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Entretien Thierry Meyssan / Kairos: La fin du monde ou la fin d'un monde ?
Le média belge Kairos a reçu Thierry Meyssan. Il présente une vision à la fois tranchée et nuancée du conflit israélo-arabe. Selon lui, il ne s’agit pas d’une guerre entre les juifs et les arabes, mais entre les sionistes révisionnistes (c’est-à-dire les anciens fascistes de la Seconde Guerre mondiale) et tous les autres, à la fois juifs, chrétiens et musulmans.
Visionnez l'intéréssantissime entretien ici:
Etymologie et réalité vivante [de l'ascèse et de l'autarcie], par Julius Evola
Etymologie et réalité vivante par Julius Evola
extrait de « La Stampa », 1943
Source : rigenerazionevola.it / Traduction : Pierre-Antoine Plaquevent pour Strategika
https://strategika.fr/2022/02/05/pour-un-style-de-vie-ascetique-et-autarcique-julius-evola/
Voici un article important de l’écrivain Julius Evola (Giulio Cesare Andrea Evola 1898-1974) publié en Italie dans le journal La Stampa en 1943. De nos jours La Stampa est un organe subventionné du type Le Monde ou Le Figaro d’orientation libérale-centriste-globaliste, organe de référence de la bourgeoisie vaccinale italienne. Dans cet article, paru avec le titre original d’Étymologie et réalité vivante, Julius Evola, dans une période extrêmement particulière, au cœur de la seconde guerre mondiale, rappelle l’étymologie du terme « ascèse » et, corrélativement, du terme « autarcie ». Ici dans son sens classique et non plus strictement économique comme celui qui, dans ces années-là, s’était imposé aussi bien en Italie qu’en Allemagne. Evola propose dans ce texte écrit pour la grande presse de l’époque, une orientation fondamentale de vie et de comportement : discipline intérieure, fortification de la personnalité, calme et clarté d’esprit, contrôle de soi et de ses instincts, de son côté irrationnel et passionnel, refus de s’abandonner à l’impatience, à l’agitation, aux réactions déséquilibrées. Les événements de la vie ne sont pas importants en eux-mêmes, car « ce qui est essentiel, c’est l’attitude qu’on adopte à leur égard, le sens, donc, qu’on leur attribue ». L’approche de la vie et de ses événements doit être active, et pas seulement passive : c’est la conduite de celui qui ne se laisse pas dominer par les événements, mais sait se dresser face à eux comme un homme vraiment « libre », ayant « son propre principe en lui-même, et non dans les autres ou dans l’autre ».
On voit dans ce texte, comment Julius Evola part d’un exemple banal et très concret pour essayer d’élever le grand public à une conception plus haute d’une citoyenneté basée sur la personnalité et l’intériorité. Il a ainsi existé une séquence de temps dans la modernité où de telles considérations purent être portées à la connaissance du grand public, des masses.
A méditer et faire sien en cette période de confusion globale entretenue et de « tout à l’ego » généralisé. Julius Evola nous rappelle qu’il faut toujours chercher à se hisser au-dessus de soi-même et ne pas se laisser aller à subir passivement le cours et le courant des choses. Y compris et surtout en période de guerre. De guerre déclarée comme en 1943 ou de guerre occulte comme aujourd’hui.
P.-A. P.
Le mot « ascétisme » vient du verbe grec askeo, qui signifie « pratiquer », « s’exercer ». Un « ascète », dans son sens étymologique originel, est donc simplement celui qui s’exerce, qui se soumet à une certaine discipline. Sur cette base, on peut concevoir un ascétisme qui n’a pas nécessairement un but religieux ou mystique et qui implique encore moins un renoncement ou un détachement de la vie (NDT : J.Evola était stoïcien et platonicien pas chrétien). L’ascèse peut être toute discipline visant à renforcer la force intérieure de la personnalité, à créer en soi le calme et la clarté, à élaguer autant que possible notre existence de la végétation parasite des réactions erronées, des agitations inutiles, des mouvements irrationnels, de ce qu’Ignace de Loyola appelait inordinatae affectiones. Et la désignation du but du livre principal du créateur de l’Ordre des Jésuites peut aussi se référer à l’ascétisme dans le sens générique maintenant mentionné : « des exercices, afin que l’homme apprenne à se conquérir et à ordonner sa vie, sans se laisser dominer par aucun penchant indiscipliné ».[1]
On peut toutefois se demander pourquoi nous parlons de ces questions dans un journal. C’est que par la force même des choses, pour plus d’un, elles pourraient avoir une valeur actuelle. Aujourd’hui plus que jamais, nous devrions faire nôtre cette maxime de sagesse : les choses et les événements en eux-mêmes ne signifient pas grand-chose, l’essentiel étant l’attitude que nous adoptons à leur égard, le sens que nous leur attribuons. Il existe des cas – plus nombreux qu’on ne le pense – où la force des choses et même de ce qu’on appelle habituellement le destin agit comme ce dompteur qui, bien qu’ayant un cheval qui lui était cher, se trouvait obligé de le fouetter à plusieurs reprises parce que ce dernier ne savait pas encore le comprendre : il exécutait avec diligence toutes les parties d’un exercice, mais s’arrêtait toujours avant la dernière. Ceci alors qu’avec un minimum d’effort, s’il avait compris le langage du dompteur, il aurait pu facilement réaliser la fin de l’exercice. C’est ce qui se passe dans la vie, tant au niveau individuel que collectif : nous recevons des « coups » de toutes parts, sans parvenir finalement à comprendre, à saisir ce sens, qui nous permettrait de surmonter l’épreuve et de la dominer positivement.
Avec cette image, cependant, nous avons peut-être un peu dépassé le domaine que nous entendons traiter. Même la vie quotidienne la plus élémentaire, surtout lorsque les temps ne sont pas faciles, offre de nombreuses opportunités pour une discipline génériquement « ascétique », une fois que l’on a décidé d’être actif, c’est-à-dire de ne pas réagir comme réagissent les choses inanimées, qui dans leur réaction sont en tout point déterminées par les chocs qu’elles reçoivent. Il suffit d’y prêter attention, de se rendre compte du rôle inconcevable et absurde que ces inordinatae affectiones ont dans la vie de chacun, aujourd’hui plus que jamais, au travers des mouvements de l’esprit qui ne servent à rien, qui ne valent que pour user les nerfs et altérer le calme intérieur. C’est par une étrange perversion que l’homme occidental en est venu à considérer ces agitations inutiles comme naturelles et normales, de sorte qu’il ne pense pas le moins du monde à réagir et à les contrer. D’autre part, même à des niveaux plus élevés, en termes de vision du monde, ce qui est exalté par lui comme « action » n’est presque toujours en réalité qu’une agitation désordonnée.
Considérons un cas très banal, mais de nos jours plus fréquent que jamais : le cas de l’impatience. C’est un sentiment aussi « naturel » que vain et irrationnel. En devenant impatients et nerveux, en modifiant notre humeur par de l’irritation et toutes sortes d’imaginations, est-ce que nous faisons en sorte qu’un tram ou un train arrive plus tôt, ou que le nombre de personnes qui attendent avant nous diminue ? Voilà un cas concret pour l’application d’une ascèse simple et quotidienne, pour un dépassement de soi qui doit devenir une habitude. Il faut savoir distinguer clairement les sentiments qui, s’ils sont acceptés, peuvent avoir un effet réel et objectif, des sentiments inutiles qui ne sont que des perturbations irrationnelles, signes d’une âme incapable de résistance intérieure et esclave de ses propres nerfs. Il est certain que si, par une ferme résolution, nous ne nourrissions plus ces impulsions irrationnelles, un certain nombre d’événements fâcheux de la vie d’aujourd’hui changeraient absolument d’aspect et vaudraient pour nous comme autant d’épreuves positives à surmonter. Ces épreuves quotidiennes passeraient non seulement sans avoir empoisonné nos âmes mais bien après lui avoir donné plus de calme et de force.
En Allemagne, une campagne de politesse – Kampf um die Höflichkeit – a récemment été lancée en raison des nombreuses causes d’irritation que présente la vie durant la guerre. Dans les tramways, dans les chemins de fer, dans les magasins, on peut voir des dessins ou des écrits exhortant les gens à être courtois malgré tout. Il s’agit d’un nouveau domaine pour une ascèse simple, pour un subtil dépassement intérieur, dans lequel, on le sait, l’Extrême-Orient est déjà passé maître, parfois jusqu’au paradoxe : le sourire même face à la tragédie extrême et au sacrifice suprême. Cette référence ne doit cependant pas laisser penser que nous n’incitions par-là personne à « s’orientaliser ». Bien au contraire, il suffirait de se référer à l’origine même du terme « courtoisie », qui nous ramène aux cours médiévales et surtout à la chevalerie ; la courtoisie est une vertu du chevalier, de l’homme viril qui, de même qu’il sait se lancer irrésistiblement contre l’adversaire et l’injustice, sait aussi dominer son propre esprit, façonner son propre comportement, réprimer immédiatement tout mouvement désordonné et instinctif.
Être dur avec soi-même, être courtois avec les autres, telle a toujours été la maxime de l’esprit aristocratique, le style de celui qui n’est pas « vulgaire ». Le point important ici serait donc de comprendre qu’il s’agit moins d’une question de considération pour les autres, pour le « prochain », que d’un besoin « ascétique », un besoin de liberté intérieure. L' «autre » pourrait bien être la cause de ma réaction abrupte, mais je ne lui permettrai pas de la provoquer et de me mettre ainsi à sa merci – je serai « courtois » malgré tout. On peut donc pressentir quelle force peut naître d’une telle discipline.
Autarcie : c’est aujourd’hui un mot à la mode et, malheureusement, quelque chose qui naît moins de la vertu que de la nécessité. Ce n’était pas le cas dans le monde antique. Autarcie (autarkeia) signifie étymologiquement : « avoir son propre principe en soi » et ceci, dans l’éthique antique, classique, était une valeur positive. Seul est libre – disaient les anciens – celui qui a son propre principe en lui-même, et non dans les autres ou dans un autre. Au-delà du « Sage », le concept-limite de l’autosuffisance s’incarnait, ainsi, dans la Divinité, comme un « acte pur ». Si l’autarcie aujourd’hui est différente et, comme nous l’avons dit, est avant tout une conséquence de la nécessité, une importante tâche « ascétique » serait précisément celle de transformer cette « nécessité » en « vertu », précisément par un changement d’attitude intérieure. Nous faisons ici référence à l’individu, non aux collectivités et aux États, et surtout au régime des restrictions et des privations en temps de guerre. Un principe très important est le suivant : le poids d’une privation disparaît presque quand elle peut être conçue comme voulue, et non comme imposée.
On pourrait répondre : voulez-vous revenir à la fable du renard qui dit que les raisins qu’il ne peut atteindre ne sont pas mûrs ? Cela dépend. Il faut distinguer entre la jouissance passive des animaux (et de ceux qui se sont réduits à l’état d’animaux) et la jouissance active de ceux qui se maintiennent maîtres d’eux-mêmes. Mais la jouissance active a une clause précise : jouissez de ces choses, dont vous vous êtes prouvé que vous pouvez aussi vous en passer. Tout se réduirait alors à voir dans quelle mesure on a la force de considérer des limitations et des privations survenues dans des circonstances exceptionnelles, et qui ne dureront certainement pas indéfiniment, précisément comme des épreuves : comme des occasions de montrer à soi-même que l’on peut aussi s’en passer. De confirmer, donc, une liberté fondamentale. Une liberté qui se réaffirmera demain dans des limites plus larges encore.
Pour certaines choses – pour certaines conceptions artificielles qui sont devenues les habitudes d’êtres à moitié névrosés – cela devrait être facile. Que l’homme d’aujourd’hui souffre, par exemple, du manque de café ou de tabac, c’est-à-dire de choses que l’humanité entière ignorait jusqu’à il y a quelques siècles, est, si l’on y réfléchit bien, ridicule. Dans d’autres cas, l’épreuve sera plus difficile. Mais la force dont on disposera pour la surmonter sera d’autant plus précieuse. Dans un article précédent, nous avons parlé des traditions selon lesquelles l’expérience même de la guerre peut se transformer en une ascèse au sens supérieur et transfigurant, dès lors qu’une certaine attitude intérieure est présente[2]. Bien que beaucoup plus modestes, des transformations similaires sont également possibles sur le front domestique. Il s’agit de se « mobiliser » intérieurement, de rejeter une habitude de passivité et d’irrationalité. Alors, ce qui apparaîtra à certains comme de l’ennui, des privations et de l’angoisse, sera pour d’autres – les meilleurs – une incitation à se secouer et à se relever.
Julius Evola
[1] Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Traduction du texte espagnol par le Père Pierre Jennesseaux de la Compagnie de Jésus. Numérisation de l’édition de 1913 par le Frère Jérôme, novice de la même Compagnie.
Namur, 2005. http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Exercices_Ignace/exercices.html
[2] Métaphysique de la Guerre, Julius EVOLA https://theatrum-belli.com/metaphysique-de-la-guerre-par-julius-evola/
Elham Makdoum: Des algorithmes qui tuent
L'intelligence artificielle va changer, et a déjà en partie changé, le visage des guerres hybrides. L'ère des algorithmes qui lavent le cerveau, des deepfakes qui désinforment à outrance et des chatbots qui radicalisent a déjà commencé.
L'intelligence artificielle est partout et aujourd'hui, bien que nous en parlions comme d'une révolution en devenir dont on ne sait ni quand ni où elle frappera. Elle est dans nos smartphones, dans des applications comme TikTok, elle est dans nos maisons, animant des appareils domestiques comme Alexa, et elle est dans les guerres, conventionnelles ou non, de Gaza et Kharkiv au cyberespace.
L'IA va changer et a déjà en partie changé les guerres. Toutes les guerres. Conventionnelles et non conventionnelles. Il y a l'Ukraine, où les forces armées utilisent des programmes basés sur l'IA pour géolocaliser plus rapidement les Russes, ce qui leur a donné un énorme avantage en termes d'augmentation des chances de mener des embuscades et des attaques surprises. Et puis il y a Gaza, où une enquête de +972 Magazine a révélé que l'IDF utilise une IA vulgairement connue sous le nom de Where's my daddy ? pour maximiser le nombre de victimes dans les rangs du Hamas.
Comme on le sait, sous les yeux de tous, l'IA de Where's my daddy a produit un résultat contraire à ce pour quoi elle avait été développée : la destruction à très grande échelle. Cela en dit long sur la plus grande force, qui est aussi la plus grande limite, des IA, à savoir la rigidité dans l'interprétation de la fonction-objectif.
Dans des contextes spécifiques et limités, les IA sont capables de résoudre des problèmes avec une précision de performance bien supérieure à celle exigée par le test Touring. Mais lorsque le contexte d'application est dynamique et plein de variables qui peuvent changer toute l'équation, et donc le résultat, l'IA perd la première lettre pour ne garder que la seconde. Et à Gaza, au lieu d'exterminer le Hamas, elle crée une tragédie humanitaire avec peu de précédents historiques. Ce ne sont donc pas les guerres conventionnelles qui sont étudiées, mais plutôt les guerres hybrides et, plus précisément, les guerres cognitives.
À la RAND Corporation, on mène des expériences sur la militarisation des IA faibles, celles qui animent les appareils domestiques comme Alexa, et on arrive à des résultats surprenants et un peu dystopiques, comme les convertir en outils d'espionnage et les utiliser pour déclencher des courts-circuits capables d'incendier des appartements peuplés d'appareils intelligents interconnectés. Le meurtre parfait ne sera plus le sujet intrigant du cinéma et de la littérature.
Alors qu'aux États-Unis, on en est encore au stade de l'expérimentation en laboratoire, à l'autre bout du monde, c'est-à-dire en Chine et en Russie, on est passé à l'application sur le terrain. Avec des résultats tout aussi exceptionnels. Nous sommes en mai 2023, lorsqu'apparaît un deepfake représentant le Pentagone en flammes. Les images sont partagées et re-partagées jusqu'à ce qu'elles atteignent les premières chaînes osint et les journalistes qui cherchent à confirmer ce qui s'est passé. La vidéo est trop réaliste pour être un faux. L'indice stationnaire américain le plus important, le S&P500, s'effondre. Ce jour-là, l'histoire est écrite : il n'était jamais arrivé qu'un deepfake ait des conséquences sur les marchés financiers.
Les applications dans le domaine ne s'arrêtent pas là. TikTok, l'application la plus controversée du moment, mais aussi la plus utilisée par la génération Z, dispose d'un algorithme d'analyse du comportement des utilisateurs et de viralisation des contenus entièrement géré par une IA, comme la plupart des plateformes de réseaux mondiaux.
Ce n'est pas à cause de l'opacité avec laquelle TikTok traite les données des utilisateurs que les États-Unis ont mis cette application dans leur collimateur : c'est à cause de son algorithme, qu'ils veulent étudier - d'où les appels à l'ouverture de la maison mère de l'application aux investisseurs américains -, qu'ils veulent répliquer et qu'ils veulent combattre - car TikTok est devenu depuis longtemps une usine à construire des opinions, à organiser des protestations, à modéliser des idées, à mener des guerres cognitives.
Les guerres cognitives sont des guerres pour la domination de l'esprit. Car une personne à l'esprit pollué n'est plus une personne : c'est un automate télécommandé, qui pense ce qu'on lui inculque et fait ce qu'on lui dit. Une guerre cognitive ne crée presque jamais rien, bien plus souvent elle alimente et amplifie des sentiments préexistants. Jusqu'au bang.
Des exemples de guerres cognitives menées sur TikTok, nous en avons désormais plusieurs. En Nouvelle-Calédonie, en mai 2024, après des mois d'opérations cognitives menées par la Chine et l'Azerbaïdjan pour exacerber les sentiments anti-français, une insurrection a éclaté pour réclamer l'indépendance de la France. En France, en juin 2023, le meurtre de Nahel Merzouk, 17 ans, par la police, déclenche la colère des banlieues et, fait intéressant, un débat sur TikTok. Emmanuel Macron accuse l'application d'exacerber la violence en viralisant le contenu des émeutes, en particulier les vidéos et les flux en direct de pillages, d'agressions pyrotechniques et d'affrontements filmés personnellement par les membres des gangs. Pour Macron, ce n'est ni de la couverture, ni de la liberté d'expression : c'est de l'incitation à l'émulation, c'est de la manipulation de la lividité des banlieusards. Le président français promet qu'il ne laissera pas TikTok interférer à nouveau dans l'urgence et, de fait, il interdira aux néocalédons d'accéder à l'application dans les jours qui suivront le déclenchement de l'insurrection sur l'archipel.
Mais au-delà de l'ingérence dans des contextes d'urgence et même électoraux, il y a plus. A commencer par le fait curieux que TikTok n'existe pas en Chine, où Douyin opère à sa place, l'application présente d'autres caractéristiques notables : l'algorithme promeut le récit politique de la Chine, par exemple en viralisant les contenus pro-palestiniens et en bannissant les contenus pro-israéliens, et en général popularise tout ce qui a trait à la montée du multipolarisme, au déclin de l'Amérique et aux hypocrisies de l'Occident.
Aux États-Unis, qui sont aux prises avec une vague de dépression sans précédent, l'algorithme de TikTok semble n'avoir qu'un seul objectif : la déstabilisation. Comment ? En utilisant l'IA pour modeler totalement les catégories les plus instables psychologiquement, les très jeunes, qui dans ces régions ont déjà leur téléphone entre les mains à l'âge de 6-8 ans, et qui à partir de leurs flux sont périodiquement poussés au suicide et à la participation à des défis extrêmes avec un épilogue tragique. Les cas sont désormais nombreux. Sans oublier le tableau d'ensemble : l'algorithme qui exalte les modes de vie malsains, frivoles, destructeurs et autodestructeurs, allant de la consommation de drogues à la sexualisation et à la commercialisation du corps.
L'IA a déjà débarqué dans cet univers semi-inconnu qu'est la guerre hybride. Nous avons des appareils qui peuvent être utilisés pour créer des meurtres parfaits, comme une Alexa qui peut déclencher un incendie dans une maison intelligente. Et nous avons des algorithmes qui manipulent le comportement des masses en créant des modes, en popularisant des idées et en déclenchant des insurrections.
Demain, le lendemain du métavers et des vies vécues depuis un canapé, nous aurons même des chatbots et des sexbots capables de se radicaliser. Ce n'est pas de la fantaisie. En 2021, un garçon s'est introduit dans le château de Windsor armé d'une épée pour tuer la reine. En 2023, il a été condamné à neuf ans de prison pour cet acte. Sa défense ? Il avait été radicalisé par un chatbot avec lequel il parlait depuis des mois, dont il était tombé amoureux, et il avait apporté les conversations au tribunal comme preuve. Cela s'est passé avec un chatbot devenu fou, mais que se passera-t-il lorsque les grandes puissances commenceront à développer des chatbots conçus exactement à ces fins ? Nous serions face à des robots tueurs. Ces scénarios peuvent sembler sombres, mais ils sont en fait réalistes.
La sensibilisation au rôle que jouera l'IA dans l'amplification des effets de la guerre cognitive est le seul moyen de prévenir les vagues d'hystérie collective à la Herbert Wells provoquées par les deepfakes et de développer des antidotes et des stratégies de résilience susceptibles de nous aider à contrer les opérations de déstabilisation pilotées par l'IA.
La question est légitime : si les Etats-Unis ont pu renverser Salvador Allende en 1973 grâce aux suggestions d'une proto-intelligence artificielle, un programme de traitement de scénarios appelé Politics, de quoi seront capables les IA générales qu'OpenAI et consorts veulent développer ?
Traduit de l'italien par Rouge et Blanc
M. l’Abbé Francesco Ricossa (Institut Mater Boni Consilii): J.M. Bergoglio et l’apologie de Judas, ancêtre de tous les ennemis de l’intérieur. (Paris, 26 novembre 2023)
Source originale (site de Sodalitium):
LE MODERNISME SOCIAL: De la doctrine sociale de l’Église à sa négation, de Saint Pie X à J.M. BERGOGLIO
par M. l'Abbé Francesco Ricossa
https://www.sodalitium.eu/video-de-la-conference-le-modernisme-social-paris-26-11-23/
Tableau montrant le Christ tenant dans ses bras Judas mort (il s'est pendu) qui se trouverait dans le bureau de J.M. Bergoglio au Vatican, comme l'Abbé Ricossa l'explique au début de sa conférence.
Bref examen critique du nouvel Ordo Missae, rédigé par Mgr Guérard des Lauriers et présenté à Paul VI par les cardinaux A. Ottaviani et A. Bacci:
Un document essentiel, avec Complot contre l'Église de Maurice Pinay (pseudonyme du P. jésuite mexicain Saenz y Arriaga)* pour comprendre la révolution dans l'église catholique opérée avec le concile Vatican II, de 1962 à 1965, pendant les pontificats de Jean XXIII et de Paul VI.
https://archive.org/details/2000_ans_de_complots_contre_l_eglise
* 2000 ANS DE COMPLOTS CONTRE L'ÉGLISE - MAURICE PINAY - AVERTISSEMENT DE L 'ÉDITEUR
"Voici enfin, après trente ans d'attente, une version française du célèbre ouvrage de Maurice Pinay "Complot contre l'Église" paru à Rome en 1962 et distribué alors aux Pères conciliaires dans l'espoir des auteurs que cette somme d'informations prémunirait les Pères contre les tentatives de reniement annoncées de la Tradition et des enseignements de vingt siècles. Il n'en fut hélas rien." (...)
NDLR: Ile ne fait aucun doute que les ennemis du catholicisme et du christianisme sont aussi les ennemis de la religion et qu'ils ont pour objectif de détruire ou de pervertir toutes les religions existantes dans le monde à l'exception du judaïsme.
La foudre a détruit la clé, la main bénissante et l'auréole de la statue de Saint Pierre sur la façade de l'église Nuestra Señora del Rosario de San Nicolás, un sanctuaire de Buenos Aires en Argentine.
L'incident s'est produit le 17 décembre, le jour de l'anniversaire de François, à la veille de la publication du document Fiducia Supplicans, dans lequel il autorise la bénédiction des "couples homosexuels". Ce jour-là, une tempête a frappé la région.
Source: https://acnmex.com/cayo-rayo-sobre-estatua-de-san-pedro-en-iglesia-de-argentina/
Paul Craig Roberts: La mort de la nationalité
26 janvier 2024
La mort de la nationalité
Paul Craig Roberts
L'ethnicité est la base des pays. L'Allemagne était constituée d'un peuple germanique, de la langue allemande et de la culture allemande. Il en va de même pour la France. Idem pour l'Angleterre. Idem pour les Pays-Bas. Idem pour l'Espagne. La même chose pour l'Italie.
Les États-Unis ont été l'exception. La population anglaise d'origine est devenue multi-européenne. Mais un processus a été mis en place pour les assimiler, et ils sont devenus américains. Ce processus, qui a fait ses preuves, a été abandonné en 1965 lorsque les portes ont été ouvertes à l'immigration extra-européenne à grande échelle. Peu de temps après, le flot de l'immigration clandestine est venu s'ajouter à l'afflux de populations étrangères aux États-Unis. La base ethnique de l'Amérique étant en déclin, le multiculturalisme est devenu la nouvelle valeur et a pris la place de l'assimilation.
Aujourd'hui, l'Amérique du passé et les anciens pays européens à base ethnique seraient qualifiés d'États d'apartheid. Israël est autorisé à en avoir un, mais personne d'autre.
La mort des nationalités occidentales est partout visible. Un nouveau signe est la mort des armées nationales. Le régime Biden, après avoir chassé les hommes blancs hétérosexuels du service militaire en les discriminant, parle maintenant d'incorporer les immigrants-envahisseurs en échange de la citoyenneté. Il en va de même pour l'Allemagne.
https://www.thedefensepost.com/2024/01/24/germany-enlisting-foreigners-military/?expand_article=1
La France, le Danemark et la Slovaquie autorisent déjà les étrangers qui ne sont pas citoyens à servir dans leurs armées. Il s'agit en fait d'un recours à des mercenaires qui soulève des questions de sécurité, de motivation et de loyauté. Elle pose également la question de l'identité. Quel est le sens d'un drapeau dans une tour de Babel ?
Une nation est plus qu'un lieu géographique. Une nation existe là où il y a une base ethnique ou raciale pour l'unité malgré les différences de classe. Cette idée est si loin en Californie que l'État a adopté une loi qui autorise les immigrants envahisseurs non citoyens à servir de policiers, ce qui nous laisse avec l'anomalie de non-citoyens arrêtant des citoyens. Comme le régime Biden a pour pratique de délivrer des permis de travail aux clandestins, les immigrants-envahisseurs sont qualifiés pour être officiers de police en Californie.
Comparez cela avec la contestation par le ministère de la Justice (sic) de Biden de la loi texane qui permet aux policiers texans qui sont des citoyens d'arrêter et d'expulser des étrangers en situation irrégulière.
https://www.reuters.com/legal/us-justice-dept-sues-texas-over-immigration-law-2024-01-03/
La comparaison révèle que la citoyenneté n'a plus aucune signification. En effet, la citoyenneté ne peut exister dans un pays sans frontières. Un tel pays appartient à quiconque y entre.
Que signifie avoir un drapeau et un hymne national quand il n'y a pas de nation ? Quel est le sens de la "défense nationale" lorsque n'importe qui peut y entrer ?
Traduit de l'américain par Rouge et Blanc avec DeepL
Source: https://www.paulcraigroberts.org/2024/01/26/the-death-of-nationality/
François Asselineau (UPR):Comment le G7 est devenu une maison de fous
Le dernier sommet du G7 vient de se tenir du 19 au 21 mai 2023, au Japon, dans la ville d’Hiroshima. De cet événement, François Asselineau tire 5 enseignements que ne vous verrez nulle par ailleurs dans les médias.
1 - Une diarrhée verbale. Ce sommet a accouché d’une déclaration finale ampoulée et filandreuse d’une longueur invraisemblable : 25.055 mots, soit 125 fois la longueur d'un communiqué de presse standard. Nulle personne normalement constituée ne peut lire un laïus aussi indigeste dans son intégralité
2 - Les rois du monde. Au cours des ans, ce qui était un club informel des 7 démocraties les plus développées du monde est devenu une maison de fous, qui se croit habilitée à instruire le procès de tous les pays du monde et à donner ses instructions à la planète entière, comme si elle était dotée de prérogatives de portée universelle. Le G7, "demande", "condame", et dit ce qu’il faut faire à la Chine, à l’Iran, aux pays africains, à l’Inde, etc.
3 - Un monde en déclin. Le G7 est confronté à un paradoxe grotesque : plus le poids des pays qui le constituent décline par rapport au reste du monde -aussi bien démographiquement qu’économiquement ou militairement-, et plus il veut imposer sa vision du monde aux autres (notamment aux membres des BRICS).
4 - Le diable est rentré dans sa boite. Avant son élection, les médias nous présentaient l’Italienne Giorgia Meloni comme une réminiscence du fascisme mussolinien, elle était le diable incarné. La baudruche s’est dégonflée. Lors de ce premier G7, Giorgia Meloni a donné tous les gages de sa soumission à l’ordre euro-atlantiste, notamment en cédant à la mascarade des papouilles, des câlins et des embrassades à n’en plus finir.
5 - Les oppositions françaises en peau de lapin. Si les Le Pen, Zemmour, Mélenchon et autres faux opposants venaient à être élus, ils se comporteraient EXACTEMENT comme Meloni. Ils ne pourraient rien faire d'autre que d'obéir à cette maison de fous du G7 puisque, comme Meloni, ils refusent de sortir de l'UE, de l'euro et de l'OTAN. Il faut que leurs électeurs, notamment ceux de Le Pen, comprennent qu’ils se font berner et que la seule et unique solution pour sortir la France du marasme est de voter pour le vrai opposant au système, celui que l’on cache,
François Asselineau.
NDLR: François Asselineau relève que dans le gigantesque communiqué final du G7, il n' a PAS UN MOT au sujet du sabotage du gazoduc NORD STREAM ! Un acte de guerre commis par les USA contre l'Europe !
Les Américains, il faut les regarder droit dans les yeux, ils finissent par s'y faire.
Charles de Gaulle
Raffaele K. Salinari: Le vol de Gagarine il y a 60 ans
Raffaele K. Salinari: Le vol de Gagarine il y a 60 ans (extrait de Il Manifesto 11-4-2021)
par Raffaele K. Salinari
https://www.raffaelesalinari.it/2021/60-anni-fa-il-volo-di-gagarin-da-il-manifesto-11-4-2021/
Soixante années se sont écoulées depuis ce 12 avril 1961 où le cosmonaute Youri Gagarine s'est mis en orbite, au-delà de l'atmosphère, dans l'espace autour de la terre. Un exploit épique qui, outre les composantes technologiques et géopolitiques - en fait, c'était en pleine guerre froide - rappelle les exploits des anciens héros mythologiques. Tout d'abord, l'appellation de "cosmonaute", donnée par les Soviétiques à leurs explorateurs de l'espace, faisait directement référence au Cosmos, image de l'immensité dont la sensibilité antique a tiré, non par hasard, également le mot "cosmesis", c'est-à-dire la fabrication continue d'une beauté qui se recrée elle-même. Le cosmonaute ne cherche donc pas à conquérir le Cosmos, mais il en explore les merveilles, l'ordre universel qu'il exprime, en s'y sentant intégré. À cette époque, l'élan propulseur de la Révolution d'Octobre était encore en cours, avec son besoin de promouvoir une Weltanschauung opposée à celle des États-Unis. En effet, le mot "astronaute", utilisé à la même époque par les USA, était d'une toute autre matrice, lançant, il faut le dire, un sens différent de l'approche stellaire, le sens d'un espace vide dans lequel naviguer pour atteindre ce qui compte : la matière, l'étoile, destination finale et lieu d'atterrissage du voyage. Mais, par-dessus tout et au-delà de tout, ce qui fait de Gagarine un personnage unique et insurpassable dans toute l'histoire de l'humanité, c'est son regard : pourquoi ? Eh bien, réfléchissons simplement à l'évidence qu'au siècle dernier, dans la modernité montante, ou plutôt peut-être au tout début de celle-ci, il y a eu un homme qui a vu de ses propres yeux ce que personne n'avait jamais regardé auparavant, qui a pu faire une expérience unique, non répétable : la Terre observée depuis l'espace, enfin toute entière, sans frontières ni divisions entre les peuples. Cet homme, c'est Youri Gagarine, le premier à avoir saisi Gaia dans son ensemble, sous sa forme réelle, en direct, d'en haut, dans tout son enchantement comme seuls les dieux de l'Antiquité avaient pu le faire jusqu'à ce moment. Ainsi, si le vol de Vostok, qui signifie "Est", où le soleil se lève et où la lumière de la connaissance, du moins pour ceux qui regardent dans cette direction symbolique, nous parle toujours en termes scientifiques et politiques, il y a, plus symbolique et donc plus profond, un aspect imaginaire et psychique de ce premier voyage orbital. Et en fait, la question la plus incertaine qui serpentait parmi les scientifiques soviétiques était précisément : Gagarine pourra-t-il supporter la vision de la Terre vue de l'espace ? Son esprit sera-t-il capable de supporter une image qu'aucun homme n'a jamais vue, qui n'a de place que dans le Mundus Imaginalis de l'humanité mais pas dans son expérience sensorielle ? C'est, entre autres, la raison pour laquelle le vol a été dirigé depuis la Terre au moyen d'un système complexe télécommandé et informatisé, mais laissant Gagarine libre de voir et d'être vu depuis sa planète natale. Il a été choisi avec un grand critère parmi les aspirants à cette place, et finalement il a été choisi parce qu'il avait vécu son enfance dans les grands espaces de la terre, où se cache l'esprit des choses, semblable à celui que, peut-être, il aurait trouvé là-haut. Et le cosmonaute soviétique ne trahira pas les attentes : en véritable héros, il fondera un nouveau mythe, celui de l'homme qui parvient à comprendre en lui-même l'immensité du Monde, sa beauté sans frontières, sa splendeur sans maîtres. C'est ainsi qu'il la décrit, en la regardant depuis le hublot de la capsule, à travers une véritable perspective parce que son regard n'était pas seulement canalisé depuis un seul point d'observation, mais surtout parce qu'il était comme attiré par l'essence lumineuse de Gaïa, focalisé vers son centre symbolique invisible. Dans la vision de Gagarine, Gaïa reprend ses pouvoirs sur le regard des hommes, le monde des Puissances qui l'a engendrée revient se manifester dans toute son éminence. La force de ces suggestions mythologiques est telle que dans les vols spatiaux, plus que dans toute autre activité humaine, on retrouve les noms d'anciennes divinités : des vecteurs comme Atlas-Agena aux programmes comme Mercure et Apollo. La vision de Gagarine, cosmonaute et non astronaute, non pas conquérant des étoiles mais vagabond des étoiles, a brillé peut-être pour une seule orbite, mais aussi grande que cette immensité cosmique que nous devrions encore, si nous étions sages, être capables de saisir même depuis la Terre.
Traduit de l’italien par Le Rouge et le Blanc.