monarchie
Konrat Itipon: La France de toujours
A partir de la Révolution, l'idée de nation l'emportera sur l'idée de patrie. Ce qui reliera les Français sera beaucoup moins l'attachement à un même héritage que la conscience de faire partie, dans le présent, de la même communauté humaine, de former tous ensemble une même nation. (...) Les Français de l'Ancien Régime pouvaient s'adonner à des sympathies pleines de curiosité pour l'étranger sans que le salut du pays fût compromis parce qu'un organisme indépendant et supérieur [la Monarchie royale] veillait au bien général.
Marie-Madeleine Martin: L'idée de patrie en France, des origines à nos jours. PUF.
Illustrations et citation par Konrat Itipon sur Twitter. Remerciements.
Hommage de Jean Raspail à Alphonse II de Bourbon et quelques réflexions sur la monarchie en France
Dès que j'ai eu l'honneur et le bonheur de faire la connaissance de Mgr le duc d'Anjou, puis de l'approcher et de m'entretenir longuement avec lui en différentes circonstances, j'ai immédiatement su et compris qu'il existait quelque chose de sacré dans sa personne, toute de lumineuse simplicité.
Il y avait en lui ce qui relève de l'origine divine du pouvoir, et si, l'on veut ne pas me suivre là-dessus, au moins cette élévation religieuse de la pensée et du sens moral qui peut seule autoriser un être humain à régir le destin de ses semblables.
Certains États modernes respectent encore un minimum de sacré indispensable à l'exercice du pouvoir. Le président des États-Unis, par exemple, prête serment sur la Bible et demande fréquemment à Dieu de bénir et de protéger son pays. La persistance des monarchies en Europe, même les plus médiocres et les plus abâtardies moralement, procède de ce même principe.
En France, malheureusement, il n'existe plus la moindre once de sacré dans l'exercice du pouvoir actuel de la république.
C'est vrai que le duc d'Anjou n'avait pas le pouvoir. Mais j'ai la conviction qu'il était dépositaire d'une parcelle de divin. Ce n'est que cela, et rien de plus, la légitimité.
Jean Raspail
Source: http://www.moncelon.com/hommage.htm
S.A.R. le prince Alphonse de Bourbon, duc de Cadix et d'Anjou, chef de la Maison de Bourbon est mort assassiné le 30 janvier 1989 sur une piste de ski à Beaver Creek, au Colorado( États-Unis), ayant percuté un câble métallique tendu en travers de la piste à l'arrivée.
Lors de son voyage en Irlande en 1969*, après l'échec du référendum, Charles de Gaulle confia à Emmanuel d'Harcourt, alors ambassadeur de France, "J'aurais du faire de la monarchie". Sans doute pensait-il au général Franco qui avait rétabli la monarchie en Espagne et mis fin à la guerre civile en mettant sur le trône Juan Carlos de Bourbon. De Gaulle a dit aussi: "Gouverner, c'est prévoir. Je n'ai rien prévu et je n'ai rien gouverné."
Lors de la commémoration du millénaire capétien organisé en 1987 en France pour la célébration du 1000e anniversaire de l'avènement d'Hugues Capet, sous la présidence de François Mitterrand, la monarchie était redevenue très populaire en France, notamment à grâce à la présence rayonnante du duc d'Anjou. Beaucoup d'esprits ont pensé qu'elle aurait pu être rétablie à ce moment-là, les Français aspirant à retrouver la grandeur que de Gaulle avait rendue à la France et qui recommençait déjà son déclin.
Moins de deux ans plus tard, le prince Alphonse décédait mystérieusement sur une piste de ski aux États-Unis. Avec un président aussi machiavélique et envieux que Mitterrand, qui servait le pouvoir de la franc-maçonnerie, qu'il illustra par l'édification en 1988 de la pyramide de verre au milieu de la Cour du Louvre, cette aspiration s'est éteinte d'un seul coup. De son côté, le Parlement espagnol éloignait son héritier, le prince Louis, du baron Hervé Pinoteau** (1927-2020) qui avait été le secrétaire du Prince Alphonse et qui aurait du normalement diriger son éducation. C'est ce m'a raconté Hervé Pinoteau lors des entretiens et échanges que nous avons eus ensemble.
Chartiste, archiviste, héraldiste de formation, Hervé Pinoteau était un excellent homme, un savant, mais il n'avait pas l'imagination, l'audace et les nerfs d'acier d'un Franco pour mettre le prince Alphonse sur le trône de France et l'arène du monde réel n'est pas le musée qu'est devenu le milieu royaliste, "un panier de crabes" aussi, comme m'a écrit un jour Jean Raspail.
Un prince de sang espagnol et français tranchait là-dessus, et de très haut, c'est S.A.R. Mgr. Sixte-Henri de Bourbon-Parme, géopoliticien au tempérament de feu, intelligent, courageux, la politesse délicate et la simplicité des véritables seigneurs et des hommes de coeur, et qui avait connu la Libye et l'Amérique du sud, dont nous avions parlé ensemble.
Si de Gaulle avait rétabli la monarchie française en mettant sur le trône le prince Alphonse, il aurait sauvé sans doute la vie de ce prince si digne d'être aimé, accompli la plus grande geste de l'histoire moderne de notre pays et épargné à la France tous les malheurs qui se sont accumulés depuis, symbolisés par l'incendie criminel de Notre-Dame de Paris. De toutes les erreurs et fautes que le général de Gaulle a commises, c'est la plus grande et la plus tragique.
Pierre-Olivier Combelles
* https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00014496/charles-de-gaulle-voyage-en-irlande
** http://www.noblesseetroyautes.com/mort-du-baron-pinoteau-1927-2020/
Akbar le Grand: "La sagesse du Vedanta est la sagesse du soufisme".
Quand le monde suit la Voie, le sage prospère. Quand le monde s'écarte de la Voie, le sage survit.
Proverbe taoïste
Auprès de nous, personne ne peut être musulman pour toujours. Il devient musulman, puis athée, et encore musulman, et à chaque fois quelque chose sort de lui, jusqu’au moment où il devient complet.
Shams de Tabriz
Abu'l-Fath Jalal-ud-din Muhammad Akbar (15 octobre 1542 - 27 octobre 1605), populairement connu sous le nom d'Akbar le Grand (persan : اکبر اعظم prononciation persane : [akbarɪ azam]), et aussi comme Akbar I (prononciation persane : [akbar]), est le troisième empereur moghol, qui règne de 1556 à 1605. Akbar succède à son père, Humayun, sous la direction d'un régent, Bairam Khan, qui aide le jeune empereur à étendre et à consolider les domaines moghols en Inde.
Personnalité forte et général efficace, Akbar élargit progressivement l'empire moghol pour y inclure une grande partie du sous-continent indien. Son pouvoir et son influence s'étendent toutefois à l'ensemble du sous-continent en raison de la domination militaire, politique, culturelle et économique des Moghols. Pour unifier le vaste État moghol, Akbar a mis en place un système d'administration centralisé dans tout l'empire et a adopté une politique de conciliation des souverains conquis par le mariage et la diplomatie. Pour préserver la paix et l'ordre dans un empire diversifié sur le plan religieux et culturel, il a adopté des politiques qui lui ont valu le soutien de ses sujets non musulmans. Délaissant les liens tribaux et l'identité de l'État islamique, Akbar s'est efforcé d'unir les terres lointaines de son royaume par la loyauté, exprimée à travers une culture indo-persane, envers lui-même en tant qu'empereur.
L'Inde moghole a développé une économie forte et stable, ce qui a conduit à une expansion commerciale et à un plus grand mécénat culturel. Akbar lui-même était un mécène de l'art et de la culture. Il aimait la littérature et créa une bibliothèque de plus de 24 000 volumes écrits en sanskrit, urdu, persan, grec, latin, arabe et cachemiri, dont le personnel était composé de nombreux érudits, traducteurs, artistes, calligraphes, scribes, relieurs et lecteurs. Akbar a également créé la bibliothèque de Fatehpur Sikri, exclusivement réservée aux femmes, et a décrété la création d'écoles pour l'éducation des musulmans et des hindous dans tout le royaume. Des hommes saints de nombreuses confessions, des poètes, des architectes et des artisans du monde entier sont venus à sa cour pour étudier et discuter. Les cours d'Akbar à Delhi, Agra et Fatehpur Sikri deviennent des centres des arts, des lettres et de l'apprentissage. La culture timouride et perso-islamique commence à fusionner et à se fondre avec les éléments indiens indigènes, et une culture indo-persane distincte émerge, caractérisée par les arts, la peinture et l'architecture de style moghol. Désillusionné par l'islam orthodoxe et espérant peut-être créer une unité religieuse au sein de son empire, Akbar a promulgué le Din-i-Ilahi*, un credo syncrétique dérivé principalement de l'islam et de l'hindouisme, ainsi que d'éléments du zoroastrisme et du christianisme.
Le règne d'Akbar a considérablement influencé le cours de l'histoire de l'Inde. Sous son règne, l'empire moghol a triplé en taille et en richesse. Il a créé un système militaire puissant et institué des réformes politiques et sociales efficaces. En abolissant l'impôt sectaire sur les non-musulmans et en les nommant à de hautes fonctions civiles et militaires, il a été le premier souverain moghol à gagner la confiance et la loyauté des sujets indigènes. Il fit traduire la littérature sanskrite et participa aux festivals autochtones, conscient qu'un empire stable dépendait de la coopération et de la bonne volonté de ses sujets. C'est donc sous son règne que furent jetées les bases d'un empire multiculturel sous la domination moghole. Son fils, le prince Salim, connu plus tard sous le nom de Jahangir, a succédé à Akbar en tant qu'empereur.
Akbar receives the Iranian Ambassador Sayyid Beg in 1562, illustration to the Akbarnama, opaque watercolour on gold paper, by Farrukh Beg, about 1590 – 95, Mughul. Museum no. IS.2:27&28-1896. © Victoria and Albert Museum, London
Akbar, ainsi que sa mère et d'autres membres de sa famille, auraient été des musulmans sunnites hanafi. Ses jeunes années se sont déroulées dans une atmosphère où les sentiments libéraux étaient encouragés et l'étroitesse d'esprit religieuse désapprouvée. À partir du XVe siècle, un certain nombre de souverains dans diverses parties du pays ont adopté une politique plus libérale de tolérance religieuse, tentant de favoriser l'harmonie communautaire entre les hindous et les musulmans. Ces sentiments avaient été encouragés par les enseignements de saints populaires tels que Guru Nanak, Kabir et Chaitanya, les vers du poète persan Hafez qui prônaient la sympathie humaine et une vision libérale, ainsi que l'éthique timuride de tolérance religieuse dans l'empire, qui a persisté dans la politique depuis l'époque de Timur jusqu'à Humayun, et a influencé la politique de tolérance d'Akbar en matière de religion. En outre, ses tuteurs d'enfance, dont deux chiites iraniens, étaient largement au-dessus des préjugés sectaires et ont contribué de manière significative à l'inclination ultérieure d'Akbar pour la tolérance religieuse.
Akbar a parrainé des débats religieux entre différents groupes musulmans (sunnites, chiites, ismaéliens et soufis), parsis, hindous (shivaïtes et vaishnava), sikhs, jaïns, juifs, jésuites et matérialistes, mais il avait un penchant pour le soufisme ; il a proclamé que "la sagesse du Vedanta est la sagesse du soufisme".
Dans une lettre adressée au roi Philippe II d'Espagne, Akbar déplore que tant de gens ne se renseignent pas sur les questions relatives à leur propre religion, déclarant que la plupart des gens préfèrent "suivre la religion dans laquelle ils sont nés et ont été éduqués, s'excluant ainsi de la possibilité d'établir la vérité, qui est le but le plus noble de l'intelligence humaine".
Akbar était tellement convaincu des points communs entre les religions qu'il a même tenté de les unir en créant sa propre religion, connue sous le nom de Din-e-Ilahi, ou "religion de Dieu". En empruntant des idées au soufisme, notamment à l'érudit Ibn Arabi, Akbar a cherché comment les principales religions pouvaient être synthétisées dans leur croyance commune en la toute-puissance. En créant le Din-e-Ilahi et en rompant avec la notion de supériorité de l'islam sur toutes les autres religions, Akbar a réalisé son plus grand exploit : "libérer l'État [moghol] de sa domination par les [clercs]", comme le suggère l'éminent historien R.S. Sharma.
https://www.huffpost.com/entry/finding-tolerance-in-akba_b_3031746
La Maison d'adoration ou Ibadat Khana a été créée par l'empereur moghol Akbar (1542-1605 de notre ère) pour organiser des débats religieux et des discussions entre théologiens et professeurs de différentes religions. Abu'l-Fath Jalal-ud-din Muhammad Akbar, plus connu sous le nom d'Akbar le Grand, était le troisième empereur moghol (r. 1556-1605 CE), qui a étendu l'empire à de vastes régions du sous-continent indien. Les chroniqueurs contemporains indiquent qu'après ses victoires décisives et son expansion militaire, l'empereur s'adonnait de plus en plus à des activités intellectuelles et entrait en contact avec des ascètes et des disciples du saint soufi Khwaja Muinuddin Chishti.
https://www.worldhistory.org/Ibadat_Khana/
Textes traduits de l'anglais par Rouge et Blanc avec www.DeepL.com/
Autoportrait à la manière moghole, devant une mappemonde, par Pierre-Olivier Combelles. Aquarelle sur papier, vers 1975. L'original s'est perdu.
Né à Versailles, cité de rois, le 5 janvier 1955, par une glaciale et enneigée journée d'hiver, catholique "orthodoxe", proche de saint François d'Assise et de saint Louis, monarchiste, amoureux de la nature depuis sa plus lointaine enfance, l'auteur avait découvert dans sa jeunesse, seul par ses recherches mais guidé par un instinct lumineux et par de nombreux écrivains et penseurs: les philosophes grecs présocratiques, la poésie soufie, l'art moghol et de l'Inde, les Jataka bouddhistes, les civilisations de la Chine, de la Corée et du Japon, le taoïsme en particulier, celles de l'Amérique du nord et de l'Amérique centrale et du sud, du Pacifique, etc., et plus tard les trésors de l'hindouisme et grâce à Râmakrishna (1836-1886) ceux du vishnouisme auquel il est principalement attaché. Son blog "Rouge et Blanc ou le fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste" est le reflet de cet itinéraire.
In Memoriam Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont, fleur de la noblesse française (27 juillet 1768 - 17 juillet 1793)
Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont,
Fleur de la noblesse française,
Bénie soit votre âme au Paradis.
Le souvenir de votre courage
Est à jamais gravé dans nos cœurs.
Le sang versé des martyrs
Fera refleurir les lis de France.
Pierre-Olivier Combelles
Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont (née le 27 juillet 1768, baptisée le 28 juillet à Saint-Saturnin des Ligneries), dite Charlotte Corday, est morte guillotinée à Paris le 13 juillet 1793, à l'âge de vingt-quatre ans.
Troisième des cinq enfants de François de Corday d’Armont, gentilhomme normand, ancien lieutenant aux armées du roi, et de Charlotte Marie Jacqueline de Gautier des Authieux de Mesnival (13 mars 1737, morte à Caen le 9 avril 1782), Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont était l'arrière-arrière-arrière-petite-fille du poète Pierre Corneille par sa fille Marie.
N'ayant pu entrer dans la prestigieuse maison de Saint-Cyr, Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont, alors âgée de treize ans, fut admise avec sa sœur cadette à l'Abbaye aux Dames à Caen, qui, en tant qu'abbaye royale, devait accueillir les jeunes filles pauvres issues de la noblesse de la province de Normandie.
Elle restera pensionnaire à l'abbaye aux Dames jusqu'en février 1791, puisque la congrégation fut dissoute un an après la nationalisation des biens du clergé et la suppression des ordres religieux. Avec la Révolution, le vote de la loi établissant la Constitution civile du clergé le 12 juillet 1790 entraîna la fermeture des couvents qui furent déclarés biens nationaux.
"Marat pervertissait la France, j'ai tué un homme pour en sauver cent mille." Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont. Dessin: Alban Guillemois (2022).
Lettre trouvée sur Marie Anne Charlotte de Corday d'Armont après son arrestation
Jusqu’à quand, ô malheureux Français, vous plairez vous dans le trouble et les divisions, assez et trop longtemps des factieux et des scélérats ont mis l’intérêt de leur ambition à la place de l’intérêt générale, pourquoi, ô infortunés victime de leur fureur, pourquoi vous égorger, vous anéantir vous même pour établir l’édifice de leur tyrannie sur les ruines de la France désolée.
Les factions éclatent de toutes parts ; la Montagne triomphe par le crime et par l’oppression ; quelques monstres, abreuvés de notre sang conduisent ses détestables complots et nous mènent au précipice par mille chemins divers.
Nous travaillons à notre propre perte avec plus d’énergie que l’on n’en mit jamais à conquérir la Liberté ! Ô Français, encore un peu de temps, et il ne restera de vous que le souvenir de votre existence !
Déjà les départements indignés marchent sur Paris ; déjà le feu de la Discorde et de la guerre civile embrase la moitié de ce vaste Empire, il est encore un moyen de l’éteindre, mais ce moyen doit être prompt. Déjà le plus vil des scélérats, Marat, dont le nom seul présente l’image de tous les crimes, en tombant sous le fer vengeur, ébranle la Montagne et fait pâlir Danton et Robespierre, les autres brigands assis sur ce trône sanglant, environnés de la foudre, que les Dieux vengeurs de l’humanité ne suspendent sans doute que pour rendre leur chute plus éclatante, et pour effrayer tous ceux qui seraient tentés d’établir leur fortune sur les ruines des peuples abusés !
Français! vous connaissez vos ennemis, levez vous ! marchez ! que la Montagne anéantie ne laisse plus que des frères et des amis! J’ignore si le ciel nous réserve un Gouvernement républicain, mais il ne peut nous donner un Montagnard pour maître que dans l’excès de ses vengeances.
Ô France, ton repos dépend de l’exécution de la loi, je n’y porte point atteinte en tuant Marat, condamné par l’univers, il est hors la loi .... Quel tribunal me jugera ? Si je suis coupable, Alcide l’était donc lorsqu’il détruisait les monstres ; mais en rencontra-t-il de si odieux ? Ô amis de l’humanité, vous ne regretterez point une bête féroce engraissée de votre sang, et vous tristes Aristocrates que la Révolution n’a pas assez ménagés, vous ne le regretterez pas non plus, vous n’avez rien de commun avec lui.
Ô ma patrie ! tes infortunes déchirent mon cœur, je ne puis t’offrir que ma vie, et je rends grâce au ciel de la liberté que j’ai d’en disposer ; personne ne perdra par ma mort, je n’imiterai point Pâris en me tuant, je veux que mon dernier soupir soit utile à mes concitoyens, que ma tète, portée dans Paris, soit un signe de ralliement pour tous les amis des lois, que la Montagne chancelante voie sa perte écrite avec mon sang, que je sois leur dernière victime, et que l’univers vengé déclare que j’ai bien mérité de l’humanité, au reste, si l’on voyait ma conduite d’un autre œil, je m’en inquiète peu.
Qu’à l’univers surpris, cette grande action
Soit un objet d’horreur ou d’admiration,
Mon esprit, peu jaloux de vivre en la mémoire,
Ne considère point le reproche ou la gloire :
Toujours indépendant et toujours citoyen,
Mon devoir me suffit, tout le reste n’est rien.
Allez, ne songes plus qu’à sortir d’esclavage !
[Voltaire, Mort de César]
Mes parents et amis ne doivent point être inquiétés, personne ne savait mes projets. Je joins mon extrait de Baptême à cette Adresse pour montrer ce que peut la plus faible main conduite par un entier dévouement. Si je ne réussis pas dans mon entreprise, Français, je vous ai montré le chemin, vous connaissez vos ennemis, levez vous, marchez et frappez.
A M. de Corday d’Armont, rue du Bègle, à Argentan.
Pardonnez-moi, mon cher papa, d'avoir disposé de mon existence sans votre permission. J'ai vengé bien d'innocentes victimes, j'ai prévenu bien d'autres désastres. Le peuple, un jour désabusé, se réjouira d'être délivré d'un tyran. Si j'ai cherché à vous persuader que je passais en Angleterre, c'est que j'espérais garder l'incognito; mais j'en ai reconnu l'impossibilité, j'espère que vous ne serez point tourmenté. En tout cas, je crois que vous aurez des défenseurs à Caen. J'ai pris pour défenseur Gustave Doulcet de Pontécoulant. Un tel attentat ne permet nulle défense. C'est pour la forme.
Adieu, mon cher papa, je vous prie de m'oublier, ou plutôt de vous réjouir de mon sort, la cause en est belle. J'embrasse ma sœur que j'aime de tout mon cœur ainsi que tous mes parents. N'oubliez pas ce vers de Corneille : « Le crime fait la honte et non pas l'échafaud. »
C'est demain que l'on me juge.
Ce 16 juillet.
Source: http://souvenirchouandebretagne.over-blog.com/marie-anne-charlotte-de-corday-a-ete-executee
Extrait du documentaire de France 3 "Corday vs Marat" du 23 avril 2018.
Saint Louis - Le plus Grand Roi d'Occident, par Le retour du Cajun
Remerciements à Rinaldo et félicitations au Retour du Cajun pour ses excellentes vidéos.
C'est le roi Salomon français ! Saint Louis était vraiment très beau , " il avait le chef inondé de blondeur d'épis d'or " , donc de longs cheveux blonds , « des yeux de colombe » , une barbe taillée en pointe à la manière de Jésus et des antiques rois d'Israël , l'air franc et sage. Sa mère lui avait imposé de porter un costume somptueux. Mais Louis s'en détache vite pour ne s'habiller que très simplement : dès 1248, les fourrures disparaissent, les couleurs rouge et or aussi. Il met des habits en laine sombre. Beau chevalier , "élancé, de haute taille, à la douce figure gracieuse et angélique". physiquement et spirituellement notre roi Saint Louis ressemblait tellement à Jésus que ses contemporains le considéraient comme l'incarnation vivante du Christ. Petit-fils de Philippe Auguste par son père, Louis VIII le Lion, et arrière-petit-fils d'Henri II Plantagenêt et d'Aliénor d'Aquitaine par sa mère Blanche de Castille, qui l'élève énergiquement, Louis IX plus connu sous le nom de Saint-Louis, est un personnage exceptionnel, un des plus grands souverains de la dynastie capétienne et un des hommes qui ont le plus contribué à la grandeur de la France. Né à Poissy en 1214, il est trop jeune pour gouverner la France à la mort de son père en 1226. Sa mère Blanche de Castille, exerce alors la régence jusqu'à sa majorité en 1235. De tempérament nerveux et irascible, il a un grand empire sur lui-même et se montre le plus souvent gai, aimant à plaisanter. Il a une volonté ferme et s'il est très pieux, et même ascète, il a horreur des bigots ; sa dévotion est toujours éclairée, fondée sur la charité, comme en témoignent les institutions charitables qu'il crée et l'habitude qu'il a de recevoir à sa table de nombreux pauvres. Sur le plan intérieur, sa mère lui laisse un royaume prospère et calme qu'il centralise et où il fait régner la justice. La légende du bon roi Saint Louis rendant la justice sous un chêne de Vincennes témoigne de ce souci constant ; il surveille baillis et sénéchaux en envoyant des gens de la cour enquêter sur leur gestion et recevoir les plaintes des administrés; par les ordonnances royales de 1254 et 1256 il fait disparaître les exactions et la corruption ; pour faire régner l'ordre, tout en affermissant le pouvoir monarchique ; il prend même des mesures contre la prostitution, les jeux de hasard et les blasphémateurs. Ce règne pacificateur coïncide avec une belle prospérité économique qui amène Saint Louis à affirmer le monopole de la monnaie royale, gros d'argent et écus d'or dont la frappe est décidée entre 1263 et 1266. C'est pendant son règne aussi que la France se couvre de cathédrales gothiques et que l'université de Paris surpasse toutes les autres. La politique extérieure de Saint Louis est dominée par un souci constant de paix ; ce roi très chrétien aime répéter "bénis soient les apaiseurs". C'est ainsi qu'à l'intérieur il interdit les guerres privées et qu'en Europe il s'attache, tout son règne, à faire régner la paix, arbitrant nombre de conflits. Il tranche ainsi le différend qui oppose entre les maisons d'Avesnes et de Dampierre, au sujet de l'héritage de la Flandre et du Hainaut (1256). A la "mise d'Amiens", Saint Louis veut faire cesser le conflit né entre Henri III d'Angleterre et ses barons ; la sentence est favorable au premier... mais les seigneurs anglais ne veulent pas l'accepter (1264). Il n'oublie pas pour autant ses devoirs de roi, car il a une haute idée de ses prérogatives royales et de la mission qu'il a d'assurer le salut des âmes de ses sujets et de faire triompher la chrétienté. Pourtant, Saint Louis n'a pas toujours été l'ami d'Henri III : quand, en 1242, le roi d'Angleterre débarque en France pour soutenir les barons poitevins révoltés, Louis IX va à sa rencontre et le bat à Taillebourg et à Saintes ; cependant, ce roi de paix cherche à se réconcilier avec Henri III, son beau-frère, et des négociations en 1254 , aboutissent en 1259 au traité de Paris, qui met fin au conflit engagé jadis entre Philippe Auguste et Jean sans Terre : Henri III prête l'hommage lige au roi de France pour l'Aquitaine, renonce à la Normandie, au Maine, à l'Anjou, à la Touraine et au Poitou, tandis que Louis IX rend tous les fiefs anglais dans les diocèses de Limoges, Cahors et Périgueux. C'est dans le même souci de paix qu'il refuse de se laisser entraîner par son frère, Charles d'Anjou, dans la conquête du royaume de Sicile et tente de réconcilier la papauté avec l'empereur Frédéric II. Cette volonté pacifique du roi est souvent mal jugée par ses contemporains ; pourtant, les traités qu'il signe n'entament nullement le domaine royal, qu'il se fait un devoir de conserver intact. Une expédition, toutefois, lui parait légitime et même nécessaire : la Croisade menée contre l'Islam , qu'il dirige à deux reprises en 1248 et 1270 avant de mourir, le 25 août 1270, sous les murs de Tunis. En 1297, le pape Boniface VIII canonise ce très grand roi qui a donné un admirable éclat au royaume de France.
Biographie publiée en commentaire à la vidéo du Retour du Cajun par @user-kt4mf2fm9j
Prière du sacre des Rois de France, rapportée par le Vte de Chateaubriand
Prière du sacre des Rois de France
rapportée par le Vte de Chateaubriand
C’est donc à Reims que le prince, objet de tant d’amour, comblera les vœux de ses peuples, que le prélat, en lui présentant la couronne de Charlemagne, l’épée de l’État, le sceptre, l’anneau et la main de justice, adresse au Ciel l’admirable prière réservée pour cette cérémonie:
« Dieu, qui par tes vertus conseilles les peuples, donne à celui-ci, ton serviteur, l’esprit de la sapience. Qu’en ses jours naissent à tous équité et justice: aux amis secours, aux ennemis obstacle, aux affligés consolation, aux élevés correction, aux riches enseignements, aux indigents pitié, aux pèlerins hospitalité, aux pauvres sujets paix et seureté en la patrie ! Qu’il apprenne (le roi) à se commander soi-même, à modérément gouverner en chacun selon son état, ô Seigneur, qu’il puisse donner à tout le peuple exemple de vie à toi agréable. »
Pierre-Olivier Combelles: La vocation de la France
Observez les lis des champs, comme ils poussent : ils ne peinent ni ne filent. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’a pas été vêtu comme l’un d’eux.
Mt 6,28-29
La vocation de la France n'est pas industrielle, ni financière, ni marchande ni même guerrière. Elle est spirituelle, intellectuelle, humaine, artistique, culturelle, généreuse et pacifique.
La vocation de la France n'est pas non plus de piller ou de détruire les richesses naturelles, que ce soit sur son territoire métropolitain et d'outremer comme ailleurs dans le monde.
Car les fleurs de ses armes, trois lis d'or sur champ d'azur, protégés par un liséré rouge comme l'oriflamme de Saint Denis, nous disent que la France doit aimer et respecter, et faire aimer et faire respecter partout les hommes, les peuples et la nature, dans toute leur richesse et toute leur diversité.
Pierre-Olivier Combelles
"La France, Dutourd, on en reparlera dans deux mille ans."
Le général de Gaulle à Jean Dutourd (1956). Jean Dutourd: Conversation avec le Général.
"La France est souterraine."
S.A.R. le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme
Paul Craig Roberts: Le gouvernement nous a aussi appris à mentir
12 octobre 2022
Le gouvernement nous a aussi appris à mentir
Paul Craig Roberts
Hier, j'ai écrit sur la façon dont le gouvernement nous a appris à voler.
Aujourd'hui, la leçon est que le gouvernement nous a appris à mentir.
Un lecteur peut-il citer une seule question importante sur laquelle le gouvernement nous a dit la vérité ?
La Première Guerre mondiale ? La Seconde Guerre mondiale ? La guerre de Corée ? La guerre du Vietnam ? Les assassinats du président John F. Kennedy, de son frère le sénateur Robert Kennedy, de Martin Luther King ? 9/11 ? La guerre en Afghanistan ? La guerre en Irak ? La destruction de la Libye ? L'utilisation d'armes chimiques par Assad ? Covid ? Les "vaccins" Covid ? L'Ukraine ?
Les lecteurs trouveront plus facile d'ajouter à cette liste que de trouver un seul cas où le gouvernement a dit la vérité.
Pourtant, malgré le taux de mensonge de 100 % du gouvernement, les gens se laissent toujours prendre au prochain mensonge, et lorsqu'ils se rendent compte qu'ils ont encore été pris pour des idiots, le gouvernement est passé à autre chose.
Il est très difficile de corriger les mensonges. Les livres d'histoire, les romans historiques et les films les préservent. Les professeurs protègent leur capital humain en les conservant. Il est beaucoup plus facile de donner les mêmes conférences chaque année que d'en préparer de nouvelles. Et l'esprit humain protège les mensonges. Ce que l'on a enseigné aux gens, beaucoup le considèrent encore comme la vérité et ils défendent la "vérité" telle qu'elle leur a été enseignée contre la vraie vérité qui prend généralement une ou plusieurs générations pour s'imposer. Lorsque la vérité réelle est connue, la plupart des personnes impliquées à l'époque sont mortes, et les nouvelles générations ne comprennent pas sa pertinence.
La démocratie américaine elle-même est devenue un mensonge. La démocratie est basée sur l'autonomie via des représentants élus. Mais les représentants ne dépendent pas seulement des votes mais aussi des contributions aux campagnes électorales, et celles-ci proviennent principalement de groupes d'intérêts organisés qui achètent l'élection du représentant pour lui en payant les factures de publicité et les divers forfaits. Le représentant doit son poste aux quelques personnes qui l'ont financé, et sa loyauté leur est acquise. Il fait ce qu'il peut pour ses électeurs, mais jamais au détriment des intérêts des groupes qui le financent.
Il n'y a pas longtemps, la Cour suprême a statué que les contributions aux campagnes électorales sont un droit du premier amendement et que les groupes d'intérêt ont le droit constitutionnel d'acheter le gouvernement qui finit par servir leurs intérêts plutôt que ceux du peuple. Tant que ce système reste en place, il est impossible pour la démocratie américaine de représenter le peuple.
Il est possible que les gens ordinaires aient été mieux représentés sous l'aristocratie et les rois anglais que sous la démocratie américaine. Les rois et l'aristocratie avaient le gouvernement par droit de naissance et n'avaient pas besoin de vendre leur âme à des groupes d'intérêt. Par conséquent, ils étaient libres de prendre en compte les intérêts du peuple et l'ont fait, car la pérennité du pays dépendait de personnes ordinaires prêtes à se comporter et à rendre service. Lorsque le roi et l'aristocratie ont été trop absorbés par leurs privilèges et ont négligé le peuple, le roi et l'aristocratie français ont été victimes de la Révolution française de 1789.
Ces régimes aristocratiques bénéficiaient également de la loyauté raciale ou ethnique. Un Anglais était un Anglais, qu'il soit descendant de Celtes, d'Anglo-Saxons ou de Normands. Un Français était un Français.
A qui un peuple dans une Tour de Babel diverse et multiculturelle est-il loyal ? C'est la question de notre temps pour tous les pays occidentaux.
Au début de ma vie, j'ai vécu dans une Amérique où la parole d'une personne la définissait. Les contrats étaient des poignées de main sur un accord verbal, non enregistré. Une personne qui n'honorait pas sa parole était ruinée.
Il y a vingt ans, j'ai discuté de contrats avec des avocats d'affaires. Ils m'ont dit qu'aujourd'hui, un contrat n'a plus de sens et est inapplicable. Ils continuent à rédiger des contrats pour consigner ce que les parties au contrat attendent d'elles, au cas où elles n'auraient pas l'intention d'honorer le document qu'elles ont signé. Apparemment, les sociétés ne souffrent pas du non-respect des contrats, car les profits sont universellement considérés comme plus importants que la parole donnée.
Traduit de l'américain par Rouge et Blanc avec DeepL.
Source: https://www.paulcraigroberts.org/2022/10/12/the-government-also-taught-us-to-lie/
À la mémoire de nos souverains légitimes, toujours vivants dans nos cœurs
Cyr Belcroix: Louis XVII, le louveteau du Temple
La reine de France
Portrait par Martin van Meytens, vers 1767. Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Habsbourg-Lorraine (en allemand, Maria Antonia Josepha Johanna von Habsburg-Lothringen), archiduchesse d’Autriche, princesse impériale, princesse royale de Hongrie et de Bohême, (née le 2 novembre 1755 à Vienne – morte le 16 octobre 1793 à Paris), fut la dernière reine de France et de Navarre (1774–1792), épouse de Louis XVI, roi de France et de Navarre. Fille de l'empereur François Ier du Saint-Empire, et de Marie-Thérèse d'Autriche, reine de Hongrie et de Bohême, était par son père, arrière-petite-fille de Philippe, duc d’Orléans, frère de Louis XIV, donc une lointaine descendante des rois de France Henri IV et Louis XIII.
"Il n'y a maintenant seize ou dix-sept ans que je n'ai vu la reine de France. C'était à Versailles, elle était encore la Dauphine, et certes il n'eut jamais vision plus délicieuse sur cette terre qu'elle semblait à peine toucher. Elle ne faisait alors que paraître sur l'horizon, pour orner et égayer la sphère élevée où elle commençait de se mouvoir - scintillante comme l'étoile du matin, brillante de vie, de splendeur et de joie. Ah! Quel bouleversement! Quel coeur me faudra t-il pour rester insensible à tant de grandeur suivie d'une telle chute ! Que j'étais loin d'imaginer, lorsque plus tard je la voyais mériter la vénération et non plus seulement l'hommage d'un amour distant et respectueux, qu'elle en serait un jour réduite à cacher dans son sein l'arme qui la préserverait du déshonneur; je ne pouvais croire que je verrais de mon vivant tant de désastres s'abattre sur cette princesse, au milieu d'un peuple composé d'hommes d'honneur et de chevaliers! J'aurais cru que dix mille épées bondiraient hors de leurs fourreaux pour la venger ne fût-ce que d'un regard qui aurait pu l'insulter. - Mais l'âge de la chevalerie est passé. Celui des sophistes, des économistes et des calculateurs lui a succédé; et la gloire de l'Europe est éteinte à jamais.
(à suivre)
R.H. Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution de France. Hachette Littératures, 1989, pp. 95-96.
La famille royale en promenade en gondole sur le Grand Canal de Versailles. Tableau par Georges Roux, au Théâtre Montansier à Versailles. Devant le tableau: Pierre-Olivier Combelles. Photographie prise pour un article de P.O. Combelles sur la Flottille de Versailles dans la revue L'Année Bateaux-Magazine (1987).
György Cziffra: https://fr.wikipedia.org/wiki/Gy%C3%B6rgy_Cziffra