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Euro-Med détaille les atrocités et les exécutions perpétrées par le régime israélien dans le nord de Gaza
"Ce dont j'ai été témoin au cours des dix jours qui ont suivi à Gaza n'était pas une guerre, mais un anéantissement."
Irfan Galaria, chirurgien plasticien et reconstructeur basé aux États-Unis.
À Gaza: 224.800 morts, principalement des femmes et des enfants. estimation tenant compte des disparus sous les décombres. Plus de 100.000 blessés. Au Liban, depuis le 8 octobre 2024: 3650 morts, 15.355 blessés. Et 1400.000 personnes déplacées, dont plus de 400.000 enfants.
Claude Janvier, introduction au débat Thierry Meyssan x Tariq Ramadan, le 24 novembre 2024.
https://www.youtube.com/watch?v=C0hAydfJ8zQ
Un important organisme européen de défense des droits de l’homme relate dans des détails poignants les atrocités perpétrées depuis 43 jours par le régime israélien contre les Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza.
L’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme basé à Genève a fourni ces informations dans un rapport publié lundi, qui montre comment l’armée israélienne soumet les Gazaouis à des meurtres directs, des exécutions extrajudiciaires, une famine de masse et un nettoyage ethnique « sans aucune justification » dans le cadre de sa guerre génocidaire contre la bande côtière qui dure depuis 13 mois.
Les forces israéliennes, selon le rapport, ont commis ces crimes en bombardant des maisons avec des résidents à l’intérieur, en commettant des massacres contre des civils déplacés dans des abris et en ciblant des rassemblements et des véhicules.
« La plus grande campagne de déplacement forcé de l’histoire moderne »
Les forces du régime israélien ont également entrepris de provoquer « les plus grands cas de déplacement forcé de l’histoire moderne » contre les civils ciblés, a-t-il déclaré.
Au cours de la période en question, où l’armée israélienne a considérablement intensifié son agression meurtrière contre le nord de Gaza, elle a également « mené sa troisième incursion et offensive militaire » contre les zones ciblées et « commis des atrocités odieuses », a déclaré l’organisme.
La routine combinée de meurtres et de déplacements a été menée dans le but de « terroriser les civils », entre autres choses, a-t-il déclaré.
« Ils les ont exécutés devant moi »
L’organisme a cité Tamam Abdel Maqadmeh, l’un des civils, qui a décrit certaines des atrocités commises par les forces israéliennes dans la ville de Beit Lahia.
« Les conditions se sont aggravées dans la rue al-Shemaa, à Beit Lahia, en raison de l’artillerie lourde et des bombardements aériens. « En conséquence, nous avons quitté notre maison située près de la clinique d’al-Shemaa pour nous installer dans le quartier d’Abbas Kilani, au milieu de la rue al-Shemaa », a-t-il déclaré.
« Mercredi, les forces d’occupation israéliennes ont commencé à avancer dans la zone où nous nous étions réfugiés. Nous sommes restés coincés dans la maison et moins de deux heures plus tard, les forces ont fait exploser la porte et ont pris d’assaut le bâtiment », a ajouté Maqadmeh.
« Lorsque nous sommes descendus au rez-de-chaussée [sur ordre des forces], j’ai trouvé mon beau-frère Khaled étendu sans vie avec deux balles dans l’abdomen, le sang coulant de lui. Son fils aîné, Ibrahim (21 ans), avait reçu une balle dans la tête. Je suis resté sous le choc pendant quelques instants avant qu’un soldat ne me menace de bouger ou d’être abattu. Nous étions environ 26 personnes au total. »
Il a raconté comment sa sœur a été empêchée par les troupes d’invasion de dire au revoir à son mari et à son fils, et n’arrêtait pas de pleurer : « Ils les ont exécutés devant moi » alors que Maqadmeh et d’autres essayaient de l’éloigner.
« Ils les ont tués sans qu’ils aient bougé d’un pouce », a-t-il ajouté, décrivant la manière dont les victimes ont été exécutées.
« Cela s’est produit devant les yeux des petits enfants – quatre garçons et quatre filles – qui ont vu leur père et leur frère exécutés sous leurs yeux », a déclaré la sœur de Maqadmeh.
Selon Euro-Med, l’armée israélienne empêche depuis 25 jours les équipes de défense civile et médicales d’accéder aux victimes, y compris celles qui ont été ensevelies sous les décombres dans le nord de Gaza.
« Abattu alors qu’il essayait de récupérer de la nourriture »
Beit Lahia est devenue une cible spécifique de la campagne depuis 10 jours, les forces israéliennes ayant poussé quelque 5 000 civils dans divers points de rassemblement, ciblant ceux qui tentaient de rentrer chez eux pour récupérer de la nourriture dont ils avaient cruellement besoin, et qui n’était pas disponible sur les sites de rassemblement.
« Des dizaines de personnes qui ont tenté de le faire (ramener de la nourriture) ne sont pas revenues, car elles ont été exécutées dans les rues », a déclaré un civil.
Un autre a décrit l’état dans lequel il avait trouvé l’une des victimes, qui avait essayé de revenir avec de la nourriture.
« À côté de l’une des victimes, il y avait un sac de farine. Il semble qu’il l’ait récupéré avec succès chez lui, mais l’armée israélienne l’a abattu alors qu’il retournait au refuge. »
« Toute la nourriture que nous parvenons à récupérer dans les maisons voisines est distribuée en priorité aux enfants, puis aux personnes âgées en plus petites portions. Les jeunes adultes reçoivent, au mieux, une seule miche de pain par jour », a-t-il déclaré à propos des conditions nutritionnelles désastreuses dans les lieux de rassemblement.
L’organisme de défense des droits de l’homme a dénoncé la réticence de la communauté internationale à prendre des mesures décisives contre le régime israélien, qui a coûté la vie à plus de 43 900 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, au cours de la guerre génocidaire contre Gaza, depuis octobre 2023.
L’inaction de la communauté internationale « la rend complice de ces crimes et donne à Israël le feu vert pour intensifier son génocide. Cela reflète également un mépris choquant pour la vie et la dignité des Palestiniens », a-t-il déploré.
« Le système international, y compris la Cour pénale internationale, l’Union européenne et divers organismes des Nations Unies, ont collectivement échoué à atteindre les objectifs et principes fondamentaux sur lesquels ils ont été fondés. »
Tout au long de la guerre, les institutions ont « démontré un échec honteux à protéger les civils et à mettre un terme au génocide qu’Israël perpètre contre les Palestiniens à Gaza, un devoir qui est au cœur de leur mission et de leur existence », a déclaré Euro-Med.
L’organisation a appelé à diverses mesures punitives contre le régime israélien, notamment « un embargo complet sur les armes » et à le tenir responsable de tous ses crimes.
Source: https://french.almanar.com.lb/3122418
Irfan Galaria, a plastic and reconstructive surgeon based in the US, said Gaza was unlike any other war zone where he volunteered.
"What I witnessed during the next 10 days in Gaza was not war — it was annihilation."
Discours intégral du Président de la Syrie Bachar al-Assad, le 11 novembre 2024, prononcé lors du Sommet extraordinaire arabe et islamique qui s’est tenu à Riyad pour discuter des répercussions de l’agression israélienne continue sur les territoires palestiniens et le Liban et des développements dans la région.
« Ne tuez pas un innocent, une femme, un vieillard, un enfant, ne brûlez pas d’arbre, n’inondez pas de semences, ne détruisez pas de maisons et craignez Dieu.»
(Bukhârî 315)
Discours intégral du Président de la Syrie Bachar al-Assad, le 11 novembre 2024, prononcé lors du Sommet extraordinaire arabe et islamique qui s’est tenu à Riyad pour discuter des répercussions de l’agression israélienne continue sur les territoires palestiniens et le Liban et des développements dans la région.
(( Son Altesse le Prince Mohammed bin Salman, Prince héritier du Royaume d’Arabie saoudite, Altesses, Majestés et Excellences,
Je n’aborderai pas les droits inaliénables et historiques des Palestiniens ni la nécessité impérative de les défendre fermement, ni la résilience des peuples libanais et palestinien et notre devoir de les soutenir urgemment et immédiatement, ni la légitimité de leur résistance dans chacun des deux pays, qui incarne honneur, dignité et noblesse, par les accomplissements et sacrifices réalisés par ses dirigeants intègres et ses combattants courageux. Je ne parlerai pas non plus de la brutalité nazie des occupants sionistes, de leurs crimes, de leur entité factice, ni de la transformation du soutien occidental en un partenariat direct et affiché avec les crimes de ce régime, car cela n’ajoutera rien à ce que savent déjà la majorité des Arabes, des musulmans, et même bien d’autres à travers le monde aujourd’hui.
Quant à notre sommet : il y a un an, nous nous sommes réunis pour commenter, exprimer notre condamnation et notre indignation, mais depuis un an, le crime continue. Sommes-nous ici pour évoquer le passé révolu et ses événements, ou bien pour infléchir le cours de l’avenir et son horizon ? L’an dernier, nous avons insisté sur la fin de l’agression et la protection des Palestiniens, mais le résultat un an après est des dizaines de milliers de martyrs et des millions de déplacés en Palestine et au Liban. En 2002, le monde arabe a proposé une initiative de paix ; la réponse fut davantage de massacres contre les Palestiniens.
En 1991, nous avons, en tant qu’Arabes, décidé de jouer le jeu de la (prétendue) « bonne volonté » américaine en participant au processus de paix de Madrid. Pourtant, notre paix a été détournée en une excuse pour leurs guerres et une légitimation de leurs colonies, ce qui ne révèle pas une erreur de vision mais plutôt une incapacité à préparer des outils adéquats : notre outil est le langage, le leur est le meurtre. Nous parlons, ils agissent ; nous offrons la paix, et nous récoltons le sang.
Conserver les résultats actuels exige de maintenir les mêmes moyens ; cependant, modifier ces résultats — ce que nous visons tous — suppose de remplacer les moyens et mécanismes que nous n’avons cessé d’utiliser, et qui n’ont cessé de démontrer leur caractère obsolète et inefficace. Si nous nous entendons sur les principes avancés, comment les transformer en actions et résultats concrets ? Nous devons pour cela fixer des objectifs clairs, définir les résultats escomptés, choisir les outils à notre disposition nécessaires pour les atteindre, et définir la partie ciblée par ces mesures pour passer des intentions aux actes, des projets aux réalisations, des déclarations aux réalités.
Certes, les droits du peuple palestinien nous semblent à tous l’objectif évident auquel nous devons œuvrer, mais quelle est la valeur de ces droits dans leur ensemble si les Palestiniens ne jouissent même pas le droit le plus fondamental d’entre eux, à savoir le droit à la vie ? Quelle valeur peut avoir n’importe quel droit accordé où que ce soit dans le monde, dans quelque domaine que ce soit, à des cadavres ? S’il est important de revendiquer tous les droits légitimes, la priorité immédiate doit être de stopper les massacres, l’extermination et le nettoyage ethnique. Quant aux moyens, j’estime que nous les possédons collectivement — aux niveaux populaire et officiel, entre pays Arabes et musulmans, au niveau des États et des peuples. Ce qu’il nous faut, c’est la décision de les utiliser si l’entité refuse de se conformer à ce qui a été énoncé dans la déclaration et convenu, et un tel refus est ce à quoi nous nous attendons. Il faudra alors évaluer nos options : allons-nous nous indigner encore ? Condamner ? Faire appel à la communauté internationale ? Ou allons-nous recourir à la rupture des liens (diplomatiques et/ou économiques), ce qui est le strict minimum ? Quel est notre plan d’actions concrètes ?
Sans cela, cette extermination continuera, et nous en deviendrons des complices indirects. Nous ne faisons pas face à un État au sens juridique du terme, mais à une entité coloniale hors-la-loi ; nous ne faisons pas face à un peuple au sens civilisationnel du terme, mais à des gangs de colons plus proches de la barbarie que de l’humanité.
Dire que le problème réside dans ce gouvernement extrémiste et irrationnel ou dans un peuple traumatisé par les événements du 7 octobre dernier est incorrect. Tous œuvrent avec une mentalité et une idéologie communes, malade de violence sanguinaire, malade d’une illusion de supériorité (raciale), déchirée entre une haine apparente du nazisme et une adoration (à ses tenants et aboutissants) intégrée en elle-même.
Telles sont les cibles de notre réunion d’aujourd’hui, telles sont les véritables questions, et les questions dictent les moyens ; les moyens, eux, sont la clé de la réussite. C’est là l’essence de notre rencontre aujourd’hui, et j’espère qu’elle sera couronnée de succès et que nous prendrons les bonnes décisions, pour éviter de s’adresser à des voleurs avec le langage de la loi, à des criminels avec celui de la morale, et à des bourreaux avec celui de l’humanité. Que nos bonnes intentions ne soient pas une fois de plus le point de départ et l’encouragement à de nouvelles morts infligées aux peuples palestinien et libanais, qui paient le prix des bonnes intentions et de mécanismes absents depuis des décennies.
Que la paix soit sur vous.))
Nord de Gaza – Le nettoyage ethnique s’aggrave : Israël expulse 100.000 Palestiniens en 24 heures
Au moins 100 000 Palestiniens ont été contraints de quitter le nord de la bande de Gaza au cours des dernières 24 heures, a rapporté l’ONU le 15 novembre, alors que les conditions déjà catastrophiques continuent de s’aggraver en raison des frappes aériennes incessantes d’Israël et de son refus de répondre aux demandes d’acheminement de l’aide.
« Le chaos, la souffrance, le désespoir, la mort et la destruction dans le nord de la bande de Gaza sont une réalité quotidienne alors que l’accès est au plus bas », a déclaré Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination de l’aide humanitaire des Nations unies (OCHA), qui s’est adressé aux journalistes à Genève plus tôt ce matin.
Tous les indicateurs à Gaza montrent que « nous allons dans la mauvaise direction », a ajouté M. Laerke.
« Les déplacements ont atteint leur paroxysme et il est pratiquement impossible d’acheminer l’aide sur place », a-t-il averti.
Le personnel travaillant sur le terrain à Gaza a déclaré à M. Laerke que les efforts de l’ONU pour acheminer l’aide étaient « étouffés ».
« L’un de mes collègues a décrit la situation comme étant, du point de vue humain d’un travailleur humanitaire, ce qu’il est, [que] lorsque vous êtes confronté à une telle situation, vous avez envie de sauter. Vous voulez sauter et faire quelque chose. Mais il a ajouté que nos jambes sont cassées ; on nous demande de sauter, mais nos jambes sont cassées. Voilà ce qu’il en est à l’heure actuelle ».
« Israël » cherche actuellement à mettre en œuvre le plan dit des généraux en déplaçant de force des centaines de milliers de Palestiniens de leurs maisons dans les villes de Jabalia, Beit Lahia et Beit Hanoun, au nord de Gaza, tout en affamant ou en tuant tous ceux qui restent.
Un reportage récent de la chaîne de télévision israélienne Channel 12 a montré des Palestiniens affamés et assoiffés fuyant par l’un des « points de drainage » de l’armée israélienne à Jabalia. Au point de drainage, les soldats enlèvent les hommes et certains garçons, affirmant qu’ils sont membres du Hamas, tandis que les femmes et les enfants terrifiés s’enfuient, emportant tout ce qu’ils peuvent.
Le « correspondant pour les affaires palestiniennes » de Channel 12, Ohad Hemo, « interviewe » ensuite des femmes et des enfants désespérés et terrorisés pour solliciter des commentaires anti-Hamas alors qu’ils marchent dans un paysage post-apocalyptique.
Sources : The Cradle, Arrêt sur Info.
https://french.almanar.com.lb/3119096
"It was a persistent act, persistent targeting of civilians day after day." British surgeon Prof. Nizam Mamode, close to tears, shared a heartbreaking account with the International Development Committee, recounting the horrors he witnessed in Gaza by Israeli occupation forces.
Source: https://x.com/MintPressNews/status/1856429428022341936
A la recherche du Christ dans un génocide télévisé et un appel au Saint-Siège, par Myriam Charabaty
A la recherche du Christ dans un génocide télévisé et un appel au Saint-Siège
Par Myriam Charabaty
Source : Al Mayadeen English
11 Oct 2024 18:24
Il ne s'agit pas de blâmer mais d'appeler à la justice, en exhortant l'Église à invoquer la doctrine de la guerre juste contre le génocide en cours en Palestine et l'agression dans le monde arabe, en s'alignant sur la croyance que le Christ se tiendrait aux côtés des opprimés.
Depuis des décennies, nous, chrétiens arabes, sommes aux côtés de la Résistance parce qu'elle a sauvegardé notre existence - nos églises, nos clochers, nos familles, nos prêtres, nos religieuses, nos croix et notre patrimoine. Nous avons soutenu la Résistance islamique dans la région et nous nous sommes sentis abandonnés par l'Église catholique et sa hiérarchie. Nos églises se transforment en musées parce que les gens ne trouvent plus de réponses à leurs besoins fondamentaux. Cela ne signifie pas pour autant que les chrétiens renoncent à leur foi, mais qu'ils s'interrogent sur le rôle de l'Église en ces temps difficiles.
Ce n'est pas le moment de blâmer ou d'accuser le Saint-Siège. Il ne s'agit pas d'un acte d'accusation rendant l'Église responsable de la mort de milliers d'Arabes. Il s'agit plutôt de l'appel d'un chrétien arabe, motivé non pas par le désespoir mais par une demande de justice. Un appel fondé sur la conviction que si Jésus-Christ, le Fils de Dieu, était présent aujourd'hui, il se tiendrait sans aucun doute aux côtés des peuples opprimés du monde arabe.
La libération, et non le choc des religions : Révéler la vraie nature du conflit
La libération de la Palestine est souvent présentée à tort par la propagande occidentale comme un conflit mené par des « Arabes islamistes », terme utilisé de manière péjorative pour décrire les mouvements de résistance comme étant fondés sur une idéologie et un code de conduite islamiques globaux qui menacent « Israël » pour son identité juive.
Cependant, depuis l'opération « Al-Aqsa Flood », la véritable nature de la lutte est devenue indéniablement claire, révélant qu'elle est beaucoup plus complexe et non réductible à de simples récits religieux ou sectaires. Le conflit transcende les étiquettes simplistes et reflète des dimensions politiques, sociales et historiques plus profondes qui mettent en lumière une réalité plus large.
Israël » n'est pas un “pays juif” et les Arabes, principalement les mouvements de résistance qui ont émergé au cours des dernières décennies, ne sont pas non plus des “islamistes barbares” qui ont l'intention de détruire l'héritage chrétien et juif en Palestine, au Levant ou dans l'ensemble du monde arabe.
Comme décrit dans un article précédent, « Israël » en tant qu'entité sert d'État barrière et de mandataire américain le plus avancé dans ce que l'on appelle le Moyen-Orient occidental. Sa prétendue identité juive a été démentie par des milliers de Juifs des mondes arabe et islamique, sans parler de ceux qui, dans le monde occidental, ont renoncé au sionisme et aux actions d'« Israël » depuis des décennies.
Soit chrétien, soit sioniste : L'archevêque Atallah
Cela revient à tracer la ligne de démarcation entre le sionisme, en tant que projet politique, et le judaïsme en tant que groupe religieux. Dans ce contexte, nous pouvons souligner que le sionisme n'est pas seulement un projet politique juif comme l'Occident a essayé de le dépeindre sous le slogan que l'antisionisme est de l'antisémitisme, un argument démenti par de nombreux rabbins juifs avant d'être objectivement démenti au niveau académique et politique. En outre, le sionisme est institutionnalisé depuis près d'un siècle, incorporant en son sein des écoles chrétiennes qui sont devenues par la suite des églises chrétiennes sionistes.
L'archevêque arabe de Sébaste, du patriarcat grec orthodoxe d'Al-Qods, a publiquement invalidé le « sionisme chrétien » dans un message publié sur Facebook : « Il n'existe pas de sioniste chrétien. On est soit chrétien, soit sioniste ».
Sans trop s'attarder sur le récit qui présente la guerre contre la Palestine comme purement religieuse, il est important de réaffirmer que cette guerre a pour but la libération des Arabes et des Palestiniens. En outre, il s'agit même d'une lutte dans laquelle toutes les sectes religieuses du monde arabe sont impliquées, car leur existence collective et leur avenir sont liés dans une unité de voie et de destin.
Cela étant dit, l'argument avancé par les sionistes chrétiens autoproclamés pour défendre « Israël » s'estompe dans le contexte politique de la défense du sionisme et de l'abandon du christianisme.
Ce qui est significatif cependant, c'est qu'au cours des derniers mois, la doctrine de la guerre juste a une fois de plus été mise au premier plan des discussions sur le rôle du Saint-Siège, l'organe central de l'Église catholique, dans le cadre d'un génocide en cours.
Un argument en faveur de la doctrine de la guerre juste
Alors que la guerre génocidaire de l'occupation israélienne contre le peuple palestinien - principalement dans la bande de Gaza, mais aussi en Cisjordanie - se poursuit avec des conséquences dévastatrices, et que les agressions soutenues et parfois dirigées par les États-Unis contre le Liban, la Syrie, l'Irak et le Yémen se poursuivent, il est devenu de plus en plus urgent pour les chrétiens d'invoquer la doctrine de la guerre juste.
Cette doctrine sert de cadre moral pour évaluer la légitimité d'une action militaire, en soulignant la nécessité d'une réponse conforme aux principes de justice, de proportionnalité et de défense des peuples opprimés menacés par une action militaire grave.
Le Catéchisme de l'Église catholique énonce quatre conditions essentielles pour qu'une guerre soit considérée comme juste, ce que l'on appelle le jus ad bellum. Premièrement, le préjudice infligé par l'agresseur à une nation ou à un groupe de nations doit être significatif, durable et certain. Deuxièmement, toutes les autres possibilités de résolution du conflit doivent avoir été épuisées ou s'être révélées impraticables et inefficaces. Troisièmement, l'effort de guerre doit avoir des chances raisonnables de succès. Enfin, le recours à la force militaire ne doit pas entraîner des dommages et des désordres plus importants que ceux qu'il vise à prévenir ou à éliminer. Ces conditions visent à garantir que tout recours à la guerre est une solution de dernier ressort et qu'il est entrepris de manière à minimiser les dommages et à faire respecter la justice.
Pour justifier l'invocation de la doctrine de la guerre juste, nous devons évaluer de manière critique si le conflit génocidaire contre la Palestine et le monde arabe au sens large est non seulement important, mais aussi durable et certain. Nous devons affronter la réalité : résister à l'agression actuelle entraînera inévitablement des dommages plus importants pour l'agresseur, mais ces dommages seront-ils évalués à un niveau plus élevé que la dévastation catastrophique actuellement infligée à notre peuple ?
C'est particulièrement urgent dans un ordre mondial qui fait souvent preuve d'une patience alarmante à l'égard de la souffrance des personnes de couleur tout en montrant beaucoup moins de tolérance à l'égard de la situation des personnes blanches ayant des racines européennes et nord-américaines. Parmi les nombreuses questions à aborder, il y aurait cette forme spécifique de double standard qui a historiquement miné notre peuple arabe et les peuples du Sud.
Cette évaluation doit mettre en balance l'impact profond et durable du conflit et les conséquences potentielles d'une prise de position, en veillant à ce que la réponse soit conforme à l'impératif moral de minimiser les souffrances supplémentaires.
L'appel à l'invocation de cette doctrine intervient alors que le monde assiste au génocide le plus télévisé de l'histoire, qui a ouvertement cherché à nettoyer ethniquement les Arabes de Palestine, d'abord dans la bande de Gaza, où plus de 42 000 Palestiniens ont été enregistrés comme martyrs, avec des dizaines de milliers de blessés, piégés sous les décombres, et des familles qui n'ont plus personne pour enregistrer leurs décès.
Peu après, la guerre s'est étendue à la Cisjordanie avec l'expansion des colonies. Les incursions de l'armée d'occupation israélienne dans plusieurs villes sont devenues plus violentes et plus de 11 200 Palestiniens ont été arrêtés en l'espace d'un an, rien qu'en Cisjordanie. En Cisjordanie, les forces d'occupation israéliennes ont également tué des centaines de personnes par des tirs de snipers, des raids aériens, des assassinats, des béliers et bien d'autres moyens violents.
En Palestine également, il ne faut jamais oublier les camps de concentration israéliens où des hommes, des femmes et des enfants palestiniens sont maltraités, battus, violés, torturés psychologiquement et physiquement, privés de nourriture et d'eau pendant des jours, négligés sur le plan médical et blessés d'une manière que l'esprit ne peut pas toujours comprendre.
Cela ne s'arrête pas là, puisqu'avec le lancement de la guerre de l'occupation israélienne contre le Liban sous divers prétextes, de nombreux colons et dirigeants de l'occupation israélienne ont fait allusion à la nécessité de réoccuper le Liban, la Syrie, la Jordanie, l'Égypte et même l'Arabie Saoudite. La dernière en date est la déclaration du ministre des finances de l'occupation israélienne qui, interrogé dans un documentaire sur la question de savoir si « Israël » est censé s'étendre au-delà du Jourdain, a répondu que c'était « absolument » l'objectif à long terme. « Israël », a déclaré le ministre des finances, est censé s'étendre “de Jérusalem [al-Quds] à Damas”.
Au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, le nombre de martyrs a également dépassé les milliers, tout comme le nombre de blessés. Et tout cela après 70 ans de négociations, de manifestations pacifiques et même la signature d'un accord d'Oslo censé protéger le peuple palestinien.
Tout cela sous les yeux du monde entier. L'Église catholique a tenté de mettre fin à la guerre, mais n'y est malheureusement pas parvenue.
Les peuples arabes opprimés, toutes confessions confondues, en Palestine, en Syrie, au Liban, en Irak et au Yémen, ont dénoncé le sionisme. Ils ont proclamé qu'ils résisteraient à cette oppression et qu'ils refuseraient d'être tués et éliminés de leur terre en silence et sans faire de bruit. Voilà ce qu'est la Résistance dans cette région.
Au début de l'année, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, s'adressant à des journalistes au sujet de la guerre en Palestine occupée, a souligné que « la guerre n'est jamais une guerre juste ». Il a abordé les débats en cours sur le concept de « guerre juste », notamment en termes de défense, en déclarant : « Nous savons qu'il y a beaucoup de discussions aujourd'hui sur le concept de “guerre juste” en tant que guerre de défense. Cependant, avec les armes disponibles aujourd'hui, ce concept est devenu très difficile, et je crois qu'il n'y a pas de position définitive, et que ce concept est en train d'être revu ».
On peut se poser la question : L'armement moderne ne continue-t-il pas à mutiler les corps des Arabes opprimés ? Cet arsenal de pointe n'a-t-il pas, pendant des décennies, coûté la vie à notre peuple - le peuple arabe - au nom de la domination militaire, de l'expansion des marchés et des intérêts capitalistes qui placent la vie des populations non blanches au second plan par rapport au profit et au luxe ?
Pour la défense des Arabes, alors que les chrétiens arabes se sentent abandonnés : Saint-Siège, nous espérons que vous nous entendez aussi
L'Occident accuse souvent les vrais islamistes - ceux qui ont pris les armes en tant que combattants de la liberté pour défendre tous les Arabes, indépendamment de leur religion ou de leur appartenance ethnique - d'être une menace pour le christianisme. Pourtant, où étaient les chrétiens tout au long de cette lutte ? La communauté chrétienne mondiale nous a-t-elle tourné le dos, à nous, chrétiens arabes ? Et pour quelle raison ? Pour défendre l'influence impériale des États-Unis et l'occupation israélienne ? Est-ce là le point où la poursuite de la justice est transformée en soutien à un ordre mondial injuste ?
En l'an 2000, le pape Jean-Paul II s'est tenu à l'autel de la basilique Saint-Pierre de Rome et a présenté des excuses historiques, décrites par The Guardian comme un effort pour « purifier l'âme de l'Église catholique romaine » pour 2000 ans de « violence, de persécution et de maladresses ».
Aujourd'hui, l'Église a une nouvelle occasion de réparer une autre injustice historique en invoquant la doctrine de la guerre juste pour défendre les opprimés et les persécutés du monde arabe. Une telle déclaration pourrait, à mon avis, non seulement offrir à l'Église une chance d'expier ses erreurs passées dans cette région, mais aussi favoriser le renforcement des liens entre chrétiens et musulmans.
Alors que le monde est en transition vers un nouvel ordre potentiel, fondé sur ce que l'on pourrait décrire comme un système de valeurs centré sur Dieu, cette position réaffirmerait que l'Église de Jésus-Christ n'a pas abandonné ceux qui sont le plus dans le besoin, non seulement pour les peuples du monde arabe, mais aussi pour tous les peuples du Sud.
Voici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.
Jean (15:12-13)
Traduit de l'anglais par Le Fil d'Ariane
Paul Craig Roberts: Quand le mal est autorisé à entrer, le mal reste
Quand le mal est autorisé à entrer, le mal reste
Paul Craig Roberts
À deux reprises déjà, Israël a envoyé sa valeureuse armée dans le sud du Liban pour en être chassé par la milice arabe, le Hezbollah, qui opérait sans chars, sans armée de l'air, sans défense aérienne. Il semble que cela se soit reproduit. Israël a été stoppé net sur le terrain, ce qui a poussé le ministre israélien de la défense à annoncer la fin des opérations terrestres. L'armée israélienne n'est bonne qu'à tuer des femmes et des enfants depuis les airs, comme à Gaza.
La guerre d'Israël contre le Hezbollah a été remplacée par des frappes aériennes israéliennes contre des zones résidentielles civiles à Beyrouth, ce qui prouve une fois de plus que la seule fonction de l'armée israélienne est d'assassiner des femmes et des enfants depuis les airs. La conclusion évidente est que l'armée israélienne ne combat pas, elle commet des crimes de guerre contre les civils.
Si les quartiers civils de Beyrouth, la capitale du Liban et non le territoire du Hezbollah, sont détruits depuis les airs, c'est parce que l'Iran et la Russie le permettent en ne fournissant pas de systèmes de défense aérienne au Liban.
L'Iran et la Russie « maintiennent la paix » en permettant à Israël de massacrer des femmes et des enfants libanais et de détruire des écoles et des hôpitaux depuis les airs.
Il est paradoxal que Washington, Poutine et l'Iran soient également indifférents aux massacres aériens de civils à Gaza et au Liban perpétrés par Israël. N'importe lequel de ces trois pays pourrait mettre fin au meurtre de civils, mais aucun d'entre eux ne fera quoi que ce soit.
Poutine a misé sur les BRICS, mais il s'agit d'une organisation économique qui peut réussir ou échouer. Son succès est handicapé par le fait que les économistes russes et chinois sont endoctrinés par les néolibéraux américains et que, par conséquent, ils ne sont pas seulement sans valeur pour leurs pays, mais positivement nuisibles.
Si Washington voulait que les meurtres de civils palestiniens et libanais par les Israéliens cessent, il cesserait de fournir des armes à Israël. Il est clair qu'Israël fait ce que Washington veut. Mais pourquoi la Russie et l'Iran veulent-ils que les civils palestiniens et libanais soient massacrés alors qu'aucun des deux pays ne peut y mettre fin ? On commence à avoir l'impression que ce n'est pas seulement Washington et Israël que Satan tient, mais aussi la Russie et l'Iran.
Chaque fois que Poutine se détourne de la seule menace qui pèse sur la Russie, à savoir Washington, il se retrouve avec un beau gâchis sur les bras. Alors que Poutine se concentrait sur les Jeux olympiques en Chine, Washington a envoyé l'armée géorgienne en Ossétie du Sud. Alors que Poutine se concentrait sur les Jeux olympiques de Sotchi, Washington a renversé le gouvernement ukrainien et a apporté la guerre à la Russie. Aujourd'hui, Poutine se concentre sur les BRICS et Washington suscite une révolution de couleur en Géorgie afin de récupérer l'ancienne province russe et d'en faire un nouvel échouage contre la Russie. Les partis d'opposition et le président géorgien n'acceptent pas les résultats des élections, qui sont favorables à la Russie. Voir : https://www.paulcraigroberts.org/2024/10/28/washington-brewing-more-trouble-for-russia/
Je pense que Poutine, en refusant d'utiliser le pouvoir, perd sa crédibilité. Je ne pense pas que Poutine comprenne le caractère idéologique du parti démocrate et de la gauche libérale idéologique qui le contrôle. Si les démocrates parviennent à garder le contrôle du gouvernement, je ne pense pas que Poutine soit préparé aux conséquences.
L'humanité, a dit T.S. Eliot, « ne peut pas supporter beaucoup de réalité ». C'est aussi vrai pour les Russes que pour les Américains. La réalité entre en conflit avec les espoirs, les aspirations et les projets, et lorsqu'elle est ignorée, elle les bouleverse tous. Le conflit ukrainien de Poutine, qui s'est considérablement aggravé, la révolution de couleur qui se prépare en Géorgie avec le soutien de Washington, ainsi que la diabolisation et l'isolement de l'Iran sont autant de désastres auto-infligés causés par l'ignorance de la réalité.
Lorsque des pays puissants comme la Russie, la Chine et l'Iran se tiennent à l'écart d'un génocide, ils détruisent leur propre réputation. Le monde réclame à cor et à cri que quelqu'un ait les moyens de défendre l'humanité, la justice, la vérité, et il n'y a personne pour le faire.
À Gaza, les enfants subissent des amputations sans anesthésie. Le peu d'eau disponible est pollué. Tout le monde est malade. Washington continue d'envoyer les armes utilisées depuis les airs contre les populations purement civiles. La maladie et la famine finiront par achever les Américains et les Israéliens. C'est l'Amérique qui a permis ce génocide.
Et les Américains, dans leur insouciance, se prennent pour le sel de la terre.
Traduit de l'américain par Le Fil d'Ariane
Source: https://www.paulcraigroberts.org/2024/10/29/when-evil-is-allowed-in-evil-stays/
La FSSPX n'a pas un mot pour le génocide des Palestiniens à Gaza
La Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, mouvement catholique traditionaliste fondé en 1970 par Mgr Lefebvre pour marquer la rupture avec Rome après le Concile Vatican II, n'a pas un mot de soutien ni de compassion pour les Palestiniens dont l'effroyable génocide se poursuit à Gaza, sous nos yeux.
Pas un mot pour les centaines de milliers de Musulmans tués, blessés, malades, martyrisés, principalement des civils et surtout des femmes et des enfants. Et maintenant c'est au tour des Libanais. Écoutez les sermons des prêtres, cherchez sur internet les communiqués d'informations internationales des prieurés de la FSSPX, vous ne trouverez que quelques lignes sur les chrétiens d'Orient, victimes eux aussi des destructions systématiques des sionistes révisionnistes israéliens.
https://fsspx.ch/fr/news/gaza-30-chretiens-tues-depuis-le-debut-la-guerre-42451
Car il est évident que derrière la destruction des Palestiniens (dont 400.000 sont en train de mourir emprisonnés dans la partie nord de Gaza, sans nourriture, ni eau, ni infrastructures, leurs services de santé bombardés), il y a l'éradication du christianisme de Terre Sainte.
La FSSPX fait la même désinformation que le gouvernement israélien et le gouvernement étasunien (qui arme et finance Israël) et les grands médias occidentaux prostitués.
D'abord en faisant l'amalgame entre les deux courants du Hamas. Le premier, historique, est un mouvement politique et idéologique fondé et financé par l'Occident avec les Frères musulmans, servant ses intérêts et qui s'attaque même aux Musulmans comme en Syrie. L'autre courant, patriotique, s'est formé au fil des années et fait maintenant partie de la Résistance palestinienne.
Ensuite, en faisant croire que le Hamas est seul responsable de l'attaque sur le sol israélien en octobre 2023. Le sommet de l'État israélien était au courant depuis longtemps de la préparation de l'attaque et l'a laissée faire pour justifier ensuite la destruction et l'annexion de la Bande de Gaza, puis de la région entière selon le projet du Grand Israël "du Nil à l'Euphrate" symbolisé par les deux bandes blanches du drapeau israélien.
Il est impossible que la FSSPX ne connaisse pas la vérité.
Entre la FSSPX et les sionistes révisionnistes, il y a plusieurs points communs: d'abord l'absence totale de respect, de fraternité et de compassion pour les "païens" que sont pour eux les Palestiniens musulmans, puis l'exclusivisme et l'intolérance, fruits de l'orgueil, qui étaient déjà ceux des Pharisiens.
Mais il y a aussi le culte aveugle du dieu biblique Yahvé, un dieu tribal jaloux, diviseur et sanguinaire, l'opposé de Dieu le Père (bon, universel et qui pardonne) et du Christ (Amour, Compassion, Connaissance).
Que ceux qui n'auraient pas compris le mal qui ronge le christianisme depuis 2000 ans écoutent les lumineux entretiens avec l'historien français Laurent Guyénot*.
Sur le même sujet:
À la recherche du Christ dans un génocide télévisé et un appel au Saint Siège, par Myriam Charabaty
Entretien Thierry Meyssan / Kairos: La fin du monde ou la fin d'un monde ?
Le média belge Kairos a reçu Thierry Meyssan. Il présente une vision à la fois tranchée et nuancée du conflit israélo-arabe. Selon lui, il ne s’agit pas d’une guerre entre les juifs et les arabes, mais entre les sionistes révisionnistes (c’est-à-dire les anciens fascistes de la Seconde Guerre mondiale) et tous les autres, à la fois juifs, chrétiens et musulmans.
Visionnez l'intéréssantissime entretien ici:
L’île magique, par Israël Adam Shamir
L’île magique, par Israël Adam Shamir
Par DOC MetaTV / 18 septembre 2024
https://meta.tv/lile-magique-par-israel-adam-shamir/
La Russie se voit attaquée par les États-Unis et leurs mandataires. C’est une situation très triste, car la Russie est nécessaire au développement de l’humanité. Mais la Russie n’est pas seulement en difficulté sur le plan extérieur. L’autre jour, une procession avec la Sainte Croix a eu lieu le long de la perspective Nevski en mémoire de saint Alexandre de Neva. Tout de suite, de nombreux soi-disant « gauchistes » ont attaqué les participants : « Vous êtes tous des fascistes ! Comme les nazis et pire ! » Dans ma vie, j’ai vu ce rejet violent de la foi chrétienne à de nombreuses reprises, et voici mes réflexions sur le sujet :
Je ne sais pas comment la postérité se souviendra de ma modeste contribution à l’étude de la « pensée antibourgeoise mondiale », mais je vais essayer de la décrire de la manière la plus brève possible pour mes contemporains. Comme vous, cher lecteur, j’ai la chance de vivre à une époque intéressante, une époque qui a démenti les prévisions optimistes de Marx et vérifié la Révélation de saint Jean le Théologien. J’ai vu l’effondrement de l’Union soviétique (pendant ces années cruciales, j’étais correspondant israélien à Moscou), l’effondrement du socialisme, la montée du néolibéralisme et du mondialisme, l’émergence d’un espace médiatique unifié, l’ascension d’Israël comme troisième puissance nucléaire du monde, la montée des Juifs, la lutte désespérée du peuple palestinien pour sa vie et sa dignité, la destruction de l’environnement naturel et le début de la troisième guerre mondiale de l’Amérique, d’abord avec le monde islamique, puis avec la Russie. Ma tâche est devenue de relier les points entre ces phénomènes apparemment dissemblables et de voir comment les résultats influent sur le destin du monde. Pour ce faire, j’avais besoin d’un nouveau récit.
Je vais vous donner un exemple. Woody Allen, le réalisateur new-yorkais, a sorti un film inhabituel à ses débuts, Lily la tigresse (1966). Il n’a pas tourné une seule image, mais a pris un film japonais de troisième ordre et l’a re-doublé, en y ajoutant une bande son complètement différente. Le résultat était un scénario original superposé sur une pellicule existante, une nouvelle interprétation du film original. Si vous avez déjà regardé un film étranger dans une langue inconnue à la télévision en commençant par le milieu, vous avez dû faire face à une tâche similaire, en essayant de deviner l’intrigue et de comprendre ce que vous avez vu. C’est une tâche similaire à la réinterprétation d’événements historiques à partir des connaissances supplémentaires et de la perspective augmentée d’une époque ultérieure. Les événements singuliers sont pour ainsi dire fixés dans le béton, mais ils peuvent être reliés entre eux de manière originale. Chaque conteur propose son interprétation, et le consensus historique choisit le récit qui décrit le mieux la réalité. Ainsi, il y a plus de trente ans, deux récits se sont heurtés en Russie : le récit soviétique russe et le récit néolibéral occidental. Le récit occidental a gagné, c’est-à-dire que pendant un certain temps, Woody Allen a réussi à convaincre le spectateur russe de la justesse de sa version des événements. Avec un changement de paradigme aussi simple, le peuple russe a permis qu’un terrible pillage ait lieu et les richesses de la Russie ont pris la fuite à l’étranger, laissant derrière elles des usines vides et transformant notre grande patrie en une puissance de second ordre. Ce coup d’État historique s’est déroulé presque sans effusion de sang. La démolition contrôlée de la Russie a prouvé que la maîtrise du récit donne la maîtrise du monde. Celui qui peut re-raconter le film devient ex post facto son réalisateur.
Il semblerait que je n’aie rien inventé, en la matière. La lutte des idées a toujours existé. En 1917, ce n’est pas l’Armée rouge qui a gagné, mais une « découverte scientifique » : l’idéologie internationale du communisme. Depuis, une vague ininterrompue de science industrielle n’a cessé de conquérir les grands esprits du monde. Cela n’aurait pas pu se produire tant qu’il existait une société saine, tant que les gens communiquaient entre eux et discutaient librement des questions urgentes. Malheureusement, les technologies que nous utilisons ont été conçues pour éliminer les penseurs originaux. Jamais auparavant les médias n’ont été aussi concentrés entre les mains d’un si petit nombre, à l’échelle mondiale, au point que chacun d’entre nous se trouve enveloppé dans un cocon de réalité virtuelle alternative. En Occident, d’abord en Amérique et ensuite en Russie, une société de désunion totale a émergé, dans laquelle les gens se forment uniquement sur la base de la télévision et des médias grand public. Les empires médiatiques transnationaux ont complètement pris le contrôle de tout le discours public et ont convaincu des milliards de personnes que le « mode de vie américain » (le néolibéralisme) leur apporte le bonheur.
Depuis les hautes tours de contrôle qui leur permettent de dominer le monde, les maîtres des médias déterminent ce que les gens savent et ce dont ils parlent dans une société fragmentée et qui fragmente activement. Ils décident de ce que les gens pensent et dans quel cadre historique. Mes vieux camarades Noam Chomsky, Edward Herman et d’autres auteurs ont beaucoup écrit sur cette fabrication scientifique du consentement. J’ai moi aussi remarqué cette étonnante puissance invisible, une sorte de vaste montagne magnétique qui interfère activement dans la vie intérieure de nombreux pays. Partout, les médias poursuivent la même ligne : ils s’opposent au nationalisme et à la tradition, et poussent plutôt vers une « société multiculturelle », vers une démocratie libérale – c’est-à-dire vers une société d’émiettement, dans laquelle il leur est plus facile d’agir. À une exception près : dans le cas de l’État juif, ils soutiennent le chauvinisme, le séparatisme, l’apartheid, c’est-à-dire une société insulaire de solidarité culturelle. Partout ailleurs, ils sont en faveur des wokes, mais en Israël, ils sont en faveur des skinheads.
Autre exception intéressante : les fondateurs du communisme croyaient que la religion était intrinsèquement liée à la société de classes, au service des élites dirigeantes. Or, contrairement aux postulats des sciences sociales communistes, le capital transnational est systématiquement dirigé contre la religion, et en particulier contre la religion chrétienne. N’est-ce pas intéressant de constater que les deux choix qui nous sont proposés (communisme international ou néolibéralisme transnational) s’opposent à l’Église ? Les trois branches anciennes, souvent rivales, du christianisme sont constamment attaquées : le catholicisme occidental, l’orthodoxie byzantine et l’islam (une forme particulière du christianisme oriental monophysite). À une exception près : le judaïsme est intouchable. Non seulement l’attaque orchestrée contre toutes les religions a épargné le judaïsme, mais en Occident, une nouvelle forme de judaïsme triomphaliste a émergé, l’Holocaustienté, dont le temple principal se trouve au centre de Washington DC. Ce culte de la mort pervertit la religion chrétienne : la mort des Juifs est assimilée à la Passion du Christ, et la création de l’État d’Israël correspond à la Résurrection.
Mais c’est là que s’arrête la similitude. Le christianisme n’est pas protégé par la loi, et dans les rues de Paris et de New York, on peut voir des affiches avec des croix imbriquées dans des symboles nazis. Le culte de l’Holocauste est strictement protégé par la loi. Les enseignants ne sont pas autorisés à emmener leurs enfants à l’église du coin, mais l’excursion au mausolée local de l’Holocauste est obligatoire dans le programme scolaire de l’État. Le racisme scientifique n’est plus à la mode, mais les gens savent quelles races ont un statut privilégié et lesquelles n’en ont pas. À Moscou, on refuse de louer des appartements aux Caucasiens, à New York aux Noirs, et en Europe, l’opposition aux immigrants musulmans se développe. Les derniers vestiges du racisme scientifique demeurent dans le cœur des responsables gouvernementaux, ce qui permet à Biden de bombarder le Yémen comme s’il le désinfectait. Mais l’antisémitisme, autrefois considéré comme une simple forme de racisme, n’a pas seulement été interdit, il a pris la place unique qu’occupaient autrefois « l’antisoviétisme » en Union soviétique et « l’anti-américanisme » en Amérique. Pour moi, fils d’Esther et de Joseph, cela pourrait être flatteur, certes, mais cela me pousse à m’interroger sur les raisons qui se cachent derrière une exception aussi évidente qu’anormale.
La destruction de l’environnement naturel, de notre douce Terre, est devenue une autre caractéristique étrange du monde moderne. Partout, les nouveaux maîtres du monde empoisonnent les rivières, abattent les forêts et rendent la Terre inhabitable. En utilisant la terminologie du scientifique russe Lev Gumilev, nous pouvons dire que le paysage anthropique (créé par l’homme) remplace de plus en plus résolument les paysages naturels de la planète. La Terre est pillée, défigurée, puis recouverte d’une urbanisation galopante. Avec la mort de l’esprit, l’attaque coordonnée contre la foi, la profanation de l’art et de l’amour et le rejet de la fraternité humaine, la mort de la nature souligne l’essence apocalyptique derrière les actions de nos dirigeants mondiaux. Nous pouvons maintenant voir que l’histoire culmine et débouche sur une crise existentielle. Dans ces moments critiques, l’histoire elle-même doit être réinterprétée pour expliquer la réalité actuelle.
L’interprétation marxiste classique de l’histoire soutenait que la domination sur les moyens de production déterminait la position des classes. Elle affirmait que les propriétaires d’usines décidaient, contre les intérêts des travailleurs, de l’orientation de la société. Mais les inventions étonnantes des financiers néolibéraux internationaux, qui utilisent des produits dérivés et des instruments financiers secondaires à la place des travailleurs, ont considérablement réduit le pouvoir des moyens de production. Chaque dollar contribuant à la valeur d’une usine peut désormais être gonflé 99 fois grâce à l’utilisation d’outils financiers secondaires qui se vendent sur les marchés internationaux. Mais la valeur de ces gadgets financiers dépend en grande partie de leur réputation telle qu’elle est jugée par la presse internationale. Dans une telle situation, le rôle principal et décisif passe des mains des travailleurs et des propriétaires d’usines aux maîtres du discours, c’est-à-dire les propriétaires des médias de masse, les journalistes de premier plan, les professeurs d’université, les experts – tous soutenus de manière sélective par le capital financier international.
Selon la théorie classique, ils devraient servir en premier lieu les intérêts des propriétaires d’usines et en second lieu ceux de leurs ouvriers, mais nous pouvons tous constater qu’ils ne servent qu’eux-mêmes. Ils se comportent davantage comme des envahisseurs étrangers ou même des extraterrestres. Ils font preuve d’un degré de souveraineté inégalé dans l’histoire de l’humanité. Le travail en usine est de loin préférable à ce qu’ils vendent, ce qui n’est rien de moins que Le Meilleur des mondes de Huxley. Alors que les marxistes luttaient pour les moyens de production, nous luttons aujourd’hui pour les idées, en fait pour l’esprit et l’âme des gens. Les libres penseurs se livrent à des empoignades avec les maîtres du discours, nos nouveaux adversaires. Ce combat virtuel n’est pas moins réel que les manifestations populaires d’autrefois. Le pouvoir du boycott est toujours entre les mains d’individus, et maintenant (grâce au reconditionnement et à la financiarisation des produits) ils ont 99 fois plus de pouvoir qu’auparavant. Les anomalies que nous avons notées ci-dessus pointent vers le talon d’Achille de nos adversaires : Israël. Ainsi, bien qu’ils continuent à nous induire en erreur et à dresser des écrans de fumée, la question juive est de nouveau à l’ordre du jour.
Pour expliquer cette conclusion paradoxale, nous pouvons considérer la théologie comme la forme première de l’idéologie. Le christianisme, avec sa quête spirituelle et son culte terrestre de la Vierge Marie, avec l’idée de fraternité humaine exprimée dans la communion, malgré ses concessions aux pouvoirs en place, est une idéologie de solidarité parfaitement positive et humaniste. Le judaïsme, en revanche, la religion du paysage créé par l’homme, de l’élection des élus, du rejet de l’impératif catégorique, représente la théologie qui sous-tend le néolibéralisme. Les chrétiens voient les gens comme des voisins, les juifs comme des outils de l’empire. L’exceptionnalisme israélien, le statut élevé du culte de l’Holocauste et la position prééminente de la finance internationale sont tous des symptômes d’une maladie moderne qui pointe vers une cause particulière.
J’ai vécu une bonne partie de ma vie en Israël, ce minuscule État du Moyen-Orient. Au début, j’écrivais depuis l’arrière-pays et mes histoires portaient sur le sous-développement, le racisme contre les autochtones et la haine croissante des « goyim ». Mais nos problèmes locaux n’intéressaient personne jusqu’à une époque récente. Aujourd’hui, cependant, Israël se trouve au centre des événements mondiaux. Pour des raisons que nous examinerons dans un prochain livre, il y a eu un enchevêtrement des forces compradores en Russie, des forces impérialistes-capitalistes en Amérique, de leurs alliés en Europe et des partisans de l’apartheid en Palestine. Par conséquent, mon front de bataille personnel, la lutte contre l’apartheid en Palestine, est devenu simultanément la ligne de front du combat contre les compradores russes et contre l’impérialisme américain dans sa nouvelle forme de mondialisme à la mode. Cet entrelacement de forces est un nœud historique extraordinaire, et en le tranchant, nous mettrons fin à la brutalité du capitalisme mondial.
La Palestine est devenue l’île magique des contes de fées russes, où se trouvent un coffre en fer enchaîné aux branches d’un vieux chêne, et un œuf dans le coffre, et dans cet œuf, une aiguille et à la pointe de cette aiguille, la vie de l’Éternel Ennemi, l’Esprit même du Capitalisme international qui nous tue. Soudain, nous découvrons que nous avons à notre portée une méthode sûre pour éliminer l’Ennemi d’un seul coup, sans grandes batailles ni effusion de sang. La démocratie en Palestine telle qu’elle était envisagée à l’origine par le Mandat pour la Palestine. La transformation de l’État d’apartheid en un pays d’égalité et de démocratie, voilà qui fera trembler le sol sous les pieds de notre ennemi. Il est vrai que l’idée de démocratie a été détournée, par une ruse de notre ennemi pour écraser le monde avec un capitalisme vautour néolibéral, mais il n’y a rien de fondamentalement mauvais dans la volonté du peuple. Elle peut et doit être retournée contre l’ennemi.
Sur cette île magique de Palestine, berceau du christianisme, se trouve la source de la vie spirituelle de la Russie et de l’Occident. Même si l’Occident peut aujourd’hui considérer Israël comme un porte-avions ou le Moyen-Orient comme une immense station-service, les liens entre la Russie et la Palestine sont encore vivaces. De Palestine est venue l’orthodoxie, qui unit toujours Moscou et Jérusalem. La population indigène de Nazareth et de Bethléem professe la même foi que Riazan et Kostroma. Moscou, la Troisième Rome, qui succède à Byzance, continue d’accomplir sa mission historique importante de défense de l’orthodoxie, de protectrice du peuple indigène de Palestine. Le peuple russe s’en souvenait au XIXe siècle lorsqu’il collectait ses roubles et construisait des églises et des écoles en Terre sainte. Les Russes soviétiques s’en souvenaient aussi lorsqu’ils protégeaient les Palestiniens du génocide progressif d’Israël. Depuis lors, un médecin palestinien sur deux et un prêtre palestinien sur deux parlent russe.
Le lien entre les nations chrétiennes et la Palestine est plus qu’un vestige de l’histoire. Le christianisme est l’une des grandes idéologies de solidarité du monde. Comme le communisme, il met en avant la quête de spiritualité et de fraternité sur terre. Comme le communisme, le christianisme n’a jamais atteint ses nobles idéaux. La religion et l’idéologie ont souffert des pontes et des carriéristes. Toutes deux ont perdu le respect de la société éduquée. Mais la foi chrétienne, comme le communisme, est comme Antée : la défaite la fait renaître. Il nous suffit de desserrer l’emprise mortelle des avides de pouvoir, d’expulser ceux qui ont fait de leur adhésion au Parti communiste ou de leur Sainte Croix un moyen de gagner de l’argent, et de faire revivre le royaume de l’esprit ! Ayant vécu dans les deux pays, j’ai pu constater que la Russie orthodoxe et la Russie soviétique se distinguaient toutes deux par leur spiritualité élevée et invincible.
Les partisans de l’apartheid en Palestine se sont donné une tâche sinistre : couper les racines du christianisme. C’est pourquoi ils ont assiégé l’église de la Nativité, détruit d’anciennes églises byzantines, brûlé les Évangiles et expulsé les croyants chrétiens. Ils avaient provoqué un exode massif de Juifs russes d’Union soviétique vers Israël. Les organisateurs voulaient faire d’une pierre deux coups : saper l’Union soviétique par la fuite paniquée des intellectuels et en même temps renforcer leur pouvoir en Terre sainte. Mais leurs calculs se sont retournés contre eux. Le séparatisme du judaïsme répugne à tous les hommes de bonne volonté. Bien que l’appareil d’État d’Israël s’oppose officiellement et brutalement aux chrétiens, l’esprit russe a montré qu’il ne pouvait pas rester longtemps séparé du Christ. Ce n’est pas sans raison que les églises orthodoxes de Lydda et de Jaffa, vidées après l’expulsion des Palestiniens, sont à nouveau débordantes de croyants. De nombreux anciens Russes ont retrouvé le chemin de la Terre sainte de l’Esprit. L’État séparatiste d’Israël est confronté à une inversion de la « crise des conversos »1, où les troisième et quatrième générations refusent de haïr, de torturer et de voler leurs voisins. Aucun royaume juif n’a jamais duré plus de 80 ans. Il existe une limite naturelle au séparatisme.
L’histoire n’est pas terminée et les immigrants israéliens peuvent jouer un rôle positif en Palestine s’ils prennent conscience de leur fraternité avec le peuple palestinien. La Palestine est comme une corde tirée par deux camps opposés. Si l’esprit de fraternité l’emporte, la Troisième Rome se dressera comme telle ; si l’esprit d’élection l’emporte, le Talon de Fer régnera sur le monde. L’avenir est imprévisible car l’humanité se trouve à la croisée des chemins de l’histoire. Si nous tournons dans un sens, nous perdons notre cheval ; si nous tournons dans l’autre, nous perdons notre âme. Le rôle que la Russie est destinée à jouer dans cette bataille décisive est étonnamment grand. Comme l’a souligné Mackinder, elle est le pivot du monde. Mais tant que la Vierge Blanche de l’Intercession s’élèvera sur le cours clair de la rivière Nerli, tant que le Mausolée Rouge se dressera sous le mur crénelé du Kremlin, tant que les bouleaux continueront de bruisser sur la rivière Oka, la Russie sera invincible – et dès lors invincible sera son humble sœur, le pays des oliveraies, des vignes et des sources, la patrie terrestre du Christ et de la Mère de Dieu – la Palestine.
C’est pour cela que l’ennemi tente de déclencher une guerre mondiale – pour détruire la Russie, la chrétienté et l’humanité. À nous de les arrêter, tout de suite !
Source : https://www.unz.com/ishamir/the-magic-island
1 En 1449, l’Espagne a connu une mobilisation populaire contre les juifs ayant adopté la religion catholique sous la contrainte, mais conservant vivace un esprit hostile aux autochtones et à la chrétienté. Un siècle plus tard, naissaient au sein de familles en partie d’origine juive « converse » le poète Frère Luis de León, les saints Jean de la Croix, Thérèse d’Avila, et bien d’autres. (MP)
Paul Craig Roberts: Normaliser la guerre avec la Russie
La guerre qui est sur le point de se produire est imposée à la Russie par Washington. Nous sommes sur le point de vivre le suicide de l'Occident pour les frontières d'un pays artificiel qui n'a aucune importance pour l'Occident. En effet, aucun pays occidental ne défendra même ses propres frontières.
Paul Craig Roberts
6 juin 2024
Normaliser la guerre avec la Russie
Paul Craig Roberts
Alors que les Israéliens sont en train d'anéantir Gaza, les dirigeants occidentaux préparent le monde occidental à la même chose.
La Russie a averti en termes très clairs que l'OTAN et les États-Unis seraient tenus responsables des tirs de missiles à longue portée vers la Russie et que ces tirs transformeraient le conflit entre la Russie et l'Ukraine en une guerre entre la Russie et l'Occident. Poutine a demandé aux dirigeants occidentaux de bien réfléchir à ce qu'ils ont en tête, car leur destruction en sera la conséquence.
Il est extraordinaire qu'un avertissement aussi fort ne soit pas entendu, si ce n'est comme une occasion de renforcer la propagande contre la Russie.
La réponse britannique a été de révéler le plan de l'OTAN, non pas pour désamorcer une situation dangereuse, mais pour acheminer des troupes afin de contrer une invasion russe. En d'autres termes, l'Occident a mis de l'huile sur le feu.
Le journal britannique The Telegraph a publié un article accusant Poutine de « poursuivre son obsession paranoïaque d'affronter l'Occident », inversant ainsi les faits. C'est l'Occident qui affronte la Russie en Ukraine, et ce sont les dirigeants occidentaux qui préparent leurs opinions publiques à une guerre avec la Russie.
Poutine a clairement indiqué que son intervention en Ukraine se limitait au Donbass, une province russe rattachée à la province ukrainienne de l'Union soviétique par les dirigeants soviétiques. Lorsque Washington a renversé le gouvernement ukrainien et en a installé un qui détestait la Russie, le Donbass a fait sécession en deux républiques indépendantes et a formé des forces armées pour mettre fin au meurtre des Russes du Donbass par les milices nazies ukrainiennes. Les deux républiques ont demandé à Poutine de les accepter à nouveau en Russie, où elles appartiennent.
Mais Poutine a refusé. Au lieu de cela, il a conclu l'accord de Minsk qui maintiendrait le Donbass dans l'Ukraine mais lui fournirait une semi-autonomie afin que les tribunaux et la force armée ne puissent pas être utilisés contre eux. Le gouvernement fantoche de Washington à Kiev a interdit l'utilisation de la langue russe et était déterminé à effacer la culture russe du Donbass.
Poutine a obtenu de Kiev et des républiques du Donbass qu'elles signent l'accord, et la France et l'Allemagne ont accepté de le faire respecter. Mais comme le chancelier allemand et le président français l'ont reconnu plus tard, il s'agissait d'une ruse pour tromper Poutine pendant que les États-Unis construisaient et équipaient une grande armée ukrainienne pour reprendre les républiques du Donbass.
Poutine a tenté d'éviter ce conflit imminent par des efforts diplomatiques en décembre 2021-février 2022, mais Washington et l'OTAN lui ont opposé une fin de non-recevoir.
Il n'était pas possible pour Poutine de rester à l'écart pendant que les Russes du Donbas étaient massacrés, comme les Arabes sont restés à l'écart pendant que les Palestiniens étaient massacrés. Poutine a été intentionnellement forcé par Washington d'intervenir dans le Donbas.
Comme je l'avais prédit, Washington et l'OTAN ont qualifié l'intervention limitée d'« invasion de l'Ukraine par Poutine » et se sont progressivement impliqués.
Le conflit s'est éternisé, car en déclarant l'intervention limitée, le Kremlin a laissé à Kiev la possibilité de poursuivre la guerre, faisant ainsi le jeu de l'Occident qui a progressivement élargi la guerre.
Poutine ne s'attendait pas à être confronté à un Occident fou, prêt à risquer son existence plutôt que de perdre sa guerre par procuration contre la Russie. Actuellement, l'Occident tente désespérément de maintenir la guerre en vie en utilisant des missiles à longue portée contre les villes russes et en réalisant une révolution de couleur en Géorgie afin d'ouvrir un second front contre la Russie.
Aucun dirigeant russe ne peut se soumettre à l'envoi de missiles par l'Occident sur le territoire russe. Poutine et d'autres membres de la direction russe l'ont clairement indiqué. Si telle est l'intention de l'Occident, a déclaré M. Poutine, l'Europe et les États-Unis peuvent s'attendre à de graves conséquences. Les conséquences sont que chaque pays occidental impliqué se verra attaqué.
En tant qu'homme raisonnable et intelligent, Poutine ne voit pas l'intérêt d'une guerre. Il a fait de son mieux pour éviter d'intervenir en Ukraine et, une fois en guerre, il a refusé de l'étendre à toute l'Ukraine. Le caractère raisonnable de Poutine face aux provocations a encouragé d'autres provocations, et maintenant, comme je l'ai dit, il est dos au mur.
La guerre qui est sur le point de se produire est imposée à la Russie par Washington. Nous sommes sur le point de vivre le suicide de l'Occident pour les frontières d'un pays artificiel qui n'a aucune importance pour l'Occident. En effet, aucun pays occidental ne défendra même ses propres frontières.
Face au déclenchement d'une guerre dévastatrice, que fait l'Occident insensé ? S'assoit-il avec Poutine et résout-il la situation ? Non. L'Occident annonce ses plans sur la façon dont il va envoyer les troupes américaines au front pour combattre la Russie.
Vous rendez-vous compte que nos dirigeants ont normalisé l'idée d'une guerre avec la Russie ? Il est clair que nos dirigeants ne comprennent pas ce que cela signifie. Le comprenez-vous ?
Traduit de l'américain par Rouge et Blanc
Source: https://www.paulcraigroberts.org/2024/06/06/normalizing-war-with-russia/
Paul Craig Roberts: L'émergence rapide de la tyrannie en Occident
26 février 2024
L'émergence rapide de la tyrannie en Occident
Paul Craig Roberts
Une mère de 18 ans a mis son bébé dans une benne à ordures avec un compacteur de déchets. La police a trouvé les restes du bébé enveloppés dans un protège-matelas à l'intérieur d'un sac de sport zippé. Le mal a dû faire un grand pas en avant pour qu'une mère fasse cela à son bébé.
J'imagine Jakayla Williams penser que si elle avait avorté, il n'y aurait pas eu de plainte, alors pourquoi ne peut-elle pas mettre le bébé dans la benne à ordures ?
La légalisation de l'avortement, c'est-à-dire la légalisation du meurtre, a rendu les femmes insensibles au meurtre. Par conséquent, le meurtre est légalisé en dehors de l'avortement. Par exemple, Israël commet un génocide contre les Palestiniens, et notre grand pays, l'Amérique, oppose son veto aux résolutions de l'ONU contre le meurtre génocidaire des Palestiniens par Israël. Washington a redéfini le génocide comme étant de la "légitime défense" pour les Israéliens qui commettent le génocide.
Les atrocités dépassent l'entendement. Les Israéliens commettent un génocide à l'encontre des Palestiniens et le régime démocrate en place oppose son veto aux résolutions de cessez-le-feu de l'ONU. Mais une jeune femme noire américaine de 18 ans va être jugée pour meurtre au premier degré parce qu'elle a attendu trop longtemps avant d'avorter. Comment se fait-il que les gouvernements israélien et américain puissent assassiner à leur guise, mais que si une femme noire se débarrasse de son bébé après l'expiration de la date limite d'utilisation de son droit légal d'assassiner, elle soit une meurtrière ?
Et regardez ce que les grandes démocraties britannique et américaine ont fait à Julian Assange. Il a été emprisonné sous une forme ou une autre pendant 12 ans sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. On se croirait à l'époque médiévale, quand les seigneurs féodaux jetaient les gens dans des donjons pour les garder.
Les derniers rapports montrent que les démocrates dépensent des sommes considérables de notre argent pour étouffer la vérité et financer le recrutement et le ravitaillement des immigrés envahisseurs de 160 pays qui envahissent notre pays. Selon les chiffres officiels, sous-estimés, Biden fait venir chaque année un nombre d'immigrants-envahisseurs équivalent à 12 villes de la taille de Pittsburg, en Pennsylvanie. Ainsi, 24 villes en deux ans, 36 villes en trois ans, et les crétins d'Américains votent pour les démocrates qui leur volent leur pays.
Comment un peuple aussi endoctriné et soumis à un lavage de cerveau que les Américains peut-il éviter la tyrannie qui s'abat rapidement sur lui ? Beaucoup d'Américains ont du mal à être réalistes à propos du gouvernement. Ils pensent que le gouvernement est là pour les servir. Ce n'est pas le cas. Il y a plusieurs dizaines d'années, Albert Jay Nock l'a clairement expliqué dans son ouvrage classique, Our Enemy, The State ("Notre ennemi, l'État").
La confiance que les Américains accordent aux récits officiels est extraordinaire. Les Américains ont succombé aux attentats du 11 septembre, aux armes de destruction massive de Saddam Hussein, au canular de la "pandémie de covidie" et au vaccin mortel à l'ARNm. Notre gouvernement ne nous mentirait pas, disent beaucoup de gens assis devant CNN et Fox News, écoutant NPR, lisant le New York Times et se programmant pour ne plus penser à rien.
J'ai lu récemment une lettre adressée par une sénatrice américaine à une agence fédérale pour lui demander pourquoi elle finançait des recherches à Wuhan, en Chine, sur l'armement de la grippe aviaire. Elle n'a pas reçu de réponse. L'élite va-t-elle lâcher sur nous des armes contre la grippe aviaire en 2025 ? D'ici là, refuser le vaccin constituera-t-il un délit pénal ?
Bill Gates a clairement indiqué que le programme de l'élite est de tuer la majeure partie de la population mondiale. Mike Benz a récemment expliqué à Tucker Carlson les contrôles mis en place pour empêcher qu'un seul mot de vérité soit prononcé en résistance à la tyrannie qui nous est préparée.
Le discours officiel est que les hommes tuent la planète en provoquant le réchauffement climatique. Pour sauver la planète, il faut éliminer les gens. En l'occurrence, nous ne sommes pas confrontés au génocide de quelques millions de Palestiniens par Israël, mais au génocide de 7,5 milliards de personnes par l'élite. Ceux qui prônent le génocide de l'humanité ne sont pas tenus de rendre des comptes. Au lieu de cela, ils sont considérés comme des dirigeants respectables de l'humanité.
Traduit de l'américain par Rouge et Blanc avec DeepL.
Source: https://www.paulcraigroberts.org/2024/02/26/the-rapidly-emerging-rule-of-tyranny-in-the-west/
Paul Craig Roberts: Les manifestations pacifiques sont une perte de temps et d'énergie
11 février 2024
Les manifestations pacifiques sont une perte de temps et d'énergie
Paul Craig Roberts
Les manifestants apprendront-ils un jour que les protestations pacifiques ne fonctionnent pas lorsque les gouvernements ne se soucient pas de ce que pensent les gens et représentent des agendas privés et non le peuple ? Les manifestations qui fonctionnent sont celles, violentes, de Black Lives Matter et d'Antifa.
Il semble qu'un dixième de million de Gazaouis aient déjà été tués ou mutilés par le génocide israélien, financé par les États-Unis et alimenté par l'armée, des restes de la population palestinienne, un peuple qui a été expulsé de ses terres et de ses villages petit à petit depuis 1947.
Cette fois, la violence est massive et seuls les Houthis*, une population pauvre du Yémen qui a survécu à des années d'attaques de l'Arabie saoudite inspirées par Washington, ont levé la main pour aider les Palestiniens.
L'"Occident civilisé" a réagi au génocide israélien des Palestiniens en annulant ses contributions à l'agence de l'ONU qui fournit une aide humanitaire aux Palestiniens. En conséquence, 1 000 000 de Palestiniens sont aujourd'hui menacés de famine car Israël a bloqué les livraisons de nourriture et de médicaments, supprimé l'approvisionnement en eau, les hôpitaux et les installations sanitaires, et a l'intention de chasser tous les Palestiniens survivants vers l'Égypte.
Qu'entendons-nous donc de la part des gouvernements du "grand Occident moral" ?
Nous entendons parler du droit d'Israël à la "légitime défense". Les gouvernements occidentaux, immoraux à souhait et tous acquis à Israël, ont redéfini le génocide comme étant de l'autodéfense. Les citoyens occidentaux sont si bien "propagandés" par la désinformation israélienne depuis des décennies et des générations que la soumission des "démocraties" occidentales à Israël passe inaperçue dans la petite partie du monde qui est considérée comme l'Occident.
Mais pas dans le reste du monde. Les États-Unis et Israël ont acquis le statut d'États parias, d'agents de Satan.
Pourquoi, malgré cette prise de conscience, le reste du monde assiste-t-il à la destruction d'un peuple, comme les Romains regardaient pour se divertir les lions dévorer les chrétiens dans le Colisée ? La Russie, la Chine, l'Iran et les autres pays, à l'exception de l'Afrique du Sud, qui a traduit Israël devant la Cour internationale de justice, n'ont pas levé le petit doigt pour aider les Palestiniens. Washington prétend protester mais continue d'envoyer des armes à Israël.
Et ce, bien que les gouvernements de Russie, de Chine et d'Iran sachent que la véritable cible, c'est eux.
Israël et les néoconservateurs veulent détruire l'Iran, ce qui aura pour effet de libérer des "djihadistes" dans la Fédération de Russie et de priver la Chine de pétrole. C'est à nouveau le Japon des années 1930, et pourtant les pays visés ne font rien.
Si Poutine, Xi et les Iraniens pensent qu'ils peuvent s'asseoir sur le conflit, ils se trompent. Vous ne pouvez pas rester à l'écart d'un conflit qui vous vise.
Traduit de l'américain par Rouge et Blanc
Source: https://www.paulcraigroberts.org/2024/02/11/peaceful-protests-are-a-waste-of-time-and-energy/
* Plutôt Ansar Allah, "Le Parti de Dieu", de religion chiite.