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Le Fil d'Ariane

philosophie

Alexandre Douguine:« Être libéral, c’est perdre la dignité humaine ».

19 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Alexandre Douguine, #Club d'Izborsk (Russie), #Philosophie, #Politique, #Russie

Republié avec l'aimable autorisation de Breizh-info:

https://www.breizh-info.com/2019/09/29/127735/alexandre-douguine-eurasisme-liberalisme-urss/

Alexander Dugin
http://dugin.ru
Alexander Gelievich Dugin (né en 1962) - éminent philosophe, écrivain, éditeur, personnalité publique et politique russe. Docteur en sciences politiques. Professeur de l'Université d'État de Moscou. Leader du Mouvement international eurasien. Membre permanent du Club d'Izborsk.

Sa page sur le site du Club Izborsk, dont il est membre: https://izborsk-club.ru/author/dugin

La condamnation du libéralisme par Alexandre Douguine - dans un excellent français- est juste et nécessaire: il faut attaquer le mal à sa racine. Mais afin de relativiser sa brillante et profonde conception théosophiste et politique de l'eurasisme, de l'Empire russe ou "Empire du Soleil" et avoir une idée de ce qu'a réellement signifié la "russification" des peuples eurasiatiques, lire Tolstoï: Les Cosaques et surtout Hadji Mourad:

http://pocombelles.over-blog.com/2017/11/les-fleurs-sauvages-du-caucase-tolstoi-hadji-mourad.html

et ces observations du linguiste, ethnographe et explorateur finlandais Kai Donner:

http://pocombelles.over-blog.com/2015/10/la-haine-des-russes-chez-les-indigenes-de-siberie-kai-donner.html

http://pocombelles.over-blog.com/2015/08/la-mort-des-samoyedes-kai-donner.html

Pierre-Olivier Combelles

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L'harmonie des contraires

8 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Iran, #Philosophie, #Poésie, #Religion

Les Très Riches Heures du duc de Berry. Avril.

Les Très Riches Heures du duc de Berry. Avril.

 

"Si l'on attache ensemble deux oiseaux, ils ne pourront voler, bien qu'ils possèdent quatre ailes."

 

"La vie consiste dans l'harmonie des contraires, la mort vient qu'ils sont entrés en conflit."

 

 

 

Rūmî (Djalâl ad-Dîn Rūmî), poète et mystique persan du XIIIe siècle.

 

 

L'harmonie des contraires
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Le miroir du Simorg

8 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Iran, #Philosophie, #Poésie, #Religion

Photo: Pierre-Olivier Combelles

Photo: Pierre-Olivier Combelles

Le miroir du Simorg
Le miroir du Simorg

Source des textes ci-dessus: La Conférence des oiseaux, mise en scène par Peter Brook. Adaptation de Jean-Claude Carrière (1970).

D'après le Mantic Uttaïr, le grand poème de Farid Uddin Attar, mystique soufi qui vécut au douzième siècle en Perse, à Neshapur. 

"Le Soleil céleste se mit à briller devant eux, et voici que leur surprise fut grande ! Dans le reflet de leurs visages, ces trente oiseaux de la terre virent la face du Simurgh céleste. Lorsqu'ils jetèrent des regards furtifs vers le Simurgh, ils comprirent que le Simurgh n'était autre que ces mêmes trente oiseaux." The Khanaka of Nadir Divan-begi from Bukhara in 1620. The Khanaka was a center for Sufi (Islamic mystic) meetings. The entryway is adorned with images of the Simurgh, and the 'celestial sun' at the moment of divine illumination as described in Attar's 'Conference of the Birds."

"Le Soleil céleste se mit à briller devant eux, et voici que leur surprise fut grande ! Dans le reflet de leurs visages, ces trente oiseaux de la terre virent la face du Simurgh céleste. Lorsqu'ils jetèrent des regards furtifs vers le Simurgh, ils comprirent que le Simurgh n'était autre que ces mêmes trente oiseaux." The Khanaka of Nadir Divan-begi from Bukhara in 1620. The Khanaka was a center for Sufi (Islamic mystic) meetings. The entryway is adorned with images of the Simurgh, and the 'celestial sun' at the moment of divine illumination as described in Attar's 'Conference of the Birds."

La déification dans la "Conférence des oiseaux"

Par Daniel Peterson, Deseret News
Publié le 24 juin 2018 à 12h30

https://www.oakridger.com/news/20180624/deification-in-conference-of-birds?template=ampart
    

"La plus grande œuvre de l'un des plus grands poètes mystiques du monde est peut-être une fable animale dont la conclusion est surprenante.

L'un des plus grands mystiques musulmans est Farid al-Din Attar, qui a vécu de 1145 à 1221 environ, lorsqu'il a été tué lors de l'invasion mongole de sa ville natale, Nishapur, dans le nord-est de l'Iran.

Son titre "Attar" l'identifierait aujourd'hui comme un fabricant de parfums. À son époque, cependant, il avait un sens plus large : il était aussi un peu comme un "chimiste" britannique, un pharmacien.

Peu connu comme poète de son vivant, les œuvres d'Attar sont aujourd'hui vénérées parmi les plus grands trésors de la littérature persane. Son œuvre la plus célèbre est peut-être le "Mantiq al-Tayr", qui a été traduit plusieurs fois en anglais sous le titre de "The Conference of the Birds" ou "The Parliament of the Birds".

Le protagoniste de l'histoire racontée par Attar est un oiseau appelé "huppe", un représentant de plusieurs espèces colorées apparentées que l'on trouve dans toute l'Afrique et dans toute l'Eurasie. Distingué par une couronne de plumes, la huppe apparaît dans le Coran arabe du septième siècle comme le confident du roi Salomon le Sage et comme un messager entre Salomon et la reine de Saba. Dans la tradition persane, la huppe représente la vertu.

Selon la "Conférence des oiseaux" d'Attar, les oiseaux du monde entier se rassemblent pour réfléchir à qui devrait être leur souverain, puisqu'il leur manque un roi. La huppe suggère qu'ils recherchent le légendaire Simurgh, un oiseau magnifique quelque peu comparable au phénix de la mythologie grecque. (Le mot "simurgh" désignait probablement, dans les formes les plus anciennes du persan, un aigle ou une autre sorte de rapace).

Persuadés par la huppe, les oiseaux rassemblés se mirent en route sous sa direction pour trouver le Simurgh. Leur quête est cependant à la fois difficile et dangereuse. Avant de pouvoir atteindre la montagne où l'on dit que le Simurgh habite, ils doivent d'abord traverser sept vallées, qui sont, dans l'ordre, les vallées de la Quête, de l'Amour, de la Connaissance, du Détachement, de l'Unité, de l'Émerveillement et, enfin, de la Pauvreté et de l'Annihilation.

Au cours de leur voyage, ils sont soumis à diverses épreuves et sont obligés d'abandonner des choses qui, bien que précieuses pour eux, interfèrent avec leur voyage. Les oiseaux apprennent, par exemple, qu'ils doivent subordonner la raison à l'amour, et ils découvrent que leurs connaissances du monde sont inutiles dans leur quête. Ils sont obligés d'abandonner leur désir de posséder, de se détacher des choses terrestres.

Les conversations confidentielles qui ont eu lieu dans sa pharmacie ont donné à Attar une large connaissance de la nature humaine qui se reflète clairement dans ses écrits. "La conférence des oiseaux" présente des dizaines de petites histoires, parfois humoristiques, qui illustrent les faiblesses et les limites de l'homme.

Selon la huppe d'Attar, le principal attribut qui doit être abandonné est peut-être l'attachement à soi-même, qui est finalement atteint lorsque l'ego est abandonné dans cette dernière vallée de la pauvreté et de l'annihilation :

"Les gens de ce monde sont comme les trois papillons devant la flamme d'une bougie. / Le premier s'est approché et a dit : Je sais ce qu'est l'amour. / Le deuxième a touché la flamme avec ses ailes et a dit : Je sais comment le feu de l'amour peut brûler. / Le troisième se jeta au coeur de la flamme et se consuma. Lui seul sait ce qu'est le véritable amour."

Malheureusement, le chemin de leur voyage est si dur et si périlleux que, bien que des milliers d'oiseaux commencent la quête, seuls 30 d'entre eux l'achèvent. Certains, en fait, étaient déjà morts de peur au tout début, dès la simple description du voyage. Beaucoup ont refusé de l'entreprendre. D'autres meurent de soif, de maladie ou d'épuisement, ou sont victimes de bêtes sauvages en cours de route.

Mais même lorsque les 30 oiseaux survivants arrivent à leur but, le gardien du Simurgh leur ordonne assez durement de s'en aller. Cependant, ils sont allés trop loin pour être dissuadés et la porte leur est enfin ouverte. Et lorsqu'elle s'ouvre, ils découvrent qu'ils sont eux-mêmes les Simurgh - un point qui, dans le poème, repose sur l'étymologie populaire et un jeu de mots : en persan, "si" signifie "30" et "murgh" signifie "oiseau".

"Le Soleil céleste se mit à briller devant eux, et voici que leur surprise fut grande ! Dans le reflet de leurs visages, ces trente oiseaux de la terre virent la face du Simurgh céleste. Lorsqu'ils jetèrent des regards furtifs vers le Simurgh, ils comprirent que le Simurgh n'était autre que ces mêmes trente oiseaux."

S'étant perdus dans le divin, ils ont fusionné avec la divinité et ont, de fait, été déifiés."

 

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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De la création du soleil. De la création de la lune (Ferdowsi, Le Livre des rois)

7 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Iran, #Philosophie, #Poésie, #Religion

Photo: Pierre-Olivier Combelles

Photo: Pierre-Olivier Combelles

De la création du soleil. De la création de la lune (Ferdowsi, Le Livre des rois)
La lune et, à droite, Jupiter. Photo (prise en France): Pierre-Olivier Combelles.

La lune et, à droite, Jupiter. Photo (prise en France): Pierre-Olivier Combelles.

De la création du soleil. De la création de la lune (Ferdowsi, Le Livre des rois)
De la création du soleil. De la création de la lune (Ferdowsi, Le Livre des rois)
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Rûmi: l'âme

7 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Asie, #Iran, #Philosophie, #Poésie, #Religion

Rûmi: l'âme

 

Voyez comment la main est invisible tandis que le crayon écrit;

Le cheval galope, pourtant le chevalier est invisible; 

La flèche vole, mais l'arc est hors de la vue;

Différentes âmes existent, tandis que l'âme des âmes est cachée.

 

Djalāl ad-Dīn Muḥammad Balkhi ou Rûmî (Perse, XIIIe siècle)

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Le culte apocalyptique du réchauffement climatique, par Dmitry Orlov

3 Mars 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Environnement, #Philosophie, #Politique, #Sciences

https://www.sciencesetavenir.fr/politique/le-conseil-de-securite-de-l-onu-a-debattu-de-l-influence-du-climat-sur-les-conflits_125839

https://www.sciencesetavenir.fr/politique/le-conseil-de-securite-de-l-onu-a-debattu-de-l-influence-du-climat-sur-les-conflits_125839

« Il est difficile d’amener un homme à comprendre quelque chose lorsque son salaire dépend de son incompréhension »

Upton Sinclair

(...)

"Greta est presque entièrement non intellectuelle et ne peut que croire. Mais est-ce vrai pour la plupart des autres Occidentaux ? Après tout, les pays occidentaux ont des systèmes d’éducation et délivrent des diplômes de haut niveau dans toutes sortes de disciplines. Pourquoi, alors, la simple foi a-t-elle autant d’attrait pour eux ? Il existe deux types d’éducation en Occident : l’absence presque totale d’éducation (pour les populations pauvres, noires, arabes et latinos) et une éducation de qualité mais purement pragmatique visant spécifiquement à la réussite professionnelle et financière (pour les populations riches, blanches, plus quelques Asiatiques).

Ces deux types d’éducation ont en commun de minimiser la quantité de connaissances en sciences naturelles et en logique tout en décourageant activement la pensée critique indépendante. Dans le premier cas, c’est parce que toutes les connaissances sont minimisées ; dans le second, parce que ces connaissances ne sont pas considérées comme suffisamment importantes et ne sont donc pas hiérarchisées. La priorité est donnée aux connaissances dans un domaine spécifique qui sont applicables à l’exécution d’un travail spécifique.

Comprendre le climat de la Terre n’est pas une tâche spécifique, sauf pour les climatologues occidentaux traditionnels – que nous avons laissés pour compte à ce stade. Il existe de nombreux emplois spécifiques – toiletteurs pour chiens, concepteurs de microprocesseurs, professeurs de yoga, barmen… Prévoir ce que sera le climat mondial à une date future n’est pas une tâche pour aucun d’entre eux. Si vous n’êtes pas d’accord, rassemblez un certain nombre de toiletteurs pour chiens et de concepteurs de microprocesseurs occidentaux dans une pièce, posez-leur des questions sur le climat mondial, et vous constaterez sans doute que leur niveau de compréhension des sciences naturelles est comparable à celui de la pauvre Greta. Et cela leur donne des notes faciles pour la science climatique basée sur la foi."

(...)

"Ce n’est que récemment que j’ai réalisé que ce culte écologiste de l’apocalypse est en fait un culte de l’apocalypse inspiré par les délires fous de certains monstres scientifiques marginaux et suralimenté par le besoin psychologique de compenser l’inévitabilité de la dégradation et de l’effondrement économique et social en cours. Dans les années 1980, ils ont fait irruption sur la scène, tentant de prouver que nous allons tous mourir à coup sûr, car il existe une corrélation entre les émissions de dioxyde de carbone et le réchauffement du climat de la Terre. Il s’est alors avéré que leurs modèles étaient incorrects et que la planète se refroidissait en fait. Le problème a donc été rebaptisé à la hâte « changement climatique mondial »et la lutte contre ce phénomène s’est poursuivie comme auparavant. Mais le fait que ces folles divagations se soient avérées incorrectes n’a dérangé personne, car elles ont fourni une idéologie si parfaite pour une société qui tentait de passer du capitalisme au parasitisme.

La vérité est que ce qui passe pour la science climatique occidentale dominante n’est pas de la science ; c’est une tentative de faire avancer un programme politique en utilisant un ensemble de postulats idéologiques formulés dans un langage à consonance scientifique. De nombreuses personnes, qui tentent de donner un sens à ce gâchis par elles-mêmes, sont induites en erreur par les soi-disant « négationnistes du changement climatique » – ceux qui tentent de s’opposer à ce jonglage politique en « démystifiant » les diverses affirmations des climatologues. Le problème ne réside pas dans leurs revendications spécifiques, mais dans la disposition hystérique qui les oblige à faire de telles revendications. Démystifier leurs revendications, c’est comme débattre avec quelqu’un qui est violemment fou ou discuter des conditions de financement avec quelqu’un qui vous a volé votre portefeuille.

Bien que la tentative de transition du capitalisme au parasitisme soit vouée à l’échec, pour l’instant, le culte apocalyptique du réchauffement climatique a donné naissance à une mafia du changement climatique dans tout l’Occident qui s’est implantée dans les gouvernements, les entreprises, les universités et la presse. Les scientifiques ne peuvent pas remettre en question sa validité, car ceux qui le font perdent leurs subventions et leur emploi et deviennent d’anciens scientifiques déshonorés dont la voix n’est plus autorisée à être entendue. Les politiciens ne peuvent pas non plus le faire parce que leurs électeurs n’ont que faire de la vérité et qu’ils ont besoin d’explications simples qui font de leur appauvrissement et de leur dégradation continus une nécessité vertueuse et salvatrice pour la planète. Les journalistes qui tentent d’offrir une vision équilibrée de l’histoire du réchauffement climatique sont sûrs d’être qualifiés de « trolls russes » et évincés.

Quant à ceux qui se trouvent en dehors de l’Occident, en particulier dans les pays encore riches en ressources, socialement stables et en expansion économique, repousser l’assaut des membres de la secte apocalyptique occidentale du réchauffement planétaire qui tentent de leur imposer des politiques de « vol à l’arraché » restera une tâche essentielle. Ces fanatiques continueront à recruter et à former des idiots utiles parmi les habitants du pays, puis à utiliser l’argent et la pression internationale pour les installer à des postes de pouvoir.

Rien de tout cela ne fonctionnera. Le front occidental lui-même s’est fissuré et les nations occidentales seront de plus en plus enclines à se sauter à la gorge les unes les autres et incapables de formuler des politiques à l’égard du reste du monde. Le terme « Occidentalisme » a fait l’objet d’un badinage lors de la récente conférence de Munich sur la sécurité : il n’y a plus d’Occident, plus de programme commun. Il ne reste plus que quelques Occidentaux qui débitent toutes les absurdités qu’ils souhaitent tout en s’ignorant les uns les autres. Ces groupes sont toujours capables de causer des problèmes internationaux, mais ils ne font que faire perdre du temps à tout le monde.

Tenter de s’engager de manière constructive avec les membres de la secte apocalyptique du réchauffement climatique n’est pas la bonne approche. La bonne approche consiste à rejeter le sort des climatologues occidentaux comme étant une bande d’hommes d’affaires politiques pires qu’inutiles gaspillant des subventions ; à se servir des résultats de la recherche scientifique réelle et à s’informer sur les raisons pour lesquelles le climat de la Terre change constamment, a changé pendant des millions d’années et changera encore pendant des millions d’années et, enfin, à reconnaître la secte apocalyptique du réchauffement climatique pour ce qu’elle est – une secte – et à mettre autant de distance que possible entre ses membres et vous-même. C’est un jeu de patience ; éventuellement, les aspirants parasites occidentaux seront obligés de réaliser que leur appel à la vertu n’atteignant pas le résultat escompté, ils devront descendre de leur cheval de bataille du réchauffement climatique et commencer à faire ce que les parasites sociaux doivent normalement faire : mendier."

Les cinq stades de l'effondrement

Dmitry Orlov

Source: https://lesakerfrancophone.fr/le-culte-apocalyptique-du-rechauffement-climatique

http://cluborlov.blogspot.com/2020/02/the-global-warming-apocalyptic-cult.html

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Exceptionnel entretien avec Jean Dorst (1965) lors de la parution de son livre "Avant que nature meure" (Pierre Ichac/INA)

2 Février 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Jean Dorst, #France, #Muséum national d'histoire naturelle, #Nature, #Philosophie, #Sciences

Jean Dorst consultant "Les Oiseaux d'Amérique" de John James Audubon à la Bibliothèque centrale du Muséum, à Paris. L'oiseau représenté est le Gerfaut en phase sombre, nommé "Faucon du Labrador" par Audubon lors de son voyage en 1833. Photo: Pierre-Olivier Combelles (1989).

Jean Dorst consultant "Les Oiseaux d'Amérique" de John James Audubon à la Bibliothèque centrale du Muséum, à Paris. L'oiseau représenté est le Gerfaut en phase sombre, nommé "Faucon du Labrador" par Audubon lors de son voyage en 1833. Photo: Pierre-Olivier Combelles (1989).

Dans cet entretien (1965) d'une dizaine de minutes avec Pierre Ichac et après des paroles de Roger Heim, l'éminent ornithologue et naturaliste français Jean Dorst résume son célèbre ouvrage "Avant que nature meure". Tout ce qu'il dit ici avec une rigueur et une clarté parfaites est prophétique.

J'ai eu le grand honneur de rencontrer Jean Dorst (1924-2001) en 1989 lorsqu'il dirigeait le laboratoire Mammifères-Oiseaux du Muséum national d'Histoire naturelle, Muséum dont il avait été deux fois le directeur. Il fut ensuite le Président de ma thèse au Muséum sur "Le Voyage de John James Audubon au Labrador (1833) et sa contribution à l'histoire naturelle de la Côte-Nord du Québec" (1997) et devint ensuite un ami. Il me considérait comme son "fils spirituel". Jean Dorst a été non seulement un grand savant naturaliste, mais aussi un grand humaniste.

P.-O.C.

Ecoutez l'entretien ici dans les archives de l.N.A.:

https://www.ina.fr/audio/PHD94029036

"Magazine de Pierre ICHAC. Aujourd'hui, les conséquences nocives du progrès sur la Nature à l'occasion de la sortie du livre de Jean DORST "Avant que nature meure ". Avec Jean DORST, auteur de l'ouvrage, vice-président de L'Union Internationale de Conservation de la Nature, et professeur de Zoologie au muséum d'Histoire Naturelle et le Professeur Roger HEIM, directeur du Muséum National d'Histoire Naturelle, auteur de la préface. - A 1'47 : Roger HEIM présente ce livre qu'il qualifie de "grand livre". Pour lui nous sommes à l'aube de cette prédiction dramatique. Il espère que ce livre permettra de stopper ce "naufrage de la nature". Enumère les problèmes posés par ce livre : surpopulation, destruction de la biodiversité, abus des produits chimiques, conservation des sols. - A 3'12 : Jean DORST explique ce qui l'a amené à écrire cet ouvrage. Tout d'abord la constatation de la dévastation de la nature à travers son expérience personnelle : la régression des espèces animales ou végétales. Le problème des habitats inadaptés aux besoins, de la surpopulation, de la pénurie alimentaire. Globalement c'est le problème de la conservation des ressources naturelles et de leur exploitation rationnelle. La nécessité de préserver l'équilibre naturel. Evoque le déséquilibre profond du psychisme humain comme responsable du non respect des lois naturelles. - A 4'52 : Jean DORST donne des exemples concrets de problèmes : usure des sols, de l'abus des produits chimiques contre les insectes, danger de leur accumulation dans les sols, pollutions diverses et traitement des déchets (risques de cancers). - A 9'20 : Conclusion de Pierre ICHAC (citation d'une phrase de Jean DORST) dépendance de l'homme à son milieu. Homme et création forment un tout." (Source du texte: I.N.A.).

Sur le même sujet et sur le même blog:

http://pocombelles.over-blog.com/2013/10/jean-dorst-avant-que-nature-ne-meure-1965.html

http://pocombelles.over-blog.com/2014/02/jean-dorst-avant-que-nature-meure.html

Biographie de Jean Dorst sur Wikipedia:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Dorst

Exceptionnel entretien avec Jean Dorst (1965) lors de la parution de son livre "Avant que nature meure" (Pierre Ichac/INA)
Exceptionnel entretien avec Jean Dorst (1965) lors de la parution de son livre "Avant que nature meure" (Pierre Ichac/INA)
Un exemple de l'humanisme et de la grande ouverture d'intelligence et de culture de Jean Dorst: sa présentation, entre un texte d'André Malraux et un autre de Pierre Guerre (Directeur de la Fondation Saint-john Perse), pour le catalogue de l'exposition "Les oiseaux et l'oeuvre de Saint-John Perse"  (Aix-en-Provence 1976 - Paris 1977). Collection Pierre-Olivier Combelles.

Un exemple de l'humanisme et de la grande ouverture d'intelligence et de culture de Jean Dorst: sa présentation, entre un texte d'André Malraux et un autre de Pierre Guerre (Directeur de la Fondation Saint-john Perse), pour le catalogue de l'exposition "Les oiseaux et l'oeuvre de Saint-John Perse" (Aix-en-Provence 1976 - Paris 1977). Collection Pierre-Olivier Combelles.

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Les plus belles citations de Rûmî (Poésie persane)

20 Janvier 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Asie, #Iran, #Philosophie, #Poésie, #Religion

Djalāl ad-Dīn Muḥammad Balkhi ou Rûmî, né à Balkh (actuel Afghanistan) dans le Khorasan (grande région de culture perse), le 30 septembre 1207 et mort à Konya (dans l'actuelle Turquie) le 17 décembre 1273, est un poète mystique persan qui a profondément influencé le soufisme. Son prénom, Djalal-el-din, signifie « majesté de la religion » (de djalâl, majesté, et dîn, religion, mémoire, culte). Quant à sa nisba (l'indication de son origine), elle renvoie soit à Balkh (le « balkhien ») ou à Byzance (RûmÎ: le « byzantin »). Il reçut très tôt le titre de Mawlānā, « notre maître », souvent écrit Mevlana, qui est devenu intimement lié à l'ordre des « derviches tourneurs » ou mevlevis, une des principales confréries soufies, qu'il fonda dans la ville de Konya. Il a écrit la majorité de ses œuvres en persan (farsi).

Son œuvre est profondément marquée par sa rencontre avec celui qui deviendra son maître spirituel, Shams ed Dîn Tabrîzî, dont le prénom signifie « soleil de la religion ». Il en fera même l'auteur de l'un de ses ouvrages, le Divân de Shams de Tabriz.

Rûmî aurait également repris à son compte certaines fables d'Ésope (via le célèbre Kalila et Dimna d'Ibn al-Muqaffa) dans son principal ouvrage le Masnavi (ou « Mathnawî », « Mesnevi »). Les Turcs, Iraniens, Afghans et autres populations de la région font montre de respect pour ses poèmes. Reconnu de son vivant comme un grand spirituel et comme un saint, il fréquentait les chrétiens et les juifs tout autant que les musulmans.

L'UNESCO a proclamé l'année 2007 année en son honneur, pour célébrer le huitième centenaire de sa naissance. Ainsi, le 30 septembre de la même année, des festivités ont été organisées à Konya, auxquelles ont pris part des derviches tourneurs et des ensembles de musique traditionnelle d'Iran.

 

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Djalâl_ad-Dîn_Rûmî

 

Roûmî, « Le Livre du dedans, “Fîhi-mâ-fîhi” »

 

https://www.notesdumontroyal.com/note/376

 

Citations de Rûmi

 

https://citations.webescence.com/citations/Jalal-Al-Din-Rumi

 

Ne reste que parmi les amoureux, des autres éloigne-toi.
Bien que sa flamme embrase le monde,
Le feu meurt par la compagnie des cendres.

"Le commencement, qui est une pensée, s’achève en action; sache que telle a été de toute éternité la construction du monde.
Les fruits sont d’abord dans la pensée de l’esprit, ce n’est qu’à la fin qu’ils se manifestent concrètement."

Rûmî

Rûmî

Rûmî

Les plus belles citations de Rûmî (Poésie persane)
Les plus belles citations de Rûmî (Poésie persane)
Les plus belles citations de Rûmî (Poésie persane)
Les plus belles citations de Rûmî (Poésie persane)
Pierre-Olivier Combelles. Autoportrait au globe terrestre. Aquarelle. Versailles, années 1970.

Pierre-Olivier Combelles. Autoportrait au globe terrestre. Aquarelle. Versailles, années 1970.

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Tolstoï, la désobéissance civile et la non-violence, par Marjolaine Jolicoeur

30 Avril 2018 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Bouddhisme, #Hindouisme, #Christianisme, #Ahimsâ, #Russie, #Tolstoï, #Henry David Thoreau, #Spiritualité, #Résistance, #Philosophie

Tolstoï, la désobéissance civile et la non-violence, par Marjolaine Jolicoeur

"Celui qui se voue corps et âme à ses semblables passe à leurs yeux pour un bon à rien, un égoïste, mais celui qui ne leur voue qu’une parcelle de lui-même est salué des titres de bienfaiteur et philanthrope."

H.D. Thoreau, La désobéissance civile.

(...)

Après avoir étudié le bouddhisme, l’hindouisme et discuté avec des anarchistes, le Sermon sur la montagne est pour Tolstoï une révélation. Selon lui les disciples de Jésus vivent en parfaite contradiction avec l’injonction « tu ne tueras point », autant quand ils vont à la guerre, à la chasse ou tuent des animaux pour leur chair. Toutes les violences sont interdépendantes et pour Tolstoï, « tant qu’il y aura des champs de bataille, il y aura des abattoirs ». Si Tolstoï se trouve des affinités avec le christianisme primitif, il reste cependant un chrétien anarchiste en marge de tous dogmes, rituels ou hiérarchies. Tout comme H.D.Thoreau dont il fera traduire en russe le texte sur la « Désobéissance civile », Tolstoï considère que la finalité des pouvoirs en place – l’état, l’armée, l’église – est de maintenir les humains dans la soumission, dans une forme d’hypnose dont il faut s’éveiller. Désobéir, ne plus coopérer, résister mais sans violence. Seule notre conscience individuelle est capable de nous guider pour mettre fin à la tyrannie de la loi du plus fort. « Notre vie doit être une friction contraire qui arrête la machine. », comme l’écrit H.D. Thoreau.

(...)

Source et article complet: https://liberationanimale.com/2010/07/19/vegetalisme-ethique-leon-tolstoi/

 

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Pierre Clastres 1977-2017: 40 ans après sa mort, l’héritage d’un anthropologue politique anarchiste (Résistance 71)

16 Décembre 2017 , Rédigé par POC Publié dans #Philosophie, #Exploration

"A l’occasion du 40ème anniversaire du décès prématuré dans un accident de voiture de l’anthropologue et ethnologue politique anarchiste Pierre Clastres (1934-1977), nous vous présentons un petit résumé de sa pensée et de ses conclusions de recherches, qui ne demandent qu’à être poursuivies.

Chercheur au CNRS, Clastres est venu à l’anthropologie (définition commune: recherche sur l’Homme et les groupes humains) par la voie de la philosophie. Élève de Claude Lévi-Strauss dont il sera un critique éclairé, il collabore avec un autre grand nom de l’anthropologie politique, l’américain Marshall Sahlins, dont il préfacera la traduction française de l’œuvre phare “Age de pierre, âge d’abondance” en 1975.

Clastres fait partie d’une grande lignée d’anthropologues et d’ethnologues français des années 1960-70 qui ont changé le cours de la pensée et de la vision anthropologique du monde ; des chercheurs comme Robert Jaulin et Jacques Lizot eurent également des recherches novatrices en la matière.

La grande originalité de la recherche de Pierre Clastres est que pour la toute première fois, va se développer une voie anthropologique du milieu entre les deux voies “classiques et orthodoxes” de l’approche de l’étude des groupes et sociétés humaines, celles du structutalisme évolutionniste dont Lévi-Strauss fut le fer de lance et l’anthropologie marxiste, essentiellement avec les recherches de Friedrich Engels et en France, contemporains de Clastres et des autres ethnologues cités, avec les chercheurs comme Maurice Godelier et Jacques Meillassoux, que Clastres critiquera véhémentement.

Comme tout anthropologue, Clastres fit un travail de recherche de terrain intense, qui le mena au Paraguay et au Brésil. Son étude phare fut réalisée au Paraguay en immersion totale dans la société des Indiens nomades Guayaki (Aché) en 1963-64. Les Guayaki étaient un des derniers peuples vivant toujours de la manière ancestrale qui leur avait été léguée. Ce peuple a disparu aujourd’hui. Clastres a aussi étudié les Indiens Chulupi-Ashluslay toujours au Paraguay en 1965-66 et des Indiens au Vénézuéla en 1970-71.

De cette étude de terrain approfondie, Clastres publia un compte-rendu de recherche sous la forme d’un livre: “Chronique des Indiens Guayaki”, Plon, 1972, soit près de 10 ans après son étude de terrain.

En 1974, il publie un autre ouvrage sur son étude d’un autre peuple de la forêt amazonienne les Guarani: “Le Grand Parler, mythes et chants des Indiens Guarani”, aux éditions Seuil.

Cette même année, Clastres publie aux éditions de Minuit, ce qui est sans aucun doute son œuvre maîtresse, représentant le cœur même de la “voie du milieu” anthropologique, l’essence de sa pensée issue de recherches approfondies sur les sociétés humaines et en désaccord avec les voies anthropologiques “orthodoxes” du structuralisme évolutionniste et du marxisme: “La société contre l’État”. Cet ouvrage est d’une importance capitale, car il permet de mieux comprendre pourquoi la société humaine est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, assujettie à la dictature de la division induite, contrôlée par les structures étatiques. n’encourageant que l’oppression oligarchique du plus petit nombre sur la vaste majorité.

Décédé prématurément dans un accident de voiture le 29 juillet 1977, Pierre Clastres travaillait à la résolution d’apories (apparentes impasses contradictoires) survenues au cours de ses recherches. Trois ans après sa mort, furent publiés des fragments de son travail inachevé sous la forme de deux ouvrages posthumes, faisant en fait partie de la même étude: “Recherches d’anthropologie politique” et “l’archéologie de la violence”, au Seuil, 1980. Les textes furent préalablement publiés par la revue « Libre » en 1977.

L’œuvre de Clastres a ouvert de nouvelles voies de réflexion pour trouver une solution au marasme sociétal contemporain, des voies déjà effleurées par certains penseurs anarchistes. Elle demeure incomplète et surtout jusqu’à aujhourd’hui, particulièrement dérangeante pour la pensée dogmatique du formatage des esprits dans le moule de la société du spectacle et de la marchandise reine. Pierre Clastres a eu une pensée novatrice, ancrée dans le réel des sociétés primitives (lire: premières, ancestrales en terme anthropologique, aucune consonance péjorative…), de nos sociétés par effet miroir, qui mérite non seulement d’être plus connue, mais aussi mérite d’être continuée afin de résoudre les contradictions sur lesquelles ils travaillaient. Où est aujourd’hui le nouveau Pierre Clastres ? Notre société en a besoin. Il a été dit que l’anthropologue anarchiste américain David Graeber était son héritier, il convient de constater que ce n’est pas le cas dans la durée, malgré tout le respect qu’il mérite ainsi que son travail.

En hommage à ce grand penseur français dérangeant, encore par trop méconnu et sans aucun doute sciemment maintenu au placard, nous avons sélectionné ci-dessous quelques extraits de son œuvre, que nous pensons essentiels à une bonne compréhension de ce qu’est primordialement la société humaine, ce qui fait partie de notre nature profonde au-delà du temps et de l’espace et comment et pourquoi la spoliation sociétale s’est opérée et surtout d’entrevoir comment sortir du cercle vicieux induit par la société étatico-capitaliste et son illusion démocratique de contrôle.

Ceci est très important à comprendre, parce que cela nous montre que nous vivons dans une société de l’illusion, de la tromperie et de la supercherie, faite et gérée pour que se perpétue à l’infini le malheur de la division politique, source de tous les maux de nos sociétés depuis 10 ou 11 000 ans. N’oublions pas que l’Homme, selon les recherches archéologiques courantes, seraient vieux de quelques 1,6 millions d’années, la Terre vieille de 4 milliards d’années et que nous sommes engagés dans la division politique puis économique de nos sociétés depuis environ la période néolithique (9000 ans avant notre ère). 10 000 ans contre 1,6 millions d’années… Beaucoup de destruction à tous les niveaux en bien peu de temps. La bonne nouvelle est que ceci n’est pas inéluctable, et c’est en comprenant le développement de la société humaine depuis son origine, au-delà des dogmes factices et arrangeant pour l’establishment de la division organisée, que nous pourrons entrevoir la voie à défricher pour une société du futur enfin émancipée du carcan de la division et de la coercition étatico-économique. A cet égard, la pensée de Pierre Clastres n’a pas fini d’éclairer le chemin."

Résistance 71

Lisez ici la première partie puis le dossier complet sur le site de Résistance 71:

https://resistance71.wordpress.com/2017/06/25/pierre-clastres-1977-2017-40-ans-apres-sa-mort-lheritage-dun-anthropologue-politique-anarchiste-1ere-partie/

 

Le rapt des enfants guayaki par les Paraguayens. Extrait du livre de Pierre Clastres: Chronique des Indiens Guayaki. Collection Terre Humaine, Plon, 1972.

Le rapt des enfants guayaki par les Paraguayens. Extrait du livre de Pierre Clastres: Chronique des Indiens Guayaki. Collection Terre Humaine, Plon, 1972.

Pierre Clastres 1977-2017: 40 ans après sa mort, l’héritage d’un anthropologue politique anarchiste (Résistance 71)
Pierre Clastres 1977-2017: 40 ans après sa mort, l’héritage d’un anthropologue politique anarchiste (Résistance 71)
Pierre Clastres 1977-2017: 40 ans après sa mort, l’héritage d’un anthropologue politique anarchiste (Résistance 71)
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