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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

michel raimbaud

Michel Raimbaud: En Syrie et ailleurs, contre le parti de la guerre et la loi de la jungle, reconstruire une paix fondée sur le droit international (Discours à l'Institut Schiller, 25-26 juin 2016)

23 Mars 2023 , Rédigé par Rouge et Blanc Publié dans #Institut Schiller, #Michel Raimbaud, #Guerre, #Syrie, #USA, #Politique

Michel Raimbaud: En Syrie et ailleurs, contre le parti de la guerre et la loi de la jungle, reconstruire une paix fondée sur le droit international (Discours à l'Institut Schiller, 25-26 juin 2016)

Michel Raimbaud
Ancien ambassadeur français dans le monde arabe, en Afrique et en Amérique latine. Ancien directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA)

Transcription

Source: https://schillerinstitute.com/fr/media/michel-raimbaud-in-syria-and-elsewhere-against-the-war-party-and-the-law-of-the-jungle-rebuild-peace-in-accordance-with-law/

La loi de la jungle

Le monde d’aujourd’hui est en grand danger de guerre, comme il ne l’a jamais été. Il traverse une crise globale.

On entend beaucoup parler d’une nouvelle guerre froide, qui nous ramènerait au vieil affrontement de jadis entre le « monde libre », ancêtre de « l’Axe du Bien », et le « bloc totalitaire », baptisé « Axe du Mal » par George Bush, un affrontement qui s’était conclu par la victoire de l’Amérique sur le communisme. La disparition de l’URSS en 1991, que Vladimir Poutine qualifie de « plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle », allait provoquer l’avènement du fameux « moment unipolaire américain » de sinistre mémoire : un moment bien plus court que prévu pour l’Empire atlantique qui le croyait éternel, beaucoup trop long pour le reste de la planète, y compris et notamment pour ses déshérités.

« Le plus puissant empire que la terre ait jamais porté », « plus puissant que Rome », va être durant vingt ans (1991/2011) l’hyperpuissance, indispensable et unique, s’arrogeant la vocation de dominer le monde, au nom d’un messianisme inspiré de l’Ancien et du Nouveau Testament à la fois. La volonté divine supposée, c’est-à-dire le bon plaisir du nouveau maître du monde, se substituera au droit international. Et c’est sur les décombres de cette légalité que va se construire l’ordre impérial américain, autour d’un centre « civilisé », qui s’érigera en « communauté internationale », tentant de gérer la planète, y compris une périphérie d’États voyous ou préoccupants.

Le club Elisabeth Arden (Washington, Londres, Paris) prétend depuis un quart de siècle incarner la « communauté internationale ». C’est un directoire inspiré par ce parti de la guerre dont les adeptes peuplent « l’État profond » des pays d’Occident et d’ailleurs. Certains parlent du « complexe militaro-industriel » et de ses annexes ; d’autres l’appellent le « courant néoconservateur ». Ce « parti » impérial belliqueux, interventionniste et bigot, met en œuvre, au nom de Dieu, une politique systématique d’agression, d’ingérence, de destruction, une politique criminelle. Le soi-disant objectif serait d’imposer la paix, la démocratie et les droits de l’homme dans le monde, arabo-musulman notamment, y compris et surtout par la force, puisque c’est la vocation divine de l’Empire de faire le Bien et de réprimer le Mal (notons au passage que tel est l’intitulé de la police religieuse du régime wahhabite d’Arabie saoudite). L’OTAN constitue le bras armé de ce parti de la guerre, donc celui de l’Empire atlantique.

Les dirigeants atlantistes avancent à l’ombre des faux drapeaux de la démocratie, de la justice, de la morale et du droit. Ils diabolisent les pays qui font obstacle à leurs ambitions en les reléguant dans la géhenne des États « préoccupants » ayant vocation à être dépecés en entités « démocratiques » : en bref, les « États voyous ». Ce concept a joué un rôle essentiel dans la stratégie américaine plusieurs décennies durant, et c’est en jouant de cet épouvantail que les États-Unis ont violé et détruit systématiquement le droit international.

Ce droit est fondé sur la Charte des Nations unies qui, dans son article 51, attribue au seul Conseil de sécurité le pouvoir de prendre les mesures adéquates qu’il juge nécessaires au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Mais les néocons** de Washington se moquent de la légalité onusienne. Seules comptent les menaces contre les intérêts américains, qui rendent nécessaires « des interventions militaires directes ». Pour eux, le fondement du droit n’est pas la Charte de l’ONU, mais la Constitution américaine. Selon Noam Chomsky, « ce mépris de la primauté du droit est profondément enraciné dans la culture et les pratiques américaines ».

La doctrine néoconservatrice, « degré zéro de la pensée politique », a un fondement simple : la guerre froide est terminée, mais les États-Unis conservent la responsabilité de protéger le monde face aux « États voyous ». Dans les années 1970, Nixon (cf. « la théorie du fou ») jugeait souhaitable que l’Amérique soit dirigée par « des cinglés au comportement imprévisible, disposant d’une énorme capacité de destruction, afin de créer ou renforcer les craintes des adversaires ». Les annales de la stratégie US démontrent que ces appréciations ne sont pas des vues de l’esprit.

En août 1990, Washington et Londres décrètent que l’Irak est un Etat voyou, et ce ne sera que l’un des premiers d’une longue liste… Le Soudan, l’Afghanistan, la Somalie, la Palestine, la Yougoslavie, l’Iran ou l’Ukraine et quelques autres suivront, dont la Syrie (en 2011).

Robert McNamara, ex-secrétaire américain à la Défense (de 1961 à 1968), peut estimer en juin 2000 (The International Herald Tribune) que les États-Unis sont devenus un « État voyou ». Noam Chomsky fera de même au début des funestes « printemps arabes », constatant que son pays « se place au-dessus du droit international ».

Le parti de la guerre

Le monde de 2016 n’est plus celui de la guerre froide, mais il est également différent de ce qu’il était en 2011.

Comme tous les adages où il est question de guerre et de paix, la locution latine bien connue « Si vis pacem, para bellum » (« Si tu veux la paix, prépare la guerre » en français) est ambiguë, évoquant le concept de paix armée. C’est la devise de l’École de guerre (France), la devise de la marine de guerre britannique. Ce pourrait bien être la devise de l’OTAN. Les Romains qui, dit-on, se disaient harcelés par les Barbares, décidèrent d’aller porter la guerre chez les-dits Barbares afin de les « distraire » et de pouvoir jouir dans leur Empire de la fameuse « paix romaine ». Certains esprits cyniques affirment qu’il faut comprendre en fait : « Si tu veux la paix ici chez toi, fais la guerre là-bas chez les autres. » C’est le sens que donnent à la locution les dirigeants et penseurs du parti de la guerre.

L’affrontement d’aujourd’hui oppose un camp de la paix et le parti de la guerre. Le camp de la paix se réfère aux principes du Droit international, au règlement des crises par la négociation et à la perspective d’un monde multipolaire, tandis que le parti de la guerre prospère sur les ruines de la légalité onusienne, imposant le chaos et la loi de la jungle, cherchant en toute occasion à imposer ses vues par la force. Qu’il s’agisse des guerres du Moyen-Orient, des menaces de conflit nucléaire, de l’implosion à venir du système financier, de la crise des réfugiés ou des autres drames qui affligent la planète, il ne faut jamais chercher bien loin pour retrouver les faucons prêts à tout pour préserver l’hégémonie atlantiste, au besoin par la guerre, et empêcher que le monde ne change de base. Pour concilier les beaux principes et les nobles valeurs d’une part, les guerres d’agression, les comportements criminels d’autre part, la théorie du chaos a réponse à tout.

Or, « lancer une guerre d’agression (…) est non seulement un crime international ; c’est le crime international suprême, ne différant des autres crimes de guerre que parce qu’il contient en lui-même le mal accumulé de tous les autres », avait décrété le Tribunal de Nuremberg, qui savait de quoi il parlait.

Le débat sur l’éthique dans les relations internationales est pipé. Conviction réelle pour les uns, écran de fumée pour les autres, la référence à la légalité n’a pas la même valeur pour les deux camps. Les diplomates ne peuvent faire de miracles s’ils n’ont que des dossiers indéfendables à défendre, du mauvais côté de l’Histoire. Ils ne peuvent être constructifs s’ils sont au service de dirigeants destructeurs, acharnés à entretenir la guerre et à saper la diplomatie.

Maître de l’Empire, l’Amérique est la première responsable des crimes, des destructions, des exactions rappelées précédemment. Obama se félicite d’avoir évité le pire en août 2013, en renonçant à déclencher des frappes punitives (?) sur la Syrie suite à l’affaire des armes chimiques. En fait, cette décision de « rompre avec les règles du jeu » semble avoir été inspirée par sa volonté d’affirmer son pouvoir face aux états-majors, aux services et aux think tanks, influencés et financés par l’Arabie et d’autres pays du Moyen-Orient et la plupart travaillant pour leurs bailleurs de fonds arabes et pro-israéliens.…Rien en tout cas qui puisse inciter les peuples du Grand Moyen-Orient à contredire Paul Craig Roberts*, ancien Secrétaire adjoint US au Trésor, lorsqu’il écrit de sa plume au vitriol (Blog de la résistance, 12 janvier 2016) : « Unique au milieu des pays de la Terre, le régime US est l’organisation criminelle la plus achevée de l’histoire humaine. »

Malgré ses sourires et ses beaux discours, Obama a allumé ou entretenu plus de conflits que George W. Bush et il est à la tête d’un État responsable de la mort de millions d’enfants et d’adultes, de la destruction d’États et de sociétés entières, de dizaines de millions de vies brisées, sans même remonter aux centaines de milliers de victimes d’Hiroshima et Nagasaki. Ayant continué à mettre à feu et à sang le Grand Moyen-Orient, il aura contribué plus que quiconque à la prolifération nucléaire, notamment en Europe, et à la relance d’une politique d’agression contre la Russie et la Chine. Des paroles pleines de paix, mais des actes de guerre comme s’il en pleuvait.

L’avenir n’est pas réjouissant

Soutenue par le lobby sioniste, les Saoudiens et les pays du Golfe, par les marchands de canons, les groupes financiers, et candidate favorite de l’État profond néoconservateur, Hillary Clinton, ex-secrétaire d’État d’Obama, a un lourd passé de va-t-en-guerre et d’extrémiste, ayant joué un rôle actif dans l’embrasement de tous les conflits et toutes les guerres depuis un quart de siècle, de la Yougoslavie et du Kosovo à la Libye et la Syrie, en passant par l’Ukraine et le Honduras. Championne des « changements de régime », elle est frénétiquement anti-syrienne, anti-iranienne, anti-Hezbollah, anti-russe et anti-chinoise. Elle est frénétiquement pro-israélienne.

Paradoxalement, il existe des gens sages outre-Atlantique pour souhaiter que Donald Trump soit élu, son isolationnisme étant susceptible de détourner Washington de son interventionnisme belliqueux.

Les vassaux de l’Empire, européens, moyen-orientaux ou autres, sont complices et co-responsables de tous les malheurs évoqués précédemment. Il est de notoriété publique que la France et ses alliés de l’OTAN, ayant pour référence privilégiée le Qatar, l’Arabie, la Turquie et Israël, n’ont cessé de jouer un rôle moteur dans le « crime international suprême » que sont les guerres d’agression : c’est le cas en Syrie comme ce fut le cas en Libye. Ce soutien est multiforme et assumé : fermeture des ambassades, sanctions, soutien actif à l’opposition armée, y compris terroriste, activisme au Conseil de sécurité, envoi de forces spéciales en violation flagrante du droit international (juin 2016), tolérance à l’égard des djihadistes partant en Syrie…

Le bilan actuel pour la Syrie

En 2011, vient le tour de la Syrie, qui est visée par l’Empire de longue date, à la fois par les plans de démantèlement israélo-américains et par les mesures ou déclarations qui se succèdent depuis 2001. Nous n’entrerons pas dans les détails, ici et maintenant…

L’État syrien ne s’est pas écroulé, comme l’escomptaient les « amis ». Il paie les salaires et les retraites de ses fonctionnaires sans défaillance et ses institutions sont en place, son calendrier constitutionnel étant respecté tant bien que mal. Son armée nationale, appuyée par les alliés russes, iraniens et libanais (du Hezbollah), a résisté à une agression alliant les grandes puissances occidentales aux régimes fondamentalistes du Moyen-Orient ainsi qu’aux dizaines de milliers de mercenaires de cent nationalités.

La Syrie est détruite aux deux tiers, après cinq ans de violence sauvage durant lesquels elle a servi de champ d’expérimentation à toutes les ressources du « chaos créateur ». Un pays jadis prospère, autosuffisant, sans endettement, dont les services publics fonctionnaient, où l’éducation et la santé étaient gratuites, est en ruines. Ses infrastructures (écoles, hôpitaux, centres sociaux, routes…) sont détruites. Pour parvenir à ce résultat, il a fallu que tous les agresseurs « amis de la Syrie » aident les terroristes de l’opposition armée à casser une bonne partie du pays.

Les sanctions multiformes ont entamé le tissu national syrien, soudé par une tolérance « laïque » exemplaire, sans réussir à le déstructurer. Le but de ce politicide était (et est toujours) de démoraliser les populations, tout en leur donnant l’illusion que l’Occident est là pour les « sauver du tyran qui les massacre » et accueillir les réfugiés et les transfuges.

Pour la seule année juillet 2011/juillet 2012, l’Union européenne lancera dix-sept trains de sanctions économiques et financières, de même que les États-Unis, le Canada, l’Australie…. Les sanctions diplomatiques seront décidées dès l’automne 2011, après le veto russo-chinois au projet de résolution inspiré du précédent libyen.

Le bilan humain est très lourd. Avec 300 ou 400 000 morts (dont au moins 130 000 soldats de l’armée régulière), plus d’un million handicapés, 14 millions de réfugiés ou déplacés internes (soit plus d’un Syrien sur deux), le tissu national est déchiré, fragilisé par la prolifération des groupes armés et par l’invasion des mercenaires accourus pour le djihad, ainsi que par certaines revendications ethniques.

Les dégâts matériels sont immenses. Pour la seule Syrie, des estimations récentes évaluent à 300 milliards le coût des destructions et pillages. Bernard Cornut, expert en Moyen-Orient, écrit le 11 mars 2016 : « Vu qu’il est de plus en plus connu et avéré que plusieurs pays, y compris la France, les USA, la Grande-Bretagne, et bien sûr le Qatar, l’Arabie, la Turquie ont soutenu et financé des groupes rebelles armés dans le but affirmé et partagé de changer le régime, et notamment de faire partir le Président en place, ces pays, voire d’autres que la Syrie connaît, sont tous coresponsables à divers degrés des dommages encourus par la Syrie, estimés récemment à 1000 milliards de dollars. » Et de conclure : « Ils devront donc faire face à des actions en justice internationale de la Syrie pour qu’elle obtienne des indemnités de guerre légitimes. » Il propose de créer « une taxe sur le pétrole et le gaz, qui serait affectée à un fonds d’indemnisation des victimes et de reconstruction de la Syrie, à gérer par l’ONU ».

Le terrible bilan enregistré en Irak – un million et demi de morts, dont 500 000 enfants – est là pour rappeler que les sanctions sont une arme de destruction massive, utilisée avec un total cynisme par les « maîtres du monde ». Pour Madeleine Albright, « cela en valait la peine ». Les bouleversements des années passées (selon Ahmed Ben Saada, expert canadien) ont généré, pour « les seuls printemps arabes », 1,5 million de morts et blessés, plus de 15 millions de réfugiés et déplacés (en fait 18 ou 19 en incluant les guerres d’Irak, NDLR). Il aurait coûté à l’ensemble des pays arabes des pertes de 833 milliards de dollars (300 milliards pour la Syrie), dont plus de la moitié en infrastructures diverses et en sites archéologiques ou historiques. Ajoutons à ces dévastations pharaoniques, financées par les États pétroliers à coups de dizaines de milliards, d’autres centaines de milliards de dollars « gelés » (en d’autres termes « volés ») par les sanctions (plus de 700 milliards pour la Libye).

Politiquement, le sort de la Syrie n’est pas scellé, la realpolitik ne tardant jamais à se rappeler au bon souvenir des analystes trop optimistes. Les opposants djihadistes armés ont du mal à se faire passer pour des négociateurs : leurs états de service les enverraient plus facilement vers la Cour pénale internationale que vers les annuaires diplomatiques. Mais les mentors occidentaux leur trouvent des vertus : leurs protégés ne sauraient négocier en position de faiblesse. Il leur faut de temps à autre un cessez-le-feu pour se refaire. Qu’ils violent la trêve est sans importance, puisque le responsable est le « régime » de Bachar al-Assad. Le cercle vicieux peut s’auto-entretenir, les politiciens, les journalistes, les intellectuels occidentaux étant parties prenantes, à quelques exceptions près, à la conspiration du mensonge.

La situation militaire sur le terrain pèse lourd dans la balance diplomatique. En cette fin juin 2016, il est manifeste que l’OTAN, en toute illégalité, met en place dans le nord de la Syrie un dispositif dont la finalité – combattre Daech – ressemble à une mauvaise plaisanterie ou à une nouvelle guerre.

Pour une sortie de crise : rebâtir la paix dans le respect du droit

Pour rebâtir la paix dans le respect du droit, il faut reconstruire la légalité et retrouver les principes onusiens (souveraineté des États, non-ingérence, obligation de négocier pour régler les conflits) en introduisant un nouveau paradigme : les BRICS peuvent être ce nouveau paradigme, qui tend à instaurer un style de relations nouvelles respectueux des souverainetés et mutuellement profitables.

La reconstruction ne saurait être conçue dans le schéma classique : un pool de bailleurs de fonds, émanation de l’Occident, et une Syrie réceptrice à la merci du bienfaiteur qui l’a détruite. L’Amérique et l’OTAN ne font pas bon ménage avec les sorties de crise puisqu’elles en sont les instigatrices. C’est pourquoi le projet lancé par la Chine, intitulé « les Nouvelles Routes de la Soie : une ceinture et une route », répond aux attentes de nombreux pays, près de 70 à ce jour. Ne revenons pas sur la présentation de notre collègue chinois.

Ce projet, qui intègre dans un vaste ensemble de coopération économique « gagnant/gagnant » une bonne partie du Grand Moyen-Orient, notamment la Syrie et ses voisins (l’Iran, le Liban, l’Irak), ainsi que ses alliés (la Russie, la Chine), est de nature à bousculer les équilibres régionaux, à réorienter les échanges et à briser la logique Nord dominant/Sud dominé. Au total, 900 projets et des financements envisagés au niveau de 900 milliards de dollars, comme le rappelle Helga Zepp-LaRouche.

Il prévoit de reconstruire la Syrie détruite sur des bases nouvelles, respectant sa liberté de choix et hors de toute menace. Il vise à lui assurer à terme un environnement plus stable, l’Asie du Sud-Ouest étant structurée autour de deux corridors (avec des rôles majeurs pour l’Iran, l’Irak, la Syrie, l’Arabie saoudite et la Turquie), qu’il s’agisse du corridor ferroviaire (cf. l’axe lancé en 2011), du corridor autoroutier (allant de Urumqi au Proche-Orient) ou du corridor maritime débouchant sur la Méditerranée par Suez.

De son côté, l’Institut Schiller propose un projet s’inscrivant dans la même perspective : « La Nouvelle route de la soie devient le Pont terrestre mondial » mise également sur un changement des règles du jeu au niveau de l’économie mondiale, tout en réservant une place spécifique à la reconstruction de l’Asie du Sud-Ouest, ravagée par la guerre et les conflits depuis un quart de siècle, mais détenant un énorme potentiel de développement et des ressources naturelles et humaines immenses, qui expliquent pour les géopoliticiens les convoitises des pays eurasiatiques et des Empires de la mer.

Ce projet fait écho à la Stratégie des cinq mers annoncée par le président Bachar al-Assad en 2004 pour la création d’un réseau d’infrastructures entre la Méditerranée, l’océan Indien, la mer Rouge, la mer Caspienne et la mer Noire, visant à faire de cette zone stratégique charnière une zone d’échanges entre les trois continents de l’Ancien Monde.

Il faudra bien sûr reconstruire :

  1. Encore faut-il que les groupes terroristes soutenus par l’Occident et ses alliés cessent de détruire. Il suffirait pour cela que les résolutions existantes du Conseil de sécurité soient appliquées.
  2. Il n’y aura pas de perspectives sans la levée immédiate des sanctions qui visent à casser un peuple et son pays.
  3. La solution ne consiste pas à accueillir en Europe les réfugiés que l’on a d’une façon ou d’une autre créés en alimentant la guerre d’agression et le djihad en Syrie.
  4. D’autre part, la lutte contre Daech est certes une priorité, mais n’est pas une fin en soi, car elle ne réglera pas tous les problèmes de la Syrie, notamment son devenir d’État-nation résistante.

Il appartient au peuple syrien et à lui seul de décider de son destin, sans ingérence étrangère. C’est ce principe de souveraineté que rappelle le président chinois Xi Jinping, clamant haut et fort que l’ère unipolaire est révolue et que le monde est désormais multipolaire. Vladimir Poutine se place lui aussi dans le cadre de la légalité internationale et soutient l’État syrien et « les forces armées du président Al Assad qui sont les seules à combattre réellement l’État Islamique ». Les décisions d’intervention du Président russe suscitent la colère des Occidentaux, agacés des références appuyées au droit international qu’ils violent.

Michel Raimbaud

* NDLR: voir sur ce blog: https://pocombelles.over-blog.com/tag/paul%20craig%20roberts/

** NDLR: Expression américaine désignant en raccourci les "Néo-conservatives", groupe de stratèges, anciens disciples du sophiste Leo Strauss, devenus les architectes de l'hégémonie mondiale américaine à partir des événements du 11 septembre 2001.

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Michel Raimbaud: Beyond the pandemic, geopolitics as usual (2020)

25 Avril 2022 , Rédigé par Le Rouge et le Blanc Publié dans #Opération Coronavirus, #Politique, #Michel Raimbaud

Michel Raimbaud: Beyond the pandemic, geopolitics as usual (2020)

June 22, 2020

Last week, the French diplomat Michel Raimbaud sent to me an analysis he wrote under the title “Beyond the pandemic, geopolitics as usual” .
I hope you will enjoy reading it

Highlights by Basma Baddour

* What is unprecedented indeed in the Covid 19 crisis is not the event in itself, but its uncommon impact, resulting from its huge, systematic, world-wide, at first sight irrational instrumentation. Why did it get such an extraordinary importance, as soon as pandemics, far from being an exception, are rather usual?

* Looking back to a recent past, remembering or not that an epidemic alert used to be launched every two or three years, every individual will discover at that occasion the many types of fevers or influenzas possibly fraught with dangers he has escaped from. So we have a right to wonder and ask why or for which reasons this famous Covid19 has become so extravagantly famous and fearsome.

* Of course, we can’t predict the final toll. Let’s say it is not a mild epidemic, but to believe daily figures, it has nothing to do with a pandemic of the millennium. There must be an explanation…

* It’s within everyone’s capabilities to ponder about the impact of media coverage of the crisis, since everything has been done everywhere to condition the populations and bring them to focus on the so-called “War on Coronavirus” at every moment, every detail in their daily life, 24/24 and 7/7..

* It is indeed a permanent brainwash that is imposed on those millions of house-locked down citizens through an omnipresent TV propaganda, the channels altogether centering unremittingly their programs on the “coronavirus”.

* Intentionally or not, this oppressive context makes it possible to push into the far-off background some of the upsetting realities that were unveiled at the occasion of the pandemic, insofar as those realities were bringing to the fore the profound geopolitical reversal which stood out during the last ten years.

* Indeed the obsessive campaign makes the viewers forget the evidence that the Atlantic hegemony is quickly swinging to the Eurasian Block, thus reshaping the World on new bases. This bias raises some questions.

* The Coronavirus episode is doubtlessly and straightly connected with the battle raging between the US flanked by its allies, and the block headed by Russia and China, gathering the Asian partners. What is at stake? The World leadership…

* Just replace some words in the “toxic” coverage : democratization with Global Welfare, “Responsibility to Protect” with Health Security, vaccination and immunization, International community with Global World Order, and endless War on terror with endless War on pandemics, and you will perceive the continuity of the western project of dominance.

* If it is carried out, this world-scale operation (ID 2020), carefully planned in the United States at mid-october 2019 by a numeric simulation of coronavirus, would realize a new razzia led by the West under the pressure of the so-called “Big Pharma” lobby and the guidance of powerful sectors of the American “Deep State”. If it were successful, it would bring back to some extent the geopolitical balance to the situation that prevailed ten years ago.

* But there is no inevitability in the success of Bill Gates and Co, whose projects are coming within the scope of a global hegemony. For the strategists, intellectuals and zealous followers of Westernism, as well as for some UN institutions, traditional go-between for US plans, there is no room for another prospect than a “New American Century”.

* The Atlantic Empire has lost its global supremacy. This shift in the balance from the West to Eurasia is observed by all analysts. It is hard for Trump, Pence, Pompeo, Bolton and Co, but also for the supporters of Gates, Soros and Rockefeller to admit that the nightmare is coming true.

 * The future depends of course on the real visions of the forthcoming leadership, but even more on the strength of popular aspirations. This is the main stake of the crisis.


Full Text here:


Beyond the pandemic, geopolitics as usual


Whatever can be said, we have been about three or four billion people locked down on the five continents, forced to experience a kind of “house-arrest”. Unexpectedly, in a few weeks, this “exception” has become the standard status for crowds of honest citizens, blowing on the planet a backward wind and generating a crazy surrealistic atmosphere. However you call it a “lockdown”, it is a real “containment” of the populations evoking warfare, cold war, repression, fear and mistrust.
 

1 / Some questions and some answers
Of course, this staggering episode will sustain thoughts, reflections and questions about the origin of this mysterious virus that was capable to plunge all of a sudden our familiar society into an unknown but very disturbing future.
What is unprecedented indeed in the Covid 19 crisis is not the event in itself, but its uncommon impact, resulting from its huge, systematic, world-wide, at first sight irrational instrumentation. Why did it get such an extraordinary importance, as soon as pandemics, far from being an exception, are rather usual? Looking back to a recent past, remembering or not that an epidemic alert used to be launched every two or three years, every individual will discover at that occasion the many types of fevers or influenzas possibly fraught with dangers he has escaped from. So we have a right to wonder and ask why or for which reasons this famous Covid19 has become so extravagantly famous and fearsome. Of course, we can’t predict the final toll. Let’s say it is not a mild epidemic, but to believe daily figures, it has nothing to do with a pandemic of the millennium. There must be an explanation…
“Containment” being conducive to reflection, it’s within everyone’s capabilities to ponder about the impact of media coverage of the crisis, since everything has been done everywhere to condition the populations and bring them to focus on the so-called “War on Coronavirus” at every moment, every detail in their daily life, 24/24 and 7/7.. It is indeed a permanent brainwash that is imposed on those millions of house-locked down citizens through an omnipresent TV propaganda, the channels altogether centering unremittingly their programs on the “coronavirus”.
Intentionally or not, this oppressive context makes it possible to push into the far-off background some of the upsetting realities that were unveiled at the occasion of the pandemic, insofar as those realities were bringing to the fore the profound geopolitical reversal which stood out during the last ten years. Indeed the obsessive campaign makes the viewers forget the evidence that the Atlantic hegemony is quickly swinging to the Eurasian Block, thus reshaping the World on new bases. This bias raises some questions.
If the tidal wave we are referring to were just an “illuminati” illusion, would the virus have been dramatized to this extreme as it has been, so as to relegate to the rank of memories the geopolitical mutation? Would the situation – that is not really to the advantage of the West – raise so violent attacks demonizing Russia and China? Unless we consider that the pandemic – or the storytelling – has been a catalyst favorable to the advent of this messianist “New World Order” preached and prophesied by Henry Kissinger, Attali, Gordon Brown, George Soros, Rockfeller, Bill Gates&Co… In fact, these visionaries of bad omen seem to be ready to bank on the most vicious or haziest plans to preserve the US/Atlantic hegemony as if it were a divine privilege: business as usual. But their approach is distorted by their misperception of the realities.


2 / Corona as a geopolitical tool
If the debate on the ins and outs of the crisis can last for ages, there is no doubt as regards the conclusion: it is firstly because of the geopolitical context that the Corona episode made such an impact. Those prominent public figures above-mentioned, leading from behind or on the frontline the so-called “World Government Project”, do not belong exactly to the new generations, rather looking like figures of the past, at the relative exception of their present leader, Bill Gates (aged 64). In spite of their presupposed “genius”, they are blinkered in their vision, misguided by the conviction that the World will remain forever under western rule. It is true that God’s will and “elected peoples” destiny used to be omnipresent in the American political speech as well as in the minds of many citizens, as a deeply-rooted conviction since the Pilgrim Fathers and the founders of the United States, but this self-centered conviction gained a renewed favour in the seventies/eighties with the arising of neoconservatism, a neocapitalist doctrine religiously permeated by Zionism. It reached the height of its glory during George W. Bush administration, when the White House meetings used to look and sound like religious services.
To a lesser extent, this bigot inspiration remains alive in the political speech, including in immoderate statements by Donald Trump. Beyond differences and conflicts, most US politicians – with few exceptions – do agree about the innate supremacy of their country and its vocation to lead the World. A British writer (living in the States), S. Mallaby, wrote: “Neo-imperialist America is still in charge of the Burden chanted by Kipling, but The Burden of the White Man has changed into the Burden of the Rich Man”.
Taking this conviction for granted, we can understand how difficult it is for American leaders to bow before the first conclusions that can be drawn from the ongoing global Grip, namely the gradual but fast decline of the US Atlantic Empire in front of the arising or the come-back of two rival powers to begin with. Economically, China has become number one in terms of Gross Domestic Product (GDP) reckoned in PPP (Parity Purchasing Power) some years ago, as well as the “Factory of the Planet”: by the way, 80% of the medicines produced in the World are “made in China”. Last but not least, the OBOR project (One Belt One Road) referred to as the “Silk Road” is for Peking “the Great National Strategy for the Century”, reflecting the ambition to propose to the World a counter-balance to the “Greater Middle East” of George W. Bush…
Militarily, and according to many standards, US seem to have been outclassed by Russia with regard to nuclear, ballistics, Navy and Aeronautics, telecommunications high technology. Moreover one can say that Moscow has become the referring political and diplomatic power, not only where it used to be influential, but in many regions, including in well known US backyards (Middle East, Africa, Latin America).
Even more impressive is the loss by the US of their moral, intellectual and ideological power. Legacy from World War 2 and imposed on the “Free World” in the framework of the struggle against communism, this US magisterium had overcome the whole “international community” in the aftermath of the unexpected implosion of USSR, but the coronavirus will have ruined this stereotype of America and Europe. Most countries, even unexpected ones, have fetched assistance from the Shanghai Cooperation Organization (China, Russia, Asian partners) but also from Cuba.
Therefore, the Coronavirus episode is doubtlessly and straightly connected with the battle raging between the US flanked by its allies, and the block headed by Russia and China, gathering the Asian partners above mentioned. What is at stake? The World leadership…


3 / The American dream at all costs
Just as Zbigniew Brzezinski (who died recently), Kissinger is one of those prominent “advisers” who survive the alternations and turbulences of the spoils-system, thus becoming permanent references. Whispering in the ear of all the presidents since the seventies, he symbolizes this continuity of the US foreign policy, inspired by the neoconservative messianism, and the total faith in the American natural supremacy. Kissinger served as Secretary of State and National Security Adviser under Presidents Nixon and Gerald Ford. He accessed to celebrity in 1973 at the occasion of the arabo-israeli Ramadan War, promoting an innovative “shuttle diplomacy” between Damascus, Cairo and Tel-Aviv in order to reach cease-fire agreements. Praised to the skies for being a peacemaker, “Dear Henry” succeeded to conceal that he had played in the meantime a leading role in bombing campaigns (Vietnam, Cambodia, Laos), inspiring violent regime-change operations in Argentina and Chile and supporting horrible anti-communist repression in Indonesia.
In 1974 he presented to President Gerald Ford a comprehensive study on the population of the World and its evolution up to 2070, expressing his concern about the high level of world birth rate increase, the disparities between developing and industrialized countries, the discrepancy between developmental needs and demographic pressure in poorer societies, suggesting that “dramatic events” could happen just in time to solve the problem (sic). The paper remained unpublished until 1989. Kissinger was a confident or spokesman for Rockefeller and G. Soros. He got acquainted with the inevitable Bill Gates and inspired his projects. Those good guys are apparently well-intentioned, but they have never concealed their purpose: their Health Programs supposed to “eradicate poverty” are to some extent ambiguous, involving some eugenicist concepts and perverse technical tricks under the cover of Welfare. The guidelines can be read as follows: taking into account the limited potential of earth resources, a small elite of intelligent “happy few” could easily have a much longer life (Kissinger is 97 while life-expectancy in the Rockefeller’s family is over 100 years) and enjoy more welfare in the frame of a world population reduced to its minimum level (sic), if you see what he means.
The noble concept is the devotion to the needs of populations and the welfare of mankind….Bill Gates is the richest man in the world and his foundation could be the financial fountain of universal vaccination firstly in Africa, usual experimental field for West activist “witches”, with the dream of launching this worldwide operation in the aftermath of the “containment”. Bill and his wife Melinda are warm supporters of Kissinger’s thesis, a position widespread among the “Rich Men” (cf.supra): World Economic Forum, Rockefeller, Rothschild, Morgen, etc….
The notion of pandemics being used as a drastic opportunity to march towards a “Global World Order” or a “Government of the World” has been integrated in all the CIA and intelligence reports for many years. In this context, was Covid19 just a splendid opportunity or a man-made virus? Some CIA strategic reports in past years (2014) are very instructive in this regard.
Many honest people have doubts about the reality of these ugly rear thoughts. That’s why their attention must be drawn to the mechanisms that have been and are still used by the Atlantic Empire with a view to extend its global dominance, through a noble “democratization” project. (Iraq, Libya, Syria, Iran, Ukraine, Venezuela, Bolivia, Brazil, etc…).


4 / Come back to the Bad Tricks
It was once upon a time, but it is still today. At Kissinger’s peak of glory,and because the Cold War balance of forces and the right of veto made impossible to pass resolutions according to the sole western views, US and other Atlantic thinkers, experts or leaders were already searching for a mechanism making possible to counter the communist bloc. The first step of this demarche was taken in the late sixties during the so-called “Biafra War” in the newly independent republic of Nigeria, where the richest oil-producing region of the country was the theater for a secession attempt, supported by foreign countries (France and Ivory Coast). This bloody War generated a huge humanitarian crisis attracting foreign western volunteers, including a young medical doctor, Bernard Kouchner, and a lawyer Mario Bettati. The first NGO “Médecins sans Frontières” will be created in the wake of this conflict. The idea was to instrument a new “Humanitarian Law” to by-pass the basic UN principles. It was the “Right of Interference” that won’t be theorized before the late eighties (1987) by the two initiators during a conference on “Morale and Humanitarian Law”. But the context was not suitable.
It got more favorable some years later, with the disintegration of USSR. The new idea was presented again as a “Duty of Interference”, that was to change to a “Duty To Protect” before being crystallized into a terminology in tune with the times: the “Responsibility To Protect” (R2P)was presented as a subsidiary responsibility of the “international community” reduced in fact to the three western permanent members of the Security Council (US, UK and France) and some like-minded countries on occasions. This demarche was of course in contradiction with the international law, since it limited, for the sake of globalization, the reach of the “westphalian” principles of the UN charter (equal sovereignty of the States and non-interference). But the World was entering a new era, the dissolution of the communist bloc paving the way for the US neocons determined to impose the United States as the Ruler of the World.
If you leaf through the pages of a “Book of Tricks” of the Axis of Good, you won’t need to go very far to drive out one of the favorite stratagems of the “Indispensable Nation” which had undertaken to “annex” the World, no more no less. The technique consisted of waving a noble concept in order to reach a shameful goal. Of course, this trick is old as imperialism, but “the most powerful Empire that ever existed on the earth” couldn’t poison international life as it wished until 1991. But in the following years, boosted by the divine surprise above-mentioned, America would catch up. The “Responsibility to Protect” (R2P) would be this “noble pretext” selected to render acceptable the crazy adventure of “democratization” without any significant resistance of an “international community” deeply shocked by the political earthquake. As it is well known, this “false flag” has been used for thirty years (until today) to cover interferences in order to destabilize the “regimes of concern”: “Rogue States” if they support terrorism, detain Arms of Mass Destruction and violate International Law, or “Failed States” if they are accused of not fulfilling their duties, the “international community” (US and allies) thus being entrusted to intervene in order to “protect the people”.
After a running period, George W. Bush, under the pressure of fanatics inspired by the Zionist neoconservative doctrine (Dick Cheney, Paul Wolfowitz, Richard Pearle, Donald Rumsfeld, etc…), will engage the World in “an endless war on terror” against interchangeable enemies. In February 2004, he will introduce his « Greater Middle East » project (published on 13/02/2004 by Al Hayat newspaper): the plan was about reforming, bringing democratization, security, and above all “liberalizing” the “Muslim Green Belt” from Mauritania to Pakistan. In fact, it had nothing to do with democracy, but aimed at taking control of the natural resources, besieging Russia and marginalizing the Israeli-Palestinian conflict. After the destruction of the Iraqi State, “Democratization » ought to make the region more “receptive” to American wishes and « friendlier » to Israel.
Anyway, the ancestors of our Bill Gates and Co Globalists had the dream to get the UN to shoulder the “Responsibility To Protect” so as to integrate it into the Charter, thus opening the way to military actions for “humanitarian reasons”. They needed the blessing of the Council, which was theoretically an impossible task. Guardian of the international law and guarantor of the UN principles, the Council plays the main role in the field of peace-keeping and That’s whyfor years,security. He has the monopole in conflicts and crises settlement. even though recognized by the General Assembly in 2005/2006 about Darfour, the R2P will just remain a casual reference.
In March 2011, the R2P will be invoked again, with a view to engage in Libya the well-known “humanitarian” operation that will result in tens of thousands of victims and destroy the country. Russia and China will realize – but too late – that they had been fooled by their western “partners”. Consequently, in October 2011, after Kadhafi’s murder, Moscow and Peking will use for the first time (after twenty years of prudent abstention) their veto to bar any intervention in Syria, apparently closing the road to R2P based resolutions.


5 / From the New Middle East to the New Global Order
2011was a turning-point in the post-Cold War “American Century” and a partial stop to the global dominance of the US, opening a challenging period of contest, not on an ideological basis as it had been during the East-West conflict, but between US unilateralism and supporters of a multilateralism to come.
There is nothing new in the “New Global Order”, which is to the World what the “international community” used to be years ago: three Atlantic permanent members of the Security Council and like-minded countries talking on behalf and in the name of the United Nations. Obviously, the project is nothing else than a new version of the strategy aiming at the maintenance of the US hegemony on the World.
To get convinced, so try to find in the starring list of the initiators and leading figures involved in this “World Government Project” any non-western, non anglo-saxon “Big Man”? The sole exception is Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, an Ethiopian doctor with a british training background, Director General of the World Health Organization, coming under World Health Assembly (a part of the UN network), widely in the clutches of the lobbies. As for the rest, the “World Government” network is intricate and compact: GAVI (Global Alliance for Vaccines and immunization), World Economic Forum, World Bank, UNICEF, pharmaceutical corporations, Gates Foundation, Coalition for Epidemic Preparedness Innovations (CEPI). Most of those structures are turning around Bill Gates and thepublic figures already cited, and under the supervision of Agenda ID2020, initiated by the Gates Foundation. We should not forget to mention Neil Ferguson, the guru of the London Imperial College, a member of the “Covid 19 Response Team” comprising 50 scientists linked to the WHO. Ferguson was the promoter of the “Total Lockdown”, propagating apocalyptic reports which convinced the UK and US governments and (according to the NewYork Times) the French president, in spite of many disputable predictions forecasting hundreds of thousands or millions of victims, in absence of any total containment.
Just replace some words in the “toxic” coverage : democratization with Global Welfare, “Responsibility to Protect” with Health Security, vaccination and immunization, International community with Global World Order, and endless War on terror with endless War on pandemics, and you will perceive the continuity of the western project of dominance.


6 / And so what?
If it is carried out, this world-scale operation (ID 2020), carefully planned in the United States at mid-october 2019 by a numeric simulation of coronavirus, would realize a new razzia led by the West under the pressure of the so-called “Big Pharma” lobby and the guidance of powerful sectors of the American “Deep State”. If it were successful, it would bring back to some extent the geopolitical balance to the situation that prevailed ten years ago. But there is noinevitability in the success of Bill Gates and Co, whose projects are coming within the scope of a global hegemony. For the strategists, intellectuals and zealous followers of Westernism, as well as for some UN institutions, traditional go-between for US plans, there is no room for another prospect than a “New American Century”. But they are probably wrong. The Atlantic Empire has lost its global supremacy. This shift in the balance from the West to Eurasia is observed by all analysts. It is hard for Trump, Pence, Pompeo, Bolton and Co, but also for the supporters of Gates, Soros and Rockefeller to admit that the nightmare is coming true.
One of the possible options, feared by many, is a gradual evolution towards a totalitarian system spreading all over the World. But it is hardly conceivable. Completely outdated, the Westernism dream implies that Russia and China would accept nowadays, in the new international order, any kind of transnational Gates-style vaccination and/or a Global Government suiting Kissinger’s views. Russia emerged as born again on the ruins of USSR, while China carries on its irresistible ascent on the Great Game Chessboard. It doesn’t mean that the future will be a paradise on earth. It depends of course on the real visions of the forthcoming leadership, but even more on the strength of popular aspirations. This is the main stake of the crisis.

Michel Raimbaud

Source: https://marktaliano.net/french-diplomat-michel-raimbaud-beyond-the-pandemic-geopolitics-as-usual-highlights-by-basma-qaddour/

 

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