nature
La sirène des forêts d'Avril
Dans la mer de jacinthes bleues des forêts d'Avril, une sirène basque est venue jouer avec un cachalot qui souffle. Montage de Krispo (http://ikusibatusi.blogspot.fr/) sur une photographie de Pierre-Olivier Combelles
"Sirena silvestre al anochecer". Ce soir, la sirène est revenue pour jouer dans la mer bleue des forêts d'Avril. Montage de Krispo (http://ikusibatusi.blogspot.fr/) sur une photographie de Pierre-Olivier Combelles
"Esta sirena es muy especial y presumida, se sumerge en bosques de flores azules silvestres para tener brillos irisados en su piel."
(Cette sirène est très originale et coquette; elle se baigne dans les forêts de jacinthes bleues sauvages pour avoir des reflets irisés sur sa peau.)
Krispo (Ikusi Batusi)
Dr. Mary E. White, an australian paleo-botanist specialist of Gondwana
Une fougère fossile du Carbonifère inférieur, probablement "Nothorhacopteris cf. kellaybelensis, d'âge Mississipien supérieur (ou même Pennsylvanien inférieur, à mon avis), typique du Groupe Ambo" (communication personelle de M. Thierry Sempéré, géologue de l"IRD, 2017), que j'ai trouvée an 1997 dans la puna de la région du lac Junin, dans les Hautes Andes du Pérou vers 4200 m d'altitude.
ARTICLE EN CONSTRUCTION
https://brettdolsenphotography.wordpress.com/2013/11/03/dr-mary-e-white/
Mary White grew up in Southern Rhodesia (what is now Zimbabwe) and attended the University of Cape Town where the subject of her Masters Degree thesis in Botany was Palaeobotanical. It was supervised by Professor Alex du Toit, a 'father' of Continental Drift, and from this chance association a lifetime's interest in Gondwana and its environments and biota has evolved. After University, an interest in systematic botany in Africa, travelling and living in the wilds with their geologist husband and young children, provided more background to understanding southern floras.
The White family came to Australia in 1955 and from 1956 until the 1980s Mary White was a consultant to the Bureau of Mineral Resources in Canberra, reporting on field collections of plant fossils and producing 55 BMR Records. She also worked part-time as a consultant to mining companies, while raising five children. As a Research Associate of the Australian Museum in Sydney since 1975 she has curated at the plant fossil collections, establishing a fully documented research collection of 12,000 specimens and writing scientific papers on her discoveries in the collection. This work showed her that there was no book which presented the big, interdisciplinary, picture of the evolution of a continent and its flora through time, and inspired The Greening of Gondwana. (First published in 1986 by Reed Books; Third Edition, published by Kangaroo Press/Simon & Schuster, in June 1998)
Since 1984, Mary White has been a full-time writer and lecturer, presenting her interests in the prehistoric world and the evolution of the Australian continent and its biota to the enjoyment of everyone interested.
The Nature of Hidden Worlds and Time in Our Hands, on the fossil record and semi-precious gemstones, (and four children's books) followed The Greening of Gondwana. An account of how Australia became the driest vegetated continent, After the Greening, The Browning of Australia was published by Kangaroo press in 1994 and won the Eureka Prize. (The Nature of Hidden Worlds has been released as Reading the Rocks -- Kangaroo press 1999 and Time in Our Hands is to be re-released in 2001) Listen ... Our Land is Crying, on the Australian environment, its problems and solutions, followed in September 1997. Its companion volume Running Down - Water in a Changing Land -- was launched on the 23rd of October 2000 by Dr Graham Harris, Chief of CSIRO Land and Water. It covers palaeodrainages; ancient river systems; what our rivers were like at the time of European settlement, and how they are today, groundwater and all aspects of Australia's most precious resource. Listen and Running Down explain how the geological history of the continent pre-determined many of the problems that European-style land and water use have caused.
The Greening of Gondwana, After the Greening, Listen and Running Down form a four part saga, a background to understanding why much of our current land and water use is unsustainable. Another book -- on the Biosphere; bacterial origins for life; symbiosis; the microbiology of soils; and how Australian ecosystems function -- is in preparation.
Macquarie University granted Mary White a Doctor of Science degree in recognition of her contributions to science through her books in 1995. The Queensland University of Technology granted her the degree of Doctor of the University on the 20th September 1999. She received the Riversleigh medal 'for excellence in promoting understanding of Australian prehistory' in December 1999. Running Down was short-listed for the Eureka Prize in 2001.
Source: https://population.org.au/about/people/dr-mary-white
Souvenir du printemps dernier
Platanthera chlorantha (Orchidaceae), entre St Benoît et la D 906. Photo: Pierre-Olivier Combelles, mai 2016.
Comme Linné l'avait compris et démontré*, la botanique est une science amoureuse. A un certain degré, elle devient poésie.
Pierre-Olivier Combelles
* Carl von Linné: Voyage en Laponie https://www.ladifference.fr/media/feuilleteuse/extrait-978-2-7291-1412-1.pdf
Cet article est une republication. Source: http://pocombelles.over-blog.com/2016/06/les-belles-de-mai-la-platanthere-platanthera-chlorantha-orchidaceae.html
La légende de la Constellation de la Martre (Grande Ourse) des Anishibabes du centre de l'Amérique du Nord
La constellation de la Grande Ourse ressemble beaucoup plus à la silhouette d'une martre bondissante (sans la tête) avec sa longue queue et ses pattes, quà celle d'un ours.
Avec l'automne, les Pléiades font leur réapparition dans le ciel, au sud, et la Grande Ourse monte au nord-nord-ouest. Les deux légendes rapportées ici nous viennent de l'Amérique du nord. Ici, en Europe, les hommes ont oublié les racines cosmiques de la Préhistoire et ne connaissent, dans le meilleur des cas, que les légendes astronomiques des Grecs, toujours citées ad libitum.
P.O.C.
La légende de la constellation de la Martre est l’une des préférées des Anishinabes et est souvent racontée par les grand-pères qui vivent de la chasse et de la trappe.
Cette légende explique l’origine des saisons et met en évidence l’importance de la collaboration, de la détermination, du don de soi et du partage pour la survie.
Elle nous enseigne aussi que chaque élément de la création possède des talents propres pour le bien de tous.
La légende de la Martre est assez inhabituelle car la plupart des légendes qui se rapportent à cette constellation la présentent comme un Grand Ours.
La martre est en fait un petit animal de la taille d’un renard et parent de la belette.
La Martre était une grande chasseresse. Elle vivait dans le monde de l’hiver avec les humains, les oiseaux et d’autres animaux. L’hiver était souvent si rigoureux que tous manquaient de nourriture.
De nombreux animaux mouraient de froid et de faim pendant l’hiver. Un jour, la Martre décida que leur seul espoir était d’aller dans le monde de l’été et d’en rapporter le temps chaud.
Mais les villageois et les animaux du monde de l’été ne voulaient pas partager leur bien.
La Martre convoqua donc tous les animaux et les oiseaux de l’hiver pour discuter de ce qu’il fallait faire.
Le Rat musqué, qui vivait entre les deux saisons, était le seul à savoir que l’été était caché dans une île lointaine.
Au centre de cette île, il y avait une cabane, et sur un mur de cette cabane était accroché le sac de l’été.
Personne ne pouvait s’en approcher car il était jalousement gardé par la Grue et la Grenouille.
Même lorsque toutes les créatures de l’été partaient à la chasse, ces deux gardes restaient toujours derrière pour surveiller le sac.
Dès que quelque chose s’approchait de l’île, tous les chasseurs sautaient dans leurs canots pour aller voir ce que c’était.
Il serait extrêmement difficile pour les animaux de l’hiver de prendre possession du sac de l’été.
Un plan fut élaboré, et vint le temps où la Martre et ses amis devaient passer à l’action.
Cette nuit-là, le Hibou vola vers la cabane où la Grue et la Grenouille gardaient leur précieux trésor. Il se posa à terre et regarda à l’intérieur pour voir où le sac était accroché.
Ensuite, le Rat musqué fut envoyé pour gruger les pagaies des chasseurs jusqu’au point de rupture. Le meilleur nageur de tous les animaux à longues pattes était le Caribou.
Il commença à nager vers l’île. Dès que les chasseurs l’aperçurent, ils sautèrent dans leurs canots et pagayèrent vers lui.
Le Caribou nagea le plus vite possible en s’éloignant de l’île jusqu’à ce que les pagaies se brisent et que les chasseurs soient en rade sur l’eau.
Le Caribou revint alors par derrière dans la cabane et prit la Grenouille et la Grue par surprise.
Il s’empara rapidement du sac et courut jusqu’à ce qu’il retrouve les animaux de l’hiver. Ils se relayèrent pour porter le sac secret de l’été dans leur monde.
Lorsque les animaux de l’été eurent enfin dérivé vers la rive, ils se mirent à suivre la trace des animaux de l’hiver afin de récupérer le sac secret de l’été.
Ils finirent par voir la Martre qui portait le sac.
La Martre alla vers les arbres pour échapper aux animaux de l’été mais elle ne put pas grimper assez haut pour éviter les flèches des chasseurs, et l’une d’elles finit par l’atteindre.
La flèche emporta la Martre dans le ciel sombre du nord, et avec elle le sac secret de l’été.
Depuis lors, les animaux de l’été et ceux de l’hiver se sont entendus pour partager les saisons.
Le partage se fit de manière à ce que chacun ait six mois d’hiver et six mois d’été.
Le Créateur savait que la Martre voulait protéger ses amis contre la famine et la mort. Il empêcha donc la Martre de retomber sur la Terre et la plaça parmi les étoiles.
Chaque année, la Martre traverse le ciel. Lorsque la flèche la touche, elle roule sur le dos dans le ciel d’hiver.
Lorsque l’hiver est presque terminé, elle se remet sur ses pieds et recommence à donner du temps chaud sur la Terre.
Source: Le Réseau canadien d'information sur le patrimoine, 2003
Déjà, sur le même blog...: http://pocombelles.over-blog.com/2014/06/une-belle-martre-est-morte.html
Une jeune martre femelle née au printemps, tuée par une auto (et laissée sur la chaussée) sur une petite route de la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines. La martre est reconnaissable à son pelage brun cholocolat, à la tache orangée sous la gorge et à la truffe noire. Photo: Pierre-Olivier Combelles (septembre 2016).
Le Peuple de l'Herbe
A présent laissez-moi, je vais seul.
Je sortirai, car j'ai affaire: un insecte
m'attend pour traiter. Je me fais joie
du gros oeil à facettes: anguleux,
imprévu, comme le fruit du cyprès.
Ou bien j'ai une alliance avec les pierres
veinées-bleu: et vous me laissez également,
assis, dans l'amitié de mes genoux.
Saint-John Perse, Éloges (1908)
Le Peuple de l'Herbe se soucie-t-il des hommes ? Les connaît-il seulement ? Rien n'est moins sûr. Tout nous porte à penser qu'ils n'existent pas pour eux dans l'espace de leur courte vie (courte pour nous, longue pour eux), pas plus que les milliards d'autres espèces animales et végétales qui peuplent la Terre n'existent pour les hommes, surtout pour cette majorité de nos congénères déracinés qui vivent aujourd'hui enfermés dans les mégapoles, les trains, les autos et les avions. Cette pensée nous libère du poids écrasant de notre responsabilité d'êtres prétentieux, insatiables et destructeurs.
Pierre-Olivier Combelles
Photos de l'auteur. Appareil: Fujifilm X100T. Certaines images sont recadrées. Clicquez dessus pour les agrandir.
Sur le même sujet, par le même auteur et sur le même blog:
Misumena vatia, une araignée en kimono dans une orchidée
Orchis bouc (Himantoglossum hircinum, Orchidaceae) sur un talus. Elle doit son nom inattendu, moins à la forme de ses fleurs qu'à son fort parfum rappelant celui de l'animal. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
L'araignée-crabe Misumena vatia (Thomisidae) à l'affût sur un labelle d'orchis bouc. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Une petite araignée (Araniella cucurbitina ?) enveloppe sa proie sur un Orchis bouc (Himantoglossum hircinum). Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Le Dermestidae Oedemera nobilis sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Le longicorne Rutpela maculata sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Libellule (Libellula quadrimaculata ?) sur une marguerite. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Vulcain (Vanessa atalanta) aux ailes usées, posé sur une appétissante (pour lui !) crotte de chien au milieu du chemin entre un champ et la forêt. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
Un Flambé (Iphiclides podalirius) vient de naître sur une haie, encore tout engourdi. En Asie, le Papillon est le symbole de l'amour éternel, de la joie et aussi de la transformation, comme celle de l'âme qui quitte le corps après la mort. En grec, le même terme "psyché" désigne à la fois l'âme et le papillon. Photo: Pierre-Olivier Combelles (Forêt de Rambouillet, juin 2016)
XXXVI
Beau papillon près du sol
à l'attentive nature
montrant les enluminures
de son livre se vol.
Un autre se ferme au bord
de la fleur qu'on respire:-
ce n'est pas le moment de lire.
Et tant d'autres encor,
de menus bleus, s'éparpillent,
flottants et voletants,
comme de bleues brindilles
d'une lettre d'amour au vent,
d'une lettre déchirée
qu'on était en train de faire
pendant que la destinataire
hésitait à l'entrée.
Rainer Maria Rilke, Les Quatrains Valaisans
Gallimard, N.R.F., 1926.
Les Belles de Mai: la Platanthère (Platanthera chlorantha, Orchidaceae)
Comme Linné l'avait compris et démontré*, la botanique est une science amoureuse. A un certain degré, elle devient poésie.
Pierre-Olivier Combelles
* Carl von Linné: Voyage en Laponie https://www.ladifference.fr/media/feuilleteuse/extrait-978-2-7291-1412-1.pdf
Pierre de Ronsard: Sonnet à Marie
Je vous envoie un bouquet que main
Vient de trier de ces fleurs épanouies ;
Qui ne les eût à ce vêpres cueillies,
Chutes à terre elles fussent demain.
Cela vous soit un exemple certain
Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries,
En peu de temps cherront, toutes flétries,
Et, comme fleurs, périront tout soudain.
Le temps s’en va, le temps s’en va, ma dame
Las ! le temps, non, mais nous nous en allons,
Et tôt serons étendus sous la lame ;
Et des amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle.
Pour c’aimez-moi cependant qu’êtes belle.
Pierre de Ronsard
Second livre des Amours
La timidité des branches des arbres
Le botaniste tropicaliste Francis Hallé, spécialiste de l'architecture des arbres, parle de la "timidité" des arbres: une faculté mystérieuse qui leur permet de ne pas mélanger et heurter leurs canopées (Plaidoyer pour l'arbre, Actes sud, (2005) 2012, p. 40). Mais il ne parle pas de la "timidité" de l'arbre lui-même, dont les branches, rameaux et ramilles, évitent de se toucher, comme on peut le constater sur ces photos d'un chêne rouvre d'Ile-de-France au commencement du Printemps. Dans sa ramure pourtant extrêmement fournie, toutes les branches, depuis le tronc jusqu'à la plus fine extrémité des dernières ramilles, s'évitent délicatement en se contournant par le haut, par le bas, ou latéralement.
Charité bien ordonnée commence par soi-même.
On se prend à rêver de la politesse des arbres.
Pierre-Olivier Combelles
Aidan Rankin: Careful action
"Careful action is more than merely abstaining from abusive and harmful behavior. It involves considering the consequences of—and crucially, the intention behind—all forms of action. In Jainism, the concept of action encompasses thought. Thoughts and ideas can harm or uplift the thinker as they are the starting point for all acts of himsa or injury, as well as all beautiful, creative, loving actions. Iryasamiti is closely associated with the spiritual ideal of ahimsa: non-violence or non-injury to life. This, too, is far more than simple abstinence. It is about cultivating an attitude of calm and a state of equanimity through the practice of maitri (friendship with all beings) and recognizing that worldly entanglements, including material gain, political power, or academic success are but transient trifles of no ultimate significance.
Careful action is based on recognition of the four following ideas:
- Each life—and this includes all forms of life—is individual, unique, and precious.
- All life is interconnected and interdependent.
- Human beings and their concerns are but one small part of the earth and the cosmos; therefore, we should approach the rest of existence with humility and modesty.
- Human intelligence has evolved to give men and women the capacity for spiritual development and the possibility of liberation. However, this intelligence is a double-edged sword for it confers the possibility of choosing destructive over creative power, gross materialism over spiritual insight, himsa over ahimsa.
Careful action is therefore a form of conscious choice to minimize harm and act in ways that benefit others, both human and non-human."
Aidan Rankin
http://pocombelles.over-blog.com/2014/07/aidan-rankin-green-karma.html
Des fourmis et des hommes
La Fourmi n'est pas prêteuse, c'est là son moindre défaut.
La Fontaine, Fables: La Cigale et la Fourmi (1e fable du Livre I, 1668)
Les Fables de La Fontaine sont un chef-d'oeuvre de la littérature et de l'esprit français, mais certainement pas des sciences naturelles et de l'éthologie (science du comportement animal).
Les fourmis existent depuis plus de 100 millions d'années et on on connaît actuellement 12000 espèces. Vivant en colonies de parfois plusieurs millions d'individus, elles frappent, outre par leurs capacités physiques sans aucune mesure avec celles de l'homme*, par le haut degré d'organisation de leurs sociétés, où l'intérêt de l'individu se subordonne toujours à celui de la collectivité. C'est ce qu'on appelle l'"altruisme". Chez certaines espèces, les fourmis font un pont vivant pour traverser une étendue d'eau, celles d'en bas se noyant pour permettre aux autres de passer sur leurs corps. Chez certaines termites, les gardiennes de la colonie font exploser leur abdomen sur l'agresseur venu de l'extérieur, le couvrant du contenu visqueux et toxique de leur corps qui se coagule au contact de l'air et le paralyse. Ces fourmis kamikazes** agissent selon la nature et l'instinct, programmées pour la survie de leur communauté et de l'espèce.
Sacrifier sa vie personnelle pour celle de la collectivité à laquelle on appartient; voilà une chose qui n'est pas naturelle chez l'homme, cette espèce atypique de la planète Terre. On constate même que dans son évolution au sein de ce que les imposteurs appellent le "Progrès", il agit de plus en plus en sens inverse: l'individu sacrifiant les autres et son milieu naturel à son appétit de pouvoir et de richesse ou, plus simplement, comme prix de sa tranquillité.
Le sacrifice altruiste a existé néanmoins chez nous en Europe au temps de la chevalerie, au Japon d'autrefois, au temps des samouraï, dans l'Antiquité à Sparte, et parmi sans doute bien d'autres peuples de la terre***.
"Chacun chez soi, chacun pour soi": c'est la triste devise des sociétés humaines gouvernées par et pour les riches. Misère des autres, misère de la nature, solitude des hommes séparés des dieux protecteurs (les Kami du shintoïsme, cette religion des origines) qui veillaient sur l'ordre et l'équilibre du monde.
Les monstrueuses guerres et le terrorisme d'État modernes, l'exploitation suicidaire des richesses naturelles sont l'expression de l'hybris de cet animal fou qui se croit homme.
Pierre-Olivier Combelles
* On s'en rend compte en observant par exemple les fourmis traîner ou porter des fardeaux d'une taille considérable par rapport à la leur sur un sol forestier ou d'une prairie encombrés de végétation qu'elles escaladent sans même ralentir, ou parcourir en tous sens et en courant une roche verticale ou bien le tronc et les branches d'un arbre.
** De kami (divinité, esprit) et kazé (vent) en japonais.
*** Mahâkapi-Jâtaka (Jâtaka du singe magnanime): http://pocombelles.over-blog.com/article-mahakapijataka-79202909.html
Pour en savoir plus sur les fourmis:
Sciences en liberté. Une émission animée par Thierry Lode sur Radio Libertaire, lundi 23 novembre 2015 à 18H: http://www.radio-libertaire.net/
Vincent Perrichot (spécialiste de l'ambre du Crétacé, département de Géosciences/UMR 611 - Université de Rennes I): conférence sur l'origine et l'essor des fourmis: http://www.espace-sciences.org/conferences/mardis-de-l-espace-des-sciences/l-origine-et-l-essor-des-fourmis
et son article (parmi beaucoup d'autres) : https://geosciences.univ-rennes1.fr/spip.php?article1346
Article de La Recherche sur la sociabilité des fourmis: http://www.larecherche.fr/savoirs/dossier/fourmis-sont-elles-encore-froid-darwin-01-03-1997-89376
Fourmis dans un ambre fossile.
Source de l'illustration et page de Vincent Perrichot sur le site de Geosciences de l'université Rennes I: https://geosciences.univ-rennes1.fr/spip.php?article1130&lang=en