le pardon »

http://www.nytimes.com/2010/12/14/us/14dakota.html?pagewanted=all

Nous sommes le 26 décembre 1862. A Mankato, dans le Minnesota, trente-huit Indiens Dakota condamnés à être pendus, dansent en gémissant, sur une potence qui se balance sous leur poids, construite pour accueillir la plus grande exécution de masse de l’histoire des États-Unis. « Il semblait que le but de ces chants et des danses était seulement de se soutenir mutuellement dans leur dernière épreuve », a observé un témoin. Alors que le dernier moment approchait rapidement, ils ont tous crié leur nom et ont hurlé dans leur langue maternelle : « Je suis là ! Je suis là !

La tension entre les Dakota, historiquement appelé les Sioux, et l’afflux de colons s’était accrue pendant des années avant la guerre civile, ce qui avait encore réduit les ressources, perturbant la nourriture et les fournitures promises aux Dakota dans une série de traités de paix rompus.
Enragée et affamée, la tribu a attaqué et pillé les colonies du nouvel État. Sur les plus de 400 Dakotas et « métis » détenus par le général de brigade Henry Hastings Sibley, 303 ont été condamnés à mort par un tribunal militaire. Mais Lincoln a constaté un manque de preuves dans la plupart des tribunaux, et il a réduit le nombre de condamnés à 38. Lors de ces raids, l’indien Chaska a fait prisonnier une femme blanche, Sarah Wakefield et ses enfants. Ce qui sera rare, par la suite, ce fut la défense par Sarah Wakefield de son ravisseur devant un tribunal militaire : « Chaska m’a défendue, moi et mes enfants. Sans lui j’aurais été tuée ».

Sarah Wakefield savait que Chaska avait été exécuté, en représailles pour son témoignage et en réaction aux rumeurs selon lesquelles elle et Chaska étaient amants. Elle a nié toute relation sexuelle dans le livret qu’elle a publié l’année suivant son exécution, intitulé  » Six semaines dans les tipis des Sioux « . Elle écrira : « Je n’aimais pas cet homme, mais ses actes de bonté. »

Dans ce récit nous avons un exemple de manipulation courante. Elle consiste à justifier une situation (les pendaisons) comme étant la conséquence d’une précédente activité (assassinats de colons blancs) en oubliant la multitude des souffrances infligées précédemment aux Amérindiens. C’est l’abandon d’un principe fondamental de logique : le principe de causalité.

Steve Chawkins, dans le Los Angeles Times du 15 mars 2009, raconte l’histoire d’un élève d’origine Chumash (Les Chumashs disparaîtront suite aux chasses à l’Indien organisées par les colons américains qui s’installent en Californie au 19ème siècle) qui avait demandé à la commission scolaire de supprimer les images guerrières concernant les Amérindiens. C’est une pratique courante dans l’armée US d’utiliser des noms indiens pour leur matériel militaire. Une façon de reconnaître leur bravoure au combat car dans d’autres pays colonisés on effacera jusqu’aux noms de villages autochtones détruits. Par exemple, le CH-47 Chinook est un hélicoptère d’assaut (Les Chinook étaient des Amérindiens vivant sur la côte pacifique nord-ouest de l’Amérique du Nord) et l’AH-64 Apache est un hélicoptère d’attaque. Geronimo, chef de tribu Apache, dont les restes mortels n’ont toujours pas été ramenés sur sa terre natale, les sources de la rivière Gila au Nouveau-Mexique, sera le nom choisi, sous la présidence Obama, pour l’opération d’assassinat de Ben Laden. Bien d’autres noms auraient été préférables.

http://www.latimes.com/news/local/la-me-carpinteria-warriors15-2009mar15,0,5716759.story

Il y a aussi des articles abordant le problème de la vente des terres sacrées apaches. Le 29 mai 2015, Lydia Millet dans le NYT appellera même à participer à une manifestation de soutien aux Amérindiens :

http://www.nytimes.com/2015/05/29/opinion/selling-off-apache-holy-land.html

« Le gouvernement américain s’apprête à laisser une compagnie minière internationale saccager, au sein d’une forêt nationale, un splendide site naturel sacré depuis des siècles pour le peuple apache. Mais en soutenant les chefs apaches pendant leur rassemblement à Washington cette semaine, nous pouvons bloquer ce projet scandaleux. »

La vente d’objet religieux, réglementée aux USA, est courante en France. Tom Mashberg, le 30 juin 2014, écrira : « Malgré les contestations devant un tribunal, la vente d’objets religieux Hopi se poursuit en France » 

http://www.nytimes.com/2014/06/30/arts/design/sale-of-hopi-religious-items-continues-despite-us-embassys-efforts.html

L’ambassade des États-Unis à Paris a passé plusieurs jours la semaine dernière à sensibiliser les responsables français aux fortes émotions qui ont conduit des tribus amérindiennes comme les Hopis et les Navajos à poursuivre les maisons de vente aux enchères parisiennes – sans succès, à maintes reprises – à propos de la vente d’objets sacrés.

Encouragés par une autre grande vente vendredi d’objets religieux amérindiens – la quatrième de ce type en 18 mois – les responsables de l’ambassade ont invité un juge américain, lui-même membre de la tribu Hopi, à expliquer aux responsables gouvernementaux, aux marchands d’art, aux universitaires et aux avocats pourquoi il est insultant et sacrilège de traiter les objets spirituels comme des marchandises.

Deux contestations judiciaires de la vente aux enchères, qui comprenait 29 coiffes spirituelles Hopi et des objets ressemblant à des masques, connus sous le nom de Katsinam, qui sont traités comme des entités vivantes par la tribu (…) Le tribunal français a décidé – comme il l’avait fait en décembre 2012, avril 2013 et décembre 2013 – qu’il n’y avait pas de raison d’arrêter la vente car les objets avaient été acquis légalement par un collectionneur français pendant ses 30 ans de résidence aux États-Unis.

Un responsable culturel Hopi, Thomas Banyacya Jr, a qualifié la décision du tribunal de  » triste mais prévisible « . Ce ne sont que des Amérindiens après tout. Il s’est dit encouragé par le large soutien que la cause des Hopis a suscité ces derniers mois. En décembre, par exemple, la Fondation Annenberg à Los Angeles a surpris les Hopis – et les commissaires-priseurs – en achetant secrètement 24 Katsinam pour environ 530 000 dollars et en les renvoyant à la tribu….

Gaïa Mugler et Pascale Solana, le 17 janvier 2020, abordent la défense de l’enracinement.

https://reporterre.net/Une-mere-sioux-et-sa-fille-racontent-une-vie-de-combat-aux-Etats-Unis

Née dans une réserve sioux du Dakota Sud, Madonna Thunder Hawk et sa fille Marcy ont consacré leurs vies à défendre la Terre Mère et les Amérindiens. À 80 ans, Madonna témoigne de la résilience et de la résistance des peuples autochtones :

Pourquoi votre peuple accorde-t-il autant d’importance à la Terre, jusque dans sa spiritualité ?

 » Marcy – La seule manière de bien l’expliquer, c’est de dire que notre religion est la Terre. Notre histoire de la Création établit clairement nos liens étroits avec les autres « nations » que sont les animaux, l’eau, la terre… Nos prières sont en lien avec la nature. Nos cérémonies intègrent tout ce qui est vivant, y compris notre nourriture. Et nous appartenons à un territoire dont nous sommes une partie constitutive. Il conditionne notre vie…Nos bisons ont été tués et nous avons été expulsés de nos terres. On ne peut plus vivre comme nos ancêtres !

Beaucoup d’entre nous ne mangent plus de nourriture traditionnelle, ils ne la connaissent pas. Ils s’alimentent mal, sont malades, souffrent de diabète, de maladies du cœur. Les deux tiers vivent sous le seuil de pauvreté. En tant que tribu sous traité, nous recevons notre subsistance du département de l’Agriculture des États-Unis… [Le traité de Fort Laramie en 1868 contraint les tribus signataires à vivre dans des réserves tandis que gouvernement s’engage à ne pas y installer de colons et à fournir nourriture, vêtements…] Les Indiens du Nord vivent une économie de ranch. Pour payer les factures, beaucoup louent leur terre à des éleveurs étrangers qui amènent leurs troupeaux pour une saison avant de les abattre. Cela modifie le paysage car ils viennent par exemple avec leurs graines pour engraisser plus vite les vaches. Les plantes sauvages tels que les buissons d’aronia, toxiques pour le bétail, sont détruites…

Madonna – Nous mangeons de la nourriture de mauvaise qualité, très transformée. Nous n’étions pas des cultivateurs, nos terres n’étaient pas adaptées aux cultures, elles sont désormais dominées par l’élevage. Les produits bio ne sont pas locaux, sauf dans des petits jardins. Leurs prix sont hors de notre portée (…) C’est une énorme menace pour notre eau. C’est une violation de nos traités et par conséquent de la terre, de l’eau, de notre mode de vie (…) Avec l’arrivée de Trump, le projet DAPL (Dakota Access Pipeline) et l’oléoduc Keystone ont été réautorisés. Et maintenant, la construction d’un oléoduc supplémentaire afin de transporter encore plus de cette saleté de pétrole est en cours. Les compagnies d’extraction reviennent toujours (…) Mais à présent, nous attendons l’issue des procédures juridiques.

Emeline Férard, dans son article publié le 1er février 2019 aborde le problème climatique : « La colonisation des Amériques aurait causé une telle hécatombe qu’elle aurait affecté le climat ».

https://www.geo.fr/histoire/la-colonisation-des-ameriques-aurait-cause-une-telle-hecatombe-quelle-aurait-affecte-le-climat-194424.

Récemment, Jennifer Szalai, le 24 mars 2020, reviendra sur l’expulsion des Indiens dans les années 1830.

https://www.nytimes.com/2020/03/24/books/review-unworthy-republic-claudio-saunt.html

The Associated Press titre le 20 décembre 2015 : « Les tribus amérindiennes approuvent le plan de culture et de vente de marijuana en Oregon ». http://www.nytimes.com/2015/12/20/us/native-american-tribes-approve-plan-to-grow-and-sell-marijuana-in-oregon.html

Les tribus déclarent qu’elles concluront un accord avec les agences de l’État pour s’assurer que les tests et autres réglementations sont conformes à la législation de l’État. Les ventes devraient commencer à l’hiver 2016.

 » Notre principal objectif est de créer des emplois dans la réserve et de générer des revenus pour les tribus « , a déclaré Don Sampson, de la société de développement économique des tribus. Nous pensons avoir un modèle que les autres tribus suivront dans leurs recherches sur ce commerce et cette industrie.  » La proposition ne modifie pas la loi tribale qui interdit la possession de marijuana dans la réserve, qui se trouve à environ 90 miles au sud-est de Portland. En novembre 2014, les électeurs de l’Oregon ont approuvé la mesure 91, qui légalise la marijuana à usage récréatif. Mais les ventes légales ne devraient pas commencer avant 2016. De nombreuses tribus se sont opposées à la légalisation et à la vente de marijuana en raison du risque d’aggravation des problèmes d’alcool et de drogue dans les réserves. Certaines tribus ont carrément interdit la marijuana. Mais cette année, au moins une demi-douzaine de tribus ont légalisé la marijuana dans leurs réserves ou ont poursuivi des projets liés à la marijuana.

Michael Astor, le 27 novembre 2020 https://www.nytimes.com/2020/11/27/us/debra-white-dead.html

Dans un des dernier article publié dans le NYT concernant les Amérindiens, Michael Astor le 27 novembre 2020, fait l’éloge de Debra White Plume :

Éminente activiste amérindienne, elle est morte à 66 ans. Elle a affronté les balles de la police, les compagnies d’extraction d’uranium et les projets d’oléoducs en essayant de protéger le mode de vie traditionnel des Oglala Lakota dans le Dakota du Sud. Elle a été l’un des principaux acteurs des manifestations de protestation à Wounded Knee et sur les sites des oléoducs. Peu de choses ont changé. Aujourd’hui, quelque 20 000 Oglala Lakota mènent une existence difficile dans la réserve. Le taux de chômage avoisine les 85 %, l’alcoolisme est endémique, l’espérance de vie est inférieure de 30 ans à la moyenne nationale et les droits des traités sont régulièrement ignorés.

Le cas Abramoff

Dans un article détaillé du Monde du 3 Novembre 2006, « Corruption à Washington : le scandale Abramoff ». 

https://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2006/10/31/corruption-a-washington-le-scandale-abramoff_829400_829254.html

Eric Leser écrit :

« Jack Abramoff personnifie le système de corruption qui s’est développé depuis des années à Washington. En échange de crédits, d’amendements aux lois, de contacts, des élus obtenaient des lobbyistes, pour eux et leurs proches, des avantages de toute nature : voyages, emplois et surtout de généreuses contributions à leurs campagnes électorales. »

Mélangeant tous les genres, utilisant une rhétorique très sophistique, il travaillera aussi bien avec des élus démocrates que républicains. Lors de la « révolution reaganienne », il fondera la Fondation internationale pour la liberté, une organisation anticommuniste, qui s’illustrera en soutenant le régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Il commencera en 1995 à représenter de riches tribus amérindiennes inquiètes pour leurs bénéfices dans les jeux de hasard. Il s’est impliqué dans la réserve des Choctaw du Mississippi, une tribu reconnue au niveau fédéral. Il interviendra par la suite pour les Saginaw Chippewa, puis pour une dizaine de tribu. Il fera ainsi échouer un projet de loi du Congrès visant à taxer les casinos amérindiens.

« Celles-ci auraient versé plus de 85 millions de dollars à Abramoff et ses associés qui, non seulement surfacturaient leurs services, mais organisaient parfois des lobbyings contre leurs propres clients pour se rendre encore plus indispensables ! »

Sur cette somme, 4,5 millions de dollars se sont retrouvés dans les poches de près de 200 parlementaires, essentiellement républicains.
Ses interventions n’étaient pas motivées par un sentiment altruiste ni comme réparation de torts subis pendant près de 400 ans. Dans des courriels publiés par la commission sénatoriale des affaires indiennes, Abramoff qualifiera à plusieurs reprises les Amérindiens de « singes », de « troglodytes » et de « crétins ». Jack Abramoff s’activait aussi pour des entreprises cherchant à influencer des parlementaires, pour des gouvernements étrangers voulant obtenir des contacts avec des membres de la Maison Blanche voire même le président.

En janvier 2003, deux sénateurs du Michigan tentent d’obtenir de l’argent fédéral pour la construction d’une école pour la tribu Saginaw Chippewa du Michigan, cliente d’Abramoff et l’une des réserves les plus prospères du pays. Chaque membre de la tribu perçoit 70 000 dollars par an comme part des profits réalisés dans les casinos. Le bureau des affaires indiennes refusera cette aide, considérant que la tribu n’en a pas besoin. Abramoff réussira en passant par un sénateur républicain particulièrement corrompu du Montana qui supervise… le bureau des affaires indiennes. Ce sénateur membre de l’organisation « Citoyens pour la responsabilité et l’éthique » étendra ainsi les principes de contradiction de Big Brother : La liberté, c’est l’esclavage, La guerre, c’est la paix; et  jusqu’à : La corruption, c’est l’éthique. Condamné à six ans de prison, Abramoff, qui a accepté de collaborer avec les enquêtes sur les corruptions de parlementaires, commencera sa peine de prison le 15 novembre 2006. Il n’en fera finalement qu’un peu plus de quatre.

Philippe Gelie, dans un article du Figaro du 22 avril 2006, « La politique gangrenée par les lobbies à Washington »

https://www.lefigaro.fr/international/2006/05/22/01003-20060522ARTWWW90483-la_politique_gangrenee_par_les_lobbies_a_washington_.php

précisera que Jack Abramoff, est accusé d’escroquerie, de conspiration et de transferts frauduleux de capitaux. Il reconnaissait avoir « plumé » six tribus indiennes de la somme faramineuse de 82 millions de dollars, sous prétexte d’influencer le Congrès en faveur des casinos ouverts dans les réserves. D’autres tremblent depuis qu’il a décidé de coopérer à l’enquête. Bob Ney, membre de la Chambre de Représentants élu de l’Ohio qui s’était fait remarquer en 2003 en rebaptisant les « french fries » (frites) « liberty fries » à la cantine du Congrès, apparaît dans le dossier Abramoff comme « l’élu n° 1 », menacé d’inculpation pour pots-de-vin.

Dans le Courrier International, du 12 janvier 2006, « Abramoff, l’étoffe des zéros »
https://www.courrierinternational.com/node/1664014

 » Le lobbyiste américain Jack Abramoff est au centre d’un scandale, un de plus, qui éclabousse la majorité républicaine. Pendant des années, Abramoff a arrosé des élus avec les dizaines de millions de dollars versés par diverses tribus indiennes qui le rétribuaient généreusement en échange de services mal rendus. »

Ce journal résumera, voir ci-dessous, les contributions américaines à l’histoire des Amérindiens :

1600 : La variole, 1700 : Le mousquet, 1800 : L’exil dans les réserves, 1900 : Les promesses et traités non tenus, 2000 : jusqu’à l’arrivée d’Abramoff.

Adriana Evangelizt, dans un article du 23 août 2005, aborde un aspect de Jack Abramoff ignoré par la presse politiquement correcte :

 » ABRAMOFF, LE TRUAND QUI ESCROQUE LES INDIENS POUR FINANCER LES COLONS ISRAELIENS  » http://palestine.over-blog.net/article-736765.html

 » Un bandit qui a escroqué des indiens pour financer des colons en Palestine. Jack Abramoff, parent avec les Abramoff et producteurs cinématographiques de Golan Globus. Imaginez un peu la connexion… Abramoff est ami de Tom Delay, proche de Sharansky et Netanyahu… ou comment trouver de l’argent et coloniser encore et toujours… nous nous trouvons là en plein cœur d’un nœud inextricable qui ramène toujours au financement des colonies. Et ça va très haut… jusqu’au gouvernement Bush dont on peut se demander s’il est au courant ?

….Le magazine Newsweek a rapporté, que les investigateurs chargés des impôts de charité dont Abramoff est responsable, avaient constaté que de grandes sommes d’argent avaient été dirigées à une colonie israélienne en Cisjordanie sous forme d’équipements paramilitaires pour snipers, des jumelles de vision à nuit, une encre en poudre thermique et d’autres matériels décrits en tant qu’équipement de « sécurité. »

Neil A. Lewis donnera le 4 septembre 2008, dans le i, quelques détails supplémentaires concernant les escroqueries en liaison avec les casinos amérindiens : https://www.nytimes.com/2008/09/05/washington/05abramoff.html

« (…) Les familles et les enfants ont beaucoup souffert à cause de cet homme », a déclaré M. Sprague, en désignant M. Abramoff, déclarant ensuite que M. Abramoff avait laissé une « tache sombre » à travers toute la nation indienne. David Sickey de la tribu Coushatta de Louisiane a déclaré à la cour que M. Abramoff avait exploité le manque de sophistication de la tribu. »(…) « Veuillez donner à Jack Abramoff une peine qui reflète l’énormité de son crime et qui tient compte de son incapacité à rendre l’argent qu’il a volé à notre peuple « , a déclaré M. Sickey.

Mark Leibovich parlera lui du comportement exemplaire de M. Abramoff dans le NYT du 23 juin 2010, « Abramoff de la prison à un travail dans une pizzeria » https://www.nytimes.com/2010/06/24/us/24abramoff.html

 » M. Abramoff aurait régulièrement donné des conférences sur la Torah, selon un rapport publié cette semaine dans le Baltimore Jewish Times, citant un ancien détenu. M. Abramoff s’est concentré sur la loi juive et a également donné un cours d’introduction à la prière, selon cette publication. »

Abramoff était sorti de prison en 2010 et avait ensuite été condamné à trois ans de probation.
Il reprendra le lobbying fin 2016 en tentant vainement d’organiser une réunion et un appel téléphonique entre le président de la République du Congo Denis Sassou Nguesso et le président élu de l’époque Donald Trump.

Le gouvernement américain a déclaré jeudi que le lobbyiste et ancien condamné Jack Abramoff avait accepté de plaider coupable d’avoir violé une loi fédérale sur la divulgation de lobbying dans le cadre d’une présumée offre frauduleuse de la crypto-monnaie AML Bitcoin.

Promesses, promesses…« Le lobbyiste disgracié Jack Abramoff retourne en prison. » titre récemment Nathaniel Popper dans un article du NYT du 25 juin 2020. https://www.nytimes.com/2020/06/25/us/politics/jack-abramoff-marijuana-cryptocurrency.html

La reconnaissance de sa culpabilité, sa collaboration avec la justice, ses accords avec les procureurs fédéraux et ses multiples actes de contrition, tout cela n’aura pas empêché la récidive de Jack Abramoff dans la même catégorie : Escroquerie.

Les procureurs l’accusent cette fois de conspiration en vue de commettre une fraude électronique liée à la vente frauduleuses et non enregistrée du jeton numérique appelé AML Bitcoin (Anti-Money Laundering Regulation of Cryptocurrency: US). Une lutte contre le blanchiment d’argent, qui prétendait résoudre les problèmes d’anonymat et de blanchiment d’argent dont souffrait le  Bitcoin.

Lors d’une conférence de presse à San Francisco, le procureur américain David Anderson a déclaré que M. Abramoff avait accepté de plaider coupable, selon des documents judiciaires, de violation de la loi sur la divulgation des activités de lobbying et de conspiration criminelle concernant le travail secret et hypocrite qu’il a effectué au nom de projets de crypto-crédit et de marijuana. Il risque jusqu’à cinq ans de prison.

Le lobbyiste condamné pour fraude, dont la corruption est devenue un symbole des excès du trafic d’influence de Washington, va en effet retourner en prison pour avoir violé la loi qui a été modifiée en réponse à ses crimes antérieurs, ont déclaré jeudi les responsables de l’application des lois. Les procureurs ont déclaré que M. Abramoff, 62 ans, est la première personne accusée d’avoir bafoué la loi sur la divulgation des activités de lobbying. Cette loi avait été modifiée en 2007 après la révélation des détails concernant ses anciennes activités avec les Amérindiens, l’un des plus grands scandales de corruption des temps modernes.

Les procureurs de San Francisco ont déclaré qu’en 2017, M. Abramoff avait rencontré des membres du Congrès – au nom de l’industrie de la marijuana sans s’enregistrer comme lobbyiste.

« Abramoff était conscient de l’obligation de s’enregistrer en tant que lobbyiste en partie parce que le Congrès a modifié les dispositions du « Lobbying Disclosure Act » en 2007 en réaction à la conduite passée de M. Abramoff en tant que lobbyiste », selon les documents du tribunal.
Les accusations portées contre M. Abramoff sont passibles d’une peine maximale de cinq ans.

M. Abramoff a également été inculpé pour son implication dans le projet AML BitCoin, (Anti-Money Laundering). »
Les documents juridiques indiquent que M. Abramoff a travaillé en coulisses avec M. Andrade pour commercialiser les pièces AML BitCoin auprès d’investisseurs potentiels avec une série de fausses déclarations (…) Les procureurs ont déclaré que M. Abramoff avait fait la promotion de ces affirmations, qu’il savait fausses, lors de réunions avec des investisseurs et dans des articles qu’il avait écrits et fait publier.
Le projet a finalement recueilli 5,6 millions de dollars auprès des investisseurs, dont une partie a été réorientée pour un usage personnel, ont déclaré les fonctionnaires. (…) Les accusations criminelles annoncées par les procureurs fédéraux de San Francisco marquent un tournant malheureux pour M. Abramoff.

M. Abramoff avait déclaré publiquement qu’il s’était réhabilité lors de sa sortie de prison en 2010 après avoir purgé près de quatre ans pour diverses accusations liées à un lobbying corrompu au sein d’un conglomérat qui a escroqué des millions de dollars aux tribus indiennes et a utilisé une grande partie de cet argent pour tenter de gagner la faveur des législateurs.

Mais en 2017, il a attiré l’attention lorsqu’il a annoncé qu’il participerait à une émission de télévision, « Capital Makeover : Bitcoin Brigade », dans laquelle il servirait de tuteur et de guide pour le projet BitCoin de l’AML.

 » Quand on m’a approché, je ne savais pas distinguer un bitcoin d’un filet de bœuf, a-t-il pourtant déclaré à l’époque. » Je me suis engagé à faire tout ce que je pouvais pour aider – à part faire pression moi-même sur le Congrès. »

On pourra lire sur le même sujet : « Le lobbyiste Jack Abramoff plaidera coupable dans une affaire de fraude par crypto-monnaie. »

https://www.citizenside.fr/lobbyiste-jack-abramoff-plaidera-coupable-affaire-fraude-crypto-monnaie/

Ainsi que l’article de Joel Rosenblatt du 25 juillet 2020:

https://www.bloomberg.com/news/articles/2020-07-14/jack-abramoff-pleads-guilty-in-illegal-investment-promotion

Montpellier, J.C. Manifacier, le 17 janvier 2021

Source: https://plumenclume.com/2025/03/29/palestine-poursuite-et-repetition-de-la-trahison-des-amerindiens-par-j-c-manifacier/

* NDLR: Non: des peuples ou des cultures, mais des civilisations. Il n''y a pas une "Civilisation" unique, modèle pour toute l'humanité, qui serait l'occidentale et le reste qui serait des "cultures", mais des civilisations, au pluriel.

"Ce massacre est commémoré par la chanson engagée « Bury My Heart at Wounded Knee » (« Enterre mon cœur à Wounded Knee »), écrite par Buffy Sainte-Marie. Elle disparaîtra des médias durant le mandat de Lyndon Johnson, président des États-Unis de 1963 à 1969. Dans la grande démocratie US elle fait alors partie, à son insu, de la liste noire des artistes engagés politiquement et son nom était alors épinglé à la Maison-Blanche comme tant d’autres dont la musique « mérite de ne pas être diffusée ». Ses titres étaient interdits sur les ondes hertziennes. Invitée sur les plateaux de télévision grâce au succès de Until It’s Time for You to Go, on lui indiqua que les problématiques liées aux Amérindiens et le mouvement pour la paix n’étaient pas d’actualité, afin de limiter ses commentaires."

Palestine : poursuite et répétition de la trahison des Amérindiens, par Jean-Claude Manifacier

(...)

Le maître américain de l’univers sans nom que j’ai rencontré à Mostar au printemps 1996 était un émissaire de « la nation rédemptrice » et de « la république visionnaire », et la Serbie était la cible de la version satanique de la rédemption, qui est un autre mot pour génocide, si vous ne suivez pas, et ingénierie sociale si vous le faites.
En Amérique, l’essence rencontra l’existence, comme le souligna Frederick Jackson Turner, dans une ligne de fuite vers l’ouest connue sous le nom de frontière, qui devint le creuset qui définit l’identité américaine. Partant de Boston ou de Jamestown, le protestant anglais prit une arme à feu, qui lui permit de tirer sur des cerfs et de se défendre contre les Indiens, et il devint un Américain en cours de route. Les Américains ont toujours été des prédicateurs armés.
L’effet de l’inversion de la relation entre l’existence et l’essence que les Européens avaient héritée des Grecs fut si profond qu’il résista à l’effet traumatisant de la Réforme et se propagea jusqu’au Nouveau Monde. La compréhension révolutionnaire des deux aspects de l’être par Thomas d’Aquin a eu des conséquences à la fois positives et négatives, allant de l’effet positif qu’elle a eu sur le développement de l’architecture américaine sous les frères Greene à l’effet négatif de la « clause du mystère » dans l’affaire Planned Parenthood contre Casey, lorsque le juge Kennedy a émis l’opinion que Milton aurait pu mettre dans la bouche de Satan : « Au cœur de la liberté se trouve le droit de définir son propre concept de l’existence, du sens, de l’univers et du mystère de la vie humaine. »

Pendant la majeure partie de l’histoire américaine, les échecs ont été plus nombreux que les succès, obligeant les Américains en quête d’identité à choisir entre deux paradigmes tout aussi répugnants, incarnés au mieux par Pap, l’homme naturel auquel Huck Finn s’identifie, et qui était « tout en boue », et la veuve Douglas, qui représente la « civilisation » en guerre contre la nature. Parce que l’Amérique était, comme nous le dit Huntington, une nation protestante, elle n’a jamais appris que la grâce perfectionne la nature, car c’était une notion catholique qui pouvait être rejetée d’emblée. Le dilemme de Huckleberry Finn est toujours d’actualité. C’est précisément ce dilemme qui a incité George Bernard Shaw à affirmer que l’Amérique était un pays qui était passé de la barbarie à la décadence sans jamais rencontrer la civilisation sur son chemin.
La quête de civilisation des États-Unis se poursuit. Les chances de succès de cette quête en la reliant à l’identité américaine sont considérablement plus faibles aujourd’hui que lorsque Samuel Huntington les formulait il y a près d’un quart de siècle. Fournir une base métaphysique claire à cette quête constitue cependant un pas, aussi modeste soit-il, dans la bonne direction.
Faisant preuve d’aveuglement, Todd identifie le groupe d’aveugles responsable de l’éclipse de l’élite WASP comme « les néoconservateurs », ou simplement « les néocons ». Comme le savent ceux qui écoutent Tucker Carlson et Douglas MacGregor, « néocon » est un mot codé pour désigner les juifs.
Saint Paul décrivait les Juifs comme « le peuple qui a tué le Christ » et « les ennemis de toute la race humaine » (I Thess 2:14-5). Le génocide israélien à Gaza a rendu cela évident pour le monde entier, y compris pour de nombreux jeunes Américains qui manifestent maintenant contre le génocide israélien dans les universités à travers le pays. Les Américains n’ont plus d’identité collective. Le pays est divisé entre la majorité, qui est en désaccord avec notre politique étrangère, et la minorité qui en profite. Le problème politique fondamental auquel le peuple américain est confronté en ce moment est le contrôle juif sur tous les aspects de notre culture, y compris le contrôle total de notre processus politique.
Les policiers qui ont été appelés pour réprimer les manifestations contre le génocide à Gaza avec une brutalité aussi évidente qu’ injustifiée ont été formés en Israël pour traiter les citoyens américains qu’ils étaient censés protéger comme des Palestiniens. Pendant la guerre contre la Serbie, de nombreux Américains et moi-même nous sommes rassemblés sur les ponts, comme les Serbes l’avaient fait, pour montrer notre solidarité avec la Serbie et notre mécontentement face à une guerre inutile menée en notre nom. Nous étions tous des Serbes à l’époque. Nous sommes tous des Palestiniens aujourd’hui. Ce sont les Israéliens eux-mêmes qui ont provoqué cette nouvelle prise de conscience mondiale, qui a émergé à travers les fissures de l’empire américain en train de s’effondrer.
Dans l’introduction de sa Philosophie du droit, Hegel décrit ce qui se passe lorsque les empires s’effondrent :
Wenn die Philosophie ihr Grau in Grau malt, dann ist eine Gestalt des Lebens alt geworden, und mit Grau in Grau läßt sie sich nicht verjüngen, sondern nur erkennen; die Eule der Minerva beginnt erst mit der einbrechenden Dämmerung ihren Flug. (« Quand la philosophie peint son gris dans le gris, c’est qu’une figure de la vie a vieilli, et avec sa grisaille dans la grisaille, elle ne peut pas rajeunir, tout au plus se rendre reconnaissable ; la chouette de Minerve ne s’envole qu’à la tombée de la nuit. »)
La chouette de Minerve prend son vol au crépuscule. La seule consolation que nous puissions tirer de l’effondrement de la « Gestalt des Lebens » (forme de vie) connue sous le nom d’empire américain est la reconnaissance du satanisme qui a été sa grammaire cachée depuis sa création. Comme la chouette, symbole traditionnel de la sagesse, nous voyons mieux lorsque la lumière est faible. La lumière qui s’éteint ne doit cependant pas conduire au désespoir, car la perspicacité est un élément essentiel de la conscience, et la conscience est la condition nécessaire mais non suffisante du changement politique. Comme à l’époque d’Alexandre le Grand, qui fit du grec la lingua franca du monde civilisé, l’empire mondial a donné naissance à une conscience mondiale malgré sa méchanceté, car Dieu tire toujours le bien du mal. Hegel a appelé cet attribut divin « die List der Vernunft », la ruse de la raison. Le Logos se lève maintenant dans l’obscurité grandissante car, comme l’a dit saint Jean dans le prologue de son évangile, « le Logos est Dieu ». Και ο Λόγος είναι Θεός. Die Vernunft ist Gott. A reč je Bog. Логос је Бог.

Michael Jones

https://plumenclume.com/2025/04/04/reportage-dans-les-balkans-par-e-michael-jones/

Après le génocide des Amérindiens par les États-Uniens et avant celui des Palestiniens, le génocide du peuple allemand. Camp all!é de prisionniers de guerre allemands en Allemagne. Eisenhower les a transformés en camps de détenus d'"armées illégales" pour les exterminer massivement en contrevenant à toutes les lois morales, humaines et de la guerre.

Après le génocide des Amérindiens par les États-Uniens et avant celui des Palestiniens, le génocide du peuple allemand. Camp all!é de prisionniers de guerre allemands en Allemagne. Eisenhower les a transformés en camps de détenus d'"armées illégales" pour les exterminer massivement en contrevenant à toutes les lois morales, humaines et de la guerre.

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Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans

31 Mars 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Frédéric II de Hohenstaufen, #Histoire, #Moyen-Âge, #Jérusalem, #Vatican, #Catholicisme, #Islam, #Syrie, #Palestine, #Jacques Benoist Méchin

Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans

JADIS

 

 

Gloire à Dieu dans le Ciel et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.

(fin de l'allocution de Frédéric II de Hohenstaufen lors de son couronnement dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, le 16 mars 1229)

Armes de la Maison de Hohenstaufen

Armes de la Maison de Hohenstaufen

l'Empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Vitrail de la cathédrale de Strasbourg (détail)

l'Empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Vitrail de la cathédrale de Strasbourg (détail)

Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans

(Ci-dessous) Dans cette page du plus haut intérêt, J. Benoist Mechin rapporte un échange entre l'ambassadeur Fakhr ed-Dîn et l'empereur Frédéric au sujet du Pape et du Calife. Le Calife est un descendant du Prophète lui-même, tandis que le Pape n'est pas un descendant du Christ, mais un homme de rien. Ce qui montre la double différence entre l'Islam et le christianisme: l'Islam a une nature aristocratique et spirituelle, le christianisme a une nature oligarchique et temporelle, la religion  étant le moyen (notamment à travers de l'arme de l"excommunication) d'imposer son pouvoir, pas un but véritable en elle-même. L'opposition entre le temporel et le spirituel (le spirituel étant inhérent à la nature humaine) s'est manifestée à de maintes reprises dans l'histoire du christianisme, l'exemple le plus éclatant ayant eu lieu à l'époque même de Frédéric II avec saint François d'Assise, révolté contre les abus de l'Église et qui choisit de suivre  le chemin de "Dame Pauvreté" dans un parcours uniquement spirituel.

Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
L'empereur Frédéric II de Hohenstaufen. À côté de lui, un rapace dressé. L'empereur était un expert en fauconnerie et auteur du premier ouvrage de fauconnerie et d'ornithologie: "De arte venandi con avibus".

L'empereur Frédéric II de Hohenstaufen. À côté de lui, un rapace dressé. L'empereur était un expert en fauconnerie et auteur du premier ouvrage de fauconnerie et d'ornithologie: "De arte venandi con avibus".

Rencontre entre Al-Kamil (à droite) et Frédéric II (à gauche). Giovanni Villani, Chronica, 14. Jahrhundert, Biblioteca Apostolica Vaticana, Rom Cod. Chigi L VIII 296, fol. 75r. - II Villani illustrato: Firenze e l'Italia. Al-Malik al-Kâmil Nâsîr ad-Dîn « le Parfait » (v.1177 † 8 mars 1238) était un vice-roi d'Égypte sous le règne de son père al-Adel puis un sultan ayyoubide d'Égypte de 1218 à 1238 et de Syrie de 1237 à 1238. Il était le fils du sultan ayyoubide Al-Adel et le neveu de Saladin.

Rencontre entre Al-Kamil (à droite) et Frédéric II (à gauche). Giovanni Villani, Chronica, 14. Jahrhundert, Biblioteca Apostolica Vaticana, Rom Cod. Chigi L VIII 296, fol. 75r. - II Villani illustrato: Firenze e l'Italia. Al-Malik al-Kâmil Nâsîr ad-Dîn « le Parfait » (v.1177 † 8 mars 1238) était un vice-roi d'Égypte sous le règne de son père al-Adel puis un sultan ayyoubide d'Égypte de 1218 à 1238 et de Syrie de 1237 à 1238. Il était le fils du sultan ayyoubide Al-Adel et le neveu de Saladin.

 Le sultan Al-Malik Al-Kamil reçut en 1219 à Damiette saint François d'Assise qui cherchait à le convertir.

Le sultan Al-Malik Al-Kamil reçut en 1219 à Damiette saint François d'Assise qui cherchait à le convertir.

 

HIER

 

Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans


« Face à tant de fastes qui nous ont été dispensés ici, je pense que je dois vous remercier, en mon nom et en celui de l’impératrice, pour ceux-ci, pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé dans toutes les villes que nous avons traversées, et en particulier pour le splendide accueil qui nous a été réservé par cette ville de Damas. Profondément ému par ce spectacle grandiose, ainsi que par la conscience de me trouver à l’endroit où a régné l’un des souverains les plus chevaleresques de tous les temps, le grand sultan Saladin, chevalier sans peur et sans reproche, qui a souvent enseigné à ses adversaires la juste conception de la chevalerie, je saisis avec joie l’occasion de remercier, avant tout, le sultan Abdul Hamid pour son hospitalité. Que le sultan soit assuré, ainsi que les trois cents millions de mahométans dispersés sur le globe et vénérant en lui leur calife, que l’empereur allemand sera et restera toujours leur ami ».

Extrait du discours de l'Empereur d'Allemagne Guillaume II du 8 novembre 1898

Saladinus, by Cristofano dell'Altissimo, ante 1568

Saladinus, by Cristofano dell'Altissimo, ante 1568

Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans

 

AUJOURD'HUI

Gaza détruite par "Israël"

Gaza détruite par "Israël"

Images de la salle d'audience Paul VI construite au Vatican par l'ingénieur-architecte Pier Luigi Nervi en 1971, sur l'emplacement d'un musée. Elle a exactement la forme d'une tête de serpent, aplatie, bombée, le museau droit, avec des yeux latéraux, des crochets de serpent VENIMEUX à l'intérieur (inclinés en arrière, comme chez le reptile), au milieu desquels, à l'emplacement de la langue bifide, siège le Pape (la Parole du Serpent). Le sommet de la tête (toit de l'édifice) est couvert d'écailles. Quant au groupe sculpté en bronze au fond, à l'intérieur, c'est une scène d'apocalypse, comme après un cataclysme nucléaire. Le Christ semble transformé en démon par la violence, sa tête déformée ressemble à un crâne de serpent. Tout cela est réellement diabolique.

Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
Détail des crochets à venin acérés, nettement figurés dans le relief

Détail des crochets à venin acérés, nettement figurés dans le relief

Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
J.M. Bergoglio dit "Pape François"

J.M. Bergoglio dit "Pape François"

Frédéric II de Hohenstaufen roi de Jérusalem (1229): excommunié et exclu du Saint-Sépulcre par la Papauté, accueilli à al-Aqsa par les Musulmans
Médaille frappée par le Vatican à l'occasion de la "plandémie" du Covid, pour inciter les gens à se faire vacciner. "Vaccinez-vous, c'est un acte d'amour" (Jorge Mario Bergoglio, dit "Pape François"). Rappelons à cette occasion que les personnels du Vatican étaient obligés de se faire vacciner, ainsi que les pauvres pour recevoir la charité.

Médaille frappée par le Vatican à l'occasion de la "plandémie" du Covid, pour inciter les gens à se faire vacciner. "Vaccinez-vous, c'est un acte d'amour" (Jorge Mario Bergoglio, dit "Pape François"). Rappelons à cette occasion que les personnels du Vatican étaient obligés de se faire vacciner, ainsi que les pauvres pour recevoir la charité.

La Papauté ne sert pas le Christ et ne défend pas la Terre Sainte en cours de destruction, les Chrétiens et les Musulmans, mais Shaytan et la perverse tyrannie mondialiste !

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Conférence de Marion Sigaut: Des Lumières au Nouvel Ordre mondial

18 Mars 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #France, #Histoire, #Hôpital Général, #Jansénisme, #Pédocriminalité, #Marion Sigaut, #Mondialisme, #ONU, #Colonialisme, #Armée

A l’invitation de Bordeaux Oxygène le 5 février 2025, une approche historique et contemporaine de la sexualisation des enfants. Un siècle de manipulations, de mensonges, de provocations pour tuer l’enfance et la famille, pour détruire l’humanité.

Source : Marion Sigaut

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Annwn/Livresdefemmes: Signification du "Vendredi"

15 Mars 2025 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Annwn, #Vendredi, #Histoire, #Religion, #Spiritualité

12 mars 2025:

Souvenons-nous que, suivant l’ancienne Loi qui régnait aussi bien chez les Celtes que chez les Israélites, le mot « AGAPE » désignait les réunions données le 7ème jour. Ce 7ème jour était un temps de repos ; c’était un jour CONSACRÉ, c’est-à-dire donné aux unions.

Cette consécration du 7ème jour laissé aux divertissements, aux agapes et au sacrifice eucharistique, a joué un grand rôle dans le premier culte, puisqu’elle a été imitée et parodiée par toutes les religions.

A propos des festins du vendredi et des noces qui étaient les agapes des Mystères, dans son ouvrage, « La République des Champs Elysées », Charles Joseph de Grave montre comment cette fête religieuse entra dans les mœurs : « Après avoir consacré les six premiers jours à des travaux et des devoirs, les législateurs ont proclamé le septième jour « libre ». « Vrydag », nom du vendredi, signifie « libre jour » (en allemand « Freytag », en anglais « Friday »). Le 7e jour était destiné à la célébration des noces. Sous ce rapport, l’amour présidait aussi à ce jour. C’est de là que le mot Vry a donné naissance au verbe Vryen (en Néerlandais) qui, dans l’usage du peuple moderne, signifie « faire l’amour ». Et on donne aussi le nom de « frayer », Vryen, à « l’amour des poissons ».

Le vendredi s’exprime en latin par le mot « dies Veneris », « jour de Vénus », « jour de la Femme » car « Vénus » à la signification de Femme. Alors, sans doute, Femme Divine. Notons à propos de « dies Veneris », devenu « vendre-di », que « Port-Vendres », cette ville située au pied des Pyrénées orientales, s’appelait autrefois « Portus Veneris » : le port de Vénus.
On a jeté tant de défaveur sur le vendredi, qu’il en est résulté un préjugé singulier contre ce jour, préjugé qui se soutient encore par l’effet d’une tradition sourde, quoiqu’on en ait perdu la raison. Dans l’opinion vulgaire, le vendredi est devenu un jour funeste et de mauvais augure. Et le vendredi, « jour de Vénus », a été remplacé par le dimanche, « jour du Seigneur ». Toujours la substitution des sexes accompagnée du renversement des idées. L’ancienne Loi donnait un jour sur sept à l’union ; la loi masculine fera du dimanche un jour d’abstinence et donnera à la licence masculine six jours sur sept.

Les relations sexuelles n’ayant plus été réglementées par LA RELIGION, la licence masculine, dès lors, entraîna un accroissement anarchique de la population mondiale. Ainsi, en cette fin de Cycle, l’explosion démographique planétaire inédite du XXème siècle a vu la population mondiale multipliée par 2,4, et passée de 2.5 milliards d’habitants en 1950, à 6 milliards en 1999 ; elle est de plus de 8 milliards en 2023.

Robert McNamara, ancien secrétaire d’État à la Défense des États-Unis d’Amérique (celui qui ordonna le bombardement massif du Vietnam) et ancien président de la Banque Mondiale (qui imposa aux pays dits « en voie de développement » l’utilisation de moyens contraceptifs comme condition sine qua non pour obtenir des aides financières), membre également du « Council on Foreign Relations » (CFR), de la Commission « Trilatérale », du « groupe Bilderberg » et du « Lucis Trust », puissante association reconnue par l’ONU, et dont dépendent les mouvements pseudo spiritualistes du « New Age », déclarera : « On doit prendre des mesures draconiennes de réduction démographique contre la volonté des populations… Pour réduire la population terrestre il faut augmenter le nombre de décès et diminuer le nombre de naissances… Cela aura lieu, soit par le biais de mesures humaines soit par un coup d’arrêt malthusien ».

Ainsi se développera, s’intensifiera et se banalisera l’usage des contraceptifs, des avortements, de la stérilisation et peut-être, bientôt, de l’euthanasie. Et pourquoi ne pas, dans le même temps, augmenter la souffrance des gens et les pousser au désespoir et au suicide, encourager la sodomie, défendre la pédophilie, provoquer des famines, des épidémies, voire même des pandémies fictives qui justifieraient un empoisonnement médical « scientifiquement correct », ou bien encore, comme tous les grands « bouchers » de l’histoire, déclencher des guerres ici où là, des conflits mondiaux… nucléaires… apocalyptiques ?

Aussi, pour ce genre d’individu, la société c’est le malheur, c’est la misère, le néant, la mort ; ils la veulent ainsi.

Nous, nous la voulons autrement. Nous voulons la vie et tout l’épanouissement de l’être.

On le voit, le mystère de la Chute a une importance capitale, c’est le nœud de notre condition qui prend ses replis et ses retours dans cet abîme.

 

NB : Aucune question ne présente un aussi grand intérêt que l’étude comparée de la psychologie de l’homme et de la femme. C’est dans cette étude que l’on trouve l’origine de la discorde ou des malentendus qui règnent trop souvent entre les deux sexes et gâtent l’existence. L’homme ne connait pas la femme dans sa physiologie et dans sa psychologie, c’est pourquoi, souvent, il la blesse sans le savoir et sans le vouloir ; la femme ignore également la nature intime de l’homme et la conduite qu’elle tient à son égard, croyant bien faire, est souvent la cause réelle de tous les maux dont ils souffrent l’un et l’autre. Il est donc de la plus grande utilité de faire connaître à tous les bases scientifiques de la « Loi des sexes », et de répandre le plus de lumière possible sur cette question qui est appelée à servir de base à la vraie morale.
LIEN : 

https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/psychologieetloidessexes.html

NDLR: Ce texte a été publié en commentaire ici:

https://strategika.fr/2025/03/12/chers-survivants-je-constate-quaucun-dentre-vous-na-ete-avorte-vous-etes-tous-nes/

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Paul Craig Roberts: Thanksgiving

28 Novembre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Amérique du nord, #Amérindiens, #Thanksgiving, #Edward Curtis, #Immigration, #Histoire, #Paul Craig Roberts, #USA, #Mondialisme, #Tour de Babel, #Union Européenne

Pieter Breughel l'Ancien: La Tour de Babel. Peinture vers 1563.

Pieter Breughel l'Ancien: La Tour de Babel. Peinture vers 1563.

Le Parlement européen à Strabourg, en forme de Tour de Babel. L'UE est le laboratoire du Gouvernement mondial.

Le Parlement européen à Strabourg, en forme de Tour de Babel. L'UE est le laboratoire du Gouvernement mondial.

Thanksgiving à Plymouth, par Jennie A. Brownscombe, 1914.

Thanksgiving à Plymouth, par Jennie A. Brownscombe, 1914.

28 novembre 2024

Thanksgiving

par Paul Craig Roberts

 

N'oubliez pas que Thanksgiving est une célébration des immigrants-envahisseurs qui ont envahi, détruit ou écarté du pouvoir les habitants natifs de l'Amérique du Nord.

La même chose est en train de se produire en Amérique du Nord, en Europe occidentale et au Royaume-Uni.  L'immigration de masse est la meilleure arme du mondialisme. Elle détruit les nations à base ethnique et la conscience nationale. Une Tour de Babel n'est ni une nation ni un pays.  La voie est donc ouverte à la domination mondiale par le seul pouvoir.

Nous sommes à mi-chemin. Déjà, les gouvernements occidentaux ne représentent plus les intérêts de leurs citoyens.  Le dernier exemple en date est l'annulation par le Premier ministre britannique, pour des raisons budgétaires, de l'allocation de chauffage pour l'hiver destinée aux retraités britanniques, tout en redoublant de soutien à la guerre contre la Russie.

Traduit de l'américain par Le Fil d'Ariane

Source: https://www.paulcraigroberts.org/2024/11/28/thanksgiving/

Photo par Edward Curtis: The North American Indians

Photo par Edward Curtis: The North American Indians

Photo par Edward Curtis: The North American Indians

Photo par Edward Curtis: The North American Indians

Photo par Edward Curtis: The North American Indians

Photo par Edward Curtis: The North American Indians

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Le long voyage du mondialisme de Venise à Pékin, par Iurie Rosca

27 Novembre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Iurie Rosca, #Chine, #Mondialisme, #Histoire, #USA, #BRICS, #Politique

Le long voyage du mondialisme de Venise à Pékin, par Iurie Rosca

(...)

S’inspirant de la tradition des trois auteurs mentionnés ci-dessus, Fernand Braudel, Immanuel Wallerstein et Giovanni Arrighi, Meeuwis T. Baijen montre dans son livre « migration » le noyau du système capitaliste (Glafia) des deux villes italiennes médiévales de Venise et Gênes vers l’Espagne, puis vers les Pays-Bas, puis vers l’Angleterre, pour arriver après la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis. Et la station terminale de ce moment historique est la Chine, comme l’a brillamment démontré Giovanni Arrighi dans son livre déjà cité. En effet, notre auteur souligne que depuis 500 ans, les groupes qui se trouvent dans les coulisses de l’histoire ont maintenu leur continuité dans le temps, en promouvant leur stratégie immuable d’accumulation de richesses et de pouvoir politique à l’échelle mondiale. Cette migration périodique est également liée aux cycles des empires modernes, espagnol, portugais, hollandais, britannique et américain, et, pour arriver au moment présent, à la transition de l’empire américain à l’Empire chinois.

En ce sens, l’auteur démonte aisément le mythe des BRICS comme un conglomérat de pays qui tendrait à annihiler la suprématie américaine au profit de tous les peuples du monde. Rien de tout cela. Simplement, les stratégies de Glafia quittent le navire américain et s’embarquent sur le navire de la domination mondiale chinoise. Autrement dit, de l’unipolarité américanocentrique à la multipolarité russo-chinoise, il n’y a qu’un pas, mais il est franchi avec une précision diabolique par ceux qui usurpent le pouvoir réel à l’échelle mondiale sur des marionnettes placées à la tête des États en tant qu’administration d’occupation. Tant que les 193 États membres de l’ONU, expression du Gouvernement Mondial non déclaré, reconnaissent la suprématie de cette organisation créée par la Glafia à la suite des deux guerres mondiales et exécutent docilement par la vente tous les ordres et directives émis par elle, ainsi que par des organisations telles que l’OMS, le FMI, la Banque Mondiale, la BRI, l’OMC, il est absurde de dire qu’il y aurait une « révolte des nations » sous l’égide des BRICS. Je cite ici la série d’articles de notre ami britannique, également cité par l’auteur, Iain Davis, qui a publié quatre articles fondamentaux sur le phénomène BRICS :

https://iaindavis.com/multipolar-world-order-part-1/

Dans ce contexte, il convient également de noter que Meeuwis T. Baaijen brise un mythe dominant dans les relations internationales, à savoir que les États-nations seraient les principaux sujets. Alors que tout au long de l’Histoire, les empires ont été les véritables sujets des âges des peuples, ils ont déterminé le cours des événements et l’équilibre des pouvoirs dans le monde. Et la paix de Westphalie de 1648, qui aurait jeté les bases des relations entre les États-nations, ne devrait pas être considérée comme un dogme, comme nous l’enseignent les manuels scolaires, car les rapports de force, la paix et la guerre, la colonisation et les expansions territoriales n’ont été décidés que dans une moindre mesure, et parfois de manière fictive par les chefs d’État visibles/officiels. Tout au long de l’histoire de la modernité, ce ne sont pas les États, mais les entités privées qui se trouvent derrière eux qui ont été la force motrice qui a déterminé le cours des événements.

(...)

Source et suite de l'article:

https://strategika.fr/2024/11/27/le-long-voyage-du-mondialisme-de-venise-a-pekin-iurie-rosca/

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Laurent Guyénot: La malédiction papale

21 Novembre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Europe, #Papauté, #Christianisme, #Catholicisme, #Byzance, #Croisades, #Frédéric II de Hohenstaufen, #Histoire, #Laurent Guyénot, #Moyen-Âge

« Je suis en effet le Roi des rois; C’est à moi qu’appartient la terre et le temps et les destinées des hommes ».

Dostoïevski, à propos du Pape.

Laurent Guyénot: La malédiction papale

Le caractère particulier de l’Occident collectif, qui est entré dans une phase pathologique, s’est formé durant l’enfance de la civilisation européenne, c’est-à-dire le Moyen Âge. Et aucune institution n’a davantage influencé ce caractère que la papauté, pour le meilleur et pour le pire. Cinq thèses sont développées :

I – L’Empire raté : La fragmentation de l’Europe en États nationaux, et son incapacité à se doter d’un corps politique unifié et légitime — et donc d’une identité, d’une volonté et d’un destin propres —, sont un héritage de la compétition implacable entre la papauté et l’empire continental germanique.

II – La Croisade des fous : Les croisades au Levant ont détourné l’Europe de son destin naturel, en mettant Jérusalem au cœur de l’identité européenne. L’esprit de croisade détermine encore la façon dont l’Occident se comporte à l’égard du reste du monde. L’Occident est la civilisation de la Croisade.

III – La Revanche de Byzance : L’Occident souffre du refoulement de sa culpabilité dans le meurtre et le pillage de Constantinople à partir de la Quatrième Croisade (1204). Ayant effacé de notre mémoire la civilisation byzantine et notre immense dette culturelle envers elle, nous avons développé une vision occidentalo-centrique qui nous rend incapable de comprendre l’Asie et la Russie.

IV – Sauve qui peut ! : Le poison de l’individualisme a été injecté en Occident par une doctrine du salut et une ingénierie sociale hostiles aux liens organiques du sang et à la vénération des ancêtres. Le développement particulier de l’Église romaine à partir de la Réforme grégorienne*, véritable coup d’État monastique, a exacerbé l’individualisme métaphysique inhérent à toute religion de salut.

V – Les Mensonges de l’Ouest : La fausse Donation de Constantin est la matrice d’une gigantesque entreprise de falsification historique dans les chancelleries et les scriptoriums pontificaux. Cette falsification, dont la motivation principale était la rivalité avec Constantinople, a engendré de profondes distorsions dans l’auto-historiographie de l’Occident, et une fâcheuse habitude au mensonge.

Laurent Guyénot est docteur en Études médiévales (Paris IV-Sorbonne, 2008). Ses ouvrages sur le Moyen Âge incluent La Mort féerique (Éditions Gallimard) et La Lance qui saigne (Éditions Honoré Champion).

Source: https://kontrekulture.com/produit/la-malediction-papale/

*  NDLR: Le nom vient du pape Grégoire VII, pape entre 1073 et 1085, qui s'y est distingué.
La réforme grégorienne est une politique menée durant le Moyen Âge sous l'impulsion de la papauté. Si les historiens admettent que le pape Léon IX (1049–1054) a commencé le redressement de l'Église, c'est néanmoins le pape Grégoire VII (1073–1085) qui a laissé son nom à la réforme. De plus, les efforts pour sortir l'Église catholique d'une crise généralisée depuis le Xe siècle se poursuivent bien après le pontificat de Grégoire VII. Ainsi, l'expression « réforme grégorienne » peut paraître impropre puisqu'elle ne s'est pas limitée à quelques années mais concerne au total près de trois siècles.
Elle comporte quatre projets principaux. Tout d'abord l'affirmation de l'indépendance du clergé : les laïcs ne peuvent plus intervenir dans les nominations. Ce point ne va pas sans conflits, notamment entre le pape et les empereurs germaniques qui se considèrent comme les représentants de Dieu sur terre (querelle des Investitures).
Le second point est la réforme du clergé, pour que celui-ci suscite le respect. Le clergé est mieux instruit et l'Église impose le célibat des prêtres ainsi que le mariage chrétien pour les laïcs.
La réforme grégorienne voit également l'affirmation du rôle du pape : à partir du XIe siècle, le pape met en place une structure centralisée autour de la papauté. En 1059, le pape Nicolas II crée le collège des cardinaux qui élit le nouveau pape. De plus, on voit se développer la curie pontificale qui contrôle ce qui se fait dans l'Église. Enfin, le pape multiplie les interventions pontificales. L'une des plus connues est matérialisée par le décret de 1059 (In nomine Domini) réformant l'élection pontificale et interdisant le nicolaïsme et la simonie.
Enfin, le dernier point de la réforme met en œuvre la garantie du travail des moines tout en contrôlant les comptes de l’Église, qui est un sujet très polémique à l'époque.

https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9forme_gr%C3%A9gorienne

Laurent Guyénot: entretien avec le Saker francophone au sujet de son livre: La malédiction papale:

https://lesakerfrancophone.fr/laurent-guyenot-la-malediction-papale

Fresque anonyme du XIIe siècle représentant la donation de Constantin (Rome, basilique des Quatre-Saints-Couronnés).

Fresque anonyme du XIIe siècle représentant la donation de Constantin (Rome, basilique des Quatre-Saints-Couronnés).

- Je tends plutôt vers la conclusion que les religions révélées enracinées dans la tradition hébraïque sont un virus civilisationnel dont l’humanité devra un jour se guérir. Bien que déchristianisée, l’Europe, et la France tout particulièrement, continue de vivre avec les séquelles de cette maladie mentale.

 

- L’influence de la fausse Donation de Constantin sur l’Europe occidentale et sur sa relation avec Constantinople est sous-estimée par la plupart des historiens, qui ont du mal à concevoir qu’un faux document puisse avoir eu autant d’influence. L’idée que l’Église catholique a assis son pouvoir politique sur un faux aussi grossier est difficile à admettre. Et pourtant, l’étude de cette influence est absolument fascinante, car la Donation a eu pendant des siècles un statut proche de la révélation divine. Et la Donation n’est que la pièce maîtresse d’une vaste industrie du mensonge qui, en effet, nous aide par comparaison à mieux comprendre comment fonctionne le pouvoir encore aujourd’hui.*

 

- Comme je l’ai dit, l’Occident est la civilisation des croisades. On peut démontrer assez clairement que le colonialisme, qui a engendré les États-Unis, découle des croisades. L’Occident paye aujourd’hui le prix de l’hubris qui l’a animé pendant si longtemps. C’est une forme de karma qui, malheureusement, engage non seulement les élites dirigeantes mais les peuples eux-mêmes. Le monde ne veut plus être mené par l’Occident, perçu comme un grand et dangereux malade, et son soutien pour Israël, le psychopathe des nations, ne fait que renforcer ce mouvement de rejet. La Russie, la Chine, l’Iran, sont des États-civilisations qui n’ont pas ce même passif et vont avoir une influence de plus en plus forte sur le monde. Je pense qu’on a toutes les raisons de s’en réjouir.

 

- Du point de vue des Orthodoxes, le catholicisme romain est une trahison satanique. Nul ne l’a mieux résumé que Fiodor Dostoïevski, lorsqu’il a écrit que le catholicisme romain « a proclamé un Christ nouveau bien différent de l’ancien, un Christ qui se laisse séduire par la troisième tentation du démon : les royaumes de la terre ! ». Les croisades sont le prolongement de ce tournant politique de la papauté. La quatrième croisade contre Constantinople lui a porté une blessure dont elle ne s’est jamais relevé et l’a empêché de résister à la conquête des Ottomans. Il est impossible de dire ce qui se serait passé si Constantinople était resté chrétienne et européenne. Il me semble probable que, pour commencer, la Réforme protestante aurait été principalement un retour à l’esprit de l’Orthodoxie, car les critiques protestantes contre Rome étaient les mêmes que les critiques orthodoxes. La chrétienté occidentale aurait donc évolué différemment, mais elle se serait probablement sclérosée de toute manière car, à mon avis, le christianisme contient les germes de sa propre destruction. La Russie, qui s’est construite sur sa vocation à recueillir l’héritage de Byzance, n’aurait sans doute pas eu le même destin.

Laurent Guyénot, entretien avec le Saker francophone

NDLR:

* La liste des mensonges de l'Église catholique pour légitimer son pouvoir a-t-elle des limites ? Ne citons que l'infinité des apparitions de la Sainte Vierge à des bergers ou d'humbles personnes, toujours la même histoire, à l'emplacement de temples "païens" qui ont été ensuite détruits pour y édifier ensuite des églises. Ces lieux et ces légendes sont légion en Amérique hispanique par exemple. Le cas "d'école" étant le grand temple de la déesse Tonantzin près de Mexico, détruit par les Espagnols pour y construire l'église dédiée à Notre-Dame de Guadalupe, après sa soit-disant apparition en 1531 à un vieil Aztèque auquel elle aurait manifesté son désir que soit peinte son image et en indiquant la manière. Ce qui fut fait à l'époque. Ce sont les reproductions de cette peinture coloniale que l'on voit partout aujourd'hui; le culte -ou plutôt la superstition- de Notre-Dame de Guadalupe s'étant répandu étrangement dans le monde entier.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_de_Guadalupe

Le dernier en date des  mensonges de la Papauté, c'est le soutien à l'escroquerie criminelle et génocidaire du Covid et des "vaccinations". "Se faire vacciner est un acte d'amour" a déclaré publiquement le pape François, faisant même frapper une médaille au Vatican pour commémorer cet événement.

https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-01/note-academie-pontificale-vie-vaccins-coronavirus-acces-equite.html

Laurent Guyénot: La malédiction papale
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Colonel-général Leonid Grigorievich Ivashov: "L'esprit perdu" (2020)

19 Novembre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Général Leonid Ivashov, #Russie, #Lettres, #Histoire, #Philosophie, #Sciences, #Géopolitique

Le colonel-général Leonid G. Ivashov

Le colonel-général Leonid G. Ivashov

Couverture du livre de Leonid Ivashov: "L'esprit perdu" (2020)

Couverture du livre de Leonid Ivashov: "L'esprit perdu" (2020)

Leonid Grigorievich Ivashov

L'esprit perdu

© Ivashov L., 2021 © Argumenty Nedeli Publishing House LLC, 2021

ISBN 978-5-6045376-7-1

 

Notre Cinquième civilisation est donc dans une impasse : spirituelle, économique, intellectuelle. L'homme n'a jamais pris la peine de comprendre le sens et les lois de l'univers, il n'a jamais appris à vivre en harmonie avec la nature, à aimer sa maison - la planète. Au contraire, il a tué, ruiné, volé. Il s'est rapidement dégradé, en se fiant au « progrès technique » (nanotechnologie et intelligence artificielle - un semblant pathétique des réalisations des civilisations précédentes).

Dans son nouveau livre, L. Ivashov - président de l'Académie des problèmes géopolitiques, docteur en sciences historiques, professeur - montre toutes les impasses de la voie consumériste actuelle avec ses fausses théories du « Milliard d'or », de la « Croissance zéro (organique) » et des idées de super-richesse.

En outre, l'auteur est convaincu que l'homme, la nature et l'univers ont été créés par le Créateur et que la base de toute chose est l'énergie et non la matière. L'auteur choque le lecteur en affirmant, preuves à l'appui, que l'homme fait partie du champ d'information et qu'il n'est PAS MATÉRIEL.....

Le livre fournit un grand nombre de données nouvelles, précédemment classifiées, qui réfutent toutes les idées reçues sur le cosmos et l'homme, y compris la théorie du Big Bang et la doctrine darwinienne, et révèle les raisons de l'état catastrophique de notre civilisation.

 

Table des matières

Introduction

Partie I

Chapitre 1

Le phénomène du cosmisme russe

L'héritage géopolitique de Staline

La fausse théorie du marxisme

Le nationalisme en général et le nationalisme ukrainien en particulier

Sur le capitalisme

La mort de Staline et la guerre froide

Chapitre 2

Où va le développement de la raison

Qu'est-ce qui a alarmé le Club de Rome ?

Une option de salut : un retour aux

la théorie du cosmisme russe

Chapitre 3

Une faveur aux peuples de la Terre ! Peuple de la Terre ! Terriens ! Les énergies de l'intelligence cosmique

Le développement moderne de la société conduit à la destruction de l'humanité et à la destruction de l'environnement naturel. Deux voies de développement.

La domination de l'argent

Les jeux dangereux avec les gènes

Conclusion

L'univers holographique.

L'organisation éducative du monde matériel

Qu'est-ce qu'un être humain ?

La cellule humaine, la pensée et le bioplasme

L'hologramme est le principal outil de la nature

Le concept de création d'une formation sociale post-capitaliste - le corporatisme social

Mesures précédant la  dénationalisation de la richesse nationale

Méthode de distribution de la richesse nationale

Exemple hypothétique

Aspect socio-économique

Aspect politique

Chapitre 4

Tuer consciemment la nature

Géo-armement écologique

Géo-armement biologique

Géo-armement bactérien-viral

La Géorgie est complice du biologique

Les personnes génétiquement modifiées

Qu'est-ce que l'Homo sapiens a encore inventé pour détruire sa propre espèce ?

Armes psychologiques de l'information, Armes psychotroniques

Émetteurs laser, Émetteurs de lumière

Armes somato-psychologiques

Armes géophysiques

Armes lithosphériques et tectoniques

Armes hydrosphériques

Armes de l'ozone

L'adieu au cosmisme russe

Le socialisme spatial comme salut de la vie sur Terre

La nature gémit, l'homme crie

Chapitre 5

Où en est l'humanité ?

L'essence de l'homo sapiens, une énigme de l'histoire

Les grands maîtres - la nature et l'Antiquité

Le partenariat et la coopération de l'État et du citoyen sur la Terre

Les moyens d'y parvenir


Partie II

Chapitre 1

La Nouvelle-Souabe - l'arche des SS à la veille de la guerre mondiale

Chapitre 2

A la recherche d'Agartha

La sécurité de la planète Terre : nouvelles perspectives

Réflexions sur la façon dont la Terre devrait être organisée[95]

Distribution du champ magnétique près d'une boule supraconductrice et près d'une boule à résistance nulle selon les expériences de Meissner-Oxenfeld

Cordons de plasma dans les décharges de gaz

Quelques caractéristiques de l'évolution de la Terre

Nikola Tesla. Entretien avec le grand génie cosmiste

Tout est lumière

Les habitations souterraines de la guerre froide

Arche de Noé pour les plantes

Zoo gelé

Arche des amphibiens

Disque de Rosette

Pour ceux qui détiennent le pouvoir

Échapper aux frappes nucléaires soviétiques

Le gouvernement mondial secret construit des villes souterraines pour l'élite

Carte du monde de Gérard Mercator (1538)

Épilogue

 

Introduction


Dans ce nouvel ouvrage, l'auteur a tenté de combiner la géopolitique avec le cosmisme russe et la situation actuelle de l'espace politique mondial afin d'évaluer l'état de l'humanité et ses perspectives de survie. Mais pour présenter le sujet de l'ouvrage, je propose de faire une brève excursion dans le développement de la géopolitique en tant que direction scientifique indépendante. Les principaux éléments de l'histoire et de la philosophie de la géopolitique sont détaillés par l'auteur dans « Geopolitics of Russian Civilisation », publié par « Argumenty Nedeli » en 2020.

Il est bien connu que la géopolitique, en tant que mouvement scientifique indépendant, est née à l'intersection des XIXe et XXe siècles. Son fondateur est considéré comme le chercheur allemand Friedrich Ratzel, qui a donné naissance à la géographie politique, qui n'a reçu que plus tard le nom actuel de « géopolitique ». Mais F. Ratzel n'a fait que généraliser scientifiquement l'expérience précédente, la géographie politique avec la géographie. La géopolitique classique a sa propre préhistoire : elle repose sur une longue tradition politico-culturelle qui remonte à l'Antiquité, mais qui s'est surtout manifestée à l'époque des Lumières. Depuis l'Antiquité, on peut observer certains schémas dans l'influence de la géographie et de la nature.

Les tribus et les peuples ont tendance: - à adapter leurs activités de vie aux conditions géographiques et géophysiques (s'adapter à la nature) ; - à préserver et à développer les modes de vie traditionnels, en réagissant aux changements de l'environnement naturel.

Voici quelques-uns des aspects les plus importants de la vie : - protéger leur habitat et leur mode de vie traditionnel ; - étendre leur espace de vie, en tenant compte de la croissance démographique et de l'augmentation des besoins ; - s'unir avec d'autres pour renforcer leur propre mode de vie; - élargir l'espace de vie en tenant compte de la croissance démographique et de l'augmentation des besoins ; - s'unir aux autres pour renforcer le potentiel de survie et de développement.

Les états peuvent être motivés par :

- le désir d'aligner leur territoire sur le terrain ;
- le désir de « regarder » au-delà de leurs frontières et d'élargir leur espace de présence ;
- renforcer leur prestige international et régional et leur sécurité en contrôlant les ressources géographiques les plus importantes (cols de montagne, voies navigables, détroits, plateaux, vallées, etc ;)
- mettre en œuvre des politiques et construire des États en fonction des conditions géographiques.

Aristote (384-322 av. J.-C.) affirmait que la Crète était destinée à dominer la Grèce parce que sa position géographique était parfaite. Charles de Montesquieu (1689-1755) et, un peu plus tôt, notre compatriote Vassily Tatishchev (1686-1750) soutenaient la même chose : la manière dont un État est gouverné, c'est-à-dire la structure de l'État et le système de gouvernement, dépend directement des « caractéristiques spatiales ». Ces sages rappellent encore aujourd'hui aux gouvernants qu'il n'existe pas de formes universelles de structures étatiques et de systèmes de gouvernement et de développement. Et l'histoire est un témoin et un maître.

Les sages, anciens et moins anciens, ont remarqué une autre loi : l'environnement géographique et géophysique influence activement la formation du caractère non seulement d'un individu, mais aussi de nations entières et même de civilisations. Cela concerne la manière d'être, le sens de la vie, la politique de l'État : externe (avant tout) et interne. Qu'ont-ils donc remarqué ?

Polybe, historien et philosophe de la Grèce antique (vers 200 av. J.-C.) : le climat influe sur les nerfs, la couleur de la peau et la profession des gens.

Ibn Khaldoun, historien et philosophe arabe (1332-1406), Le livre des exemples édifiants : « Ce n'est que dans les pays au climat tempéré que les gens peuvent se livrer à des activités culturelles, tandis que les habitants du sud n'ont pas besoin d'habitations solides ni de vêtements, et tirent leur nourriture de la nature elle-même sous une forme toute prête. Ils n'ont aucune raison de développer la culture. Les habitants des pays froids du Nord, au contraire, consacrent toute leur énergie à trouver de la nourriture, à fabriquer des vêtements et à construire des habitations, ils n'ont aucune raison de développer la culture. Ils n'ont pas de temps à consacrer à la science, à la littérature et aux arts ».

Jean Bodin, philosophe français (15301596) : les gens sont plus courageux au Nord, plus doués au Sud (J.B. voulait dire la Méditerranée. - Auth.). Les chefs de guerre viennent du nord, tandis que l'art, la philosophie et les mathématiques naissent dans le sud.

Montesquieu : dans les climats froids, les gens sont plus moraux. Dans les climats tempérés, ils sont moins moraux (la moralité est instable). Dans les climats chauds, le caractère des gens est affaibli, ce qui a conduit au développement de l'esclavage (et même du cannibalisme).

G. W. F. Hegel (1770-1831), philosophe allemand auteur de la théorie de la dialectique, a fait une remarque très originale à ce sujet : « ... les paysans des plaines sont capables d'un travail régulier et pénible, s'intéressent à la propriété foncière et au développement des relations juridiques. Les peuples maritimes ont une mission particulière. Alors que la plaine attache l'homme à la terre, le rendant dépendant dans un nombre infini de relations, la mer le sort de ces sphères limitées. La mer appelle l'homme au vol. Reconnaissons la profondeur de la pensée de Hegel et revenons-y un peu plus tard, mais pour l'instant, réfléchissons aussi à cette phrase de Hegel : « les conditions géographiques naturelles - climat chaud et climat froid - excluent une fois pour toutes ces pays du mouvement historique mondial. Seuls les pays d'Europe occidentale et les États-Unis sont porteurs du progrès historique. Hegel a inclus la Russie dans cette catégorie de pays exclus à jamais du progrès historique mondial.

Mais que Dieu les accompagne, eux qui portent le progrès historique. Mais qu'en ont dit nos penseurs « froids » ? Ils ont reconnu la grandeur de la nature avant l'homme. S. M. Solovyov (1820-1879) attribue le retard de la Russie par rapport à l'Europe occidentale à « l'inégalité naturelle et climatique ». À cela s'ajoute l'invasion tataro-mongole, qui a retardé le développement de la Russie de 250 ans supplémentaires. (Apparemment, Sergueï Mikhaïlovitch parlait de développement technique et matérialiste, et non de développement moral et spirituel, car dans ce domaine, l'Europe n'était hélas pas sur la voie du progrès, comme nous le verrons plus loin).

В. О. Kliuchevsky (1841-1911) s'exprimait ainsi à propos de la géographie et du climat : « Dans le destin de chaque nation, nous rencontrons une force qui tient dans ses mains le berceau de chaque nation - la nature de son pays ». Digne et très respectueux de notre environnement, dans l'esprit de nos ancêtres païens.

Même Napoléon Bonaparte s'est exclamé : "la politique, c'est la géographie". Apparemment, les neiges russes ont appris quelque chose au conquérant européen des peuples et des pays.

Notons donc la conclusion des génies de tous les temps et de tous les peuples : l'homme est un enfant de la géographie et de la nature, qui déterminent sa façon d'être et son comportement. Mais attribuer toutes les abominations humaines à la sphère de l'habitat humain.

Il serait erroné de se concentrer uniquement sur la sphère humaine. Si l'environnement géographique et le climat déterminent le comportement des individus, ce ne sont pas les hauts gradés nazis du Troisième Reich qui auraient dû être jugés à Nuremberg, mais la géographie et la nature européennes dans leur ensemble. L'habitat ne définit que la matrice comportementale de l'homme, tout le reste - le concept d'action, la grande et la petite politique, le bien et le mal - est l'œuvre des êtres humains eux-mêmes. Le modèle comportemental d'un individu et de nations entières est formé par l'espace de leur habitat. L'espace est la catégorie principale de la géopolitique, et il n'y a pas de désaccord dans l'environnement scientifique géopolitique. Cependant, il ne désigne que l'espace physiquement perceptible, l'espace matériel. Mais le matérialisme victorieux de la science ne prend pas en compte le rôle des espaces mentaux, spirituels-émotionnels et paysagers façonnés par la nature et par l'homo sapiens lui-même. Reprenons la thèse controversée de la pensée comme énergie sur laquelle se greffent diverses informations. Y compris celles dont nous ne sommes même pas conscients ou que nous avons oubliées depuis longtemps.

Les facteurs suivants ont joué un rôle prépondérant dans l'émergence de la géopolitique en tant que discipline scientifique sous la forme dans laquelle elle est devenue disponible pour notre étude :

- La fin de l'ère des découvertes et l'établissement effectif du contrôle européen sur les espaces nouvellement découverts ;

- victoire de l'approche matérialiste dans le système de la connaissance scientifique et de la compréhension philosophique de la vie ;

- la formation d'un système d'États (le système westphalien) en Europe avec la consolidation juridique internationale des frontières des États et la reconnaissance de l'État comme principal sujet des relations internationales (processus historiques mondiaux).

Il fallait une théorie scientifique reliant l'espace géographique aux processus politiques réels, justifiant l'expansion coloniale géographique de l'Occident et orientant les élites des pays occidentaux vers la poursuite de la lutte pour le développement des territoires mondiaux jusqu'à l'établissement d'un contrôle planétaire. Ainsi, une science du pouvoir sur l'espace est apparue comme un guide du pouvoir politique. Naturellement, il ne s'agissait pas d'un aspect moral, il fallait justifier à partir de positions matérialistes purement rationnelles la pratique politique déjà formée et fixer cette politique pour l'avenir avec des principes « scientifiques ». En d'autres termes, la géopolitique, qui agit à la fois comme un courant scientifique et théorique et comme une pratique politique, se caractérise par un pragmatisme rationnel et des acquisitions matérielles.

La lutte pour la maîtrise de l'espace physique est au cœur de la stratégie géopolitique des États, des blocs et des civilisations.

L'essence de cette lutte est formalisée sous la forme des lois fondamentales de la géopolitique, dont la principale est la « loi de maîtrise de l'espace ». Dans un souci de vérité, il convient de noter que l'espace physique n'a pas été le seul à faire l'objet d'une lutte acharnée. L'objet de la lutte était également la sphère spirituelle et religieuse. Les guerres de religion ont été les plus brutales de l'histoire de l'humanité, que ce soit entre les religions ou au sein des systèmes religieux. Au XXe siècle, et plus particulièrement dans la seconde moitié du siècle, la lutte pour le contrôle de l'espace virtuel s'est intensifiée : idéologique, informationnelle-psychologique, culturelle-civilisationnelle. Mais là encore, ces types de guerres n'ont contribué qu'à la conquête de l'espace physique.

Mais revenons à l'affirmation de Platon selon laquelle « tout ce qui existe a sa propre idée ». Quelle est, par exemple, l'idée de la planète Terre avec sa diversité de mondes inanimés, végétaux, animaux et humains ? Et elle est constamment reliée aux distances cosmiques. Imaginons-la, car les connaissances scientifiques manquent ou sont brouillées par la variété des versions, des hypothèses et des suppositions. L'idée de notre planète pourrait être l'harmonie éternelle. C'est-à-dire que chaque entité planétaire a sa propre (et seulement sa propre) raison d'être, est en corrélation harmonieuse avec d'autres entités, suit une voie de développement mutuellement coordonnée, son propre cycle de vie, et a donc sa propre idée. Réfléchissons au sens de l'existence de l'abeille, à son idée. Elle est capable de faire de grandes choses.

Aujourd'hui, au XXe siècle, nous assistons à une lutte acharnée pour et contre l'intelligence au sein de l'humanité. Les détenteurs d'une supériorité dans l'espace intellectuel ont la possibilité de faire des bonds dans le développement des technologies, de prendre de l'avance dans la compétition économique, de définir l'orientation du développement pour l'ensemble de l'humanité. Les réalisations spatiales revêtent une importance particulière pour les positions de premier plan dans le monde moderne, car, premièrement, c'est là que se concentrent la pensée scientifique la plus avancée, les technologies les plus élevées, l'aspiration vers le haut, « vers les étoiles », et deuxièmement, le cosmos modifie la conscience de l'homme et sa vision du monde terrestre.

C'est le cosmisme russe, qui est né comme un courant scientifique et philosophique au début du 19e siècle et s'est concrétisé au 20e siècle, qui a défini le vecteur de développement de l'humanité. Le vol de Yuri Alekseevich Gagarin a en effet changé la vision du monde de toute l'humanité, détaché une grande partie (sinon la totalité) des habitants de la planète des pensées terrestres et les a dirigés vers une autre dimension - l'espace. À Dieu.

Malheureusement, l'histoire de l'humanité est également marquée par l'utilisation généralisée de l'intellect et de la raison dans les intérêts peu recommandables d'entités cupides et malveillantes.

Aujourd'hui, ce phénomène prend des proportions mondiales.

Il s'agit d'une question de société. Nous en discuterons dans « L'esprit perdu», en faisant appel à des chercheurs russes et étrangers et, surtout, les cosmistes russes.

Partie I

La vision russe de la vie dans l'univers


La planète traverse une crise sans précédent. Nous devons reconnaître que le modèle actuel de développement mondial n'est pas rationnel. Nous devons trouver une nouvelle voie pour aller de l'avant.
Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations unies, juin 2012.


Pourquoi l'auteur a-t-il choisi un titre aussi peu optimiste pour son dernier ouvrage et l'a-t-il accompagné d'une épigraphe peu réjouissante ? Et plus loin dans le texte, le lecteur devra faire face à ce pessimisme à de nombreuses reprises sous la forme de citations de personnes intelligentes, de conclusions, d'énoncés de faits. Dans le passé, si je l'ai eu, ce n'était pas sous une forme aussi catégorique, et de toute façon j'ai essayé de terminer mes travaux sur une note optimiste. Cette fois encore, dans la logique du développement de l'étape actuelle de l'humanité, j'essaierai de trouver un point d'optimisme pour l'avenir. Avec la foi dans l'intelligence humaine, dans le développement de l'intellect, dans le gigantesque potentiel créatif de la prochaine génération de citoyens de la planète. Parce que, suivant la logique du développement, les générations précédentes de citoyens de la planète ont  acquis de nouvelles connaissances.

En acquérant de nouvelles connaissances et expériences empiriques, y compris des erreurs, des découvertes et des percées scientifiques et technologiques, ils passent le relais à une nouvelle cohorte de leurs disciples, qui trouveront de plus en plus facile d'avancer sur l'orbite ascendante du progrès. Et ils ne prendront certainement pas les décisions et les actions malheureuses de leurs prédécesseurs qui ont conduit à deux guerres mondiales, à une confrontation mondiale au bord d'une guerre nucléaire dévastatrice, à Tchernobyl, à une catastrophe écologique, à la pauvreté et à la faim de centaines de millions de personnes. Plus la terreur sur toute la planète, les guerres civiles, les révolutions colorées en série, les coups d'État, les pandémies et autres « délices ». Et une impasse de désespoir. Je donne la raison de ce processus : la matérialisation avide de la conscience des élites au pouvoir dans le monde entier. En Russie en particulier. Où cette épidémie de super-richesse, d'omnipotence, de super-luxe et de supériorité socio-raciale est-elle entrée dans la conscience humaine ? Dans le monde animal irrationnel, ses représentants les plus prédateurs, il n'y a rien de tel. Il y a une compétition, un désir de protéger leur territoire de chasse des étrangers venus de l'extérieur, il y a un besoin de satisfaire leurs besoins nutritionnels, mais rien de plus. Et que fait l'homme ? Le Créateur, le créateur de la vie sur la planète Terre, ne pouvait pas sciemment mettre un potentiel négatif dans sa créature la plus aimée, la créature dotée par lui, le Créateur, de la raison. Je pense que dans le domaine de l'esprit suprême, dans l'espace de Dieu, il ne devrait pas y avoir de corruption comme en Russie, par définition.

Qui et quoi a pu soudoyer les puissances supérieures pour saturer l'esprit et la conscience de l'homme avec le potentiel du vol, le rêve du luxe et du pouvoir incontrôlé. De plus, cette maladie de la cupidité est si forte et irrésistible que même la menace de la mort imminente de tous les êtres vivants dans l'habitat humain, y compris l'homme lui-même, n'arrête pas les actions criminelles des communautés humaines. Il ne s'agit pas de raison, mais de quelque chose de complètement différent. Oui, les dirigeants actuels du monde et des pays ne sont pas dépourvus d'intelligence. Mais ce n'est pas la raison. Nous pouvons déjà voir de nos propres yeux une nouvelle redistribution du pouvoir dans le monde - avec des guerres, du sang, de nombreuses victimes, la destruction de ce qui a été créé par le travail, la dépense et la créativité. Une folie qui se répète de cycle en cycle, d'époque en époque.

L'auteur estime que la cause de cette folie réside dans les erreurs de vision du monde des sciences sociales et de la géopolitique. Les initiateurs de la géopolitique et de la vision géopolitique du monde sont considérés comme des scientifiques occidentaux - Allemands, Britanniques, Américains. Mais ce sont eux qui ont jeté les bases purement matérielles de l'étude des processus géopolitiques, en plaçant leurs intérêts matériels au centre de l'attention, plutôt que l'homme en tant qu'entité rationnelle, système énergétique subtil. Nous en parlerons dans cette partie. Mais la géopolitique russe est très différente des approches et des méthodes de recherche occidentales. Les bases de la théorie géopolitique russe ont été jetées par des russophiles et des eurasiens, mais les fondements théoriques ont été posés par N. N. Kuznetsov.

Les bases ont été posées par N. Y. Danilevsky. Il définit une approche « humaine » de la recherche et rapproche l'homme de l'image de la nature. En 1869, le célèbre ouvrage du publiciste, sociologue et naturaliste Nikolai Yakovlevich Danilevsky (1822-1885) « La Russie et l'Europe “1 a été publié, dans lequel l'auteur a exposé pour la première fois la théorie des ”types historico-culturels locaux », qui a anticipé de nombreuses idées culturelles originales et s'est ensuite répandue en Europe occidentale au 20e siècle dans les travaux d'O. Spengler et d'A. J. Toynbee, S. Huntington et d'autres. Examinons donc brièvement la théorie de Danilevsky, d'autant plus qu'il est proche du cosmisme russe2.

Chaque « type historico-culturel » se manifeste dans quatre sphères : religieuse, culturelle, politique et socio-économique. Leur harmonie témoigne de la perfection de telle ou telle civilisation. Le cours de l'histoire s'exprime dans le changement des types historico-culturels qui se succèdent, passant de l'état « ethnographique » au niveau civilisé en passant par l'état d'État. Le cycle de vie d'un type historico-culturel se compose de quatre périodes et dure environ 1 500 ans, dont 1 000 ans représentent la période préparatoire, « ethnographique », et environ 400 ans, la formation de l'État.

Le cycle se termine par une longue période de déclin et de décadence. Le cycle se termine par une longue période de déclin et de décadence.

Niant l'existence d'une culture mondiale unique, N. Y. Danilevsky parle des sujets du développement historique en distinguant trois types de formations historiques :

1) les tribus qui sont du « matériel ethnographique » (les Finlandais) ;

2) les nations qui ne font qu'un « mouvement destructeur » dans l'histoire (Huns, Mongols, Turcs), mettant à l'épreuve d'autres nations et tribus pour leur survie, et enfin,

3) les peuples qui sont devenus des « figures positives de l'histoire », créant dix types culturels et historiques principaux qui, en se développant, ont développé l'humanité :

- égyptien, - chinois, - assyrien-babylonien-phénicien (chaldéen ou sémitique ancien), - indien, - iranien, - juif,

- grecque, - romaine, - arabe (nouvelle sémitique) et germano-romaine.

- les types historico-culturels germaniques. Aux types mentionnés ci-dessus, N. Y. Danilevsky ajoute deux autres types américains - mexicain et romain.

- deux types américains - mexicain et péruvien - qui sont morts de mort violente avant d'avoir atteint leur plein développement.

Chacun de ces types développe indépendamment sa propre spiritualité dans certaines conditions extérieures. En même temps, il existe des « civilisations complètement isolées » (Inde, Chine) et des civilisations « successives » (égyptienne, grecque, romaine, juive, germano-romaine). En outre, tous les types historico-culturels obéissent à des lois communes de mouvement et de développement. N. Y. Danilevsky en dénombre cinq :

1. toute tribu ou famille de peuples, caractérisée par une langue distincte ou un groupe de langues assez proches les unes des autres, constitue un type historico-culturel distinctif, s'il est capable de se développer historiquement et s'il est déjà sorti de l'état d'enfance.

2. Pour qu'une civilisation propre à un type historico-culturel déterminé puisse naître et se développer, il est nécessaire que les peuples appartenant à ce type jouissent d'une indépendance politique.

3. Les débuts de la civilisation d'un type historico-culturel ne sont pas transmis aux peuples d'un autre type. Chaque type la développe pour lui-même sous l'influence plus ou moins grande de civilisations étrangères, antérieures ou modernes.

4. Une civilisation propre à tout type historico-culturel. La civilisation, propre à tout type historico-culturel, n'atteint la plénitude, la diversité et la richesse que lorsque les éléments ethnographiques qui la composent sont diversifiés.

5. Le développement d'un type historico-culturel se rapproche le plus de ces plantes vivaces à fruit unique dont la période de croissance est indéfiniment longue et dont les périodes de floraison et de fructification sont relativement courtes et épuisent leur vitalité une fois pour toutes.

Selon la théorie de Danilevsky, le peuple a trois rôles à jouer :

1) l'activité positive de type culturel et historique ;

2) l'activité destructrice, en donnant la mort à des civilisations décrépites ;

3) servir à des fins étrangères en tant que « matériel ethnographique ».

Le chercheur a également identifié trois formes principales d'interaction entre les civilisations :

1) La transplantation (colonisation) - expansion politique ou religieuse des États développés. Elle suggère la propagation quotidienne d'une forme unique de civilisation par tous les moyens et toutes les méthodes.

2) Greffe (assimilation) - forme d'influence d'un peuple sur un autre, qui, sans tenir compte de la spécificité culturelle, crée les conditions d'utilisation du peuple.

3) La fécondation - l'impact fructueux d'une civilisation développée sur un peuple encore émergent.

La « transplantation » a généralement lieu lors de la colonisation, par exemple, dans le cas de la découverte de l'Amérique, des campagnes phéniciennes. Il s'agit de la diffusion totale d'une forme universelle de civilisation sur le sol de peuples incapables de résister à cette imposition. C'est ainsi que « les Phéniciens ont transmis leur civilisation à Carthage, les Grecs à l'Italie du Sud et à la Sicile, les Britanniques à l'Amérique du Nord et à l'Australie ».

« L'inoculation est une sorte de transmission culturelle qui ne tient pas compte des spécificités des peuples « civilisés ». Alexandrie en Égypte, les colonies romaines en Allemagne et en Gaule, le Saint-Pétersbourg européen chez les Ijora de Revens sont des exemples de ce type d'influence. Comme l'a dit A. V. Belov, « lors de la greffe, le pépin greffé continue à vivre sa propre vie, et le hérisson - la sienne ».

La « fécondation », au contraire, favorise le développement à la fois du type « fécondé » et du type soumis à la « fécondation ». Il s'agit de la méthode d'influence la plus fructueuse, dans laquelle un type historico-culturel développé influence un type plus jeune. Il s'agit d'une sorte de recyclage créatif des acquis accumulés par les types historico-culturels précédents.

Lorsqu'il est « fertilisé », le type historico-culturel conserve sa capacité créative unique, recyclant les résultats des activités des types précédents ou parallèles sous son propre angle. Il s'agit d'un traitement créatif et significatif, tout en préservant une existence culturelle unique (religion, art, politique). Cela explique la fécondité de l'influence d'un type historico-culturel plus développé sur un type plus jeune. Ainsi, les domaines d'emprunt harmonieux devraient être limités principalement aux réalisations scientifiques et techniques, car elles se situent au-delà de l'identité culturelle.

Danilevsky conclut que la civilisation est d'autant plus diverse et riche que les nationalités qui composent la formation du type sont diverses.

La loi du type historico-culturel stipule que la période de civilisation de chaque type est courte et ne se renouvelle pas. Elle se termine lorsque les peuples qui composent le type ont épuisé leur énergie créatrice.

Notes

1 Danilevsky N. Ya. Russie et Europe. SPb., 1995. С.7478, 108.

2 Pour plus de détails sur la géopolitique russe, voir l'ouvrage de l'auteur : Ivashov L. G. Geopo- litics of Russian civilisation. М., 2020.

(...)

© Traduit du russe par Le Fil d'Ariane

NDLR: Nous ne donnons ici que la traduction (brute) du début du livre de L. Ivashov.

Colonel-général Leonid Grigorievich Ivashov:  "L'esprit perdu" (2020)
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Où va ce monde ? Avec Tariq Ramadan & Youssef Hindi

8 Novembre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Tariq Ramadan, #Youssef Hindi, #France, #Islam, #Mondialisme, #Politique, #Histoire, #Religion, #Révolution française

Comme le souligne Youssef Hindi, la Révolution française a opéré un changement politique mondial, en Occident comme dans le reste du monde, comme chez les peuples musulmans. Les systèmes de gouvernement traditionnels (monarchie, noblesse, clergé) ont été abolis ou presque par le capitalisme et le communisme, le matérialisme et le règne exclusif de l'argent. Ce monde occidental et occidentalisé est en crise. Il débouche aujourd'hui sur une tyrannie folle, suicidaire, tournée contre l'homme, contre la société, contre la Nature et contre Dieu. Remplaçant l'hégémonie occidentale, cette tyrannie est celle du mondialisme, "la gouvernance mondiale" d'inspiration israélienne, poursuivant l'abolition des frontières, des états-nations, des peuples, des cultures, des religions et même des sociétés et des familles naturelles, pour tout fondre dans une "Tour de Babel" de Sodome et Gomorrhe, symbolisée en particulier par le bâtiment du Parlement européen à Strasbourg.

Par quoi allons-nous remplacer l'hégémonie occidentale et la "gouvernance mondiale" ? Telle est la véritable question que pose implicitement Youssef Hindi, face à un Tariq Ramadan qui pontifie et fait la sourde oreille.

Le Fil d'Ariane

 

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L'inscription en arabe coufique de la cathédrale de Palerme: "Louange à Dieu, le souverain du ciel et de la terre..."

30 Octobre 2024 , Rédigé par Le Fil d'Ariane Publié dans #Histoire, #Europe, #Frédéric II de Hohenstaufen, #Moyen-Âge, #Sicile, #Islam, #Catholicisme, #Christianisme, #Jacques Benoist Méchin, #Le Coran, #Laurent Guyénot, #Saint Empire Romain Germanique

Jacques Benoist-Méchin: Frédéric II de Hohenstaufen ou le rêve excommunié

Jacques Benoist-Méchin: Frédéric II de Hohenstaufen ou le rêve excommunié

La cathédrale de Palerme

La cathédrale de Palerme

La colonne portant l'inscription en arabe coufique (le coufique est un style calligraphique arabe)

La colonne portant l'inscription en arabe coufique (le coufique est un style calligraphique arabe)

Détail de l'inscription

Détail de l'inscription

Le Saint Coran; Sourate VII, v. 52.

Le Saint Coran; Sourate VII, v. 52.

Le tombeau de Frédéric II dans la cathédrale de Palerme, parmi les Hauteville. « Le soleil du monde s'est couché, qui brillait sur les peuples, le soleil du droit, l'asile de la paix » (Lettre de son fils, le futur roi Manfred Ier de Sicile, à un autre de ses fils, le roi Conrad IV, le lendemain de sa mort). Photo:  José Luiz Bernardes Ribeiro / Wikipedia

Le tombeau de Frédéric II dans la cathédrale de Palerme, parmi les Hauteville. « Le soleil du monde s'est couché, qui brillait sur les peuples, le soleil du droit, l'asile de la paix » (Lettre de son fils, le futur roi Manfred Ier de Sicile, à un autre de ses fils, le roi Conrad IV, le lendemain de sa mort). Photo: José Luiz Bernardes Ribeiro / Wikipedia

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