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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

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Orion, les Mages, Sirius et le Christ

27 Décembre 2024 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #PAMS, #Pléiades, #Christianisme, #Noël, #Sirius, #Capitaine de Vaisseau Pierre Sizaire, #Étoiles et constellations, #Pacifique, #Matariki, #Nouvelle-Zélande, #Aotearoa

Orion, les Mages, Sirius et le Christ

En ce temps de Noël, dans l'hémisphère austral comme dans l'hémisphère boréal, vers onze heures du soir, la constellation d'Orion est au zénith. À l’œil nu, elle se présente comme trois étoiles brillantes alignées (les Mages) se détachant sur un fond lumineux et encadrées plus loin par d'autres étoiles remarquables: Bételgeuse orangée d'un côté et Rigel, blanche, de l'autre. Orion fait partie d'un alignement que les marins nomment P.A.M.S.: Pléiades-Aldébaran-Mages-Sirius. Dans l'hémisphère austral, les Pléiades sont du côté ouest et Sirius du côté est. Dans l'hémisphère boréal, c'est le contraire. Sirius est l'étoile la plus brillante du ciel. Parmi les astres, elle vient après les planètes Vénus et Jupiter par son éclat.

Dans l'hémisphère austral, les Pléiades arrivent les premières à l'est, avant le lever du soleil, vers la fin du mois de juin. Dans les pays du Pacifique et ceux d'Amérique du sud, c'était une grande fête, celle du Nouvel-An, nommée Matariki chez les Māori et Qoyllur Rit'i au Tahuantinsuyu (L'Empire des Quatre Côtés des Incas).

Dans l'hémisphère boréal, c'est le contraire. C'est Sirius qui précède l'alignement terminé par les Pléiades et qui l'entraîne dans sa course à travers le ciel.

Sirius, c'est le Christ. Les étoiles alignées d'Orion, ce sont  les Mages, comme on les nomme traditionnellement. Et pourquoi y-a-t-il justement trois Rois Mages dans la tradition chrétienne, nommés Gaspard, Melchior et Balthazar et pas deux, quatre ou cinq ? Non pas parce qu'ils étaient trois mais tout simplement parce qu'il y a trois étoiles alignées dans la constellation d'Orion. La tradition religieuse est donc d'abord une interprétation cosmique.

Si Sirius n'est pas devenu un symbole christique, c'est sans doute parce c'est le soleil qui l'est devenu, remplaçant Mithra, Apollon et Sol Invictus, soleil qui illumine le jour après la nuit du judaïsme et du paganisme.

L'interprétation cosmique chrétienne a remplacé d'autres cosmologies, d'autres interprétations du ciel nocturne. On peut être certain qu'il y avait au Moyen-Orient et en Perse, avant l'ère chrétienne, une interprétation différente des étoiles et constellations de l'alignement P.A.M.S., des trois étoiles d'Orion et de Sirius. Pour ma part, j'ignore laquelle. Chaque peuple du monde avait d'ailleurs la sienne, parfois communes.

Pierre-Olivier Combelles

Sur le même sujet et sur ce blog:

https://pocombelles.over-blog.com/article-matariki-le-nouvel-an-maori-104902643.html

https://pocombelles.over-blog.com/na-wai-taua.html

https://pocombelles.over-blog.com/2017/12/la-fin-de-l-annee-et-le-retour-des-pleiades.html

https://www.mal217.org/fr/naturalistes-dans-les-andes-1997-2017

NOTE

Une lectrice m'a adressé cette information:

"L’histoire des trois rois mages. Évangile selon Matthieu (nouveau Testament) : des mages (= des astrologues persans) sont venus d’Orient pour rencontrer le Seigneur nouveau né. Ils sont guidés par les étoiles et apportent des cadeaux (l’or, l’encens et la myrrhe). Il n’est pas dit qu’il sont rois ou qu’ils sont trois.
La tradition en a fait des «  rois » (depuis le IIIe siècle AC). Au IXe siècle on leur donne des noms (Gaspard, Melchior et Balthazar). On en fait la représentation des Trois âges de la vie : le plus âgé serait Melchior et représenterait l’Asie (+ encens, Jérusalem, la foi chrétienne), celui d’âge mûr serait Gaspard (= l’Europe + or), et le jeune serait Balthazar (= l’Afrique + myrrhe = agriculture)."

Évangile selon St Matthieu. La Bible de Jérusalem

Évangile selon St Matthieu. La Bible de Jérusalem

Adoration des mages, par Altdorfer, huile sur tilleul, vers 1530, musée Städel. La visite des mages est célébrée symboliquement douze jours après la Nativité, le 6 janvier, jour de l'Épiphanie, longtemps associée aux deux « mystères lumineux » du baptême dans le Jourdain et des noces de Cana.

Adoration des mages, par Altdorfer, huile sur tilleul, vers 1530, musée Städel. La visite des mages est célébrée symboliquement douze jours après la Nativité, le 6 janvier, jour de l'Épiphanie, longtemps associée aux deux « mystères lumineux » du baptême dans le Jourdain et des noces de Cana.

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