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Le Fil d'Ariane d'un voyageur naturaliste

religion

Henry Corbin (La question d'al-Mahdî): la tendance mystique "irfâni" dans le Chî'isme

29 Août 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Iran, #Religion

"Il est à noter qu'ici, Henri Corbin a mis l'accent, essentiellement, sur la tendance mystique "'irfânî" dans le Chî'isme. Les personnes qui aspirent à rencontrer l'Imam caché, agissent à la façon d'un soufi en quête d'un maître ou d'un guide spirituel. Mais au lieu de rechercher, à travers une tarîqah (congrégation soufie) un maître soufi, aux pouvoirs nécessairement limités, le mystique choisit comme "pôle spirituel directement l'Imam lui-même sans intermédiaire", lequel étant le seul à même de dévoiler toutes les révélations prophétiques, permet au fidèle d'atteindre à l'épanouissement spirituel auquel il aspire.

Ceci dit, ces récits et ces témoignages multiples, sont racontés avec une telle force de conviction qu'elle ébranle l'incrédulité ou les réserves de tout esprit sceptique. Loin d'être usés à la longue et à travers les âges, ils paraissent plutôt renouvelables et toujours d'actualité.

Conscient que cette vérité pourrait laisser perplexes certains lecteurs, Henri Corbin après avoir posé la question inévitable "qui vient spontanément à l'esprit du lecteur informé de l'évolution de l'Orient contemporain: que signifie, par exemple, pour la jeunesse iranienne de nos jours, la mystérieuse figure du XIIe Imâm?", il y répond en rapportant un témoignage significatif à cet égard:

«Et cela donne justement son importance au témoignage que j'eus l'occasion de rapporter ailleurs et qu'il m'apparaît opportun de reproduire ici, parce qu'il émanait d'un jeune Iranien de mes amis (un "moins de trente ans"), éminemment représentatif de la jeunesse étudiante formée en Occident pour laquelle sont en général réunies toutes les conditions du déracinement spirituel (nous pourrions dire: toutes les conditions qui mènent à l'oubli de ses origines le jeune prince parthe du «Chant de la Perle» des Actes de Thomas). Il achevait ses études dans une université de Suisse.

Il eût pu être comblé en ce pays, et pourtant il passait la plupart de ses soirées à évoquer avec nostalgie, en la compagnie d'un jeune compatriote étudiant comme lui, les vastes déserts de l'Iran et le pèlerinage de la ville sainte de Qomm (à 140 km au sud de Téhéran).

Et voici qu'une nuit, le pèlerinage qu'il attendait de pouvoir accomplir en réalité, il le fit en songe. Le récit qu'il m'en fit portait si typiquement les traits d'un songe initiatique, la puissance archétype s'y fait sentir avec une telle force que je lui demandai de le mettre par écrit. Avec sa permission, tout en ne le désignant discrète-ment que par ses initiales H. B., je reproduis ici son récit:

"Une nuit, j'ai rêvé qu'avec mon ami nous nous étions mis en marche, partant de Téhéran pour aller à Qomm. Nos vêtements n'étaient pas ceux de tous les jours, mais ceux que portent chez nous les derviches (les soufis). Nous avions suivi à travers champs les sentiers qui, dans la direction du sud, mènent vers Qomm.

Nous allions aborder le désert du sud de Téhéran, lorsque soudain, apparurent devant nous des créatures de taille immense, quelque chose comme des dragons. Brusquement je cessai de voir mon ami. Il me sembla qu'il avait rebroussé chemin et était retourné vers le nord. Je sentis que j'étais seul. Mais voici qu'entre mes mains il y avait quelque chose comme une lance, si longue que je n'en ai jamais vu de pareille dans la réalité. Je combattis avec les dragons longtemps, longtemps. Finalement je dus réussir à les mettre en pièces, car je vis qu'un torrent qui passait là, emportait les dragons disloqués, et moi-même je fus immergé dans ce torrent. Je sortis de ce bain, et je sentis que j'étais nu.

Mais voici qu'on jeta sur mes épaules une longue pièce d'étoffe. A ce moment-là, j'avais l'impression que le terrain où je marchais exhalait de la vapeur ou du brouillard; on ne voyait rien. Soudain la ville sainte m'apparut au loin, avec le dôme d'or étincelant et les minarets de l'enceinte sacrée. M'étant dirigé vers la ville, j'arrivai à un carrefour plafonné en voûte. Là on me désigna la maison de l'Imâm attendu. La porte en était grande ouverte.

Une courte distance de quelques centaines de pas me séparait de la maison de l'Imâm... A ce moment-là je m'éveillai de mon rêve. Mais j'en ai gardé une impression profonde. L'essentiel m'en apparaît comme étant la distance qui me séparait de la porte ouverte de la maison de l'Imâm; car depuis lors, le sentiment que j'ai de ma vie, en songe ou à l'état de veille, c'est qu'elle consiste à parcourir cette distance, parce qu'elle est la mesure exacte de ma vie; elle règle le temps et l'harmonie de mon existence tout entière; elle est le temps et l'espace réels que j'éprouve sur cette Terre""

Henry Corbin: En Islam Iranien: Aspects spirituels et philosophiques, Henri CORBIN, NRF Gallimard, Tome IV, 1971-1972, à Paris.

Source: http://www.hajij.com/fr/mahdi/item/3910-une-autre-vision-d-al-mahdi-la-question-d-al-mahdi-dissequee-par-henri-corbin

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Alexandre Douguine a qualifié la mort de Soleimani de la meilleure chose qui puisse arriver à un homme (5/01/2020)

24 Août 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Politique, #Religion, #Guerre, #Iran

Alexandre Douguine a qualifié la mort de Soleimani de la meilleure chose qui puisse arriver à un homme (5/01/2020)

Alexandre Douguine a qualifié la mort de Soleimani de la meilleure chose qui puisse arriver à un homme.

 

5 janvier 2020

 

https://vestikavkaza.ru/news/Aleksandr-Dugin-nazval-smert-Suleymani-luchshim-chto-mozhet-proizoyti-s-chelovekom.html

 

Alexandre Douguine a qualifié la mort de Soleimani de la meilleure chose qui puisse arriver à un homme.

Le général Soleimani a vécu comme un héros, s'est battu comme un héros et est mort comme un héros. Et il s'est battu contre Dajal et le rock - c'est ainsi que le personnage public, philosophe et politologue russe Alexandre Douguine a commenté la mort du général iranien Qassem Soleimani sur son compte Facebook.

 

"Une vie exemplaire, une fin exemplaire. On l'appelle le sublime, le "sublime" perdu, la base de l'esthétique. Il est important non seulement de vivre correctement, mais aussi de mourir correctement. C'est un véritable art. Pour lutter contre la racaille mondiale et mourir comme un guerrier. Voici le logos iranien - Les Fils de la Lumière se battent contre les Fils des Ténèbres. Il ne s'agit pas seulement de gagner, il s'agit de se battre du bon côté. C'est à lui qu'appartient la vraie gloire - la lumière subtile de Khwareno*. Pas de pitié, pas de chagrin - un exemple parfait, le meilleur qui puisse arriver à un homme - mourir une arme à la main, après avoir accompli de nombreux exploits, détruire les marionnettes saoudiennes de l'organisation terroriste IGIL interdite en Russie, sauver des amis (la Grande Syrie) et impressionner des ennemis", - a écrit Douguine.

 

"Le plus important dans un avenir proche ne se passera pas en Libye, mais en Irak. Désormais, c'est la terre qui doit être libérée en premier lieu. C'est là que la nouvelle Résistance va naître. De l'esprit du général Soleimani", a ajouté le politologue.

 

Rappelons que le commandant de l'unité spéciale d'Al-Qods, qui faisait partie du Corps des gardiens de la révolution islamique iranien (IRGC), le général Qassem Soleimani, a été tué jeudi lors d'un raid d'hélicoptères militaires américains : il était dans une voiture en provenance de l'aéroport de Bagdad. Le Pentagone a officiellement confirmé son implication dans l'opération spéciale, déclarant que l'action a été ordonnée par le président Donald Trump. La veille du Nouvel An, le 31 décembre, des groupes chiites ont attaqué l'ambassade américaine à Bagdad et à Washington, D.C., en affirmant que l'attaque était organisée par Soleimani.

 

* Ndt: (Perse) Génie symbolisant l’Autorité, la Force et la Splendeur.

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15 août: Assomption, fête nationale historique de la France

15 Août 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #Histoire, #religion

15 août: Assomption, fête nationale historique de la France
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"Bienheureux seront les expatriés"

13 Août 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #religion

"Bienheureux seront les expatriés"

(...)

Selon l'Imam 'Alî (p), le Prophète (P) a dit:

«L'Islam a commencé expatrié et il redeviendra expatrié. Mais bienheureux seront les expatriés».

On lui a demandé alors:

- Ô Messager d'Allah, qui sont-ils?

Le Prophète (P) a répondu:

« Ceux qui se réformeront, lorsque les gens se seront pervertis. Un bon croyant n'éprouve jamais ni l'affliction ni le sentiment d'être expatrié. Il n'y a pas un bon croyant qui meure expatrié sans que les Anges ne pleurent sur lui, par compassion, là où les gens qui le pleurent se font rares, et sans que sa tombe ne s'élargisse par une lumière qui brille depuis le lieu de son enterrement jusqu'au lieu de sa naissance ».

(...)

Mohammad Bâqer al-Sadr: Le Mahdi (Le Messie) ou la fin du temps

Traduit et édité par Abbas Ahmad al-Bostani.

Mohammad Bâqer al-Sadr

Mohammad Bâqer al-Sadr

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Ce que le Liban signifiait pour l'imam Moussa Sadr, par le Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.

11 Août 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Philosophie, #religion

L'imam chiite Moussa Sadr

L'imam chiite Moussa Sadr

(...)

7. "N’oublions pas de relever ce que l’Imam dit à propos du Liban comme patrie bien singulière par sa mission et par la nature de sa constitution humaine, sociale et religieuse à travers l’Histoire. Cette histoire est témoin du Liban comme un pays autre que les autres nations environnantes, différent par sa mission et son identité. Il résume ses caractéristiques en le nommant « pays de la rencontre, pays de l’homme, patrie des persécutés et refuge des apeurés ». Si le Liban est ce pays portant cette multiplicité de noms et s’il est le pays qui a toutes ces fonctionnalités sinon ces missions, c’est que les citoyens libanais parviennent dans ce climat propice à écouter « les appels célestes » qui engagent les gens à croire en cette mission du Liban. À cette étape précise de l’histoire universelle, dit-il, le Liban est devenu une nécessité de principe pour le monde. Avec le développement des communications, nous sentons en effet que le monde, à la fin du vingtième siècle et au début du vingt-et-unième, vit comme un seul pays : ainsi la plus grande distance entre un État et un autre se franchit aujourd’hui le temps du trajet entre Beyrouth et Tripoli ». L’Imam est conscient que le dialogue entre Libanais est normatif : « Ce dialogue offre aujourd’hui au monde le grand espoir d’émergence d’une force politique dont le cœur est le dialogue islamo-chrétien. Ainsi, au cas où l’expérience du Liban échoue, la civilisation mondiale traversera un demi-siècle d’obscurité. C’est la raison pour laquelle nous affirmons que le Liban, en cette période plus qu’auparavant, est une nécessité de la civilisation. La coexistence entre Libanais n’est pas un facteur passager ou marginal mais constituant de leur identité puisqu’elle est antérieure au Pacte National et en est le fondement : « Aussi, que les Libanais nous permettent de rappeler que la coexistence n’est pas leur propriété mais un bien qui leur est confié, une responsabilité, un devoir et non pas seulement leur droit ». Le Liban est le pays des deux voix, celles du christianisme et de l’islam qui ont pu continuer à vivre ensemble, s’écouter à travers le temps et même s’unir pour défendre la dignité de l’homme, à travers l’écho qu’elles ont pu produire dans la bouche du Pape Paul VI lorsqu’il rédigea l’encyclique Populorum Progressio (1967) sur la justice sociale et la nécessité de lutter en vue de l’instaurer, ce qui ne diffère point de la voix de l’Islam.

8. L’Homme est le but de l’existence et le moteur, nous dit l’Imam, en une formule lapidaire, ce qui éloigne de certaines conceptions religieuses qui voient en l’être humain rien qu’une chose banale devant Dieu. En maintes occasions, la pensée de l’Imam reprend le leitmotiv de la dignité de l’homme opprimé, en faisant valoir que cet Homme est un don de Dieu et le Lieutenant de Dieu sur terre, appelé à continuer l’œuvre de Dieu par les énergies qui lui ont été confiées par Dieu. Ce sont ces énergies, à la lumière du principe de la perfectibilité, qu’il faudra promouvoir et développer par l’éducation et en donnant à l’homme les bons moyens adéquats pour qu’il mette en œuvre ses énergies et les transforme en des œuvres durables. L’Imam donne le Liban en exemple de pays où le principal capital est l’homme. Préserver l’homme libanais et ses énergies, c’est préserver la richesse du pays et le pays lui-même. La liberté est nécessaire sinon concomitante de ce travail sur le développement des énergies et de ses talents. La morale religieuse vient rectifier l’utilisation de ses énergies afin qu’elles ne versent pas dans le mensonge et dans la déviation. Mais c’est par la foi aussi et surtout, cette foi qui est confiance, que l’homme peut oser le dépassement de ses propres limites, qu’il peut s’ouvrir aux autres et chercher à construire une civilisation avec eux."

(...)

La voix (e) toujours actuelle de l'imam Moussa Sadr, par Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.

http://www.teheran.ir/spip.php?article2718#gsc.tab=0

Ce que le Liban signifiait pour l'imam Moussa Sadr, par le Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.
Ce que le Liban signifiait pour l'imam Moussa Sadr, par le Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.
Ce que le Liban signifiait pour l'imam Moussa Sadr, par le Pr. Salim Daccache, s.j., Recteur de Saint-Joseph, Beyrouth.
Beyrouth, 4 août 2020

Beyrouth, 4 août 2020

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Thésée et le Minotaure

6 Août 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Philosophie, #Politique, #Histoire, #Société, #religion

Les héros sont les fruits des circonstances. Il n'y a pas de monstres sans héros ni de héros sans monstres.

Nécessairement, notre époque hantée de monstres et de démons engendrera aussi ses héros,

et les siècles futurs chanteront leur gloire.

Ainsi le veulent les dieux, qui entendent les prières des hommes.

 

Pierre-Olivier Combelles

Août 2020.

Détail: Ayant déroulé le fil d'Ariane, Thésée a pénétré dans le Labyrinthe et réussit à tuer le Minotaure.

Détail: Ayant déroulé le fil d'Ariane, Thésée a pénétré dans le Labyrinthe et réussit à tuer le Minotaure.

Thésée et le Minotaure. Maître des Cassoni Campana, entre 1500 et 1525 (Collection du Musée du Petit Palais, Paris)

Thésée et le Minotaure. Maître des Cassoni Campana, entre 1500 et 1525 (Collection du Musée du Petit Palais, Paris)

"Les anciens Musulmans - aussi bien Sunnites que Chî'ites - ont été unanimes sur la vérité d'al-Mahdî, sur le fait qu'il est de la Famille du Prophète, qu'il est le descendant d'al-Hussayn, que Dieu le réformera en un jour ou en une nuit, qu'il fera régner la justice et l'équité sur la terre à un moment où celle-ci aura été remplie d' injustice et d'iniquité, qu'il gouvernera sur la terre pendant sept ou neuf ans - selon les différents hadîths - qu'il conduira l'humanité au bonheur alors qu'elle aura sombré dans la misère, qu'il accueillera Jésus, fils de Marie, à sa "descente", que ce dernier priera derrière lui..."

 

Mohammad Bâqer al-Sadr: Le Mahdi (Le Messie) ou la fin du temps

Traduit et édité par Abbas Ahmad al-Bostani.

Rentré en Crète, le roi Minos fait enfermer dans un labyrinthe construit par Dédale le Minotaure, monstre hybride né de l'adultère infamant de la reine Pasiphaé et d'un taureau. (8, 152-169)

Le Minotaure, qui tous les neuf ans dévorait des jeunes Athéniens formant le tribut dû par Athènes à Minos, fut enfin mis à mort par Thésée, qui put sortir du labyrinthe grâce au fil d'Ariane, la fille de Minos : éprise de Thésée, elle lui avait donné un fil à dévider à l'aller et à enrouler au retour. Thésée, qui avait promis à Ariane de l'emmener avec lui, l'abandonna sur le rivage de l'île de Dia. C'est là que le dieu Liber la recueillit et la consola, perpétuant son souvenir en transformant en une constellation sa couronne princière. (8, 170-182)

8, 152 Vota Ioui Minos taurorum corpora centum

soluit, ut egressus ratibus Curetida terram

contigit, et spoliis decorata est regia fixis.
 

Minos s'acquitta de son voeu à Jupiter par un sacrifice de cent taureaux,

lorsque sa flotte aborda et débarqua sur la terre des Curètes ;

on décora le palais royal en y fixant les dépouilles ennemies.
 

8, 155 Creuerat opprobrium generis foedumque patebat

matris adulterium monstri nouitate biformis.

Destinat hunc Minos thalamo remouere pudorem

multiplicique domo caecisque includere tectis.

Daedalus ingenio fabrae celeberrimus artis
 
L'opprobre de la famille avait grandi, et un monstre étrange,

à double forme, rendait évident l'adultère honteux de sa mère.

Minos décide d'écarter de sa demeure cet être infamant

et de l'enfermer dans un lieu aux recoins multiples, sous un toit aveugle.

Dédale, très célèbre par son génie dans l'art de construire,
 
8, 160 ponit opus turbatque notas et lumina flexu

ducit in errorem uariarum ambage uiarum.

Non secus ac liquidus Phrygius Maeandrus in aruis

ludit et ambiguo lapsu refluitque fluitque

occurrensque sibi uenturas aspicit undas
 
réalise l'ouvrage, brouille les repères, et par les courbes, 

les sinuosités des différents chemins, il induit en erreur les regards. 

Comme dans les champs joue le limpide Méandre de Phrygie, 

qui reflue et dévale en cascades indécises,

se rencontrant lui-même, voyant les ondes venir à lui,
 
8, 165 et nunc ad fontes, nunc ad mare uersus apertum

incertas exercet aquas, ita Daedalus implet

innumeras errore uias ; uixque ipse reuerti

ad limen potuit ; tanta est fallacia tecti.


Quo postquam geminam tauri iuuenisque figuram
 
tourné tantôt vers sa source, tantôt vers la mer et le large,

et agitant ses eaux hésitantes, ainsi Dédale emplit de risques d'erreur

des routes innombrables. À peine put-il lui-même retrouver

le seuil de son ouvrage, tant il était truffé de pièges.


On y enferma l'être à double figure, taurine et humaine.
 
8, 170 clausit, et Actaeo bis pastum sanguine monstrum

tertia sors annis domuit repetita nouenis,

utque ope uirginea nullis iterata priorum

ianua difficilis filo est inuenta relecto,

protinus Aegides rapta Minoide Diam
 
Et après que le monstre se fut repu à deux reprises de sang d'Acté,

il fut vaincu lors du troisième tirage au sort, répété tous les neuf ans.

Avec l'aide d'une jeune fille, grâce au fil qu'il enroula à nouveau,

le fils d'Égée retrouva difficilement la porte que nul avant lui

n'avait refranchie. Aussitôt il enleva la fille de Minos, fit voile vers Dia,
 
8, 175 uela dedit comitemque suam crudelis in illo

litore destituit. Desertae et multa querenti

amplexus et opem Liber tulit, utque perenni

sidere clara foret, sumptam de fronte coronam

inmisit caelo. Tenues uolat illa per auras
 
et, cruel, abandonna sa compagne sur le rivage de l'île.

Tandis que, laissée seule, elle se répandait en plaintes infinies,

Liber la prit dans ses bras et lui porta secours ; et, pour la célébrer

par un astre éternel, il prit la couronne posée sur son front

et la lança dans le ciel. La couronne s'envole dans l'air léger
 
8, 180 dumque uolat, gemmae nitidos uertuntur in ignes

consistuntque loco, specie remanente coronae,

qui medius Nixique genu est Anguemque tenentis.
 
et, durant le vol, les pierres précieuses deviennent des feux éclatants

et s'arrêtent à leur place, en conservant l'aspect d'une couronne,

placée entre l'Homme agenouillé et celui qui tient le Serpent.
 
 

OVIDE, MÉTAMORPHOSES, LIVRE VIII

[Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2007]

 

Source: http://bcs.fltr.ucl.ac.be/METAM/Met08/M-08-152-259.htm

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Alexander Notin : La Russie et le monde dans le tourbillon de la folie virale. (Club d'Izborsk, 21 juillet 2020)

21 Juillet 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #Club d'Izborsk (Russie), #Politique, #Opération Coronavirus, #religion, #Russie

Alexander Notin : La Russie et le monde dans le tourbillon de la folie virale.

21 juillet 2020.

 

https://izborsk-club.ru/19647

 

 

La bande de la folie virale est-elle terminée ? Qui sait ? Chacun de nous juge à sa manière, en entendant des rappels périodiques que la deuxième vague du virus est sur le point d'arriver. Et s'il y a une deuxième vague, il y a une troisième vague, et ainsi de suite. En outre, les virus et diverses maladies en général ne peuvent pas être comptés, et donc, il y a de nombreuses raisons pour la prochaine quarantaine.

 

Si nous vivons, nous verrons.

 

Il est important de comprendre non pas tant s'il y a eu un virus ou non, mais plutôt de quel type de virus il s'agit. Il est plus important de comprendre ce qui s'est passé et ce qui se passe pour nous tous, pourquoi pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, une créature microscopique à demi-vie nous a tous jetés dans le choc et la panique, nous a mis à genoux - et dans le monde entier. En comprenant cela, nous pourrons vraiment nous apprécier, sans quoi nous ne pouvons pas avancer.

 

Ne voyez-vous pas que nous sommes tous divisés de manière invisible ? Déjà divisés de facto - entre ceux qui portent encore des masques et des gants (c'est-à-dire qui sont prêts à continuer volontairement à obéir à la folie) et ceux qui semblent se réveiller du sommeil, surpris par leur propre soumission et leur absence de critique récente. Et peu importe qu'il y ait eu un virus. Ce qui compte, c'est la façon dont nous sortons du premier cercle d'épreuves et dont nous entrons dans le deuxième cercle : plus intelligent ou plus stupide, plus fort ou plus faible.

 

Il arrive un moment de vérité. La profondeur et le désespoir de l'impasse dans laquelle l'humanité déchue a erré ont atteint un tel niveau que nous ne pouvons plus compter sur le "saut". Les incendies politiques, raciaux, sociaux, culturels et religieux qui ont ravagé toute la planète indiquent clairement, et le couronnement démontre clairement que nous sommes tous sur une sorte de ligne de feu dans le monde que le sort de l'humanité est en train de se décider. Pour ma part, j'appelle cela la crise finale de la vieille politique, le jugement de Dieu sur celle-ci. L'essence de la crise est qu'il est impossible de la surmonter sans aide d'en haut, sans Dieu, par les seules forces de l'esprit humain, même les déchus, les perdus et les désordonnés. Au cours des siècles passés, les crises de ce type (bien qu'à plus petite échelle) ont été surmontées grâce à de grands sacrifices. Aujourd'hui, il semble que de telles chances aient été épuisées.

 

En Russie aussi, nous constatons que les autorités, avec leurs modèles stéréotypés de comportement et de réglementation, sont pratiquement devenues impuissantes face aux défis internes et externes. Nous avons besoin de solutions fondamentalement nouvelles et inédites qui pourraient changer radicalement la situation pour le mieux. Cependant, ces solutions dépassent les limites de la pensée rationnelle et matérialiste habituelle et de ses produits - partis, idéologies et institutions. La civilisation est dans une impasse pour une raison principale : elle pense trop à elle-même, croit trop à "l'esprit léger" de l'homme. Elle a rejeté Dieu avec trop d'arrogance et s'est appuyée sur les progrès scientifiques et technologiques. Mais ce dernier, dépourvu de Dieu et de moralité, soumis à la mauvaise volonté des politiciens, des militaristes et des fraudeurs financiers, s'est retourné contre son homme-créateur. Aujourd'hui, le transhumanisme et le recours à l'intelligence artificielle menacent très visiblement l'existence même de l'homme tel qu'il a été créé par son Créateur. N'est-ce pas la terrible fin du faux chemin qui a commencé avec la chute d'Adam et Eve ?

 

Que faut-il faire pour préparer les essais à venir - et pas seulement les essais sur les coronavirus ?

 

Se tourner vers les Saintes Écritures et la Tradition de notre Église orthodoxe avec la nouvelle et sage souffrance visuelle. Non pas à ses manifestations extérieures qui, si souvent, comme plusieurs arbres, obscurcissent la forêt. Mais dans ses profondeurs incommensurables, que le Seigneur lui-même a définies en disant "Je suis le chemin, la vérité et la vie." C'est là, au plus profond de notre âme, et non par les ruses d'un esprit faible et insensé, que nous trouverons, avec l'aide de Dieu et de sa grâce, la voie du salut pour nous-mêmes et pour nos voisins. Mais réfléchissons : si chacun s'aide lui-même et aide ses voisins, notre humanité pécheresse et mourante ne changera-t-elle pas pour le mieux ?

 

Si nous voulons (et nous le faisons certainement !) changer radicalement la situation pour le mieux, nous devrions commencer par nous-mêmes et demander l'aide du ciel, puis "tout cela viendra à vous".

 

 

Alexander Notin

http://pereprava.org

Alexander Ivanovich Notin - personnalité publique russe, historien, diplomate. Responsable de la communauté culturelle et éducative "The Ferrying". Chef du groupe d'investissement Monolith, assistant du gouverneur de la région de Nijni-Novgorod V.P. Shantseva. Membre permanent du Club d’Izborsk

 

Traduit du russe par Le Rouge et le Blanc.

Alexander Notin : La Russie et le monde dans le tourbillon de la folie virale. (Club d'Izborsk, 21 juillet 2020)
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La noble mission de la vraie France (Pie XII)

11 Juillet 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #France, #religion

La noble mission de la vraie France (Pie XII)

"La vraie force de la France est dans les valeurs spirituelles (...) mais si jamais - Dieu nous garde d'accueillir un tel pressentiment ! - elle venait à y être infidèle, les dons merveilleux qu'elle a reçus du ciel à son baptême de Reims resteraient désormais stériles (...). Répandre dans le monde la vérité, la justice, la bonté, l'amour, dans la lumière : telle est la noble mission de la vraie France. Encore faut-il qu'elle fasse briller chez elle ces dons divins dans l'ordre et dans la paix" (Pie XII à des journalistes français, 17 avril 1946).

La noble mission de la vraie France (Pie XII)
Projet d'emblème de la France par le baron Hervé Pinoteau (1986). Don de l'auteur à Pierre-Olivier Combelles.

Projet d'emblème de la France par le baron Hervé Pinoteau (1986). Don de l'auteur à Pierre-Olivier Combelles.

La Marche de Robert le Bruce ou Scots Wha Hae ou Marche de Bannockburn, nommée ainsi en souvenir de la victoire de Robert le Bruce contre Edouard II d'Angleterre à Bannockburn en 1314*,  a été jouée par les soldats écossais qui combattirent avec Jeanne d'Arc au siège d'Orléans en 1428-1429.

Par sa grande beauté et comme symbole de la résistance et de la bravoure face à l'ennemi, elle mériterait d'être, sur des paroles françaises qu'il reste à inventer, l'hymne national de la France, en remplacement de la Marseillaise.

https://en.wikipedia.org/wiki/Scots_Wha_Hae

https://fr.wikipedia.org/wiki/Auld_Alliance

Les Écossais au siège d'Orléans (1428-1429), détail d'une miniature de Jean Fouquet (XVe siècle).

Les Écossais au siège d'Orléans (1428-1429), détail d'une miniature de Jean Fouquet (XVe siècle).

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Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie à Sa Sainteté le Pape François (26 juin 2020)

5 Juillet 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #religion

Lettre ouverte d’un prêtre arabe de Syrie à Sa Sainteté le Pape François


Dans la lettre ouverte que je vous avais adressée de Damas, en date du 13/3/2020, je vous avais posé cette question :« Croyez-vous toujours à la SURVIE de Jésus-Christ dans le monde arabe ? ». Aujourd’hui, en cette aube du 26/6/2020, je trouve de mon devoir de prêtre arabe catholique, de vous poser une autre question, autrement plus grave, mais qui lui fait pendant : « Pouvez-vous nier, en tant que Chef Spirituel Unique de l’Église de Jésus-Christ, que c’est CETTE ÉGLISE MÊME, qui a été la cause principale de l’EXTIRPATION réelle, mais progressive, profonde et générale, du Christianisme, au niveau du monde, à commencer par l’Occident, – les États-Unis, comme toujours, en tête ! –, à cause de tous ses inacceptables glissements et complicités, dans les bourbiers de la Politique et de la Finance, depuis l’époque de Constantin jusqu’à nos jours ? ». Pourtant Jésus-Christ a toujours été, reste et restera à jamais, UNIQUE en Sa Beauté, Sa Vérité, Son Amour et Son Magnétisme.

Sainteté,
Dans un texte écrit sous le titre : ʺRéponse à un ami d’Occidentʺ, en date du 5/4/2020, j’avais posé, pour terminer, cette question : « Dans une semaine, nous fêtons la Résurrection du Christ. Quand fêterons-nous la Résurrection de Son Église ? ». Aujourd’hui, à trois jours de la fête des deux grands Saints de Syrie, Pierre et Paul, je me permets de vous inviter de nouveau à venir en Syrie. Mais soyez assuré que vous n’aurez pas à embrasser les mains de quelques richards, ni les pieds de quelques chefs Africains, mais tout simplement, une bonne poignée de la Terre Sainte de Syrie, que j’aurai la joie de vous présenter, sur une splendide étoffe de broquart damasquiné, fièrement debout aux côtés de notre digne Président.


Sainteté, Damas vous attend. C’est peut-être l’aube de la Résurrection espérée de l’Église.


Pr. Elias Zahlaoui
Damas, le 26/6/2020

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Serge de Radonège et Séraphin de Sarov

23 Juin 2020 , Rédigé par Pierre-Olivier Combelles Publié dans #religion

L'icône de la Trinité, peinte par Andrei Roublev au XVe siècle. Galerie Tretiakov (Moscou).

L'icône de la Trinité, peinte par Andrei Roublev au XVe siècle. Galerie Tretiakov (Moscou).

Saint Serge Radonège (1313-1392), protecteur de la Russie, pays de  forêts et dont l'ours est le symbole.

Saint Serge Radonège (1313-1392), protecteur de la Russie, pays de forêts et dont l'ours est le symbole.

"Alors que ses frères s’étaient mariés, Barthélémy resta célibataire, exprimant son désir de devenir moine. Après le décès de ses parents, son frère aîné, veuf, devint moine au monastère de Khotov. Barthélémy, qui souhaitait une profonde solitude, convainquit Étienne de rechercher un endroit qui conviendrait à la vie ascétique. Ils cheminèrent dans les forêts, puis trouvèrent un endroit approvisionné en eau et éloigné des chemins battus, à dix verstes de Radonège et de Kotov. Là, ils bâtirent une cabane, avec une chapelle qu’ils dédièrent, en se rappelant les paroles du starets, à la Sainte Trinité, ce qui était une innovation. C’est là qu’il reçut la tonsure monastique avec le nom de « Serge ». Il avait alors vingt-quatre ans (1337). Son frère Étienne quant à lui, partit peu de temps après au Monastère de la Théophanie de Moscou.

Serge demeura ermite dans cette solitude durant trois ans, avec pour seuls livres le psautier et les Évangiles, et pour seul voisinage les animaux sauvages de cette forêt, au nombre desquels les loups et ours n’étaient pas rares. Un de ces ours devint d’ailleurs un habitué de l’ermitage, Serge lui donnant un peu de son pain de temps à autre."

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Serge_de_Radonège

Saint Séraphin de Sarov (1754-1833)

Saint Séraphin de Sarov (1754-1833)

"От юности Христа возлюбил еси блаженне, и Тому единому работати пламенне вожделев, непрестанною молитвою и трудом в пустыни подвизался еси, умиленным же сердцем любовь Христову стяжав, избранник возлюблен Божия Матере явился еси. Сего ради вопием ти: спасай нас молитвами твоими, Серафиме, преподобне отче наш."

"Dès ta jeunesse tu as aimé le Christ, ô bienheureux, et désirant avec ardeur ne servir que Lui seul, tu as accompli des exploits au désert par la prière continuelle et le labeur, par la tendresse de ton cœur tu as acquis l’amour du Christ, et tu es devenu l’élu bien-aimé de la Mère de Dieu, c’est pourquoi nous te clamons : sauve-nous par tes prières, vénérable Père Séraphin."

Tropaire chanté lors de l'office de canonisation de Séraphin de Sarov, en présence du Tsar Nicolas II, en 1903.

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