nature
Les sonars des sous-marins US et de l'OTAN menacent l'existence des baleines
Les baleines meurent en masse au large des côtes de la Tasmanie en raison de la fréquence élevée des sons émis par les sous-marins américains et de l'OTAN. C'est ce qu'a déclaré le président du Parti écologique russe "Vert" Andrey Nagibin.
"Nous savons que les derniers sonars, qui sont équipés de sous-marins aux États-Unis et dans d'autres pays de l'OTAN, génèrent des sons d'une fréquence allant jusqu'à 140 décibels, qui se propagent sous l'eau à une distance de 480 km. Cette fréquence est extrêmement dangereuse, elle provoque des suicides massifs de mammifères marins. Ils deviennent simplement fous et sautent à terre. Pour sauver les baleines, l'utilisation de ces appareils doit être interdite immédiatement. Sinon, les marines américaine et de l'OTAN détruiront simplement toute la population" a déclaré Nagibin.
Zénon: vivre selon la nature
"Comme, d'autre part, la raison a été donnée aux animaux raisonnables d'une façon plus parfaite, vivre selon la nature devient pour eux vivre selon la raison. Elle est en effet un instrument régulateur de l'instinct. C'est pourquoi Zénon le premier, dans son livre De l'Homme, a dit que la fin était de vivre conformément à la nature, c'est à dire à la vertu, car la nature nous conduit à la vertu. Cléanthe (du Plaisir), Posidonius, Hécaton (des Fins) sont du même avis. Chrysippe (des Fins, livre I) ajoute qu'en retour vivre selon la nature, c'est vivre selon les moyens que la nature nous donne pour vivre, car notre nature n'est qu'une partie de l'universelle nature. Ainsi la fin devient le fait de vivre selon la nature, la nôtre et celle du tout, sans rien faire de ce qui est défendu par la loi commune, la saine raison répandue partout, donnée aussi à Zeus, qui dirige et organise le Tout."
Diogène Laërce: Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres, Tome II: Zénon. GF Flammarion, Paris, 1965.
Parole du Prophète Mohammad (Loué soit Son Nom): le pain et la fleur
Delostoma integrifolium (Bignoniaceae). Andes méridionales du Pérou, versant Pacifique. Pitunilla (Chumpi-Parinacochas-Ayacucho), Pérou. 2700m d'altitude. Photo: Pierre-Olivier Combelles.
Si un homme se retrouve avec du pain dans les deux mains, il devrait échanger une miche contre des fleurs, car la miche nourrit le corps, mais la fleur nourrit l'âme.
Prophète Mohammad (Loué soit Son Nom)
Omixochitl, la tubéreuse
Omixochitl
J’ai photographié ce bouquet de tubéreuses il y a longtemps.
C’était à Lima, sur la côte du Pérou, en 2020 ou en 2021.
Au Pérou, on appelle la tubéreuse « Vara de San José » ou « Nardo ».
Ces fleurs sont mortes et leur parfum aussi.
Mais elles restent toujours présentes dans ma mémoire.
Le parfum capiteux de la tubéreuse est unique, inoubliable.
Il paraît qu’à Versailles, le roi Louis XIV et la Cour en raffolaient.
Les Espagnols l’avaient rapportée du Mexique, où les Aztèques la cultivaient dans leurs jardins.
Elle était originaire du désert mexicain où elle poussait à l’état sauvage. Elle semble y avoir disparu.
Son nom en nahuatl est omixochitl: fleur d’os.
Omi: os
Xochitl: fleur
à cause de la couleur blanc crème de ses fleurs.
Les Aztèques ont été effacés de la Terre et de leurs os il ne reste presque plus rien.
Mais omixochitl, la fleur d’os, fleurit et embaume toujours, ici et là.
Le parfum du cœur immortel des Aztèques.
Pierre-Olivier Combelles
Pitunilla (Andes du Pérou), 9 mars 2022.
Remise des diplômes AgroParisTech 2022: discours des étudiants révoltés
Discours d'un groupe d'étudiants révoltés lors de la remise des diplômes d'AgroParisTech 2022 (ancienne École nationale d'Agronomie dite "Agro"). Révoltés par les ravages du capitalisme et de la recherche exclusive du profit, sur l'homme, sur la société et sur la nature et par la destruction de la vraie agriculture. Des étudiants droits, moraux, lucides et courageux. Ce sont eux dont la société et le monde ont besoin.
Pierre-Olivier Combelles
476 075 vues 10 mai 2022 et 1 577 commentaires !!! contre 100 fois moins pour la vidéo officielle de la cérémonie !!! c'est tout dire ! leur discours s'adresse en effet à un public très large, infiniment plus large que celui des Agros et de leurs familles. C'est un discours politique. Ces jeunes diplômés seront-ils le noyau de la nouvelle Ecole nationale d'Agronomie de la nouvelle France ?
Vers une famine mondiale organisée
Le "changement climatique anthropique" est une escroquerie, une opération psychologique servant de prétexte pour réaliser d'immenses changements économiques, culturels et socio-politiques à l'échelle mondiale. C'est une instrumentalisation, inventée par Al Gore le bien-nommé, des constantes et multiples variations du climat depuis que la Terre existe ("La seule chose qui ne change jamais, c'est que tout change toujours".- Proverbe taoïste chinois). Comme avec l'Opération Covid, et avec d'énormes profits financiers pour les intéressés, elle a aussi servi à asservir la science, par la corruption comme par la punition. Les programmes scientifiques doivent répondre à des critères idéologiques et les scientifiques qui n'acceptent pas sont écartés, suspendus, censurés, diffamés.
Dans les années 1990/2000, vivant et faisant de la recherche en botanique et en ethnobiologie de manière indépendante en Amérique du sud (Pérou et Bolivie), je m'étais rendu compte par exemple que les programmes de l'IRD (Institut pour la Recherche en Développement), autrefois ORSTOM (Office de la Recherche Scientifique dans les Territoires d'Outre-Mer) étaient directement déterminés par le Sommet de Rio de 1992 et par la politique de l'ONU, notamment celle du réchauffement/changement climatique, et par les intérêts privés de l'industrie (breveter par exemple les plantes alimentaires ou médicinales autochtones). Ces "recherches" étaient déconnectées de l'histoire et de la réflexion philosophique, et d'ailleurs les chercheurs titulaires, bénéficiant de salaires et d'indemnités d'expatriés mirobolants (ils étaient là, dans ces pays très pauvres "pour se faire des couilles en or", selon leurs propres termes) étaient généralement incultes et sans scrupules: des "mercenaires de la science", comme je les avais appelés à l'époque.
Dans idéologie du réchauffement/changement climatique anthropique, aucune réflexion critique, aucun débat, aucune contestation ne sont autorisés.
Le "changement climatique", boosté par la guerre contre la Russie qui a des conséquences mondiales sur l'approvisionnement en céréales, surtout de blé (dont l'importance dans l'alimentation moderne a pris une importance aberrante) va justifier le passage à une alimentation artificielle, la plus artificielle possible, utilisant les découvertes de la bio-technologie. Celle qui rapporte le plus au secteur financier et par ses conséquences désastreuses sur la santé humaine (ne parlons pas de l'impact sur la nature, considérée comme une poubelle), contribue à réaliser le programme malthusien de dépopulation de la planète.
Le véganisme, né sur la côte ouest des États-Unis, est un des moteurs de cette "transition écologique" (qui n'a rien d'écologique), ce passage au "capitalisme vert et inclusif" prôné par la Haute Finance avec la bénédiction du Vatican.
Tout cela suppose l'uniformisation et l'urbanisation générale des humains, afin de les parquer, de les modifier et les contrôler comme du bétail. Pire que du bétail même: comme une fourmilière qu'il faut détruire. Urbanisation (dans des métropoles ou des mégapoles qui n'ont plus rien à voir avec les villes traditionnelles) qui a été accélérée par la virtualisation des échanges provoquée par la "crise" du Covid.
Avec la "pandémie" (terme mensonger de l'O.M.S, financée en grande partie par Bill Gates), les élèves des écoles, collèges et universités du Pérou, par exemple, ont été obligés se suivre l'enseignement à distance. Pour cela, il faut des appareils compliqués et coûteux: smartphones, tablettes, ordinateurs, un abonnement téléphonique et à internet, l'acquisition de techniques en général totalement étrangères aux parents et aux grands-parents, et une connexion inexistante dans les "campagnes". Le résultat est catastrophique. les professeurs avouent que les élèves ne travaillent plus, constamment distraits par leurs portables.
Bilan au Pérou: les villages et hameaux ruraux se sont vidés, les enfants étant obligés d'aller vivre en ville pour suivre les cours ... virtuellement ! Dans ce pays d'agriculteurs qui, dans le passé préhispanique, ont domestiqué tant de plantes comme la pomme de terre, la oca, l'ulluco, la mashwa, la maca, l'achira, l'arracacha, le cedrón, la cacahuète (mani), des Passiflores (tumbo, granadilla, maracuya), et tant d'autres, la main d’œuvre rurale est devenue encore plus rare. Et bien entendu, les jeunes qui vivent en ville ne reviendront plus travailler aux champs. Ils deviendront, non pas des producteurs, mais des consommateurs, directement dépendants du "libre-échange", des modes véhiculées par les réseaux sociaux et les vedettes du sport et du show-business, des importations et des exportations, elles-mêmes soumises aux lois et aux vicissitudes du Marché et de la politique internationale.
Les gouvernements qui se sont suivis ont tous pratiqué la même politique néfaste d'assistance qui consiste d'une part à freiner la production nationale au profit des importations et d'autre part à distribuer à la population appauvrie voire misérable des aides (sous condition de vaccination aujourd'hui!): "bonos" de quelques centaines de soles, approvisionnement en aliments de base de très médiocre qualité (pâtes) par des organisations comme les Restaurants populaires, Vaso de Leche, etc. Et cela dans les zones rurales où les habitants devraient vivre de la production agricole !
Au Pérou, pays tropical où l'on peut cultiver toute l'année et jusqu'à plus de 4000 mètres d'altitude (4350 m exactement pour la maca, Lepidium meyenii), tous les prix augmentent en raison de la pénurie de carburant et aussi de farine de blé qui était en grande partie importée d'Ukraine et de Russie avant la guerre. Sur les 2 millions de tonnes consommées chaque année au Pérou, 800.000 tonnes étaient importées et seulement 200.000 tonnes produites nationalement. Alors que partout dans les Andes on peut cultiver le blé, en plus de l'orge, du maïs, de la pomme de terre et quantité d'autres plantes alimentaires, avec en plus toutes les ressources infinies de la Côte et de l'Amazonie!
Aujourd'hui, nous assistons aussi à une pénurie de fertilisants, d'engrais chimiques, qui aggrave la crise alimentaire. C'est la rançon du passage à l'agriculture industrielle. Les petits agriculteurs péruviens, depuis des temps immémoriaux, n'utilisent que des engrais naturels: "guano" de poules, de cochons d'Inde, des îles ("guano de las islas"), guano de molle (humus de l'arbre Schinus molle), etc. Ils sont donc autonomes. C'est insupportable pour le Marché, le Libre-échange et le néo-libéralisme.
En Inde, 70% de la population sont des petits agriculteurs. Aujourd'hui, ils manifestent massivement contre le passage à l'agriculture industrielle que cherche à imposer le premier ministre Narendra Modi, un néo-libéral, actuellement en visite officielle en France, après celle de la Commission européenne.
https://mu.ambafrance.org/Visite-du-Premier-Ministre-Narendra-Modi-en-France
https://french.almanar.com.lb/2317229
La situation au Pérou est une aberration totale, qui s'explique par le manque de culture générale de la population (qu'on ne peut pas lui reprocher : "Le peuple étant toujours enfant, le Souverain doit toujours être père" - Rivarol), mais surtout par la bêtise, l'arrogance, la corruption et la méchanceté des milieux politiques, médiatiques et d'affaires péruviens et leur soumission totale à l'idéologie internationale et du Marché ainsi qu' au règne absolu de l'Argent et du profit.
C'est cela le "Progrès", selon certains. Le Progrès... vers quoi ?...
Le président Pedro Castillo, cible des milieux d'argent au Pérou, mais élu par la majorité des Péruviens, devrait profiter de la crise actuelle pour susciter un retour à la terre et redévelopper la petite agriculture, en donnant lui-même l'exemple.
https://www.hispantv.com/noticias/peru/542673/castillo-racismo-derecha-referendum
Pierre-Olivier Combelles
(Naturaliste, ethnobiologiste, ancien membre du Laboratoire d'Ethnobiologie-Géographie du Muséum national d'Histoire naturelle)
Sur les mêmes sujets et sur le même blog:
https://pocombelles.over-blog.com/2016/08/ernesto-cardenal-economia-de-tahuantinsuyu.html
https://pocombelles.over-blog.com/2015/10/vivre-c-est-penser.html
et ailleurs:
Vers une catastrophe alimentaire mondiale, provoquée par des actes de sabotage. politiqueBiden utilise cyniquement l’Ukraine pour couvrir le sabotage alimentaire
Par F. William Engdahl
Mondialisation.ca, 28 avril 2022
Pénuries alimentaires dans six mois – Les mondialistes nous disent ce qui va se passer ensuite
par Brandon Smith
https://alt-market.us/food-shortages-in-six-months-the-globalists-are-telling-us-what-happens-next/
Claude Bourguignon: Gestion de la pathologie végétale et gestion de la pathologie humaine
Claude Bourguignon est un microbiologiste des sols. Il a travaillé à l'INRA (France) avant de quitter cet organisme, en désaccord avec sa politique.
Cette citation date de quelques années, d'avant la "plandémie" du Covid. On ne peut que faire le parallèle entre l'agriculture industrielle actuelle qui est, selon son expression "la gestion de la pathologie végétale" et la "Santé", devenue la "gestion de la pathologie humaine". Toutes deux témoignent de la même perversion. Perversion fondée sur le mensonge et la torsion du sens des mots selon la méthode orwellienne (Orwell ayant été un initié et 1984 étant un programme, comme Le Meilleur des Mondes d'Huxley), conséquences du pouvoir absolu de l'argent et de la religion du profit et de l'usure imposés par quelques-uns à l'ensemble de l'humanité.
Conversation avec Claude Bourguignon (2011). À visionner absolument:
https://www.youtube.com/watch?v=bCfPYKrESPI
https://www.youtube.com/watch?v=Ec_efHkkpFM
Claude Bourguignon, c'est l'intelligence, la vraie intelligence, l'intelligence profonde, élevée, vaste, cosmique, holistique. C'est l'intelligence de la vie. Née du contact intime avec la terre. C'est la sagesse.
P.O.C.
An Interview With Dr. Vandana Shiva: ‘The Evolved Mind Sees Earth as One Family’ (Children's Health Defense)
04/06/22
In an interview with The Defender, environmental champion Dr. Vandana Shiva shared her perspective on how the degradation of the planet can be reversed by returning to traditional organic farming practices and compassionate community organization.
(...)
Shiva’s understanding of economics and corporate greed is grounded in her knowledge of quantum physics. Her description of the cause and effect of materialistic aggression represents a unification theory, detailing the elements of human degradation.
She described this destructive behavior:
“The very idea of thinking you are separate from, and superior to others is a thinking of petty minds. And petty minds create conflicts. Petty minds have the urge to take what belongs to others. It creates the limitlessness of wanting to own more and more.
“And that to me is the disease that has allowed the 1% to emerge. It’s the disease that allowed the techno-barons of today to harvest $1.5 trillion while ordinary people lost $3.4 trillion during the lockdowns and the COVID crisis.”
Shiva’s knowledge of history is based on her analysis of economic and psychological dysfunction. She spoke about a syndrome that has allowed an eclipse of compassion:
“When you’re disconnected and you’ve put owning first, you objectify the others; you made women your property, you made indigenous people your slaves, you made Mother Earth your private property. All of this then allows you simultaneously to give freedom to harm.
“I would call it moral anesthesia. If I’m living, then I’ll feel the pain of everything around me. But if I’m anesthetized by greed, by power, I will not feel that pain. So in a way, the rich and powerful are living under the anesthesia of cruelty.”
Coming from her critical understanding of a world dominated by greed, Shiva’s desire to heal the planet embraces the creative paradigms lost to much of the modern world.
(...)
Sur le même sujet, là où le modèle industriel étatsunien est exporté par Bill Gates:
04/25/22
Why Bill Gates Wants Africa to Adopt Failed Industrial Farming Practices
A three-part video series, “Rich Appetites,” examines the motives of powerful organizations that continue to push the U.S. industrial agriculture model on African farmers, despite decades of failure.
By
Susan C. Olmstead
https://childrenshealthdefense.org/defender/bill-gates-africa-industrial-farming/
Omixochitl: le parfum de la tubéreuse
"Omixochitl" the Tuberose (Polianthes tuberosa) by Emily W. Emmart Trueblood. Economic Botany Vol. 27, No. 2 (Apr. - Jun., 1973), pp. 157-173 (17 pages) Published by: Springer on behalf of New York Botanical Garden Press.
Depuis les immensités sauvages du désert de Sonora, au Mexique, d'où elle est originaire et d'où elle semble avoir disparu, et le temps des Aztèques, c'est toujours le même parfum que dégage, surtout le soir, la tubéreuse (Agave tuberosa Thiede & Eggli, Asparagaceae (Agavaceae)*.
Les Aztèques qui l'avaient cultivée et fait connaître au monde entier l'appelaient omixochitl, "fleur d'os" (omitl : os, xochitl : fleur en nahuatl) à cause de la couleur blanc "cassé" de ses fleurs. Elle était consacrée, semble t-il, à Xochipilli (de xochitl, fleur et pilli, seigneur: le Seigneur des fleurs), le dieu des fleurs, de la jeunesse, de la poésie et de la musique, et à Tlaloc, le dieu de la pluie.
Les Aztèques ne sont plus, ni les Jaguars et les Aigles, mais grâce à eux et à leur amour des fleurs, omixochitl continue à embaumer les nuits.
P.O.C.
* Aussi nommée Polianthes tuberosa.
(Wikipedia) Carte de localisation du désert de Sonora (États-Unis / Mexique) Source : et:Pilt:Sonora2.gif, Siim Sepp, 2004 Modifiée par l'utilisateur Urban, avec Paint, 2005.
Tubéreuse. N. f. (1610, de tubéreux). Plante (Amaryllidaceae, herbacée, vivace, à hautes tiges florales portant des grappes de fleurs blanches très parfumées - La fleur de cette plante utilisée en parfumerie. (...)
Dictionnaire Petit Robert, 1972.
Les Aztèques ont été doublement dépossédés de cette plante: d'une part parce que leur civilisation a été pillée et détruite par les Hispaniques lors de la Conquête, avec leurs merveilleux jardins botaniques dont ils sont les inventeurs, mais aussi parce que l'Occident n'a même pas conservé le beau nom original nahuatl omixochitl, mais lui a donné un autre nom, non pas poétique, mais le nom scientifico-technique intellectuel "tubéreuse" (même si celui-ci évoque, pour moi, l'adjectif féminin et alangui "rêveuse", ou encore "heureuse", "langoureuse", ou le nom du chêne vert, "yeuse", toujours du féminin, qui font oublier sa signification réelle). La botanique est, d'une certaine manière, une science coloniale. Comme la zoologie d'ailleurs. Je me souviens d'un échange avec l'ornithologue danois Jon Fjeldså, conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Copenhague, auteur avec Niels Krabbe de l'ouvrage "Birds of the High Andes", admirablement illustré par Fjeldså, et qui est toujours sur ma table dans les Andes. Pas un nom vernaculaire d'oiseau. Seulement les noms scientifiques, souvent incompréhensibles, vaniteux, voire carrément inexacts, alors que les noms vernaculaires en quechua, aymara ou autres langues vernaculaires du Pérou ou de la Bolivie, sont si colorés, si expressifs, si justes. Fjeldså en était dans l'ignorance la plus complète et n'en voyait absolument pas l'intérêt.
Pour avoir une idée vivante de ce que pouvaient être l'univers et la vie quotidienne des Aztèques, on peut regarder les films documentaires tournés à Bali dans les années 1930 par le cinéaste mexicain Miguel Covarrubias. Les Aztèques étaient des Asiatiques d'Amérique. La culture traditionnelle balinaise semble avoir disparu en grande partie. Les Aztèques, comme les Balinais d'autrefois, donnent une haute idée de l'humanité.
http://www.youtube.com/watch?v=Ro7gWYgvrF0
Pour revenir à la tubéreuse, omixochitl, et à l'Amérique hispanique, le nom qu'on lui donne aujourd'hui au Pérou est "Vara de san José" ( "Vara" désigne une canne, une hampe) et au Venezuela et au Mexique, "nardo". Au Mexique, elle porte aussi le nom de "amole" en nahuatl. Au Pérou, c'était la fleur traditionnelle, blanche et parfumée, des communiants. Aujourd'hui elle y est très peu connue et les habitants ignorent tout de son origine préhispanique.
Roger Caillois: Pierres
Roger Caillois: Pierres (Gallimard, 1966, 1967)
Entretien (INA) avec Roger Caillois à propos de "Pierres":
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/cpf87007364/roger-caillois-la-passion-des-pierres
https://exb.fr/fr/161-la-lecture-des-pierres.html
Feuilletage de l'ouvrage de Roger Caillois: La lecture des pierres (à partir de l'exceptionnelle collection de pierres de l'auteur, léguée au Muséum national d'histoire naturelle):
Notice de Roger Caillois sur Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Caillois
Dans sa bibliographie, Wikipedia omet son remarquable ouvrage: "Poétique de Saint-John Perse".
Son antagonisme avec Lévi-Strauss, le Freud de l'ethnologie, explique la relative obscurité dans laquelle il est tenu en France, sauf des connaisseurs évidemment. Son génie universel cadre mal aussi avec l'orgueilleux et borné chauvinisme français.