religion
Serge de Radonège et Séraphin de Sarov
Saint Serge Radonège (1313-1392), protecteur de la Russie, pays de forêts et dont l'ours est le symbole.
"Alors que ses frères s’étaient mariés, Barthélémy resta célibataire, exprimant son désir de devenir moine. Après le décès de ses parents, son frère aîné, veuf, devint moine au monastère de Khotov. Barthélémy, qui souhaitait une profonde solitude, convainquit Étienne de rechercher un endroit qui conviendrait à la vie ascétique. Ils cheminèrent dans les forêts, puis trouvèrent un endroit approvisionné en eau et éloigné des chemins battus, à dix verstes de Radonège et de Kotov. Là, ils bâtirent une cabane, avec une chapelle qu’ils dédièrent, en se rappelant les paroles du starets, à la Sainte Trinité, ce qui était une innovation. C’est là qu’il reçut la tonsure monastique avec le nom de « Serge ». Il avait alors vingt-quatre ans (1337). Son frère Étienne quant à lui, partit peu de temps après au Monastère de la Théophanie de Moscou.
Serge demeura ermite dans cette solitude durant trois ans, avec pour seuls livres le psautier et les Évangiles, et pour seul voisinage les animaux sauvages de cette forêt, au nombre desquels les loups et ours n’étaient pas rares. Un de ces ours devint d’ailleurs un habitué de l’ermitage, Serge lui donnant un peu de son pain de temps à autre."
"От юности Христа возлюбил еси блаженне, и Тому единому работати пламенне вожделев, непрестанною молитвою и трудом в пустыни подвизался еси, умиленным же сердцем любовь Христову стяжав, избранник возлюблен Божия Матере явился еси. Сего ради вопием ти: спасай нас молитвами твоими, Серафиме, преподобне отче наш."
"Dès ta jeunesse tu as aimé le Christ, ô bienheureux, et désirant avec ardeur ne servir que Lui seul, tu as accompli des exploits au désert par la prière continuelle et le labeur, par la tendresse de ton cœur tu as acquis l’amour du Christ, et tu es devenu l’élu bien-aimé de la Mère de Dieu, c’est pourquoi nous te clamons : sauve-nous par tes prières, vénérable Père Séraphin."
Tropaire chanté lors de l'office de canonisation de Séraphin de Sarov, en présence du Tsar Nicolas II, en 1903.
Père Elias Zahlaoui: Qu’attend donc le Pape, pour défendre le Christ souffrant en tous ces souffrants ?
Samedi 9 mai 2020
Damas, 5 avril 2020
Mon ami,
En septembre 2018, vous m’aviez offert en cadeau, le nouveau livre du Pape François, ʺLe Nom de Dieu est Miséricordeʺ, dans une édition française, parue en 2016, chez Robert Laffont.
Je savais que mes lettres ouvertes au Pape François, ainsi d’ailleurs qu’à ses deux Prédécesseurs, devaient vous paraître quelque peu injustifiées ou exagérées. Pourtant je n’avais jamais reçu de réponse directe de Rome.
Je me suis donc mis à lire ce livre. Croyez bien que j’ai eu soin de prendre tout mon temps, pour en découvrir la teneur profonde. Hélas, ce fut pour moi une profonde déception.
Dois-je vous rappeler ce que j’avais spontanément écrit au bas de la dernière page, à l’encre rouge, dès que je l’avais terminé ? Je vous l’avais transcrit aussitôt, dans la lettre électronique, que je vous avais adressée alors.
Il m’en coûte terriblement de reproduire aujourd’hui ce texte. L’idée ne me serait jamais venue, de devoir le divulguer un jour, devant le grand public. Mais aujourd’hui, je me dois de le faire. Sachez bien que je le fais en prêtre catholique. Car je suis prêtre, et prêtre de 88 ans, et donc candidat à tout instant, à quitter ce monde, et à comparaître devant ce Jésus que j’ai essayé d’aimer et de servir.
Cependant, je dois d’abord préciser que le Pape François finissait son livre par cette phrase :« Souvenons-nous toujours des mots de St Jean de la Croix : ʺAu soir de notre vie, nous serons jugés sur l’amour.ʺ ».
J’ai donc aussitôt écrit d’une traite :
«Quel amour ?!
«Crier la vérité de l’injustice, devenue pratique universelle et quotidienne de TOUT l’Occident, n’est-ce pas une façon plus vraie et plus réaliste de vivre l’amour ?
«Ce que j’ai lu dans ce livre est digne d’un curé, mais indigne d’un Pape.» (3/10/2018)
Cependant, il me faut signaler que la première Encyclique du Pape François, ʺEvangelii gaudiumʺ (La joie de l’Evangile), publié en 2013, avait paru constituer un engagement audacieux et décisif, de l’Église catholique, pour combattre enfin l’injustice monstrueuse, dont sont victimes les milliards, oui les milliards de laissés-pour-compte, à travers le monde. Cette Encyclique me semblait jaillir de la veine même qui avait dicté au Pape Jean-Paul II, ses fameuses quatre-vingt-quatorze déclarations de repentir. Elles figurent toutes dans le fameux livre du journaliste italien, Luigi Accatoli, lui-même ami de Jean-Paul II, ʺQuand le Pape demande pardonʺ. Il n’est pas inutile de signaler que ce livre avait paru en 1997, en trois éditions à la fois : italienne, anglaise et française.
Pour ma part, prêtre de l’Église Catholique, j’y avais même vu l’expression tant attendue, d’une volonté de libération définitive, du mirage désastreux qu’a constitué pour TOUTE l’Église, tant d’Orient que d’Occident, l’alliance avec le pouvoir politique, inaugurée depuis l’empereur Constantin en 313.
Hélas, cette ʺpercéeʺ théologique n’eut jusqu’à ce jour, aucune suite. Pourtant faut-il être aveugle, pour ne pas voir que le monde entier ne fait, de jour en jour, que basculer dans l’horreur de guerres successives, savamment programmées et diversifiées, dont celle, hors norme, menée par 140 pays, les États-Unis en tête, contre ma patrie, la Syrie, depuis plus de neuf ans ?
En outre, pour ne pas mésestimer l’intelligence supérieure ʺhumanitaireʺ des États-Unis, je dois signaler aussi l’embargo total imposé à la Syrie, et prorogé même en ce temps catastrophique du Coronavirus ! En effet pour les américains qui adorent respecter les lois de la Terre et du Ciel, comme jamais peuple ne les a respectées, la Syrie est un pays ʺvoyouʺ !
On a beau me dire que le Pape s’est fait modeste, simple, proche des humbles et des réfugiés de toutes sortes, qu’ʺonʺ lui présente. J’ai beau lire aussi les titres flamboyants de ses discours, ou de ceux de ses représentants, publiés régulièrement dans l’organe officiel du Vatican, ʺL’Osservatore Romanoʺ ! Je ne puis ignorer le fait flagrant qu’il n’a jamais condamné les fauteurs de guerres, et les semeurs d’horreur, de terreur, de faim et de mort à travers le monde. Et pourtant, il ne peut pas ne pas savoir, que ces puissances veulent, même au prix d’une guerre nucléaire, qu’elles préparent sans arrêt, au cœur de l’Europe, et plus particulièrement en Italie, même et surtout en ce temps de Coronavirus, pour imposer définitivement leur hégémonie totale sur le monde !
Qu’attend-il ? Que craint-il ?
Le Christ à sa place, les aurait-Il ménagés, comme le Pape François le fait régulièrement, tout comme ses prédécesseurs ?
Pourtant il est le Représentant de Jésus-Christ, et rien d’autre que Son Représentant ! Quelle dignité à nulle autre pareille !
Or le Christ s’est totalement et définitivement IDENTIFIÉ avec toute personne humaine, et surtout avec tous ceux qui souffrent d’injustice, de faim, de froid, de maladie, bref d’atteintes à leur dignité, leur liberté, leur vie ! Et ceux-là, faut-il le rappeler, furent de tout temps, et sont toujours, l’immense majorité de l’humanité !
Qu’attend donc le Pape, pour défendre le Christ souffrant en tous ces souffrants ? N’est-il pas le Représentant de Celui qui s’est laissé crucifier pour avoir dit la vérité sur Dieu et l’Homme ? Le Temple de Jérusalem, dont le Christ, pourtant doux et humble de cœur, a violemment chassé les vendeurs, était-il plus saint que le Temple de notre Terre ?
Oui, qu’attend-il pour condamner au nom du Christ même, les politiciens destructeurs à la fois, de l’Humanité et du Monde ?
Ami,
Pour tout cela, sachez que lors de cette soirée de prière, sur la place St Pierre, le 27 mars dernier,soirée sans précédent dans l’histoire, je m’attendais à un sursaut vraiment prophétique, de la part du Pape ! Pour une fois, le Pape se trouvait SEUL, face à Dieu et à toute l’humanité ! Qui aurait pu imaginer une telle scène ? Le monde entier, terrifié par le Coronavirus, avait les yeux braqués sur lui. Pour la première fois dans l’histoire, le Pape avait la chance, sous les caméras de télévision du monde entier, de se libérer de toute contrainte, intérieure institutionnelle, et extérieure politique, pour agir en tant que Représentant du Christ, présent réellement dans les milliards de souffrants en quête de dignité.
Je m’attendais à ce qu’il déclare urbi et orbi, vouloir séparer à jamais, le passé de l’Église, jalonné de tant de compromissions avec les pouvoirs politiques et financiers, d’un présent et d’un avenir qui se veulent réellement et courageusement au service de tous, et particulièrement des souffrants. Un certain saint syrien, du nom d’Irénée, évêque de Lyon, n’avait-il pas déjà dit au deuxième siècle : ʺLa gloire de Dieu, c’est l’homme vivantʺ ?
Oui, je m’attendais naïvement à un tel sursaut !
Hélas, j’avoue que ce moment de prière sur la Place St Pierre, fut pour moi l’un des plus tristes de l’histoire du christianisme.
Mon ami,
Dans une semaine, nous fêtons la Résurrection du Christ.
Quand fêterons-nous la Résurrection de Son Église ?
Père Elias Zahlaoui
Damas, ce 5/4/2020
Le père Elias Zahlaoui, prêtre de Syrie à l’église Notre-Dame de Damas, est connu de nos lecteurs. Ses écrits exposent inlassablement les mensonges relayés par les médias occidentaux sur la Syrie, plus grave, leur ignominieuse complicité avec les groupes terroristes. Avancé en âge, souffrant pour son peuple massacré depuis 2011 par ces groupes extrémistes [considérés à tort comme des « rebelles pro démocratie » y compris par les médias traditionnels suisses] Elias Zahlaoui n’a jamais cessé depuis 2011 d’en appeler à revoir la politique criminelle engagée, notamment en France, par les présidents Sarkozy et Hollande contre le peuple syrien. [Silvia Cattori]
Source: https://www.palestine-solidarite.org/analyses.elias_zahlaoui.090520.htm
Daddabha-Jataka ou le Jataka pour le Temps du Coronavirus
DADDABHA-JATAKA.
Once upon a time when Brahmadatta reigned in Benares, the Bodhisatta came to life as a young lion. And when fully grown he lived in a wood. At this time there was near the Western Ocean a grove of palms mixed with vilva trees. A certain hare lived here beneath a palm sapling, at the foot of a vilva tree. One day this hare after feeding came and lay down beneath the young palm tree. And the thought struck him: "If this earth should be destroyed, what would become of me?" And at this very moment a ripe vilva fruit fell on a palm leaf. At the sound of it, the hare thought: "This solid earth is collapsing," and starting up he fled, without so much as looking behind him. Another hare saw him scampering off, as if frightened to death, and asked the cause of his panic flight. "Pray, don't ask me," he said. The other hare cried, "Pray, Sir, what is it?" and kept running after him. Then the hare stopped a moment and without looking back said, "The earth here is breaking up." And at this the second hare ran after the other. And so first one and then another hare caught sight of him running, and joined in the chase till one hundred thousand hares all took to flight together. They were seen by a deer, a boar, an elk, a buffalo, a wild ox, a rhinoceros, a tiger, a lion and an elephant. And when they asked what it meant and were told that the earth was breaking up, they too took to flight. [76] So by degrees this host of animals extended to the length of a full league.
When the Bodhisatta saw this headlong flight of the animals, and heard the cause of it was that the earth was coming to an end, he thought: "The earth is nowhere coming to an end. Surely it must be some sound which was misunderstood by them. And if I don't make a great effort, they will all perish. I will save their lives." So with the speed of a lion he got before them to the foot of a mountain, and lion-like roared three times. They were terribly frightened at the lion, and stopping in their flight stood all huddled together. The lion went in amongst them and asked why they were running away.
"The earth is collapsing," they answered.
"Who saw it collapsing?" he said.
"The elephants know all about it," they replied.
He asked the elephants. "We don't know," they said, "the lions know." But the lions said, "We don't know, the tigers know." The tigers said, "The rhinoceroses know." The rhinoceroses said, "The wild oxen know." The wild oxen, "the buffaloes." The buffaloes, "the elks." The elks, "the boars." The boars, "the deer." The deer said, « We don't know, the hares know." When the hares were questioned, they pointed to one particular hare and said, "This one told us."
So the Bodhisatta asked, "Is it true, Sir, that the earth is breaking up?" "Yes, Sir, I saw it," said the hare.
"Where," he asked, "were you living, when you saw it?"
"Near the ocean, Sir, in a grove of palms mixed with vilva trees. For as I was lying beneath the shade of a palm sapling at the foot of a vilva tree, methought, "If this earth should break up, where shall I go?" And at that very moment I heard the sound of the breaking up of the earth and I fled."
Thought the lion: "A ripe vilva fruit evidently must have fallen on a palm leaf and made a "thud," and this hare jumped to the conclusion that the earth was coming to an end, and ran away. [77] I will find out the exact truth about it." So he reassured the herd of animals, and said, "I will take the hare and go and find out exactly whether the earth is coming to an end or not, in the place pointed out by him. Until I return, do you stay here." Then placing the hare on his back, he sprang forward with the speed of a lion, and putting the hare down in the palm grove, he said "Come, show us the place you meant."
"I dare not, my lord," said the hare.
"Come, don't be afraid," said the lion.
The hare, not venturing to go near the vilva tree, stood afar off and cried, "Yonder, Sir, is the place of dreadful sound," and so saying, he repeated the first stanza:
From the spot where I did dwell
Issued forth a fearful "thud;"
What it was I could not tell,
Nor what caused it understood.
After hearing what the hare said, the lion went to the foot of the vilva tree, and saw the spot where the hare had been lying beneath the shade of the palm tree, and the ripe vilva fruit that fell on the palm leaf, and having carefully ascertained that the earth had not broken up, he placed the hare on his back and with the speed of a lion soon came again to the herd of beasts.
Then he told them the whole story, and said, "Don't be afraid." And having thus reassured the herd of beasts, he let them go. Verily, if it had not been for the Bodhisatta at that time, all the beasts would have rushed into the sea and perished. It was all owing to the Bodhisatta that they escaped death.
Alarmed at sound of fallen fruit
A hare once ran away,
The other beasts all followed suit
Moved by that hare's dismay.
They hastened not to view the scene,
But lent a willing ear
To idle gossip, and were clean
Distraught with foolish fear.
They who to Wisdom's calm delight
And Virtue's heights attain,
Though ill example should invite,
Such panic fear disdain.
These three stanzas were inspired by Perfect Wisdom.
The Master, having ended his lesson, identified the Birth: "At that time I myself was the lion."
Footnotes
49:1 See Tibetan Tales, XXII. p. 296, "The Flight of the Beasts." R. Morris, Folk-Lore Journal, Vol. iii. 121.
Dio vi Salvi Regina
En cette fête de Notre-Dame de la Miséricorde, le 18 mars, le cantique "Dio vi salvi Regina" a résonné dans les rues d’Ajaccio en plein confinement lié au Coronavirus.
Dìu vi salvi, Regina Voi site gioia è risu À voi suspira è geme Marìa, mar di dulcezza, Noi mìseri accuglite Gradite ed ascultate, Voi dai nemici nostri, |
Que Dieu vous garde Reine Vous êtes la joie et le rire Vers vous soupire et gémit Marie, mer de douceur, Nous, malheureux, accueillez-nous Acceptez et écoutez, Sur nos ennemis, |
L'harmonie des contraires
"Si l'on attache ensemble deux oiseaux, ils ne pourront voler, bien qu'ils possèdent quatre ailes."
"La vie consiste dans l'harmonie des contraires, la mort vient qu'ils sont entrés en conflit."
Rūmî (Djalâl ad-Dîn Rūmî), poète et mystique persan du XIIIe siècle.
Le miroir du Simorg
Source des textes ci-dessus: La Conférence des oiseaux, mise en scène par Peter Brook. Adaptation de Jean-Claude Carrière (1970).
D'après le Mantic Uttaïr, le grand poème de Farid Uddin Attar, mystique soufi qui vécut au douzième siècle en Perse, à Neshapur.
"Le Soleil céleste se mit à briller devant eux, et voici que leur surprise fut grande ! Dans le reflet de leurs visages, ces trente oiseaux de la terre virent la face du Simurgh céleste. Lorsqu'ils jetèrent des regards furtifs vers le Simurgh, ils comprirent que le Simurgh n'était autre que ces mêmes trente oiseaux." The Khanaka of Nadir Divan-begi from Bukhara in 1620. The Khanaka was a center for Sufi (Islamic mystic) meetings. The entryway is adorned with images of the Simurgh, and the 'celestial sun' at the moment of divine illumination as described in Attar's 'Conference of the Birds."
La déification dans la "Conférence des oiseaux"
Par Daniel Peterson, Deseret News
Publié le 24 juin 2018 à 12h30
https://www.oakridger.com/news/20180624/deification-in-conference-of-birds?template=ampart
"La plus grande œuvre de l'un des plus grands poètes mystiques du monde est peut-être une fable animale dont la conclusion est surprenante.
L'un des plus grands mystiques musulmans est Farid al-Din Attar, qui a vécu de 1145 à 1221 environ, lorsqu'il a été tué lors de l'invasion mongole de sa ville natale, Nishapur, dans le nord-est de l'Iran.
Son titre "Attar" l'identifierait aujourd'hui comme un fabricant de parfums. À son époque, cependant, il avait un sens plus large : il était aussi un peu comme un "chimiste" britannique, un pharmacien.
Peu connu comme poète de son vivant, les œuvres d'Attar sont aujourd'hui vénérées parmi les plus grands trésors de la littérature persane. Son œuvre la plus célèbre est peut-être le "Mantiq al-Tayr", qui a été traduit plusieurs fois en anglais sous le titre de "The Conference of the Birds" ou "The Parliament of the Birds".
Le protagoniste de l'histoire racontée par Attar est un oiseau appelé "huppe", un représentant de plusieurs espèces colorées apparentées que l'on trouve dans toute l'Afrique et dans toute l'Eurasie. Distingué par une couronne de plumes, la huppe apparaît dans le Coran arabe du septième siècle comme le confident du roi Salomon le Sage et comme un messager entre Salomon et la reine de Saba. Dans la tradition persane, la huppe représente la vertu.
Selon la "Conférence des oiseaux" d'Attar, les oiseaux du monde entier se rassemblent pour réfléchir à qui devrait être leur souverain, puisqu'il leur manque un roi. La huppe suggère qu'ils recherchent le légendaire Simurgh, un oiseau magnifique quelque peu comparable au phénix de la mythologie grecque. (Le mot "simurgh" désignait probablement, dans les formes les plus anciennes du persan, un aigle ou une autre sorte de rapace).
Persuadés par la huppe, les oiseaux rassemblés se mirent en route sous sa direction pour trouver le Simurgh. Leur quête est cependant à la fois difficile et dangereuse. Avant de pouvoir atteindre la montagne où l'on dit que le Simurgh habite, ils doivent d'abord traverser sept vallées, qui sont, dans l'ordre, les vallées de la Quête, de l'Amour, de la Connaissance, du Détachement, de l'Unité, de l'Émerveillement et, enfin, de la Pauvreté et de l'Annihilation.
Au cours de leur voyage, ils sont soumis à diverses épreuves et sont obligés d'abandonner des choses qui, bien que précieuses pour eux, interfèrent avec leur voyage. Les oiseaux apprennent, par exemple, qu'ils doivent subordonner la raison à l'amour, et ils découvrent que leurs connaissances du monde sont inutiles dans leur quête. Ils sont obligés d'abandonner leur désir de posséder, de se détacher des choses terrestres.
Les conversations confidentielles qui ont eu lieu dans sa pharmacie ont donné à Attar une large connaissance de la nature humaine qui se reflète clairement dans ses écrits. "La conférence des oiseaux" présente des dizaines de petites histoires, parfois humoristiques, qui illustrent les faiblesses et les limites de l'homme.
Selon la huppe d'Attar, le principal attribut qui doit être abandonné est peut-être l'attachement à soi-même, qui est finalement atteint lorsque l'ego est abandonné dans cette dernière vallée de la pauvreté et de l'annihilation :
"Les gens de ce monde sont comme les trois papillons devant la flamme d'une bougie. / Le premier s'est approché et a dit : Je sais ce qu'est l'amour. / Le deuxième a touché la flamme avec ses ailes et a dit : Je sais comment le feu de l'amour peut brûler. / Le troisième se jeta au coeur de la flamme et se consuma. Lui seul sait ce qu'est le véritable amour."
Malheureusement, le chemin de leur voyage est si dur et si périlleux que, bien que des milliers d'oiseaux commencent la quête, seuls 30 d'entre eux l'achèvent. Certains, en fait, étaient déjà morts de peur au tout début, dès la simple description du voyage. Beaucoup ont refusé de l'entreprendre. D'autres meurent de soif, de maladie ou d'épuisement, ou sont victimes de bêtes sauvages en cours de route.
Mais même lorsque les 30 oiseaux survivants arrivent à leur but, le gardien du Simurgh leur ordonne assez durement de s'en aller. Cependant, ils sont allés trop loin pour être dissuadés et la porte leur est enfin ouverte. Et lorsqu'elle s'ouvre, ils découvrent qu'ils sont eux-mêmes les Simurgh - un point qui, dans le poème, repose sur l'étymologie populaire et un jeu de mots : en persan, "si" signifie "30" et "murgh" signifie "oiseau".
"Le Soleil céleste se mit à briller devant eux, et voici que leur surprise fut grande ! Dans le reflet de leurs visages, ces trente oiseaux de la terre virent la face du Simurgh céleste. Lorsqu'ils jetèrent des regards furtifs vers le Simurgh, ils comprirent que le Simurgh n'était autre que ces mêmes trente oiseaux."
S'étant perdus dans le divin, ils ont fusionné avec la divinité et ont, de fait, été déifiés."
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