mahabharata
Sri Aurobindo: Karmayoga, Dharma, Sanātana dharma
Sri Aurobindo: le yoga
Le yoga est la communion avec Dieu pour la connaissance, l'amour ou le travail. Le yogin se met en relation directe avec ce qui est omniscient et omnipotent en l'homme et en dehors de lui. Il est en harmonie avec l'infini, il devient un canal permettant à la force de Dieu de se déverser sur le monde, que ce soit par une bienveillance calme ou une bienfaisance active. Lorsqu'un homme s'élève en écartant de lui le bourbier du moi et qu'il vit pour les autres et dans les joies et les peines des autres ; - lorsqu'il travaille parfaitement, avec amour et zèle, mais qu'il se débarrasse de l'anxiété du résultat et qu'il n'est ni avide de victoire, ni effrayé par la défaite ; - lorsqu'il se débarrasse de la peur et de la haine, de la répulsion, du dégoût et de l'attachement, et qu'il travaille comme les forces de la nature, sans relâche, inévitablement, parfaitement ; - lorsqu'il s'élève au-dessus de la pensée qu'il est le corps, le cœur, l'esprit ou la somme de ces éléments et qu'il trouve son propre et véritable moi ; - lorsqu'il prend conscience de son immortalité et de l'irréalité de la mort ; - lorsqu'il fait l'expérience de l'avènement de la connaissance et qu'il se sent passif et que la force divine agit sans résistance à travers son esprit, sa parole, ses sens et tous ses organes ; - lorsqu'ayant ainsi abandonné tout ce qu'il est, fait ou a au Seigneur de tout, l'Amant et le Secours de l'humanité, il demeure en permanence en Lui et devient incapable de chagrin,- qui est le yoga. Le Pranayam et les Asans, la concentration, le culte, les cérémonies, les pratiques religieuses ne sont pas eux-mêmes du yoga, mais seulement un moyen d'y parvenir. Le yoga n'est pas non plus un chemin difficile ou dangereux, il est sûr et facile pour tous ceux qui se réfugient auprès du guide et de l'enseignant intérieur. Tous les hommes en sont potentiellement capables, car il n'y a pas d'obstacle à la pratique du yoga. Il n'y a pas d'homme qui n'ait pas la force, la foi ou l'amour développés ou latents dans sa nature, et n'importe lequel de ces éléments est un bâton suffisant pour le yogin. Tous ne peuvent pas, en effet, atteindre en une seule vie le plus haut niveau de cette voie, mais tous peuvent aller de l'avant ; et à mesure qu'un homme progresse, il obtient la paix, la force et la joie. Et même un peu de ce dharma délivre l'homme ou la nation d'une grande peur.
Source: Sri Aurobindo, "Essays from the Karmayogin" 1909 – 1910.
Traduit de l'anglais par Rouge et Blanc.
https://www.sriaurobindoashram.org/
Sanatana Dharma
"Le terme sanatana fait référence à ce qui est éternel et dharma est généralement considéré comme la loi ou l'ordre des choses. Ainsi, le terme Sanatana Dharma, tel qu'il a commencé à être formulé au 19e siècle, fait référence à une loi éternelle. Si l'on examine l'histoire du terme, on constate que le terme dharman est connu dès le Rig Veda, mais qu'il apparaît principalement en termes de maintien de l'ordre cosmique, ou rta ; sanatana n'apparaît pas dans le samhita védique. En tant que composé, le Sanatana Dharma apparaît pour la première fois dans le Mahavagga bouddhiste, la troisième partie du Suttanipata, où il est mentionné dans la section appelée Subhashita Suttam. Le texte est le suivant : Sacca ve amatā vācā asa dhammo sanantano, Saveca atthe ca dhamme ca āhu santo patihitā. La traduction se lit comme suit : "La vérité est la parole éternelle ; c'est la loi éternelle. C'est dans la vérité que se fondent la bonne parole, le but et la doctrine" (K.R. Norman, 2001 : 54).
Dans la grande épopée du Mahabharata, le terme apparaît à plusieurs reprises ; nous pouvons noter que l'usage "esa dharma sanatanah" est étrangement similaire à l'usage bouddhiste (asa dhammo sanatano) et révèle peut-être un dispositif culturel largement répandu sans signification religieuse spécifique, mais comme une affirmation de la validité des idées et des pratiques de la société. Invariablement, l'usage composé qui apparaît 157 fois dans le Mahabharata se rapporte à diverses pratiques, telles que fournir une réponse lorsqu'on est interrogé ou défendre la vérité ou même être hospitalier, et il indique la vision commune du monde de ceux à qui l'on s'adresse dans l'épopée, ainsi que la justification de certains comportements ou idées normatives - qu'elles soient personnelles, sociales ou religieuses - répandues dans la société.
En désagrégeant les termes, nous trouvons dharma mentionné environ 5 700 fois et sanatana environ 500 fois, mais il s'agit d'usages spécifiques qui ne correspondent généralement pas à l'usage composé, bien qu'il y ait des cas de substitution de sanatana par shaswat véhiculant la même signification (Vaishali Jayaraman, 2019 : 12-14). Même lorsqu'il est utilisé comme un composé, ce n'est pas toujours en termes de croyances religieuses ; un exemple est que dans la section sur le Rajadharma dans le Shanti Parvan, le devoir du roi d'assurer le bien-être de ses sujets est qualifié de SanatanaDharma ; dans le Vana Parvan, le roi est exhorté à ne pas être comme un ascète (bhaikshacarya) ou un shudra, mais à se comporter comme un kshatriya. Dans un exemple frappant du Sabha Parvan, Draupadi déplore que les Kauravas aient détruit le Sanatana Dharma par l'humiliation qu'elle a subie en public." (...)
R. Mahalakshmi
Traduit de l'anglais par Rouge et Blanc
"Dharma est souvent traduit par "devoir", "religion" ou "devoir religieux", mais sa signification est plus profonde et défie toute traduction anglaise concise. Le mot lui-même vient de la racine sanskrite "dhri", qui signifie "soutenir".
Yaksha Prashna
Dans le Mâhâbharata, la grande épopée indienne, les cinq frères Pândava partent en exil pendant douze années après leur défaite aux échecs face à leur fratrie rivale, les Kaurava. Au cours de leur exil dans les déserts et les forêts (Vana Parva), quatre des frères arrivent l'un après l'autre devant un lac. Il sont assoiffés. Un oiseau échassier (grue, héron ou aigrette ?) leur dit: "Vous ne pourrez boire l'eau de ce lac qu'après avoir répondu à mes questions." Les quatre frères n'en tiennent pas compte, boivent et meurent. Arrive à son tour Yudhishthira (fils de la reine Kunti et du dieu Dharma), qui répond sans faute aux questions. Le Yaksha révèle alors à Yudhishthira qu'il est son père, Dharma (l'Ordre du Monde), et ressuscite ses quatre frères. Cet épisode du Mâhâbharata (et, à l'intérieur de cette épopée, du Vana Parva), d'une très grande élévation, s'appelle Yaksha Prashna. Il est aussi connu sous le nom de Dharma-Baka Upakhyan, le Conte de la grue vertueuse.
Les Yaksha sont des divinités mineures du panthéon hindou, jaïn et bouddhique, généralement bénéfiques, mais souvent capricieuses.
Cet épisode a été représenté dans l'adaptation filmée du Mahabharata par Peter Brook. Dans le film, la scène est très touchante mais inexacte et très incomplète. Le Yaksha (héron, grue ou aigrette) devient le lac lui-même, qui parle; les questions sont très limitées (il y en a environ 125 dans le Yaksha Prashna) et sont aussi différentes:
Les militaires feraient bien de méditer la quatrième question. Les Kshatriyas (guerriers) sont la deuxième des castes hindoues après les brahmanes.
La septième question et sa réponse sont particulièrement importantes.
Un ermite au bord d'un lac avec des lotus et des grues, dans les montagnes. Détail d'une peinture indienne.
Dharma protège celui qui protège le Dharma
Mahābhārata. Sauti parle de l'étude du Bharata
Dans cette miniature, l'artiste a raconté l'épisode d'ouverture de l'épopée, dans lequel le Mahabharata a été récité pour la première fois par le rishi Vaisampayana et le maharishi Saunaka à l'occasion du Sarpa Yajna ou sacrifice de serpent pour le roi Janamajeya dans la forêt de Naimesha. L'artiste a également écrit le test en quatre lignes dans l'espace supérieur de la peinture. L'ensemble de la peinture est divisé en trois parties. Dans l'espace supérieur, un motif floral a été réalisé dans une boîte, après quoi l'artiste a écrit le texte relatif à l'épisode. Dans l'espace central du tableau, l'artiste a raconté la récitation de l'épopée Mahabharata par les sages. Dans un espace octogonal, quinze sages sont représentés en train de discuter de l'épopée. Deux sages récitent le texte, l'un d'entre eux, Sauti, est assis sur un trône décoré et l'autre porte un turban. Saumaka est assis sur une peau de cerf à ses côtés. Cet espace octogonal est entouré de quinze huttes au toit de chaume qui doivent être les lieux de vie des sages. Au premier plan, cinq brahmanas et un noble portant un turban sont en train d'accomplir un Yajna dans une fosse de sacrifice, au bord de la rivière.
Sauti a dit : "Krishna Dvaipayana* a composé une Upanishad sacrée. L'étude du Bharata** est un acte tellement saint que même si l'on ne lit qu'une seule ligne d'un shloka, tous les péchés du lecteur sont détruits. Ici sont loués les auteurs d'actes purs, les dieux, les devarshis, les brahmarshis immaculés, les yakshas et les grands nagas. Le Seigneur éternel Vasudeva a été loué ici. C'est lui qui est la vérité, l'immortalité, la pureté et la sainteté. Il y est décrit l'éternel suprême, qui est la lumière constante et éternelle et dont l'action divine est décrite par les érudits. Il est la source de l'existant et du non-existant, le principe de l'extension et du retrait. En lui a été décrit l'esprit suprême qui prend les attributs des cinq éléments et des trois qualités et auquel on ne peut appliquer des mots comme ne peuvent s'appliquer. Et ceux qui sont libres, grâce aux pouvoirs de la méditation et du yoga, perçoivent également les éléments qui sont établis en eux-mêmes comme des reflets dans un miroir. Celui qui est toujours fidèle et qui suit toujours le chemin de la de la justice, un tel homme est libéré de tout péché à la lecture de ce chapitre. Le croyant qui écoute toujours ce chapitre introductif de Bharata depuis le début est libéré de tout péché. Celui qui prononce de façon répétée n'importe quelle partie du chapitre introductif le matin ou le soir est libéré de tous les péchés accumulés pendant la journée ou la nuit. Dans le corps de Bharata, ce chapitre est comme la vérité et l'ambroisie, comme le beurre parmi le lait caillé et les brahmanas parmi les bipèdes, comme l'océan est le meilleur des lacs et la vache est le meilleur des quadrupèdes. C'est ainsi qu'ils sont les meilleurs, il en est de même pour Bharata. Celui qui fait écouter à un brahmana un verset d'un shloka lors d'une cérémonie funéraire, ses offrandes de nourriture et de boisson à ses ancêtres deviennent inépuisables. Les Védas doivent être soutenus par itihasa*** et les Puranas. Mais les Védas ont peur de ceux qui ont peu de connaissances, de peur que ces connaissances ne soient blessées. Cependant, si un homme érudit récite ce Veda de Krishna, il y gagnera. Sans aucun doute, le péché de tuer un embryon est également détruit. Je pense qu'un homme pur qui a lu ce chapitre avec révérence à chaque changement de lune a lu le Bharata complet. L'homme qui écoute chaque jour avec révérence ces versets sacrés, on dit qu'il atteint une longue vie, la gloire et qu'il monte au ciel. Dans les temps anciens, les dieux et les sages se réunissaient et plaçaient sur une balance les quatre Védas, et Bharata de l'autre côté. En termes de grandeur et de poids, Bharata était plus lourd. À cause de la supériorité de sa substance et de son contenu, il fut connu sous le nom de Mahabharata et celui qui en connaît la véritable signification est libéré de tous les péchés. L'ascétisme n'est pas un péché, l'étude n'est pas un péché, les règles naturelles des Védas ne sont pas des péchés et la recherche de la richesse n'est pas un péché. Ils deviennent des péchés lorsqu'ils sont utilisés de manière abusive.
Le Mahābhārata, Première section, Anukramanika Parva (chapitre final).
* Krishna Dvaipayana (sanskrit : कृष्णद्वैपायन, romanisé : Kṛṣṇadvaipāyana), plus connu sous le nom de Vyasa (/ˈvjɑːsə/ ; sanskrit : व्यासः, romanisé : Vyāsaḥ, lit. " compilateur ") ou Vedavyasa (वेदव्यासः, Veda-vyāsaḥ, " celui qui a classé les Védas "), est un sage vénéré dépeint dans la plupart des traditions hindoues. Il est traditionnellement considéré comme l'auteur de l'épopée du Mahabharata. Vyasa est également considéré par de nombreux hindous comme une incarnation partielle (aṃśa-avatāra) du dieu Vishnu et comme le compilateur des mantras des Védas en quatre Védas, ainsi que comme l'auteur des dix-huit Puranas et des Brahma Sutras. Il est l'un des sept Chiranjeevis immortels, ce qui implique qu'il est toujours en vie dans l'actuel Kali yuga.
** Le Mahabharata (en sanskrit महाभारत / Mahābhārata ou Mahâbhârata, « La Grande Guerre des Bhārata » ou « Grande Histoire des Bharata »)
*** L'Itihasa (sanskrit : इतिहास, litt. "récits traditionnels d'événements passés")désigne l'ensemble des descriptions écrites d'événements importants dans l'hindouisme. Il comprend le Mahabharata, les Puranas et le Ramayana. Le Mahabharata comprend l'histoire de la guerre de Kurukshetra et préserve les traditions de la dynastie lunaire sous la forme de récits intégrés. Les Puranas racontent l'histoire universelle - les livres abordent en profondeur les thèmes de la cosmogonie, des mythes, des légendes et de l'histoire. Le Ramayana contient l'histoire de Rama et est accessoirement lié aux légendes de la dynastie solaire. Une histoire est considérée comme itihasa uniquement lorsque l'auteur de l'histoire a lui-même été témoin ou fait partie de l'histoire. Vyasa, qui a écrit le Mahabharata, est lui-même un personnage de l'histoire. De même, Valmiki, qui a écrit le Ramayana, était également un personnage de l'histoire. De nombreux poètes indiens classiques tirent les intrigues de leur poésie et de leur théâtre de l'Itihasa. La tradition de l'itihāsa est généralement considérée comme développée par la tradition bardique des Sūtas et des Cāraṇas, dont les fonctions consistaient à composer des éloges royaux.
Source de la note: https://en.wikipedia.org/wiki/Itihasa
Le temps (Mahābhārata)
Le roi aveugle Dhritarashtra écoute le narrateur visionnaire Sanjaya raconter les événements de la bataille entre les clans Kaurava et Pandava.
Sanjaya dit ,
Ô roi des hommes ! Tu connais la chance et l'infortune du destin. Tu connais les sentiments extrêmes auxquels tu as succombé en protégeant tes fils. Tu ne dois pas te désoler de ce qui devait arriver. Les sages ne s'apitoient pas sur le sort. Même avec la plus grande sagesse, ce qui est ordonné arrivera. Personne ne peut transgresser le chemin qui a été tracé. Le temps apporte l'existence et la non-existence, le plaisir et la douleur. Le temps crée tous les éléments et le temps détruit tous les êtres. Le temps brûle tous les sujets et c'est le temps qui éteint le feu. Seul le temps est éveillé quand tout est endormi. Le temps ne peut être conquis. Le temps marche dans tous les éléments, omniprésent et impartial. Sachant que tout, passé, présent et futur, est créé par le temps, il n'est pas approprié que tu sois consumé par le chagrin".
Le Mahābhārata, Première section, Anukramanika Parva.
Le Mahâbhârata (adaptation au cinéma de Peter Brook): Conversation entre Krishna et Bhishma avant la partie de dés qui opposera les Pandava et les Kaurava
Une partie de dés doit opposer les deux fratries, les Pandava et les Kaurava pour la possession du trône de Hastinapura. Le dieu Krishna, qui protège les Pandava, demande à Bhishma, méfiant, de ne pas intervenir dans le déroulement de la partie.
"Shakuni, l'oncle de Duryodhana (Kaurava), organise alors une partie de dés contre le roi Yudhishthira (Pandava), qui est joueur. Shakuni amène Yudhishthira à miser toujours plus de richesses à chaque coup, mais il joue avec un dé pipé de façon à gagner à tous les coups. Yudhishthira perd ainsi toute sa fortune, puis son royaume. Il finit par parier ses propres frères, lui-même et enfin son épouse, mais perd tout et tous sont réduits en esclavage. Les Kaurava jubilent. Ils insultent les Pandava impuissants et tentent de déshabiller Draupadi devant toute la cour, mais son honneur est préservé par Krishna, qui crée miraculeusement des longueurs infinies de tissu pour remplacer celles qui sont retirées aux vêtements de Draupadi."
Les images qui suivent (captures d'écran du film de Peter Brook) sont la conversation entre le dieu Krishna et Bhishma avant la partie d'échecs. Elle signifie qu'un sacrifice devant une injustice qui semble contraire à l'ordre du monde (dharma) est parfois nécessaire pour préserver l'ordre supérieur (dharma, karma). Cette acceptation d'une injustice provisoire est indispensable pour permettre l'accomplissement de la justice définitive, comme la réincarnation de Vishnou après le Kali-Yuga.
C'est exactement la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui, avec un déchaînement des forces du mal et en même temps une réaction salutaire de quelques-uns. Cette acceptation qu'enseigne Krishna (un avatar de Vishnou) à Bhishma, c'est la Foi et c'est l'Espoir*.
Sudarshan
D'après: https://fr.wikipedia.org/wiki/Mahabharata
Le Mahâbhârata de Peter Brook: https://www.youtube.com/watch?v=qlsmROjcLBk
* Sur l'Espoir, qui n'est pas l'Espérance et les espérances, voir le dialogue remarquable d'Ivan Illich avec Jean-Marie Domenach à propos de Pandora:
https://pocombelles.over-blog.com/2014/11/ivan-illich-1926-2002-un-penseur-pour-notre-temps-5.html
Une partie d'
Le Mahābhārata, adaptation au cinéma par Peter Brook (1988)
Le Mahabharata a, selon la légende, été rédigé par Ganesha (le dieu à tête d'éléphant) sous la dictée du sage Vyāsa.. À droite, le jeune garçon, spectateur. Capture d'écran.
Les cinq fils du roi Pandû, les Pandava, engendrés par les dieux Dharma, Vayu, Indra et les dieux jumeaux Ashvins (capture d'écran)
Visionnez le Mahābharata, adapté au cinéma par Peter Brook en 1988.
Version complète (5h 22).
https://www.youtube.com/watch?v=qlsmROjcLBk
Pour le public occidental, c'est sans doute la meilleure introduction à la lecture, à l'étude, à la méditation et à la prière de cette grande épopée religieuse indienne, trésor immortel de l'Humanité, dont la Bhagavad-Gita fait partie.
Sur le Mahabharata et le roi Pandû qui tua à la chasse un ermite changé en gazelle, sur ce blog:
Lorsque régnait Doushmanta, le plus vertueux des Bharatides, fondateur de la race des Pâauravas (Mahâbhârata - Sambhava)
« Il y eut, répondit Vaîçampâyana, il y eut, ô le plus vertueux des Bharatides*, un vigoureux défenseur de la terre bornée de quatre extrémités : il se nommait Doushmanta** ; c’est lui qui fonda la race des Pâauravas***. 2801.
Monarque des enfants de Manou et vainqueur dans les combats ; il a joui du quart entier de la terre et même des pays, qui ont pour manteau la mer. 2802.
Broyant les ennemis, il avait conquis toutes les contrées limitrophes jusqu’aux pays barbares, et reculé ses frontières sur des régions couvertes d’hommes des quatre classes et baignées par des mers, trésor de pierreries. 2803.
Pendant son règne, il n’y eut pas d’homme, qui mît la confusion dans les castes ; pas d’homme, qui exigeât un tribut de l’agriculture ; pas d’homme, qui fût un malfaiteur. Les hommes, alors qu’il régnait, ô le plus éminent des hommes, goûtant le plaisir dans le devoir, obtenaient à la fois la richesse et la vertu. 2804-2805
Pendant son règne, mon enfant, on ne connut pas la crainte des voleurs, ni la plus faible crainte de la famine, ni même la crainte des maladies. 2806.
Les castes se complaisant chacune dans ses attributions, les trois autres n’enviaient point à la première la charge d’offrir le sacrifice : appuyés sur ce roi, tous n’avaient rien à craindre nulle part. 2807.
Indra versait les pluies au temps opportun ; les fruits étaient pleins de saveur ; la terre abondait en toute espèce de pierres fines, elle était riche de bestiaux. 2808.
Les brahmanes aimaient leurs fonctions et le mensonge n’existait pas chez eux. Le jeune homme avec un corps-de diamant, doué d’une grande et prodigieuse vigueur. Eût levé à la force des bras et porté le Mandara avec ses eaux et ses forêts. Très-habile à combattre sur l’échine d’un coursier, sur le dos d’un éléphant, avec toutes les armes de jet, avec la massue dans une embuscade, il égalait Vishnou pour la force, le soleil pour la splendeur, 2809-2810-2811.
L’océan pour l’inaltérabilité, la terre pour la faculté de soutenir. Le monarque, tenu en grande estime, maître d’un empire et de cités paisibles, 2812.
Donnait ses lois à un peuple, que rendaient heureux les plus nobles sentiments et mieux encore les vertus. »
Le Mahâbhârata- Le Sambhava. Traduit du sanskrit par Hippolyte Fauche (1863).
* NDLR: du roi Bharat.
** NDLR: écrit aussi Dushyanta.
*** NDLR: écrit aussi Kaurava.
https://www.quora.com/How-is-King-Dushyanta-related-to-Mahabharata?share=1
Le Mahâbhârata: Comment le roi Pândou tua à la chasse l'ermite Hikindama changé en antilope et fut puni pour ce crime.
Histoire, qui donne une longue vie, la richesse et la sainteté, qui verse le plaisir aux oreilles, qu’il faut écouter sans cesse et que doit faire entendre l’homme, qui n’a jamais la malédiction sur ses lèvres. 2563.
Quiconque lira dans la compression des sens cette généalogie devant les brahmes, pareils aux Dieux, ne peut manquer d’obtenir en ce monde une postérité nombreuse, la prospérité, la gloire, et dans l’autre vie, le sentier de l’éternelle félicité ! 2564.
Le Mahâbhârata - Le Sambha. Traduction Hippolyte Fauche.
« Tandis que le roi Pândou errait dans les grands bois, peuplés de tigres et de gazelles, répondit Vaîçampâyana, il vit une magnifique antilope mâle, occupé à saillir une antilope, sa femelle. 4562.
Pândou les transperça l’une et l’autre de cinq flèches rapides, aiguës, aux bonnes ailes, aux empennures d’or. C’était, sire, le fils d’un saint à la vive lumière, à la grande énergie, aux richesses de pénitence, qui s’accouplait sous la forme d’une gazelle avec son épouse, revêtue d’une forme semblable. 4563-4564.
Attaché avec sa gazelle, il tomba au même instant, les sens troublés, sur la terre, et poussa des gémissements articulés d’une voix humaine. 4565.
La gazelle mourante lui dit : « Les hommes, qui se font un plaisir de pécher, quelque abandonnés qu’ils soient par la raison, dans les moments où l’amour et le ressentiment les enivre, s’abstiennent néanmoins de répandre le sang humain. 4566.
» La science ne détruit pas le Destin ; c’est le Destin, qui détruit la science ; les choses, que le Destin embrasse, ne tombent pas sous l’intelligence de l’ignorant. » 4567.
» Comment toi, rejeton de Bharata, né dans la famille princière de ces hommes, qui vécurent l’âme toujours attachée au devoir, as-tu pu laisser ton esprit s’égarer sous l’empire de l’amour et de la cupidité ? » 4568.
« Les hommes, qui ont pour état de tuer les ennemis, répondit Pândou, ont aussi le droit, est-il écrit, de tuer les gazelles. Ne veuille donc pas me blâmer par ton ignorance des fonctions attribuées aux rois. 4569.
» Une sentence condamne à mort les gazelles, soit qu’elles ne cachent personne, soit qu’elles déguisent par magie un être humain. C’est la fonction des rois : pourquoi donc me blâmes-tu ? 4670.
» Tandis qu’Agastya habitait dans la grande forêt, il célébra un sacrifice assis et donna la chasse aux Divinités de ces bois, métamorphosées en gazelles. 4571.
» Comment nous blâmes-tu de ce devoir, quand son autorité nous justifie ? Agastya dans ses incantations n’a-t-il pas sacrifié avec la moelle de vos os ? » 4572.
« Les hommes lancent des flèches, reprit l’antilope, sans s’inquiéter si les victimes sont ou non des ennemis : ne vante-t-on pas comme une prouesse la mort, qui vient de leurs blessures ! » 4573.
« Ils tuent par la force avec divers instruments destructeurs, repartit Pândou, la proie, qui se montre, soit- elle ou non sur ses gardes : pourquoi, gazelle, me blâmes-tu ? » 4574.
« Je ne te blâme pas de tuer pour toi des gazelles, reprit l’antilope ; mais n’aurais-tu pas dû par bonté prendre ici en considération que je goûtais un instant de volupté ?
» Quel homme sage voudrait tuer au milieu des bois une gazelle dans le moment, si bon pour toutes les créatures et désiré de tous les êtres, où elle savoure le plaisir d’un accouplement ? 4675-4576.
» L’union, que je goûtais dans cette gazelle, Indra des hommes, tu l’as rendue sans fruit afin de produire... Quoi ?... le fruit d’un profit humain ! 4577.
» Cette action, monarque issu de Kourou, n’est pas digne de toi, né dans la famille de ces Pâauravas aux exploits infatigables. 4578.
» C’est là, rejeton de Bharata, un acte cruel, bien grand, qui enlève le ciel, qui ravit la gloire, injuste et blâmé dans tous les mondes. 4579.
» Ô toi, qui n’ignores pas la vérité des choses et les devoirs enseignés dans les Çâstras, toi, qui savais combien le plaisir des femmes est supérieur à tous les autres, il ne te séait pas à toi, qui sembles un Immortel, de commettre une telle action, qui brise le chemin du ciel.
» C’est à toi, ô le plus vertueux des princes qu’il appartient de réprimer les pécheurs, les malfaiteurs, les hommes rejetés des trois castes. 4580-4581.
» Que t’avais-je fait, ô le meilleur des hommes ? Et tu m’as frappé, sire, moi anachorète inoffensif, qui fais ma nourriture de fruits ou de racines, qui n’ai d’une gazelle que la forme, 4582.
» Qui habite continuellement au milieu des bois et me suis adonné à la quiétude ! Parce que tu m’as fait du mal, je te maudis ! 4583.
» Sur toi, qui nous a traitées l’une et l’autre avec cruauté, tombera, mettant fin à ta vie, une condition pareille à la mienne ! Tu sentiras la fureur de l’amour, sans que tu puisses l’apaiser ! 4584.
» Je Suis un hermite appelé Hikindama, que sa pénitence fit estimer ; c’est par pudeur pour les hommes que, m’étant fait gazelle, je goûtais la volupté avec mon épouse, métamorphosée en gazelle. 4585.
» Devenu antilope à mon gré, j’erre avec les antilopes dans la forêt épaisse. Néanmoins, grâce à ton ignorance, ce meurtre ne te sera pas imputé à brahmanicide ; 4586.
» Car tu m’as tué, quand je portais, délirant d’amour, les formes d’une gazelle. Mais voici, homme irréfléchi, le fruit, que tu recueilleras de cette action : 4587.
» À l’heure, où tu auras obtenu, fou d’amour, de serrer ton épouse entre tes bras, tu tomberas dans cette condition même au séjour des morts ! 4588.
» L’épouse avec laquelle, au temps de la mort, tu cherchais à goûter le plaisir, te suivra par dévouement, ô le plus intelligent des êtres, quand tu seras arrivé dans la ville du roi des morts, d’où il est impossible de sortir à toutes les créatures. 4589.
» Tel que j’étais entré dans le plaisir, quand je tombai dans la douleur : tel il en sera pour toi : à peine atteinte la rive du plaisir, le malheur fondra également sur toi. » 4590.
Ces paroles dites, reprit Vaîçampâyana, la gazelle en proie à la plus vive douleur abandonna la vie et Pândou au même instant fut saisi du plus profond chagrin. 4591.
Quittant l’animal trépassé, le monarque avec son épouse, accablé de tristesse, malade de regrets, le pleura comme il eût fait d’un parent. 4592.
Il dit alors :
« Malgré qu’ils soient nés dans une famille d’hommes vertueux, les insensés, égarés dans les filets de l’amour, sont, hélas ! conduits par leurs œuvres dans une voie funeste ! 4503.
» L’âme de mon père, tant qu’il fut un enfant, resta constamment fixée dans le devoir ; mais ensuite, livrant son cœur à l’amour, il trouva dans cette passion, ai-je ouï dire, une mort prématurée. 4594.
» Le vénérable Krishna-Dwaîpâyana en personne, ce rishi à la voix enchaînée, m’engendra au sein de la veuve du roi libertin. 4595.
» Abandonné par les Dieux, courant la chasse à la ronde sous l’impulsion du destin, une pensée vulgaire m’a fait tomber aujourd’hui dans l’infortune du roi. 4596.
» Une vie dissolue est une grande chaîne, je prends la résolution de m’en délivrer : je suivrai désormais le genre de vie excellent, immortel de Vyâsa, mon père. 4597.
» Je m’attacherai d’un lien serré à la pénitence ; j’irai donc anachorète en ces hermitages, les cheveux rasés, demandant l’aumône, toujours seul, m’asseyant solitaire, tantôt sous l’un, tantôt sous un autre des arbres ; 4598.
» Couvert de poussière, habitant sous une cabane déserte, ou faisant mon habitation à la racine des arbres, ayant renoncé à toutes choses, agréables ou non, 4599.
» Ne m’affligeant, ne me réjouissant pas, voyant des mêmes yeux le blâme ou l’éloge de moi, sans cortège, sans bénédictions répandues sur moi, sans aucunes salutations, qui me soient offertes, 4600.
» Ne me riant de personne, ne fronçant jamais le sourcil, n’ayant jamais que des paroles gracieuses, faisant mon seul plaisir du bien de toutes les créatures. 4601.
» Ne causant de mal à nulle des choses mobiles et immobiles, prisant les quatre classes comme mes enfants, et toujours égal envers tous les êtres animés : 4602.
» Demandant l’aumône une seule fois le jour à cinq ou dix familles, jeûnant, si je n’ai pu mendier, mangeant très-peu de nourriture ; et jamais, si l’aumône ne m’en a été faite avant ; 4603.
» N’allant pas tendre même à d’autres une main cupide, après que j’aurai compté sept refus ; mais, homme aux grandes pénitences, conservant le même visage partout, soit qu’on me donne, soit qu’on ne me donne pas.
» Voilà, je suppose, deux hommes. Si le premier me casse un bras et que le second m’arrose l’autre bras de santal, je ne penserai pas du bien de celui-ci, du mal de de celui-là. 4604-4605.
» Sans amour et sans haine pour la vie ou la mort, je ne ferai jamais rien comme si je voulais vivre ou comme si je voulais mourir. 4606.
» Toutes les choses quelconques pour le bien-être dans la vie, qu’un homme peut faire, n’auront à mes yeux que la valeur d’un clin-d’œil ou moins. 4607.
» Ayant abandonné tous les objets des sens au milieu des choses incertaines, libre des soins, qui tenaient à mes fonctions, mon âme bien lavée des souillures, 4608.
» Affranchi de tous les péchés, dégagé de tous les filets, ne restant plus, semblable au vent, sous la puissance d’aucune chose, quelle qu’elle puisse être, 4609.
» Marchant de cette manière sans relâche avec une telle constance, entré dans une route fermée à la crainte, je ferai enfin mourir mon corps. 4610.
» Que je n’aille pas dans une voie bien malheureuse, affligée par le châtiment de ma virilité anéantie ; mais que, grâce à ma vertu, ayant, de mon plein gré, déposé ma virilité, j’entre de moi-même dans la route douée de l’immortalité ! 4611.
» Noble ou non, l’homme adonné à l’amour, qui voit d’un œil mauvais les choses d’une autre manière, adopte un genre de vie, qui le mène à la route des chiens. »
À ces mots, reprit Vaîçampâyana, le roi, poussant de profonds soupirs, accablé de la plus vive douleur, fixant les yeux sur Kountî et Mâdrî, tint ce langage à ses deux femmes : 4612-4613.
« Allez trouver Kâauçalyâ, le prince de sang mêlé Vidoura, avec ses parents, la noble Satyavatî, Bhîshma et les pourohitas du roi, 4614.
» Les brahmes magnanimes, les prêtres officiants aux vœux accomplis, et les plus grands des citadins, qui vivent là sous notre protection, rendez-vous-les tous favorables et dites-leur : « Pândou s’est exilé pour toujours dans les forêts ! » 4615.
À ces mots de leur époux, l’âme résolue à demeurer au milieu des bois, Kountî et Madrî lui répondent ainsi de concert : 4616.
« Certes ! il est d’autres conditions, chef des Bharatides, où tu peux te macérer dans une grande pénitence avec nous tes épouses légitimes. 4617.
» Tu obtiendras là une grande récompense céleste parce que tu auras pu t’affranchir du corps, et tu deviendras, sans nul doute, le maître du Swarga. 4618.
» Secouant l’empire des cinq organes des sens, l’esprit appliqué à la conquête du monde de notre époux, désertant le plaisir et l’amour, nous cultiverons nous-mêmes une large pénitence. 4619.
» Mais, si tu nous abandonnes, monarque à la vaste science, nous abandonnerons la vie : il n’y a là aucun doute. » 4620.
Pândou leur dit :
« vous êtes vraiment affermies dans cette résolution associée au devoir, je suivrai le propre genre de vie éternel de Vyâsa, mon père. 4621.
» Renonçant aux aliments et aux plaisirs des villes, pratiquant une austère pénitence, j’irai dans la grande forêt, vêtu d’un valkala, faisant ma seule nourriture de racines et de fruits, 4622.
» Versant au soir et au matin les oblations dans le feu, touchant l’eau à l’aurore et au crépuscule, portant mes cheveux en gerbe, une peau ou l’écorce des arbres en guise de vêtements ; 4623.
» Endurant le froid, le vent, le soleil ; méprisant la faim et la soif ; desséchant mon corps par une cruelle pénitence ; 4624.
» Adonné à la solitude, absorbé dans la méditation, vivant de choses mûres ou non mûres, rassasiant les Dieux et les mânes de fruits sauvages, d’eau et de prières ;
» Offrant l’aspect d’un anachorète des bois, je ne ferai jamais aucune chose, qui soit désagréable aux chefs de maison, combien moins aux villageois. 4625-4626.
» Ainsi toujours désirant une règle de plus en plus dure, je pratiquerai la règle austère des Traités de la vie des bois, tant que je n’aurai pas fait mourir enfin mon corps. » 4627.
Après que le roi Pândou, reprit Vaîçampâyana, après que le rejeton de Kourou eut parlé de cette manière et que, rejetant son diadème, son nishka, ses bracelets, ses pendeloques, ses vêtements de grand prix et les parures de ses femmes, il eut donné tout aux brahmes, il ajouta ces nouvelles paroles : 4628-4620.
« Rendez-vous à la ville et dites : « Le descendant de Kourou, Pândou, renonçant aux richesses, à l’amour, au plaisir, à la plus haute volupté, est parti comme ascète avec ses deux femmes pour les bois. » 4630.
Ensuite, les serviteurs et les suivants du monarque, ayant ouï les diverses paroles attendrissantes de ce lion des Bharatides, poussent des clameurs désolées, épouvantables, et s’écrient autour de lui : « Hélas ! hélas ! »
Versant des larmes brûlantes, ils quittent le souverain de la terre et, chargés de toutes ses richesses, ils se rendent à la hâte dans la ville de Nâgapoura. 4631-4632.
Arrivés là, ils racontent l’aventure du magnanime roi, et remettent les différents joyaux du prince. 4633.
Le Mahâbhârata. Traduction française par Hippolyte Fauche (1863).
Visionnez ici le film de Peter Brook adapté du Mahâbhârata:
Les questions du lac (Dharma) à Yudhisthira dans le Mahabharata (adaptation de Peter Brook)
Dans le Mahabharata, la grande épopée religieuse le l'Inde, les frères Pandava, spoliés de tous leurs biens par leurs demi-frères Kaurava pour avoir perdu au jeu, partent en exil, errant dans le désert et la forêt pendant treize ans. Ils arrivent un jour, l'un après l'autre, assoiffés, au bord d'un lac. Dharma (la vérité, la droiture, l'ordre du monde) qui a pris son apparence, les interroge. Ne répondant pas et préférant boire, les quatre premiers meurent. Yudhisthira arrive le dernier et répond correctement aux questions. Il est sauvé et ses frères retrouvent la vie.
L'extrait ci-dessus provient du film TV (6 heures) de Peter Brook, The Mahabharata (1989), d'après l'épopée indienne, adapté de sa pièce de théâtre (9h) qui fit le tour du monde pendant plusieurs années.
https://www.youtube.com/watch?v=yhqkRGISQr8
Traduction française:
Qu’est-ce qui est plus rapide que le vent ?- la pensée.
Qu’est-ce qui peut couvrir la terre entière ?- l’obscurité.
Qui sont les plus nombreux: les vivants ou les morts ? - les vivants, puisque les morts n’existent plus.
Donne-moi un exemple d’espace. - mes deux mains jointes.
Un exemple de chagrin. - l’ignorance.
De poison. - le désir.
Un exemple de défaite. - la victoire.
Qui est apparu le premier: le jour ou la nuit ? - le jour, mais il n’a précédé la nuit que d’un jour.
Quelle est la cause du monde ? - l’amour.
Quel est son contraire ? - moi-même.
Qu’est-ce que la folie ? - un chemin oublié.
Et la révolte ? pourquoi les hommes se révoltent ? - pour trouver la beauté, soit dans la vie, ou au-delà.
Et qu’est-ce qui est, pour chacun d’entre nous, inévitable ? - le bonheur.
Quelle est la plus grande merveille ? - la mort nous assaille chaque jour, on vit comme si on était immortel, c’est cela la plus grande merveille.
02:23:42
« Je suis Dharma, ton père; je suis la droiture, la constance, l’ordre du monde. »
Yudhishthira et ses frères quittent ensuite la cour d’un roi où ils étaient venus déguisés, après avoir répondu à sa question: "Kaliyuga".
Sur Dharma:
https://en.wikipedia.org/wiki/Dharma
Dharma est le synonyme d'un concept védique encore plus ancien: "Rta" (ordre, règle, vérité, logos) qui est le principe de l'ordre naturel qui règle et coordonne le fonctionnement de l'univers et tout ce qui s'y trouve. Rta étant un concept abstrait, il a été représenté humainement par le dieu Varuna, l'"ami de Rta" chevauchant le crocodile Makara, équivalent du Capricorne dans l'astrologie védique.