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Le Fil d'Ariane

lettres

De la magnanimité (Jacob Burckhardt)

25 Mars 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

"La vertu la plus rare chez un personnage historique est la magnanimité. Elle consiste à savoir renoncer à certains avantages au profit de la moralité, à se modérer volontairement non seulement par habileté, mais par bonté naturelle, alors que la grandeur politique est égoïste de nature et désire exploiter tous les privilèges. L'on ne saurait exiger a priori de l'homme supérieur de posséder cette grandeur d'âme parce que, nous l'avons déjà dit, celui-ci n'est pas un modèle, mais une exception. La grandeur historique considère  comme son premier devoir de s'affirmer et de s'exalter; or la puissance n'a jamais rendu les hommes meilleurs. "

Jacob Burckhardt, Considérations sur l'histoire universelle. Editions Allia, Paris, 2001

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Fonction de l'intelligence, selon Nicolas Gomez Davila

23 Mars 2009 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

L'intelligence ne consiste pas à trouver des solutions, mais à ne pas perdre de vue les problèmes.

Nicolas Gomez Davila

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Du rôle de la noblesse, par Joseph de Maistre

28 Novembre 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

Proportion gardée, il en est de la noblesse comme de la souveraineté. Sans entrer dans de plus grands détails, contentons-nous d’observer que si la noblesse abjure les dogmes nationaux, l’état est perdu*.

 

 

(…)

 

 

Enfin, c’est ici la grande vérité dont les Français ne sauraient trop se pénétrer : le rétablissement de la monarchie, qu’on appelle " contre-révolution ", ne sera point une " révolution contraire " mais le contraire d’une révolution.

 

 

* Un savant italien a fait une singulière remarque. Après avoir observé que la noblesse est gardienne naturelle et comme dépositaire de la religion nationale, et que ce que caractère est plus frappant à mesure que l’on s’élève vers l’origine des nations et des choses (…) Vico, Principi d’una scientia nuova. Lib. III.

 

 

Comte Joseph de Maistre : " Considérations sur la France ".

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Proverbe basque

20 Novembre 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

Un très beau proverbe basque pour dire que chaque chose doit venir en son temps et dans l'ordre.

"Martxoan euria, apirilan haizea, maiatzan lorea eta ekainan sagarra"
 
"Pluie en mars, vent en avril, fleurs en mai et pommes en juin"
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Encore Nicolas Gomez Davila

14 Novembre 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

Les statistiques sont l’instrument de celui qui renonce à comprendre pour manipuler.

 

L’intelligence est une race à laquelle n’appartiennent pas toutes les intelligences.

 

L’intelligence ne consiste pas à manier des idées intelligentes, mais à manier intelligemment n’importe quelle idée.

 

La ferveur du culte que le démocrate rend à l’humanité n’a d’égale que la froideur par laquelle il manifeste son manque de respect pour l’individu. Le réactionnaire, lui, dédaigne l’homme, sans trouver aucun individu méprisable.

 

L’absence de vie contemplative fait de la vie active d’une société un grouillement de rats pestilentiels.

 

Plus seront complexes les fonctions assumées par l’Etat, plus le sort du citoyen dépendra de fonctionnaires chaque fois plus subalternes.

 

L’unique régime politique qui n’incline pas spontanément au despotisme, c’est la féodalité.

 

Rien n’attendrit plus le bourgeois que le révolutionnaire d’un pays étranger.

 

Le christianisme dépasse toute éthique, parce qu’il ne demande pas d’être sans péchés, mais avides de pardon.

 

L’indépendance intellectuelle est aujourd’hui inaccessible à qui choisit une profession libérale. La société moderne déprave l’intelligence qui se donne à elle, fût-ce en location.

 

L’historien authentique est un érudit qui écoute la rumeur de l’histoire avec l’imagination d’un enfant.


Nicolas Gomez Davila (Escolios a un texto implicito) Les Horreurs de la démocratie. Trad. Michel Bibard. Anatolia-Editions du Rocher (2003)

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Quelques nouvelles citations de Nicolas Gomez Davila

13 Novembre 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

La phrase doit émerger de son habillement verbal, pulpeuse, limpide et fraîche, comme une adolescente qui se met nue.

La ferveur d'une âme noble peut se tromper d'objet sans se tromper de direction.

Sans latin ni grec, il est possible d'éduquer les mouvements de l'intelligence, mais pas l'intelligence elle-même.

Comment maintenir une tradition ? - En n'en parlant pas.

Il n'est pas de vérité que nous n'ayons le droit d'étouffer si elle doit blesser quelqu'un que nous aimons.

Il n'est jamais trop tard pour rien de vraiment important.

Le degré de civilisation d'une société se mesure au nombre de gestes usuels de politesse dans la vie quotidienne.

On est venu à bout des analphabètes, pour multiplier les illettrés.

Les conservateurs actuels ne sont que des libéraux malmenés par la démocratie


Nicolas Gomez Davila (Escolios a un texto implicito) Les horreurs de la démocratie. Trad. Michel Bibard. Anatolia/Editions du Rocher, 2003.

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La société libre, par Nicolas Gomez Davila

11 Novembre 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres


Une définition fondamentale qu'il convient de garder toujours à la mémoire:


"La société libre n'est pas celle qui a le droit d'élire ceux qui la gouvernent, mais celle qui élit ceux qui ont le droit de la gouverner."


Nicolas Gomez Davila. Escolios a un texto implicito. Trad.: M. Bibard. Anatolia/Editions du Rocher.

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Le nationalisme, selon Nicolas Gomez Davila

11 Novembre 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

Ne médisons pas du nationalisme.
Sans la virulence nationaliste il y a beau temps que l'Europe et le monde seraient soumis à un empire technique, rationnel, uniforme.
Faisons crédit an nationalisme d'au moins deux siècles de spontanéité spirituelle, de libre expression de l'âme nationale, de riche diversité historique.
Le nationalisme aura été le dernier spasme de l'individu avant la mort grisâtre qui l'attend.

Nicolas Gomez Davila, Escolios a un texto implicito. Trad.: Michel Bibard. Anatolia/Editions du Rocher.

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"Etre aristocrate", selon Nicolas Gomez Davila

11 Novembre 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

"Être aristocrate, c'est se refuser à croire que tout dépend de la volonté."

Nicolas Gomez Davila
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"Guerre et paix": de la civilisation à l'Antéchrist

3 Novembre 2008 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Lettres

- Eh bien ! mon prince, Gênes et Lucques ne sont plus que des apanages, des domaines de la famille Buonaparte. Non, je vous préviens que si vous vous permettez encore de pallier toutes les infamies, toutes les atrocités de cet Antéchrist (ma parole, j’y crois), je ne vous connais plus, vous n’êtes plus mon fidèle serviteur, comme vous dites . Bonjour. Bonjour. Vous ferais-je peur ? Asseyez-vous, racontez-moi les nouvelles.

Anna Pavlovna Scherer, dame d’honneur favorite de l’impératrice Maria Phiodorovna, accueillait ainsi, en juin 1805, le prince Vassili, haut personnage important , arrivé le premier à sa soirée. Anna Pavlovna toussait depuis quelques jours, souffrant de la " grippe ", terme nouveau peu répandu encore. Un valet à livrée rouge avait porté, le matin même, à tous ses amis, le billet suivant :

- Si vous n’avez rien de mieux à faire, monsieur le comte (ou bien mon prince), et si la perspective de passer la soirée chez une malade ne vous effraye pas trop, je serai charmée de vous voir chez moi entre sept et dix heures. Annette Scherer.

- Dieu, quelle virulente sortie ! répondit le prince, indifférent à cet accueil.

Le prince portait l’uniforme de la cour, brodé, avec ses plaques d’ordre, ses bas de soie et ses escarpins. Son visage au nez camus rayonnait. Le français qu’il parlait avait le raffinement de l’époque ; nos aïeuls pensaient en français et quand ils l’employaient, c’était avec un accent protecteur, un ton adouçi habituel à toute personne vieillissant dans le monde et possédant un rang à la cour.

 

Tostoï. Guerre et paix. Première partie, chapitre I.

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